LA TROISIÈME COMMISSION DEMANDE QUE LE 15 OCTOBRE SOIT PROCLAMÉ JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES RURALES
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Troisième Commission
39e et 40e séances – matin et après-midi
LA TROISIÈME COMMISSION DEMANDE QUE LE 15 OCTOBRE SOIT PROCLAMÉ JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES RURALES
Le nombre de réfugiés dans le monde a doublé si l’on compte
les déplacés dans leurs propres frontières, signale le Haut Commissaire
La Troisième Commission, chargée des affaires sociales, humanitaires et culturelles, a entériné jeudi sans vote et tel qu’oralement révisé, un projet de résolution demandant à l’Assemblée générale de proclamer le 15 octobre Journée internationale des femmes rurales.
Par cette résolution relative à l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural, l’Assemblée générale inviterait aussi instamment les États Membres à créer un environnement propice à l’amélioration de la situation des femmes rurales et à veiller à ce que leurs besoins, leurs priorités et leurs apports soient systématiquement pris en considération. D’autre part, elle se déclarerait consciente des contributions que les femmes rurales âgées apportent à la famille et à la collectivité, en particulier lorsqu’elles restent sur place alors que les adultes ont émigré ou en raison d’autres facteurs socioéconomiques, pour s’occuper des enfants, du ménage et des champs.
Dans l’après-midi, la Commission a entendu la déclaration liminaire du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. António Guterres, qui a présenté le rapport du HCR pour la période allant de janvier 2006 à la mi-2007. Celui-ci a signalé que le HCR a fait face à de nouveaux défis en 2006 en raison d’une forte augmentation du nombre de personnes relevant de sa compétence, chiffre qui atteint les 32,9 millions. Le nombre de réfugiés a augmenté de 12% par rapport à l’année précédente, mais il a en réalité doublé, si l’on comptabilise les personnes déplacées dans leur propre pays.
M. Guterres a également axé son intervention sur la réforme structurelle en cours et dont les premiers résultats commencent à être palpables. Pour la première fois en 10 ans, en effet, on a noté une baisse des dépenses au titre du personnel en 2007. Pendant les huit premiers mois de l’année, les opérations couvertes par le budget annuel ont montré que le budget alloué aux opérations dépassait de 36 millions de dollars le budget alloué au personnel. Le nombre de fonctionnaires du HCR est passé en 2006 de 1 047 à 911 à l’heure actuelle. L’argent ainsi économisé a permis de consacrer 15 millions de dollars à des programmes sur la malnutrition, le paludisme, la santé reproductive et génésique et à la lutte contre la violence fondée sur le sexe.
M. Guterres a ensuite eu un dialogue avec les États Membres et a répondu aux questions en particulier du Soudan, de l’Iraq, de la Géorgie, de la Palestine, de la Côte d’Ivoire, de l’Égypte et du Burundi.
La Commission a également été saisie de six projets de résolution relatifs notamment au moratoire sur la peine de mort; à la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus; à l’aide et à la protection en faveur des personnes handicapées; à la Convention relative aux droits des personnes handicapées et Protocole facultatif; à l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction; et au Centre sous-régional pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique.
Dans la matinée, la Troisième Commission avait achevé son débat sur le droit à l’autodétermination au cours duquel plusieurs délégations ont insisté sur la nécessité de l’appliquer à tous les peuples sous occupation étrangère. Les délégations de l’Algérie, du Pakistan, du Koweït, de l’Inde, du Maroc et du Soudan, ont exercé leur droit de réponse.
Vendredi, la Troisième Commission reprendra ses travaux à 10 heures pour la suite du débat général sur le Haut Commissariat pour les réfugiés.
Présentation de projets de résolution
Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales
Présentant le projet de résolution relatif au Moratoire sur la peine de mort(A/C.3/62/L.29), le représentant du Gabon, au nom des 81 coauteurs, a rappelé que lors de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, seuls huit pays avaient aboli la peine de mort. Ils sont 130 aujourd’hui et seuls 25 pays l’ont appliqué en 2006. La peine capitale est avant tout une affaire de droits de l’homme, a expliqué le représentant, et plus particulièrement du droit de chacun à la vie. De notre point de vue, le moratoire sur la peine de mort ne constitue pas une interférence dans les affaires juridiques d’États souverains, mais il doit permettre de renforcer la dignité humaine. Notre intention est de renforcer la tendance croissante qui voit une suppression graduelle de la peine de mort, a expliqué le représentant. De 1997 à 2005, l’ancienne Commission des droits de l’homme avait adopté annuellement une résolution et demandé aux États d’établir un moratoire sur les exécutions. C’est pourquoi aujourd’hui, ce projet de résolution nous paraît adéquat. Il ne faut pas oublier le caractère irréversible du châtiment de la peine de mort, alors que personne n’est à l’abri d’une erreur judiciaire.
Présentant le projet de résolution (A/C.3/62/L.33) sur la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et libertés fondamentales universellement reconnus, la délégation de la Norvège a expliqué que le projet de résolution exprime la préoccupation de l’Assemblée générale quant aux violations des droits des défenseurs des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le monde. Le projet rappelle l’importance de la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société dans la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales universellement reconnus qui a été adoptée il y a près de dix années. Le projet, a souligné la représentante, invite tous les États à promouvoir l’application de la Déclaration et à permettre aux défenseurs des droits de l’homme de s’épanouir dans un environnement respectueux de leur travail. Soulignant que les consultations officieuses entre délégations avaient été amicales et constructives, la représentante a annoncé que les discussions se poursuivaient de façon bilatérale. Un texte révisé devrait être soumis prochainement à la Troisième Commission en vue, a-elle souhaité, d’une adoption sans vote, ce qui est traditionnellement le cas.
Présentant le projet de résolution (A/C.3/62/L.34) relatif à l’Aide et la protection en faveur des personnes déplacées dans leur propre pays, le représentant de la Norvège a expliqué que le projet insistait sur la responsabilité primordiale de l’État concerné en matière de protection et d’aide aux personnes déplacées, quelle que soit la raison de leur déplacement. Le projet félicite le Représentant du Secrétaire général pour son travail mais ne se prononce pas sur son mandat. Le projet insiste sur la nécessité d’une coopération interinstitutions sur cette thématique, surtout entre les responsables des droits de l’homme et celles qui s’occupent des aspects humanitaires des déplacés. Le représentant a remercié les délégations pour l’esprit amical et constructif qui a présidé aux négociations et a indiqué que la semaine prochaine un texte révisé sera présenté. Il a exprimé le souhait que le projet puisse être adopté sans vote.
Présenté par le Portugal au nom de l’Union européenne, le projet de résolution (A/C.3/62/L.42) sur l’Élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction condamne toute forme d’intolérance et tend à promouvoir la Déclaration de 1981 sur l’élimination de toutes formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction. Le projet demande aux États de prendre des mesures pour assurer que la liberté de religion ou de conviction de tous les individus soit assurée. Il condamne les violations des lieux où doit être protégé le droit à exercer sa religion ou sa conviction. Nous estimons que l’engagement et le dialogue à tous les niveaux de la société sont essentiels pour prévenir l’intolérance et la discrimination, a déclaré la représentante. En vue de favoriser une approche consensuelle de ce projet, nous avons calqué le texte de cette année sur celui de l’année dernière, a expliqué la représentante. Le texte a été adapté en fonction des recommandations du Rapporteur spécial sur la liberté de religion et de conviction et concerne autant les croyants que les non croyants. L’Union européenne tient à appuyer le travail du Rapporteur spécial et s’inquiète de sa situation actuelle au Pakistan. La représentante a souhaité que l’adoption puisse se faire par consensus.
Présentant le projet de résolution (A/C.3/62/L.44) sur Le centre sous-régional pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale, le représentant de la République démocratique du Congo a expliqué que le Centre cherche à œuvrer à l’avènement de la démocratie dans la sous-région. Confrontée à de multiples défis, dont la résolution de conflit ou la consolidation de la paix, la sous-région considère le Centre comme une institution de premier plan. Ce projet de résolution permettra de recentrer les objectifs du centre qui agit pour la compréhension mutuelle, la tolérance et la paix en Afrique centrale, a indiqué le représentant. Le texte largement inspiré de celui de l’an dernier, introduit de nouveaux paragraphes. Il présente la nouvelle stratégie qui vise à renforcer davantage les activités, et sur la nécessité de la pleine application de la résolution 61/158 adoptée l’année dernière sur le même point. Cette résolution est importante pour nous et nous souhaitons pouvoir l’évaluer l’année prochaine, a déclaré le représentant. Le paragraphe 5 demande que des ressources supplémentaires provenant du Haut Commissariat aux droits de l’homme soit allouées au Centre sous-régional, a-t-il expliqué. Un consensus sur ce projet enverrait un signal fort sur l’instauration d’un état de droit durable dans les pays de la sous-région de l’Afrique centrale.
Convention relative aux droits des personnes handicapées
Présentant le projet de résolution relatif à la Convention relative aux Droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif (A/C.3/62/L.36), le représentant du Mexique a expliqué qu’il s’agissait d’une résolution purement procédurale. Ce texte accueille avec satisfaction le fait qu’en six mois seulement, près de deux tiers des membres des Nations Unies ont signé la Convention, ce qui constitue une première. Nous invitons les États à signer ou ratifier cet instrument en priorité afin qu’elle entre en vigueur le plus vite possible. Les auteurs du projet souhaitent que la résolution puisse être adoptée par consensus.
