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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU CONSEILLER SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LE PACTE INTERNATIONAL POUR L’IRAQ ET AUTRES QUESTIONS, M. IBRAHIM GAMBARI

05/09/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU CONSEILLER SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LE PACTE INTERNATIONAL POUR L’IRAQ ET AUTRES QUESTIONS, M. IBRAHIM GAMBARI


Le Conseiller spécial du Secrétaire général pour le Pacte international pour l’Iraq et autres questions, M. Ibrahim Gambari, a lancé aujourd’hui un nouvel appel pour que le Gouvernement du Myanmar libère tous ses prisonniers politiques, y compris les manifestants qui ont été arrêtés au cours des récentes démonstrations pacifiques.  Au cours de la conférence de presse qu’il a tenue ce matin, le Conseiller spécial a également exprimé sa préoccupation face à l’exclusion qui a caractérisé la manière dont a été mené le processus de Convention nationale lancé par le Gouvernement du Myanmar ainsi que par les dispositions adoptées lors de cette Convention qui, selon M. Gambari, sont en contradiction avec les objectifs de réconciliation nationale et de démocratisation préconisés à ce pays.  Nous croyons fermement, a-t-il ajouté, qu’il y a moyen d’améliorer les résultats de la Convention, qui constitue la première étape de la feuille de route politique du Gouvernement, en étant plus inclusif, participatif et transparent.  Il est important que tous ceux qui ont été exclus du processus de la Convention aient une chance de participer et d’apporter leur contribution, a indiqué M. Gambari.


Dressant le bilan de la mission de bons offices du Secrétaire général au Myanmar, Ibrahim Gambari a rappelé que les Nations Unies sont le seul acteur international qui maintienne un dialogue direct et ouvert avec les plus hauts dirigeants du Myanmar sur la nécessité d’y promouvoir la réconciliation nationale, la démocratie et le respect des droits de l’homme.  Mais, a-t-il ajouté, bien que les Nations Unies aient travaillé pendant de nombreuses années à l’amélioration de la situation dans ce pays, les efforts actuels diffèrent de ceux déployés dans le passé, notamment par l’ancien Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Razali Ismaïl. 


Premièrement, a précisé M. Gambari, nous avons pu rallier le soutien de la communauté internationale en reconnaissant qu’il sera difficile d’aller de l’avant à moins que tous les acteurs concernés ne soient impliqués.  Un cycle de consultations initiales a été achevé après des visites à Washington, Beijing, New Delhi, Tokyo, Moscou, Paris, Bruxelles et Londres.  Ces visites ont été suivies de celles que nous avons effectuées à Bangkok, Singapour, Jakarta, et Kuala Lumpur qui sont les capitales des pays de la région dont l’apport et le soutien sont indispensables à la recherche d’une solution au Myanmar.  Partout, a précisé M. Gambari, nos interlocuteurs ont exprimé leurs préoccupations quant à la situation au Myanmar.  Ils ont affirmé leur ferme appui à la mission de bons offices du Secrétaire général et la volonté de travailler ensemble.  Pour la première fois, tous les acteurs clefs sont mobilisés dans cette direction, a souligné le Conseiller spécial.


Deuxièmement, a poursuivi M. Gambari, compte tenu de la complexité de la situation et de la diversité des défis à relever, nos efforts visent un éventail plus large de questions, qu’il s’agisse de questions centrales comme la libération de Aung San Suu Kyi et d’autres prisonniers politiques, la réconciliation nationale, et la cessation des hostilités, ou de questions comme celles de l’accès humanitaire et des progrès à accomplir dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Plus notre champ d’action est vaste, plus grandes seront nos chances de trouver un terrain d’entente et de permettre des progrès là où le besoin se fait sentir.  L’accord conclu entre le Gouvernement du Myanmar et l’Organisation internationale du travail (OIT) sur des plaintes relatives à des pratiques de travail forcé en est un exemple, a indiqué M. Gambari.  Cette démarche a permis au pays de s’ouvrir davantage aux Nations Unies.  En dehors de mes visites, le Myanmar a reçu celle, en avril, de la Coordinatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Wahlstrom; et en juin, celle de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés, Mme Coomaraswamy, a rappelé le Conseiller spécial du Secrétaire général.


Il s’agit là de progrès modestes, a reconnu M. Gambari.  Mais il est important de garder à l’esprit qu’au cours des trois dernières années, il n’existait aucun dialogue entre le Gouvernement du Myanmar et la communauté internationale.  Nous devons explorer ce potentiel, a-t-il dit.


Le Conseiller spécial a aussi expliqué qu’il avait l’intention de retourner au Myanmar le plus tôt possible, si les circonstances le permettent, à la mi-octobre, pour poursuivre le dialogue, avant que le Secrétaire général ne soit mandaté par l’Assemblée générale de lui faire rapport sur sa mission de bons offices dans le pays.  La mission de bons offices du Secrétaire général n’est pas un évènement en soi, mais un processus dont le déroulement doit amener des progrès tangibles, a tenu à souligner M. Gambari.  Les attentes des Nations Unies et de la communauté internationale sont claires et exigent des résultats concrets de la part du Myanmar.  La mission de bons offices du Secrétaire général, a-t-il encore expliqué, constitue un maillon d’une chaîne de facteurs qui devraient permettre de parvenir à la paix, à la démocratie et à la prospérité.


Répondant aux questions de la presse, M. Gambari a souligné que la Chine avait facilité les contacts entre les États-Unis et le Gouvernement du Myanmar.  En exprimant son soutien à la mission de bons offices du Secrétaire général, la Chine avait également lancé un message aux autorités du Myanmar pour qu’elles coopèrent, a-t-il indiqué. 


M. Gambari a précisé que la mission de bons offices du Secrétaire général était mandatée par l’Assemblée générale et non pas par le Conseil de sécurité.  Si les membres du Conseil souhaitent que le Secrétariat leur fasse un exposé sur la situation, il le fera, a-t-il ajouté.  L’isolement et les sanctions n’ont pas produit les résultats escomptés, mais cela ne signifie par que le Conseil n’a pas son rôle à jouer, a indiqué le Conseiller spécial.  Le Secrétaire général de son côté a reçu mandat de l’Assemblée générale pour que son action reçoive un soutien international.  Ces efforts méritent d’être soutenus, car les pays qui ont voté contre une résolution du Conseil de sécurité sur le Myanmar ont estimé que le Conseil n’était pas l’enceinte appropriée pour prendre des décisions concernant la situation dans ce pays.  Dans ces circonstances, la mission de bons offices du Secrétaire général devrait être utilisée comme le moyen de parvenir à des résultats, a dit M. Gambari.  Si la demande nous en est faite, nous sommes prêts à faire au Conseil de sécurité un exposé sur les pourparlers que nous avons avec le Myanmar et sur les avancées de ce processus, a dit M. Gambari en réponse à la question d’un journaliste. 


Concernant le rôle de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), M. Gambari a indiqué qu’au cours d’une réunion récente, les Ministres de l’ANASE avaient convenu en principe d’établir un mécanisme des droits de l’homme qui serait habilité à surveiller la situation des droits de l’homme dans les pays membres du Groupe.


S’agissant de la situation économique au Myanmar, qu’il a décrite comme étant « catastrophique », et qui s’est aggravée avec l’augmentation du prix du carburant, M. Gambari a souligné qu’il était important que soient traitées les causes profondes à l’origine de la situation actuelle.  S’il est nécessaire de se préoccuper des détentions et des arrestations arbitraires, il est aussi indispensable de traiter de questions comme celles de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et de la redistribution équitable des ressources et des revenus à l’intérieur du pays, a-t-il ajouté.  Il a précisé que certains pays, qui s’étaient montrés très critiques envers le Myanmar, avaient contribué plus de 100 millions de dollars au cours des 10 dernières années à des programmes de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme dans ce pays, car ils ont reconnu que ces maladies ne connaissaient pas de frontières.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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