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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE MEMBRES DE L’INSTANCE PERMANENTE DE L’ONU SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES: 27 MAI 2007

24/05/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE MEMBRES DE L’INSTANCE PERMANENTE DE L’ONU SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES: 27 MAI 2007


À la veille de la fin de leurs travaux, Victoria Tauli-Corpuz (Philippines), Présidente de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, et Wilton Littlechild, un membre de l’Instance, ont fait, devant la presse, le point de leur sixième session qui s’est tenue sur le thème « territoires, terres et ressources naturelles ».


Le texte qui sera adopté demain, a dévoilé la Présidente, lance un appel urgent à la révision des lois relatives aux ressources et à la reconnaissance, en la matière, du droit coutumier des peuples autochtones.  Il s’agit d’éliminer les lois, politiques et programmes discriminatoires qui accordent tout au pouvoir économique, qu’il soit public ou privé, au détriment des populations concernées.


Pourtant au cours de cette session, un thème parallèle a émergé, a estimé Wilton Littlechild, en citant l’adoption, avant la fin de l’année, par l’Assemblée générale de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones telle qu’adoptée par le Conseil des droits de l’homme, le 21 juin 2006*


Je célèbre, cette année, mes 30 ans de travail sur la Déclaration, a dit Wilton Littlechild, non sans émotion, avant de demander aux États Membres de répondre favorablement à ses « attentes, espoirs et désirs personnels ».  Toutes les interventions qui ont été faites, au cours de cette session, qu’elles soient des représentants d’États Membres ou des peuples autochtones, des rapporteurs spéciaux ou des organismes des Nations Unies, allaient dans ce sens.


Deux intervenants seulement, a reproché Wilton Littlechild, ont appelé à des négociations supplémentaires.  Les cinq derniers mois ont pourtant été une occasion unique de lever toutes les incompréhensions.  Le Caucus mondial des peuples autochtones, a affirmé le membre de l’Instance permanente, n’a épargné aucun effort pour entamer un dialogue constructif avec les États, approfondir leur compréhension du texte et s’acheminer vers une adoption finale.


Rien n’y a fait.  La semaine dernière, a-t-il indiqué, le Groupe africain a présenté à la Présidente de l’Assemblée générale une version révisée de la Déclaration.  Or, la trentaine d’amendements apportés aux 46 articles de la Déclaration diluent considérablement la portée du texte ou font tout simplement abstraction de ses dispositions clefs.


Propositions inacceptables et non-conformes aux droits de l’homme, a tranché Wilton Littlechild, « offensé » par le fait que le Groupe africain ait présenté ses modifications à la dernière minute alors que le moment est venu de se concentrer sur la mise en œuvre. 


Les pays africains, la Namibie, le Botswana, le Nigéria et le Kenya en tête, a-t-il dit savoir, n’ont fait que céder aux lourdes pressions des États-Unis, de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande.  Il est bien connu que ces derniers tirent d’énormes profits des pays du Sud, dans le contexte de la mondialisation. 


L’exploitation des ressources du Sud est faite au détriment des droits de l’homme, des terres et des territoires des peuples autochtones et l’exemple des intérêts miniers du Canada se passe de commentaires, a dit Wilton Littlechild, qui, lui-même de nationalité canadienne, a rappelé que les Ministres canadiens des affaires étrangères et des peuples autochtones ont rejeté catégoriquement l’idée d’un mémorandum d’accord sur la mise en œuvre de la Déclaration.


Ce document ne vise en aucun cas à remettre en question des traités tricentenaires ou à servir de « visa pour la crise », s’est défendu Wilton Littlechild, en rejetant ainsi les accusations du Canada.  Ce n’est pas un document nouveau.  C’est tout simplement une adaptation de la Déclaration universelle des droits de l’homme au statut et aux besoins des peuples autochtones. 


Il s’agit de leur survie, de leur dignité, du respect qu’on leur doit et de la reconnaissance de leur existence, a insisté Wilton Littlechild, qui a rappelé que la reconnaissance-même de cette existence a nécessité huit ans de négociations. 


Au moment où le monde s’apprête à célébrer le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ceux des peuples autochtones doivent être reconnus par une adoption, avant la fin de la présente session de l’Assemblée générale, de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, a conclu Wilton Littlechild.  


L’année prochaine, l’Instance permanente a prévu de s’attaquer aux conséquences du changement climatique, sur recommandation des peuples du Pacifique et des Caraïbes qui en sont les plus grandes victimes.  Elle entend aussi profiter de l’Année internationale des langues, pour tenir une minisession sur la préservation des 6 000 langues autochtones menacées d’extinction. 


*A/HRC/1/L.3


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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