CONFÉRENCE DE PRESSE DE JOHN HOLMES, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DE JOHN HOLMES, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE
John Holmes, le nouveau Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a souligné ce matin devant la presse la gravité sans cesse croissante de la situation humanitaire au Darfour et en Iraq. Il a mis l’accent par ailleurs sur la nécessité de renforcer la coordination des actions menées en faveur des populations en situation de détresse.
M. Holmes, qui a succédé à Jan Egeland le 3 janvier, a indiqué qu’il avait réellement pris ses fonctions il y a seulement deux jours. Outre son rôle de défenseur pour les causes humanitaires dans la continuité de l’action de son prédécesseur, il a insisté sur le renforcement du partenariat avec toutes les organisations non gouvernementales (ONG) œuvrant dans le même sens que l’ONU sur le terrain. En réponse à une question sur un éventuel partage des rôles avec les ONG caritatives islamiques très présentes dans certains pays, il a souligné qu’il les considérait comme des partenaires à l’égal des autres: « Nous pouvons œuvrer ensemble et coopérer dans la mesure où nous partageons les mêmes objectifs basés sur une approche en fonction des besoins ».
John Holmes a souligné que les questions humanitaires et politiques ne devaient pas interférer et rappelé les principes classiques régissant l’assistance portée aux populations, à savoir « indépendance, neutralité et impartialité ».
Concernant les problèmes de coordination sur le terrain souvent pointés du doigt lors des grandes opérations de secours telles que celle ayant suivi le tsunami de 2004, M. Holmes souligne que cela doit se faire sans chercher à imposer quoi que ce soit. Il importe, dit-il, de nouer un « partenariat plus étroit » avec tous les intervenants afin d’éliminer les doublons parfois constatés ou, inversement, de remédier aux lacunes.
Parmi les pays connaissant une situation humanitaire critique, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a évoqué le cas du Darfour où, a-t-il dit, quatre millions de personnes, dont deux millions de déplacés, ont besoin d’une aide urgente, la situation ne cessant de s’aggraver non seulement au Soudan, mais aussi au Tchad et en République centrafricaine voisine qui subissent les retombées du conflit. Il a estimé que l’un des problèmes à résoudre avec les différentes parties en présence concernait la protection des agents humanitaires dont la sécurité n’est souvent pas assurée. Il a mis en garde contre le risque de retrait des organisations humanitaires si la situation devait encore s’aggraver, ce qui aurait, selon lui, des conséquences catastrophiques. « Les problèmes ne sont pas logistiques, a-t-il insisté, et touchent à l’accès ainsi qu’à la sécurité ». M. Holmes compte se rendre dans la région à la fin du mois. Des contacts ont été pris avec les autorités de Khartoum et aucune difficulté n’est apparue à ce stade, a-t-il assuré. En effet, certains responsables à l’ONU dont son prédécesseur, Jan Egeland en avril dernier, n’ont pas toujours été en mesure de se rendre sur le terrain, les autorités soudanaises refusant parfois de donner leur feu vert.
Concernant l’Iraq, il est d’abord nécessaire d’évaluer les besoins car, selon lui, l’aspect humanitaire de la crise a été négligé jusqu’à présent. À cette fin, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) va ouvrir une antenne à Amman, en Jordanie, afin d’examiner les moyens pour l’ONU d’accroître son action non seulement à l’intérieur du pays, en concertation étroite avec le Gouvernement de l’Iraq, mais aussi à ses frontières en raison de l’afflux d’Iraquiens quittant leur pays. « À cet égard, nous entendons travailler étroitement avec la Jordanie et la Syrie », a indiqué John Holmes.
Parmi les autres priorités de son début de mandat, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a évoqué la Somalie, qui sort à peine d’une longue guerre civile, et l’Ouganda, où le retour à la paix demeure fragile. Il a aussi évoqué le cas du Mozambique, pays qui a été négligé, selon lui, bien qu’il ait été frappé par des inondations et un cyclone.
Interrogé sur ce qui ferait la différence avec son prédécesseur qui n’hésitait pas à s’exprimer de façon particulièrement enflammée, John Holmes a répondu: « Je serai moi-même ». Mon intention, a-t-il ajouté, est de « combiner une certaine proportion de diplomatie tranquille et de prises de position publiques lorsque ce sera nécessaire ».
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel