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ECOSOC/6309

L'ECOSOC ADOPTE UNE RÉSOLUTION SUR LES RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES DE L'OCCUPATION ISRAÉLIENNE

26/07/2007
Conseil économique et socialECOSOC/6309
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

L'ECOSOC ADOPTE UNE RÉSOLUTION SUR LES RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES DE L'OCCUPATION ISRAÉLIENNE


Il adopte une résolution sur l'appui aux territoires non autonomes et plusieurs textes recommandés par la Commission du développement social


(Publié tel que reçu)


Genève, 26 juillet (Service de l’information des Nations Unies) –- Le Conseil économique et social a adopté, cet après-midi, deux résolutions portant respectivement sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne et sur l'appui apporté aux territoires non autonomes.  Il a en outre adopté des résolutions et décisions qui lui étaient soumises par la Commission du développement social, parmi lesquelles figurait notamment une résolution sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, ainsi qu'une décision sur le Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà.


Le Conseil économique et social a ainsi adopté, par 29 voix pour, 2 contre et 18 abstentions, une résolution sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et la population arabe dans le Golan syrien occupé, par laquelle il demande notamment que soient levées les sévères restrictions imposées au peuple palestinien et que soient prises d'autres mesures d'urgence pour remédier à la situation humanitaire désespérée dans le territoire palestinien occupé.  Des représentants d'Israël, de la Syrie, du Portugal au nom de l'Union européenne, du Canada, des États-Unis et du Japon se sont exprimés sur ce texte.   Le Conseil a par ailleurs pris note, sans procéder à un vote, du rapport de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale sur le même sujet, ainsi que du rapport du Secrétaire général sur l'assistance au peuple palestinien.


Par 33 voix pour, aucune voix contre et 19 abstentions, le Conseil a également adopté une résolution sur l'appui apporté aux territoires non autonomes par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l'Organisation des Nations Unies.  Le Conseil recommande ainsi que tous les États redoublent d'efforts pour assurer la pleine et entière application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et réaffirme que la légitimité de l'aspiration des peuples des territoires non autonomes à exercer leur droit à l'autodétermination a pour corollaire l'octroi à ces peuples de tout l'appui voulu.  Des représentants de la Nouvelle-Zélande, du Portugal au nom de l'Union européenne, des États-Unis, de la Fédération de Russie et de l'Argentine se sont exprimés sur ce texte.


Approuvant des résolutions et décisions qui lui étaient soumises par la Commission du développement social, le Conseil recommande notamment, par 49 voix pour, une contre et aucune abstention, l'adoption d'un additif au Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà.  Le Conseil demande par ailleurs que l'on continue d'œuvrer en faveur de mesures devant permettre de relever les défis que sont l'élimination de la pauvreté et la réalisation du développement durable en Afrique, et notamment, le cas échéant, en faveur de mesures d'allégement de la dette, d'amélioration de l'accès aux marchés, d'appui au secteur privé et à la création d'entreprises, d'accroissement de l'aide publique au développement, de stimulation de l'investissement étranger direct et de transfert de technologie.  Il prend également acte du rapport de la Commission et approuve l'ordre du jour provisoire et la documentation de sa prochaine session.  Les représentants du Pakistan (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), des États-Unis et du Portugal (au nom de l'Union européenne) ont fait des déclarations sur ces textes.


Le Conseil a décidé de reporter à une session ultérieure l'examen du rapport du Forum des Nations Unies sur les forêts.


Demain matin, à partir de 10 heures, le Conseil se prononcera sur plusieurs projets de résolution et de décision dont il reste saisi, avant de suspendre les travaux de sa session.


Adoption de décisions et résolutions


Appui aux territoires non autonomes


Par 33 voix pour, aucune voix contre et 19 abstentions, le Conseil a adopté une résolution portant sur l'appui apporté aux territoires non autonomes par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l'Organisation des Nations Unies (E/2007/L.19).  Il recommande ainsi que tous les États redoublent d'efforts, au sein des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies dont ils sont membres, pour assurer la pleine et entière application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.  Il réaffirme que la reconnaissance par l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et d'autres organes de l'Organisation des Nations Unies de la légitimité de l'aspiration des peuples des territoires non autonomes à exercer leur droit à l'autodétermination a pour corollaire l'octroi à ces peuples de tout l'appui voulu.  Il prie les institutions spécialisées et les autres organismes et organes des Nations Unies, ainsi que les organisations régionales, de s'employer, dans le cadre de leurs mandats respectifs, à renforcer le soutien déjà apporté aux derniers territoires non autonomes et à élaborer à leur intention des programmes d'assistance, afin d'accélérer les progrès dans les secteurs économique et social. 


