POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DE LA PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: 20 MARS 2007
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POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DE LA PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: 20 MARS 2007
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par Michèle Montas, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Secrétaire général - Gouvernement palestinien d’unité nationale
Le Secrétaire général estime que l’établissement d’un nouveau Gouvernement est un pas important et positif et veut encourager ce processus. En même temps, il s’est dit déçu parce qu’il aurait voulu voir le programme du Gouvernement refléter pleinement les principes du Quatuor. Il suivra très attentivement l’action du nouveau Gouvernement et espère voir un mouvement positif dans ce sens.
Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)
Aucune communication officielle n’a eu lieu entre l’ONU et le Gouvernement libanais sur la mise en place d’un quelconque mécanisme de surveillance à la frontière avec la Syrie.
La résolution 1701 a confié à la FINUL le mandat d’aider le Gouvernement libanais à sécuriser sa frontière avec la Syrie, à la demande du Gouvernement libanais. Jusqu’à présent, le Gouvernement n’a pas formulé une telle demande et les activités de la FINUL se limitent à contribuer à la facilitation de l’aide bilatérale et internationale au Gouvernement libanais, en la matière.
Comme l’a dit le Secrétaire général dans son dernier rapport sur la mise en œuvre de la résolution 1701, les Nations Unies encouragent fortement l’aide bilatérale aux Forces armées libanaises et aux autres agences nationales de sécurité et de surveillance des frontières pour aider le Gouvernement à sécuriser ses frontières. Tout acte de contrebande à la frontière entre le Liban et la Syrie est une violation grave de la résolution 1701.
Il est essentiel de renforcer les Forces armées libanaises et les autres agences nationales pour que le Gouvernement libanais soit capable d’étendre son autorité sur l’ensemble de son territoire, y compris dans les zones frontalières, a indiqué le Secrétaire général dans son dernier rapport.
Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité a tenu une séance publique sur la situation en Afghanistan au cours de laquelle le Représentant spécial du Secrétaire général en Afghanistan, Tom Koenigs et le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre les drogues et le crime, Antonio Maria Costa, ont fait un exposé sur le sujet (Voir communiqué de presse CS/8972).
À l’issue de la réunion, les deux hommes ont répondu aux questions de la presse.
Soudan
À l’issue de l’exposé qu’il a fait hier aux membres du Conseil de sécurité sur la réponse du Président soudanais à la lettre du Secrétaire général détaillant l’appui des Nations Unies aux forces de l’Union africaine au Darfour, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, a déclaré que malheureusement, le chemin est encore long parce qu’il pourrait y avoir certains malentendus fondamentaux concernant les attentes du Gouvernement soudanais et les propositions faites.
Aucune réaction n’est jamais prise pour un rejet, a-t-il par ailleurs précisé, en ajoutant que l’ONU ne peut et le peuple du Darfour non plus.
Darfour
Les dernières nouvelles reçues du Darfour sur la situation humanitaire indiquent que les camps des personnes déplacées sont presque complets, en raison d’un flux constant de personnes qui fuient la violence.
Le rapport note la nécessité de localiser un site pour l’installation d’un nouveau camp dans les environs d’El Fasher, la capitale du Nord-Darfour. Un nouveau site a été identifié dans le Nord près du camp de Zam Zam, qui s’approche de sa capacité maximale.
Selon le rapport, 30 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du Darfour, en février, élevant à 80 000 le nombre de personnes ayant fui la violence qui fait rage dans la région depuis janvier. En 2006, on comptait près de 500 000 personnes déplacées.
Traité d'interdiction des essais nucléaires
À l’occasion du dixième anniversaire du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, le Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève et Secrétaire général de la Conférence sur le désarmement, Sergei Ordzhonikidze, a déclaré, lors d’une manifestation spéciale, que la conclusion du Traité a marqué la fin d’une étape importante dans le processus en cours qui vise l’élimination vérifiée de toutes les armes nucléaires. Pourtant, les défis qui font obstacle à l’entrée en vigueur du Traité persistent.
Un Traité universel et effectivement vérifiable constitue un instrument fondamental dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires, a-t-il indiqué. Il a ajouté que l’entrée en vigueur du Traité rétablirait la confiance dans les arrangements multilatéraux de sécurité, en général, et donnerait un nouvel élan aux efforts visant à négocier d’autres instruments ayant pour objectif le désarmement nucléaire tel qu’un traité sur les matières fissiles.