Adoption d’un projet de résolution
Promotion de la femme
Aux termes du projet de résolution relatif à l’Amélioration de la condition de la femme en milieu rural (A/C.3/62/L.19/Rev.1), adopté sans vote tel qu’amendé oralement, l’Assemblée générale, consciente du rôle et de l’apport décisifs des femmes rurales autochtones, notamment dans la promotion du développement agricole et rural, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté en milieu rural, elle réaffirmerait que l’élimination de la pauvreté constitue le plus grand défi auquel est confronté le monde d’aujourd’hui et un préalable indispensable au développement durable, en particulier des pays en développement tout en étant consciente que la grande majorité des pauvres du monde se trouve dans les zones rurales des pays en développement. L’Assemblée générale se déclarerait consciente des contributions que les femmes rurales âgées apportent à la famille et à la collectivité, en particulier lorsqu’elles restent sur place alors que les adultes ont émigré ou en raison d’autres facteurs socioéconomiques, pour s’occuper des enfants, du ménage et des champs.
Elle inviterait instamment les États Membres à créer un environnement propice à l’amélioration de la situation des femmes rurales et veiller à ce que leurs besoins, leurs priorités et leurs apports soient systématiquement pris en considération, notamment par une coopération accrue et un souci actif de l’égalité des sexes, et faire en sorte qu’elles participent pleinement à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des politiques et programmes macroéconomiques et des stratégies d’élimination de la pauvreté, y compris, le cas échéant, les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté reposant sur les objectifs de développement convenus au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Elle les inviterait à œuvrer en faveur de l’autonomisation politique et socioéconomique des femmes rurales et les aider à avoir pleinement part, sur un pied d’égalité, aux décisions à tous les niveaux, notamment par des mesures préférentielles, le cas échéant, et le soutien des associations féminines, des syndicats ou autres organisations et groupements de la société civile qui défendent les droits de la femme rurale.
L’Assemblée générale inviterait aussi à faire en sorte que les points de vue des femmes rurales soient pris en considération dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et activités liées aux situations d’urgence, y compris les catastrophes naturelles, l’aide humanitaire, la consolidation de la paix et la reconstruction après les conflits, et qu’elles y participent, et prendre des mesures pour éliminer toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des femmes dans ce domaine.
L’Assemblée générale inviterait également à intégrer de nouvelles possibilités d’emploi pour les femmes rurales dans toutes les stratégies de développement et d’élimination de la pauvreté, aux échelons international et national, notamment en leur offrant davantage de débouchés dans d’autres secteurs que l’agriculture, en améliorant les conditions de travail et ouvrir davantage l’accès aux moyens de production.
Elle déciderait que la Journée internationale des femmes rurales sera officiellement proclamée et célébrée le 15 octobre de chaque année.
Déclaration
La représentante de la Mongolie a exprimé sa profonde gratitude à tous les coauteurs pour leur appui dans la réalisation de leur objectif commun visant à améliorer la situation des femmes en milieu rural. Elle a indiqué que ce projet est un texte agréé qui résulte de consultations officieuses intenses et efficaces tenues au cours des deux dernières semaines. Elle a expliqué que les paragraphes qui avaient été ajoutés l’ont été pour mieux refléter l’attention particulière qui doit être accordée à l’élimination de la pauvreté, la reconnaissance du rôle des femmes rurales âgées et à l’importance de l’accès des femmes rurales aux soins de santé, y compris de santé génésique. La Mongolie a enfin émis le vœu que le projet de résolution recueille, comme par le passé, le large assentiment de la Commission et qu’il soit adopté par consensus.
Explications de position
La représentante des États-Unis a indiqué que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing exprimaient d’importants objectifs politiques que les États-Unis approuvent. Elle a toutefois expliqué que pour son pays, ces documents ne constituaient pas un cadre politique créant de nouveaux droits ou d’obligations juridiquement contraignantes pour les États en vertu du droit international. En conséquence, ils ne peuvent pas être interprétés comme constituant un appui, une reconnaissance ou une promotion de l’avortement. Elle a toutefois indiqué que les États-Unis appuyaient le traitement des femmes souffrant de blessures ou de maladies des suites d’un avortement illégal, y compris par exemple les soins post-avortement, et ne considèrent pas que de tels traitements constituent des services liés à l’avortement. Enfin, s’agissant du consensus international sur l’expression « santé sexuelle et reproductive», elle a insisté sur le fait que cette expression n’englobe pas l’avortement ou l’appui à celui-ci ou le recours à des éléments facilitant l’avortement.
Le représentant de la Colombie est revenu sur l’alinéa mentionnant l’attention à accorder à l’amélioration de la situation des femmes rurales autochtones dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le représentant de la Colombie a indiqué que cette Déclaration ne se référant pas spécifiquement aux femmes rurales, la Colombie interprète cet alinéa comme se référant à l’amélioration de la situation des femmes en général.
Droit des peuples à l’autodétermination
Suite du débat général
M. RANA SALAYEVA (Azerbaïdjan) a rappelé que la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux de 1960, la Déclaration relative aux principes du droit international de 1971 et les Déclaration et Programme d'action de Vienne de 1993 stipulent que le droit à l’autodétermination ne doit pas être interprété comme permettant ou encourageant des actes portant atteinte à l’intégrité territoriale d’un État. Il a toutefois relevé l’existence d’un conflit entre le principe de l’intégrité territoriale d’un État et le droit d’un peuple à l’autodétermination dans les situations où l’on essaye de protéger les droits des minorités nationales en appliquant le principe de l’autodétermination. Le représentant a indiqué qu’il était convaincu que les droits des minorités nationales pouvaient être protégés en appliquant, avec l’accord de l’ensemble de la population nationale, différentes facettes du droit à l’autodétermination comme, par exemple l’autonomie ou l’autogouvernance. Ceci ne contredit pas le principe de la souveraineté ou de l’intégrité territoriale, a-t-il soutenu. Le droit à l’autodétermination ne constitue pas un droit à la sécession unilatérale, a-t-il conclu, notant que l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones démontre l’inviolabilité du principe de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État.
M. WAEL ATTIYA (Égypte) a regretté que l’action internationale des Nations Unies n’ait malheureusement pas réussi à garantir la pleine application de la Déclaration des Droits de l’homme, 60 ans après son adoption. Il a déclaré que le droit à l’autodétermination ne constituait en aucun cas un don que les pays développés auraient fait à des pays sous occupation. Au contraire, a-t-il estimé, il s’agit d’un encouragement à la résistance face à l’occupation. Ce droit n’est pas moins sacré que le droit à la défense, surtout lorsque ceux qui s’imposent illégalement sur le terrain, s’appuient sur leur force économique ou militaire. La situation des Territoires palestiniens occupés en est un bon exemple, a déclaré le représentant. Israël continue d’empêcher les Palestiniens d’exercer leur droit inaliénable à l’autodétermination tout en faisant étalage de sa démocratie factice, fondée sur l’occupation de terres qui ne lui appartiennent pas.
Le rapport du Groupe de travail sur les mercenaires n’a fait qu’accroître notre inquiétude quant au rôle joué par les compagnies étrangères privées de sécurité, a déclaré le représentant. L’Égypte soutient les recommandations du rapport du Groupe de travail sur la nécessité pour les États de reprendre le contrôle des activités de ces sociétés qui se doivent de rendre des comptes et d’agir en toute transparence. La délégation égyptienne a également insisté sur l’importance de venir en aide aux États sortant de conflits pour qu’ils développent leur secteur de sécurité sur la base du principe de l’appropriation nationale. Nous attendons les recommandations du Secrétaire général l’année prochaine sur les moyens d’enquêter sur les agissements d’Israël qui entrave les droits des Palestiniens.
Les violations flagrantes et répétées des droits de l’homme par les autorités d’Israël ont contribué à faire baisser les taux d’emplois et à accroître la pauvreté à des niveaux sans précédents dans la Bande de Gaza et à Jérusalem-Est, a expliqué le représentant. L’ONU, au sein du Quatuor, devrait davantage insister sur la nécessité de parvenir à une paix négociée afin d’assurer le retrait de tous les Territoires arabes occupés depuis 1967 et aboutir à un État palestinien. Une écrasante majorité des États Membres des Nations Unies est en faveur de l’autodétermination pour les peuples sous occupation comme l’a prouvé une récente résolution adoptée par la Quatrième Commission, a encore ajouté le représentant.
M. HAMID NIKOOHRAFTAMIZ (République islamique d’Iran) s’est félicité de la convocation de la première Conférence d’examen de Durban. Ce processus est tout à fait opportun au vu de la montée sans précédent du racisme et de l’émergence de tendances racistes dans plusieurs parties du monde, dont certains aspects sont très alarmants. Parmi ces tendances, l’augmentation alarmante des actes de violence raciste, ainsi que la divulgation de théories, de pensées et de littératures xénophobes dans certaines parties du monde, en particulier dans les pays occidentaux. Il a déploré le fait que, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’intolérance religieuse se déguisait en liberté d’expression. Il a insisté sur l’importance de la liberté d’expression et a estimé, cependant, que cet exercice ne devrait pas porter atteinte aux droits d’autrui, en particulier ceux des minorités musulmanes dans les pays occidentaux. La pratique constante de la discrimination favorise l’intolérance et sème l’islamophobie. Cette pratique continue encourage une culture de l’intolérance et un terrain fertile pour la xénophobie.
