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AG/SHC/3887

L’ACCÈS DES FEMMES RURALES À L’ÉDUCATION ET AU CRÉDIT AU COEUR DES INITIATIVES NATIONALES EN FAVEUR DE « CES PAUVRES PARMI LES PLUS PAUVRES »

16/10/2007
Assemblée généraleAG/SHC/3887
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

TROISIÈME COMMISSION

11e et 12e séances – matin et après-midi


L’ACCÈS DES FEMMES RURALES À L’ÉDUCATION ET AU CRÉDIT AU COEUR DES INITIATIVES NATIONALES EN FAVEUR DE « CES PAUVRES PARMI LES PLUS PAUVRES »


Appel à davantage de mesures concrètes pour protéger les migrantes


L’éducation est l’un des moyens les plus sûrs pour améliorer le sort des femmes rurales, notamment en encourageant la scolarisation des filles, ont déclaré les intervenants qui se sont exprimés au cours du débat général sur la promotion de la femme que la Troisième Commission de l’Assemblée générale a tenu aujourd’hui.


Dans de nombreux États, les programmes et initiatives visant à réduire la pauvreté sont souvent conçus avec une perspective d’égalité entre les sexes, notamment dans les zones rurales.  En cela, ils se conforment à l’article 14 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, qui vise spécifiquement la condition des femmes rurales, ainsi qu’aux multiples recommandations du Comité chargé de l’application de cet instrument international.  Le Comité préconise, en effet, l’intégration systématique des problèmes des femmes rurales dans les politiques et programmes nationaux.


En favorisant la scolarisation des filles et souvent en instaurant des cours du soir pour les femmes vivant en milieu rural, les gouvernements entendent veiller à l’autonomisation de celles-ci.  L’octroi de facilités de prêts et de microcrédits à des taux d’intérêt faibles et la réforme des lois foncières pour ouvrir l’accès à la terre, sont autant de mesures prises au niveau national pour promouvoir la femme.


Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), en 2006, 40,4% du total des femmes qui travaillaient étaient dans l’agriculture, assurant la moitié de la production alimentaire mondiale et entre 60 à 80% de l’alimentation dans les pays en développement.


En Inde, le Gouvernement encourage les initiatives de groupes autonomes de femmes qui soutiennent plus de 10 millions de familles rurales.  Au Ghana, les paysans produisant les cultures vivrières, 55% à 60% desquels sont des femmes, sont les plus durement touchés par la pauvreté.  Le Gouvernement a pris un large éventail de mesures afin de s’attaquer aux contraintes complexes auxquelles sont confrontées les femmes rurales.  Ces mesures englobent l’octroi de facilités de crédits, l’amélioration des services techniques et l’amélioration de la gestion et du financement.


D’un autre côté, plusieurs intervenants ont indiqué que les femmes migrantes étaient souvent confrontées à des discriminations ou à toutes formes de violence à chaque étape migratoire.  Ils ont en conséquence jugé prioritaire de réviser la législation au niveau national de façon à garantir la protection et l’accès des migrantes au système judiciaire dans les pays d’accueil.  Ils ont également indiqué qu’il faudrait assurer un suivi constant des mesures visant à combattre la violence à l’égard des travailleuses migrantes.  La République de Moldova a évoqué l’incontournable féminisation des migrations et a constaté en même temps que les transferts de fonds effectués par les travailleurs immigrés contribuaient à hauteur de 27% du PIB national.


Par ailleurs, les femmes représentent à l’heure actuelle la moitié des migrants du monde et leurs expériences diffèrent de celles des hommes, d’où l’importance de mesures concrètes destinées à les protéger de la criminalité transnationale organisée, en particulier de la traite des être humains.  La République de Corée a noté l’augmentation des mariages mixtes dans son pays, ce qui présente un nouveau défi.


L’Indonésie a estimé que la violence contre les travailleuses migrantes, si elle est citée dans de nombreux rapports, n’est pas suffisamment intégrée dans les politiques liées aux migrations.  La coopération entre les pays d’origine et les pays d’accueil doit être sans cesse réexaminée et à mi-chemin de la date butoir de 2015, une réaction internationale est souhaitable à tous les niveaux, ont estimé certaines délégations.


PROMOTION DE LA FEMME


a) Promotion de la femme


b) Suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et à la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale


Suite du débat général


Mme JANET LOWE (Nouvelle-Zélande), qui s’exprimait aussi au nom du Canada et de l’Australie (Groupe CANZ), a souhaité que les États Membres travaillent à mettre en place une architecture sexospécifique plus cohérente.  Reprenant à son compte les remarques du Secrétariat sur la nécessité d’une architecture plus cohérente à l’échelle du système, la représentante a affirmé qu’il y avait urgence à agir.  La violence à l’égard des femmes et des filles est un problème mondial qui les empêche de vivre pleinement, a-t-elle assuré.  Mme Lowe a insisté sur l’importance du rôle de l’Assemblée générale pour assurer le suivi et la mise en œuvre concrète des décisions prises par les États Membres.


Attachés aux normes internationales sur ces thèmes, la Nouvelle-Zélande, le Canada et l’Australie certifient que ces normes constituent des références constantes, a dit Mme Lowe.  Elle a encouragé tous les pays à ratifier la CEDAW.  Elle a enfin salué la résolution 1325, relative aux femmes, à la paix et à la sécurité, estimant que tous les États Membres devraient chercher à la mettre en œuvre.


Mme GALINA KHVAN (Fédération de Russie) a estimé que les droits des femmes et l’amélioration de leurs conditions socioéconomiques demeurent d’actualité dans l’examen des principales questions dont sont saisies les Nations Unies.  Elle a appuyé dans l’ensemble l’approche adoptée par l’ONU dans ce secteur.  Elle a demandé aux Nations Unies de faire des efforts plus soutenus dans les domaines économique et politique.  Les recommandations contenues dans les documents issus de la quatrième conférence mondiale de la femme et de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale, réaffirmées par la Commission de la condition de la femme il y a 2 ans, affirment les thèmes prioritaires.  Le cadre de politique sexospécifique n’est pas assez efficace et les ressources qui lui sont allouées sont trop fragmentées, a constaté la représentante de la Fédération de Russie.  Elle a dit que sa délégation ne souscrirait pas aux conclusions tirées par le Secrétariat ni à la nécessité de créer un nouvel organe chargé du traitement des questions de la femme.  Cette décision concernant la création d’une nouvelle structure doit adopter une approche réfléchie en vue de rehausser l’efficacité de l’ONU dans ce secteur, a-t-elle recommandé.  Le dialogue a permis d’éviter des affrontements sur les questions ayant trait à la violence à l’égard des femmes et sur des sujets parfois conflictuels.  En Fédération de Russie, deux portefeuilles importants, à savoir celui de la santé et celui de l’économie et du commerce, sont détenus par des femmes. Par ailleurs, le Gouverneur de Saint-Pétersbourg est aussi une femme, a ajouté la représentante russe.  Au niveau des organes régionaux, les femmes sont également bien représentées.  Elles constituent également la majorité des fonctionnaires dans le secteur public, toutes administrations confondues.  Une stratégie nationale en faveur de l’égalité entre les sexes et de l’égalité des chances a été approuvée récemment en vue de réduire l’écart dans l’éducation et l’économie en général, a annoncé la représentante.  En collaboration avec le PNUD, un projet d’éducation en matière d’égalité a été conçu et sera mis en œuvre dans un futur proche, a-t-elle précisé.


M. SEN (Turquie) a affirmé que l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et le renforcement de l’égalité entre les sexes constituent des priorités pour le Gouvernement turc depuis la deuxième moitié des années 90.  Le plan gouvernemental pour la période 2007-2015 met particulièrement en lumière les efforts à faire en faveur des femmes, en matière d’éducation et d’emploi notamment, a affirmé le représentant.  Aujourd’hui, 48 femmes ont été élues au Parlement turc lors des dernières élections législatives et c’est une augmentation heureuse qui n’est pas encore satisfaisante, a reconnu le représentant.  L’augmentation du nombre de femmes membres de partis politiques nous donne de l’espoir pour les élections futures a-t-il cependant considéré.


Le représentant a cité deux conférences qui se sont tenues à Istanbul en novembre 2006 sur le thème de la promotion de la femme.  La Conférence interministérielle spéciale sur le renforcement de la place des femmes dans la société, organisée dans le cadre du partenariat Euromed, a d’abord donné lieu à l’adoption du cadre d’action d’Istanbul.  Ensuite, la Conférence ministérielle de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) a constitué une contribution de taille en faveur de la promotion de la femme, a encore indiqué le représentant de la Turquie.


M. PRASANNA ACHARYA (Inde) a estimé qu’il était important de combattre les violations continues des droits des petites filles.  Il a fait écho à l’appel lancé par le Secrétaire général des Nations Unies en vue de la protection des petites filles, selon les axes définis par les Nations Unies à l’issue de la Quatrième conférence mondiale sur les femmes qui s’est tenue à Beijing en 1995.  Pour ce qui a trait à l’égalité des chances, il a reconnu qu’au sein du Secrétariat des Nations Unies, il reste beaucoup à faire pour combler les écarts.  Il a souligné la nécessité d’accorder une attention immédiate à l’objectif visant à atteindre à faire en sorte que 50% des postes de haut rang soient occupés par les femmes.  Aucune société civilisée ne peut méconnaître les aspirations et les droits des femmes, a-t-il insisté, avant d’indiquer qu’au niveau national, l’Inde a réservé aux femmes, il y 12 ans, un tiers des sièges municipaux en zone urbaine et autonome.  En conséquence, les femmes indiennes ont joui d’une participation accrue à la prise de décision politique. 


Un programme de garantie d’emploi dans le monde rural a aussi été lancé en 2006.  Le Gouvernement encourage les initiatives de groupes autonomes de femmes qui soutiennent plus de 10 millions de familles en milieu rural. Il met l’accent sur le renforcement des capacités, en mettant en place des d’instituts de formation.  D’autre part, le nombre de femmes chefs d’entreprises a sensiblement augmenté.  Dans le domaine juridique, la saisine de la Cour suprême pour faire valoir les droits fondamentaux des femmes est désormais un droit acquis en Inde.  Tous les ministères doivent intégrer la question de la parité des sexes dans leurs programmes et dans leur budget respectif.  Le représentant indien a conclu en affirmant que son pays attend avec impatience le lancement de la campagne du Secrétaire général sur l’élimination de la violence à l’encontre des femmes et en rappelant que l’Inde a déployé au Libéria le tout premier contingent féminin de maintien de la paix. 


M. ADE PETRANTO (Indonésie) a estimé que de nombreux obstacles devaient toujours être surmontés en matière de promotion de la femme.  La violence contre les femmes reste répandue et les conditions économiques et sociales de nombreuses femmes restent trop précaires pour leur permettre de s’affranchir de la violence.  Le représentant a regretté que la lutte contre la violence fondée sur le sexe ne retienne pas suffisamment l’attention des politiques gouvernementales.  La violence contre les travailleuses migrantes, si elle est citée dans de nombreux rapports, n’est pas non plus suffisamment intégrée dans les politiques liées aux migrations, a-t-il estimé.  La coopération entre les pays d’origine et les pays d’accueil doit être sans cesse réexaminée et à mi-chemin de la date butoir de 2015, une réaction internationale est souhaitable à tous les niveaux.  Le représentant a jugé essentielle la réforme d’une architecture sexospécifique pour permettre une approche globale de ces problèmes.


En Indonésie, le processus de démocratisation a veillé à ce que les questions d’égalité ne soient pas négligées, a affirmé le représentant, en citant la 116ème réunion de l’Union interparlementaire qui s’est tenue à Bali en mai dernier et dans laquelle l’Indonésie a joué un rôle actif.  Il a également évoqué des mesures législatives spécifiques adoptées par son pays, dont la plus récente vise à réduire la violence dans les foyers.  L’année dernière, a-t-il ajouté, une loi sur les certificats de naissance a permis de lutter contre le trafic d’êtres humains.  Le représentant a également formulé le vœu que les efforts internationaux soient poursuivis en faveur d’une plus grande intégration des aspects sexospécifiques dans les politiques.  Il a enfin souhaité que les considérations liées au genre entrent en ligne de compte lors de la prochaine Conférence sur le climat qui doit se tenir à Bali au mois de décembre.


Mme FEDA ABDELHADY-NASSER, Observatrice de la Palestine, a déclaré que sa délégation s’associait pleinement à la déclaration faite par le Pakistan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, sur « l’importante question » de la promotion de la femme.  Elle a dénoncé l’occupation israélienne qui a des conséquences négatives sur la vie quotidienne des Palestiniens et qui contribue à freiner le progrès et le développement de la région du Moyen-Orient.  Elle a rappelé les déclarations de la Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme, selon lesquelles la population féminine subit plus fortement le poids de la pauvreté et de la violence.  Elle a estimé que l’occupation israélienne des territoires palestiniens alourdissait encore plus le fardeau que portent les femmes palestiniennes.  « Comme n’importe quelles autres femmes, elles cherchent à protéger leurs familles et à leur assurer un environnement stable dans lequel vivre.  Malheureusement, les politiques illégales et brutales de la puissance occupante rendent ce combat encore plus dur », a déploré Mme Abdelhady-Nasser. 


Elle a rappelé qu’outre cette lutte quotidienne pour la préservation de leurs droits inaliénables, les Palestiniennes sont aux côtés des femmes du monde entier pour lutter contre la discrimination et les inégalités dont elles sont victimes, alors qu’elles aspirent à jouer un rôle actif dans leurs sociétés.  La représentante palestinienne a demandé à ce qu’une attention et une assistance particulière soient accordées aux populations de la bande de Gaza et, que la communauté internationale presse Israël de se conformer au droit international humanitaire.  « Cela participera grandement, dans les territoires palestiniens, à la poursuite des objectifs de la communauté internationale relatifs à la promotion de la paix et aux droits de la femme », a-t-elle déclaré.  Elle a rappelé à cet égard le rôle que devraient jouer la Déclaration et le Programme d'action de Beijing, ainsi que la Déclaration du Millénaire, dans la promotion, au bénéfice des femmes, des idéaux relatifs à la paix et aux droits de l’homme. 


Mme LEYSA SOW (Sénégal) a attiré l’attention sur le phénomène de la féminisation de la pauvreté dans les pays en développement, en particulier en Afrique.  Les femmes et les enfants subissent les contrecoups de l’instabilité financière.  Elles sont parfois victimes de violences conjugales et n’ont pas toujours le droit à la propriété, a fait remarquer la représentante.  Elle a constaté que l’essentiel des progrès réalisés en faveur de l’égalité touchait en priorité les minorités éduquées.  Stigmatisant la persistance de stéréotypes sexistes, les discriminations envers les chômeurs, la faiblesse de la prise en charge médicale et sanitaire, la représentante a expliqué que son pays avait adopté des politiques qui ont permis de protéger les adolescentes enceintes ou les filles mères.  Elles ont aussi permis de lutter contre les avortements et les infanticides, le VIH/sida, les grossesses rapprochées, le fardeau des travaux domestiques, ou encore contre les violences familiales à l’encontre des femmes et des enfants, a expliqué Mme Sow.


Pour réussir le pari du développement économique et social, le Sénégal mise sur la combinaison de l’ensemble de ces politiques ainsi que, sur l’engagement des partenaires au développement, a indiqué la représentante.  La promotion effective de l’égalité des genres doit pouvoir se réaliser grâce à l’engagement politique de tous les dirigeants africains, a-t-elle encore affirmé.


Mme ROSELYN MAKHUMULA (Malawi) a indiqué que plus de 70% du travail agricole est effectué par les femmes, qui sont responsables de plus des deux tiers de la production alimentaire du pays.  Le Gouvernement du Malawi est attaché au renforcement des organismes de crédits favorisant le développement et l’émancipation économique des femmes rurales.  Une attention spéciale est prêtée à l’accès à la terre, à la production et au crédit.  Le Malawi a accédé à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et à son Protocole facultatif, a rappelé la représentante, en indiquant que des efforts ont été déployés, conformément à ces instruments.  Le Malawi appuie la proposition de prolonger, de façon permanente, la durée des sessions du Comité par l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes pour lui permettre de traiter les rapports des États parties dont il a été saisi mais qu’il n’a pu examiner, faute de temps.  La représentante du Malawi en a appelé à l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) pour qu’il redouble d’efforts en vue de fournir des informations et des données de qualité sur l’autonomisation des femmes et leur situation dans divers domaines. 


Elle a reconnu la nécessité de poursuivre l’action en cours et d’établir des stratégies novatrices en vue d’attirer davantage de femmes, de la jeune génération en particulier, dans des fonctions de prise de décisions jusqu’ici réservé aux hommes.  L’éducation est la clef pour les changements de comportements au sein de la société et l’autonomisation des femmes.  Elle a reconnu que dans son pays, il faut encore améliorer l’accès des filles et des jeunes filles à tous les niveaux de l’éducation, notamment encourager les jeunes filles à retourner à l’école après une grossesse.  Les services de santé primaires pour les femmes ont été améliorés au fil du temps et chaque fois plus de femmes en bénéficient.  En ce qui concerne la pandémie du VIH/sida, des médicaments antirétroviraux sont mis à la disposition des femmes séropositives, mais le pays reste aux prises avec l’impact dévastateur de la pandémie et un taux élevé de mortalité maternelle, soit 984 décès pour 100 000 naissances. 


Aux fins de lutter contre ce problème, le Gouvernement, avec l’appui du FNUAP, de l’OMS et de l’UNICEF, a récemment mis au point une « Feuille de route » quinquennale dont la mise en œuvre sera appuyée au titre du Programme de pays 2008-2011 du FNUAP.  D’un autre côté, le Malawi a accompli des progrès dans la lutte contre la violence à l’encontre des femmes.  Des cliniques d’appui aux victimes ont été établies dans les commissariats de police et, des refuges ont été ouverts pour offrir un appui psychologique et social aux victimes.  Le Malawi demeure attaché aux différents aspects de la mise en œuvre intégrale des recommandations adoptées par les organes des Nations Unies, a conclu la représentante.


Mme AYE THIDAR MYO (Myanmar) a rappelé que lors du Sommet mondial de 2005, les dirigeants du monde avaient réaffirmé leur attachement à l’égalité ente les sexes.  Elle a toutefois constaté que la discrimination envers les femmes persiste dans toutes les régions du monde.  La pauvreté, l’inégalité d’accès à l’éducation et aux processus de prises de décisions constituent des obstacles pour les femmes, a-t-elle souligné, avant d’affirmer que dans son pays, l’éducation est mixte et que les filles jouissent des mêmes droits que les garçons. 


La traite des êtres humains, une des pires formes de violation des droits de l’homme, concerne d’abord les femmes et les filles, a signalé la représentante.  Un plan d’action national de lutte contre cette traite a été lancé en 1996.  Par ailleurs, la loi prévoit une lourde peine d’emprisonnement pour les trafiquants d’êtres humains.  La représentante a également indiqué que le Comité national des affaires féminines du Myanmar travaillait, en partenariat avec des ONG et le Projet interinstitutions des Nations Unies sur la lutte contre le trafic d’êtres humains, dans la sous-région du Mékong, en vue de réhabiliter les victimes de la traite.  La représentante a annoncé qu’en tant qu’État partie à la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Myanmar avait soumis en juillet dernier, ses deuxième et troisième rapports consolidés.


Mme NUR AL-KASADI (Yémen) a, à son tour, souligné la nécessité de mettre dûment en œuvre les recommandations du Programme d’action de Beijing et de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Au Yémen, a-t-elle affirmé, la femme jouit à l’heure actuelle de droits et de libertés dont elle ne bénéficiait pas dans le passé.  Les transformations politiques, économiques et sociales que la République du Yémen a connues depuis sa création en mai 1990 ont également été accompagnées de changements positifs pour la femme, dont les droits fondamentaux ont été consacrés par la Constitution, par la législation et par le biais d’une série de stratégies nationales favorisant le développement démocratique et l’égalité des chances.  C’est ainsi, que la loi électorale de 2001 a donné à la femme le droit d’être candidate et électrice, de même que celui de participer à part entière au référendum constitutionnel.  D’autre part, 15% des sièges sont réservés aux femmes au Parlement et ce, dans l’objectif de la faire participer activement à la prise de décisions politiques.  Les femmes participent tout aussi activement au processus de développement du pays et, elles ont fait leur preuve dans des postes de direction comme dans les ministères, les services diplomatiques, dans l’armée et la police, dans le système judiciaire et le secteur économique entre autres. 


Le Gouvernement du Yémen organise des campagnes de sensibilisation concernant la condition et la place que la femme doit occuper dans la société.  Il travaille aussi à la prévention et à la lutte contre la violence à l’encontre des femmes dans toutes ses manifestations.  Cet effort est accompagné par des initiatives dans les domaines de l’éducation et de la santé.  Traditionnellement, les femmes au Yémen vivaient dans l’ignorance et la soumission, marginalisées de la vie active de la société.  C’est pour cette raison que l’éducation est gratuite aujourd’hui et que les droits des petites filles sont protégés, a souligné la représentante.  Elle a enfin manifesté la solidarité de son pays avec les femmes palestiniennes qui vivent sous occupation israélienne.  Elle a salué ces femmes et a souhaité qu’elles puissent jouir de leurs droits fondamentaux.  Elle a instamment prié la communauté internationale de conjuguer ses efforts pour résoudre le problème de l’occupation étrangère en Palestine et mettre fin aux souffrances des Palestiniennes.


Mme VIENGSAVANH SIPRASEUTH (République démocratique populaire lao) a estimé que des défis de taille continuaient de se poser aux femmes dans l’exercice de leurs droits.  Les femmes, notamment en milieu rural, sont les plus touchées par les conséquences de la pauvreté, a déclaré la représentante, qui a estimé qu’une coopération internationale rehaussée était nécessaire à la mise en œuvre de la plate forme d’action de Beijing.  L’union des femmes lao et le Gouvernement de la République démocratique populaire lao ont multiplié les efforts qu’ils ont déployés pour améliorer l’accès des femmes à l’éducation, à la santé et à l’emploi, a assuré la représentante.  Aujourd’hui, les femmes lao représentent une force importante contribuant au progrès du pays, a-t-elle indiqué.  Elles occupent des postes élevés de direction et sont élues pour des mandats politiques, et elles représentent actuellement plus de 29% des membres du Parlement, a dit la représentante.


Récemment, le Gouvernement a créé une Commission nationale pour la promotion de la femme, qui travaille en lien avec les partenaires internationaux et avec les gouvernements locaux.  Cette Commission, a expliqué la représentante, est à l’origine d’une stratégie nationale pour la période 2005-2010.  Cette stratégie vise à renforcer la participation des femmes à la croissance et à la lutte contre la pauvreté; à promouvoir leur éducation; à améliorer leur accès aux soins de santé et leur accès aux prises de décision, a précisé Mme Sipraseuth.  Elle a enfin confié son espoir de voir tous ces défis relevés, grâce aux efforts continus de son pays associés à la coopération, à l’assistance et à l’expérience de la communauté internationale.


Mme SOHA GENDI (Égypte) a estimé que l’ONU a insufflé un élan au règlement de la problématique liée à la promotion et à l’autonomisation de la femme et à la réalisation de la parité entre les sexes, tout en veillant à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Or, ces efforts ne suffisent pas, a jugé la représentante, en ajoutant qu’il faut également redoubler d’efforts pour sortir la femme de la pauvreté et de la maladie, pour l’intégrer totalement dans le processus de développement et dans le combat contre la discrimination et le racisme fondé sur la religion.  Les problèmes à affronter incluent également la lutte contre la traite des femmes et des filles, y compris l’exploitation sexuelle à des fins commerciales et les autres formes de criminalité organisée.  En janvier 2008, la Division de la promotion de la femme sera transférée au Bureau du Haut Commissaire pour les droits de l’homme, a

déclaré la représentante de l’Égypte, qui a souligné qu’il faudrait se garder de limiter les thèmes liés à la femme à la privation des droits.  Il s’agit d’abord et avant tout d’avancer les objectifs de développement, dans le cadre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. 


Il faut garder à l’esprit, a insisté la représentante, le fait que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes est le troisième des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La femme comme noyau de la famille et donc de la société toute entière, fait partie du processus de développement durable sous toutes ses formes.  Elle détient aussi un rôle clef dans la paix et la sécurité internationales et dans le respect des droits de l’homme, notamment durant les guerres, les conflits armés et sous occupation étrangère.  Cela confirme la complémentarité entre les trois dimensions de la promotion de la femme à savoir le développement, la sécurité et les droits de l’homme, a-t-elle précisé.  À ce propos, l’Égypte a établi des institutions spécialisées sous l’égide du Conseil national pour la femme.  Il s’agit du Conseil national pour la mère et l’enfant et du Conseil national pour les droits de l’homme.  Le pays a également incorporé la dimension sexospécifique dans le plan quinquennal national 2002-2007 et a adopté le processus d’intégration de cette dimension et les besoins des femmes dans son plan national pour le développement économique et social 2007-2017, et ce après des discussions approfondies avec les femmes des zones urbaines et rurales.


L’Égypte a contribué à la proposition de créer l’Organisation de la femme arabe sous l’égide de la Ligue des États arabes.  Le pays a aussi appuyé les femmes vivant sous occupation étrangère en Palestine, au Liban et en Syrie.  L’Égypte a appelé à l’organisation d’une réunion de haut niveau au Caire, du 23 au 27 septembre 2007, au niveau ministériel, afin de débattre de l’importance du financement pour le développement et de son rapport avec l’égalité entre les sexes.  Elle se prépare à inclure cette dimension dans les consultations de haut niveau, qui se tiendront les 23 et 24 octobre 2007, dans le cadre des préparatifs du Sommet sur le financement du développement prévu l’an prochain.    . 


M. HECTOR.J. BONAVIA (Malte) a fait part de l’engagement de son Gouvernement en faveur de l’égalité des sexes et a souligné que l’adoption de mesures et de lois spécifiques a permis d’améliorer la situation des hommes et des femmes dans le pays.  Parmi les mesures prises par le Gouvernement figurent notamment la promulgation d’une loi pour la promotion et la mise en œuvre de l’égalité des sexes et d’une autre loi sur la violence domestique.  Les mesures comprennent aussi des amendements au Code pénal incluant entre autres, l’établissement d’une Commission sur la violence domestique, la promotion d’initiatives visant à concilier travail et vie de famille et, le retrait des manuels scolaires véhiculant des stéréotypes sexistes.  Le représentant s’est également réjoui de ce que le nombre d’étudiantes à l’université augmente chaque année, précisant qu’en 2006, 57,4% des diplômés étaient des femmes.


Mme MARCELINE TIENDREBEOGO (Burkina Faso) a indiqué que son pays avait adopté en 2006 un plan quinquennal de promotion de la femme qui vise à renforcer la participation des femmes au développement socioéconomique, politique et culturel du pays.  Dans le domaine de l’amélioration du statut social et juridique de la femme, le Burkina Faso a ratifié plusieurs conventions internationales, notamment, en 2005, le Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination des discriminations à l’égard des femmes.  La représentante a indiqué que les autorités burkinabaises avaient entrepris des actions multiformes pour réduire la paupérisation féminine, en construisant, par exemple, 40 « maisons de la femme », lieux qui leur permettent d’exercer des activités génératrices de revenus.  Lors de la Journée panafricaine qui s’est tenue le 31 juillet 2007, a poursuivi Mme Tiendrebeogo, le Burkina Faso a porté la réflexion sur le rôle déterminant de la femme dans l’intégration régionale ainsi que sur l’état « embryonnaire » de l’entreprenariat féminin dans le pays.


Abordant le sujet de la représentation des femmes en politique, la représentante a signalé que trois des 13 gouverneurs de son pays étaient des femmes et que celles-ci étaient également représentées au rang ministériel, avec cinq femmes ministres sur 34, et dans la Chambre des députés, avec 17 députés femmes pour 111 sièges.  Elle a cependant signalé, que malgré une amélioration du niveau de représentation féminine dans son pays, les pesanteurs socioculturelles, le faible niveau d’instruction et le poids des responsabilités sociales et familiales freinaient l’accès des femmes aux postes de prises de décisions.  Un projet de loi instituant un quota d’au moins 30% de représentation féminine en politique a néanmoins été introduit à l’Assemblée nationale.  Le Gouvernement a institué un Plan décennal de développement de l’éducation de base qui a permis d’atteindre, en 2006 et 2007, un taux brut de scolarisation de 61,17% pour les filles.  Un décret a également été adopté pour renforcer le mécanisme institutionnel de promotion de la femme.


Mme ANA RADU (République de Moldova) a souligné que les femmes avaient le droit de vivre dans la dignité et que l’égalité entre les sexes est l’un des huit Objectifs du millénaire pour le développement.  Pourtant, a-t-elle regretté, les pratiques nocives demeurent.  La Constitution de Moldova garantit à tous les citoyens l’égalité devant la loi, sans discrimination aucune, fondée par exemple sur le sexe, l’ethnie, ou la religion.  Une série de plans nationaux a été adoptée par le pays, a indiqué la représentante, en citant par exemple le plan national pour la promotion de l’égalité entre les sexes pour la période 2006-2009 et le système national pour la défense des victimes de la traite.


Une nouvelle Commission nationale sur l’égalité entre les sexes devra fournir une base stratégique ainsi que des instruments et des mécanismes servant la politique officielle de Moldova sur ce thème important, a indiqué la représentante, en rappelant que la lutte contre la violence est contenue dans une loi d’août 2006.  S’agissant de l’« incontournable » féminisation des migrations, elle a expliqué, qu’il y avait là une importante source de revenus pour son pays.  La dépendance de Moldova envers les transferts de fonds de l’étranger est la deuxième au monde.  Ces fonds représentent en effet 27% du produit intérieur brut.  Or, les femmes migrantes particulièrement vulnérables, sont parfois victimes de la traite ou d’agissements malhonnêtes liés à leurs emplois, a accusé la représentante, avant d’indiquer que Moldova a ratifié en 2006 la Convention du Conseil de l’Europe contre la traite des êtres humains.  Mon pays souscrit par ailleurs au renforcement d’une architecture sexospécifique au sein des Nations Unies, a encore affirmé la représentante.


Mme KELLY KNIGHT (États-Unis) a signalé qu’à la fin du mois de septembre, Mme Condoleezza Rice, la Secrétaire d’État, avait présidé la troisième réunion du Groupe de travail des femmes leader.  Elle a signalé que ce Groupe de travail avait formulé diverses initiatives, dont l’une engageait le Gouvernement « birman » à reprendre le chemin de la démocratie, a dit Mme Knight.  Le Groupe de travail avait également proposé aux Nations Unies, les noms de différentes candidates pouvant prétendre à occuper des postes de haut niveau à l’ONU, notamment dans des zones de conflits ou dans des pays récemment sortis de conflits.  D’autres préconisations formulées par le Groupe de travail portent sur la réduction de la pauvreté en Afrique, des projets de microcrédit en Afrique et en Amérique Latine, ou encore le soutien aux victimes de violences, a-t-elle poursuivi. 


La représentante des États-Unis a ensuite indiqué que son pays était préoccupé par les mariages d’enfants, notamment en Éthiopie, et par les cas de violences sexuelles dans les zones de conflits.  Les États-Unis ont proposé une résolution condamnant l’utilisation du viol comme instrument de politique étatique, a-t-elle précisé.  Par ailleurs, le gouvernement américain a financé 10 centres féminins au Darfour.  Des dizaines de milliers de femmes de la région en ont bénéficié, a estimé la représentante.  Seize millions de dollars américains ont été dépensés pour lutter contre la violence sexuelle au Darfour, et 5 millions de dollars sont allés aux victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo, a encore spécifié la représentante.


Elle a par ailleurs indiqué que son pays, constatant la propagation de la pandémie VIH/sida chez les femmes et des petites filles, avait alloué 15 milliards de dollars aux ressources quinquennales du Plan de lutte contre le VIH/sida.  La lutte contre la violence et les discriminations à l’encontre des femmes constitue des priorités de l’action de ce plan.  La représentante des États-Unis a évoqué l’action menée par son pays en faveur des réfugiés et des victimes de conflits, et contre la mortalité maternelle et les fistules.  S’agissant du trafic d’êtres humains, elle a estimé qu’il fallait que les États en prennent davantage conscience.  Les États-Unis insistent sur l’indispensable mise en œuvre de stratégies de lutte contre le trafic d’êtres humains destinés à des travaux forcés.  


M. FILIPE CHIDUMO (Mozambique) a souscrit à la déclaration faite par la République-Unie de Tanzanie, au nom de la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC).  La promotion de la femme continue de figurer parmi les priorités du gouvernement du Mozambique, a dit M. Chidumo.  Le pays a adopté des cadres de travail politique, social et économique incluant une perspective sexospécifique dans toutes les sphères d’activité.  Le principal objectif visé est celui de promouvoir les droits de la femme et de garantir leur participation dans le processus de prise de décisions.  Dans le cadre de l’application des dispositions de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes -signée par le Mozambique en 1993– notre pays a présenté en mai de cette année son deuxième rapport périodique et a pris bonne note des recommandations du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, a indiqué le représentant. 


Le Mozambique a aussi pris des mesures en vue du renforcement de ses mécanismes de promotion de la femme et a établi plusieurs entités spécifiquement chargées de cette question.  Concernant la violence familiale, de nombreuses actions pour la combattre sont en cours, comme la formation de policières et l’assistance aux victimes de cette forme de violence.  Jusqu’à présent, 151 policières sont disponibles pour assister les femmes et les enfants dans les commissariats disséminés sur tout le territoire mozambicain.  Le Gouvernement du Mozambique a d’autre part créé une banque de données sur la violence familiale, incluant des données ventilées par sexe, et des lignes d’appels d’urgence gratuites ont été installées dans les commissariats afin d’apporter un soutien immédiat aux victimes de la violence, a dit M. Chidumo.  Dans la sphère politique, plus de 30% des députés mozambicains sont des femmes.  Le chef du Gouvernement est également une femme, ainsi que six ministres sur les 25 qui constituent le cabinet gouvernemental.  À cela, il faut ajouter quatre secrétaires d’État sur 17.  Des progrès ont d’autre part été accomplis au niveau provincial, avec la nomination de deux femmes gouverneurs.  De ce fait, le Mozambique est l’un des pays membres de la SADC ayant atteint le quota de 30% de femmes dans tous les domaines des structures de prise de décisions, qui a été fixé par la Déclaration de la SADC sur l’égalité entre les sexes et le développement.  En dépit de ces progrès, il reste cependant beaucoup à faire pour garantir une pleine participation des femmes dans toutes les sphères sociales.  Pour ce faire, il faudrait disposer des ressources adéquates dans des domaines clefs comme l’éducation, la santé, la formation professionnelle, et la formation du personnel dans des activités sexospécifiques notamment.  Le rôle de la femme dans le processus de développement demeure plus vital que jamais dans la lutte globale pour un monde meilleur, a conclu le Représentant permanent du Mozambique auprès des Nations Unies.  


Mme MEIRAV EILON-SHAHAR (Israël) a félicité le travail accompli par le Comité CEDAW mais a estimé que la promotion de la femme avait encore grand besoin d’être soutenue à travers le monde.  Le Centre international israélien pour la coopération joue un rôle important dans ce domaine, a-t-elle expliqué.  Elle a évoqué le sort des femmes en milieu rural, qui, s’occupant de toutes les générations de la famille, essayent en plus d’avoir une activité qui soit une source de revenus.  La représentante a cité un rapport de l’UNICEF qui quantifie les disparités vécues par les femmes en matière d’infection par le VIH/sida et donne des indications sur la mortalité maternelle.  Il en ressort qu’une inégalité flagrante frappe les femmes dans différents domaines, comme l’accès aux soins de santé, a dit Mme Eilon-Shahar.  Il est donc urgent, a estimé la représentante, de modifier les systèmes de distribution actuels en matière de soins de santé. 


Israël reconnaît que l’égalité des sexes reste un chantier en cours, a dit Mme Eilon-Shahar.  La représentante a expliqué que l’Autorité israélienne pour la promotion de la femme dirigeait l’action du pays en la matière.  Un plan interministériel pour les victimes d’abus sexuels a été lancé l’année dernière, a-t-elle indiqué.  En outre, le parlement israélien a adopté l’année dernière une loi globale portant sur les trafics d’êtres humains.  Les peines sont dorénavant plus lourdes pour les trafiquants, dont les biens peuvent être confisqués.


La représentante d’Israël a également assuré l’assistance que les femmes étaient les premières victimes des turbulences traversées par son pays.  Elle a souhaité que la résolution 1325 du Conseil de sécurité, appliquée par son pays, contribue au renforcement du rôle des femmes dans les négociations lors de conflit.  Elle a ajouté que sa délégation espérait qu’on aboutirait à une meilleure compréhension et à la réconciliation entre Israël et ses voisins.  A cet effet, nous avons besoin de la pleine participation des femmes à tous les niveaux, a-elle encore affirmé


M. ARA MARGARIAN (Arménie) a déclaré que son pays avait mis en œuvre un Programme national d’amélioration des conditions de vie de la femme pour la période 2004-2010.  Ce Programme fondé sur la constitution, vise à mettre en œuvre les engagements de la Convention  des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ainsi que les dispositions de la plate-forme d’action de Beijing.  Ce Programme, a ajouté le représentant, prévoit également de garantir l’égalité de droits et de chances entre les hommes et les femmes, aux niveaux  de la prise de décision, du développement économique et social et de la lutte contre la pauvreté en Arménie. 


Le Gouvernement a également favorisé une législation nouvelle selon laquelle un membre sur 10 figurants sur les listes électorales devait être une femme.  Cela a permis des avancées incontestables selon le représentant arménien.  Lors des dernières élections parlementaires en 2007, le nombre de femmes députés a doublé, en passant de 6 à 12.  Cette tendance devrait se confirmer, a espéré le représentant.  Selon lui, l’évolution est plus lente dans le secteur exécutif puisque son pays ne compte pour l’instant qu’une seule femme ministre et trois femmes aux postes de vice-ministre.  Les domaines de l’éducation et de la santé progressent plus rapidement, a-t-il analysé, en estimant qu’il y avait là une dynamique très positive.  Il a toutefois reconnu que son pays avait encore besoin d’un peu de temps pour aller plus loin en matière d’égalité entre les sexes. 


M. SALAH HAMDAN DAHAM AL-SAIF (Koweït) s’est félicité de la condition de la femme dans son pays.  Celle-ci bénéficie, a-t-il dit, d’un niveau de sécurité élevé et, depuis que le Parlement a amendé la loi électorale en mai 2005, elle participe pleinement à la vie politique et a pu prendre part, l’an dernier, aux élections législatives et municipales.  Le Koweït a retiré sa réserve à l’article 5 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et s’engage à la mise en œuvre de ses autres dispositions.  Pour la première fois dans l’histoire du pays, deux femmes occupent des postes ministériels dans le cabinet koweitien.  Il y a aussi des femmes secrétaires d’État, diplomates et des responsables dans des secteurs importants, a indiqué le représentant, avant de demander que des mesures soient prises pour libérer les femmes de l’occupation étrangère, notamment dans les territoires palestiniens, au Golan syrien, ou dans toutes autre partie du monde, afin de permettre la naissance d’une nouvelle génération libérée de la haine et de l’hostilité face à l’occupation.  


Mme ASAEIL AL SHRHAIL (Arabie saoudite) a indiqué que son pays a pris des mesures tous azimuts dans le domaine de la promo0074ion de la femme, sur la base de la charia islamique qui confère aux femmes des privilèges et l’égalité des droits.  Une grande importance est accordée aux aspects sociaux du développement.  Les ministères et organismes publics ont été invités à prendre des initiatives spéciales en vue du soutien des femmes en matière d’emploi, en particulier.  Le nombre de femmes diplômées est en augmentation constante, de même que celui de des filles inscrites dans l’enseignement supérieur.  De ce fait, il y a une participation accrue de la femme au marché du travail dans le pays.  L’Arabie Saoudite a également ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ce qui démontre qu’il est disposé à souscrire pleinement à ses dispositions et à repenser le rôle de la femme en tant que pierre angulaire du développement social du pays. Ainsi, les femmes  représentent 11 % de la main d’œuvre du pays et  80 % dans le secteur de l’éducation. D’autre part, des crédits importants sont investis pour favoriser son autonomie économique, a affirmé la représentante.


M. JAN KLEIJSSEN, Conseil de l’Europe, a rappelé que l’année dernière, les 47 nations membres du Conseil avaient lancé une campagne contre la traite des êtres humains, mettant en relief les diverses mesures nécessaires pour lutter contre cette nouvelle forme d’esclavage et pour protéger les victimes.  L’un des buts poursuivis par la campagne est d’obtenir la ratification par le plus grand nombre d’États, de la Convention du Conseil de l’Europe contre la traite des êtres humains, a expliqué le représentant, en soulignant qu’il s’agissait du premier instrument juridique de ce type de portée européenne.  Le texte se concentre sur la protection des victimes de la traite et sur la sauvegarde de leurs droits.  Des mécanismes de suivi efficaces et indépendants y sont prévus, a ajouté le représentant, qui a estimé qu’aucun pays ne pouvait lutter seul contre ce trafic.


Le représentant a cité une étude du Conseil de l’Europe qui stipule qu’un cinquième des femmes des États membres du Conseil, faisait face à un acte de violence, au moins une fois dans leur vie.  Cela concerne donc 100 millions de cas et selon l’étude, les auteurs de violences sont souvent des partenaires masculins ou d’anciens partenaires des victimes.  Le Conseil de l’Europe propose donc une stratégie générale qui obligerait les États membres à prévenir, à enquêter et à punir les actes de violences perpétrés contre les femmes par les États ou par des individus.  La violence est trop souvent traitée comme un fait qui relève du domaine privé, a regretté le représentant, en soulignant que les femmes deviennent ainsi victimes du silence, de l’indifférence ou de la négligence.


Pour le Conseil de l’Europe, la protection des enfants contre toutes formes de violence est une autre priorité.  La Convention de 2007 représente une mesure importante pour prévenir les actes d’agressions sexuelles contre les enfants, en poursuivre les auteurs, et en protéger les victimes.  Considérant que ces abus étaient de nature criminelle, y compris lorsqu’ils sont commis par des membres de la famille, le représentant a signalé que la Convention serait ouverte à la signature à Lanzarote à la fin de ce mois. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré qu’en dépit des progrès significatifs accomplis dans l’adoption d’instruments internationaux favorisant la promotion de la femme, il n’est reste pas moins que la mise en œuvre de stratégies nationales pour traduire les engagements pris en matière des droits de l’homme et de développement durable ne peuvent être honorés qu’avec la pleine participation des femmes dans la réalisation des objectifs qui y sont fixés.  La violence à l’encontre des femmes constitue, sans aucun doute, l’un des principaux obstacles à la promotion de leurs droits, en particulier pour les secteurs marginalisés de la société où les stéréotypes et la discrimination aggravent la vulnérabilité à un tel phénomène, a déclaré le représentant.  Dans ce contexte, la pierre angulaire de la lutte contre la violence réside dans le renforcement des programmes éducatifs axés sur une perspective sexospécifique, y compris au niveau de l’école primaire.  Des efforts doivent aussi être menés dans le combat contre l’impunité à travers un système judiciaire efficace obligeant les auteurs à répondre de leurs crimes.  Il est par ailleurs essentiel de rendre visible, tant au niveau national qu’international, la situation des femmes appartenant à des groupes vulnérables tels que les femmes migrantes et les femmes autochtones.  Il en est de même pour celles vivant dans des conditions d’extrême pauvreté et qui, de ce fait, n’ont pas accès à une existence dans la dignité, a souligné le représentant du Mexique. 


À l’instar des autres membres de la Commission économique des pays d’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC), le Mexique appuie la proposition de la proclamation par les Nations Unies d’une Journée internationale de la femme rurale dans le but de promouvoir l’application de mesures concrètes susceptibles de contribuer à sa sécurité humaine et d’alléger ses conditions de vie, et notamment de lutter contre sa marginalisation, a déclaré la représentante.  Le Mexique a été le premier cas considéré par le Comité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans le cadre du Protocole facultatif de la convention portant le même nom, a-t-elle ajouté.  La représentante du Mexique a aussi appuyé l’examen de problèmes concrets qui portent atteinte à l’intégrité de la femme dans la région, comme les cas d’assassinats de femmes, et elle a indiqué que sa délégation s’associait pleinement au Consensus de Quito, approuvé dans le cadre de la Dixième Conférence régionale de la CEPALC sur la femme en Amérique latine et dans les Caraïbes, tenue en août 2007. 


Au niveau national, le deux février dernier est entrée en vigueur au Mexique la Loi générale d’accès des femmes à une vie exempte de violence.  En ce qui concerne la promotion de la femme au sein du système des Nations Unies, le Mexique a manifesté, à plusieurs occasions, sa préoccupation face au caractère fragmenté, au double emploi, à l’inefficacité du point de vue administratif et au manque de coordination qui caractérisent encore le travail actuel des institutions chargées de la question de la femme.  Il est indispensable que les États Membres procèdent, dans les plus brefs délais, à une évaluation intégrale de la structure existante en matière d’égalité des sexes et identifient les principales carences auxquelles il faut remédier.  Dans le cadre du débat actuel sur la réforme de l’architecture liée à l’égalité des sexes aux Nations Unies, il y a également lieu de prendre en compte le travail accompli par tous les organes chargés de la promotion de la femme, notamment l’UNIFEM, la Division de la promotion de la femme et le Bureau de la conseillère spéciale sur la parité et la promotion de la femme.  Nous ajoutons à cette liste le FNUAP et l’INSTRAW, a indiqué la représentante du Mexique.


Droit de réponse


La délégation du Myanmar a exercé son droit de réponse en invoquant une motion d’ordre lors de la déclaration faite par la représentante des États-Unis.  Le représentant du Myanmar a demandé à la délégation des États-Unis de faire usage du terme « Myanmar », qui est le nom adéquat et reconnu par les Nations Unies, quand elle parle de son pays qui ne s’appelle pas « Birmanie » et dont le Gouvernement est le « Gouvernement du Myanmar » et non pas le « Gouvernement birman ».


Suite du débat général


M. MICHAEL D. KINYANJUI (Kenya) a déclaré que son pays était conscient de combien les femmes constituaient un facteur de changement.  Le Kenya, a-t-il dit, s’est engagé en faveur de la modification des comportements sociaux.  Il s’agit d’obtenir l’égalité entre les sexes à travers des mesures politiques, législatives et administratives.  La révision de la Constitution a permis d’inscrire l’égalité entre les sexes comme fondement de la législation, a expliqué le représentant.  Outre la création d’un ministère du genre, du sport, de la culture et des services sociaux, le Kenya a également créé une Commission nationale chargée de coiffer la

politique nationale de l’avancement des femmes.  Des fonctionnaires responsables au plus haut niveau ont été nommés dans les ministères pour assurer l’intégration d’une dimension sexospécifique dans les politiques et programmes, a poursuivi le représentant.  Un tiers des nouvelles nominations dans les services publics est désormais réservé aux femmes, s’est-il encore félicité.


Une société qui tolère la violence contre les femmes ne peut pleinement exploiter son potentiel de développement, a estimé le représentant.  Il a cité quelques avancées majeures enregistrées dernièrement dans son pays, en commençant par la loi de 2006 sur les atteintes sexuelles qui punit les viols et les abus sexuels.  La loi de 2001 sur les enfants interdit la mutilation génitale féminine et les mariages précoces.  Une loi de 2003 interdit le harcèlement sexuel au travail et la violence dans les foyers, a encore indiqué le représentant, avant d’évoquer des campagnes d’éducation et de sensibilisation sur les mutilations génitales et les mariages précoces, organisées avec l’aide des administrations provinciales.  Pour lutter plus efficacement contre la traite des êtres humains, une police spéciale a aussi vu le jour, a annoncé le représentant.


Au Kenya, 80% de femmes vivent dans des zones rurales.  Eu égard aux pratiques coutumières, la propriété foncière est réservée aux hommes, a expliqué le représentant qui s’est félicité de ce que ces pratiques discriminantes soient qualifiées d’illégales dans une loi en cours d’élaboration.


M.HABIB MANSOUR (Tunisie) a déclaré que malgré l’engagement de l’ONU et les efforts consentis par ses organes spécialisés comme par ses États Membres, il était évident que les femmes sont toujours touchées par la pauvreté, les pandémies, le chômage, les violences ou la traite des êtres humains.  Il a appelé la communauté internationale à accentuer ses efforts pour que la violence prenne fin.  Le représentant a salué la volonté du Secrétaire général de mener une campagne pluriannuelle à l’échelle du système sur ce thème. 


Considérant que la Tunisie, depuis son indépendance avait toujours à cœur de réussir à conjuguer la modernité avec ses traditions, il a certifié que la femme était un partenaire à part entière dans la société tunisienne.  Des plans d’action nationaux assortis d’orientations et d’objectifs précis témoignent selon lui, du degré d’émancipation de la femme, surtout ces deux dernières décennies.  La femme occupe des rôles de premier plan à tous les niveaux de la société, a déclaré le représentant, pour lequel l’accès à l’emploi demeure une des mesures les plus efficaces pour permettre aux femmes de jouir de leurs droits.


Consciente que les technologies de l’information permettraient une meilleure intégration des femmes dans la société, la Tunisie, a dit son représentant, souhaite que la communauté internationale s’investisse davantage dans les zones touchées par la fracture numérique.


Mme PARK HEE-KIOON (République de Corée) a indiqué qu’il était impossible de répondre aux défis globaux tels que la guerre, le terrorisme, la pauvreté et la détérioration de l’environnement, en comptant uniquement sur la croissance économique et les techniques scientifiques.  En fait, la participation et les activités des femmes sont un élément vital si l’on veut réellement s’attaquer à tous ces problèmes globaux.  Les documents issus des conférences et sessions extraordinaires de l’ONU en la matière servent de directives et de stratégies de base pour la promotion de la femme.  La République de Corée attache une importance majeure à leur pleine mise en œuvre.  Le pays appuie également toutes les mesures prises ou suggérées par le Secrétaire général en vue de l’élimination de la violence à l’encontre des femmes et se félicite du récent lancement de l’Action des Nations Unies contre la violence sexuelle dans les conflits armés dans laquelle collaborent 12 institutions de l’ONU.  La République de Corée se félicite aussi de la campagne « En finir avec le viol maintenant », menée en collaboration avec les gouvernements et les organisations non gouvernementales. 


Le pays, a poursuivi la représentante, est profondément préoccupé par l’incidence accrue de violence sexuelle contre les femmes dans les conflits armés, et considère les viols systématiques et l’esclavage sexuel comme les formes les plus répugnantes des violations des droits de l’homme.  Il s’agit de crimes et, dans certaines circonstances, de crimes contre l’humanité, a-t-elle indiqué.  Elle a instamment prié le système de l’ONU et les États Membres de faire tous les efforts possibles pour mettre fin à cette tragédie.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de dire la vérité et de sensibiliser l’opinion publique à ce propos.  Elle a appuyé les conclusions concertées sur le thème de l’élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des petites filles, adoptées par la Commission de la condition de la femme.  Elle a également soutenu les résolutions visant à mettre fin aux mutilations génitales et au mariage forcé des petites filles. 


Au niveau national, la République de Corée a nommé pour la première fois des femmes au poste de premier ministre et de ministre de la justice.  Le pays a aussi accueilli le Forum mondial des femmes en septembre 2007, a indiqué la représentante, avant de noter l’augmentation des couples mixtes dans son pays, ce qui présente un nouveau défi.  Le pays cherche à protéger les travailleuses migrantes de ce type d’unions, a-t-elle conclu, en mentionnant une initiative menée avec l’Organisation internationale des migrations (OMI) pour aider les femmes migrantes à s’adapter à la langue et à la culture coréenne avant le mariage.


M. LESLIE K. CHRISTIAN (Ghana) a indiqué que, reconnaissant la menace que la violence fait peser sur l’émancipation de la femme, son pays fait montre, depuis de nombreuses années, de sa volonté politique d’édicter des lois visant précisément à mettre fin à ces atrocités et à garantir aux femmes des droits sur un pied d’égalité avec les hommes et ce, dans tous les aspects de la vie.  À l’issue de consultations avec tous les secteurs de la société, une loi sur la violence familiale a été approuvée en février 2007, ce qui a constitué un nouveau tournant dans l’engagement du pays à respecter les droits de l’homme et plus spécialement les droits de la femme.  Au Ghana, les femmes rurales représentent 47% de la main d’œuvre agricole, principalement dans la production vivrière.  Elles sont donc responsables de la sécurité alimentaire, a-t-il souligné.


Aussi, la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté tient-elle compte du fait que les paysans produisant les cultures vivrières, dont 55% à 60% sont des femmes, sont les plus durement touchés par la pauvreté.  Le Gouvernement a pris un large éventail de mesures afin de s’attaquer aux contraintes complexes auxquelles sont confrontées les femmes dans les zones rurales.  Ces mesures englobent l’octroi de facilités de crédits, l’amélioration des services techniques et celle de la gestion et du financement.  En outre, quelque 70 000 femmes ont bénéficié d’un plan d’allocation de microcrédits pour un montant total de 4 millions de dollars, ce qui a eu pour résultat une réduction considérable de l’indice de pauvreté parmi elles. 


L’éducation non formelle est l’un des moyens les plus durables d’émancipation des femmes rurales et ce par l’organisation de cours du soir et de programmes d’alimentation scolaire, deux formules, qui testées par le Gouvernement, ont porté leurs fruits, en instaurant un dialogue sur la nécessité de scolariser les filles.  Dans l’objectif de résoudre le problème de l’accès des femmes à la terre, des initiatives de plaidoyer ont été lancées contre les pratiques coutumières qui empêchent les femmes d’acquérir des terres.  Un dialogue est aussi en cours avec les autorités traditionnelles pour influencer l’intégration de la perspective sexospécifique dans le projet de gestion de la terre (Land Administrative Project-LAP) qui vise la réforme du système foncier.


Des actions sont également menées avec les ONG dans le domaine de l’aménagement en eau, l’assainissement et l’hygiène.  Les medias et la société civile lancent des programmes et des initiatives variés pour inciter au changement culturel et comportemental vis-à-vis de la femme.  Des émissions hebdomadaires conçues et présentées par des femmes sont diffusées à la télévision et à la radio.  Une enquête récente a d’ailleurs révélé que la pauvreté a chuté dans les zones rurales du pays.  Le taux de population vivant au dessous du seuil de pauvreté a baissé de 50% en 1991 à 28,50% en 2005.  Le représentant a émis l’espoir que cette tendance à la baisse se poursuivra et qu’en 2015, des résultats aussi satisfaisants seront enregistrés dans tous les autres domaines, y compris celui des soins de santé.  


Mme MARIA ELENA MEDAL (Nicaragua) a déclaré que depuis la révolution sandiniste de 1979, le rôle de la femme dans la société s’est avéré chaque fois plus important et que le Gouvernement s’est fixé comme objectif prioritaire d’atteindre la parité totale.  Cette priorité est érigée en norme absolue de la nation tout comme l’obligation de l’État d’éliminer les obstacles empêchant une égalité de fait entre les Nicaraguayens et la participation active de la femme à la vie politique, économique et sociale du pays, a-t-elle précisé.  L’égalité entre les hommes et les femmes doit être considérée non seulement comme partie intégrante des droits de l’homme, mais également comme une nécessité stratégique pour la consolidation de la démocratie participative et le développement durable fondé sur la justice sociale.  Les programmes de lutte contre la pauvreté, comme le Programme Faim Zéro, profitent essentiellement aux femmes rurales et urbaines.  Elles y sont à la fois protagonistes et récipiendaires.  L’octroi de microcrédits à faible taux d’intérêts, ainsi que la fourniture de machines et d’équipements agricoles, sont d’autres moyens d’appui aux paysans et aux coopératives agricoles dirigées par des femmes, lesquels accords ont été obtenus grâce aux accords signés avec le Venezuela dans le cadre du processus d’intégration ALBA.


