CONFÉRENCE DE PRESSE DE PIERRE SCHORI SUR LA CÔTE D’IVOIRE AU TERME DE SON MANDAT DANS CE PAYS
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE PIERRE SCHORI SUR LA CÔTE D’IVOIRE AU TERME DE SON MANDAT DANS CE PAYS
Pierre Schori, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), a dressé cet après-midi devant la presse, un bilan sévère de sa mission et de la situation politique dans ce pays à l’occasion de l’expiration de son mandat de deux ans.
Citant Cicéron, le diplomate suédois a lancé: « Pendant combien de temps encore abuseras-tu de notre patience, Catalina? » Puis, il a éclairé son propos par une seconde question: « Pendant combien de temps les dirigeants ivoiriens abuseront-ils de la patience de l’opinion internationale pour ne pas faire la paix? »
Pierre Schori a rappelé que ces quatre dernières années, le Conseil de sécurité avait adopté 22 résolutions et 20 déclarations présidentielles. « La résolution 1721 de novembre 2006 les résume toutes », a-t-il indiqué, avant de faire le constat suivant: « Nous en sommes au point de départ de toutes ces résolutions: rien n’a été fait ». La résolution 1721 a repoussé d’un an l’organisation des élections, prorogeant d’autant le mandat du Président Laurent Gbagbo.
Poursuivant dans la veine littéraire, M. Schori a aussi cité Sainte-Beuve: « On ne peut vivre dans une tour d’ivoire », citation dont les dirigeants ivoiriens devraient s’inspirer, selon lui. Car, ils « ont actuellement une chance historique de sortir de l’impasse. Ne la laissez pas passer cette fois encore! », a lancé Pierre Schori, exprimant l’espoir que les responsables des deux parties ne reviendraient pas sur les accords déjà conclus. En outre, affirme-t-il, « en Côte d’Ivoire, les médias sont épouvantables. C’est le règne de la rumeur dans un pays où l’on cultive la stratégie de la tension depuis des années ».
L’ONUCI n’est pas non plus exempte de critiques de la part de son chef sur le départ. Rappelant que le Secrétaire général, Ban Ki-moon, tenait à ce que les personnels de l’ONU se conforment aux critères d’intégrité et moraux les plus élevés, le représentant a affirmé, qu’après deux ans sur le terrain il restait encore beaucoup à faire pour atteindre cet objectif. Il a notamment mis en cause l’absence de parité entre hommes et femmes.
Pour remédier à cet état de choses, il propose que les membres des missions reçoivent, à la veille de leur départ sur le terrain, une formation sur les valeurs propres à l’Organisation. Car, dit-il, « il existe un fossé abyssal entre doctrine, résolutions, et mise en œuvre sur le terrain. Nous ne pouvons pas nous contenter de prêcher la bonne gouvernance aux autres sans en donner nous-mêmes l’exemple ».
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