Plus inquiétant encore, la culture d’islamophobie est en train de se muer en idéologies politiques. De ce fait, la communauté internationale devrait lutter en priorité contre la terreur, celle-ci étant une manifestation flagrante du racisme. Il faudrait surtout que l’insulte croissante qui est faite aux religions et au caractère sacré de celles-ci, soit criminalisée au niveau international. Il s’agit également de veiller à ce que l’établissement d’un lien entre la lutte contre le terrorisme et la religion des individus soit considéré somme une manifestation claire de racisme. Le représentant a fait référence à la situation des droits de l’homme du peuple palestinien et a demandé à la communauté internationale de réclamer le respect des droits de l’homme du peuple palestinien, et à Israël de mettre fin aux graves atteintes aux droits de l’homme et à l’occupation.
M. AMMAR HIJAZI (Palestine) a expliqué que le racisme à l’encontre du peuple palestinien datait d’il y a près d’un siècle. Plus de 800 000 Palestiniens ont été expulsés de leur terre en 1948, les réfugiés palestiniens se comptant aujourd’hui par millions, a rappelé le représentant. Les Palestiniens, malgré l’affirmation d’un droit au retour, ont continué d’être expulsés par la force, étant prétendument une race qui pourrait léser un autre État. Les lois israéliennes sont basées sur une mentalité discriminatoire sur la base de la religion et la race qui octroient la citoyenneté à toute personne de confession juive. L’occupation s’est transformée en un système d’apartheid et de colonisation raciste, ce qui contrevient à tous les textes internationaux, a dénoncé le représentant.
Près de trois millions de Palestiniens sur la rive occidentale se voient niés le droit de se déplacer librement, car ils sont parqués dans des camps. Dans le même temps, plusieurs centaines de milliers de colons se voient dotés d’un réseau de routes sophistiqué qui empêche les Palestiniens de se déplacer sur leur terre, à moins d’avoir un permis. Malgré l’arrêt de la Cour internationale de Justice de 2004 demandant le démantèlement du mur, Israël n’a rien fait et ce mur rend impossible la création d’un État palestinien indépendant. Le représentant a encore cité le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme qui expliquait qu’il y avait trois régimes hostiles aux droits de l’homme. Il s’agit du colonialisme, de l’apartheid et de l’occupation étrangère.
M. ELAZAR SAAR (Israël) a indiqué que les atrocités nazies de l’Holocauste ont bien montré le pouvoir épouvantable et obscur de la haine humaine. L’une des visions majeures ayant conduit à la création de cette Organisation était justement la prévention des préjugés et de la discrimination, et l’égalité entre tous. La Déclaration universelle des droits de l’homme, dont on célèbrera le soixantième anniversaire l’an prochain, prône ce principe d’un monde exempt de discrimination raciale. Le travail éducatif entrepris par les États Membres a été enraciné dans le postulat qu’aucune race n’est supérieure ou inférieure, et que le droit de la libre pensée de religions doit s’appliquer à tous. Depuis 1979, Israël a été signataire de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, et s’est engagé à appliquer les dispositions de la Convention pour garantir l’égalité de chaque individu sans préjugé de race, de sexe, d’appartenance ethnique et de religion.
Le représentant a attiré l’attention sur les actes d’antisémitisme commis à l’échelle mondiale. En décembre 2006, 590 cas de violence délibérée et de vandalisme contre les Juifs ont été enregistrés à l’échelle mondiale, ce qui représente 31% par rapport à l’an dernier. Cette vague antisémite s’est produite en Europe et au Moyen-Orient. En décembre 2006 également, l’Iran a conduit une conférence d’experts pseudo-érudits révisionnistes de l’Holocauste. La conférence a été organisée par le Ministère des affaires étrangères à la demande du Président, dont les positions sur l’Holocauste sont bien connues. La communauté internationale devrait résolument condamner ce précédent dangereux. Elle a rappelé que le 26 janvier 2007, cette même Assemblée a adopté par consensus la résolution 61/255 contre le déni de l’Holocauste qui envoie un message clair aux révisionnistes, affirmant que la haine et le racisme sont inacceptables et appuyant des activités éducatives au niveau mondial pour tirer les leçons du passé.
Israël attend avec intérêt la Conférence d’examen de Durban et souligne que les Nations Unies doivent s’élever contre toute tentative de détournement de cet événement par des groupes ou des pays à des fins politiques.
M. FADI QWAYDER (Jordanie) s’est dit préoccupé par la montée du racisme et de la xénophobie. Il a dénoncé la diffamation des religions et les tentatives visant à établir un lien entre l’islam et le terrorisme. Signataire depuis 1974 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de racisme, la Jordanie affirme la nécessité pour tous les États de respecter ses dispositions. Le représentant a rejeté la diffamation des religions et l’utilisation politique du « prétexte terroriste » pour s’en prendre à l’islam qui est une religion de tolérance. Il a évoqué la lettre d’Amman de 2004, qui explique les préceptes de l’islam et l’éloigne totalement de tout acte ou idéologie incitant au terrorisme, à la discrimination raciale et à l’intolérance. La lettre d’Amman appelle au dialogue et à la coexistence pacifique entre toutes les religions afin de divulguer une culture de la paix et du respect de l’autre. La Jordanie, a-t-il rappelé, est signataire de 17 conventions internationales relatives aux droits de l’homme et à la lutte contre le racisme, y compris la convention internationale de lutte contre le racisme dans le sport. En dépit des progrès, il est encore indispensable de mettre pleinement en application les engagements et décisions de Durban. Le représentant s’est enfin félicité des résultats et décisions de la session préparatoire de la Conférence d’examen de Durban en 2009.
M. ARUNA KUMAR VUNDAVALLI (Inde) a dit attendre un dialogue positif lors du processus préparatoire de la Conférence d’examen de Durban en 2009. Le représentant a également exprimé son soutien au peuple Palestinien, se disant convaincu que la feuille de route du Conseil de sécurité était toujours un cadre valable pour un règlement du conflit. Le représentant s’est élevé contre les tentatives incessantes auxquelles ont recours certains pour réinventer la Charte des Nations Unies à des fins politiques. Pour le représentant, la notion du droit des peuples à l’autodétermination doit s’appliquer aux colonies non autonomes et aux territoires sous tutelle. Le droit à l’autodétermination ne doit pas devenir un instrument subversif qui éroderait la cohésion politique ou l’intégrité territoriale des États Membres souverains des Nations Unies. Le représentant a exprimé le regret de sa délégation devant les déclarations du Pakistan sur l’État indien du Jammu Cachemire. Il a rappelé que cet État avait exercé son droit à l’autodétermination au moment de l’indépendance de l’Inde et qu’il avait depuis, toujours participé à des élections libres. Le Pakistan prétend être un peuple qui respecte les droits de l’homme alors qu’il n’écoute même pas son propre peuple, a déclaré le représentant indien.
Mme WARIF HALABI (République arabe syrienne) a partagé les préoccupations du Rapporteur spécial, M. Doudou Diène, sur la montée du racisme et sur les nouvelles formes de discrimination raciale et de xénophobie ainsi que sur la recrudescence de l’intolérance dans le monde. Elle a déploré le fait que les objectifs de la Troisième Décennie de lutte contre le racisme n’aient pas été atteints. Elle a invité à redoubler d’efforts en vue de la mise en œuvre des recommandations de la Conférence de Durban contre le racisme. La représentante a constaté que la situation dans la région du Moyen-Orient ne faisait que se détériorer, notamment avec les assassinats ciblés et les exactions quotidiennes à l’encontre du peuple palestinien dans le but de l’exterminer, de le déplacer et d’anéantir sa juste cause et son droit à l’autodétermination. Selon la déléguée syrienne, le droit à l’autodétermination est inscrit dans de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale, en sus des deux conventions sur les droits civiles et politiques et sur les droits économiques, sociaux et culturels. Il est désolant de constater, a-t-elle ajouté, que les Nations Unies soutiennent le droit à l’autodétermination des petits États et territoires, dont la population ne dépasse pas quelques milliers d’habitants, et que de l’autre côté, elle ferme les yeux sur la responsabilité d’Israël qui prive des millions de Palestiniens de la jouissance de leur droit à l’autodétermination. Cette autodétermination est une dette de la communauté internationale à l’égard de ce peuple et un devoir politique dont il faudrait s’acquitter d’urgence, a-t-elle affirmé
M. MICHAEL SCHULTZ, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a expliqué qu’il était impatient de passer des questions de procédure à un débat de fond concernant la préparation de la Conférence de Durban de 2009. Il a précisé qu’en 2003, la fédération avait créé un groupe d’action sur la diversité composé de personnalités de tous les niveaux. Les volontaires jeunes ont prouvé leur volonté de travailler contre la discrimination, notamment lors de la journée contre le racisme, le 21 mars. Leur intention est, par des actions concrètes, de contribuer à modifier des attitudes et des perceptions. Ce travail se fait en incluant des groupes marginalisés, comme les pygmées en République démocratique du Congo par exemple, qui, en passant du statut de victimes à celui d’acteurs, nous aident énormément.
La Fédération s’efforce de relever de nouveaux défis dans le cadre du Programme de Durban, a également expliqué le représentant, en évoquant la trentième Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dont le slogan sera « Unis pour l’humanité ». Un projet de Déclaration déjà présenté en septembre, portera sur les conséquences humanitaires du racisme et de la xénophobie. Nous demandons une réaction ferme des États et de la société civile contre ces fléaux, a expliqué le représentant. La lutte contre la discrimination doit porter sur tous les fronts, a-t-il ajouté, qu’il s’agisse des patients atteints du VIH/sida ou des handicapés.
Droits de réponse
La représentante de l’Algérie a exercé son droit de réponse en réaction au droit de réponse du Maroc exercé hier mercredi. Le Sahara occidental, faut-il le rappeler à nos frères marocains, est un territoire non autonome dont la marocanité a été rejetée par la Cour internationale de Justice en 1975, a-t-elle dit. L’Algérie, contrairement à ce que pense le Maroc, est hautement qualifiée pour être exigeante en matière de droit des peuples à l’autodétermination car elle a mené une guerre de libération nationale couronnée par un référendum d’autodétermination. Concernant le reproche adressé par le Maroc à l’Algérie sur le parallèle établi entre le peuple palestinien et celui du Sahara occidental, la représentante a expliqué que sa délégation n’avait pas voulu établir un parallèle, mais que tout bien réfléchi, le parallèle était possible. Il s’agit de deux peuples spoliés de leur terre, deux peuples auxquels on propose des bantoustans comme patrie de substitution, deux peuples résistants à travers une intifada populaire pour reconquérir leur droit à l’autodétermination.
Le Maroc a traité l’Algérie de pays cynique, a poursuivi la représentante, mais c’est la mythomanie malicieuse dont fait preuve le Maroc qui lui fait imputer la paternité de l’idée du partage du Sahara occidental à l’Algérie. Le Maroc a partagé avec la Mauritanie le territoire du Sahara occidental en 1975 et s’est empressé d’envahir et d’annexer la partie du territoire que la Mauritanie avait rétrocédé au Front Polisario, a expliqué la représentante. La représentante a encore ajouté en réponse aux attaques du Maroc, que son pays n’avait pas honte du passé mais qu’elle comprenait que le Maroc, qui a renié ses engagements, préférait faire table rase des années d’efforts de la communauté internationale qui a multiplié les initiatives pour trouver une solution juste et durable à la question du Sahara occidental. Notre délégation a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé spécial pour faire réussir les négociations et promouvoir une solution au conflit du Sahara occidental qui soit en totale conformité avec la légalité internationale.
Le représentant du Koweït, exerçant son droit de réponse suite à la déclaration d’Israël, a estimé regrettable qu’Israël profère des ignominies contre son pays. Il a évoqué la mention faite au Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 sur le site internet de la délégation israélienne, M. John Dugard, tout en signalant que son titre avait été escamoté pour n’être plus que « Rapporteur spécial ». Il a indiqué que si Israël ne retirait pas ses forces de Jérusalem–Est, elle pourra compter sur le Koweït et le reste du monde pour l’amener à le faire.
L’Inde, répondant aux observations du Pakistan, a indiqué que les deux pays discutaient dans le cadre d’un dialogue constructif et composite. Ce dialogue a fortement amélioré les relations. Le Jammu Cachemire fait partie intégrante de l’Inde, qui ne peut accepter que des actes de terrorisme soient préparés de l’autre côté de ses frontières. Le représentant a ajouté que les deux pays avançaient dans les discussions visant à la normalisation des relations bilatérales entre l’Inde et le Pakistan tout en insistant sur la nécessité de prévenir toute ingérence extérieure lors de ce processus. Il a dit ne pas partager le sentiment du Pakistan selon lequel le comportement de l’Inde alimenterait un climat de tension qui n’est pas propice à des négociations.
La représentante du Pakistan a rejeté la déclaration du représentant de l’Inde. Le Cachemire est un territoire en conflit qui ne fait pas partie intégrante de l’État de l’Inde. Elle a cité plusieurs résolutions du Conseil de sécurité touchant à ce problème, à savoir les résolutions du 21 avril 1948, du 13 août 1948 et du 5 janvier 1949. Personne ne peut donner des leçons en matière de droits de l’homme à mon pays et surtout pas l’Inde qui occupe illégalement le Jammu-et-Cachemire, a déclaré la représentante, faisant allusion à la concentration massive de forces de sécurité, aux viols érigés en politique étatique pour réprimer la lutte autochtone pour l’émancipation du peuple du Jammu-et-Cachemire.
Le représentant du Maroc a déclaré que son pays n’avait peur de personne, convaincu que sa cause était juste. L’Algérie vient de faire la démonstration éclatante de son intransigeance. Il a rappelé que la question du Sahara occidental était entre les mains du Conseil de sécurité et a appelé ses « frères algériens » à résoudre leurs contradictions internes. Comment l’Algérie peut-elle être observatrice lors des négociations en cours et vouloir imposer dans le même temps son point de vue? s’est demandé le représentant. Il a souhaité que par honnêteté intellectuelle, certaines normes minimales en matière de respect des droits de l’homme soient respectées. Il a dit douter des capacités de l’Algérie en la matière. Il a ainsi fait allusion aux conditions lamentables dans lesquelles vivent selon lui les réfugiés du camp de Tindouf, dont il aurait aimé entendre parler de la part de la délégation algérienne. Le Maroc n’a pas de problème avec l’Algérie mais l’Algérie a un problème avec elle-même et il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire pour elle, a conclu le représentant.
L’Inde a déclaré que son pays et le Pakistan discutaient dans le cadre d’un dialogue constructif et composite. Ce dialogue a fortement amélioré les relations. Le Jammu-et-Cachemire fait partie intégrante de l’Inde, qui ne peut accepter que des actes de terrorisme soient préparés de l’autre côté de ses frontières. Il a ajouté que les deux pays avançaient dans les discussions visant à la normalisation entre l’Inde et le Pakistan mais a estimé que les relations bilatérales doivent rester sur le plan bilatéral, sans recourir à une instance internationale. Il ne partage pas le sentiment du Pakistan selon lequel le comportement de l’Inde alimente un climat de tension qui n’est pas propice à des négociations.
Le représentant du Pakistan, exerçant son droit de réponse une seconde fois, a indiqué que son pays s’était engagé à éliminer le terrorisme sous toutes ses formes. La lutte légitime pour l’autodétermination ne s’apparente en rien au terrorisme, a déclaré la représentante, qui a dit appuyer la lutte du peuple kashmiri pour son droit à l’autodétermination.
Questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires
Rapport du Haut Commissaire des Nations Unies pou les réfugiés (A/62/12 et Add. 1)
Le rapport rend compte des activités menées par le HCR entre janvier 2006 et la mi-2007 en réponse aux besoins de 32,9 millions de personnes relevant de sa compétence. Il décrit les principaux défis et les faits nouveaux en matière de protection, d’assistance et de recherche de solutions durables pour les réfugiés, les personnes déplacées dans leur propre pays, les apatrides et d’autres personnes relevant de la compétence du HCR. Le rapport passe en outre en revue les partenariats et la coordination avec différents organismes appartenant au système des Nations Unies ou extérieurs à ce système, notamment la participation du Haut Commissariat à l’approche institutionnelle modulaire de la gestion des déplacements de population et les contributions au débat en cours sur les migrations clandestines et composites.
Des renseignements à jour sont fournis sur l’exécution des mesures de réforme de structure et de gestion prises par l’organisation et sur les questions courantes touchant à la gestion et à l’inspection. On trouvera des renseignements plus détaillés sur les opérations aux niveaux régional et national et sur les priorités à l’échelle mondiale dans le rapport global 2006 et l’appel global 2007, ainsi que dans les différents rapports d’activité soumis au Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire et à son Comité permanent. Tous ces rapports peuvent être consultés sur le site Web du HCR (www.unhcr.org). L’additif 1 au rapport comporte les observations écrites de la Suisse.
Rapport du Secrétaire général sur l’Assistance aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés en Afrique (A/62/316)
Le rapport du Secrétaire général, qui couvre l’année 2006 et le premier semestre 2007, consiste en une mise à jour des informations contenues dans celui soumis à l’Assemblée générale à sa soixante et unième session (A/61/301). Il fait le point sur les faits nouveaux intervenus sur le continent et fournit des informations sur certains domaines de la coopération interorganisations.
Avec 2,4 millions de réfugiés, l’Afrique compte pour un quart de la population mondiale de réfugiés, et trois des cinq pays d’où est issu le plus grand nombre de réfugiés sont des pays africains, informe le Secrétaire général. Avec près de la moitié des 24,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays que compte le monde, l’Afrique reste le continent le plus affecté par les déplacements internes engendrés par des conflits. À titre d’exemple, le rapport indique que le Soudan, à lui seul, compte plus de 5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leurs frontières, l’Ouganda entre 1,2 et 1,7 million, et, en République démocratique du Congo, il y a environ 1,1 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays.
Dans la plupart des opérations menées en Afrique, la situation humanitaire a continué de poser de nombreux problèmes, souligne le Secrétaire général. Des crises nouvelles, et la reprise ou l’intensification d’autres conflits, en particulier en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en Somalie, dans la région du Darfour au Soudan et au Tchad, ont obligé des dizaines de milliers de personnes à fuir leur région ou leur pays. D’autre part, l’aboutissement de plusieurs processus de paix a permis de préparer le retour d’environ 2,1 millions de déplacés, les retours de réfugiés augmentant de 11% par rapport à 2005.
Entre janvier 2006 et juillet 2007, près de 7 milliards de dollars ont été versés pour les activités humanitaires présentées au cours de 15 appels globaux, 3 appels éclairs (Guinée-Bissau, Kenya et Somalie) et 4 autres types d’appel, précise le Secrétaire général. Le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires a été créé en mars 2006. Selon le rapport, ce fonds a largement contribué à améliorer la prévisibilité des contributions destinées aux situations d’urgence en Afrique, qui représentent 73% (327 millions de dollars) du total général des versements effectués, soit 445 millions.
La dégradation des conditions de sécurité posent encore de sérieux défis dans certaines parties de l’Afrique, restreignant l’accès des secours humanitaires et gênant la fourniture de l’aide et de la protection indispensable. Le rapport met l’accent sur le fait qu’il n’existe aucune solution humanitaire aux problèmes politiques, ces derniers exigeants des peuples africains, des organisations régionales et sous-régionales et de la communauté internationale tout entière d’inlassables efforts pour prévenir et régler les conflits et pour consolider la paix.
Ces pesanteurs, auxquelles s’ajoutent les menaces répétées contre le personnel humanitaire et les incidents auxquels celui-ci fait face, requièrent une action résolue de tous les intéressés pour assurer un accès sans entrave aux personnes déplacées, estime le Secrétaire général. Le rapatriement librement consenti ne saurait être durable sans un relèvement assuré, des programmes axés sur le développement, une action politique résolue et un appui financier susceptible d’enrayer les causes profondes et les conséquences des déplacements, indique le Secrétaire général qui recommande d’établir un partenariat entre la communauté internationale et les gouvernements intéressés pour protéger efficacement les personnes déplacées.
Déclaration liminaire du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés suivie d’une séance de questions
M. ANTONIO GUTERRES, Haut Commissaire des Nations Unies pour les r éfugiés (HCR), a affirmé d’emblée que le siècle actuel était celui des personnes en mouvement. Fuyant l’oppression ou à la recherche d’opportunités, chassées par l’homme ou la nature, chaque jour, de plus en plus de personnes abandonnent leurs foyers. Dans ce contexte, la pauvreté est la principale force motrice, avec des milliers de migrants pauvres qui ont recours à des routes chaque fois plus illégales et désespérées dans les dédales de l’économie mondiale. À cela s’ajoutent les catastrophes naturelles qui se produisent avec une fréquence et une magnitude accrues.
Le HCR a pour mandat précis de s’occuper des réfugiés mais pour bien s’en acquitter, il faudrait comprendre ces phénomènes et la nature complexe des flux de population actuels. Dans la Méditerranée, le Golfe d’Aden et les Caraïbes, le long des frontières nord-sud et de plus en plus le long d’un corridor sud-sud, se trouvent des individus ayant besoin d’être protéger. La capacité de les détecter, de leur assurer l’accès aux procédures d’asile, et une évaluation juste de leurs revendications, constituent un élément clef de notre mission. Il a ajouté que la complexité du déplacement actuel va au-delà de l’axe asile/migration. De plus en plus de personnes sont forcées de fuir la pauvreté extrême, la dégradation de l’environnement, les changements climatiques, le conflit et la persécution.
Le Haut Commissaire a tiré un bilan globalement positif des activités du HCR dont l’action avec les réfugiés n’a pas eu de retombées lui étant préjudiciables. Depuis quelques mois, le Népal a procédé à un exercice de régularisation massif et a donné des certificats de nationalité à plus de 2,6 millions de personnes. Après près de quarante ans, au Bangladesh, des dizaines de milliers d’Urdus, les Biharis, vont bientôt être confirmés comme citoyens à part entière. Les deux gouvernements de ces deux pays doivent être salués pour ces mesures qui démontrent que la volonté politique peut surmonter même les problèmes les plus épineux. L’an dernier, 734 000 réfugiés ont été rapatriés volontairement, dont la moitié grâce à l’assistance directe du HCR. Les chiffres des retours des personnes déplacées à l’intérieur de leurs frontières sont estimés à 1,9 million. En 2007, plus d’un demi-million de réfugiés est retourné avec notre aide, à savoir 360 000 Afghans, 58 000 Soudanais du Sud, 31 000 Burundais, 46 000 Congolais et bien d’autres encore. Il s’agit là de l’une des missions les plus nobles et les plus satisfaisantes que nous ayons accomplie, a-t-il ajouté.
Le Haut Commissaire a ensuite réitéré son inquiétude exprimée l’an dernier quant à la durabilité des retours, le lien entre l’aide humanitaire et le développement étant trop souvent théorique et les obstacles sur le chemin du retour étant trop réels. Au cours des dernières années, des attentes ont été suscitées chez des millions de personnes qui sont retournées chez elles. L’établissement de la Commission de consolidation de la paix et l’initiative « Unis dans l’action » sont des événements positifs. Prometteur également est le travail continu dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, la création du « Early Recover Cluster » qui fait un lien entre l’assistance et le relèvement, et la multiplication de missions intégrées de l’ONU, a-t-il estimé. Il a souligné que la protection était au centre du travail du HCR et que le défi majeur demeurait de pouvoir atteindre les personnes dans le besoin. Il a évoqué à cet égard le débat interne initié sur les stratégies et les normes de protection et a précisé que ce débat ne sera pas exclusivement interne. Il a encouragé les États et les ONG à y participer en vue d’élargir la réflexion et de recueillir des idées et des outils novateurs.
Le Haut Commissaire a également précisé qu’il fallait axer les solutions sur le retour, mais que celui-ci ne suffisait pas car certains réfugiés ne pouvaient ou ne voulaient pas retourner chez eux. Cette année a vu d’importants progrès dans l’intégration locale grâce à l’action entreprise par les gouvernements du Mozambique, de la Namibie et de la Zambie en faveur des réfugiés qui se trouvaient encore sur leur territoire. Il a également cité les initiatives prises par le Gouvernement de la République-Unie de Tanzanie en faveur des Burundais se trouvant dans le pays. En Amérique latine, nous mettons en place des politiques de microcrédit, de formation professionnelle et de logement dans le cadre du Plan d’action de Mexico. En Afrique de l’Ouest, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDAO) et le HCR ont signé un accord pour les groupes résiduels de réfugiés libériens et sierra-Léonais.
Le Haut Commissaire a ajouté que l’une des principales priorités de la Division des services de protection internationale du HCR a consisté dans le renforcement de la capacité de réinstallation des réfugiés. La nécessité de compter sur un pays tiers pour la réinstallation s’accroît avec la présence de populations réfugiées et, en particulier, s’il s’agit de situations de longue date comme celle des Bhoutanais au Népal, des Érythréens dans l’Est du Soudan et des réfugiés du Myanmar en Thaïlande. En 2006, le HCR a soumis 54 000 demandes de réinstallation pour 70 nationalités dans 26 pays de réinstallation. Jusqu’à juin de l’année en cours, nous en avions d’ores et déjà fait plus de 43 000 demandes, a précisé M. Guterres, avant d’ajouter qu’actuellement la plus grande opération de réinstallation concerne les iraquiens pour qui le HCR a rapidement mis en place les outils permettant d’identifier et de soumettre un grand nombre de cas vulnérables.
M. Guterres a fortement plaidé en faveur d’une profonde réforme structurelle et gestionnaire pour consolider le HCR et lui permettre de générer davantage de ressources directes aux personnes qu’il assiste. La réforme est d’ores et déjà en place et donne ses premiers fruits. Pour la première fois en dix ans en effet, en 2007, on a noté une baisse des dépenses de personnel. Pendant les huit premiers mois de cette année, les opérations couvertes par le budget annuel ont montré que le budget alloué aux opérations dépassait de 36 millions de dollars le budget alloué au personnel. Pour la même période en 2006, les dépenses occasionnées pour le personnel dépassaient alors de 17 millions celles encourues pour les opérations de terrain. Au début de 2006, il y avait 1 047 fonctionnaires au Siège et ce chiffre s’élève à 911 maintenant. Avec l’argent non dépensé au titre des dépenses pour le personnel, 15 millions de dollars ont été alloués à des activités répondant aux besoins en matière de malnutrition, paludisme, santé reproductive et génésique et à la lutte contre la violence fondée sur le sexe.
Le Haut Commissaire a aussi décrit différentes mesures administratives, comme l’externalisation de certaines fonctions à Budapest en Hongrie, réduisant de la sorte 129 postes au Siège à Genève. Après l’investissement initial, ce transfert permettra d’économiser quelque 10 millions de dollars par an, a-t-il précisé. En Deuxième lieu, des mesures de décentralisation et de régionalisation ont été prises aux fin de renforcer les capacités sur le terrain pour la planification et la gestion des situations ainsi que pour les services d’appui dans des points proches des lieux de livraison. Enfin, le HCR a conduit un examen exhaustif de terrain qui déterminera quelles activités seraient les plus efficaces pour le HCR ou pour ses partenaires. Il a également parlé de l’amélioration de la gestion des ressources par le biais de la délégation de l’autorité et des responsabilités aux niveaux du terrain et de pays, ce qui favorisera une riposte rapide et concrète dans les situations de crise. Il a évoqué l’appui substantiel des bailleurs de fonds tout au long de 2007, qui permettra la fourniture d’une assistance et de services de soins et de protection d’un niveau sans précédent.
Le représentant du Soudan a exprimé sa reconnaissance au Haut Commissaire pour le travail et la collaboration entre son bureau et le Gouvernement soudanais. Une centaine d’enfants ont failli être enlevés par une association française appelée Children Rescue. Quel est votre commentaire à ce sujet et comment garantir la protection des enfants réfugiés, a demandé le représentant?
La représentante de l’Iraq a remercié le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés pour son rapport et pour ses efforts sans relâche tendant à l’assistance aux déplacés iraquiens à l’intérieur du pays et à l’étranger. La question des déplacés à l’intérieur de l’Iraq n’est pas un fait nouveau pour le pays puisqu’elle remonte à l’époque de l’ancien régime, durant lequel de nombreux iraquiens de tous bords ont dû s’exiler à l’étranger pour fuir les souffrances occasionnées par l’oppression, les conflits successifs et les sanctions économiques. Un nombre significatif de déplacés est retourné suite à la chute de l’ancien régime en 2003, avec la fin de la dictature. D’autre part, avec l’absence de sécurité et la violence dont de nombreux civils ont été victimes du fait des opérations terroristes et de celles des milices, et notamment des attaques terroristes contre des lieux sacrés à Samara en 2006, beaucoup de ressortissants iraquiens ont fui tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ainsi, de plus en plus de civils, universitaires, médecins, hommes de science, ingénieurs, fonctionnaires publics et hommes d’affaires ont été déplacés car le terrorisme ne fait pas de considération d’âge, de sexe, de profession, de religions, de groupes et ne se soucie pas de savoir si la personne est d’origine iraquienne ou non.
Le Gouvernement iraquien utilise tous les moyens et toutes les ressources en vue de trouver des solutions adéquates à la situation des déplacés à l’intérieur de leurs frontières et à l’étranger. Parmi les mesures prises, la création d’un Ministère chargé des questions des migrants et la mise en place de commissions spéciales visant à résoudre les problèmes des exilés du temps de l’ancien régime. Elle a noté, à cet égard, des signes de stabilité en matière de sécurité dans la capitale, Bagdad, et dans d’autres régions, ce qui facilitera le retour des déplacés. Elle a rendu hommage aux pays de la région qui ont accueilli les iraquiens réfugiés à l’étranger, tout en reconnaissant le fardeau supplémentaire que cela suppose sur le plan social et économique.
Elle a posé deux questions: l’une concernant le nombre réduit de fonctionnaires internationaux chargés de l’assistance à un grand nombre de réfugiés iraquiens et l’autre sur les mesures prises par le HCR en vue de faciliter le retour de ceux qui se trouvent à l’étranger.
La représentante de la Géorgie a exprimé la reconnaissance de sa délégation au Haut Commissaire. En Géorgie/Abkhazie, de nombreuses nationalités coexistent mais près de 5 000 géorgiens ont été expulsés et ceux qui sont partis dans des pays voisins n’ont pas demandé de statut. Le Haut Commissaire s’est impliqué pour rapatrier en toute sécurité les personnes réfugiées mais les séparatistes n’ayant pas voulu négocier, ces retours se trouvent dans l’impasse. Des enfants sont nés en exil depuis, a expliqué la représentante, évoquant également le génocide culturel toujours en cours. Nous prenons toutes les mesures pour faciliter le retour des réfugiés et un plan d’action complet sur les personnes déplacées, conforme aux normes des Nations Unies, a été lancé. La représentante a également souligné une nouvelle fois qu’une solution pacifique était l’unique but poursuivi par le Gouvernement géorgien.
Le représentant de la Palestine a remercié le Haut Commissaire pour son travail inlassable envers les réfugiés du monde entier. Il lui a demandé de quelle assistance les réfugiés palestiniens bénéficiaient? Quelle est leur situation actuelle en Iraq, pays qui a toujours été considéré comme un lieu d’accueil privilégié jusqu’à présent.
Le représentant de la Côte d’Ivoire a expliqué que la question des réfugiés, rapatriés et déplacés constituait toujours une priorité pour son Gouvernement. Il a également assuré le Haut Commissaire du plein soutien de sa délégation.
Le représentant de l’Égypte a salué les efforts du HCR, disant qu’il était essentiel d’assurer une bonne coordination entre le Haut Commissaire et les autres institutions qui œuvrent en faveur des personnes déplacées. Le représentant a toutefois regretté que le rapport ne donne pas le nombre exact de réfugiés ayant pu rentrer au cours de l’année écoulée.
Le représentant du Burundi a demandé plus de détails sur la politique de réunification familiale du HCR pour les familles établies dans deux ou trois pays différents situés dans la même région.
Le Haut Commissaire a déclaré en réponse au Soudan, que son adjoint avait eu hier une réunion fructueuse avec les autorités soudanaises, aboutissant à une déclaration conjointe sur les enfants enlevés. Ce texte condamne un incident regrettable et inacceptable. L’identification des enfants est en cours actuellement avec l’UNICEF pour leur permettre de rentrer dans leurs familles, au Tchad pour la grande majorité d’entre eux.
En réponse à l’Iraq, le Haut Commissaire a expliqué que son bureau était opposé au retour forcé des réfugiés. La préservation du droit d’asile est essentielle. Les familles les plus vulnérables ont été identifiées mais le processus vient de commencer et il est parfois difficile de retrouver certains réfugiés cachés dans des villes. Nous encourageons le Gouvernement iraquien à discuter avec les gouvernements où se sont réfugiés ceux qui ont besoin de rester en contact avec leur pays.
Le Haut Commissaire a remercié la représentante de la Géorgie car les stratégies citées sont essentielles. Le droit au retour ne signifie pas maintenir les gens dans de mauvaises conditions en attendant que ce droit puisse s’exercer. Seules des solutions politiques permettront de trouver des solutions humanitaires.
Le Haut Commissaire, en réponse à la Palestine, a expliqué que les Palestiniens avaient été maltraités dans le passé. Plus de 600 Palestiniens ont été tués par des actes de violence dans la région de Bagdad, ce qui nous préoccupe. Les autorités palestiniennes ont fait preuve d’une attitude très souple pour réinstaller les réfugiés, notamment au Soudan et dans d’autres pays encore, a déclaré le représentant.
Le Haut Commissaire a remercié l’attitude généreuse de la Côte d’Ivoire qui accepte des réfugiés venus de pays voisins. Nous sommes engagés avec le Gouvernement dans un programme de protection pour les personnes déplacées dans leur propre pays. En ce qui concerne les réfugiés et apatrides, nous agissons dans le cadre de notre mandat ou dans le cadre de l’effort conjoint de la communauté humanitaire. Le rôle des gouvernements est primordial, et dans la grande majorité des situations, nous coopérons très bien avec les pays concernés.
En réponse au Burundi, le Haut Commissaire a évoqué un système moderne développé pour reconnaître les membres de chaque famille dans les différents pays où se sont produits des mouvements massifs. Cela nous aide à la réunification familiale, critère majeur dans les processus de réinstallation.
Débat général
M. JOAO SALGUEIRO (Portugal), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays candidats et associés, a remercié le Haut Commissaire pour les réfugiés et son équipe pour leur travail d’autant plus essentiel que le nombre de réfugiés atteint presque le chiffre de 10 millions, tandis que le nombre de personnes déplacées est autour de 24 millions dans le monde. Le délégué s’est félicité du travail accompli par les délégations durant la Commission exécutive du HCR le mois dernier et a en particulier appuyé les conclusions sur les risques spécifiques encourus par les enfants. L’Union européenne soutient le projet de résolution sur le HCR dont elle espère qu’il sera adopté par consensus comme cela est la tradition.
Le représentant du Portugal a exprimé l’inquiétude de l’Union européenne quant à la situation vécue par les réfugiés iraquiens et aux attaques dont font l’objet les travailleurs humanitaires au Darfour et dans les régions voisines. Il a demandé au Soudan de garantir un environnement sûr pour toutes ces personnes. L’Union européenne est convaincue que la force hybride à venir au Darfour, telle que prévue par la résolution 1778 du Conseil de sécurité, contribuera à améliorer la situation.
D’autre part, l’Union européenne soutient vigoureusement le processus de réforme actuellement en cours à l’UNHCR. Il devrait permettre de renforcer sa capacité à répondre aux besoins des réfugiés en rationnalisant ses ressources humaines et financières. Le représentant a également indiqué que sa délégation se réjouissait de participer au dialogue sur les défis de la protection prévu au mois de décembre. Les migrations tant nord/nord que sud/sud risquent en effet fortement de créer des tensions régionales, d’où l’importance de traiter ces problèmes, a déclaré le représentant. Le représentant a déclaré que sa délégation approuvait les propositions du UNHCR en réponse au « document vert » relatif au futur système européen sur l’asile prévu d’ici 2010. Ce projet est né de l’idée de faire de l’UE une zone unique pour les réfugiés.
M. ILEKA ATOKI (République démocratique du Congo), s’est exprimé au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), et a déploré le fait que des millions de réfugiés vivent dans la violence alors que c’est cette violence qu’ils cherchent à fuir. Cela est valable pour les réfugiés comme pour les déplacés internes. Tous sont vulnérables et sont souvent éloignés de l’assistance humanitaire internationale. Un nombre de crises nouvelles continuent de produire des exodes. Les femmes et les enfants, affectés en majorité par les conflits, ont des besoins particuliers car ils sont soumis aussi à des violences particulières. La SADC demande la réunification des familles en priorité et demande des garanties additionnelles pour les enfants non accompagnés. La résolution 1612 du Conseil de Sécurité est primordiale pour signaler les graves violations des droits des enfants. La SADC, a ajouté le représentant, aimerait voir une action forte de la communauté internationale pour que cette résolution soit appliquée. Le Comité exécutif du HCR s’est prononcé sur les risques particuliers encourus par les femmes et les filles, ce que nous soutenons, a déclaré le représentant.
La SADC considère que la protection des réfugiés revient en priorité aux États, a expliqué le représentant. Mais il faut que tous recherchent des moyens novateurs pour en assurer un financement durable. Il est important que tous les États et organisations pertinentes coopèrent pour mobiliser des ressources pour les réfugiés et les déplacés, a estimé le représentant. En dépit de l’optimisme face à certains faits nouveaux positifs, notre sous-région demeure instable et inquiétante. Elle connaît en effet des flux accrus de migration économique, entraînant des contrôles accrus devant certaines frontières. Il convient de noter la volonté accrue des gouvernements à débattre d’option pour l’intégration locale à long terme des populations de réfugiés, a également signalé le représentant.
M. TETSUJI MIYAMOTO (Japon) a félicité le Haut Commissaire des Nations Unies pour le train de réforme qu’il a mis en œuvre depuis qu’il a pris ses fonctions en juin 2005, en particulier les activités menées dans le cadre de la réforme structurelle du HCR et l’assistance aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Ces réformes s’inscrivent dans le cadre, plus large, de celles du système des Nations Unies et de ses activités humanitaires, ce qui n’est pas une tache aisée. Le représentant a manifesté son inquiétude devant l’accroissement de 14% du nombre des réfugiés depuis l’an dernier et devant les situations de longue date que connaissent les réfugiés. Il a indiqué que le rôle du HCR était absolument vital et que son pays continuera a lui apporté son appui. Le représentant a, en particulier, fait allusion aux souffrances des réfugiés de par le monde, et aux problèmes des déplacés à l’intérieur de leurs frontières comme au Soudan, au Tchad, en Somalie et au Sri Lanka. Il a aussi cité les opérations à long terme en Asie, au Bhoutan et au Myanmar, par exemple.
Il a indiqué que le Japon avait décidé d’appuyer le HCR dans le domaine de la formation professionnelle des réfugiés, des déplacés à l’intérieur de leurs frontières et des retours. Le Japon a pris cette décision en tenant en compte de la vieille tradition philosophique nippone relative à la sécurité humaine. La formation professionnelle dispensée par le HCR dans les camps de réfugiés et les communautés de retour a pour effet l’autonomisation des personnes vulnérables en leur fournissant le savoir-faire nécessaire pour qu’ils puissent gagner leur vie, a-t-il souligné. Il a aussi relevé que de tels projets étaient utiles dans la mesure où ils assurent une transition souple entre l’assistance et le développement.
Soutenant la réforme structurelle et de gestion du HCR, le Japon a jugé particulièrement important de trouver un juste équilibre entre les coûts du personnel et les coûts opérationnels, de formuler une stratégie en matière de ressources humaines qui soit plus flexible et efficace, d’élargir la base des donateurs, y compris le secteur privé, et de renforcer davantage les relations avec les organisations non gouvernementales. Toute réforme ne va pas sans douleur mais ces efforts, sous la houlette du Haut Commissaire, sont bien accueillis, a ajouté le délégué japonais. Il a enfin insisté sur l’importance de l’assistance aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, qui exige bien davantage d’efforts de la part de la communauté internationale. Il a critiqué à cet égard l’approche par secteurs d’activités ou « cluster » qui n’est pas appliquée à tous les pays où le HCR fournit une assistance aux déplacés à l’intérieur de leurs propres frontières. Il a conclu en mentionnait que son pays sera l’hôte, l’an prochain à Yokohama, du la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD IV) qui se tiendra sur le thème « Vers une Afrique vibrante » et sera axée sur la sécurité humaine en Afrique. Le sujet sera ensuite abordé au Sommet du G8 qui aura lieu au Japon.
M. IDRESS MOHAMED ALI MOHAMMED SAEED (Soudan) a manifesté le désir de son pays de poursuivre sa coopération avec les différentes institutions des Nations Unies. Il a rappelé que, depuis son indépendance, le Soudan avait été l’un des premiers pays à accueillir un nombre élevé de réfugiés en provenance des pays voisins et qu’il continue à le faire, malgré les répercussions néfastes résultant de cet accueil du point de vue socioéconomique, écologiques et culturelles. Cet accueil est fondé sur les valeurs religieuses et le patrimoine culturel du peuple soudanais qui dicte la compassion et l’aide aux nécessiteux. Il a indiqué que la signature de l’Accord de paix global et son application avait jeté les bases d’un climat propice au retour volontaire des réfugiés des pays voisins et des déplacés qui se trouvent dans différentes régions du Soudan. Il a souligné que le devoir dictait à la communauté internationale et aux pays qui se sont engagés dans l’Accord de paix global de respecter leurs engagements concernant le retour de tous les réfugiés et de tous les déplacés dans leur pays respectifs. Au sujet des Accords d’Abuja sur le Darfour, il a informé que son pays faisait tout son possible en vue du retour des réfugiés de cette région. Il a déclaré à ce propos que l’annonce unilatérale de la trêve de la part du Gouvernement soudanais prouvait sa détermination à appliquer les dispositions de l’Accord et son désir d’arriver à une solution politique durable avec les mouvements rebelles qui rejettent l’Accord.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a estimé qu’une analyse intergouvernementale détaillée était nécessaire pour assurer la cohérence du système onusien et le principe de la responsabilité sectorielle lorsque ceux-ci sont appliqués au contexte humanitaire. La représentante a ensuite réitéré la requête faite par sa délégation au Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), lui demandant d’unifier ses statistiques dans le domaine de l’aide humanitaire et de prendre en compte les données fournies par les États. Faisant remarquer que le nombre de personnes aidées par le HCR en Colombie dépassait la totalité des personnes déplacées inscrites dans les registres de l’État au cours des dix dernières années, la représentante a conclu que les données du HCR semblent avoir été établies sur la base d’une estimation. Les données du HCR doivent refléter des informations vérifiables, a-t-elle déclaré.
Mme Blum a ensuite indiqué que son pays assumait une grande part de responsabilité en matière de prévention, d’aide et de protection des personnes déplacées. Le budget alloué à l’agence présidentielle spécialisée qui est chargée de la question est ainsi passé de 40 à 500 millions de dollars par an. La représentante a également signalé que grâce à une politique de sécurité démocratique et à des mesures préventives, les nouveaux cas de personnes déplacées avaient chuté de 44% par rapport à 2002. Qui plus est, 82% des personnes déplacées dans le pays bénéficient d’une aide humanitaire d’urgence. En 2006, 232 000 jeunes déplacés avaient accès au système éducatif de l’État et 234 000 personnes déplacées avaient suivi une formation professionnelle. Mme Blum a également signalé que grâce à un nouveau réseau visant à enrayer l’extrême pauvreté, 443 000 familles allaient pouvoir bénéficier d’une couverture sociale. Avant de conclure, la représentante a souhaité que le travail des pays soit reflété dans les rapports du HCR. Ella également encouragé l’Agence à poursuivre et à coordonner son travail avec les gouvernements.
M. KE YOUSHENG (Chine) a indiqué que sa délégation était très préoccupée par l’importante augmentation du nombre de réfugiés depuis l’an 2000. Nous constatons avec regret que le nombre de réfugiés auxquels le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) est venu en aide à chuté de 3% par rapport à 2005, a-t-il signalé, et nous espérons que le HCR élaborera des stratégies pour améliorer ce pourcentage. En revanche, le représentant a salué le HCR pour le travail qu’il entreprend pour protéger les personnes déplacées et répondre aux défis que représentent les mouvements migratoires mixtes. Une amélioration effective de l’efficacité de la protection des réfugiés requiert des mesures pour éviter tout abus de la part de migrants illégaux et de criminels, a poursuivi M. Ke. Il a ensuite espéré que le processus de changement structurel et de gestion du HCR se poursuive sans encombre et dans la transparence afin de rendre l’Agence encore plus efficace. Le représentant a également signalé que les pays en voie de développement abritaient les trois quarts des réfugiés de la planète, ce qui a une incidence négative sur leurs structures sociales et économiques. Il a estimé que la Communauté internationale, le HCR et les pays développés en particulier devaient renforcer les capacités des pays en voie de développement et trouver une solution à long terme à la question des réfugiés, et ce dans un esprit de « solidarité internationale et de partage des charges ». Avant de conclure, le représentant a signalé que la Chine avait l’intention de poursuivre sa coopération avec le HCR.
M. WAEL ATTIYA (Égypte) a remercié le Haut Commissariat pour son travail mais a déploré dans le même temps que le financement continuait de poser problème. Ce constat opéré lors de la dernière réunion du Comité exécutif à Genève en octobre prouve une nouvelle fois que les ressources n’augmentent pas autant que les besoins. Le représentant a souligné l’importance qu’il y a à aligner les activités du HCR à celles des Nations Unies dans le cadre d’un dialogue avec tous les États. Devant l’accroissement du nombre de personnes réfugiées et ou déplacées, il a estimé que la solution passait par de nouveaux mécanismes de financement.
Le représentant a estimé qu’il fallait intensifier l’action internationale à l’égard des réfugiés et pour cela se concentrer d’abord sur l’élimination des causes à l’origine des mouvements de population. Ensuite, il s’agirait selon lui de protéger les réfugiés conformément au droit humanitaire international. Une troisième étape nécessaire d’après le représentant serait de mettre en œuvre les principes internationaux de solidarité et de partenariat pour partager au mieux les charges nées de la protection des réfugiés et déplacés. Enfin, il faudrait sécuriser les environnements de façon à encourager les retours volontaires des réfugiés en leur proposant une vie et un emploi décents. Cela est surtout vrai pour les femmes, les enfants et les populations marginalisées.
L’Assemblée générale a la possibilité de s’impliquer davantage en faveur des réfugiés, a estimé le représentant. L’Égypte a toujours contribué au développement des bases d’un droit international sur les réfugiés dont la Convention de Genève et son protocole de 1967. Les origines des mouvements de population sont toujours politiques et économiques. Pour cela, il faut élaborer une vision globale du problème fondée sur le droit international et sur l’élimination des causes premières des mouvements de population, a encore déclaré le représentant.
