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AG/SHC/3886

TROISIÈME COMMISSION: LA VIOLENCE À L’ENCONTRE DES FEMMES ET DES PETITES FILLES ENCORE UNE PLAIE DANS TOUTES LES RÉGIONS DU MONDE

15/10/2007
Assemblée généraleAG/SHC/3886
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

9e et 10e séances - matin et après-midi


TROISIÈME COMMISSION: LA VIOLENCE À L’ENCONTRE DES FEMMES ET DES PETITES FILLES ENCORE UNE PLAIE DANS TOUTES LES RÉGIONS DU MONDE


Les délégations appuient le lancement à la fin de l’année d’une campagne mondiale de lutte contre la violence sexiste


La reconnaissance des droits des femmes et des petites filles reste un problème clef puisque la violence sexiste et les abus sont encore monnaie courante dans toutes les régions du monde, a assuré Mme Rachel Mayanja, Sous-Secrétaire générale adjointe et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme.  S’exprimant ce matin dans le cadre du débat général que la Troisième Commission (questions sociales, humanitaires et culturelles) consacrait à la promotion de la femme, Mme Mayanja a également signalé que la parité des sexes devrait non seulement être considérée comme un objectif en soi mais également comme un moyen de parvenir à la stabilité politique, à la paix et au développement durable.


La Directrice exécutive par intérim du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), Mme Joanne Sandler, a estimé urgent de mettre fin à l’impunité des auteurs d’abus sexuels.  Pour cela, a-t-elle dit, le partenariat entre les Nations Unies et les pays est très important mais il ne constitue qu’un aspect des mesures à prendre.  Il faut en particulier accorder davantage d’attention à l’autonomisation des femmes et faire preuve d’une volonté politique accrue.  Elle a insisté sur l’importance de la participation des pouvoirs publics en général et des ministères de l’économie et des finances, en particulier, dans les projets nationaux concernant les femmes. 


Ce consensus s’est aussi dégagé parmi la trentaine d’États Membres ayant participé à ce débat.  La plupart des intervenants ont vigoureusement dénoncé la violence à l’encontre des femmes et des petites filles et ont appuyé l’Étude approfondie du Secrétaire général sur les actions menées en vue de l’élimination de cette forme de violence.  Ils se sont également félicités de l’initiative du Secrétaire général qui vise le lancement à la fin de l’année 2007 d’une campagne de sensibilisation à la violence sexiste.  Celle-ci sera pluriannuelle et verra la participation de toutes les entités des Nations Unies.  Sous la houlette de la Vice-Secrétaire générale, elle sera mise sur pied par le Réseau interinstitutions pour les femmes et l’égalité des sexes, avec le concours des gouvernements et des organisations non gouvernementales dans le cadre de la Campagne « Non au viol ».


D’autres pays, comme le Paraguay, ont appuyé l’idée de proclamer une journée internationale des femmes rurales, en tant que reconnaissance explicite de leur contribution économique au développement de leurs communautés.  De son côté, la Thaïlande a noté que dans les pays en développement, le seuil des 30% de femmes dans des postes de prise de décisions était loin d’être atteint.  Il a déploré l’absence d’informations concrètes permettant d’affirmer que l’augmentation du nombre de femmes revenait à augmenter l’efficacité des structures.  Les Nations Unies devraient diligenter une enquête dans ce sens, a-t il estimé.


Outre les États Membres, Mme Carmen Moreno, Directrice de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW); Mme Dubravka Simonovic, Présidente du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et Mme Carolyn Hannan, Directrice de la Division de la promotion de la femme, ont présenté les activités des institutions et bureaux qu’elles dirigent. 


La Commission poursuivra demain à 10 heures son débat général sur le problème de la promotion de la femme.



PROMOTION DE LA FEMME


Rapport du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (A/62/38)


Le rapport dresse le bilan des activités du Comité à ses trente-septième, trente-huitième et trente-neuvième sessions qui se sont tenues à New York en 2007, respectivement du 15 janvier au 2 février, du 14 mai au 1er juin et du 23 juillet au 10 août.  Il fait également état des activités que le Comité a menées au titre du Protocole facultatif à la Convention.


Rapport du Secrétaire général sur la violence à l’égard des travailleuses migrantes (A/62/177)


Le rapport présente des informations sur les mesures juridiques et politiques prises par les États Membres et sur les activités entreprises par les entités des Nations Unies et par d’autres organismes pour lutter contre la violence à l’égard des travailleuses migrantes.  En conclusion figure un ensemble de recommandations concernant les mesures à prendre.


Les femmes représentent aujourd’hui la moitié des migrants du monde.  Les expériences de ces femmes diffèrent de celles des hommes, donnant souvent lieu à une discrimination ou à une forme ou une autre de violence à chaque étape migratoire, explique le Secrétaire général.  Il s’agit soit de violence sexuelle et sexiste, de traite, de violences conjugales et familiales, d’actes racistes et xénophobes et de pratiques abusives en matière d’emploi.


Au cours de la période visée par le rapport, les États Membres, les organismes des Nations Unies et les groupes d’experts et autres mécanismes, ont accordé un intérêt accru à la question de la violence à l’égard des travailleuses migrantes.  Le Dialogue de haut niveau de l’Assemblée générale sur les migrations internationales et le développement et le lancement de l’étude approfondie de toutes les formes de violence à l’égard des femmes établie par le Secrétaire général, ont grandement contribué à cet intérêt, commente le Secrétaire général.


Celui-ci recommande que les politiques des migrations internationales tiennent compte des sexospécificités afin de contribuer à l’autonomisation des migrantes.  Il recommande par exemple de s’efforcer de donner aux migrantes une autorisation d’établissement indépendamment des hommes de leur famille et un permis de travail lorsqu’elles sont admises au titre du regroupement familial.  La législation, notamment le droit du travail et les mécanismes de recours, devraient protéger effectivement les travailleuses migrantes de la violence et garantir leur accès à la justice, y compris en autorisant les victimes de violations à rester dans le pays jusqu’à ce que leur recours ait abouti.  Il est aussi recommandé de renforcer la surveillance de leurs conditions de travail, notamment dans le cas des employés de maison, et d’instituer des mécanismes de procédure et d’enquête permettant de sanctionner les coupables.


Outre la nécessité d’un suivi constant des mesures visant à combattre la violence à l’égard des travailleuses migrantes, le rapport incite également les Etats à veiller au respect et à la protection des droits fondamentaux de celles-ci, quel que soit leur statut migratoire.  A cet égard, il souligne qu’il est particulièrement important d’étudier plus avant le lien qui existe entre la migration et la traite, et de s’attaquer à ces deux problèmes en s’attachant à protéger les femmes contre toutes les formes de violence.


Rapport du Secrétaire général sur l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural (A/62/202)


Le rapport résume les initiatives d’États Membres et d’organismes des Nations Unies pour améliorer la condition de la femme en milieu rural et favoriser son autonomisation.


Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), en 2006, 40,4% du total des femmes qui travaillaient étaient dans l’agriculture, assurant ainsi la moitié de la production alimentaire mondiale.  Elles assurent aussi l’essentiel des cultures de base, qui constituent 60 à 80% de l’alimentation dans les pays en développement.  Travaillant souvent dans des circonstances difficiles, elles engendrent également des revenus non agricoles, conciliant les tâches agricoles et les devoirs familiaux.  Également chargées de la collecte des combustibles et de l’eau, elles doivent consentir plus d’efforts dans les nombreuses zones qui manquent d’équipement comme les routes, les adductions d’eau, l’assainissement et les sources d’énergie.


Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’éducation des femmes et des filles en zone rurale reste un problème puisque 77 millions d’enfants en âge de suivre l’école primaire, dont 57% de filles, n’y sont pas inscrits.  En Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, plus de 80% des enfants non scolarisés vivent en milieu rural.  Ne participant pas aux décisions, les femmes rurales dans de nombreux pays voient leur situation s’aggraver, faute de croissance et en raison de l’exode rural, du vieillissement de la population et du manque de possibilités d’études et de formation.  Elles sont souvent au nombre des plus pauvres et des plus vulnérables.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général souligne néanmoins qu’en dépit des efforts considérables qui ont été faits pour intégrer les préoccupations des rurales dans les politiques, les stratégies, les lois et les programmes, on ne sait guère dans quelle mesure elles ont pu participer à ceux-ci et les influencer.  Il en est de même quant aux effets des interventions visant à satisfaire les besoins essentiels des rurales en renforçant les systèmes de sécurité sociale, à améliorer leur accès à l’infrastructure et aux services.


Le manque de données ventilées par sexe complique beaucoup l’évaluation des progrès, signale le rapport, d’où la nécessité d’élaborer des méthodes de suivi et d’évaluation qui allient des indicateurs qualitatifs aux mesures quantitatives traditionnelles pour se faire une idée plus précise de l’effet des programmes et des projets de développement sur les rurales.


Il est donc primordial, ajoute-t-il, de faire mieux voir et connaître l’apport des femmes au développement social, économique et politique des zones rurales et qu’il soit pris davantage compte de la condition des femmes rurales dans les politiques et programmes axés particulièrement sur l’égalité des sexes et dans ceux qui portent sur le développement rural.  Le Secrétaire général a notamment recommandé des approches pluridimensionnelles, préférables à celles qui ne s’attachent qu’à des questions isolées.


La formation et le renforcement des capacités des rurales restent des stratégies importantes pour leur autonomisation, précise le Secrétaire général, tout en insistant sur la sensibilisation des décideurs, notables et le personnel des institutions.  Le Secrétaire général préconise également d’offrir aux femmes des zones rurales de meilleures perspectives d’emploi, en leur offrant par exemple davantage de débouchés non agricoles et en améliorant les conditions de travail et l’accès aux moyens de production.


Rapport du Secrétaire général sur le Stade atteint dans l’application de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (A/62/290)


Vingt-cinq ans après le début de ses travaux et au terme de 39 sessions, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a examiné 401 rapports déposés par 154 États Membres.  Un travail qui a abouti à 25 recommandations générales.  Par ailleurs, 15 communications ont été enregistrées au titre du Protocole facultatif.  Enfin, le Comité a mené à bien une enquête.


Le rapport explique que l’allongement de la durée des réunions du  Comité, autorisée par l’Assemblée générale en 2005, lui a permis de rattraper une partie de son retard dans l’examen des rapports.  Le rapport met également en lumière les méthodes de travail efficaces suivies par le Comité pour ses réunions en chambres parallèles.  Il apparaît que le Comité a renforcé ses partenariats extérieurs notamment avec les institutions nationales de défense des droits de l’homme, et contribue activement au renforcement du système d’organes conventionnels relatifs aux droits de l’homme.


Il est à remarquer également que l’assistance technique apportée par la Division de la promotion de la femme, financée en grande partie par des ressources extrabudgétaires, rend les États parties mieux à même d’appliquer la Convention, notamment dans l’obligation qui leur est faite d’établir des rapports.


Malgré les efforts récents du Comité, il lui reste encore les rapports de 31 États parties à examiner.  Compte tenu du fait que ce sont chaque année en moyenne 23 États parties qui déposent un rapport, cela conduit le Comité à conclure qu’il lui faudrait pouvoir désormais tenir trois sessions annuelles de trois semaines chacune, précédées toutes les fois, d’une réunion préparatoire.  Le Comité explique également qu’il aurait besoin, à titre temporaire cette fois, de tenir des réunions supplémentaires en chambre parallèle en fonction des besoins.  L’Assemblée générale pourrait donc décider d’accéder à la requête du Comité, afin que celui-ci puisse assumer ses responsabilités plus efficacement.


a) Promotion de la femme


Rapport du Secrétaire général sur les Activités futures de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (A/62/173)


Le rapport du Secrétaire général fait le bilan de l’action de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) pour la période écoulée entre 2004 et 2007.  Il dresse aussi l’inventaire des priorités futures de l’INSTRAW pour la période 2008-2011.


