Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE L’UNION INTERPARLEMENTAIRE SUR LES STATISTIQUES CONCERNANT LA PRÉSENCE DES FEMMES DANS LES PARLEMENTS: 1ER MARS 2007

1er mars 2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE L’UNION INTERPARLEMENTAIRE SUR LES STATISTIQUES CONCERNANT LA PRÉSENCE DES FEMMES DANS LES PARLEMENTS: 1ER MARS 2007


Les femmes représentent désormais 17% des parlementaires dans le monde.  Cette « bonne nouvelle » a été annoncée aujourd’hui, par trois membres de l’Union interparlementaire (UIP), au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU.


Anders B. Johnsson, Secrétaire général de l’UIP, a souligné qu’il s’agit là de la plus grosse augmentation du nombre de femmes parlementaires depuis 12 ans.  En 1995, les femmes ne représentaient que 11,3% des députés et sénateurs dans le monde.  Sur 262 assemblées nationales et sénats, 35 ont porté des femmes à leur présidence.  Des présidentes ont été élues pour la première fois à la tête des Parlements en Gambie, en Israël, au Swaziland, au Turkménistan et aux États-Unis.


Les « bonnes nouvelles » ne s’arrêtent pas là.  Les premières élections parlementaires aux Émirats arabes unis ont vu les femmes y remporter 22,5% des sièges.  Mais le record est toujours détenu par les pays nordiques, qui affichent une moyenne régionale de 40,8% de sièges parlementaires occupés par des femmes, suivis de l’Amérique latine, où elles détiennent 20% des sièges parlementaires.  Au niveau mondial, avec 38,6%, le Costa Rica vient en troisième position après le Rwanda et la Suède.


Ces tendances positives doivent néanmoins être tempérées, a prévenu le Secrétaire général de l’UIP, par le ralentissement des progrès par rapport aux années précédentes.  Au rythme actuel, la véritable parité hommes-femmes ne sera atteinte qu’en 2077, a-t-il prévenu.  Avec 3% de sièges occupés par des femmes, la situation des îles du Pacifique apparaît au mieux comme un statu quo, au pire comme un recul. 


Contrairement à ce que l’on observe habituellement dans les situations postconflit, la République démocratique du Congo (RDC) et Haïti n’ont pas tenu leurs promesses, comme le montrent respectivement les taux de 8,5% et de 4% de sièges attribués aux femmes.


La raison en est que ces deux pays n’ont pas adopté une politique de quotas, alors que l’expérience a montré que dans les pays où existe ce type de mesure, le taux de représentation féminine atteint facilement 20% et dans ceux qui en sont dépourvus, il dépasse rarement les 12%.  Mais la discrimination positive ne suffit pas, il faut aussi assurer des campagnes de sensibilisation, d’éducation et de formation des candidates, car il est difficile de faire entrer les femmes en politique, a reconnu le Secrétaire général de l’UIP.


Il faut surtout, a renchéri Barbara Prammer, Présidente du Parlement autrichien, s’occuper du système électoral.  D’après les données, il apparaît que le scrutin proportionnel est plus favorable à l’élection des femmes que le scrutin majoritaire.


En Namibie, a indiqué Margareth Mensah-Williams, Vice-Présidente du Comité exécutif de l’UIP et Vice-Présidente du Conseil national de la Namibie, un amendement constitutionnel est proposé pour imposer un taux minimum de 50% des femmes dans les processus de prise de décision, en particulier au sein des partis politiques.


Pourquoi faire tant pour attirer les femmes en politique? Parce que, ont répondu les trois membres de l’UIP, les femmes changent la manière de faire les choses.  Elles donnent, plus de poids aux questions sociales.  Depuis le temps qu’elle abrite les sessions annuelles de la Commission du développement durable, l’ONU devrait savoir que la planète serait un monde plus sûr, s’il y avait plus de femmes ministres de l’environnement, a estimé la Vice-Présidente du Conseil national de la Namibie.


La tâche la plus ardue sera de triompher des préjugés et de la discrimination.  En Suède, a commenté le Secrétaire général de l’UIP, lui-même suédois, il a fallu 80 ans pour arriver au taux que l’on connaît aujourd’hui, qui est de 47,5%.  Il y a à peine deux ans, un sondage a été mené auprès des parlementaires dont les résultats étaient tellement alarmants qu’il a conduit à l’élaboration d’un plan en 10 points de lutte contre la discrimination, a-t-il indiqué.  


Profitant de la session de la Commission de la condition de la femme, l’UIP organise deux évènements, dont une table ronde, qui se tient aujourd’hui, sur « le rôle des femmes parlementaires dans la lutte contre la violence et la discrimination à l’égard des filles ».  Responsables des lois et de l’adoption des budgets, les parlementaires ont un rôle important à jouer dans de tels domaines, a souligné la Vice-Présidente du Conseil national namibien.  Demain, l’UIP organisera sa troisième réunion annuelle des Présidentes de Parlement sur le thème « Prendre soin des générations futures ».


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