LA TROISIÈME COMMISSION PROPOSE DE FAIRE DU 2 AVRIL LA JOURNÉE MONDIALE DE SENSIBILISATION À L’AUTISME
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Troisième Commission AG/SHC/3899
34e séance – après-midi 1er novembre 2007
LA TROISIÈME COMMISSION PROPOSE DE FAIRE DU 2 AVRIL LA JOURNÉE MONDIALE DE SENSIBILISATION À L’AUTISME
Elle prie par ailleurs le Secrétaire général d’établir un ensemble d’indicateurs possibles sur la violence à l’encontre des femmes
La Troisième Commission (questions sociales, humanitaires et culturelles) a recommandé aujourd’hui à l’Assemblée générale de proclamer le 2 avril, à compter de 2008, une Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Le projet de résolution, adopté sans vote et qu’avait présenté le Qatar, précise que l’autisme touche principalement les enfants, sans distinction de sexe, de race ou de situation économique. L’autisme sévit dans de nombreux pays et se caractérise par des troubles de la socialisation et de la communication verbale et non verbale et des comportements, intérêts et activités au caractère restreint et répétitif. La résolution, si elle était adoptée par l’Assemblée générale, encouragerait les États Membres à prendre des mesures pour sensibiliser la société tout entière, y compris les familles, à la situation des enfants souffrant d’autisme.
La Commission, par un autre projet de résolution adopté sans vote, a également prié le Secrétaire général de redoubler d’efforts pour mettre au point un ensemble d’indicateurs possibles de la violence à l’égard des femmes. Il se fonderait notamment sur les travaux de la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences. De tels indicateurs aideraient les États à mesurer l’ampleur, la prévalence et l’incidence de la violence exercée contre les femmes. La Commission s’est aussi félicitée de l’initiative du Secrétaire général de conduire, jusqu’à la fin de 2015, une campagne pluriannuelle à l’échelle du système pour éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles.
Dans un autre projet de résolution sur la coopération internationale face au problème mondial de la drogue, adopté sans vote, la Troisième Commission a réaffirmé que l’action menée pour faire face au problème mondial de la drogue est une responsabilité commune et partagée qui doit s’inscrire dans un cadre multilatéral. Dans ce contexte, elle a réaffirmé le plein respect, en particulier, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, du principe de non-ingérence dans leurs affaires intérieures et de tous les droits de l’homme et libertés fondamentales. La Commission a pris acte du rapport mondial sur les drogues 2007 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et a déploré la forte augmentation des cultures de pavot à opium dans certaines régions.
Faisant part de son opposition de principe à ce projet de résolution, le représentant de la Fédération de Russie a insisté sur la menace que constituait pour son pays le trafic des opiacés provenant d’Afghanistan. Il a regretté l’absence de mention à l’Afghanistan dans le texte, d’autant que le volume de production des stupéfiants en Afghanistan a augmenté de 30% cette année, a-t-il remarqué. Il a conclu que ce texte ne représentait pas une lutte contre cette menace mais plutôt un appui.
La Troisième Commission, qui a adopté au total et sans vote huit projets de résolution, a également fait des recommandations à l’Assemblée générale concernant l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants; le rôle des coopératives dans le développement social; le renforcement du programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, et en particulier de ses capacités de coopération technique et sur la suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et au-delà.
La Troisième Commission a également été saisie d’un projet de résolution sur les droits de l’enfant.
La prochaine réunion de la Commission sera annoncée dans le Journal.
Présentation d’un projet de résolution
PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT
Présentant le projet de résolution intitulé Droits de l’enfant (A/C.3/62/L.24), Mme CATARINA DE ALBUQUERQUE (Portugal), au nom de l’Union européenne et de GRULAC, a indiqué que l’année 2007 marque le dix-huitième anniversaire de l’adoption de la Convention sur les droits de l’enfant. Elle marque aussi le cinquième anniversaire d’entrée en vigueur des deux protocoles facultatifs à cette convention. C’est aussi l’année de l’examen à mi-parcours de la session extraordinaire des Nations Unies sur les enfants. Néanmoins, les droits et les libertés des enfants sont encore déniés et violés partout dans le monde. La Convention sur les droits de l’enfant constitue un point de repère majeur pour démontrer notre engagement en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’enfant, un engagement qu’il nous faut tenir.
Le présent projet de résolution continue de mettre l’accent sur le rôle vital de la Convention, de ses Protocoles facultatifs et des mécanismes des Nations Unies visant à la protection et à la promotion des droits de l’homme. Il présente de façon détaillée les défis auxquels se heurtent les États dans leurs efforts. Nous avons aussi utilisé cette résolution pour souligner l’urgence de l’élimination de la violence à l’encontre des enfants. Nous recommandons également que le Secrétaire général nomme un Représentant spécial sur la violence à l’égard des enfants qui agira en tant que personnalité et défenseur indépendant à l’échelle mondiale en vue de la promotion de la prévention et de l’élimination de toutes les formes de violence à l’encontre des enfants. Il devra s’assurer de la participation des acteurs clefs concernés, notamment des enfants et des jeunes, en coopération avec les États Membres.
Décisions sur les projets de résolution
DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGÉES, AUX HANDICAPÉS ET À LA FAMILLE
Aux termes du projet de résolution relatif au Rôle des coopératives dans le développement social (A/C.3/62/L.6), adopté sans vote, tel que révisé oralement,l’Assemblée générale appellerait l’attention des États Membres sur les nouvelles mesures recommandées par le Secrétaire général dans son rapport pour promouvoir la croissance des coopératives en tant qu’entreprises commerciales et sociales capables de favoriser le développement social et l’éradication de la pauvreté.
Elle engagerait les gouvernements, ainsi que les organisations internationales et les institutions spécialisées compétentes à prendre dûment en considération le rôle que les coopératives peuvent jouer dans la mise en œuvre et le suivi des recommandations du Sommet mondial pour le développement social, de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains, ainsi que dans le suivi du Sommet mondial de l’alimentation, de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, de la Conférence internationale sur le financement du développement et du Sommet mondial de 2005.
L’Assemblée générale, notant avec appréciation le rôle potentiel du développement des coopératives dans l’amélioration des conditions économiques et sociales des populations autochtones, et des populations des zones rurales, engagerait également les États à utiliser et développer le potentiel et l’apport des coopératives, à encourager et faciliter la création de coopératives et le développement de celles qui existent déjà dans les groupes défavorisés, à redoubler d’efforts pour faciliter la pleine participation des femmes, des jeunes, des personnes handicapées, des personnes âgées et des peuples autochtones aux coopératives, à prendre des mesures voulues pour créer un environnement porteur et propice aux coopératives et à faire mieux connaître leur contribution en matière de création d’emploi et de développement socioéconomique.
L’Assemblée générale inviterait les gouvernements à définir, en collaboration avec le mouvement coopératif, des programmes propres à renforcer les capacités des coopératives, et à continuer de célébrer chaque année, le premier samedi de juillet, la Journée internationale des coopératives.
L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général d’offrir aux États Membres l’appui dont ils pourraient avoir besoin pour créer un environnement favorable à la mise en place des coopératives, de continuer de leur dispenser une aide pour la mise en valeur des ressources humaines, des conseils techniques et des formations, et de promouvoir l’échange des données d’expérience en organisant, notamment, des conférences, ateliers et séminaires aux niveaux national et régional.
Elle le prierait également d’étudier avec les États Membres et les organisations internationales concernées, des moyens efficaces de sensibiliser le public au rôle socioéconomique des coopératives, y compris d’examiner s’il est opportun de proclamer une Année internationale des coopératives.
Aux termes du projet de résolution relatif à la suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et au-delà (A/C.3/62/L.8), adopté sans vote et tel qu’oralement révisé, l’Assemblée générale encouragerait les gouvernements à continuer de tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de l’Année internationale de la famille et intégrer les questions relatives à la famille au processus d’élaboration de leur politique, tout en saluant l’importante contribution de tous les États Membres, à tous les niveaux, à la réalisation des objectifs de l’Année internationale de la famille, et à ce sujet accueille avec satisfaction les efforts que font les États Membres pour réaliser ces objectifs, et notamment ceux du Gouvernement qatarien, qui a créé un institut international pour l’étude de la famille et le développement.
