CONFÉRENCE DE PRESSE DE MANFRED NOWAK, RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA QUESTION DE LA TORTURE ET AUTRES TRAITEMENTS OU CHÂTIMENTS CRUELS, INHUMAINS OU DÉGRADANTS
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MANFRED NOWAK, RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA QUESTION DE LA TORTURE ET AUTRES TRAITEMENTS OU CHÂTIMENTS CRUELS, INHUMAINS OU DÉGRADANTS
Des cas de torture et autres traitements ou châtiments cruels, inhumains ou dégradants ont été observés au Nigéria, au Paraguay, au Togo ou au Sri Lanka, les quatre pays où s’est rendu cette année Manfred Nowak, Rapporteur spécial sur la question, qui s’est adressé à la presse, ce matin, après avoir présenté son rapport devant la Troisième Commission (chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles) de l’Assemblée générale, au Siège de l’ONU.
« Dans tous ces pays, j’ai cependant bénéficié de la pleine coopération des Gouvernements », a déclaré M. Nowak, précisant qu’au Nigéria, où il s’est rendu du 4 au 10 mars 2007, la torture était systémique, y compris dans les services de la police judiciaire.
Au Togo, où il a effectué une visite du 11 au 17 avril, la situation s’est améliorée depuis 2005 mais, a-t-il précisé, les conditions de détention dans les locaux de la police sont inhumaines, tandis que des enfants qui n’ont pas plus de sept à huit ans y sont l’objet de châtiments corporels. Il a néanmoins souligné que le Gouvernement s’était engagé à mener des enquêtes sur ces cas et à prendre des mesures pour améliorer la situation.
Des preuves accablantes de torture pratiquée de façon routinière ont été trouvées au Sri Lanka, où M. Nowak est allé du 1er au 8 octobre, et ce, en dépit, notamment, d’une loi qui qualifie la torture de crime. De nombreux auteurs présumés ont été poursuivis depuis l’entrée en vigueur de la loi, en 1994, mais seuls trois ont été condamnés, a-t-il poursuivi.
Pour le Sri Lanka, le Rapporteur spécial n’a fait état d’aucune information sur les cas de torture liés à la guerre car, a-t-il dit, il n’a pu visiter les camps des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), en particulier ceux du groupe Koruna, sur lequel pèsent de sérieux soupçons. En outre, selon M. Nowak, l’armée nationale a démenti l’existence de centres de détention, malgré les accusations graves reçues sur le traitement réservé dans ces camps aux suspects du LTTE.
M. Nowak a également mis l’accent sur les conditions carcérales inhumaines au Sri Lanka, résultant en partie du surpeuplement des prisons. Dans ces établissements pénitentiaires, prévus pour 8 200 places, sont entassés 28 000 prisonniers, a-t-il expliqué. Cette situation a été exacerbée par des règles d’urgence qui autorisent la détention de prévenus pendant un an, au lieu d’une journée, y compris dans des pièces où les suspects dorment sur des bureaux. Des progrès ont été constatés, a cependant remarqué le Rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme, citant, par exemple, les conditions du système carcéral pour les femmes à Colombo.
La cessation des détentions préventives et, pour les auteurs de délits mineurs, de la privation de liberté, ainsi que l’amélioration des conditions de détention et la réduction du surpeuplement carcéral constituent les principales recommandations figurant dans le rapport de M. Nowak présenté à la Troisième Commission. Les Gouvernements y ont été réceptifs, a-t-il assuré, notant ainsi que les autorités du Nigéria avaient procédé à la libération de plusieurs milliers de détenus.
M. Novak, enfin, a annoncé qu’il se rendrait en Indonésie du 10 au 27 novembre prochain, puis, en 2008, en Guinée équatoriale, en Iraq, en Afrique du Sud, et, probablement, en Iran. Le Rapporteur spécial a affirmé en outre qu’il s’entretiendrait prochainement avec la Fédération de Russie et que des négociations étaient en cours avec les États-Unis sur la fermeture de centres irréguliers de détention.
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