Liban
Le dernier rapport de la Commission d'enquête internationale indépendante sur l’assassinat de l’ancien Premier Ministre libanais, Rafic Hariri et de 22 autres personnes a été rendu public aujourd’hui.
Le chef de la Commission, Serge Brammetz, y donne des informations sur les progrès dans l’affaire Hariri, en mettant un accent particulier sur les nouvelles pistes liées à la scène du crime et la collecte des preuves sur les auteurs du crime ainsi que sur d’autres aspects de l’affaire. Le rapport indique aussi que la Commission a continué de fournir un appui technique substantiel dans 15 autres affaires.
La Commission précise également qu’elle continue de travailler avec les autorités libanaises à l’enquête sur les attentats à la bombe du 13 février, au cours de laquelle trois personnes ont été tuées et au moins 22 autres blessées quand deux bus, qui circulaient dans le village de Ain Alaq près de Beyrouth, ont explosé.
Serge Brammetz devrait faire un exposé aux membres du Conseil de sécurité, le jeudi 22 mars, avant de répondre aux questions de la presse.
Conseil des droits de l’homme
Le Conseil des droits de l’homme a entamé l’examen des rapports thématiques, en entendant les présentations des experts des droits de l’homme sur les questions relatives aux minorités, aux droits des migrants, et aux droits et libertés des populations autochtones. Le Conseil a examiné trois autres rapports, du Représentant du Secrétaire général pour les droits des personnes déplacées, du Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences et du Rapporteur spécial sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants.
Iraq - Réfugiés
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué que les invitations à la Conférence humanitaire internationale sur les réfugiés et les déplacés en Iraq et dans les pays voisins, ont été envoyées à plus de 190 gouvernements, 65 organisations internationales et à quelque 60 ONG.
La réunion ministérielle se tiendra, les 17 et 18 avril prochains à Genève, au Palais des Nations. Elle examinera les dimensions humanitaires de la crise du déplacement. Elle identifiera aussi les énormes besoins et cherchera à créer une synergie internationale pour répondre à ces besoins, notamment en partageant le fardeau qui pèse actuellement sur les pays voisins.
Les participants chercheront des réponses adaptées aux problèmes humanitaires spécifiques et urgents, notamment des solutions immédiates pour les personnes particulièrement vulnérables tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Iraq.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
La FAO a lancé un appel de fonds d’un montant de près de quatre millions de dollars pour aider les victimes des inondations en Afrique australe où de lourdes pluies et une série de cyclones ont détruit des milliers d’hectares de récolte.
Pour adapter l’aide à la réalité du terrain, les familles touchées par les inondations au Mozambique recevront des bons qu’ils pourront échanger contre des graines, des outils et même du petit bétail, pendant les foires commerciales organisées par la FAO et les autorités locales.
La FAO demande également de l’aide pour Madagascar où les cyclones ont gravement endommagé les récoltes au cours des quatre derniers mois. Dans les jours à venir, la FAO envisage également de lancer un appel de fonds pour la Zambie.
Le Programme alimentaire mondial (PAM)
Le PAM renforce ses opérations dans l’est du Sri Lanka où de vifs accrochages entre le Gouvernement et les forces des Tigres de libération de l'Eelam Tamoul ont plus que doublé le nombre de personnes déplacées, la semaine dernière. Le PAM prévoit d’envoyer près de 600 tonnes de riz et de farine de blé dans le district de Batticaloa. Toutefois, le Programme prévient que les stocks de vivres disponibles diminuent rapidement. Le PAM n’a reçu que le tiers des fonds nécessaires à l’aide alimentaire et pourrait subir des pénuries d’ici la fin du mois, à moins que des contributions n’arrivent maintenant.
Fonds international de développement agricole (FIDA)
Le FIDA lance une initiative mondiale pour améliorer les services de transferts de fonds utilisés par les travailleurs étrangers à travers le monde pour envoyer de l’argent à leur famille dans les zones rurales.
