L'ECOSOC: DIALOGUE SUR LES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES AVEC LES RESPONSABLES DES FONDS ET PROGRAMMES DE L'ONU
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Conseil économique et social
L'ECOSOC: DIALOGUE SUR LES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES AVEC LES RESPONSABLES DES FONDS ET PROGRAMMES DE L'ONU
(Publié tel que reçu)
Genève, 11 juillet (Service de l’information des Nations Unies) –- Le Conseil économique et social a poursuivi ce matin l'examen des questions relatives à ses activités opérationnelles en tenant un dialogue avec les chefs des fonds et programmes des Nations Unies. Le modérateur du dialogue était M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales.
La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population, Mme Thoraya Ahmed Obaid, a indiqué que pour renforcer la maîtrise des programmes par les pays, de fortes capacités nationales sont nécessaires dans la mise en œuvre et l'évaluation des programmes de développement. Ces dernières années, les Nations Unies ont mis au point des politiques et instruments destinés à renforcer les capacités et favoriser la maîtrise des programmes par les pays, notamment en assurant le rôle de premier plan des gouvernements dans la conceptualisation de leurs propres stratégies de développement, en soutenant le rôle des gouvernements dans la coordination et l'utilisation de l'aide extérieure et en incorporant l'expertise nationale dans la mise en œuvre des programmes de développement.
La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, Mme Ann Veneman, a déclaré qu'il fallait aider les pays en développement à renforcer les compétences en matière de statistiques. Il s'agit là d'un élément essentiel du renforcement des capacités car la collecte de données permet des analyses, et des bonnes données permettent des choix plus éclairés. Pour sa part, l'UNICEF a mis en place un système interne de récolte de données et a mené depuis 1995 quelques 195 enquêtes dans plus de 100 pays. Si nous souhaitons atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement, il faut investir dans ce domaine, tout en maintenant une dynamique d'urgence, a conclu Mme Veneman.
Pour l'Administrateur associé du Programme des Nations Unies pour le développement, M. Ad Melkert, le renforcement des capacités sous-tend le passage d'une aide technique axée sur la prestation de services vers un processus de changement endogène, et concrétise le principe très important de la maîtrise nationale du développement. Il exige une coopération accrue de tous les partenaires concernés au niveau des États. Le renforcement des capacités recouvre plus que les programmes de formation: il faut également mettre en jeu des stratégies d'appui, des mécanismes de reddition de comptes, des réformes institutionnelles mettant sur pied des organismes capables de créer les conditions favorables à l'initiative des secteurs privé et public, notamment.
Le Sous-directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, M. Jean-Jacques Graisse, a décrit les mesures prises par le PAM pour améliorer l'accès aux personnes ayant besoin d'une aide alimentaire en appuyant des programmes nationaux de développement. L'adoption d'une perspective régionale peut conduire à des meilleurs résultats, et renforcer notamment la coopération Sud-Sud, a estimé M. Graisse.
Des représentants des États suivants ont pris part à la discussion: États-Unis, Luxembourg, Pays-Bas, Philippines, Belgique, Russie, Chine, Suède, Australie, Afrique du Sud, Islande, Portugal au nom de l’Union européenne, Canada, Suisse, Royaume-Uni, Algérie, Norvège et Barbade.
Concluant le débat, M. Idriss Jazaïry, Vice-président du Conseil, a notamment relevé que l'appropriation en matière de développement ne doit pas se résumer à la signature d'un Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement: elle doit consister en une participation de l'équipe des Nations Unies au complet avec le soutien des autorités nationales.
Poursuivant cet après-midi, à 15 heures, son débat sur les activités opérationnelles pour le développement, le Conseil tiendra une réunion-débat avec l'équipe de directeurs régionaux des Nations Unies en Amérique latine et dans les Caraïbes sur la cohérence et l'efficacité du système de développement des Nations Unies aux niveaux régional et national.
Documentation
Dans le cadre du dialogue avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes des Nations Unies, le Conseil économique et social est saisi des rapports des Conseils d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement/Fonds des Nations Unies pour la population, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance et du Programme alimentaire mondial.
L'Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement et de la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (E/2007/5) présentent pour la deuxième fois un rapport commun sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la résolution 59/250 pour tenir compte de la demande des États Membres concernant le renforcement de l'harmonisation et de la coordination. Dans ce rapport, le PNUD et le FNUAP donnent un aperçu de leur coopération, ensemble aussi bien qu'en tant que membres du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD). Le rapport souligne notamment qu'en participant activement aux travaux du GNUD, le PNUD et le FNUAP ont continué de s'employer à simplifier et harmoniser leurs procédures de manière à réduire leurs coûts de transaction et ceux de leurs partenaires nationaux. L'objectif est d'appliquer le principe de l'unité d'action des Nations Unies de façon à ce que les programmes aient de meilleurs résultats et à ce que les capacités soient renforcées et les stratégies de développement national confiées aux pays en vue de la réalisation des objectifs internationaux en matière de développement, précise-t-il.
