CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA JOURNÉE MONDIALE DE LA PRÉVENTION DU SUICIDE
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA JOURNÉE MONDIALE DE LA PRÉVENTION DU SUICIDE
Les docteurs Jorge Rodríguez, de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), et Brian Mishara, de l’Association internationale pour la prévention du suicide (IASP), ont donné aujourd’hui une conférence de presse à l’occasion de la Journée mondiale pour la prévention du suicide, un phénomène pourtant « évitable », ont relevé les intervenants, mais qui tue environ un million de personnes par an, soit plus que les guerres et le terrorisme.
Tous les pays sont touchés par les conséquences tragiques de « ce sentiment d’impuissance face à la souffrance émotionnelle », a prévenu le Docteur Mishara, qui a annoncé que, cette année, l’IASP a placé la Journée mondiale sur le thème « La prévention du suicide tout au long du cycle de vie ». Le choix de ce thème, a-t-il expliqué, est une occasion offerte aux chercheurs, aux cliniciens et aux praticiens pour qu’ils réfléchissent aux activités, aux programmes et aux politiques de prévention adaptés aux différents groupes d’âge.
Si le suicide des moins de 15 ans est la première cause de mortalité en Chine, en Suède, en Australie et en Nouvelle-Zélande, dans la plupart des pays, le risque augmente avec l’âge. C’est dans la catégorie des 85 ans et plus que les taux sont les plus élevés.
Aujourd’hui, le suicide représente 3% des morts dans le monde, et dans des régions comme l’Europe de l’est, où les taux de suicide correspondent à ceux de l’alcoolisme, ce phénomène devient un véritable problème de santé publique. On a d’ailleurs remarqué, a fait observer le Docteur Mishara, que les pays qui ont fait passer de 18 à 21 ans l’âge minimum légal pour la consommation d’alcool ont réussi à faire baisser leur taux de suicide.
Mais les causes du suicide divergent d’une région à l’autre. En Europe et en Amérique du Nord, l’acte fatal est bien souvent le résultat d’une dépression, alors que dans les pays en développement où l’ingurgitation de pesticides est la méthode la plus employée, le suicide résulte plutôt d’un acte impulsif.
La tendance montre toutefois que les personnes à tendances suicidaires réussissent très rarement leur acte parce qu’elles ont le temps de changer d’avis grâce à une consultation médicale, à un appel aux différentes structures de prévention, ou à un ami.
Les chiffres montrent aussi que les taux de suicide sont inférieurs dans les pays où l’intégration sociale et communautaire est forte. Ce n’est donc pas la religion qui explique les faibles taux de suicide dans le monde musulman, mais bien la cohésion sociale qui existe dans ces pays, a souligné le Docteur Mishara.
Devant ce phénomène alarmant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’IASP ont lancé un projet pour lutter contre l’accès aux pesticides et aux médicaments dangereux en vente libre comme le « Tylenol ». Le projet vise aussi à inciter les hommes à recourir plus systématiquement à une aide psychologique, comme le font en général les femmes.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel