CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. ROHITHA BOGOLLAGAMA, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU SRI LANKA
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. ROHITHA BOGOLLAGAMA, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU SRI LANKA
Le Ministre des affaires étrangères du Sri Lanka, M. Rohitha Bogollagama, a fait part ce matin devant la presse de la disponibilité de son gouvernement à entamer des pourparlers de paix avec les séparatistes tamouls, ce qui ne signifie pas pour autant, a-t-il tenu à préciser, que les perspectives soient en ce moment favorables. Il a fait porter la responsabilité de l’impasse aux Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), mouvement armé qui lutte pour l’indépendance des régions tamoules du Sri Lanka.
Alors qu’on lui demandait quelles étaient les perspectives de voir s’ouvrir des négociations entre le Gouvernement et le LTTE, M. Bogollagama a répondu: « En ce qui le concerne, le Gouvernement est prêt à parler avec le LTTE et à faire le maximum en ce sens. Mais comme on l’a vu par le passé, le LTTE est le dernier à tenter un effort légitime visant à trouver une solution ». Le Ministre a rappelé que la Norvège avait repris sa médiation et, a-t-il ajouté, « nous ne perdons pas espoir que cela débouche sur quelque chose ».
Cet optimisme très mesuré s’appuie sur l’analyse faite par le Gouvernement de Colombo selon laquelle les Tigres de libération de l’Eelam tamoul sont isolés. Le contexte international, marqué par sa connotation antiterroriste ne joue d’autre part pas en leur faveur. « Ils sont sous pression », a déclaré M. Bogollagama. « Malgré leur brutalité, nous gardons cependant l’espoir qu’ils répondront positivement à une offre pour un dialogue qui serait entrepris comme un acte précurseur à des pourparlers de paix », a souligné le Chef de la diplomatie sri-lankaise.
Quant aux perspectives d’une nouvelle trêve, après celle de 2002-2006, Rohitha Bogollagama a estimé qu’il ne servait à rien de signer des documents qui restaient lettre morte. « Un cessez-le-feu, il y en a un sur le papier depuis février 2002, mais on ne le voit pas dans la réalité. Des gens ont perdu la vie tous les jours pendant cette prétendue trêve. Mon propre prédécesseur, Lakshman Kadirgamar, a perdu la vie au plus fort de ce « cessez-le-feu », a indiqué le Ministre des affaires étrangères sri-lankais. Lakshman Kadirgamar a été assassiné par balles en août 2005, a-t-il précisé. « Aujourd’hui », a-t-il ajouté, « nous ne croyons plus que nous devions avoir ces prétendus cessez-le-feu qui n’ont existé que sur le papier. Ce que nous croyons en revanche, c’est que nous avons besoin d’une paix durable pour notre peuple. C’est dans cette direction que nous orientons nos efforts dans la période actuelle ». « On ne peut tolérer que le LTTE profite de ces accalmies pour consolider ses forces. Nous voulons être plus directs, plus réalistes », a déclaré M. Bogollagama.
Interrogé sur le rôle que jouent les organisations non gouvernementales, qui étaient notamment massivement intervenues au Sri Lanka après le tsunami de décembre 2004, le Ministre a souligné que le principal besoin à satisfaire concernait l’assistance à la création de moyens de subsistance. « Aider les gens au chômage et dans le besoin à avoir un gagne-pain est ce qu’il y a de plus utile à faire aujourd’hui pour une ONG au Sri Lanka », a-t-il estimé.
La guerre civile sri-lankaise a éclaté en 1983 et a fait environ 60 000 morts, selon les estimations officielles. Le cessez-le-feu signé en 2002 sous médiation norvégienne, et qui a subi de nombreuses violations, est néanmoins théoriquement toujours en vigueur, alors que dans la réalité, les combats ont repris de façon généralisée en 2006. Plus de 200 000 personnes vivent en situation de déplacés de l’intérieur au Sri Lanka, tandis qu’environ 15 000 Sri-Lankais se sont réfugiés en Inde.
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