Le rapport annuel de la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) (E/2007/6) fait le point sur l'action menée par l'UNICEF pour contribuer à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et donner suite au Document final du Sommet mondial de 2005. Il fournit en outre des informations sur la direction prise par l'UNICEF en vue de collaborer plus étroitement avec les autres membres du système des Nations Unies et de faire ainsi en sorte que l'aide au développement produise des résultats durables pour les enfants. Cette démarche concertée ne peut que mener à des résultats mesurables et durables, précise la Directrice exécutive. Le rapport indique en outre que la création de capacités nationales demeure l'une des priorités de l'UNICEF en matière de coopération. À cet effet, le Fonds modifie peu à peu son approche traditionnelle et, au lieu de se concentrer sur l'appui à l'exécution des projets, cherche davantage, dans une optique plus stratégique et politique, à appuyer les programmes nationaux et les institutions partenaires, en renforçant notamment leurs systèmes et leurs moyens pour qu'ils puissent assurer davantage de services de base. Une culture de l'amélioration permanente est en train de s'instaurer à l'UNICEF, qui s'accorde bien avec les processus de réforme des Nations Unies, conclut le rapport. L'UNICEF a établi avec d'autres partenaires, à l'intérieur et en dehors du système, un dialogue qui, l'an dernier, a été plus ouvert et plus dynamique. Des mesures sont prises en matière de gestion du savoir, pour que les méthodes les plus efficaces, les données de programme et les résultats des évaluations soient diffusés et utilisés pour ajuster les programmes.
Le rapport annuel du Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (E/2007/14) est axé sur les progrès de la mise en œuvre des mesures de réforme au sein du PAM et sur les difficultés auxquelles il se heurte le PAM à cet égard. Il rappelle que le PAM a été désigné organisme chef de file pour le groupe des services logistiques humanitaires et organisme cochef de file pour le groupe des télécommunications en cas de crise. Le PAM a été l’institution pour laquelle ont été demandées le plus de ressources dans le cadre de la procédure d’appels communs en 2006, représentant 42 % du total des besoins. Au 30 novembre 2006, les ressources reçues par le PAM à la suite de ces appels avaient permis de couvrir 88 % des besoins. Le PAM a participé plus activement à la réalisation de programmes conjoints concernant le VIH/sida, l’éducation, les objectifs du Millénaire pour le développement, la nutrition, la gestion des catastrophes et l’environnement, menés dans 27 pays. Grâce à la collaboration entre les institutions ayant leur siège à Rome, la sécurité alimentaire, la réduction de la faim, le développement rural et le développement social, ainsi que les filets de sécurité, ont été inclus parmi les thèmes du plan d’action élaboré par le Groupe des Nations Unies pour le développement pour promouvoir la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.
Le Conseil est également saisi d'un extrait du rapport du Conseil d'administration du Fonds des Nations Unies pour l'enfance sur sa session annuelle de 2007 (4-8 juin 2007), qui présente les décisions adoptées par le Conseil d'administration à cette session (E/2007/L.11); les décisions adoptées par le Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds des Nations Unies pour la population à la première session ordinaire de 2007 (19-26 janvier 2007) (DP/2007/16); et les décisions adoptées par le Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds des Nations Unies pour la population à sa session annuelle de 2007 (11-22 juin 2007) (DP/2007/40).
Dialogue avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes des Nations Unies
Introduction et présentation
M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et sociales, a rappelé qu'à mi-parcours du délai fixé pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, on peut se féliciter des progrès accomplis, notamment dans les domaines de la réduction de l'extrême pauvreté et de la santé. Cependant, les efforts devront encore être renforcés pour respecter le délai. En 2005, les dirigeants du monde entier ont décidé d'accélérer les efforts en vue de la réalisation des objectifs de développement, en particulier des objectifs du Millénaire pour le développement. Au niveau des pays, de nombreuses stratégies de développement reflètent ces objectifs, a souligné le Secrétaire général adjoint. C'est dans ce contexte que le Conseil économique et social est appelé ce matin à traiter quatre thèmes fondamentaux des activités opérationnelles du système des Nations Unies. Il s'agit tout d'abord de la question de l'implication croissante des États dans le processus de développement et des conséquences qui en découlent pour les Nations Unies. Il s'agit ensuite de l'intégration du renforcement des capacités dans les processus nationaux et de la gestion stratégique de cet aspect par les Nations Unies. Un troisième thème fondamental a trait au contrôle des résultats des efforts déployés aux fins de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et le dernier thème fondamental porte sur la régionalisation des activités des Nations Unies, avec le concours notamment des commissions régionales.
MME THORAYA AHMED OBAID, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) - intervenant au nom du Programme des Nations Unies pour le développement, du FNUAP, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance et du Programme alimentaire mondial - s'est intéressée aux progrès réalisés en matière d'appropriation nationale. Elle a rappelé que les efforts en la matière sont définis par l'examen triennal des activités opérationnelles. Une récente résolution portant sur cet examen triennal a reconnu que le développement de capacités et de stratégies nationales est essentiel pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, tout en soulignant la nécessité de réduire les coûts de transaction des partenaires nationaux afin qu'ils puissent mieux se concentrer sur les priorités nationales. La pleine participation des autorités nationales dans la préparation et le développement du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement permet de garantir qu'il répond dûment aux stratégies nationales de développement et aux programmes de réduction de la pauvreté des pays, a fait observer Mme Obaid. La pleine mise en œuvre de l'examen triennal des activités opérationnelles pour renforcer l'appropriation nationale est un défi que nous continuons de relever en collaboration avec tous les partenaires du développement, a insisté la Directrice exécutive du FNUAP. Elle s'est réjouie que ces deux dernières années, 31 des 70 pays préparant des bilans communs de pays et des plan-cadres pour l'aide au développement aient ajusté leurs programmes pour assurer que les processus des Nations Unies soient en adéquation avec les processus de développement national. Il est clair, a-t-elle poursuivi, que les méthodes de travail des Nations Unies mettent de plus en plus l'accent sur la participation et l'appropriation nationale. Des mesures sont également prises pour assurer une responsabilité mutuelle.
Pour renforcer l'appropriation nationale, de fortes capacités nationales sont nécessaires dans la mise en œuvre et l'évaluation des programmes de développement, a poursuivi Mme Obaid. Elle a expliqué qu'en octobre dernier, le Groupe de développement des Nations Unies a produit une déclaration destinée à guider les équipes de pays afin qu'elles mettent l'accent sur le développement de capacités. Un ensemble d'outils flexibles a été développé à cette fin. Ces dernières années, les Nations Unies ont développé des politiques et instruments destinés à renforcer les capacités nationales et favoriser l'appropriation nationale en appuyant le rôle de premier plan des gouvernements dans la conceptualisation de leurs propres stratégies de développement, en soutenant le rôle des gouvernements dans la coordination et l'utilisation de l'aide extérieure et en incorporant l'expertise nationale dans la mise en œuvre des programmes de développement. Mme Obaid s'est réjouie que les directives relatives aux bilans communs de pays et au Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement aient mis l'accent sur le renforcement de l'appropriation nationale. Ces directives offrent une certaine flexibilité permettant une meilleure adaptation aux besoins particuliers des pays, a-t-elle souligné. Toutefois, la mise en application diffère selon les pays. Certains pays, comme par exemple ceux qui sortent d'un conflit, ont besoin d'une assistance accrue. Pour conclure, Mme Obaid a fait observer que dans le cadre de la démarche visant à favoriser l'appropriation nationale du développement, des efforts doivent être déployés pour promouvoir la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire. Il faut également continuer de vérifier que l'assistance que nous apportons bénéficie le plus possible aux personnes que nous entendons servir, a-t-elle ajouté.
M. AD MELKERT, Secrétaire général adjoint et Administrateur associé du Programme des Nations Unies pour le développement, a souligné que le renforcement des capacités - une notion désormais au cœur des plans stratégiques du PNUD - met l'accent sur les priorités, plans et processus nationaux. Le renforcement des capacités suppose de passer d'une approche orientée vers la fourniture d'une assistance technique à un processus de changement endogène concrétisant le principe très important de l'appropriation nationale du développement. Dans ce contexte, on voit encore mal comment les communautés locales, et en fin de compte la communauté mondiale du développement, atteindront les objectifs du Millénaire pour le développement sans une concentration de l'investissement dans les capacités locales permettant d'y parvenir. Le renforcement des capacités est l'affaire des gouvernements, des organisations non gouvernementales, de la société civile et du système de développement des Nations Unies. Il exige une coopération accrue de tous les partenaires concernés au niveau des États, par le biais notamment des Plans-cadre pour l'aide au développement. En Afghanistan et au Timor Leste, par exemple, il importe de ne pas se contenter d'une assistance extérieure, qui par nature est temporaire. Ces pays, avec l'aide des Nations Unies, reconstruisent leurs institutions nationales avec l'aide d'experts de pays tiers.
Cependant, a poursuivi M. Melkert, le renforcement des capacités recouvre bien plus que le simple appui à des programmes de formation et la mise à contribution des compétences nationales: il faut également prévoir des investissements à long terme dans l'éducation et l'apprentissage, des systèmes publics renforcés, des mécanismes de communication entre les citoyens et l'État, ainsi qu'une réforme institutionnelle assurant que les secteurs public et privé sont capables de fournir des services à ceux qui en ont le plus besoin. Les contextes fragiles - notamment les situations de crise et d'après crise - posent des difficultés particulières du point de vue du développement des capacités. Aussi, les Nations Unies doivent-elles savoir intervenir plus rapidement pour renforcer les institutions locales indispensables pour relancer les pays sur la voie de la reconstruction et du développement. Les Nations Unies et la Banque mondiale prévoient à cet égard un ensemble d'outils permettant d'articuler l'aide internationale autour des priorités nationales dans les situations d'après conflit et de définir les priorités parmi tous les défis à relever. Haïti, le Liberia et le Nord et le Sud Soudan fournissent des exemples récents où de tels efforts ont été conjointement soutenus. Au plan de la méthode, des mesures concrètes restent encore à prendre, a convenu M. Melkert: d'abord assurer le partage, entre pays et entre régions, des bonnes pratiques et des expériences engrangées dans le cours de l'action en faveur du développement. Ensuite, les coordonnateurs résidents doivent être d'ardents supporteurs du renforcement des capacités et savoir négocier avec les gouvernements et les autres intervenants à ce propos. Enfin, c'est au niveau des pays que doivent être évalués les moyens de renforcer les capacités, et que peut être déterminée la qualité de l'engagement de tous les partenaires pour l'optimisation de leur contribution au renforcement des capacités collectives.
MME ANN VENEMAN, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, intervenant également au nom des quatre fonds et programmes constituant le panel de ce matin, a attiré l'attention sur l'importance qu'il y a à mesurer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement. Il faut aider les pays en développement à développer des compétences en matière de statistiques, a-t-elle souligné, arguant qu'il s'agit d'un élément essentiel du renforcement des compétences. La récolte de données permet des analyses et de bonnes données permettent de procéder à un choix plus éclairé, a-t-elle insisté. Elle a rappelé que l'UNICEF a mis en place un système interne de récolte de données. Ainsi, depuis 1995, quelques 195 enquêtes ont-elles été réalisées dans plus de 100 pays, a-t-elle précisé. À titre d'exemple, elle a indiqué qu'une étude portant sur l'eau potable cherchera à recueillir des données auprès des foyers et non auprès des prestataires de services. Elle s'est ensuite intéressée aux progrès réalisés s'agissant de la mise en œuvre du quatrième objectif du Millénaire pour le développement - qui a trait à la réduction de la mortalité infantile. Elle s'est réjouie que l'évaluation pour 2006 montre que la mortalité infantile des enfants de moins de 5 ans soit inférieure à 10 millions par an. Mme Veneman a rappelé que des initiatives comme celle concernant la rougeole jouent un rôle essentiel. En Afrique, le taux de mortalité due à cette maladie a chuté de près de 75%, a-t-elle fait valoir. S'agissant du paludisme, il y a une corrélation importante entre cette maladie et la pauvreté, a-t-elle également rappelé, avant de se réjouir que la prise en compte de ce fait ait permis d'insister sur la nécessité d'adopter des programmes coordonnés multisectoriels. Par ailleurs, les données recueillies ont montré que les pays qui ont annulé les taxes scolaires ont connu une augmentation du nombre d'enfants scolarisés, a ajouté Mme Veneman. Aussi, toutes ces informations revêtent-elles une grande importance pour la définition des stratégies, a-t-elle conclu.
M. JEAN-JACQUES GRAISSE, Sous-Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), a décrit les mesures prises par le PAM en réponse aux conclusions de l'examen triennal des activités opérationnelles réalisé en 2004 visant à améliorer l'accès aux personnes ayant besoin d'une aide alimentaire en appuyant des programmes nationaux de développement. Afin de trouver des opportunités de collaboration, les fonds et programmes concernés se réunissent régulièrement pour développer une compréhension commune des activités de développement au niveau des États; décider d'actions immédiates adaptées à la couverture régionale existante; et d'étudier des moyens de collaborer plus étroitement avec les partenaires au sein des Nations Unies et des structures régionales. De nouvelles collaborations ont ainsi vu le jour en Afghanistan, au Pakistan, au Sénégal, ainsi que dans plusieurs pays d'Amérique latine. Des rencontres entre responsables des principales institutions des Nations Unies - OIT, OMS, FAO, UNIFEM, entre autres - ont été organisées pour la première fois. L'équipe des directeurs régionaux, de son côté, a procédé à un recensement des capacités opérationnelles disponibles sur le terrain et conduit une évaluation de la performance des coordonnateurs résidents au niveau des régions. Enfin, des mesures ont été prises pour relever les défis apparus dans certaines régions et donner une meilleure cohérence et assurer une plus grande coordination entre les forces des différentes institutions intervenant, dans l'optique d'une efficacité renforcée des politiques régionales et nationales. L'adoption d'une perspective régionale peut conduire à des résultats meilleurs et permettre de renforcer la coopération Sud-Sud, a souligné M. Graisse.
