CONFÉRENCE DE PRESSE DE LOUISE ARBOUR, HAUT-COMMISSAIRE DE L’ONU AUX DROITS DE L’HOMME
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LOUISE ARBOUR, HAUT-COMMISSAIRE DE L’ONU AUX DROITS DE L’HOMME
De retour d’une mission de deux semaines en République démocratique du Congo (RDC), au Burundi et au Rwanda, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Louise Arbour, a appelé aujourd’hui les dirigeants de la région des Grands Lacs à dénoncer d’une « voix ferme » les auteurs de violences sexuelles.
Si les victimes de ces violences sont stigmatisées et socialement ostracisées, tel n’est absolument pas le cas pour leurs auteurs, a souligné Mme Arbour, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York. Les tentatives visant à accompagner les victimes dans le cadre de processus locaux légaux, a-t-elle dit, sont sapées par les systèmes judiciaires locaux, eux-mêmes souvent minés par la corruption et inaptes à entamer des procédures ». Les autorités nationales doivent intervenir et mener des enquêtes, a-t-elle affirmé.
La Haut-Commissaire a également qualifié d’« épouvantables » les violences sexistes dont les femmes et les jeunes filles sont toujours l’objet en RDC, en particulier, dans l’est du pays, à Bunia, Kisangani et Goma. Les organisations non gouvernementales nationales et internationales ainsi que les institutions des Nations Unies réalisent un « travail excellent » en termes d’assistance médicale, y compris en matière de chirurgie pour réparer les dommages physiques terribles, a-t-elle assuré, constatant néanmoins que des efforts du même niveau manquaient cruellement lorsqu’il s’agissait de poursuivre les responsables de ces crimes.
Mme Arbour a souligné que l’impunité avait constitué le thème général de sa visite dans ces trois pays, dont le but consistait, en particulier, à exercer une pression sur leurs Gouvernements pour qu’ils s’attachent à régler ce problème. En RDC, a-t-elle poursuivi, un accord a été trouvé pour que soient examinées et analysées toutes les informations concernant les violations massives des droits de l’homme qui ont été commises entre 1993 et 2003 dans le pays, au cours de la décennie qui a précédé l’entrée en fonctions de la Cour pénale internationale (CPI). Si rien n’est entrepris au sujet de ces violations, celles-ci pourront être complètement occultées par les événements actuels, a-t-elle estimé, précisant qu’elle avait livré ses observations à la Commission de consolidation de la paix, hier, et au Conseil de sécurité, aujourd’hui.
La Haut-Commissaire a par ailleurs évoqué la situation de ces chefs de milices soupçonnés de violations graves des droits de l’homme qui ont été incorporés au sein des forces armées nationales. « La plupart d’entre eux ont été promus à un rang hiérarchique supérieur », a-t-elle expliqué, ajoutant qu’au bout du compte, ils s’étaient senti « renforcés dans leur pouvoir », continuant leurs « pratiques prédatrices contre des civils ». Selon Mme Arbour, de nombreux criminels ont obtenu de la sorte une amnistie de facto.
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