Elle engagerait les États Membres à créer un environnement propice au renforcement et au soutien de toutes les familles et inviterait les gouvernements à continuer à élaborer des stratégies et des programmes pour être à même de réaliser les priorités nationales concernant la famille. Elle encouragerait également le Programme des Nations Unies sur la famille à aider les gouvernements à cette fin. Elle inviterait les gouvernements à continuer à élaborer des stratégies et des programmes pour être mieux à même de réaliser les priorités nationales concernant la famille, et encourage le Programme des Nations Unies sur la famille, dans le cadre de son mandat (amendement), à aider les gouvernements à cette fin, notamment en leur fournissant à leur demande, une assistance technique pour les aider à constituer et développer leurs propres moyens de formuler, appliquer et suivre leur politique de la famille.
L’Assemblée générale encouragerait également les gouvernements à appuyer les Fonds d’affectation spécial des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille. Elle recommanderait aux organismes et institutions des Nations Unies, ainsi qu’aux organisations intergouvernementales et non gouvernementales, aux instituts de recherche et établissement d’enseignement supérieur ainsi qu’au secteur privé de concourir à la promotion des objectifs de l’Année internationale de la famille.
Déclaration
Le représentant du Pakistan, qui avait présenté le projet de résolution au nom du G-77 et la Chine et les coauteurs, s’est dit satisfait que la Commission soit disposée à prendre sa décision sur ce projet de résolution. Il a fait état de conversations ouvertes et a indiqué que les délégations étaient parvenues à un consensus. Il a signalé un amendement mineur dans le paragraphe 4 du dispositif.
Explication de position
Le représentant du Portugal, au nom de l’Union européenne et d’autres pays, a remercié le Pakistan, le Groupe des 77 et le Qatar pour leur démarche constructive durant les négociations. Elle a précisé que l’Union européenne attachait une grande importance aux questions de la famille et qu’elle reconnaissait le rôle vital des parents dans l’amélioration de la vie et l’avenir des enfants. Elle a convenu que la famille est essentielle et qu’il faut développer des politiques qui permettent d’atteindre ces objectifs. Elle a toutefois estimé qu’il fallait continuer à reconnaître la diversité de la famille, comme ce fut le cas lors des conférences des années 1990 et d’autres rencontres internationales. L’Union européenne croit comprendre que la définition de la famille dans ce projet de résolution reflète cette diversité.
PROMOTION DE LA FEMME
Aux termes du projet de résolution relatif à l’Intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes (A/C.3/62/L.15/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale se féliciterait que le Secrétaire général ait décidé de conduire jusqu’à la fin de 2015 une campagne pluriannuelle à l’échelle du système pour éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles, en privilégiant la sensibilisation à l’échelle mondiale, le rôle prépondérant de l’ONU et le renforcement de l’action et des partenariats aux niveaux national et régional.
Elle demanderait au Réseau interinstitutions pour les femmes et l’égalité des sexes de redoubler d’efforts pour trouver les moyens d’accroître l’efficacité du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, afin qu’il puisse fonctionner comme mécanisme de financement à l’échelle du système permettant de prévenir et réparer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. Elle appuierait l’engagement que le Groupe de travail sur la violence à l’égard des femmes a pris de faire une analyse des flux de ressources pour évaluer celles qui sont disponibles pour cette activité et de formuler des recommandations quant à leur emploi le plus efficace et le plus rationnel, et engagerait le système des Nations Unies à donner suite à ces recommandations sans retard une fois qu’elles auront été diffusées.
L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de redoubler d’efforts pour mettre au point et proposer un ensemble d’indicateurs possibles de la violence à l’égard des femmes, en se fondant sur les travaux de la Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, en vue d’aider les États à mesurer l’ampleur, la prévalence et l’incidence de la violence exercée contre les femmes, afin que la Commission de la condition de la femme puisse les examiner à sa cinquante-deuxième session et la Commission de statistique au plus tôt.
Déclaration
La représentante des Pays Bas a indiqué que le projet de résolution se réjouissait de la volonté du Secrétaire général de lancer une campagne dans le monde entier jusqu’en 2015 sur les violences faites aux femmes. Il faut allouer suffisamment de ressources aux entités responsables des droits de la femme, a insisté la représentante.
Explication de vote
Le représentant des États-Unis a expliqué que pour son pays, le Programme d’action de Beijing ne créait pas de droits internationaux contraignants. Les États-Unis comprennent que les références à la Déclaration et au Programme d’action de Beijing ne reconnaissent pas de droits nouveaux, notamment pas le droit à l’avortement. Les États-Unis appuient les traitements offerts aux femmes souffrant de maladies provoquées par des avortements mais ne considèrent pas qu’il s’agisse d’un service lié à l’avortement, a précisé le représentant.
Le représentant de la Colombie a déclaré que la référence à la violence faite aux femmes issues des populations autochtones dans le paragraphe 4 du préambule devait être comprise conformément à la définition contenue dans le paragraphe 3 de la résolution A/61/143, qui est le point de référence.
PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT
Aux termes du projet de résolution relatif à la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme (A/C.3/62/L.22), adopté sans vote, l’Assemblée générale, profondément préoccupée par la prévalence et le pourcentage élevé des cas d’autisme chez les enfants du monde entier, déciderait de proclamer le 2 avril Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Elle inviterait tous les États Membres, les organismes des Nations Unies et autres, ainsi que la société civile à observer la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme de façon appropriée. Elle encouragerait aussi les États Membres à prendre des mesures pour sensibiliser la société toute entière à la situation des enfants souffrant d’autisme.
APPLICATION DES INSTRUMENTS RELATIFS AUX DROITS DE L’HOMME
Au terme du projet de résolution sur les Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme (A/C.3/62/L.25), adopté sans vote, l’Assemblée générale adresserait un appel pressant à tous les États qui ne l’ont pas encore fait pour qu’ils deviennent parties au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et envisagent, à titre prioritaire, d’adhérer aux Protocoles facultatifs se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. L’Assemblée générale inviterait la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à déployer des efforts plus intenses et plus systématiques pour encourager les États à devenir parties aux Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme. L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de veiller à ce que le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme aide le Comité des droits de l’homme et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels à s’acquitter de leurs mandats respectifs, notamment en leur détachant du Secrétariat un personnel suffisant et en leur fournissant des services de conférence et autres services d’appui.
Déclaration
Le représentant de la Suède, au nom du Groupe des États nordiques et des cosponsors, a indiqué que cette résolution présentée tous les deux ans s’attachait à rappeler l’importance pour les États d’accéder et de mettre en œuvre le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international sur les droits civils et politiques. Un grand nombre de délégations a participé aux négociations tandis que le nombre de coauteurs s’est accru cette année, s’est félicité le représentant.
Explication de vote
Le représentant des États-Unis a indiqué se joindre au consensus sur ce projet de résolution dans la mesure où il n’impliquait pas la ratification par les États de ces pactes auxquels ils ne sont pas parties. Il est également largement admis que les droits économiques et sociaux ne sont pas justiciables et n’ont pas force exécutoire.
PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE
Aux termes du projet de résolution Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/C.3/62/L.11), adopté sans vote tel qu’oralement révisé, l’Assemblée générale noterait la hausse du niveau des contributions des États Membres à l’Institut. Elle engagerait les États Membres de l’Institut à faire tout leur possible pour s’acquitter de leurs obligations envers lui et demanderait à tous les États Membres et aux organisations non gouvernementales de continuer d’adopter des mesures concrètes afin d’aider l’Institut à se doter des moyens requis pour mener ses programmes et activités visant à renforcer les systèmes de prévention du crime et de justice pénale en Afrique. Elle reconnaîtrait que l’Afrique ne dispose toujours pas du personnel qualifié, de l’infrastructure et du dynamisme économique nécessaires pour renforcer les systèmes de prévention de la criminalité et de justice pénale dans les différents pays et prierait instamment la communauté internationale de soutenir les activités de l’Institut afin de renforcer la prévention du crime et la justice pénale sur le continent africain. L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de redoubler d’efforts pour mobiliser tous les organismes compétents des Nations Unies afin qu’ils apportent à l’Institut l’appui financier et technique dont celui-ci a besoin pour pouvoir s’acquitter efficacement de ses obligations statutaires.