Observations et questions des membres du Conseil
M. RICHARD T. MILLER (États-Unis) a réaffirmé l'importance de la responsabilité nationale, autant pour les pays bénéficiaires que pour les pays donateurs. L'importance de rendre des comptes s'adresse autant aux citoyens des pays en développement qui attendent légitimement des progrès qu'à ceux des pays donateurs qui apportent des ressources. En matière de responsabilité nationale et de renforcement des capacités, il a fait observer qu'une bonne gestion des affaires publiques au niveau national est essentielle. À cet égard, il a souligné que l'exposé de Mme Veneman a montré clairement les liens étroits qui existent entre politiques des gouvernements et résultats en matière de développement. Par exemple, le fait que l'abolition des frais de scolarité mène à une augmentation de la scolarisation est exactement le genre de données que nous avons besoin de connaître, a-t-il indiqué. Le représentant des États-Unis a rappelé que son pays est intéressé à en savoir davantage sur les mesures qui sont prises par les gouvernements et à accroître la transparence de ces activités. À cet égard, il s'est dit inquiet de la tendance à pousser à l'extrême la maîtrise par les pays, notamment s'agissant de l'appui aux budgets. Il faut une transparence dans les institutions d'aide elles-mêmes, tout comme au sein des gouvernements. Soulignant que certains ont fait valoir le caractère intrusif de l'appui au budget par rapport aux souverainetés nationales, il a estimé qu'il convient d'examiner ces questions avec soin. Enfin, il a dit douter que, dans le but d'améliorer l'efficacité des Nations Unies, une nouvelle institution unique centralisée soit égale, voire supérieure à la somme de ses parties.
M. JEAN FEYDER (Luxembourg) a souligné l'importance pour chacun de faire preuve d'une volonté politique accrue pour réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement. Il a également estimé que la réforme des Nations Unies constitue un bon moyen de favoriser la réalisation des objectifs et encouragé toutes les parties prenantes à participer activement et à être ouvertes à la participation d'autres acteurs. L'accent doit être davantage mis sur la maîtrise nationale, a-t-il poursuivi, tout en soulignant que cette thématique du développement des capacités est particulièrement complexe. Il a ainsi fait observer qu'elle est liée à d'autres dimensions importantes. Une bonne gouvernance dépend en grande partie de la qualité du système éducationnel et de l'enseignement. Les pays en développement doivent aussi renforcer leur fonction publique, a-t-il ajouté, soulignant que la fonction publique est souvent fragile, faible et mal rémunérée. D'autre part, il a regretté que les Nations Unies, dans leurs stratégies d'aide au développement, aient placé un accent démesuré sur le social. Il ne faut pas oublier l'importance d'augmenter les capacités de production. Il ne faut pas oublier non plus que les institutions de Bretton Woods sont des acteurs du développement extrêmement importants. Le représentant luxembourgeois a ainsi tenu à réaffirmer le lien fondamental qui existe entre commerce et développement. Il s'est par ailleurs demandé si les Nations Unies n'ont pas trop négligé et marginalisé l'agriculture.
M. JEROEN STEEGHS (Pays-Bas) a relevé qu'un rapport récent de la Banque mondiale dresse un tableau assez sombre de la coopération. Compte tenu de la prolifération d'organisations œuvrant dans le domaine de l'aide au développement, il est clair que l'on ne peut continuer à travailler comme avant. Il faut notamment coordonner l'action au niveau des États, d'où l'importance de la notion de maîtrise par les pays. D'autre part, les Nations Unies doivent améliorer leur efficacité dans l'accompagnement du passage de la phase des secours à celle du développement. Des difficultés de cet ordre sont évidentes au Soudan ou dans d'autres situations d'après-conflit. Comment renforcer les compétences des Nations Unies à cet égard, a demandé le représentant, estimant que le Programme des Nations Unies pour le développement a un rôle important à jouer dans ce domaine.
