CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DE LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ
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CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DE LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ
L’année 2007 marque les 20 ans de célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, ont rappelé aujourd’hui les participants à la conférence de presse organisée au Siège des Nations Unies pour marquer cette journée spéciale. Outre l’occasion de procéder au bilan des actions menées au quotidien dans la lutte contre la pauvreté, cette Journée internationale permet surtout une prise de conscience de la réalité sociale qu’est l’extrême pauvreté, notamment par le biais des témoignages de personnes qui ont vécu ou qui vivent dans la pauvreté extrême.
Aujourd’hui, en dépit des progrès considérables accomplis dans l’éradication de la pauvreté, nous sommes loin d’avoir atteint notre but, a souligné M. Johan Schölvinck, du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies. Des dizaines de millions de personnes vivent encore dans la pauvreté et dans certaines régions, en particulier en Afrique subsaharienne, ce phénomène dégradant s’est même accentué, a noté M. Schölvinck.
Il a également souligné que les effets de la pauvreté ne sont pas uniquement matériels, et que la pauvreté mène bien souvent à l’exclusion. L’extrême pauvreté est une privation de droits de l’homme et de la dignité humaine, a renchéri M. Jean-Maurice Ripert, Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, avant de rappeler que son pays a beaucoup œuvré pour la reconnaissance de ce principe. À cet égard, il a indiqué que la France proposera le renouvellement du mandat de l’expert indépendant sur l’extrême pauvreté. Il s’est également félicité que la France ait été, avec neuf autres pays, à l’origine de la résolution du Conseil des droits de l’homme qui lance une consultation portant sur les principes directeurs entre les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, consultation animée par la Haut-Commissaire aux droits de l’homme.
M. Ripert et M. Schölvinck ont en outre attiré l’attention sur l’importance de placer les personnes au centre des activités de l’ONU. Il faut leur donner les moyens de devenirs des agents actifs du changement et soutenir leurs actions, ont-ils préconisé. Deux représentantes de la société civile ont également joint leurs voix à cet appel. « La pauvreté extrême ne sera surmontée que quand on permettra aux personnes qui vivent dans la pauvreté de s’exprimer elles-mêmes », a fait observer Mme Kanokkarn Nakpassorn, du Corps bénévole du Mouvement international ATD quart monde. Il faut faire en sorte que les personnes pauvres soient des acteurs du changement, car elles ont beaucoup à partager et à apporter à la lutte contre la pauvreté, a-t-elle recommandé. Mme María Barrerra, activiste contre la pauvreté, et dont la famille a pu bénéficier d’un programme d’aide du Fonds chrétien pour les enfants, a plaidé en faveur d’une mise en commun de toutes forces qui sont mobilisées dans l’effort d’éradication de la pauvreté.
Répondant à une question portant sur l’évolution de la situation depuis le lancement de cette journée il y a 20 ans, M. Schölvinck a déclaré que de nombreux progrès ont été accomplis. Sur le plan mondial, la pauvreté a reculé, a-t-il noté, en ajoutant que quand on s’intéresse plus précisément à la situation des pays, on constate que certains ont fait des progrès notables, tandis que pour d’autres, beaucoup reste à faire. C’est précisément pour cette raison que les chefs d’État et de gouvernement ont tiré la sonnette d’alarme en 2005, a indiqué le Représentant permanent de la France, M. Ripert. Il a relevé la nécessité de mobiliser beaucoup plus d’énergie et d’argent pour lutter plus efficacement contre la misère. Il faut, plus que jamais, augmenter nos efforts, a-t-il insisté.
À un intervenant qui s’inquiétait que certains gouvernements essaient de camoufler le problème de la pauvreté, l’Ambassadeur français a expliqué que le gouvernement de son pays s’emploie justement à faire l’inverse. Il a indiqué que le nouveau Président de la France, M. Nicolas Sarkozy, a décidé de créer un poste de haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté. Ce poste est actuellement occupé par M. Martin Hirsch, a-t-il précisé. Il s’agit de sensibiliser davantage les Français, le gouvernement et l’administration au problème de la pauvreté. Ainsi, le Ministre Martin Hirsch a présenté un plan national d’action fondé sur trois grandes perspectives qui visent à favoriser l’accès au travail; à poursuivre l’intégration sociale et économique des jeunes, plus particulièrement dans les banlieues; et à développer l’offre d’hébergement social, a précisé M. Ripert. D’une manière générale, le représentant a fait observer que les pays du Nord devraient être plus sensibilisés à la problématique de la pauvreté, car ils ont tendance à croire qu’il s’agit d’un phénomène ne concernant que ceux du Sud.
À une journaliste qui s’enquérait du financement nécessaire à une lutte efficace contre la pauvreté, M. Schölvinck a répondu que sur cette question, l’aide publique au développement n’était pas le facteur capable de faire la différence. Le partenariat mondial, la question de la dette, le commerce, l’appui international et le renforcement des capacités nationales, participent également à la lutte contre la pauvreté, a-t-il souligné.
Le 17 octobre est une journée au cours de laquelle nous pouvons commémorer le courage et la force des personnes qui vivent dans la pauvreté extrême et exprimer notre solidarité, a conclu Mme Nakpassorn. M. Jean-Maurice Ripert a exprimé le souhait que cette Journée internationale permette d’élaborer une action au sein du système de l’ONU et de développer des principes directeurs fondés sur l’idée que l’extrême pauvreté est une violation fondamentale des droits de l’homme.
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