Ont voté pour (33): Afrique du Sud, Algérie, Angola, Arabie Saoudite, Barbade, Bélarus, Bénin, Bolivie, Brésil, Cap Vert, Chine, Costa Rica, Cuba, Guinée, Guinée-Bissau, Guyana, Haïti, Inde, Indonésie, Iraq, Mauritanie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Paraguay, Philippines, République démocratique du Congo, Salvador, Somalie, Soudan, Sri Lanka, Tchad et Thaïlande.


Ont voté contre: (0)


Abstentions (19): Albanie, Allemagne, Autriche, Canada, Danemark, États-Unis, Fédération de Russie, France, Grèce, Islande, Japon, Kazakhstan, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, Royaume-Uni et Roumanie.


Assistance au peuple palestinien


Le Conseil a pris note du rapport du Secrétaire général sur l'assistance au peuple palestinien (A/62/82 – E/2007/66), qui rend compte des efforts déployés par les organismes des Nations Unies, en collaboration avec leurs partenaires palestiniens et ceux des donateurs, pour venir en aide à la population et aux institutions civiles palestiniennes.  Il indique que la période de mai 2006 à avril 2007 a été marquée par une forte récession de l'économie palestinienne et l'aggravation de la situation socioéconomique et humanitaire de la population.  Nombre de donateurs ont réexaminé leur politique d'assistance à l'Autorité palestinienne au regard des trois principes énoncés en janvier 2006 par le Quatuor pour le Moyen-Orient.  Le Gouvernement israélien a, par ailleurs, continué de bloquer le transfert des recettes fiscales qu'il encaisse au nom de l'Autorité palestinienne, à l'exception d'un transfert effectué au début de 2007.  De ce fait, malgré une aide accrue, l'Autorité palestinienne doit faire face à une crise budgétaire qui ne cesse d'empirer, ce qui aggrave la situation déjà précaire du territoire palestinien occupé.  Le rapport précise en outre que ces faits se sont déroulés sur fond de violence incessante entre Israéliens et Palestiniens, ainsi qu'entre Palestiniens, ce qui a coûté la vie à des victimes innocentes des deux côtés. 


Forum des Nations Unies sur les forêts


Le Conseil a décidé de reporter à une session ultérieure l'examen du rapport du Forum des Nations Unies sur les forêts (E/2007/42).


Commission du développement social


Le Conseil a adopté deux résolutions et deux décisions qui lui étaient soumises par la Commission du développement social et qui figurent dans le rapport de cette commission sur les travaux de sa quarante-cinquième session (E/2007/26).  Un des textes a fait l'objet d'un vote.


Par 49 voix pour, une contre et aucune abstention, le Conseil décide ainsi de suivre la recommandation de la Commission et de recommander à l'Assemblée générale d'adopter l'additif au Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà (projet A) et dont le texte figure dans le rapport E/2007/26 et qui propose des mesures devant permettre, notamment, de maîtriser les effets de la mondialisation sur les jeunes, universaliser l'accès des jeunes aux technologies de l'information et des communications, prévenir l'infection par le VIH et le sida chez les jeunes, empêcher les jeunes de prendre part à un conflit armé, consolider la solidarité intergénérationnelle.


Ont voté pour (49): Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Allemagne, Arabie Saoudite, Autriche, Barbade, Bélarus, Bénin, Bolivie, Brésil, Canada, Cap Vert, Chine, Costa Rica, Cuba, Danemark, Fédération de Russie, France, Grèce, Guinée, Guinée-Bissau, Guyana, Haïti, Islande, Inde, Indonésie, Iraq, Japon, Kazakhstan, Lituanie, Luxembourg, Mauritanie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pakistan, Paraguay, Philippines, Portugal, République démocratique du Congo, République Tchèque, Royaume-Uni, Roumanie, Salvador, Somalie, Soudan, Sri Lanka et Thaïlande.