M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a souligné le rôle important du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans la formulation et l'application dans son pays de plans et programmes de réformes judiciaires avec l'aide de la Banque mondiale. Ce type de réformes est important pour le développement économique, dans la mesure où un système judiciaire performant est nécessaire pour la transparence et la bonne gouvernance, elles-mêmes des éléments déterminants de la confiance nécessaire aux affaires. Le PNUD compte-t-il poursuivre dans cette voie de l'aide juridique?
M. MARCUS LEROY (Belgique) s'est félicité des progrès signalés par Mme Veneman dans le domaine social. Il a souhaité avoir des précisions sur ces améliorations et s'est demandé dans quelle mesure elles pouvaient être attribuées à l'action des Nations Unies.
M. MIKHAIL SAVOSTYANOV (Fédération de Russie) s'est intéressé à l'exécution d'un projet pilote dans huit pays, projet qui est directement lié à la notion «ONU unie». L'application d'une telle notion peut s'avérer être un processus bureaucratique lourd qui vienne alourdir le travail des Fonds et programmes, a-t-il fait valoir. En dépit de son attrait, il est très difficile de la réaliser dans la pratique. Comment ce modèle permettra-t-il de maintenir l'avantage comparatif et l'efficacité du travail des agences opérationnelles, a-t-il demandé ? Il s'est également demandé comment garantir le caractère inclusif de cette «ONU unie». Et a relevé le risque de voir le niveau de ressources ordinaires baisser sous le motif qu'il faut augmenter les ressources des donateurs à l'appui de cette notion.
MME YANG NINGNING (Chine) a rappelé qu'il importe que les Nations Unies mettent à profit les plans de développement nationaux pour venir en aide aux pays en développement dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Il faut aussi leur venir en aide pour que ces pays puissent avoir accès aux nouvelles technologies et pour qu'ils puissent s'y adapter, en tenant compte de la dimension locale. Elle a ainsi souhaité qu'une réflexion plus poussée soit menée en la matière.
M. CARL SKAU (Suède) a demandé quelles propositions pourraient être formulées pour que le Conseil puisse appuyer le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement dans le sens d'un renforcement des programmes au niveau des pays et des régions?
MME NATASHA SMITH (Australie) s'est félicitée de ce que l'ONU discute des manières d'aboutir à des résultats concrets en matière de développement et déclaré qu'il fallait s'efforcer de conseiller le système dans ce domaine. Les résultats positifs passent par une meilleure coordination interinstitutions, voire à faire participer d'autres partenaires à cet effort. Quelle est la nature exacte des quatre éléments clés de l'examen triennal, a demandé la représentante?
M. S. MOULTON (Afrique du Sud) a fait observer que la responsabilité nationale n'est pas aisée. Il faut mobiliser toutes les instances de l'État et les coordonner avec les approches des Nations Unies. De même, les équipes de l'ONU présentes dans le pays doivent se coordonner à l'État. Maintenant, le pays est parvenu à un Plan-cadre qui fonctionne de façon harmonieuse, a-t-il souligné. Il faut faire en sorte que l'État et le système des Nations Unies se rencontrent, coopèrent et discutent des avantages comparés de telles approches. Et dans la mesure où les fonds et programmes des Nations Unies ont pu tirer des leçons des uns et des autres, il en va de même pour tous les pays, a-t-il poursuivi. Le représentant sud-africain a à cet égard plaidé pour que soit développé un meilleur moyen de faire connaître les données quantitatives et qualitatives qui ont été retirées des expériences des pays. Il a d'autre part souligné que les fonds, programmes et institutions qui se trouvent dans le pays doivent rendre rapports aux structures régionales. Or, leur manière d'intervenir est différente, a-t-il fait observer. Il faut se pencher sur ces questions et notamment celle de l'appropriation régionale.
M. HJÁLMAR W. HANNESSON (Islande) a relevé l'impact, sur le renforcement des capacités, du contexte spécifique de certains pays, notamment s'agissant de pays fragiles ou en situation d'après-crise. Il a expliqué qu'en tant que bailleur de fonds, son pays est préoccupé par d'éventuels doublons. À cet égard, il a souhaité savoir ce que les conférenciers ont à dire sur la coopération et la coordination avec la Commission de consolidation de la paix nouvellement créée aux Nations Unies.
M. SERGIO GUIMARES (Portugal, au nom de l’Union européenne), s'est enquis de l'avis de M. Melkert, du PNUD, quant à la manière de surmonter les difficultés rencontrées dans la fourniture d'une assistance efficace et opportune.
MME DIANA RIVINGTON (Canada) a rappelé qu'il est important de bien savoir ce qui doit être mesuré. Elle a également rappelé l'importance d'outils tels que le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement et a souhaité savoir s'il existe des plans d'évaluation des processus d'aide développement.
M. OLIVIER CHAVE (Suisse) a fait observer que les Nations Unies ne constituent pas la totalité de la structure d'aide et d'assistance au développement. Elles en sont une partie importante, certes, mais partielle. Le représentant suisse a par ailleurs insisté sur la valeur que revêtent les expériences en cours, s'agissant notamment des projets-pilotes. L'appel à réduire les coûts de transaction laisse entrevoir de nombreuses possibilités.
M. ALISTAIR FERNIE (Royaume-Uni) s'est félicité du caractère inclusif des réformes engagées dans le domaine des activités opérationnelles. Que peut-on faire de plus, que ce soit au siège ou au niveau des pays, pour préserver la diversité d'approches des différentes institutions et assurer l'efficacité des efforts de réforme déployés, a-t-il demandé ? Saluant l'initiative prise par l'Afrique du Sud dans le contexte de la mise en œuvre du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, il a rappelé l'importance de mettre l'accent sur les résultats sans oublier de favoriser le dialogue. S'il s'est félicité des progrès réalisés depuis l'adoption Déclaration de Paris, il a souhaité savoir comment faire pour accélérer ces progrès. S'agissant enfin des modalités d'aide, il a reconnu l'importance de discuter des questions d'appropriation, de responsabilité et de transparence. Il s'est enfin enquis de la manière dont les institutions répondent pour leur part à l'évolution des demandes en matière d'aide.
NOUREDDINE BENFREHA (Algérie) a constaté qu'au niveau conceptuel, le principe de l'appropriation nationale semble recueillir le consensus. Cependant la mise en œuvre de ce principe reste sujette à questions, compte tenu notamment des diverses approches adoptées par les institutions des Nations Unies. Comment les autorités nationales peuvent-elles être impliquées dans l'application et le suivi des projets?
M. OLA BREVIK (Norvège) a voulu en savoir davantage au sujet de la collaboration entre le Groupe de développement et la Banque mondiale en matière de renforcement des capacités.
M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade) s'est enquis de la manière dont la Banque mondiale pourrait se rapprocher davantage du Groupe de développement, éventuellement pour en devenir membre.
Réponses des panélistes
M. MELKERT, du Programme des Nations Unies pour le développement, s'est félicité du dialogue qui s'est tenu ce matin, des idées qui ont été proposées et des expériences qui ont été partagées. Il s'est félicité que des efforts au niveau de l'évaluation des progrès aient été déployés par l'ensemble du système des Nations Unies. Il a indiqué que la Banque mondiale est très impliquée dans les efforts de développement, essentiellement dans les situations d'après crise. Les institutions de Bretton Woods doivent s'impliquer complètement dans le système, a-t-il ajouté. En ce qui concerne la Commission de consolidation de la paix, M. Melkert a rappelé qu'elle a commencé à travailler en Sierra Leone et au Burundi; elle s'intéresse à l'engagement de ces pays sur la voie de la paix. Il est important de conserver cet engagement et cette présence de la communauté internationale et c'est ainsi qu'il faut comprendre le rôle de la Commission, a-t-il insisté. La prise en compte des expériences acquises à l'échelle nationale fait partie des efforts déployés pour renforcer les compétences, a-t-il poursuivi. M. Melkert a ensuite fait observer que la dialectique associée à la démarche visant à se tenir à l'écart tout en renforçant la qualité des programmes est au cœur du renforcement des compétences. L'objectif ultime est d'assurer une intervention maximum de l'État. La coopération Sud-Sud va prendre de plus en plus d'importance, a ajouté M. Melkert. Pour conclure, il a exprimé l'espoir que l'expérience pilote menée en Afrique du Sud servira d'exemple pour d'autres pays.
MME OBAID, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), est elle aussi revenue sur l'expérience de l'Afrique du Sud en matière d'appropriation nationale. Elle a fait observer que, dans le cadre des projets pilotes menés dans ce pays, les entretiens entre institutions des Nations Unies et Gouvernement associent certes le point focal convenu, mais pas les ministères, ce à quoi il faudrait remédier. D'une manière générale, a-t-elle poursuivi, se pose le problème de la tension entre responsabilité nationale et processus participatif: en effet, comment s'y prendre pour que les États choisissent quels secteurs devraient bénéficier de l'expertise des Nations Unies? Il arrive en effet que d'autres institutions des Nations Unies que celles retenues par les gouvernements souhaitent jouer un rôle.
La gestion des «frais de transaction» est quant à elle inspirée des méthodes commerciales, a par ailleurs indiqué Mme Obaid. Il n'en demeure pas moins que les règlements associés à la gestion financière et à la présentation de rapports doivent encore être harmonisés, a-t-elle admis. Ces mesures ne manqueront pas d'avoir des conséquences en termes de coût sur l'activité mené dans les pays. Dans le domaine de la responsabilité régionale, a poursuivi Mme Obaid, on peut signaler, en Afrique par exemple, l'adoption de stratégies ciblées concernant certains domaines comme la protection de la jeunesse, par exemple.
