CONFÉRENCE DE PRESSE DE MANOUCHEHR MOTAKI, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN: 3 OCTOBRE
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MANOUCHEHR MOTAKI, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN: 3 OCTOBRE
Le Ministre des affaires étrangères de la République islamique d’Iran, Manouchehr Motaki, a affirmé, ce matin, que son pays entendait poursuivre sa coopération avec l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA). « Le lieu le plus approprié pour examiner et résoudre ce problème est l’AIEA », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, insistant sur la nature pacifique du programme nucléaire iranien.
M. Motaki a réaffirmé avec force le droit de son pays de posséder la technologie nucléaire à des fins pacifiques. « Nous n’avons pas besoin de bombe atomique, nous sommes contre la bombe atomique », a-t-il martelé, précisant avoir défendu cette position auprès de son homologue français Bernard Kouchner, lors de leur rencontre bilatérale, la semaine dernière à New York. « Vous ne trouverez aucun signe d’agression de la part de notre pays contre un autre pays », a assuré le Ministre, notant que la doctrine militaire de l’Iran ne reposait pas sur la détention de l’arme nucléaire.
« Depuis le début de cette question, deux options se présentent, l’une fondée sur la coopération, l’autre sur la confrontation », a également rappelé M. Motaki. « Nous nous sommes toujours prononcés en faveur de la première option », a-t-il ajouté, regrettant que, pour des raisons politiques, le débat sur le programme nucléaire iranien ait été au Conseil de sécurité.
Le Ministre a rappelé que Téhéran et l’AIEA avaient signé, le 21 août dernier, un accord sur un programme de travail pour le traitement des questions en suspens concernant le programme nucléaire iranien. L’accord conclu permet à l’Iran de régler les questions l’une après l’autre. « Six ou sept séries de questions ont ainsi été établies », a expliqué M. Motaki. Le dossier sur la première série de questions, liée au plutonium, « est clos », toutes les réponses ayant été apportées, a-t-il dit. « La deuxième série de questions est désormais sur la table », a-t-il poursuivi, indiquant que, là aussi, « l’Iran continue de coopérer ».
Arguant de cet accord avec l’AIEA, le Chef de la diplomatie iranienne a jugé « inacceptables » certaines « pressions » visant « à ouvrir d’autres voies ». « Certains pays spécifiques, pour des raisons politiques particulières, tentent de créer des pressions pour résoudre d’autres problèmes auxquels ils sont confrontés, notamment dans notre région, et imposer des solutions injustes », a-t-il assuré.
Pour autant, aux yeux du Ministre iranien, « les États-Unis ne sont pas en position d’imposer une autre guerre dans la région ». « Au cours des deux dernières années, périodiquement, tous les six mois, nous assistons à une sorte de guerre psychologique », a affirmé M. Motaki, évoquant les menaces d’attaques militaires dont son pays est l’objet. « Nous essayons de montrer à nos amis de la région que l’Iran fait de son mieux pour éviter toute confrontation dans la région », a-t-il affirmé. Selon lui, seuls « les pays régionaux, dont l’Iran bien sûr, sont en mesure d’assurer la stabilité de la région ».
Le Ministre iranien des affaires étrangères a par ailleurs estimé que la question du nucléaire dans la péninsule coréenne était de nature totalement différente, puisqu’elle touche, selon lui, à la prolifération des armements nucléaires, tandis qu’en Iran, a-t-il précisé, « nous parlons d’énergie nucléaire ».
S’agissant de l’Afghanistan, où la situation est, a-t-il dit, « compliquée », il n’y a, selon lui, aucune alternative pour le Président Hamid Karzaï que de ramener la stabilité dans le pays et, pour les différents partis et les différentes composantes de la communauté nationale que d’appuyer le Gouvernement. Le Ministre s’est également félicité des « petits changements » qui ont été observés dans la politique du Royaume-Uni concernant la région, des changements qu’il a qualifiés de « positifs ».
M. Motaki a enfin estimé que « le problème libanais doit être réglé par une solution libanaise ». « Personne ne devrait s’ingérer » dans les affaires intérieures du pays, a-t-il déclaré, mettant l’accent sur la nécessité d’aider les différentes parties libanaises à se rassembler ».
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