CONFÉRENCE DE PRESSE DE KEMAL DERVIS, ADMINISTRATEUR DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT: 16 OCTOBRE 2007
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DE KEMAL DERVIS, ADMINISTRATEUR DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT: 16 OCTOBRE 2007
Revenant d’un voyage de deux semaines en Afrique australe et de l’Est, M. Kemal Dervis, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a tenu aujourd’hui, au Siège, une conférence de presse sur les progrès économiques réalisés en Afrique et sur les éléments clefs nécessaires pour assurer la réussite du développement sur le continent.
Il s’est dit encouragé par les progrès économiques d’ensemble du continent, notant qu’entre 2000 et 2003, la croissance moyenne du produit national brut (PNB) en Afrique subsaharienne s’élevait à 3,7% mais qu’elle était passée à 5,6% au cours de la période 2004-2006. C’est la plus importante croissance que nous avons connue depuis des décennies en Afrique subsaharienne, a-t-il précisé. Il a affirmé que, selon les estimations, la croissance du PNB en Afrique au sud du Sahara devrait atteindre 6% pour 2007, soit plus de 1% de plus que la moyenne mondiale.
Au cours de son intervention, M. Dervis a aussi indiqué que la part moyenne du PNB consacrée aux investissements sur l’ensemble du continent avait augmenté ces six dernières années, passant de 15% à 20%. Qualifiant cette progression de « considérable », il a toutefois noté que ce n’était pas encore suffisant et a souhaité que ce chiffre atteigne 25% à 28% du PNB.
S’agissant des conditions nécessaires pour garantir le développement du continent africain, il a affirmé que la résolution et la prévention des conflits demeuraient une priorité. Par ailleurs, il a fait valoir qu’en général la stabilité macroéconomique était bonne, un facteur qui, selon lui, a permis l’accélération des progrès. L’Administrateur du PNUD a enfin insisté sur l’importance de renforcer les capacités locales et nationales en Afrique et a souligné le rôle que peuvent jouer les Nations Unies dans ce domaine.
Un domaine d’intérêt particulier est celui du renforcement des capacités des gouvernements africains à faire face aux défis de l’économie mondiale, notamment en ce qui concerne le commerce ou les investissements étrangers, a poursuivi Kemal Dervis. Il a souligné que les investissements étrangers jouaient un rôle déterminant en Afrique, par exemple dans le développement des infrastructures, mais a noté qu’il fallait porter une plus grande attention à la capacité des pays africains à négocier des contrats avec les investisseurs afin que les États en tirent les plus grands bénéfices. De plus, il a reconnu la contribution de la Chine à la croissance en Afrique, à travers les investissements qu’elle y opère.
M. Dervis a d’autre part indiqué qu’il s’était rendu au Mozambique, en République-Unie de Tanzanie et au Rwanda, trois des quatre pays pilotes dans le domaine de la réforme en matière de renforcement de la cohérence dans la mise en œuvre des activités opérationnelles de développement des Nations Unies en Afrique. Il s’est félicité des progrès accomplis dans ce cadre, estimant que cette réforme avait bien progressé et avait mené à des économies, à un meilleur travail d’équipe et à une coordination accrue avec les priorités de développement de ces pays.
Après l’intervention de l’Administrateur du PNUD, certains journalistes se sont interrogés sur cette vision positive des progrès accomplis en Afrique, en rappelant que beaucoup d’observateurs estimaient que les pays du continent ne seraient pas en mesure d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). En réponse à leurs interrogations, M. Dervis a admis que la plupart des États africains ne pourraient pas parvenir à tous les OMD dans les temps requis, mais il a souligné les progrès accomplis vers la réalisation des OMD. Il a notamment mis en avant l’accélération des avancées dans le domaine des inscriptions à l’école primaire et dans celui de l’accès à l’eau potable.
Répondant à une question sur les opérations du PNUD en République populaire démocratique de Corée, l’Administrateur a souligné qu’un examen externe de ces opérations menées dans ce pays avait commencé. Il a espéré que ce serait l’occasion de faire toute la lumière sur la situation. Toutefois, il a regretté que la requête de visiter le pays, qu’avaient fait le PNUD et le Comité des commissaires aux comptes, ait été rejetée, et il a émis l’espoir de voir cette décision changée. M. Dervis a par ailleurs noté qu’à Pyongyang, les documents de travail du PNUD étaient actuellement déposés sous bonne protection dans les bureaux du Programme alimentaire mondiale (PAM). Ils peuvent être envoyés en dehors du pays si cela est nécessaire, a-t-il précisé.
M. Dervis a par ailleurs indiqué que des audits avaient été menés dans différents pays afin de s’assurer du bon fonctionnement des mécanismes financiers de contrôle. Mais, a-t-il ajouté, ce système de contrôle doit être envisagé dans le cadre du renforcement des capacités. Nous pourrions être tentés de faire les choses nous-mêmes là où les capacités sont faibles, mais il est très important d’insérer nos efforts dans le système national afin de le renforcer, a-t-il déclaré.
Interrogé sur le fait que le Bureau de l’éthique n’avait pas compétence à rendre un avis ou un jugement dans les affaires du PNUD, M. Dervis a enfin indiqué que les chefs des Fonds et Programmes des Nations Unies se rencontraient actuellement pour parvenir à un consensus sur un système harmonisé, fort et indépendant.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel