LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE LES QUESTIONS RELATIVES À LA PROMOTION DE LA FEMME
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LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE LES QUESTIONS RELATIVES À LA PROMOTION DE LA FEMME
Il adopte une résolution sur la situation des Palestiniennes et l'aide à leur apporter
(Publié tel que reçu)
Genève, 24 juillet (Service de l’information des Nations Unies) –- Le Conseil économique et social a débattu, cet après-midi, des questions relatives à la promotion de la femme, aux femmes et au développement, ainsi qu'à l'intégration d'une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et tous les programmes du système des Nations Unies. À l'issue de ce débat, le Conseil a approuvé trois textes qui lui étaient soumis par la Commission de la condition de la femme, dont l'un, portant sur la situation des Palestiniennes et l'aide à leur apporter, a été adopté à l'issue d'un vote de 38 voix pour, 2 contre et une abstention.
Le Conseil exige notamment qu'Israël, puissance occupante, respecte pleinement les dispositions et principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme, des Règlements annexés à la quatrième Convention de La Haye et de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, afin de protéger les droits des Palestiniennes et de leur famille. Il demande en outre à Israël de prendre des mesures pour que les femmes et les enfants palestiniens réfugiés et déplacés puissent tous regagner leurs foyers et recouvrer leurs biens. Le Pakistan au nom du Groupe des 77 et de la Chine, les États-Unis, le Costa Rica et Israël se sont exprimés sur ce texte.
Le Conseil a également décidé de transmettre les conclusions concertées sur l'élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à l'égard des petites filles, adoptées par la Commission de la condition de la femme, à la session d'examen du document «Un monde digne des enfants», qui avait été adopté par la session extraordinaire de 2002 de l'Assemblée générale consacrée aux enfants. Le Conseil a aussi adopté une décision portant sur les travaux de la Commission de la condition de la femme.
En début de séance, Mme Wariara Mbugua, du Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l'intégration d'une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et tous les programmes du système des Nations Unies. Elle a notamment souligné que le système des Nations Unies doit redoubler d'efforts pour intégrer une dimension sexospécifique dans ses programmes et opérations, faisant à cet égard observer qu'une analyse sexospécifique n'est pas encore incorporée dans toutes les politiques et programmes des entités des Nations Unies et que des systèmes de suivi manquent encore pour aider ces dernières à évaluer les impacts immédiats et à long terme de leurs programmes.
Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations dans le cadre du débat qui a suivi: Kazakhstan, Mexique, Bélarus, Iraq, Soudan, Fédération de Russie, Chili, République de Corée, Thaïlande, Bolivie, Guyana, Équateur et Paraguay.
Au début de la séance, le représentant de Cuba a présenté un projet de résolution sur l'appui apporté aux territoires non autonomes par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l'Organisation des Nations Unies - projet sur lequel le Conseil se prononcera à une date ultérieure. Les représentants de la Bolivie et du Venezuela ont fait des déclarations à ce propos.
Demain matin, à 10 heures, le Conseil devrait se prononcer sur un certain nombre de textes qui lui sont soumis par la Commission du développement social, la Commission des stupéfiants, la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale et l'Instance permanente sur les questions autochtones.
Présentation d'un projet de résolution au titre de l'application de la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux
MME REBECA HERNANDEZ TOLEDANO (Cuba) a présenté, au nom des coauteurs de ce texte, un projet de résolution sur l'appui apporté aux territoires non autonomes par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l'Organisation des Nations Unies (E/2007/L.19). Elle a indiqué que ce projet réaffirme que la reconnaissance par l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et d'autres organes de l'Organisation des Nations Unies de la légitimité de l'aspiration des peuples des territoires non autonomes à exercer leur droit à l'autodétermination a pour corollaire l'octroi à ces peuples de tout l'appui voulu. Le projet de résolution se félicite par ailleurs que le Programme des Nations Unies pour le développement continue de s'employer à maintenir des contacts étroits entre les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies, notamment la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes et la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique, et à apporter une assistance efficace aux peuples des territoires non autonomes. Il recommande en outre aux gouvernements d'intensifier leur participation aux travaux des institutions spécialisées. Le projet prie le Président du Conseil de continuer de maintenir des contacts étroits avec le Président du Comité spécial (chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux) et de faire rapport au Conseil.