Parmi les autres mesures prises par le Gouvernement, la représentante a cité la nomination d’une femme à la tête de la police nationale et l’intégration transversale de la dimension sexospécifique dans les programmes et politiques de toutes les institutions étatiques.  La police a établi des commissariats de la femme et de l’enfant pour faire face aux situations de violence au sein de la famille et de violences sexuelles, ce qui a permis d’octroyer une place de choix à la lutte contre ces types de violence dans l’ordre du jour social et public, a conclu Mme Medal, qui a ajouté qu’un accent particulier a été mis, dans cette marche en faveur de la promotion de la femme, sur la situation des femmes indigènes et de descendance africaine dont les droits fondamentaux ont été reconnus sans discrimination aucune.  


M. KAIRE M. MBUENDE (Namibie) a expliqué que les femmes sont les plus pauvres des pauvres dans son pays où elles représentent pourtant la majorité de la population.  Elles dirigent parfois des familles monoparentales; travaillent dans le secteur informel ou cultivent des terres peu fertiles.  « La promotion de la femme est l’aune à partir de laquelle doit être évalué le progrès de toute société », a dit le représentant de la Namibie, en prévenant que toute stratégie de réduction de la pauvreté qui ne tiendrait pas compte des besoins des femmes serait vouée à l’échec.


Le représentant a lancé un appel au secteur privé pour qu’il inclue encore davantage les femmes, même si les nouvelles normes mondiales concrétisées par Beijing ont déjà permis des avancées.  Ainsi en Namibie, des femmes occupent des postes de responsabilité dans les entreprises comme dans le secteur public, notamment dans le monde politique.  Il a toutefois constaté que bien souvent, aux postes de direction, les femmes sont victimes d’une culture politique patriarcale dominante. 


Stigmatisée comme étant le « cancer de nos sociétés », la violence sexiste ébranle la confiance des femmes en elles-mêmes, a reconnu le représentant, en admettant que les statistiques annuelles de la Namibie sont effrayantes.  Évoquant la campagne « 16 jours contre les violences sexistes » qui sera prochainement organisée dans son pays, il a souhaité que cette manifestation s’étende indéfiniment.  Il a conclu en reconnaissant le rôle important que les Nations Unies ont à jouer et en rappelant aux États Membres leurs engagements en faveur de la promotion de la femme.  Les Nations Unies devraient nous aider à mobiliser des ressources pour la promotion de la femme mais aussi montrer l’exemple en garantissant l’accès de femmes à des postes élevés, a-t-il conclu.


Mme SAUDATU USMAN BUNGUDU, Ministre des affaires féminines et du développement social du Nigéria, a salué les efforts du Secrétaire général de l’ONU pour donner suite à la Déclaration et au Programme d’action de Beijing et aux résultats de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Après avoir pris note des efforts accomplis à l’échelle mondiale en vue d’améliorer les conditions de vie des femmes et de reconnaître leurs droits et les discriminations auxquelles elles se heurtent, elle a dressé la liste des mesures prises par le Nigéria pour garantir l’autonomisation sociale et économique des femmes dans son pays, notamment la création de l’Agence nationale pour l’élimination de la pauvreté et de l’Agence pour l’interdiction de la traite des personnes et l’examen des questions qui y sont liées. 


Le Gouvernement a aussi augmenté de 8,2% à 19,2% la représentation des femmes au Conseil exécutif fédéral alors que les ministères des finances, des affaires étrangères et de l’environnement sont dirigés par des femmes.  Le nombre de femmes députées a également augmenté et plusieurs d’entres elles sont à la tête de commissions parlementaires, a précisé la Ministre.  Le pays, a-t-elle encore indiqué, a entrepris la réforme du secteur de l’éducation, en accordant une attention particulière aux petites filles dans les zones rurales.  Des refuges provisoires ont été construits pour les femmes victimes de la violence.  Convaincu que la violence fondée sur le sexe aggrave la discrimination contre la femme, le Gouvernement déploie des efforts concertés pour réduire ce type de violence, a encore déclaré Mme Bungudu.


M. IANG HUN (République populaire démocratique de Corée) a rappelé que dès 1946, son pays a promulgué une loi sur l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.  Cette loi garantit aussi la participation des femmes, sur un pied d’égalité avec l’homme, aux activités politiques, économiques, culturelles et sociales.  De nos jours, le pays s’applique à parfaire ces lois en les assortissant de mesures spécifiques visant à garantir les droits des femmes et à les aider à s’acquitter de leur rôle et de leurs responsabilités tant dans la vie politique que sociale.  Elles sont donc considérées comme une force motrice responsable de la moitié de la révolution et de l’édification d’une société équilibrée et juste.  Le représentant a cependant déclaré que tous les efforts déployés à travers le monde pour résoudre, enfin, les problèmes auxquels se heurtent les femmes quotidiennement, ne sauraient occulter la question de l’esclavage sexuel pratiqué par l’armée impériale du Japon qui a violé par le passé et d’une façon flagrante les droits des femmes des pays de la région. 


Le représentant a précisé qu’il soulevait de nouveau cette question parce qu’il est impossible d’oublier l’impudence des autorités japonaises qui refusent toujours de reconnaître les faits, de présenter des excuses et d’offrir des indemnisations pour les crimes passés.  Le crime de l’esclavage sexuel tel que pratiqué par l’armée impériale n’est pas un crime ordinaire qui peut être oublié avec le temps, a estimé le représentant, en soulignant que ce crime constitue l’une des plus graves violations des droits de l’homme et la plus vaste opération de traite d’êtres humains survenues au cours du XXIe siècle.  C’est pour cette raison, a-t-il suggéré, que le Japon devrait présenter des excuses et indemniser des générations de victimes.  Le Gouvernement japonais devrait accepter immédiatement sa responsabilité dans le phénomène des 200 000 « femmes de réconfort » et plus, et agir en conséquence, a insisté le représentant.  


M. MOHSEN EMADI (République islamique d’Iran) a déclaré en préambule que les travailleuses migrantes sont exposées à la violence à chaque stade de la migration.  Citant le rapport du Secrétaire général sur ce thème, il a formulé le vœu que ces questions puissent être traitées par l’Assemblée générale sur la base des recommandations du Secrétaire général.  Il a également souhaité que le système des Nations Unies renforce à l’avenir son action en faveur de l’élimination des cas de violences sexuelles dans les conflits armés.


Pour améliorer le rôle des femmes iraniennes dans la société, la République islamique d’Iran fonde ses actions sur le principe de justice, a déclaré M. Emadi.  Alors que les femmes représentent 30% de la force de travail, le taux de leur participation à la vie économique atteint 14,83%, ce qui est un taux plus élevé que jamais, a estimé le représentant.  Le taux d’alphabétisation des femmes a atteint 78,2% en 2007, a-t-il ajouté, en précisant que les étudiantes représentent à l’heure actuelle la majorité des jeunes inscrits dans les universités du pays.  « Permettre aux femmes d’accroitre leur participation à tous les niveaux de la société » est un noble objectif qui figure parmi les principaux buts du développement social du Gouvernement iranien, a assuré le représentant, en précisant que cela passe par le renforcement de la structure familiale, base de la société iranienne.


Mme NG LI SAN (Singapour) a cité Platon: « si on attend des femmes qu’elles fassent le même travail que les hommes, il faudrait leur enseigner les mêmes choses ».  Singapour est d’accord avec Platon car l’éducation est indispensable pour le développement de l’individu, a indiqué la déléguée.  L’éducation est un moyen d’habilitation économique et sociale et prépare les hommes et les femmes à jouer un rôle dans leur pays.  Cela n’aurait aucun sens de refuser aux femmes la possibilité de réaliser leur plein potentiel, lorsque l’on vit dans un petit pays comme Singapour.  Il fournit aux filles et aux garçons les mêmes chances de formation.  L’enseignement secondaire a été rendu accessible aux filles, au même titre que les garçons, chose impossible par le passé du fait des blocages traditionnels.  Des femmes ont investi le monde du travail et occupent aujourd’hui des postes de responsabilité dans le secteur public et privé.


La proportion de ménages ayant deux revenus a augmenté et les femmes font leur propre choix en termes de carrière et de style de vie car leur indépendance financière leur permet d’avoir des choix.  Cependant, cette réussite présente un nouveau défi car les couples mariés se trouvent souvent confrontés à la nécessité de trouver un juste équilibre entre le travail et la famille.  Cela a aussi un impact négatif sur le taux de natalité qui est en baisse actuellement puisqu’avec la promesse d’une carrière prometteuse et d’une indépendance financière, de plus en plus de femmes choisissent le célibat ou se marient plus tard.  Dans cette situation, soit elles décident de ne pas avoir d’enfants soit elles limitent le nombre de grossesses.  Le Gouvernement a mis en place un comité interministériel afin d’encourager le mariage et les naissances.


Mme SHEWAWORK AMIN (Éthiopie) a déclaré que changer la vie des femmes éthiopiennes, notamment celles des femmes qui vivent en milieu rural, est l’une des principales responsabilités des autorités gouvernementales de son pays, tant au niveau régional que fédéral.  Quelque 85% de la population éthiopienne vit en zone rurale, a-t-elle dit, avant de signaler que le gouvernement éthiopien appuie, en particulier la participation des femmes au processus de développement.  Un nouveau Code pénal garantissant un plus large éventail de droits aux femmes a récemment été promulgué, tandis que de nouvelles mesures législatives garantissent leur droit à la terre et l’accès aux crédits.  Le « Health Extension Worker Program » a également été lancé dans le cadre des efforts de réduction de la mortalité maternelle du pays.  Mme Amin a indiqué que son Gouvernement ciblait également la violence faite aux femmes et avait intégré une dimension genre dans son plan quinquennal de développement durable accéléré. 


Elle a ensuite signalé que le taux de scolarisation des petites filles dans les écoles primaires était passé de 52,2% entre 2001 et 2002 à 83,9% entre 2005 et 2006 et que la mortalité maternelle avait chuté de 871 pour 100 000 à 673 pour 100 000 pendant la même période.  L’accès aux services de santé est passé, quant à lui, de 52% entre 2001 et 2002 à 72% entre 2004 et 2005.  En politique, les femmes représentent 21% des parlementaires du pays, a encore indiqué la représentante, avant de reconnaître que malgré cette augmentation, le taux demeure « insignifiant » par rapport à celui des hommes.  Elle a également préconisé une approche coordonnée aux niveaux national et international pour réaliser l’autonomisation et l’émancipation des femmes.


Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a indiqué que les femmes constituent 50% de la population d’El Salvador.  Le pays a adopté son plan national 2004-2009 qui accorde la priorité à l’égalité entre les sexes.  Il a déployé de nombreux efforts pour améliorer la situation des femmes aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.  Ces efforts visent à trouver des réponses systématiques et matérielles aux problèmes de la femme dans tous les aspects de la vie.  Ils cherchent aussi à favoriser un équilibre durable au sein de toutes les couches de la société.  La représentante a relevé l’engagement, à tous les niveaux politiques, en faveur de la promotion de la femme, en voulant pour preuve le fait que le Gouvernement a doublé le budget consacré à cette question.  Il favorise entre autres une éducation non sexiste, capable d’encourager au dialogue entre les sexes dès le plus jeune âge et de permettre d’acquérir des connaissances qui faciliteront aux femmes leur autonomisation.  Des crédits sont accordés dans les zones rurales pour rehausser le niveau socioéconomiques des femmes et les neuf centres d’appui existants leur offrent une formation qui les aide à devenir plus indépendantes et à trouver un emploi ou à créer leur propre entreprise.  En matière de législation, El Salvador a promulgué une nouvelle législation contre la violence et des mesures pour lutter contre les attitudes et stéréotypes ancrés dans la société.  