Ont voté contre (1): États-Unis.


Par une résolution sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (projet B), adoptée sans vote, le Conseil demande instamment que l'on continue d'œuvrer en faveur de mesures devant permettre de relever les défis que sont l'élimination de la pauvreté et la réalisation du développement durable en Afrique, et notamment, le cas échéant, en faveur de mesures d'allégement de la dette, d'amélioration de l'accès aux marchés, d'appui au secteur privé et à la création d'entreprises, d'accroissement de l'aide publique au développement, de stimulation de l'investissement étranger direct et de transfert de technologie.  Il invite les organismes des Nations Unies à continuer de prêter assistance à l'Union africaine, au Secrétariat du Nouveau Partenariat et aux pays africains pour la mise au point de projets et de programmes s'inscrivant dans le cadre des priorités du Nouveau Partenariat.  Le Conseil décide que la Commission du développement social devrait continuer de valoriser et de mieux faire connaître les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique et de sa mise en œuvre à sa quarante-sixième session et, dans ce contexte, prie la Commission de recommander des mesures propres à réaliser cet objectif à sa session directive de 2008.


Aux termes d'une décision (projet C), également adoptée sans vote, le Conseil prend acte du rapport de la Commission du développement social sur les travaux de sa quarante-cinquième session et approuve l'ordre du jour provisoire et la documentation de la quarante-sixième session, tels que reproduits dans cette décision.


Le Conseil décide en outre de confirmer la nomination de huit personnes à des postes du Conseil d'administration de l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (projet de décision 45/101).


Répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie dans le territoire palestinien et dans le Golan


Par une résolution sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et la population arabe dans le Golan syrien occupé (E/2007/L.26), adoptée par 29 voix pour, 2 contre et 18 abstentions, le Conseil économique et social demande que soient levées les sévères restrictions imposées au peuple palestinien, y compris celles résultant des opérations militaires israéliennes répétées, et que soient prises d'autres mesures d'urgence pour remédier à la situation humanitaire désespérée dans le territoire palestinien occupé et exige d'Israël qu'il respecte le Protocole sur les relations économiques entre le Gouvernement israélien et l'Organisation de libération de la Palestine signé à Paris en 1994.  Le Conseil prend note du virement partiel par Israël des recettes fiscales et douanières palestiniennes, qui constitue un premier pas, et demande à nouveau le déblocage immédiat, total et régulier des recettes restantes et futures.  Le Conseil demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les terres agricoles et les institutions publiques endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le territoire palestinien occupé.  Il demande à nouveau la pleine application de l'Accord relatif à l'accès et à la libre circulation du 15 novembre 2005, en particulier la réouverture d'urgence des points de passage de Rafah et de Karni, capitale pour assurer le passage des vivres et des fournitures essentielles ainsi que pour permettre aux organismes des Nations Unies d'avoir accès au territoire palestinien occupé et de s'y déplacer. 


Le Conseil demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s'abstenir de recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre en date du 12 août 1949.  Il réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources.  Le Conseil demande à Israël, puissance occupante, de mettre fin au déversement de déchets de toutes sortes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, qui fait peser une grave menace sur les ressources naturelles, à savoir l'eau et les terres, et risque de porter atteinte à l'environnement ainsi que de compromettre la santé des populations civiles.  Le Conseil réaffirme enfin que les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle au développement économique et social, et demande que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité soient intégralement appliquées.


Ont voté pour (29) : Afrique du Sud, Algérie, Arabie Saoudite, Barbade, Bélarus, Bénin, Bolivie, Cap Vert, Chine, Costa Rica, Cuba, Fédération de Russie, Guinée, Guinée-Bissau, Guyana, Inde, Indonésie, Iraq, Kazakhstan, Mauritanie, Mexique, Pakistan, Paraguay, Philippines, Salvador, Somalie, Soudan, Sri Lanka et Thaïlande.


Ont voté contre (2) : Canada et États-Unis.


Abstentions (18) : Albanie, Allemagne, Autriche, Brésil, République Tchèque, Danemark, France, Grèce, Haïti, Islande, Japon, Lituanie, Luxembourg, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Roumanie.


Enfin, le Conseil a pris note du rapport de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé, transmis par le Secrétaire général dans sa note E/2007/13.