Déclaration
Le représentant du Bénin a ajouté que les concertations au sujet de ce projet de résolution depuis sa présentation devant la Commission ont conduit à des ajouts, dont les paragraphes 2 et 8 du dispositif, pour tenir compte des préoccupations des autres délégations. Le projet de résolution amendé sera disponible en Français à une date ultérieure.
Aux termes d’un projet de résolution intitulé Renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, en particulier de ses capacités de coopération technique (A/C.3/62/L.12/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale inviterait instamment les États et le institutions internationales compétentes à élaborer des stratégies, nationales ou régionales selon le cas, et à prendre les autres mesures qui seraient nécessaires pour appuyer et compléter l’action du Programme des Nations Unies pour la prévention
du crime et la justice pénale, en vue de combattre efficacement la criminalité transnationale organisée, notamment la traite des êtres humains, le transport clandestin des migrants et la fabrication illicite des armes à feu, ainsi que la corruption et le terrorisme.
Elle engagerait tous les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de signer ou ratifier dès que possible la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (Convention de Palerme) et les protocoles y relatifs, la Convention des Nations Unies contre la corruption et les conventions et protocoles internationaux relatifs au terrorisme, et encourage les États parties à continuer d’apporter leur plein appui à la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et à la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption.
En outre, l’Assemblée prierait l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime d’améliorer l’assistance technique qu’il offre aux États Membres qui en font la demande, afin de renforcer la coopération internationale visant à prévenir et à combattre le terrorisme en facilitant la ratification et la mise en œuvre des conventions et protocoles universels qui s’y rapportent, en étroite consultation avec le Comité contre le terrorisme et sa Direction, et de continuer à contribuer aux travaux de l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’Organisation des Nations Unies et invite les États Membres à octroyer à l’Office les ressources nécessaires à la réalisation de son mandat.
L’Assemblée demanderait à nouveau au Secrétaire général de fournir au Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale des ressources suffisantes pour s’acquitter intégralement de ses mandats, en considération de leur caractère hautement prioritaire, et d’accorder le soutien voulu à la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale.
Incidences budgétaires
Le secrétaire de la Troisième Commission a expliqué que la mise en œuvre des paragraphes 12 et 13 représentait une augmentation de 12,4% pour le budget 2008-2009. Le paragraphe 10 sur l’aide technique entraînerait la création d’un nouveau poste de type P3 pour l’expertise spécialisée, a ajouté le secrétaire. Quant au paragraphe 4, il requière des ressources budgétaires de l’ordre de 38 000 dollars pour l’organisation de formations et de réunions régionales supplémentaires. Il a expliqué que les ressources nécessaires aux différentes autres activités seraient soumises en fonction du budget disponible.
Explications de vote
Le représentant de l’Italie a déclaré que ce projet avait nécessité trois semaines de négociations intenses. Le texte est un produit équilibré, qui, une fois adopté, aidera l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime à atteindre ses objectifs d’une manière plus viable et plus ciblée, a-t-il déclaré.
Le représentant du Venezuela s’est inquiété du fait que le texte comprenne la notion de responsabilité commune des États en ce qui concerne la lutte contre la délinquance organisée, ce qui n’a pas fait l’objet d’un accord préalable.
CONTRÔLE INTERNATIONAL DES DROGUES
Aux termes du projet de résolution sur la Coopération internationale face au problème mondial de la drogue (A/C.3/62/L.13/Rev.1), adopté sans vote tel qu’il a été révisé oralement, l’Assemblée générale, vivement préoccupée par le fait que, malgré les efforts toujours plus résolus des États, des organismes compétents, de la société civile et des organisations non gouvernementales, le problème de la drogue demeure une grave menace pour la santé et la sécurité publiques et le bien-être de l’humanité, en particulier des enfants et des jeunes, et de leur famille, comme pour la sécurité et la souveraineté nationales des États, et compromet la stabilité socioéconomique et politique et le développement durable. Elle réaffirmerait que l’action menée pour faire face au problème mondial de la drogue est une responsabilité commune et partagée qui doit s’inscrire dans un cadre multilatéral, procéder d’une démarche internationale intégrée et équilibrée et s’exercer en pleine conformité avec les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et les autres dispositions du droit international, dans le plein respect, en particulier, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, du principe de non–ingérence dans leurs affaires intérieures et de tous les droits de l’homme et libertés fondamentales, et suivant les principes de l’égalité de droits et du respect mutuel.
Elle formulerait une série de recommandations et de demandes pour que les États, notamment, soutiennent les initiatives internationales visant à éliminer ou réduire très sensiblement la fabrication, la commercialisation et le trafic illicite de drogues et d’autres substances psychotropes, y compris les drogues synthétiques, et le détournement de précurseurs.
Elle encouragerait les États Membres à considérer la prévention et le traitement de la toxicomanie comme des priorités sociales et de santé publique et les engageraient à élargir la prévention, le traitement et la réadaptation en s’appuyant sur des méthodes scientifiques et à prendre de nouvelles mesures pour améliorer les capacités de collecte et d’évaluation des données sur la demande de drogues illicites, et notamment de drogues synthétiques.
L’Assemblée générale réaffirmerait également la nécessité d’une démarche globale en vue d’éliminer les cultures illicites de plantes servant à fabriquer des stupéfiants et appellerait à adopter une démarche globale intégrant des programmes d’activités de substitution. Elle inviterait les États à entretenir et à accroître, s’il y a lieu, la coopération internationale et l’assistance technique accordée aux pays qui appliquent des programmes d’éradication des cultures illicites et de développement d’activités de substitution.
Elle encouragerait également les États à établir des systèmes de surveillance systématique et à élargir la coopération régionale, internationale et multisectorielle, notamment avec l’industrie, au sujet de la question de la fabrication, du trafic et de l’abus des stimulants de type amphétamine.
Déclaration
Le représentant du Mexique, l’auteur principal du projet de résolution, a expliqué que les consultations informelles ont donné lieu à un texte consolidé qui intègre des recommandations spécifiques pour combattre la fabrication, la commercialisation et le trafic illicite des drogues.
Explication de position
Le représentant de la Fédération de Russie a appelé l’attention sur son opposition à ce projet de résolution tout en précisant qu’il n’avait pas voulu briser le consensus. Il a insisté sur la menace que constituait pour la Fédération de Russie le trafic des opiacés provenant d’Afghanistan. Il a précisé que son pays avait toujours été attaché à la lutte contre les stupéfiants, tout comme il a régulièrement soutenu le renforcement des organes qui ont pour mandat la lutte contre ce fléau. Depuis quelques années, la Troisième Commission s’est opposée à la culture, à la production et à la commercialisation des drogues en provenance d’Afghanistan. L’idée des résolutions passées ne visait pas à montrer du doigt ce pays en particulier mais d’évoquer la menace mondiale que constituait le trafic des stupéfiants afghans et visait alors à appuyer le Gouvernement d’Afghanistan dans sa lutte contre la production de ces stupéfiants. Cela nous a permis de maintenir le problème des stupéfiants en Afghanistan au centre de nos préoccupations, dans le cadre des institutions spécialisées des Nations Unies et de Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Nonobstant, la mention à l’Afghanistan a été exclue, ou plutôt extirpée du texte de cette résolution, ce qui provoque notre incompréhension, d’autant que de l’avis de l’ONUDC, le volume de production des stupéfiants en Afghanistan a augmenté de 30% cette année, a-t-il remarqué. Il a conclu que ce texte ne représentait pas une lutte contre cette menace mais plutôt un appui.
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À l’intention des organes d’information • Document non officiel