CONFÉRENCE DE PRESSE DE JAN ELIASSON, ENVOYÉ SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LE DARFOUR
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE JAN ELIASSON, ENVOYÉ SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LE DARFOUR
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Darfour, Jan Eliasson, a fait le point aujourd’hui devant la presse des efforts qu’il partage avec son homologue de l’Union africaine, Salim Ahmed Salim, pour faire avancer le processus de paix au Darfour et amener les mouvements rebelles à signer l’Accord de paix d’Abuja de mai 2006, auquel n’ont adhéré que le Gouvernement soudanais et l’Armée/Mouvement de libération du Soudan (A/SLM).
De retour d’une visite au Soudan et dans les pays de la région, Jan Eliasson a affirmé d’emblée: « Nous sommes au début d’un processus politique crédible ». Il a expliqué son optimisme par le fait que toutes les parties reconnaissent désormais qu’il n’y a pas de solution militaire à la situation au Darfour.
Sans vouloir fixer de calendrier, il a explicité les trois prochaines étapes de ce processus politique, à savoir la convergence des différentes initiatives, le lancement de négociations préalables et enfin les négociations elles-mêmes. Les discussions concernant le déploiement d’une opération hybride ONU/Union africaine doivent se tenir parallèlement au processus politique, a-t-il estimé.
La première étape devra donc être de passer des initiatives des pays de la région et du Conseil de sécurité, en particulier les cinq membres permanents, à un processus convergent qui aurait pour « seul toit » l’Union africaine, comme le stipule la Déclaration d’Addis-Abeba, adoptée le 30 juin par le Sommet de l’Union africaine. L’Envoyé spécial s’est d’ailleurs félicité de ce que le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), membre du Gouvernement de transition depuis l’Accord signé entre le Sud et le Nord en janvier 2005, se soit impliqué dans la recherche de la paix.
Les négociations préalables sont de la plus grande importance, mais elles posent un problème politique et logistique. Politique parce qu’il faudra que les différents mouvements unifient leur position face au Gouvernement et logistique parce que le problème est d’asseoir à la même table les neuf mouvements, voire plus.
L’avantage des prénégociations, qui doivent porter sur les questions du partage des pouvoirs, de la répartition des richesses et de la sécurité, est que la communauté internationale est en droit d’exiger la cessation des hostilités.
Aujourd’hui, a souligné l’Envoyé spécial, les combats entre le Gouvernement et les mouvements ont pratiquement cessé. Le nombre de victimes est davantage attribuable aux conflits tribaux. L’autre problème est la radicalisation, voire la militarisation des camps de personnes déplacées qui porte en elle les germes d’une situation qui pourrait échapper à tout contrôle. Il faut donc un effort massif pour trouver une solution politique.
À ce jour, a poursuivi l’Envoyé spécial, on dépense au Darfour quelque 700 millions de dollars par an, ce qui revient à « placer un pansement sur une plaie infectée ». « Vous vous imaginez ce qu’on pourrait faire de cette somme dans une région où le conflit est alimenté par une réduction des terres arables », s’est interrogé l’Envoyé spécial.
Jan Eliasson a reconnu que, s’agissant du processus politique, une autre difficulté tient au fait que l’accord futur doit impérativement être appuyé par la société civile, les chefs tribaux et les habitants des camps. Il faudra tôt ou tard trouver le moyen de les impliquer aux négociations, a-t-il dit.
L’Envoyé spécial n’a pas voulu commenter la question des sanctions qui échappe à son mandat. Il n’a pas non plus répondu à la question sur le caractère « contreproductif » des pressions exercées par les opinions publiques sur leur Gouvernement, lesquelles se fondent sur une vision « manichéenne de la situation », comme l’a reproché un journaliste.
La situation est très complexe, a acquiescé l’Envoyé spécial, en attribuant cette mobilisation à la « mauvaise conscience » de l’Occident après les massacres de 2003 et de 2004. Jan Eliasson a souligné que pour régler la situation au Darfour, il a fallu d’abord comprendre les interactions aux niveaux local, national, régional, entre le Tchad et le Soudan, par exemple, et international. Il a donc salué « la bonne constellation » dans ces différents cercles et une meilleure convergence de vues.
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