Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT DU ROYAUME-UNI, DU DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’ONUDC ET DE L’AMBASSADRICE DE BONNE VOLONTÉ DE L’ONUDC SUR LA TRAITÉ DES ÊTRES HUMAINS

19/07/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT DU ROYAUME-UNI, DU DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’ONUDC ET DE L’AMBASSADRICE DE BONNE VOLONTÉ DE L’ONUDC SUR LA TRAITÉ DES ÊTRES HUMAINS


L’année du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves, qui a été célébrée le 25 mars dernier, est une occasion unique de renouveler l’engagement de tous à lutter contre les formes modernes de la traite des êtres humains, a déclaré aujourd’hui au cours d’une conférence de presse, le Représentant permanent du Royaume-Uni.


Emyr Jones Parry venait d’assister à la réunion que le Conseil de sécurité a tenue, ce matin, sur la question avec Antonio Maria Costa, Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et Julia Ormond, actrice et ambassadrice de bonne volonté de l’ONUDC.


Aujourd’hui, 800 000 à 1 million de personnes sont concernées par la traite dont les principales régions d’origine demeurent l’Asie du Sud-Est et l’Afrique centrale.  Il s’agit, a dit le Représentant du Royaume-Uni, d’un crime organisé au niveau mondial dont les risques sont peu élevés et les profits substantiels.  C’est donc l’ensemble du système des Nations Unies, en particulier l’ONUDC, qui doit s’impliquer non sans faire participer les ONG dont le rôle de plaidoyer est à saluer.


À problème transnational, réponse transnationale, a renchéri Julia Ormond qui a souligné que ce soit pour les armes, la drogue ou les êtres humains, le trafic garde le même mode opératoire.  Mais c’est le trafic des êtres humains qui augmente le plus, parce que, a-t-elle accusé, « rien n’est fait pour faire baisser la demande alors que l’offre est pratiquement inépuisable ».  C’est un problème qui exige que l’on s’attaque à la fois à l’offre et à la demande, ont convenu les intervenants.


Lorsque l’on parle de traite des êtres humains, on pense toujours à la prostitution, a encore dénoncé l’Ambassadrice de bonne volonté de l’ONUDC.  Or, les enfants qui travaillent dans l’industrie minière ou agroalimentaire sont les victimes de la traite tout comme les enfants soldats enlevés par des groupes terroristes comme l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) ou Al-Qaida.  La traite, a-t-elle insisté, peut aussi être une source de financement pour les terroristes.


Nous sommes donc devant une question morale et de stabilité, en a conclu le Représentant du Royaume-Uni, après que Julia Ormond ait fustigé la confusion sciemment entretenue entre victimes de la traite et criminels.  On pense trop souvent, s’est-elle expliquée, que ces victimes ne sont que des personnes en situation illégale ou qui abusent du droit d’asile. 


De victimes, elles passent au statut de criminels et sont traitées avec des mesures d’expulsion alors que les vrais criminels sont les trafiquants.  Il faut prendre garde aux politiques restrictives en matière d’émigration, a encore prévenu l’Ambassadrice de bonne volonté, car elles profitent surtout aux trafiquants.  Le passage d’un clandestin du Mexique aux États-Unis rapporte entre 8 000 et 10 000 dollars. 


Le problème est plus grave et plus répandu qu’on ne le croit, a dit, à son tour, le Directeur de l’ONUDC, avant de proposer des solutions.  Antonio Maria Costa a d’abord cité la mise en œuvre du Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.  Pour surveiller la mise en œuvre, il a proposé la création d’un mécanisme de suivi. 


Le Directeur de l’ONUDC a aussi attiré l’attention de la presse sur l’Initiative mondiale sur la lutte contre la traite des êtres humains, lancée le 26 mars dernier, par l’ONUDC et d’autres institutions des Nations Unies.  Antonio Maria Costa a expliqué que, dans ce cadre, des réunions sont organisées pour relever les spécificités de chaque pays et région pour les intégrer dans un cadre commun. 


En effet, on ne peut blâmer une région plus qu’une autre, a-t-il dit, en qualifiant de mouvante la frontière des responsabilités entre les pays d’origine, les pays de transit et les pays de destination, sans compter la traite interne.  Aux États-Unis, a affirmé Julia Ormond, 300 000 enfants sont victimes chaque année de la traite.


Il faut recueillir les informations aux niveaux local, national, sous-régional et régional, les compiler et en faire une analyse mondiale pour éviter les faiblesses dans les stratégies de lutte contre ce phénomène même s’il est clair, ont admis les intervenants, que la solution passe par la lutte contre la pauvreté et l’éducation, c’est-à-dire par la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Mais on peut dès à présent, a argué le Représentant du Royaume-Uni, aider les pays à renforcer leur système judiciaire.


Emyr Jones Parry n’a pas « échappé » à une question sur les consultations que tient le Conseil de sécurité sur le statut futur du Kosovo.  Il a expliqué qu’après avoir reçu le Plan de l’Envoyé spécial du Secrétaire général, Martti Ahtisaari, qui prône une indépendance supervisée dans un premier temps par la communauté internationale, les membres du Conseil sont désormais saisis d’un projet de résolution qui « répond aux préoccupations de certaines délégations ».


Malgré cela, a reconnu le Représentant du Royaume-Uni, un État Membre continue de faire état de désaccords, affirmant même, « avec une fermeté facilitée par son droit de veto » que dans l’état actuel, le projet de résolution est inacceptable.  Il serait naïf de croire que le débat sur le statut futur du Kosovo peut se prolonger indéfiniment, a prévenu Emyr Jones Parry. 


« Devant une éventuelle impasse au Conseil de sécurité, je vois mal comment l’Union européenne resterait les bras croisés », a-t-il ajouté.  « Le but ultime est de permettre à Belgrade et à Pristina de former de nouvelles relations entre elles et avec l’Union européenne.  Je ne peux pas laisser des postures dont les raisons m’échappent, compromettre cette perspective », a conclu le Représentant du Royaume-Uni.

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