CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA BELGIQUE SUR LA MISSION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ À BELGRADE ET AU KOSOVO: 24-29 AVRIL 2007
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA BELGIQUE SUR LA MISSION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ À BELGRADE ET AU KOSOVO: 24-29 AVRIL 2007
Avant de se prononcer sur la Proposition de règlement global concernant le statut futur du Kosovo*, le Conseil a décidé de suivre la recommandation de la Fédération de Russie consistant à aller sur place pour établir sa propre « vision informée » de la situation, a annoncé aujourd’hui à la presse le Représentant permanent de la Belgique auprès des Nations Unies, Johan Verbeke.
La Proposition de règlement global que Martti Ahtisaari, Envoyé spécial du Secrétaire général et facilitateur des négociations concernant le statut futur du Kosovo, a présentée aux membres du Conseil de sécurité, à la fin du mois de mars, se fonde sur la conviction, contestée par Belgrade, que « la seule option viable pour le Kosovo est l’indépendance, en un premier temps sous la supervision de la communauté internationale ».
En partance dès ce soir, à la tête d’une délégation**, qui se rendra à Bruxelles, à Belgrade, à Pristina et à Vienne, le Représentant permanent de la Belgique a expliqué la nature, les objectifs et les motifs d’une « mission d’information » de six jours qui vise à tâter le pouls de la situation politique, économique et sociale du Kosovo et à saisir l’appréciation qu’en font les acteurs principaux.
Pour la première fois, a souligné Johan Verbeke, le Conseil a décidé, avant de se prononcer dans environ deux semaines, de combler le fossé entre ce qu’il croit savoir à travers des rapports qui lui sont soumis et la réalité sur le terrain. Il appartiendra, par la suite, à chacun de ses États membres de se forger sa propre idée, a convenu le Représentant belge, à qui l’on a rappelé l’opposition entre, d’un côté, l’Union européenne et les États-Unis, et de l’autre, la Fédération de Russie, qui bénéficie d’un soutien tacite de la Chine.
Il est donc essentiel, à ce stade, a-t-il répondu, « de voir, d’écouter et de ressentir », dans le cadre d’un voyage certes « difficile » dont les conclusions pourraient confirmer ou infirmer le sentiment des membres du Conseil et s’ajouter ou se soustraire aux informations qu’ils croient détenir. La mission n’aura aucun message à transmettre, pour éviter toute contradiction. Elle ne vise, a insisté Johan Verbeke, qu’à collecter des informations pour permettre aux membres du Conseil « d’agir avec responsabilité, en prenant une décision importante qui doit impérativement être à la hauteur des attentes ».
La mission, a encore précisé le Représentant permanent de la Belgique, se rendra d’abord à Bruxelles pour y rencontrer les acteurs européens au Kosovo, à savoir le Secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, sur le rôle futur de la Force internationale de sécurité au Kosovo(KFOR); et le Commissaire européen chargé de l’élargissement, Olli Rehn, car il s’agit d’une région, candidate à l’intégration de l’Union européenne et plus largement à la structure euroatlantique. Le Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune, Javier Solana, étant en visite à Ankara, la mission du Conseil rencontrera son Assistant spécial.
À Belgrade, la mission compte s’entretenir avec le Premier Ministre de la Serbie, Vojislav Kostunica, le Président de la Serbie, Boris Tadic, des parlementaires et le représentant des ONG. Il s’agira, a dit Johan Verbeke, d’écouter leurs points de vue et d’« évaluer leur état d’esprit » concernant l’avenir du Kosovo. Ensuite, au Kosovo même, la mission s’entretiendra avec le chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), Joachim Rücker, le commandant de la KFOR, Roland Kather, les représentants de l’Union européenne et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Elle ne manquera naturellement pas de rencontrer le Premier Ministre du Kosovo, Agim Ceku, le Président du Kosovo, Fatmir Sejdiu, les membres de l’Assemblée du Kosovo, des représentants serbes et d’autres minorités ainsi que les autorités orthodoxes, musulmanes et catholiques.
La mission ne s’arrêtera pas à Pristina. Elle ira aussi à Mitrovica pour y rencontrer les Albanais et les Serbes, et y visiter des enclaves serbes, des communautés multiethniques et des villages albanais où l’on déplore encore un certain nombre de personnes disparues.
À son dernier jour, soit samedi prochain, la mission se rendra à Vienne pour discuter avec Martti Ahtisaari de sa Proposition de règlement global, de son rapport et de celui du Secrétaire général***, à la lumière de ce qu’elle a vu sur le terrain.
En sa qualité personnelle, le chef de la mission tiendra une première réunion d’information avec les membres du Conseil, mercredi ou jeudi de la semaine prochaine. Cette réunion sera suivie d’une autre au cours de laquelle le rapport de la mission sera officiellement présenté.
* S/2007/168 et S/2007/168.Add.1
** S/2007/220
*** S/2007/134
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel