CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS, LA DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE DE L’UNICEF ET D’UN JEUNE ACTIVISTE: 17 OCTOBRE 2007
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS, LA DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE DE L’UNICEF ET D’UN JEUNE ACTIVISTE: 17 OCTOBRE 2007
Le monde dispose désormais des instruments nécessaires pour améliorer le sort des enfants dans les situations de guerre, il doit désormais les appliquer concrètement. Tel est le message qu’a cherché à faire passer cet après-midi devant la presse Radhika Coomaraswamy, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés. Cette conférence se tenait en marge de la manifestation spéciale qui avait lieu ensuite pour lancer le rapport sur la jeunesse intitulé « Saurez-vous nous écouter? - Voix de jeunes en zones de conflit ». Cette manifestation s’inscrivait dans le cadre de l’Examen stratégique du Rapport Machel de 1996sur l’impact des conflits sur les enfants, 10 ans après sa publication.
« La question des enfants et de leur déplacement forcé du fait de la guerre est laissée de côté », a expliqué pour sa part Hilde Johnson, Directrice exécutive adjointe de l’UNICEF, qui s’exprimait aux côtés de Mme Coomaraswamy. Elle a ainsi donné le chiffre de 18 millions d’enfants déplacés à travers le monde.
Avec notamment la création de la Cour pénale internationale, l’adoption par le Conseil de sécurité en 2005 de la résolution 1612 sur les enfants dans les conflits armés, « un cadre de protection juridique protégeant les enfants a été établi par la communauté internationale et il est maintenant temps de l’appliquer », a-t-elle lancé, en se félicitant aussi de la mobilisation internationale sur la question des enfants soldats. Dans les faits, a-t-elle fait remarquer, l'impact des conflits sur les enfants n'a cessé de s'aggraver.
Mme Coomaraswamy a ainsi rappelé que la nature des conflits avait changé en une décennie: ils sont moins nombreux, de plus faible intensité et moins visibles. Ce sont souvent des guerres civiles qui entraînent une moindre mobilisation politique dans le monde mais aussi un accès plus limité pour les institutions des Nations Unies et les ONG. La situation est aussi devenue plus « floue » en raison de l’apparition de bandes criminelles agissant comme des groupes armés. Enfin, le phénomène terroriste rend, lui aussi, plus floue la distinction entre civils et combattants, a expliqué la Représentante spéciale du Secrétaire général. La conséquence de cette situation est la disparition des services de base, de l’enseignement scolaire en particulier. Mme Johnson a ainsi précisé que 43 millions d’enfants étaient privés d’instruction dans une trentaine de pays à cause de conflits en 2006. Cette dernière a aussi constaté que la tendance actuelle montrait que le viol et les violences sexuelles faisaient désormais de plus en plus partie de la tactique guerrière. En République démocratique du Congo (RDC), 33% des victimes de violences sont mineurs. Enfin, l’enrôlement de force a souvent lieu dans les camps de réfugiés, particulièrement ceux regroupant les personnes déplacées dans leur propre pays.
Était aussi présent en tant que témoin et militant pour la cause des enfants pris dans les conflits, Ishmael Beah, auteur d’un livre intitulé « A Long Way Gone – Memoirs of a Boy Soldier » (www.alongwaygone.com), dans lequel il raconte son expérience d’enfant soldat enrôlé par l’armée sierra-léonaise à l’âge de 13 ans (il en a 26 aujourd’hui). Devant les journalistes, il a plaidé pour le pragmatisme en expliquant que pour extirper les enfants des « filets » des seigneurs de la guerre, il fallait accepter de discuter avec eux ne serait-ce que pour les convaincre de cesser l’enrôlement de mineurs. « C’est peut-être difficile à admettre ici à l’ONU mais il faut tenir compte de la réalité sur le terrain », a-t-il expliqué.
Le rapport « Saurez-vous nous écouter? » demande aux États Membres de s'acquitter de leurs responsabilités envers les enfants en leur donnant accès à des services de base comme l'éducation, la santé, la nutrition, l’eau et l’assainissement. « Il faut donner la priorité aux besoins des enfants avant, pendant et après le conflit, ils doivent faire partie de tous les processus de rétablissement et de consolidation de la paix », a insisté Mme Coomaraswamy.
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