M. CHARIF CHERKAOUI (Maroc) a annoncé le lancement d’un vaste chantier de réformes au Maroc pour la promotion de la femme.  L’effort entrepris par le Maroc se poursuivra, a-t-il dit, car l’engagement en faveur de la condition de la femme doit être continu.  Le Maroc est au côté des femmes dans leur combat.  Cet effort est à la fois d’ordre juridique et pratique, a dit le représentant, en rappelant  la contribution courageuse et pleine d’abnégation de la femme marocaine au combat pour l’indépendance.  Aujourd’hui, 34 d’entre elles siègent au Parlement.  Une Commission Royale, chargée de faire des recommandations pour une révision substantielle du Code de la famille, a été instituée.  Cette réforme à laquelle toutes les sensibilités ont participé et qui a permis des avancées dans la promotion de la femme a effectivement été adoptée le 26 janvier 2004.  Ces dispositions ont été renforcées en 2007 par une réforme importante du Code de la nationalité qui prévoit, en particulier, l’octroi par la mère, de la nationalité marocaine à ses enfants.  La réforme du Code pénal a quant à elle renforcé la protection des femmes et des enfants.  D’autres mesures d’ordre pratique ont été prises pour assurer la promotion de la femme.  C’est le cas, entre autres, de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité entre les sexes ainsi que de l’intégration de l’approche genre, dans les politiques de développement adoptée le 19 mai 2006.  Il y a aussi la Charte nationale pour l’amélioration de la femme dans les médias, a indiqué le représentant.


Réaffirmant l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre de la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Mme VICTORIA M. SULIMANI (Sierra Leone) a souligné que son pays essaie progressivement de remplir ses obligations en la matière malgré les nombreuses difficultés rencontrées dont la plupart sont attribuables au faible développement socio-économique du pays et aux conséquences de la guerre civile.


Parmi les mesures prises par son pays, Mme Sulimani s’est félicitée de la discussion sur plusieurs rapports périodiques au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, laquelle a été considérée comme franche et inclusive dans son processus préparatoire.  Elle a, à ce titre, tenu à remercier les partenaires du Sierra Leone, et en particulier, la Division des Nations Unies pour la promotion de la femme et l’UNIFEM, pour leur soutien financier et technique.


La représentante du Sierra Leone a également rappelé que son pays a mis en place un bureau chargé de coordonner la question de la promotion de la femme immédiatement après la ratification de la Convention de 1988.  Il a également mis en place un Ministère chargé des questions du genre et des enfants qui sert de mécanisme national pour la promotion et l’autonomisation de la femme.  D’autres mesures ont été prises pour s’approprier la Convention, a-t-elle poursuivi, en mentionnant l’adoption d’une politique commune sur l’intégration du genre et de la femme, les réformes juridiques, l’augmentation du nombre de femmes dans les processus décisionnels, ainsi que d’autres mesures liées à l’éducation des filles et à la santé des femmes.


Conformément aux recommandations faites par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, la Sierra Leone, a poursuivi sa représentante, a adopté, en juin 2007, trois lois sur le genre, qui ont immédiatement contribué à la protection automatique des droits des femmes en Sierra Leone, et en particulier dans les zones rurales.  La violence conjugale contre les femmes est maintenant considérée comme un crime, les femmes auront bientôt le droit d’hériter et le mariage forcé des jeunes femmes deviendra bientôt de l’histoire ancienne, a-t-elle déclaré.  Elle a ajouté qu’autant les média que les organisations féminines ont été briefés sur les résultats de la réunion avec le Comité dont les conclusions ont été publiées dans tous les principaux journaux de Sierra Leone, a-t-elle rappelé, en exprimant la volonté de son pays de s’engager dans l’adoption de mesures plus proactives.


La question des femmes figure parmi les priorités de l’administration du pays, a-t-elle insisté, en attirant l’attention sur le plan d’action du Président qui vise à améliorer les soins des femmes et des enfants, et en particulier à réduire la mortalité infantile et en couche.  Même si le succès de l’administration dépendra d’abord des efforts nationaux, il n’en demeure pas moins que nous continuons à avoir besoin de nos partenaires au développement, a-t-elle conclu, en demandant à la communauté internationale d’appuyer son pays.


Mme MAGDALENA GRABIANOWSKA (Pologne) a brièvement pris la parole pour faire une mise au point, en signalant que son pays entendait les droits sexuels et génésiques de la femme comme n’incluant pas l’avortement.


Mme LUCIA MARIA MAIERA (Brésil) a d’abord précisé que le Brésil était l’un des pays émergeants les plus peuplés au monde.  La moitié de ses 200 millions d’habitants sont des femmes, a-elle indiqué.  Le premier plan national destiné aux femmes a été initié en 2004, conformément à l’esprit des Conférences de Beijing et du Caire.  Il promeut notamment l’égalité entre les sexes, l’autonomisation des femmes, la laïcité, la justice sociale, et la transparence de l’administration publique, a indiqué la représentante.


La promotion des droits de la femme est étroitement liée au programme de développement et à la réalisation des OMD, a expliqué Mme Maiera.  Affirmant que le Brésil s’engageait très concrètement en faveur de l’égalité à l’école et sur les lieux de travail, elle a déclaré que les femmes et les petites filles devaient pouvoir s’intéresser à toutes les disciplines sans subir de préjugés sexistes.  L’accès des femmes aux services de santé a également été identifié comme une priorité de l’action gouvernementale.  Préoccupé par la tendance actuelle de la féminisation des maladies sexuellement transmissibles, notamment du VIH/sida, le Brésil a engagé un programme spécifique d’accès des femmes aux soins et aux traitements, a annoncé la représentante.


Elle a également relevé l’engagement de son pays dans la rédaction de la Convention de Belem do Para, un instrument régional qui a inspiré la loi fédérale brésilienne numéro appelée « loi Maria da Penha ».  Cette loi adoptée en 2006, vise à éliminer la violence domestique, en punissant plus sévèrement leurs auteurs.  Pour la première fois, a expliqué Mme Maiera, une loi fédérale brésilienne faisait référence à l’orientation sexuelle.


La représentante du Brésil a également évoqué l’existence d’un plan national de lutte contre le trafic des êtres humains dont l’un des objectifs est de renforcer les capacités des services publics locaux.  Attaché au partage des meilleures pratiques, le Brésil a participé aux 17 réunions spécialisées sur les femmes organisées par le MERCOSUR depuis 1998, a encore signalé la représentante.


Mme XENIA VON LILIEN, Fonds international pour le développement agricole (FIDA) a estimé que si l’intégration de la sexospécificité dans les domaines agricoles avait enregistré des progrès, le rôle clef des femmes dans la production alimentaire n’était pas encore suffisamment pris en compte dans les politiques agricoles.  Elle a évoqué la rédaction commune par l’IFAD, la FAO et la Banque mondiale, d’un ouvrage sur la sexospécificité dans la production agricole.  Ce manuel traite de sous-secteurs spécifiques comme la terre, l’eau, le bétail, les forêts, et la gestion des ressources naturelles, a-t-elle expliqué.  Elle a par ailleurs regretté que trop souvent les femmes ne bénéficient pas de la vulgarisation sur les nouvelles technologies qui pourraient leur permettre d’accroître leur productivité.  Donner une voix aux femmes rurales est une préoccupation constante de l’IFAD qui reconnaît toutefois que les femmes en milieu rural ont déjà connu certaines avancées. 

L’expérience prouve que les projets qui réussissent le mieux sont complétés par des investissements dans l’accès à l’eau potable et à la santé, a indiqué la représentante.


Elle a également fait remarquer que les organisations de femmes en milieu rural étaient souvent absentes des discussions politiques de niveau international.  Elle a formulé le vœu que le sort des femmes en milieu rural retienne l’attention de la Commission du développement durable lors de sa prochaine session consacrée à l’agriculture, au développement rural et à l’Afrique.


M. BUFF, Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé la préoccupation du CICR devant le sort réservé aux femmes dans les conflits armés et les autres situations de violence.  Ces situations entraînent souvent le déplacement, la perte des membres de la famille et des sources de revenus pour les femmes, a-t-il expliqué.  Les femmes parviennent à s’adapter, leur résistance est réelle mais elles courent de nombreux dangers. 


Certains des risques auxquels les femmes se retrouvent dramatiquement exposées sont directement liés à leur statut de femme.  M. Buff a cité le viol comme étant l’un de ces risques.  Les violences sexuelles ne sont pas, bien souvent, le fait d’auteurs isolés, a-t-il analysé.  Dans les sociétés dans lesquelles « l’intégrité » des femmes est intimement lié à l’honneur de la famille, le viol est un moyen de déstabiliser des communautés entières, a-t-il expliqué.  A la souffrance de l’humiliation, s’ajoute également bien souvent pour les femmes, la souffrance liée à l’abandon par la famille, les amis et les membres de la communauté.


Les mesures prises par le CICR couvrent l’assistance médicale, psychologique, économique et sociale, selon les besoins des victimes.  L’action du CICR tend aussi à réduire l’exposition des femmes à ces risques d’agressions sexuelles, et à faire prendre conscience à la communauté internationale de l’existence de telles pratiques.  Les risques encourus par les femmes sont aggravés en cas de déplacement.  En étant le seul soutien ou en cherchant de la nourriture pour leurs enfants, elles courent des risques supplémentaires.  Une assistance appropriée aux besoins des femmes est souhaitable, sous la forme d’eau potable ou de rations alimentaires.


Après le conflit, la situation des femmes n’est pas forcément plus facile, a poursuivi le représentant.  Quand les proches ont disparu, la femme assume seule le fardeau émotionnel et économique lié à la disparition.  Le CICR aide ces femmes par des appuis financiers, des conseils juridiques ou un support psychosocial.  Un meilleur respect des normes internationales permettra de mieux protéger ces femmes, a solennellement déclaré le représentant du CICR. 


M. OMAR, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture-FAO-, a affirmé qu’il subsiste toujours des pratiques discriminatoires graves et élargies à l’égard des femmes, lesquelles nuisent à leur essor et à leur participation aux niveaux social, culturel, politique et culturel, et ce, malgré les accords internationaux comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et la Déclaration et le Programme d’action de Beijing.  L’intervenant a en outre précisé que la prise en considération des facteurs sociaux, qu’ils se rapportent aux tendances démographiques, à leurs impacts sur les maladies humaines ou qu’ils concernent les disparités et inégalités de genre, doivent être pleinement intégrés dans les stratégies de développement pour que les politiques interventionnistes agricoles et rurales soient efficaces.  Il a en effet rappelé que les femmes rurales jouent un rôle important dans les pays en voie de développement, en exploitant et pérennisant les systèmes agricoles et en garantissant la sécurité alimentaire et la subsistance de tous. 


Ainsi, a-t-il rappelé, la FAO estime que 80% des biens alimentaires de base en Afrique sub-saharienne et dans les Caraïbes sont produits par des femmes, contre à peu près 60% des cultures et autres productions alimentaires en Asie du Sud et du Sud-Est.  Il a indiqué que la participation totale des femmes, qui représentent la moitié de la population mondiale, est indispensable à la réalisation de l’Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), avant de souligner que la FAO et la communauté internationale doivent faire appliquer des mesures favorisant l’égalité des sexes pour réduire de moitié la faim dans le monde d’ici à 2015, comme le stipule la Déclaration du Sommet de Rome organisé par le Programme alimentaire mondial (PAM).


Le représentant a par ailleurs affirmé qu’afin de lutter contre le réchauffement climatique, la FAO s’est engagée à promouvoir des solutions prenant en compte les sexospécificités, notamment en développant les biocarburants pour assurer la subsistance des fermiers.  Il a conclu en appelant à une collaboration plus étroite dans la mise en œuvre de politiques agricoles et rurales entre tous les acteurs et à tous les niveaux pour créer un environnement social propice à l’autonomisation des femmes.


Mme DJACTA, Programme des Nations Unies sur les établissements humains (ONU-Habitat), a indiqué que les femmes et les enfants sont le plus durement touchés par les expulsions, les catastrophes naturelles et les conflits.  Si elles quittent leur campagne à la recherche d’un emploi dans un milieu urbain, elles se retrouvent souvent dans des bidonvilles.  La représentante a indiqué qu’ONU-Habitat entend répondre à la violence faite aux femmes par l’intermédiaire de son programme « Safer Cities » ou « Villes plus sûres ».  Son programme de gestion urbaine intègre une dimension genre, tandis qu’un programme de dialogue permet aux femmes d’évoquer avec les autorités locales des questions liées à l’égalité entre les sexes.  La représentante a également indiqué qu’ONU-Habitat avait abordé la question du droit des femmes à la propriété par le biais du programme « Gender and Global Land Tool Network ».  Une autre initiative cible l’autonomisation des femmes entrepreneurs vivant dans des bidonvilles, en améliorant leur qualité de vie, en construisant des maisons de meilleure qualité et en créant des emplois.


M. DJANKOU NDJONKOU, Organisation internationale du travail (OIT), a relevé que malgré les nombreuses avancées en matière de lutte contre la discrimination à l’égard des femmes, les écarts dans le domaine de l’emploi et des rémunérations demeuraient préoccupants.  Il a rappelé qu’en 2007, neuf des 10 États membres de l’OIT avaient ratifié la Convention sur l'égalité de salaire à travail égal ainsi que la Convention de 1958 sur la discrimination dans l’emploi.  Le plan d’action de l’OIT compte promouvoir l’égalité entre les sexes en adoptant une approche globale plus intégrée et mieux coordonnée; en intégrant l’égalité dans ses Programmes par pays pour un travail décent; et en aidant les employeurs et les travailleurs à adopter des codes de conduite appropriés.  Il a expliqué que des commissions tripartites sur l’égalité des chances avaient été établies avec succès en Uruguay, en Argentine, au Chili et au Paraguay.


Revenant à la question de l’égalité de salaire, le représentant a indiqué que la Conférence internationale du travail avait adopté en 2004 une résolution appelant les gouvernements et les partenaires sociaux à prendre des mesures précises pour pallier la disparité entre les salaires des hommes et des femmes.  L’OIT a également publié un guide et a participé à la création d’un cours de formation sur la question.  M. Ndjonkou a également signalé que les femmes étaient souvent victimes d’inégalités dans le recrutement ou le licenciement pour grossesse réelle ou potentielle.  Le représentant a indiqué que l’OIT s’attaquait aussi à la violence faite aux femmes migrantes par le biais de plusieurs projets centrés sur la traite et le travail forcé.  L’OIT a aussi mis sur pied des programmes destinés aux femmes vivant en milieu rural.


Cela fait plus de 10 ans, a rappelé Mme ANDA FILIP de l’Union interparlementaire, que l’Union met un accent particulier sur le renforcement du rôle des parlements dans les processus budgétaires et sur la nécessité que ces derniers répondent aux besoins des hommes et des femmes.  Le budget, a-t-elle dit, est un outil important pour rendre les gouvernements comptables de leurs actes.  Le budget concerne les chiffres mais d’abord et avant tout, les populations et leurs besoins.  Le mois dernier, l’Union a organisé son septième séminaire régional sur le thème « Parlement, budget et genre » au cours duquel les participants se sont tous mis d’accord pour reconnaître qu’une budgétisation soucieuse de l’égalité entre les sexes est un instrument puissant pour initier les changements et assurer l’émancipation des femmes. 


Mais cela ne suffit pas.  Il faut aussi s’assurer que la composition des groupes de travail et des commissions parlementaires est équitable, que les statistiques et autres données sont ventilées par sexe et que les femmes sont représentées adéquatement dans le service civil et en particulier, dans les départements de l’économie et des finances.  Il reste encore beaucoup à faire, a prévenu la représentante, lorsque l’on s’aperçoit qu’en moyenne, les femmes ne représentent que 17% des parlementaires dans le monde, ce qui est pourtant un record historique.  Cela ne suffit pas et on ne peut s’attendre à des processus politiques soucieux d’égalité entre les sexes si il n’y pas plus de femmes dans les positions élevées.  La représentante a conclu en annonçant l’organisation d’une conférence régionale pour les femmes parlementaires et politiques du Golfe persique.  L’Union continuera aussi à organiser la Journée parlementaire à l’ONU, pendant les sessions du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a assuré la représentante. 


Droits de réponse


La représentante d’Israël a réagi à l’intervention de la représentante de l’Autorité palestinienne.  Tout en comprenant la souffrance de la femme palestinienne, elle a estimé qu’elle était avant tout victime de sa propre société et non de la politique menée par Israël.  Les Palestiniens tuent leurs filles et leurs femmes pour protéger l’honneur de leur famille, a affirmé la représentante.  Elle a cité une ONG palestinienne qui a constaté la récurrence de ce genre de crimes à Gaza, en raison de l’impunité dont bénéficient les auteurs.


La représentante a jugé normal que la population palestinienne ait accès aux soins et à la nourriture, avant de rappeler les conséquences des derniers affrontements inter-palestiniens sur la population.  « 41 personnes ont été tuées, les hôpitaux ont été pris pour cible, les services de base n’ont plus été fournis et la vie a été entièrement paralysée  », a estimé la représentante.  Elle a également cité le cas des femmes palestiniennes poseuses de bombes, se demandant comment on pouvait interpréter comme une volonté de paix le fait de lancer des roquettes quotidiennement.  La voie de la paix doit être suivie et il est regrettable de devoir évoquer tous ces sujets, a déclaré la représentante.


Le délégué de la Palestine, réagissant au droit de réponse de la déléguée d’Israël, a reconnu être conscient des torts de certains Palestiniens.  Il a cependant estimé que la déléguée d’Israël n’avait pas à soulever des problèmes palestiniens internes.  La situation interne en Palestine s’inscrit actuellement dans le contexte plus large de l’occupation pratiquée par Israël depuis 60 ans, a-t-il estimé.  Ces crimes et ces violations pratiquées par Israël témoignent selon lui du déni systématique du peuple palestinien.  Israël utilise le terrorisme pour justifier son attitude inqualifiable et inexcusable, a—il estimé.


La femme palestinienne est livrée aux mains du régime d’occupation, elle connaît la faim et la souffrance depuis longtemps a-t-il dit.  « La terreur, voilà ce que vit la femme palestinienne lorsque des missiles et balles pleuvent sur les camps où jouent parfois des enfants », a déclaré le représentant de la Palestine.  La paix est une nécessité vitale pour laquelle nous devons tous œuvrer a encore ajouté le représentant de la Palestine.


À son tour, le représentant du Soudan a répondu à l’intervention des États-Unis.  Le représentant a qualifié de prétexte à l’ingérence l’idée américaine de présenter un projet de résolution pour condamner l’utilisation du viol comme instrument de politique étatique.  Il a répété que le Groupe africain des Nations Unies avait rejeté à l’unanimité ce projet de résolution en raison de son caractère éminemment politique.  Concernant l’octroi de l’aide dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes aux Darfour, le représentant a estimé irréaliste de la part des États-Unis, d’affirmer que plusieurs milliers de femmes avaient bénéficié de ces centres.  Il a néanmoins dit que son pays appréciait toutes les aides venues des États membres des Nations Unies, y compris celles offertes par États-Unis.


Le représentant du Japon a répondu à l’intervention de son homologue de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), en jugeant fâcheux que ce pays ait évoqué des problèmes appartenant au passé et non pertinents au titre du point examiné aujourd’hui.  La position du Japon a été rendue publique à maintes reprises, notamment à travers les déclarations du Premier ministre.  En ce qui concerne le cas des « femmes de réconfort», il a été reconnu qu’il a porté atteinte à leur honneur.  Le Gouvernement du Japon a fait acte de contrition et s’est excusé par la voix de son Premier ministre, le quatre août 2003.  D’autre part, le chiffre avancé de 200 000 femmes coréennes est sans fondement, a estimé le représentant, en soulignant que le Japon ne saurait accepter les tentatives de détourner l’attention de la Commission des événements qui se déroulent actuellement tels que les enlèvements en RDPC ou les violations des droits de l’homme.  À cet égard, a poursuivi le représentant, le Rapport du Secrétaire général sur la situation des droits de l’homme en RPDC indique clairement que le Groupe de travail chargé de faire la lumière sur ce sujet dit qu’il y a eu 17 cas d’enlèvements dont 9 concernant des ressortissants japonais.  La RPDC doit résoudre le problème de ces enlèvements en autorisant les victimes à retourner dans leur pays, a souhaité le représentant, avant d’avertir que le Japon ne normalisera ses relations avec la RDPC qu’après le règlement des problèmes anciens et actuels liés aux enlèvements.  Le Japon est disposé à se concerter avec la RPDC pour résoudre ces questions, a assuré le représentant.


En réponse, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a manifesté sa déception face à l’attitude de la délégation japonaise qui prétend que la Commission n’est pas le lieu indiqué pour discuter de cette affaire.  En fait, nous avons soulevé ce problème ces 15 dernières années mais depuis qu’il a surgi pour la première fois, il y a 60 ans, le Japon n’a jamais rien fait, a accusé le représentant.  Quant à la question des enlèvements, il a souligné que son pays a tout fait et a fourni les preuves requises.  Mais le Japon, a-t-il regretté, refuse de clore ce chapitre qui, par ailleurs, ne serait résolu que si l’on pouvait rendre la vie aux morts et les envoyer chez elles.  Mon pays a été frappé par la mort des 400 000 personnes et 200 000 femmes victimes d’abus sexuels, a souligné le représentant, en espérant que le Japon finira par résoudre ce problème.


Nous avons dit à plusieurs reprises que nous reconnaissions l’existence de ce problème, a rétorqué le représentant du Japon, et nous avons reconnu les atteintes faites à l’honneur des femmes coréennes.  Nous avons fait acte de contrition, a-t-il répété, et nous devons maintenant procéder à la normalisation des relations entre les pays, laquelle normalisation ne sera décidé que dans le cadre de négociations.  Quant au problème des enlèvements, il n’est pas résolu, a estimé le représentant, puisque 17 personnes ont été enlevées et seules 5 sont retournées au Japon.  Pour le Japon, cela touche directement à la vie des citoyens japonais mais cela concerne également la communauté internationale car des ressortissants de la Roumanie, de la Thaïlande et d’autres pays ont également disparus.  Ces disparitions portent gravement atteinte à l’intégrité et à la sécurité des pays et c’est un problème qui n’a pas encore été résolu, a insisté le représentant.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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