M. JAVIER LOAYZA (Bolivie) a souligné que l'adoption de cette résolution placerait le système des Nations Unies face à un nouveau défi. L'Organisation doit en effet démontrer son efficacité ainsi que son attachement à promouvoir un développement soutenu des territoires non autonomes. Le représentant bolivien s'est félicité des résultats constructifs enregistrés s'agissant de la pleine mise en application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Ces progrès élargissent les perspectives, a-t-il affirmé; ils montrent en outre l'importance de l'appui des organismes internationaux tels que l'Organisation internationale du travail ou l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, en en valorisant l'action conjointe. Le représentant bolivien s'est dit convaincu de la nécessité d'une présence accrue d'autres institutions spécialisées des Nations Unies pour appuyer les programmes mis en œuvre en faveur de tous les territoires non autonomes. Pour conclure, il s'est réjoui que son pays soit co-auteur du projet de résolution.
M. DIEGO IBARRA MARTÍNEZ (Venezuela) a réaffirmé le soutien de son pays au principe de l'autodétermination des peuples et à la nécessité d'éliminer définitivement le colonialisme. Il faut aider les peuples encore non autonomes à accéder à l'indépendance. Les puissances administrantes doivent notamment prendre des mesures immédiates et efficaces pour assurer aux peuples non autonomes leur droit à la jouissance des ressources naturelles. Les institutions des Nations Unies doivent prêter toute l'assistance nécessaire - notamment économique et sociale - à ces peuples, jusqu'à ce qu'ils accèdent à l'indépendance. Il convient de réaffirmer l'importance du rôle que l'ECOSOC est appelé à jouer dans la coordination de l'aide au développement des territoires non autonomes.
Questions de relatives à la promotion de la femme, à l'intégration d'une perspective sexospécifique aux Nations Unies, aux femmes et le développement
Présentation et documentation
Présentant le rapport du Secrétaire général sur l'intégration d'une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et tous les programmes du système des Nations Unies, MME WARIARA MBUGUA (Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme) a rappelé qu'une discussion a été organisée par le Fonds des Nations Unies pour la population, l'Organisation internationale pour les migrations et le Bureau de la Conseillère spéciale, qui a porté sur la participation des femmes à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique, y compris par le biais d'initiatives de la part de femmes migrantes. Au cours de cette discussion, les participants se sont intéressés à l'amélioration de l'accès des femmes aux crédits et à l'éducation, à la formation et aux manières de promouvoir les possibilités d'emploi des femmes et d'améliorer les conditions de travail des femmes migrantes. Mme Mbugua a relevé que le Conseil et ses organes subsidiaires ont été à l'avant-garde de la définition de politiques et stratégies en matière de parité entre les sexes. Elle s'est réjouie que les membres du Conseil puissent avoir la possibilité d'apporter une contribution substantielle au débat de haut niveau sur le financement du développement qui se tiendra en septembre 2007. Elle a expliqué que le financement de l'égalité entre hommes et femmes et la promotion de la femme constitueront le thème prioritaire de la cinquante-deuxième session de la Commission de la condition de la femme, en 2008. À cet égard, elle a exprimé l'espoir que les travaux de la Commission puissent ainsi contribuer à l'examen de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey. S'agissant de la session de mars dernier de la Commission, elle a indiqué qu'elle s'était concentrée sur le thème de l'élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à l'égard des fillettes. Tout en reconnaissant qu'il existe un cadre politique et légal en la matière, la Commission a fait observer que la violence contre les femmes et les fillettes persiste sur tous les continents. Aussi, Mme Mbugua a-t-elle réitéré l'importance d'appliquer les instruments internationaux en la matière, en particulier la Convention relative aux droits de l'enfant et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.