L’Institut a activement contribué aux débats intergouvernementaux portant sur les migrations internationales et au développement.  Il a aussi effectué des activités de recherche sur la gouvernance démocratique et la participation des femmes à la vie politique, sur l’application à l’échelon national de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, et sur la réforme du secteur de la sécurité.  En lançant le premier site Web de formation dans le domaine de l’égalité des sexes, l’Institut a contribué au renforcement durable des capacités en matière de promotion de l’égalité des sexes.  Ses travaux menés malgré des ressources limitées a permis de forger des alliances stratégiques tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du système des Nations Unies.  Par l’utilisation de technologies nouvelles, qui lui ont permis de créer la première base interactive de données sur l’égalité entre les sexes, l’Institut touche désormais un public plus large.


En établissant son cadre stratégique pour les années 2008-2011, l’INSTRAW a choisi d’étendre ses activités dans les domaines de la paix et de la sécurité.  La perspective étant toujours de rechercher l’égalité entre les sexes, l’INSTRAW insiste sur la participation des femmes à la reconstruction et au maintien de la paix après un conflit, mais aussi à leur implication dans la vie politique.  L’INSTRAW insiste sur les droits civils, économiques et sociaux des femmes, notamment ceux des femmes marginalisées.  Pour ce faire, l’INSTRAW intensifiera sa collaboration avec la Commission de la condition de la femme et d’autres commissions du Conseil économique et social et du système onusien.  Il s’agira aussi de continuer à travailler avec les institutions internationales à l’intérieur comme à l’extérieur du système de l’ONU.


Enfin, parce qu’une meilleure visibilité permettra de mobiliser davantage les contributions volontaires au budget de base de l’Institut et à ses projets, l’INSTRAW a l’intention de redoubler ses efforts pour mieux faire connaître son action, notamment par le recours aux nouvelles technologies.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes » (A/60/201)


Le rapport fait le bilan de l’application de la résolution 61/143 sur l’intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes.  L’adoption de cette résolution fait suite à la parution de l’étude approfondie du Secrétaire général sur toutes les formes de violence à l’égard des femmes (A/61/122/Add.1 et Corr.1).


Pour éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles, le Secrétaire général a décidé de mener jusqu’en 2015, qui correspond à la date cible des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), une campagne pluriannuelle à l’échelle du système à laquelle toutes les entités des Nations Unies devraient participer.  La campagne doit être lancée à la fin de 2007.  Sous la houlette de la Vice-Secrétaire générale, elle sera mise sur pied par le Réseau interinstitutions pour les femmes et l’égalité des sexes, avec le concours des gouvernements et les organisations non gouvernementales dans le cadre de la Campagne « Non au viol ».


D’autre part, le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies à l’appui de la lutte contre la violence à l’égard des femmes a commencé à évaluer l’incidence de ses propres projets.  Le Réseau étudiera également les moyens d’accroître l’efficacité du Fonds en tant que mécanisme de financement à l’échelle du système permettant notamment de prévenir et de réparer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles.


Note du Secrétaire général sur les Activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme(UNIFEM) (A/62/188)


Le rapport fait le point des programmes et activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) pour les années 2004 à 2006, en s’attachant plus particulièrement à 2006 qui a été la dernière année du mandat de trois ans des membres du Comité consultatif d’UNIFEM (Canada, Jordanie, Mexique, Niger et Slovénie).


Le rapport dresse ensuite le bilan de l’application du plan de financement pluriannuel pour 2004-2007 et des résultats concrets obtenus par le Fonds au cours des années considérés.  Il s’achève par une série de recommandations visant à renforcer l’efficacité d’UNIFEM et des activités de développement.


Le Comité consultatif souligne qu’UNIFEM est un élément essentiel de l’architecture en matière d’égalité homme-femme et des initiatives de réforme en cours à l’ONU et recommande qu’UNIFEM continue de participer à tous ces processus.  Il encourage, d’autre part, les donateurs actuels et futurs à verser une part accrue de leurs contributions aux ressources ordinaires d’UNIFEM et à prendre des engagements à l’égard du financement pluriannuel.  Il encourage en outre tous les États Membres à financer intégralement le plan de financement pluriannuel actuel d’UNIFEM.


b) Suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et à la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale


Rapport du Secrétaire général sur les Mesures prises et progrès réalisés pour ce qui est du suivi de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/62/178)


Le rapport fournit des informations sur le suivi de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes en examinant dans quelle mesure les organismes intergouvernementaux ont pris en compte les questions relatives à l’égalité des sexes et la dimension femme dans leurs travaux.  Le rapport contient aussi une évaluation de l’impact de la contribution de la Commission de la condition de la femme sur les débats qui se déroulent au sein du système des Nations Unies.


Ainsi, le souci d’égalité des sexes a été intégré dans environ un quart des documents adoptés à l’Assemblée générale, les deux tiers desquels contiennent des recommandations d’action.  Les textes issus de la Troisième Commission, et dans une moindre mesure de la Deuxième Commission, ont systématiquement accordé une plus grande attention aux questions de parité que ceux des autres commissions.


Le Secrétaire général note que c’est dans les documents portant sur le développement social et les droits de l’homme qu’on a accordé le plus de place à la dimension femmes, tandis que celle-ci recevait moins d’attention lorsqu’il s’agissait de questions économiques et politiques.  Il recommande d’en tenir davantage compte dans des domaines comme le désarmement et la sécurité internationale, les questions administratives et budgétaires et les affaires juridiques.  Il souligne également la nécessité de redoubler d’efforts pour renforcer l’attention portée à l’égalité des sexes dans les rapports présentés à l’Assemblée pour faciliter l’élaboration de politiques soucieuses de l’égalité des sexes.


Le Secrétaire général encourage les organes subsidiaires de l’Assemblée à intégrer la dimension femmes dans toutes les activités de mise en œuvre et de suivi des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies.  Il prie enfin les organismes des Nations Unies d’intégrer systématiquement les documents adoptés par la Commission de la condition de la femme dans leurs travaux selon qu’il conviendra, et de rendre compte de l’impact de ces documents.


Allocution de la Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme


Mme RACHEL MAYANJA, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a estimé que la question de l’égalité devait être vue à la fois comme un but important en lui-même et comme un moyen de parvenir à la stabilité politique, à la paix et au développement durable.  Elle a rappelé que la Commission de la condition de la femme avait conclu que « malgré l’existence de règles juridiques pour protéger les petites filles, la violence à leur encontre ne diminuait pas pour autant, et ce, sur tous les continents, ce qui a un effet dévastateur sur leurs vies et les sociétés dans leur ensemble ».  Une conclusion concertée de la Commission à ce sujet sera transmise par l’ECOSOC à l’UNICEF lors du cinquième anniversaire de la session spéciale de l’UNICEF sur « un monde digne des enfants ».


Résumant les tendances qui se sont dégagées au cours de l’année écoulée, Rachel Mayanja a indiqué que les États Membres et les Nations Unies s’étaient concentrés plus que jamais sur la mise en œuvre des engagements liés à la question de l’égalité.  Ils ont également accru leurs efforts pour que les programmes politiques et les réalités opérationnelles du terrain correspondent davantage.  Aux cours des deux dernières années, l’impact des travaux du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a été ressenti comme jamais.  Le Comité a tenu des dialogues constructifs avec 69 États parties à la Convention.  Au cours des 25 dernières années, le Comité a tenu 39 sessions et examiné 401 rapports présentés par 154 États Membres sur leur mise en œuvre de la Convention CEDAW.  Elle a expliqué qu’à partir du 1er janvier 2008, le Comité allait grossir les rangs des organes des droits de l’homme à Genève.


La Conseillère spéciale a expliqué que de nombreux défis continuaient de se poser aux femmes, comme la pauvreté, la marginalisation, l’exclusion des prises de décision, et l’accès limité aux ressources.  La pauvreté extrême a baissé mais la proportion de femmes parmi les plus pauvres continue d’être majoritaire, a expliqué la Conseillère spéciale.  En outre, les femmes ont moins facilement accès aux nouvelles technologies que les hommes, elles ont également moins d’occasions qu’eux de se former.  La Conseillère a demandé aux États Membres que les politiques et les programmes intègrent l’idée selon laquelle la majorité des pauvres sont des femmes.  Elle a souhaité que les délégations tiennent compte de cette réalité lors des discussions de la Commission de la condition de la femme en février 2008.


Les changements climatiques constituent une menace supplémentaire pour les femmes, qui sont souvent les premières victimes des catastrophes naturelles et éprouvent souvent davantage de difficultés que les hommes à reconstruire leur vie après un tel événement, a-t-elle expliqué.  Celle-ci s’est également réjouie de la volonté exprimée par le Secrétaire général de donner davantage de poids à la question de la violence faite aux femmes.  Le Secrétaire général s’apprête, avant la fin de l’année, à lancer sur ce thème, une campagne pluriannuelle globale à l’échelle du système des Nations Unies, a-t-elle annoncé.  L’agence interinstitutions sur les femmes et l’égalité des sexes y jouera un rôle crucial.  La Conseillère spéciale a également noté que les femmes n’avaient pas un rôle suffisamment important en matière de résolutions des conflits, leur présence restant marginale lors des discussions de paix


De manière générale, a fait remarquer la Conseillère spéciale, il existe un fossé trop grand entre les décisions prises et leur concrétisation sur le terrain.  Lors de sa réunion du 23 octobre prochain, le Conseil de sécurité devrait se pencher sur ces questions.  Un plan d’action pour 2008-2009, qui soit davantage orienté vers les résultats, pourrait être décidé pour répondre au manque de présence féminine aux plus hauts postes des Nations Unies, a-t-elle dit.  En juin 2007, les femmes ne représentaient que 37% des postes les plus importants à l’échelle du système des Nations Unies. Sur 33 secrétaires généraux adjoints, il n’y a que 11 femmes, a-t-elle regretté.  La Conseillère spéciale a plaidé pour une réforme urgente de l’architecture d’égalité des sexes à l’échelle du système.  L’architecture actuelle est incohérente et fragmentée, a-t-elle déclaré.


Déclarations liminaires


Mme CAROLYN HANNAN, Directrice de la Division de la promotion de la femme, a présenté à la Troisième Commission le rapport du Secrétaire général sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) (A/62/290) et le rapport du Comité de l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (A/62/38).  S’agissant du statut de la ratification de la Convention, elle a signalé un accroissement de 5% depuis juillet 2005 ce qui porte le nombre total d’États parties à 185.  Quant au Protocole facultatif, il compte actuellement 88 États parties, ce qui représente un accroissement de 17%.  Le Rapport contient également des renseignements sur les réserves, les retraits de réserves ainsi que les objections aux réserves.  Elle a également sommairement résumé le rapport du Secrétaire général sur l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) (A/62/173) –sis à Santo Domingo- qui contient un descriptif des activités de l’Institut de 2006 à 2007, notamment dans le domaine de la migration et du développement, de la participation politique des femmes et de la gouvernance, des femmes, la paix et la sécurité.


Mme Hannan a signalé que la Troisième Commission s’était régulièrement attachée à dénoncer la violence à l’égard des femmes en tant que violation des droits de la personne, et en tant qu’un des obstacles majeurs à la réalisation de l’égalité entre les sexes.  La Commission a systématiquement travaillé pour que les efforts soient déployés aux niveaux national, régional et international en vue de la promotion et de la protection des droits de la personne de la femme.  Mme Hannan a précisé que cette année, la Commission était également saisie du rapport du Secrétaire général sur l’intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes (A/62/201), qui met en relief l’attachement du Secrétaire général à un rôle plus vigoureux et plus visible de l’ONU dans ce domaine.  Elle a également mentionné l’Étude approfondie du Secrétaire général sur la violence à l’égard des femmes et a passé en revue les apports de l’INSTRAW au niveau national.


Mme Hannan a ensuite présenté un rapport sur la violence à l’égard des travailleuses migrantes et sur la situation des femmes rurales.  Le rapport du suivi et de la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence de Beijing sur la femme examine les mesures prises par les organes intergouvernementaux sur la perspective sexospécifique, mais également sur la place réservée à la femme au sein même des Nations Unies.  La dimension sexospécifique a été intégrée dans les organes traitant de questions sociales et des droits de la personne.  Il n’en est pas de même en revanche de celles qui touchent à l’économie et aux finances en particulier, a-t-elle observé.  Elle a entre autres, recommandé d’incorporer une analyse sexospécifique à tous les niveaux et dans le suivi des résultats de la Conférence sur les finances et le développement en 2008.  Elle a assuré que la parité entre les sexes devrait figurer systématiquement comme partie intégrante de l’ordre du jour de l’ONU et des États Membres.


