CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR HUMANITAIRE DE L’ONU POUR LA SOMALIE: 19 OCTOBRE 2007
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR HUMANITAIRE DE L’ONU POUR LA SOMALIE : 19 OCTOBRE 2007
Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies pour la Somalie, Eric Laroche, a présenté, ce matin devant la presse, une situation humanitaire toujours difficile en Somalie marquée, il y a deux jours, par l’arrestation et la détention par des forces gouvernementales d’un employé du Programme alimentaire mondial (PAM), alors que l’on constate de nombreuses violations du droit humanitaire international et des droits de l’homme en général.
Bien que les travailleurs humanitaires aient toujours eu à faire face à des conditions difficiles en Somalie, a indiqué M. Laroche, la situation est devenue beaucoup plus difficile au cours des derniers mois, marqués par des combats majeurs entre les forces gouvernementales et antigouvernementales. Illustrant son propos, il a rappelé que le Ministère des affaires étrangères de la Somalie avait déclaré récemment à Rome que cette guerre était la pire qu’avait vécue la Somalie.
M. Laroche a expliqué que les mouvements des travailleurs humanitaires étaient suivis de près par le Gouvernement fédéral de transition (GFT), le rôle de ce dernier, installé en 2004, étant de préparer des élections, un référendum et une constitution.
Il s’est particulièrement inquiété d’une démarche consistant à suspecter les humanitaires de soutenir les terroristes, lorsqu’ils se rendent dans des zones non contrôlées par le Gouvernement, une suspicion qui pourrait être à l’origine de l’arrestation de l’employé du PAM. Le fait que les forces de sécurité du Gouvernement somalien sont entrées de force et illégalement dans les bâtiments des Nations Unies à Mogadishu, a-t-il condamné, est une violation flagrante de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques en faveur de laquelle le Gouvernement somalien s'est engagé en 2006.
Illustrant les difficultés de la situation humanitaire, le Coordonnateur a indiqué que le nombre de personnes nécessitant une aide humanitaire d’urgence était passé de un à 1,5 million depuis le début de l’année. Il s’est inquiété des difficultés d’accès aux populations les plus vulnérables en raison des harcèlements subis par toutes les parties, y compris gouvernementales.
Il a également mis l’accent sur une crise alimentaire sans précédent au sud et au centre de la Somalie, où plus de 4% des enfants entre 0 et 5 ans sont sévèrement malnutris et risquent de mourir, alors que seul 20% de ces enfants peuvent être atteints. Le problème est non seulement de les nourrir, mais de leur fournir un type spécifique de nourriture sous forme médicamenteuse, une opération qui doit être conduite dans des centres nutritionnels thérapeutiques gérés par des spécialistes. Nous ne sommes pas en mesure de faire face à cette crise, a-t-il ajouté, en raison des difficultés liées à la présence de 238 barrages routiers de toutes les parties, y compris les forces éthiopiennes, des « taxes » imposées pour traverser ces barrages qui peuvent varier de 30 à 400 dollars.
Réagissant à une déclaration faite hier par le Ministre de l’Intérieur qui regrettait que le Gouvernement ne soit pas associé aux distributions alimentaires du PAM, le Coordonnateur humanitaire, a expliqué que le rôle des humanitaires était de dispenser l’aide dans toutes les zones, même celles non contrôlées par le Gouvernement. Sur les 30 kilomètres qui séparent Mogadishu de la ville d’Afgoye, a-t-il précisé, nous avons estimé à 100 000 le nombre des déplacés, des chiffres contestés par le gouvernement transitionnel, mais qui se sont révélés exacts. Sur toute cette route de 30 km alors que nous sommes allés voir les déplacés, a-t-il indiqué, nous avons été constamment harcelés par des parties liéesau Gouvernement qui nous exhortaient à rebrousser chemin et à retourner à Mogadishu.
Malgré les difficultés sur le terrain, il s’est félicité d’une aide humanitaire accrue, « plus que nous n’avions jamais obtenue pour la Somalie ». Outre les 180 millions de dollars obtenus pour l’aide humanitaire, a-t-il précisé, 180 millions supplémentaires seront consacrés à la reconstruction, la moitié provenant du système des Nations Unies, l’autre d’ONG
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