D'autre part, tout en se félicitant des efforts réalisés par les entités des Nations Unies pour intégrer une dimension sexospécifique dans leurs programmes et opérations, Mme Mbugua a souligné que le système doit redoubler d'efforts dans ce domaine. En effet, l'analyse sexospécifique n'est pas encore incorporée dans toutes les politiques et programmes, a-t-elle fait observer. De plus, des systèmes de suivi font encore défaut qui aideraient pourtant les entités concernées à évaluer l'impact immédiat et à long terme des initiatives visant le développement des capacités des femmes. Aussi, Mme Mbugua a-t-elle plaidé pour une plus grande interaction entre les institutions afin de promouvoir la perspective sexospécifique dans les programmes et activités des entités des Nations Unies. Il faut un plus grand engagement, a-t-elle insisté. Chaque entité du système a un rôle à jouer et chacune a une responsabilité dans la promotion de la parité entre les sexes, a-t-elle ajouté. Ce n'est qu'en rassemblant l'expertise de toutes les entités que l'on pourra avancer vers la réalisation d'une telle parité, a-t-elle conclu.
Le rapport du Secrétaire général sur l'intégration d'une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et tous les programmes du système des Nations Unies (E/2007/64) propose un résumé des progrès accomplis à ce jour dans le perfectionnement du personnel du système des Nations Unies pour la prise en compte des sexospécificités et met en exergue les défis à relever à cet égard. Il indique qu'un rapport effectué par le Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme a fait apparaître que si les entités des Nations Unies ont réalisé des progrès sur le plan du renforcement des capacités, on observe des variations importantes d'une entité à l'autre quant aux efforts déployés pour améliorer systématiquement les compétences requises pour la prise en compte des problèmes liés au sexisme. D'où la nécessité de mieux conjuguer les efforts pour améliorer les compétences individuelles et institutionnelles en matière de promotion de l'égalité des sexes. Le rapport présente également une évaluation de l'impact de la contribution de la Commission de la condition de la femme aux débats ayant eu lieu au sein du système des Nations Unies.
Le rapport recommande de mieux relier les compétences du personnel des Nations Unies en matière de promotion de l'égalité des sexes et la réalisation des objectifs institutionnels poursuivis par les entités des Nations Unies au titre de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes. Il est essentiel de dispenser à l'ensemble du personnel une formation qui lui permette de comprendre les concepts fondamentaux de la prise en compte des sexospécificités, et leurs applications, souligne le rapport. Il recommande en outre de renforcer les capacités institutionnelles du système des Nations Unies en poursuivant, à l'échelle de celui-ci, une politique de promotion du principe de l'égalité des sexes et une stratégie d'intégration de ce principe telles qu'elles ont été entérinées par le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS).
Le Conseil était également saisi du rapport de la Commission de la condition de la femme, qui contient notamment des projets de résolution et de décision soumis au Conseil (E/2007/27). Ce rapport rend également compte du déroulement des travaux de la cinquante et unième session de la Commission et informe le Conseil des décisions et résolutions adoptées par la Commission, notamment en matière de mutilation génitale féminine, des femmes et des fillettes face au VIH/sida et de mariage forcé (voir les résumés de la résolution et des deux décisions adoptées par le Conseil à la fin du présent compte-rendu).
Le rapport du Conseil exécutif de l'Institut international de recherche et de formation des Nations Unies pour la promotion de la femme sur les travaux de sa quatrième session (E/2007/79) indique que le Conseil exécutif a notamment recommandé au Conseil économique et social qu'il soit réaffirmé que l'Institut a spécifiquement pour mission de mener des travaux de recherche et de dispenser une formation concernant l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes; que l'Institut continue de s'attacher à obtenir des résultats dans les trois domaines stratégiques interdépendants que sont la recherche orientée vers l'action, le renforcement des capacités et la gestion des connaissances, afin que ses travaux aient des incidences pratiques sur les politiques et les programmes et apportent une réponse aux questions qui se posent de longue date ou qui se dessinent; que l'Institut redouble d'efforts pour mieux faire connaître ses travaux et rehausser sa crédibilité afin que les bailleurs de fonds actuels et potentiels s'engagent en faveur d'un financement pluriannuel; et que la Directrice de l'Institut élabore une stratégie de mobilisation des ressources sur les moyen et long termes, en collaboration avec les États Membres et les organismes des Nations Unies compétents qui sont parties prenantes à son action.
D'autre part, soucieux de donner plus de poids au plan de travail et à l'action que mène l'Institut en vue de créer des réseaux, le Conseil a approuvé deux décisions. La première vise à étoffer le Cadre stratégique de l'Institut pour la période 2008-2011; la seconde porte sur la stratégie de création de réseaux, visant à intensifier les partenariats entre l'Institut et les organes nationaux de coordination.
La note du Secrétaire général relative aux résultats des trente-septième et trente-huitième sessions du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (E/2007/75) rend compte des résultats des trente-septième et trente-huitième sessions du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Elle relève que le Comité a examiné les rapports de huit États parties soumis en vertu de l'article 18 de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes: Mauritanie, Mozambique, Niger, Pakistan, Serbie, Sierra Leone, République arabe syrienne et Vanuatu. La note traite en outre de moyens d'accélérer les travaux du Comité et de l'examen de directives en matière d'établissement de rapports à la lumière des directives harmonisées pour l'établissement de rapports au titre des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme.
Débat
MME ZHANAR KULZHANOVA (Kazakhstan) a insisté sur l'importance évidente du rôle des femmes dans le contexte du développement et de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. La place réelle des femmes dans la société reste toutefois une préoccupation constante, compte tenu des discriminations que celles-ci continuent de subir, a-t-elle fait observer. Il appartient donc aux États de créer les conditions et cadres de leur accès à l'indépendance économique et de garantir l'égalité de leurs salaires par rapport à ceux des hommes. La participation des femmes au niveau des prises de décision doit aussi être favorisée par une action au niveau des aides familiales et par l'octroi d'aides ciblées. L'an dernier, a rappelé la représentante, le Kazakhstan a organisé une consultation régionale en collaboration avec le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), rassemblant des représentantes de la société civile des membres de la Communauté des États indépendants.
MME MABEL GÓMEZ OLIVER (Mexique), tout en se félicitant des progrès accomplis ces dernières années en matière de parité hommes-femmes, a noté avec préoccupation qu'en dépit d'un cadre normatif pour atteindre la parité, un décalage évident persiste entre les engagements pris par les États et leur mise en œuvre. Elle a fait observer que les femmes restent l'objet de discrimination et victimes de violence. Elles sont en outre privées d'un accès à l'éducation et à l'emploi sur un pied d'égalité. Cette situation est souvent le résultat de pratiques traditionnelles. De plus, on assiste aujourd'hui à l'émergence de nouveaux phénomènes qui requièrent l'application de programmes et de politiques en faveur des femmes, comme par exemple le phénomène des migrations. Les progrès modestes observés à l'échelle d'un pays ne sont pas favorisés par la lenteur des résultats concrets au sein du système des Nations Unies, l'intégration d'une perspective sexospécifique y étant très limitée. Mme Oliver a ainsi plaidé pour que soit mis en œuvre un mécanisme efficace d'évaluation et de suivi des mandats adoptés par le Conseil en la matière. De même, la Commission de la condition de la femme doit renforcer ses interactions avec les autres organes subsidiaires du Conseil. À cet égard, elle a attiré l'attention sur l'importance d'éviter la duplication des tâches et le manque de coordination entre les différentes entités chargées des questions relatives aux femmes. Afin que l'Organisation des Nations Unies puisse être dotée des outils nécessaires pour la mise en œuvre des instruments pertinents en matière de parité, il est indispensable que les États Membres fassent une analyse de la structure existante et identifient les obstacles de manière à pouvoir les éliminer, a-t-elle conclu.
MME ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a souligné que l'égalité entre hommes et femmes est une notion reconnue par tous les États démocratiques, dont le Bélarus, qui a récemment célébré l'année de la mère et de l'enfant. L'État veille pratiquement à l'octroi d'une aide spécifique aux mères et aux enfants, de même qu'il œuvre pour une véritable égalité entre les sexes, dans tous les domaines de la vie privée et publique, notamment au niveau des entreprises. Un tiers des députés au Parlement sont des femmes, 45% des élus locaux également. Quatre femmes ont rang d'ambassadeur. Il existe de nombreuses associations de femmes actives dans la société civile. Le Bélarus a en outre pris des mesures de lutte contre le trafic des femmes et des enfants. Une initiative a été engagée pour améliorer la coopération internationale dans ce domaine. Un plan d'action doit être mis sur pied par les Nations Unies au niveau des États touchés par ce trafic, a demandé la représentante. Deux conférences internationales ont été organisées au Bélarus sur ce sujet, a fait valoir la représentante.
M. MOHAMMAD SAHIB MAJIB (Iraq) a affirmé que son pays œuvre à l'instauration de la démocratie et au respect des droits de l'homme, rappelant que l'Iraq avait été un pionnier en matière de droits de la femme, à une époque où le monarque avait établi un code assurant les droits de la femme dans toutes les sphères de l'économie et de la politique. Il a rappelé que son pays est partie à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, mais n'a pas pu réaliser d'importants progrès dans ce domaine en raison des nombreux conflits dont a souffert le pays. Aujourd'hui toutefois, la participation des femmes s'est renforcée, dans la sphère politique notamment, a-t-il fait observer. La nouvelle constitution de l'Iraq contient des articles qui consacrent la parité. Ainsi, l'article 20 stipule notamment que tous hommes et femmes ont le droit de participer à la vie politique, le droit d'élire et d'être élu. Un autre article affirme que tous sont égaux devant la loi, tandis qu'un autre prévoit que l'État garantit les conditions d'une vie décente pour tous. L'Iraq a besoin de l'appui de la communauté internationale pour pouvoir édifier une nouvelle société en tenant compte de la participation de la femme dans les efforts de développement et dans la construction d'une société démocratique et respectueuse des droits de l'homme.
M. YASSIN EISA MOHAMED (Soudan) a déclaré que la culture de son pays accorde une égale importance à la dignité de l'homme et de la femme. À ce titre, le Soudan a ratifié les principaux instruments internationaux de protection des enfants et des femmes contre la traite des être humains, la prostitution et la pornographie. Le Soudan a aussi fait des progrès en matière de promotion de la condition de la femme. La Constitution consacre ainsi le principe de l'égalité entre les sexes dans tous les secteurs de la vie publique. La politique nationale repose sur des piliers conformes aux principes d'action de la plate-forme de Beijing. L'objectif stratégique est la promotion de la participation des femmes aux processus politiques et à la vie économique, ainsi que le renforcement de leurs capacités. Au Soudan, les fillettes sont mieux éduquées au niveau de la scolarité primaire, a relevé le représentant. La mortalité à la naissance demeure cependant élevée et doit faire l'objet d'efforts renouvelés. Le Gouvernement vise une meilleure participation des femmes à la vie politique et entend porter leur part à 25% des sièges aux prochaines législatives. Des mesures sont également prises pour interdire l'excision dans les hôpitaux et pour sensibiliser les enfants et les parents à ce problème, qui reste cependant répandu compte tenu de l'influence de la tradition dans ce domaine. Par ailleurs, des mesures sont prises pour lutter contre l'impunité des auteurs de violences à caractère sexuel contre les femmes.