M. ALEXEY GOLTYAEV (Fédération de Russie) a déclaré que par le dialogue avec le HCR, un programme de travail très complet avait pu être élaboré avec son Gouvernement. Il a félicité le HCR pour les réformes structurelles entreprises et dont le dernier Comité exécutif a esquissé l’orientation. Selon la Fédération de Russie, le Haut Commissariat doit agir dans le cadre de son mandat car pour les personnes déplacées dans leur pays, c’est aux États que revient de régler le problème, a estimé le représentant. Cela n’empêche pas les pays voisins de se montrer solidaires. La délégation de Russie a appelé à la poursuite du dialogue entre les parties intéressées dans le cadre du programme Europe-Asie concernant les migrations forcées. Le représentant a indiqué apprécier vivement l’initiative du HCR qui a donné un nouvel élan au dialogue sur la protection, dialogue qui doit tenir compte de la réalité des problèmes posés, a expliqué le représentant.
Il faut accorder une attention particulière à la non-citoyenneté, a ajouté le représentant, citant une décision prise à ce sujet par le Comité exécutif. Ce domaine nous préoccupe car on ne saurait négliger la situation en cours en Lettonie où les autorités distinguent les apatrides et les non-citoyens alors que la non-citoyenneté est similaire au statut d’apatride. Il faudrait, a estimé le représentant, coordonner les efforts pour surmonter l’impasse dans laquelle se trouve cette situation de non-citoyenneté. La Fédération de Russie travaille à perfectionner sa législation du droit des réfugiés. Une approche pondérée pour définir le statut des réfugiés doit se faire en fonction des garanties nationales, a considéré le représentant. Il convient d’élaborer une stratégie de rapatriement et de réinstallation volontaire et la Fédération de Russie est favorable à une solution à long terme semblable à celle privilégiée par le HCR ces dernières années.
Mgr CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a salué à la fois le travail du HCR mais aussi le processus de réforme entrepris pour mieux appréhender les défis posés sur le terrain, dont l’approche par groupe d’activités sectorielles. Le HCR est l’un des instruments essentiels sur lesquels comptent les États et la communauté internationale pour honorer leur engagement à protéger ceux qui fuient leurs foyers pour différentes raisons. Les États concernés ont le devoir de protection et de soutien de ces personnes et doivent établir une base solide permettant au HCR de travailler. Chaque jour voit arriver de nouveaux flux de migrants et de réfugiés, la plupart sans papiers. Beaucoup de vies sont perdues chaque jour lors de ces tentatives de fuite, a rappelé le représentant.
Le représentant a plaidé en faveur de plus de clarté dans les instruments juridiques existants, ou si nécessaire, d’en établir de nouveaux car les réfugiés ont des statuts souvent flous. Les personnes déplacées ou migrantes sans papier ont le droit à la vie, à la sécurité personnelle, à la non-discrimination, et à la liberté de religion ou de conviction a déclaré le représentant. Il a demandé à tous les pays de déployer toutes les mesures pour que la dignité humaine de ces personnes soit respectée, notamment en RDC, en Afghanistan, au Tchad, au Soudan, au Darfour et aussi au Moyen-Orient. Il a aussi attiré l’attention de la communauté internationale sur le sort des réfugiés iraquiens et a remercié les pays voisins pour leur soutien à ces réfugiés. De nombreuses institutions catholiques et le Pape lui-même, ont demandé à la communauté internationale d’agir, ce qui exige une collaboration réelle entre les gouvernements, les sociétés civiles et les organisations non gouvernementales.
M. JEAN-DANIEL VIGNY (Suisse) a déclaré que son pays continuait de plaider en faveur de la ratification et du respect par le plus grand nombre des États, de la Convention de 1951 et de son protocole de 1967. La Suisse a mis au point un concept de protection régionale dont l’objectif principal est de contribuer à une protection plus rapide et plus efficace des réfugiés dans leur région d’origine. Elle encourage tous les acteurs concernés à mettre en œuvre le Plan d’action en 10 points présenté par le Haut Commissaire. Constatant que les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays avaient davantage de besoins en matière de protection, le représentant a expliqué que des défis d’envergure se posaient. S’agissant de la protection et de l’assistance en faveur de la population civile en cas de conflit armé non international, la délégation suisse a rappelé le mandat spécifique confié au Comité international de la Croix-Rouge et a appelé à la poursuite du dialogue entre les différents acteurs compétents. Le représentant a expliqué également combien le processus de réforme entrepris au sein du HCR était dans une phase décisive puisque ses aspects les plus importants, la décentralisation et l’amélioration de la structure de gestion, étaient actuellement mis en œuvre.
Mme UNNI RAMBOLL (Norvège) a engagé le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés à se servir, dans le cadre de son processus de réforme, de la décentralisation et de la régionalisation pour promouvoir la parité dans l’ensemble de l’Organisation. Elle a également relevé que l’application du principe de la responsabilité sectorielle avait permis d’améliorer l’aide humanitaire. Ce facteur indique que nous sommes sur la bonne voie en matière de réforme humanitaire, a-t-elle estimé. Elle a également encouragé le HCR à améliorer ses capacités en matière de ressources humaines et de déploiement. Relevant que la tendance à la baisse du nombre de réfugiés dans le monde s’était renversée l’an dernier à cause, notamment, du conflit en Iraq, la représentante a estimé que le rapatriement volontaire demeurait la meilleure solution à long terme pour la plupart des réfugiés. Elle a fait part de sa vive préoccupation concernant les millions de personnes déplacées en Iraq et dans ses pays voisins; de la situation au Darfour et des violences sexistes perpétrées en République démocratique du Congo. Finalement, la représentante a indiqué que la Norvège appuyait un HCR « fort et efficace ».
M. JOSEPH REES (États-Unis) a indiqué que la tâche du HCR et des États Membres consistant à protéger les réfugiés et les personnes dans le besoin s’inscrivait dans l’un des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies: le maintien de la paix et de la sécurité internationales, le développement des relations amicales entre les nations, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Nos efforts collectifs à cette fin continuent de porter des fruits. Au cours des deux dernières années, près d’1 million de réfugiés Africains sont retournés chez eux après la résolution ou la réduction de l’intensité de plusieurs conflits de longue durée en Afrique. Toutefois, l’an dernier, le HCR a enregistré une hausse significative du nombre de personnes dont la situation est préoccupante. Après avoir souligné que ces nouveaux défis augmentent également les besoins en protection et en assistance humanitaire, le représentant a mis l’accent sur la diversité accrue des défis posés à la communauté internationale en matière de protection. Ceux-ci vont de la protection des travailleurs humanitaires au problème de l’accueil des réfugiés, en passant par la mise en place d’approches innovatrices pour des solutions durables qui garantissent leur autosuffisance.
Le représentant a appelé à soutenir les activités menées par le HCR pour répondre aux besoins des déplacés à l’intérieur de leurs propres frontières. Il a appuyé la démarche actuelle du HCR pour réduire les dépenses de personnel, résorber le déficit financier et progresser vers un système axé sur les résultats. Il a incité à une culture de budgétisation rigoureuse avec des lignes de responsabilité efficace à tous les niveaux. Il a invité le HCR à accroître ses efforts pour répondre aux besoins des personnes déplacées et à avoir de bons partenariats. Les États-Unis demeurent un partenaire engagé avec le HCR et avec les États Membres. Il a encouragé le HCR à se consacrer à la recherche de solutions durables pour le plus de réfugiés possible avec la coopération des États Membres et des ONG partenaires.
Mme MARIAMME NADJAF (Afghanistan) a déclaré que le HCR aide le gouvernement de l’Afghanistan à protéger et à assister les réfugiés afghans ainsi que les personnes déplacées à l’intérieur. Trente années de conflit ont donné lieu à des conditions socioéconomiques difficiles qui ont forcé des millions de citoyens à émigrer à l’étranger, a-t-elle précisé. Après la chute du régime tyrannique des Taliban en 2001, plus de 5 millions d’Afghans sont rentrés chez eux, principalement du Pakistan et de la République islamique d’Iran. Un autre demi million de personnes déplacées à l’intérieur s’est réinstallé en Afghanistan mais il reste encore approximativement 3 millions d’Afghans dans les deux pays voisins; 2 millions au Pakistan et près d’un million en Iran. Le retour volontaire et la réinstallation de tous les réfugiés afghans est une priorité pour le gouvernement qui s’efforce de favoriser le retour de tous les réfugiés restants et de normaliser leur statut juridique grâce à un dialogue constructif avec les pays voisins. La déléguée a sincèrement remercié tous les pays qui ont accueilli les ressortissants de son pays.
Elle a estimé que le Pacte pour l’Afghanistan était un jalon décisif dans ce sens. Il contient des dispositions précises pour la réinstallation et le retour digne et progressif des Afghans de l’extérieur ainsi que de ceux qui sont déplacés à l’intérieur de leurs frontières. Elle a rappelé que la résolution du 5 novembre 2007 de l’Assemblée générale sur la situation en Afghanistan, demande aux pays qui continuent d’accueillir des réfugiés afghans, de respecter leurs obligations en vertu du droit international en matière de protection des réfugiés, le principe du retour volontaire et progressif et le droit de demander asile et de permettre l’accès international en vue de leurs soins et protection.
Droit de réponse
Le représentant du Soudan a exercé son droit de réponse en réaction à la déclaration du Portugal au nom de l’Union européenne. Le Gouvernement du Soudan déploie des efforts continus en facilitant les procédures des travailleurs humanitaires conformément à un accord entre le Gouvernement et les Nations Unies, a expliqué le représentant. Le représentant du Portugal s’exprimant au nom de l’Union européenne a parlé des attaques contre les travailleurs humanitaires alors que ces attaques sont du fait des rebelles, a précisé le représentant.
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