MME VENEMAN, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a fait observer que les données en disent long sur la contribution des Nations Unies et sur la manière dont on peut appuyer les structures nationales. Ainsi, en matière de santé par exemple, l'UNICEF a commencé par cibler uniquement la vaccination des enfants. Puis, en analysant les données, le Fonds s'est aperçu que le taux, enfin élevé, de vaccination commençait à décliner et s'est ainsi rendu compte de l'importance d'appuyer l'ensemble des services de santé. C'est une chose d'obtenir de bons résultats; mais c'en est une autre de les maintenir. D'autre part, il n'est pas facile d'attribuer un résultat à une mesure particulière et de déterminer dans quelle mesure les améliorations peuvent être attribuées aux Nations Unies. Pour ce qui est de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, l'accent est mis sur les résultats engrangés globalement, système des Nations Unies et États réunis. Ainsi, si on se fixe des objectifs communs, il est possible de mieux orienter les ressources pour les atteindre, a fait valoir Mme Veneman.
La Directrice exécutive de l'UNICEF a indiqué que le Fonds qu'elle dirige a convoqué une réunion des directeurs par pays déployés dans les pays pilotes, afin de réfléchir à la cohérence au sein des Nations Unies et entre l'ONU et les pays pilotes. Lors de cette réunion, a été relevée l'importance d'éviter toute surcharge de travail bureaucratique. En outre, on a remarqué que de nombreuses activités sont à l'œuvre dans ces pays et que beaucoup d'enseignements peuvent être tirés de leurs expériences. Il faut également se poser la question de la manière dont le système peut adapter son intervention en fonction de la nature du pays dans lequel il intervient. La Banque mondiale, l'Organisation mondiale de la santé et l'UNICEF ont développé une stratégie commune en matière de lutte contre la mortalité infantile, a par ailleurs souligné Mme Veneman.
M. GRAISSE, du Programme alimentaire mondial, a souligné que l'agriculture a été délaissée par les grandes agences de financement. «À chacun son métier et les vaches seront bien gardées», disent les Suisses, même s'il est clair que la collaboration est possible tout en respectant les spécificités de chaque institution, a ajouté M. Graisse. Il a notamment mentionné l'organisation de programmes communs entre le PAM, l'UNICEF et d'autres, au profit des écoles de pays en voie de développement. La coopération a tout à gagner de la formulation d'un Plan cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, a-t-il souligné.
S'agissant de la question du passage des activités de secours aux activités de développement, M. Graisse a déploré la volatilité des efforts d'aide, qui dépendent trop souvent de l'actualité et fragilisent les pays bénéficiaires d'une aide d'urgence, comme c'est le cas au Sud-Soudan où le financement des activités de remise en état a été fortement compromis dès lors que la paix est revenue.
Quant à savoir enfin dans quelle mesure l'action dans le cadre régional est profitable, cela dépend tout d'abord de l'existence de thèmes de préoccupation partagés au niveau régional. Il en existe par exemple en Afrique australe, région confrontée à la sécheresse et au VIH/sida. Dans ce contexte particulier, le PAM a engagé des collaborations fructueuses avec la Communauté pour le développement de l'Afrique australe, a fait valoir M. Graisse.
Conclusion
M. IDRISS JAZAIRY, Vice-Président ad intérim du Conseil économique et social, réagissant aux remarques du représentant américain sur la question de la responsabilité nationale, a estimé que cette responsabilité incombe naturellement aux pays en développement plutôt qu'aux pays donateurs. Il a également estimé que plutôt qu'une participation complète des autorités au Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, il faut viser la participation de l'équipe des Nations Unies au complet, avec le soutien des autorités. Voilà ce qui permet que le pays concerné soit le moteur de son propre développement, a-t-il insisté. En matière de renforcement des compétences, il a fait observer que la notion de responsabilité varie. La capacité de réaction d'un pays, notamment après un effondrement des structures, varie d'un pays à l'autre. Et le renforcement des compétences va au-delà d'un simple appui au gouvernement, a-t-il poursuivi. Il doit comprendre le renforcement et la mise en valeur des institutions. Il faut en outre promouvoir la productivité et favoriser la participation de la société civile. Enfin, M. Jazaïri a insisté sur l'utilité des expériences menées dans les pays et sur l'importance de la récolte de données pour mesurer l'impact des politiques. Il faut toutefois bien comprendre l'impact de ce qu'il est possible ou non de mesurer.
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