Le rapport de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé (E/2007/13) indique que les bouclages internes et externes, conjugués à la rétention d'une aide financière vitale pour l'Autorité palestinienne et au conflit qui s'est intensifié en 2006, ont aggravé de manière tangible la crise socioéconomique dans le territoire palestinien occupé.  Tous les indicateurs sociaux et sanitaires font apparaître une détérioration des conditions d'existence, un morcellement du tissu social et de l'espace et la montée de la désespérance et des violences.  Cette crise sur le terrain s'est accompagnée de l'affaiblissement des institutions palestiniennes, qui ont du mal à assurer en toute autonomie les services essentiels et le bien-être de la population palestinienne. 


L'implantation de colonies de peuplement israéliennes, la confiscation de terres et la construction d'une barrière dans le territoire palestinien occupé, en violation de la Convention de Genève et d'autres normes du droit international, isolent le secteur occupé de Jérusalem-Est, divisent en deux la Cisjordanie et font obstacle à toute vie économique et sociale normale.  La situation budgétaire s'est fortement dégradée à l'issue des élections législatives de janvier 2006.  Conformément aux principes arrêtés par le Quatuor le 30 janvier 2006, les résultats des élections ont conduit les donateurs à réexaminer leur aide à l'Autorité palestinienne.  Le PNB palestinien a reculé d'environ 8 % au troisième trimestre de 2006, par rapport à la même période en 2005.  Les indicateurs économiques révèlent des tendances négatives persistantes.  Les taux de chômage et de pauvreté demeurent élevés, s'établissant à 30 % et 60 % respectivement, tandis que pour survivre 65 % des ménages doivent s'endetter auprès de prêteurs informels.  Les réfugiés, les femmes et les enfants sont les premières victimes de ces mesures.  Les Palestiniens n'ayant qu'un accès restreint aux services dont ils ont besoin, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir de malnutrition et autres problèmes de santé.  Dans la bande de Gaza, 57,5 % des enfants âgés de 6 à 36 mois et 44,9 % des femmes enceintes souffrent d'anémie.


La crise a été atténuée en partie par des apports financiers internationaux plus importants qui ont transité par des circuits différents.  Cette situation a amené l'équipe de pays des Nations Unies à lancer un appel commun en décembre 2006 en vue de recueillir 453 millions de dollars, soit le double du montant sollicité en 2005.  Des pans de plus en plus importants de l'aide internationale destinée au développement à long terme sont consacrés aux secours d'urgence.  Ces mesures toutes provisoires ont certes considérablement stabilisé la situation, mais il n'y pas lieu de penser qu'elles concourront à améliorer à long terme la situation socioéconomique dans le territoire palestinien occupé.  Elles ne sauraient non plus se substituer à la responsabilité directe des parties locales ni à la relance d'un processus politique susceptible de traiter les causes profondes du conflit.


Déclarations


Appui aux territoires non autonomes


M. TONY FAUTUA (Nouvelle-Zélande), expliquant son vote avant le vote sur le projet de résolution E/2007/L.19, a déclaré que son pays agit dans le plein respect du principe d'autodétermination dans ses rapports avec le peuple de Tokelau.  Il a appuyé l'organisation d'un référendum en 2006 sur l'autodétermination de ce peuple.  Le référendum a échoué de peu, mais la Nouvelle-Zélande se tient prête à accompagner le peuple de Tokelau quand il remettra le sujet à l'ordre du jour, soit en octobre prochain, à l'occasion d'un scrutin sur l'adhésion à un statut de libre association.  Il convient de relever que les institutions des Nations Unies ont joué, et continuent de jouer, un rôle important à l'appui des aspirations du peuple de Tokelau.  La Nouvelle-Zélande entend rester le partenaire de développement privilégié de Tokelau quel que soit le résultat du référendum d'octobre.  La Nouvelle-Zélande votera donc en faveur du projet de résolution.


M. MIGUEL SILVESTRE (Portugal, au nom de l'Union européenne) a indiqué que les membres de l'Union européenne qui sont également membres du Conseil vont s'abstenir lors du vote.  En effet, l'Union européenne estime que les questions de cette résolution ne relèvent pas de la compétence du Conseil économique et social.