M. ALEXEY GOLTYAEV (Fédération de Russie) a dit partager l'approche des Nations Unies en matière de promotion des droits de la femme et de la parité entre hommes et femmes et a rappelé que l'égalité entre les sexes est indispensable pour le développement durable et la réalisation du potentiel humain. Il a fait observer qu'en dépit de progrès notables, force est de constater que la communauté internationale a encore une série de problèmes à régler dans ce domaine, notamment face au problème de la féminisation de la pauvreté, de l'insuffisance de mécanismes efficaces pour assurer l'égalité entre les sexes et de l'augmentation de la violence à l'encontre des femmes. La Fédération de Russie est attachée au renforcement des droits des femmes et œuvre dans ce sens, a-t-il poursuivi. L'amélioration de la situation des femmes est ainsi une tâche prioritaire pour le pays, a-t-il fait valoir, soulignant que le Gouvernement russe a créé une Commission gouvernementale chargée d'assurer la parité dans le pays. Tout en saluant les travaux réalisés par la dernière session de la Commission de la condition de la femme, il a fustigé une certaine politisation du débat. La Commission doit s'attacher à la réalisation d'objectifs concrets visant l'amélioration de la situation des femmes et ne pas être utilisée pour des questions de confrontation qui n'ont rien à voir avec ses tâches et son mandat. L'amélioration de la situation des femmes ne doit pas être utilisée comme moyen de confrontation. Pour conclure, il a souligné l'importance des activités des Nations Unies pour promouvoir le rôle des femmes dans la société et a assuré que la Russie était disposée au dialogue en la matière.
M. JUAN MARTABIT (Chili) a dit la reconnaissance de son pays aux organes des Nations Unies pour le travail accompli dans le domaine de l'égalité entre les sexes et du la promotion de la condition de la femme. Le représentant a fait valoir que le Chili a réalisé d'importants progrès dans ce domaine dans le cadre du suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Un programme d'action politique et technique au niveau national a été adopté pour guider l'action de ces prochaines années, action pilotée par un comité ministériel. Un projet de réforme concerne le redressement du système de sécurité sociale qui, actuellement, défavorise certaines catégories de femmes. Cette proposition vise à une couverture des besoins de toutes les femmes sans exception, avec en particulier l'introduction d'une rente vieillesse véritablement universelle à leur intention, qu'elles aient cotisé ou non. Le congé maternité a été augmenté d'un congé paternité de quatre jours, a en outre fait valoir el représentant chilien. Par ailleurs, les autorités ont introduit un code visant à l'éradication des discriminations contre les femmes à tous les niveaux de la société, dans les secteurs privé aussi bien que public. La volonté du Gouvernement est la mise en place de politiques de parité garantissant de meilleures conditions de travail et d'équité pour les femmes. Le Chili proposera au Conseil des droits de l'homme un projet de résolution sur l'intégration des droits de la femme dans tout le système des Nations Unies, a aussi indiqué le représentant.
MME PARK YU RI (République de Corée) a expliqué que son pays attache une grande importance de désigner une instance chargée de coordonner les efforts pour l'intégration d'une perspective sexospécifique dans les travaux des Nations Unies. Il faut créer un poste de haut niveau pour combiner et coordonner les programmes et les projets en la matière, a-t-elle souligné. Il faudrait par ailleurs établir des critères pour évaluer les progrès en matière de parité. Il faut d'autre part accorder davantage d'attention au renforcement des capacités, à l'évaluation des contenus et à la qualité de la formation. En outre, il faut accorder une attention toute particulière aux femmes des pays en développement. L'Organisation des Nations Unies devrait soutenir en priorité les programmes et projets en faveur de ces dernières, a-t-elle estimé, arguant que cela serait une bonne manière de combiner égalité des sexes et développement. Elle a fait observer que certains défis demeurent, comme le manque de ressources financières ou les disparités en matière de connaissances et de capacités. Il faut que les Nations Unies apportent des solutions à ces problèmes, a-t-elle conclu.
MME LADA PHUMAS (Thaïlande) a relevé que les progrès enregistrés dans l'incorporation de la perspective sexospécifique aux niveaux national et international ne peut masquer qu'il reste beaucoup d'efforts à consentir pour assurer l'égalité des droits des femmes à tous les niveaux. La Thaïlande, qui s'est engagée à respecter les principaux instruments internationaux en la matière, se félicite de ce que le nouveau Conseil des droits de l'homme ait pris à cœur de traiter cette question importante, comme il l'a démontré lors de sa dernière session. Cependant, toutes les institutions des Nations Unies doivent continuer de coordonner leur action dans ce domaine pour atteindre des résultats encore meilleurs. Pour sa part, la Thaïlande a fait d'importants progrès dans le domaine de la lutte contre la violence à l'égard des femmes, par le biais de réformes éducatives notamment. Il faut en effet commencer par changer les mentalités et lutter contre les stéréotypes trop présents chez les hommes et les garçons, mais aussi chez les femmes. Des efforts importants ont été consentis pour combattre le harcèlement sur les lieux de travail et favoriser la participation des femmes à la vie publique. Les États doivent être encouragés par les Nations Unies à prendre des mesures dans ce domaine. La Thaïlande s'inquiète enfin de ce que les Nations Unies ne font pas assez d'efforts pour réaliser l'objectif de la parité absolue.
MME ALICIA MUÑOZ ALI (Bolivie) a souligné que son gouvernement a récemment engagé des changements politiques et sociaux importants, notamment pour s'acquitter de ses obligations au titre de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Depuis l'entrée en fonction du nouveau Gouvernement il y a 18 mois, on a pu constater la mise en place de politiques publiques d'accès aux services de santé, sur la base des principes d'égalité, d'universalité et de solidarité, a-t-elle précisé. En outre, le Gouvernement a mis en place un programme d'alphabétisation s'adressant aux hommes et aux femmes et visant à assurer la scolarisation de tous, ainsi qu'un programme de malnutrition zéro pour tous les enfants. Il est difficile d'éradiquer la discrimination à l'égard des femmes, a-t-elle fait observer. À cet égard, elle a souligné que suite à la colonisation de l'Amérique latine, les femmes autochtones ont subi les pires formes d'exploitation sexuelle. Heureusement, les femmes autochtones et métis peuvent aujourd'hui participer aux travaux de l'Assemblée constituante et faire entendre leurs revendications. Beaucoup reste encore à faire, a-t-elle toutefois reconnu. Elle a enfin attiré l'attention sur les revendications des femmes autochtones et de la double discrimination dont elles sont victimes, à la fois en tant que femmes et en tant qu'autochtones.
M. TROY TORRINGTON (Guyana) a fait observer qu'il y a un consensus au sein du système des Nations Unies en matière de parité et de promotion de la femme. Il a souligné qu'il faut mettre l'accent sur la mise en œuvre accélérée du mandat des Nations Unies en la matière. Le système des Nations Unies doit être un des pionniers du processus en tirant parti de son expérience et de ses pratiques. Il faut accroître l'intégration d'une perspective sexospécifique dans les travaux et programmes du système. Il importe en outre de renforcer les capacités des femmes. Le représentant a aussi rappelé le caractère universel et complexe de la violence à l'égard des femmes et souligné qu'il s'agit d'un fléau qui touche l'ensemble de l'humanité. Il a dit son pays favorable à l'élimination de toute forme de discrimination et expliqué qu'il veille à la réhabilitation de toutes les femmes.
MME LETICIA BAQUERIZO (Équateur) s'est félicitée du rapport du Secrétaire général sur l'intégration d'une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et tous les programmes du système des Nations Unies et a souligné l'importance de cette démarche. L'Équateur estime essentiel de renforcer les mécanismes existants au niveau des pays, en particulier en Amérique latine. Il faut œuvrer pour une égalité effective entre les hommes et les femmes et pour la participation de tous et de toutes. Il convient d'envisager l'être humain sans distinction de sexe, a-t-elle insisté.
MME ANA BAIARDI (Paraguay) a déclaré que son pays souscrit à tous les efforts consentis pour l'égalité entre les sexes et pour lutter contre toute discrimination fondée sur le sexe. Il a ajouté qu'il était très important que les études sur la condition de la femme prennent en compte les besoins spécifiques de la femme âgée, souvent négligés dans les pays en voie de développement. Le problème des conditions d'accueil des orphelins dans les situations d'après-conflit, confiés à des tantes ou des grands-mères, doit aussi être traité par les Nations Unies, a souligné la représentante paraguayenne.
Adoption de textes soumis par la Commission de la condition de la femme
Le Conseil a adopté trois textes qui lui étaient soumis par la Commission de la condition de la femme et qui figurent dans le rapport de cette Commission sur les travaux de sa cinquante et unième session, qui s'est tenue du 26 février au 9 mars 2007 (E/2007/27, pages 1 à 20).