Le Fonds met en place une facilité de financement de 10 millions de dollars pour financer des propositions innovantes de transfert de fonds. Si la concurrence a fait baisser le coût des envois de fonds dans les villes principales, il est toujours plus coûteux d’envoyer de l’argent dans les zones rurales qui manquent de services financiers formels. Dans le cadre des efforts du fonds visant à faire des transferts de fonds un outil de développement, la priorité sera donnée aux propositions des institutions financières qui lient le transfert de fonds à d’autres services comme l’épargne, l’assurance et le prêt.
Banque mondiale – Changement climatique
La Banque mondiale a lancé le Fonds Carbone pour l’Europe en partenariat avec la Banque européenne d’investissement.
Le Fonds Carbone est un fonds de 50 millions d’euros visant à aider les pays européens à respecter les engagements pris en vertu du Protocole de Kyoto et du programme de commerce des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne. Le Fonds permettra d’acheter des réductions d’émissions de gaz à effet de serre par des projets d’investissements climatiquement sains.
CESAP- Conférence sur les infrastructures
La Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) tient une réunion régionale à New Dehli, en Inde, du 21 au 22 mars, pour remédier au sous-investissement dans les infrastructures qu’on observe dans la région Asie-Pacifique.
La CESAP estime que, dans la région, les investissements dans les infrastructures exigent une somme de plus de 600 milliards de dollars par an. Une proposition va être faite pour collecter les 200 milliards de dollars qui manquent chaque année.
L’invité du jour
Le Secrétaire exécutif du secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCC), Yvo de Boer, a évoqué aujourd’hui devant la presse sa rencontre avec les Ministres de l’environnement, lors de la réunion du G8+5 qui s’est déroulée du 15 au 17 mars en Allemagne.
Cette réunion qu’il a qualifiée d’extrêmement encourageante a été marquée par la reconnaissance des preuves du changement climatique et du rôle des activités humaines dans ce phénomène.
Les pays membres du G8 et la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique et l’Afrique du sud, ont souligné la nécessité d’agir rapidement et de tenir compte des observations de la communauté scientifique, a indiqué le Secrétaire exécutif. Un tel consensus arrive à point nommé, s’est-il réjoui, dans la mesure où les États ne sont liés au Protocole de Kyoto que jusqu’en 2012. La communauté internationale devrait, en conséquence, s’engager rapidement dans de nouvelles négociations pour créer un nouveau mécanisme relatif au changement climatique.
Pour maintenir des normes environnementales de haut niveau, le Secrétaire exécutif a précisé que la coopération technologique et le recours à des mesures incitatives, dans le domaine commercial, devraient être au cœur de ce nouveau cadre, qui sera négocié dans le contexte de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Les gouvernements devraient conclure leurs négociations en 2010 au plus tard de façon à assurer une continuité entre l’expiration du Protocole de Kyoto et l’entrée en vigueur du nouveau mécanisme.
Parmi les autres signes encourageants de la réunion, le Secrétaire exécutif a cité le sentiment croissant selon lequel les pays du Sud doivent réaliser leur développement, en évitant les erreurs commises par les pays industrialisés.
Les participants à la réunion ont manifesté, à cet égard, leur soutien au commerce international des émissions de gaz à effet de serre, estimé à 30 milliards de dollars et qui a permis un transfert de technologie du Nord vers le Sud ainsi qu’une augmentation dans les pays en développement, des investissements dans les outils de réduction de ces émissions.
Les discussions ont également porté sur la nécessité de mettre en place des normes soucieuses de la préservation du climat, en créant, par exemple, des standards plus stricts pour les appareils électroménagers et les automobiles.
Indiquant qu’une réunion similaire devrait être organisée en Allemagne au niveau des chefs d’État, Yvo de Boer a préféré une rencontre organisée dans le cadre des Nations Unies qui aurait, a-t-il dit, un plus grand impact puisqu’elle permettrait la participation des petits États insulaires en développement tout autant concernés par la question.
Une réunion des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques devrait se tenir à Bali, en Indonésie en décembre, avec la participation d’économistes et de représentants du milieu scientifique, de la société civile et du monde des affaires qui aborderont notamment le problème de la déforestation. Une attention particulière devrait également être accordée à la durabilité des biocarburants, tel que l’éthanol, a par ailleurs indiqué Yvo de Boer.
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