M. RICHARD T. MILLER (États-Unis) a déclaré que son gouvernement ne s'opposait pas à l'octroi par les institutions des Nations Unies d'une aide aux territoires non autonomes, mais bien au contexte très politisé dans lequel cet appui est apporté.  Les États-Unis s'abstiendront donc lors du vote.


Expliquant son vote après le vote, M. A. PANKIN (Fédération de Russie) a déclaré que son pays estime que l'examen de cette question très politique détourne l'attention de l'ECOSOC de son domaine d'action consacré, à savoir les questions économiques et sociales.


M. GONZALO JORDAN (Argentine) a déclaré que son pays appuie par tradition le principe de l'autodétermination des peuples.  Cependant, l'Assemblée générale a reconnu que ce principe ne vaut pas dans les cas de litiges sur la souveraineté, comme c'est le cas pour les îles Malouines.  Le sort de ces îles doit se régler par des négociations, a estimé le représentant.


Rapport du Forum des Nations Unies sur les forêts (décision reportée)


M. MIGUEL SILVESTRE (Portugal au nom de l'Union européenne) a déclaré que l'Union européenne se félicite du rapport de la septième session du Forum des Nations Unies sur les forêts, compte tenu des apports positifs en vue de l'obtention d'un consensus sur certains éléments de la bonne gestion des forêts.  Cette session a constitué un jalon dans le contexte des politiques et de la coopération concernant la gestion des forêts.  Les trois résultats de la session sont l'adoption d'un instrument juridique non contraignant, l'adoption d'un plan de travail pluriannuel et l'examen d'un mécanisme de financement.  L'Union européenne est d'avis que la mise en œuvre de ces instruments permettra d'avancer dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et du développement durable.  Il sera également possible d'agir pour mieux protéger les forêts et les intérêts des personnes dont la vie en dépend.  L'Union européenne estime cependant qu'un instrument juridiquement contraignant concernant tous les types de forêts serait un moyen plus efficace de relever les défis liés aux forêts.  Enfin l'Union européenne est confiante que les objectifs pourront être atteints grâce à la collaboration entre tous les partenaires concernés.


Commission du développement social


S'exprimant sur la résolution concernant l'additif au Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà (projet A des recommandations de la Commission du développement social (E/2006/26), M. BILAL HAYEE (Pakistan) a déclaré que le Groupe des 77 et la Chine, au nom desquels il s'exprime, appuient le travail de la Commission de développement social depuis ses débuts.  La Commission a adopté l'additif, négocié entre toutes les délégations.  Ce texte n'est pas parfait, mais un consensus a été trouvé et il faut maintenant l'appuyer, sous peine de compromettre toute la suite des travaux de la Commission.


M. RICHARD T. MILLER (États-Unis) a rappelé que la résolution concernant l'additif au Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà a été adoptée au terme de négociations tardives, précipitées et ayant produit un document d'un niveau insuffisant compte tenu de l'importance de l'enjeu.  Les États-Unis se réservent le droit de rouvrir certaines parties du texte à la négociation devant les Commissions de l'Assemblée générale compétentes.  Les États-Unis ont voté contre cette résolution.


M. GONÇALO SILVESTRE (Portugal au nom de l'Union européenne) a rappelé que l'Assemblée générale a été d'accord de rajouter cinq domaines de priorité au mandat de la Commission de développement social.  Les États membres ont participé de toute bonne foi aux négociations, dont le résultat est un texte de qualité.  C'est avec surprise et regret que l'Union européenne a appris hier que l'additif ferait l'objet d'un vote.


Répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie dans le territoire palestinien et dans le Golan


MME NOA FURMAN (Israël), s'exprimant avant le vote sur le projet de résolution E/2007/L.26, a déploré le caractère subjectif de la résolution, hors de toute référence à la réalité.  Au cours de cette session, a ajouté la représentante, on se sera contenté d'accuser Israël sans même replacer la situation dans la complexité du contexte, et sans même tenir compte des attaques subies par Israël depuis six ans.  On n'aura pas non plus parlé des évolutions que constituent les discussions entre autorités israéliennes et palestiniennes et la visite actuelle - historique - d'émissaires de la Ligue arabe.  Les auteurs de la résolution ne prétendent même plus soumettre un texte équilibré, a aussi déploré la représentante, qui n'améliorera en rien la situation des Palestiniens.  Sa seule fin, de nature politique, est de condamner Israël, a conclu la représentante, appelant les membres de l'ECOSOC à rejeter le projet de résolution.