Le Conseil a ainsi décidé de transmettre à la session d'examen qui doit se tenir en 2007 pour examiner le document de l'Assemblée générale intitulé «Un monde digne des enfants» les conclusions concertées sur l'élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à l'égard des petites filles, adoptées par la Commission et qui figurent dans le texte de la présente décision.
Par 38 voix pour, 2 contre et une abstention, le Conseil a par ailleurs adopté une résolution sur la situation des Palestiniennes et l'aide à leur apporter, dans laquelle il réaffirme que l'occupation israélienne demeure un obstacle majeur à l'amélioration de la condition des Palestiniennes, ainsi qu'à leur autonomie et à leur intégration dans la planification du développement de leur société. Il exige qu'Israël, puissance occupante, respecte pleinement les dispositions et principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme, des Règlements annexés à la quatrième Convention de La Haye et de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, afin de protéger les droits des Palestiniennes et de leur famille. Il demande en outre à Israël de prendre des mesures pour que les femmes et les enfants palestiniens réfugiés et déplacés puissent tous regagner leurs foyers et recouvrer leurs biens.
Ont voté pour (38) : Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Arabie Saoudite, Autriche, Barbade, Bélarus, Bolivie, Cap Vert, Chine, Costa Rica, Cuba, Danemark, Fédération de Russie, France, Grèce, Guyana, Haïti, Inde, Indonésie, Iraq, Japon, Kazakhstan, Lituanie, Luxembourg, Madagascar, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pakistan, Paraguay, Philippines, Portugal, République Tchèque, Royaume-Uni, Salvador, Soudan et Thaïlande.
Ont voté contre (2): Canada et États-Unis.
Abstention (1): Angola.
Le Conseil a enfin adopté une décision par laquelle il prend note du rapport de la Commission de la condition de la femme sur les travaux de sa cinquante et unième session et approuve l'ordre du jour provisoire et la documentation de la cinquante-deuxième session de la Commission, tels que reproduits dans cette décision.
Déclarations sur résolution relative à la situation des Palestiniennes et l'aide à leur apporter
S'exprimant avant le vote, M. BILAL HAYEE (Pakistan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine) a rappelé que la résolution sur la situation des Palestiniennes dans les territoires palestiniens occupés se fonde sur les principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme et des Conventions de Genève sur la protection des civils en période de conflit - principes qu'elle entend faire respecter. Cette résolution découle de la crise humanitaire que subissent les familles palestiniennes; aussi, faut-il espérer qu'elle pourra être adoptée à une franche majorité, a déclaré le représentant du Pakistan.
Intervenant après l'adoption de ce texte, MME LORIE SHESTACK (États-Unis) a déclaré que son pays reste préoccupé par les conséquences de la crise pour les femmes palestiniennes. Cependant les États-Unis déplorent aussi la mort de nombreuses femmes israéliennes sous les coups de terroristes palestiniens, une réalité que personne ne semble vouloir admettre au Conseil. Ce genre de résolution ne traite pas les causes profondes des crises et ne peut que nuire à la crédibilité des Nations Unies, a affirmé la représentante des États-Unis.
MME LAURA THOMPSON (Costa Rica) a expliqué que son pays est attaché à promouvoir les droits de toutes les femmes, raison pour laquelle elle a voté en faveur de cette résolution sur les femmes palestiniennes. Elle s'est dite préoccupée par la situation des femmes palestiniennes et, par extension, par la situation de toutes les femmes qui se trouvent dans des situations de conflit. La communauté internationale doit travailler de concert pour promouvoir les droits de toutes les femmes victimes de conflit, quelle que soit leur origine, a-t-elle conclu.
MME NOA FURMAN (Israël) s'est dite frappée par la résolution qui monopolise l'attention sur les femmes palestiniennes, alors qu'elle devrait concerner toutes les femmes. La résolution ne tient pas compte des violences perpétrées contre les femmes israéliennes, a-t-elle fait observer. Elle a rappelé que des négociations sont en cours pour une amélioration générale de la situation, ce que la résolution - selon elle - ne garantira pas.
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