CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DE LA CHINE POUR LE DARFOUR, LIU GUIJIN: 11 SEPTEMBRE 2007
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DE LA CHINE POUR LE DARFOUR, LIU GUIJIN: 11 SEPTEMBRE 2007
La Chine n’a jamais cru que les menaces de recourir aux sanctions et ou à la force peuvent contribuer à régler un différend dans un État souverain, a répété aujourd’hui devant la presse le Représentant spécial de la Chine pour le Darfour.
Liu Guijin a tenu sa conférence de presse au Siège de l’ONU à New York, après un bref séjour à Washington où il s’est entretenu avec des hauts responsables du Département d’État et du Congrès américains de la mise en œuvre de la résolution 1769 du Conseil de sécurité sur le déploiement d’une opération hybride ONU-Union africaine au Darfour.
Ces réunions, s’est-il réjoui, m’ont permis de constater que nos deux pays partagent « presque » la même position sur le Darfour. Les « malentendus » ont été levés mais des « divergences » subsistent sur les priorités, a confié Liu Guijin. Les Américains, a-t-il ajouté, ont salué les efforts de la Chine et l’ont appelée à exercer davantage de pression sur le Gouvernement soudanais.
L’appel de ses interlocuteurs américains n’a pas empêché le Représentant spécial de rejeter catégoriquement les « allégations des médias occidentaux » sur une certaine connivence entre la Chine et le Soudan à propos du Darfour. Qu’on le veuille ou non, le Soudan est un État souverain et rien ne pourra être réglé sans son accord.
Le Représentant spécial a ensuite expliqué que, sans pour autant rendre publics tous ses efforts, la Chine a usé de tous les canaux pour convaincre le Gouvernement soudanais d’accepter le déploiement d’une opération hybride au Darfour.
Maintenant que tous les obstacles techniques sont levés, les 350 unités mobiles que la Chine déploie dans le cadre de l’opération hybride seront sur le terrain dès le mois d’octobre, a annoncé Liu Guijin, pour illustrer les efforts « très concrets » de son pays dans la recherche d’une solution à la situation au Darfour.
La Chine, a-t-il encore affirmé, se félicite naturellement des négociations que le Secrétaire général de l’ONU va convoquer le 27 octobre prochain en Libye. Mais, a prévenu Liu Guijin, pour qu’elles réussissent, il faut que toutes les parties y prennent part. Les rebelles sont « appelés désormais leaders de l’opposition politique » mais aussi les représentants de la société civile, des communautés ethniques et religieuses devraient y participer.
L’Accord de paix pour le Darfour, signé le 5 mai 2006, servira de base aux négociations mais la question est de savoir à quel point le Gouvernement est prêt à faire d’autres concessions, a estimé le Représentant spécial, en pronostiquant que la difficulté tiendra surtout au fait que, de plus en plus fragmentés les partis d’opposition, qui continuent de rechigner à négocier, ne parleront pas d’une même voix.
Mais le Gouvernement du Soudan, a indiqué Liu Guijin, souhaite sincèrement une implication de l’ONU, a-t-il cru comprendre. À l’instar du Secrétaire général de l’ONU, il a décrit la situation comme « un conflit très complexe dont l’une des causes est la désertification et la rareté des ressources naturelles ».
Pour la Chine, tout règlement définitif passe par les quatre éléments que sont le déploiement de l’opération hybride, la poursuite du processus politique, l’assistance humanitaire et l’aide au développement et à la reconstruction.
C’est ce que le Représentant spécial a affirmé avoir dit au Secrétaire général adjoint des affaires politiques et au Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix avec qui il s’est entretenu avant sa conférence de presse.
Les relations que la Chine entretient avec le Soudan n’ont rien de spécial, a-t-il répondu aux questions concernant les intérêts pétroliers chinois au Soudan. Ces relations se fondent sur les principes de transparence, d’avantages mutuels et de non-exclusivité, comme avec tous les autres pays d’Afrique, a souligné le Représentant spécial.
La Chine n’est pas le seul pays asiatique à avoir investi dans le pétrole soudanais, s’est-il justifié, en rappelant que bien avant ces pays le Royaume-Uni, la France et les États-Unis avaient déjà obtenu l’autorisation d’explorer les gisements pétroliers.
Pourquoi ne pas utiliser ce pouvoir économique pour faire pression sur le Gouvernement et tenter de sauver des vies au Darfour qui a déjà perdu 250 000 personnes? Refusant de se livrer « à une guerre des chiffres », le Représentant spécial a mis l’accent sur l’assistance importante que son pays offre dans les domaines humanitaire et de développement. En matière d’aide ou de coopération, la Chine se fonde sur le précepte de Confucius « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse », a déclaré le Représentant spécial.
En aucun cas, a-t-il souligné, la Chine se servirait d’une coopération entre « pays en développement amis » pour s’immiscer dans les affaires intérieures. Elle tient pour sacré le choix souverain d’un pays en ce qui concerne son idéologie et son mode de développement, en particulier lorsqu’il s’agit d’un gouvernement démocratiquement élu, a martelé le Représentant spécial.
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