MME RANIA AL RIFAIY (Syrie) a souligné que la situation dans les territoires palestiniens occupés ainsi qu'au Golan syrien occupé est une situation délétère.  Le temps s'est arrêté, figé, les tueries sont quotidiennes, l'arbitraire domine, a-t-elle ajouté.  Elle a expliqué que la résolution ne donne qu'un bref aperçu de ce que fait l'autorité d'occupation.  Elle a ainsi fustigé la persistance de l'arbitraire contre un peuple, sa culture, son histoire, son économie et les pratiques de l'occupant, soulignant qu'elles contreviennent à toutes les lois, à tous les textes internationaux et aux principes moraux.  Elle a fait observer que ce texte est adopté tous les ans et a invité les membres du Conseil à l'adopter par consensus.  C'est un soutien au peuple palestinien et un signal au monde entier destiné à montrer que la puissance occupante n'a pas carte blanche, a-t-elle conclu.


M. GONÇALO SILVESTRE(Portugal, au nom de l'Union européenne) a remercié les coauteurs de la résolution pour le dialogue constructif qu'ils ont su instaurer.  Le représentant a dit l'inquiétude de l'Europe devant les souffrances du peuple palestinien, pour lequel l'Union, principal bailleur de fonds, a déjà accordé 320 millions d'euros d'aide humanitaire dans le seul premier semestre 2007.  L'Union européenne a repris son aide directe avec le Gouvernement du Président Abbas et collabore aussi avec le secteur privé palestinien.  Elle appelle à la réouverture des frontières et des points de passage vers les territoires palestiniens, pour assurer la survie et les perspectives économiques du peuple palestinien.  Cependant l'Union européenne regrette de ne pouvoir accepter le projet de résolution, même s'il faut reconnaître que les coauteurs ont consenti d'importantes concessions.  L'amélioration durable des conditions économiques du peuple palestinien dépend d'un règlement juste du conflit, a dit le représentant, appelant toutes les parties concernées à s'engager dans le dialogue.


Expliquant son vote après le vote, M. HUGH ADSETT (Canada) s'est dit déçu que la résolution ne reflète pas la réalité de la situation, mais a assuré que son gouvernement continuerait de coopérer avec l'Autorité palestinienne pour améliorer le sort de sa population.


M. RICHARD T. MILLER (États-Unis) a expliqué que sa délégation partage les préoccupations concernant les difficultés vécues par le peuple palestinien mais déplore que la résolution ne reflète pas la complexité de la situation et la nécessité pour les deux parties de prendre des mesures visant à assurer paix et stabilité, autant du côté israélien que du côté palestinien.  Il a fait observer que l'Organisation des Nations Unies, en tant que membre du Quartette, devrait pouvoir être considérée comme un partenaire impartial.  Il a ainsi regretté qu'un texte plus acceptable que sa délégation aurait pu approuver n'ait été présenté.  Il a fait observer qu'il y a une différence entre violence et extrémisme, d'une part, et tolérance d'autre part.  Le Hamas a pour sa part choisi, a-t-il ajouté.  Il a en outre rappelé que son gouvernement apporte de l'aide au peuple palestinien et a levé les restrictions financières qu'il avait posées contre l'Autorité palestinienne.  Les États-Unis examinent également une assistance en matière de démocratie, a-t-il ajouté, afin d'aider le gouvernement à mettre en place de meilleures infrastructures.  Pour conclure, il a souligné que le Hamas a cherché à diviser le peuple palestinien.  Or il n'y a qu'un peuple palestinien et il ne devrait y avoir qu'un gouvernement, a-t-il estimé.  Il a également préconisé que le Conseil économique et social adopte une approche constructive qui tienne compte des besoins du peuple palestinien pour promouvoir paix et stabilité.


Le représentant du Japon a dit que son gouvernement partage les préoccupations exprimées quant aux conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires occupés.  Il estime cependant que le libellé de la résolution est déséquilibré et ne reflète pas l'évolution de la situation sur le terrain.  D'autre part, l'ECOSOC n'est pas le lieu adéquat pour traiter de questions politiques.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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