CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DU PRÉSIDENT DU COSTA RICA ET DE L’ANCIEN PRÉSIDENT DU GUATEMALA
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DU PRÉSIDENT DU COSTA RICA ET DE L’ANCIEN PRÉSIDENT DU GUATEMALA
Si les conflits majeurs qui secouaient l’Amérique centrale il y a 20 ans sont derrière nous, certains des problèmes soulevés dans le cadre du Traité « ESQUIPULAS II (Procédures pour établir une paix ferme et durable en Amérique centrale) » restent d’actualité. C’est en ces termes que le Président du Costa Rica, M. Oscar Arias Sanchez, aux côtés de l’ancien Président du Guatemala, M. Vinicio Cerezo Arevale, s’est adressé aujourd’hui à la presse à l’occasion du vingtième anniversaire des Accords d’Esquipulas II.
Le Président Arias Sanchez a rappelé que l’objectif des parties au Traité était, à l’époque, de faire de la région centraméricaine une zone entièrement démilitarisée pour mettre définitivement fin aux violences engendrées par les conflits armés, notamment ceux opposant le Guatemala, le Salvador et le Nicaragua.
Relevant que les pays signataires du Traité ont échoué à atteindre cet objectif, M. Arias a indiqué que ceux-ci avaient toutefois réussi à pacifier durablement la région, le Costa Rica ayant, à cette fin, fait le choix de renoncer à son armée nationale. Il a ajouté que l’enjeu majeur était à présent de moderniser la région, en portant l’effort sur des chantiers tels que l’éducation, le renforcement des infrastructures, la santé et la lutte contre la délinquance.
Le Président costaricain a ensuite expliqué que les signataires de l’Accord de libre-échange entre l’Amérique centrale et les États-Unis d’Amérique (CAFTA) en étaient toujours au stade des négociations sur la portée de cet instrument. À cet égard, il a estimé qu’il serait profitable que l’Union européenne soit elle aussi impliquée dans un processus qu’il a qualifié de « décisif pour le développement socioéconomique de l’Amérique centrale de demain ».
De son côté, M. Vinicio Cerezo Arevale a insisté sur la nécessité de « réveiller l’intérêt » de la communauté internationale envers l’Amérique centrale, trop éloignée, selon lui, des réalités sociales d’une région désormais pacifiée et débarrassée du « danger communiste ». L’ancien Président du Guatemala a indiqué qu’en 1987, au moment de la signature d’ESQUIPULAS II, l’exercice politique n’était pas chose possible du fait de l’intensité des conflits internes. « L’intolérance d’alors à l’égard du pluripartisme et d’une justice équitable ont fait perdre des décennies à nos sociétés », a-t-il déploré.
M. Arevale a insisté sur le fait que le défi majeur que devait maintenant relever la région centraméricaine était la lutte contre la pauvreté et l’injustice. « Ce combat en faveur de la démocratie et d’une bonne gouvernance élargie à tous pays concernés doit recevoir le plein appui de la communauté internationale ». Cette dernière, a encore dit l’ancien Président guatémaltèque, doit cesser de négliger l’oligarchie en place qui se soustrait à la loi et à la défense des intérêts collectifs dans l’unique but de préserver ses propres privilèges.
Répondant aux questions des journalistes, M. Arevale a de nouveau mis l’accent sur le besoin de voir la communauté internationale, avec le soutien des organisations non gouvernementales et des acteurs de la société civile, s’impliquer plus avant dans la démocratisation des pays de l’Amérique centrale. « Ensemble, et en nous appuyant sur les nouveaux moyens de communication permis par la révolution d’Internet, nous devons vaincre ces pouvoirs détenus par des poignées de familles contrôlant les médias et les pouvoirs politique et économique », a-t-il lancé, expliquant en outre que cette action commune aurait pour effet d’accroître la participation politique au niveau des communautés locales.
Enfin, MM. Arias Sanchez et Arevale ont parlé d’une seule voix pour rappeler que l’éducation et la formation étaient la priorité numéro un de leurs pays comme de la région, et ce, afin d’intégrer durablement les populations dans la mondialisation. Le premier s’est félicité de ce que la scolarisation au Costa Rica soit d’une durée de 11 ans par élève, contre 6 à 7 dans les autres États d’Amérique centrale.
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