Mme JOANNE SANDLER, la Directrice exécutive par intérim du Fonds des Nations Unies pour le développement de la femme (UNIFEM), a présenté le rapport d’activités du Fonds (A/62/188) pour la période 2004-2007.  Elle a mis l’accent sur les actions pratiques menées dans quatre domaines prioritaires pour réaliser l’égalité entre les sexes à savoir: la réduction de la féminisation de la pauvreté; la promotion de l’égalité entre les sexes dans la gouvernance démocratique et la reconstruction postconflit; l’élimination de la violence à l’égard de la femme et les efforts visant à arrêter et à inverser la propagation du .  Elle a indiqué que les progrès exigeaient des partenariats stratégiques entre les gouvernements, la société civile, les Nations Unies, le secteur privé et bien d’autres encore.  À mi-chemin de la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement, trop nombreux sont les pays qui sont à la traîne.  Il s’avère donc plus nécessaire que jamais de renforcer les progrès et les partenariats, a-t-elle souligné.


En matière de suivi pratique de la Conférence de Beijing qui s’est tenue en 1995, l’UNIFEM a offert son appui aux pays en vue de renforcer les législations et les politiques qui déterminent les choix et les opportunités offerts aux femmes.  Il s´agit en particulier de leur accès à la justice sur un pied d’égalité, a précisé Mme Sandler.  Elle a surtout signalé l’assistance apportée à l’Afghanistan de sorte que ce pays puisse asseoir sa politique intégrant la sexosopécificité à tous les niveaux de la vie publique.  Mais cette intégration ne suffit pas si les outils concrets de mise en œuvre et d’analyse et d’évaluation des résultats obtenus par secteur n’existent pas.  Travaillant en collaboration avec l’UNICEF et le PNUD, a-t-elle précisé, l’UNIFEM a insisté sur l’importance de faire participer les ministères de l’économie et des finances dans les projets nationaux concernant les femmes.  Les contributions au Fonds ont presque triplé en 2005, 2006 et 2007 ce qui a permis d’améliorer l’action de l’UNIFEM et de renforcer le processus d’octroi de subventions et d’évaluation.


Estimant urgent de mettre fin à l’impunité des auteurs d’abus sexuels à l’encontre des femmes, Mme Sandler a jugé que le partenariat entre les Nations Unies et les pays était très important mais qu’il ne constituait qu’un aspect des mesures à prendre.  Il faut en particulier accorder davantage d’attention à l’autonomisation des femmes et faire preuve d’une volonté politique accrue.  L’UNIFEM collabore avec de nombreuses autres institutions et met l’accent sur la coordination, la cohérence, et par-dessus tout, le travail de terrain, qui est indispensable, selon Mme Sandler.  Avec le PNUD, l’UNIFEM a apporté un soutien dans 15 pays.  Au cours des trois années écoulées, le Fonds a établi des partenariats avec quelque 90 mécanismes nationaux, souvent par le biais de stratégies régionales innovatrices telles que des réunions pour célébrer la conférence de Beijing en Asie du sud ou une série de consultations sur l’égalité entre les sexes et l’assistance à l’Afrique. 


Revenant sur des exemples concrets de partenariats, Mme Sandler a expliqué que le partenariat entre le Ministère de l’égalité des sexes et le développement du Libéria et l’UNIFEM avait mené à la nouvelle législation sur le viol qui harmonise le code pénal avec les normes établies par le CEDAW.  Cette nouvelle législation a été adoptée à l’issue d’un plaidoyer de la part de nombreuses organisations des droits de l’homme au Libéria, de l’association nationale des avocates et du Ministère de l’égalité.  Notre aide aux réseaux régionaux tels que l’Organisation des parlementaires des pays arabes et les institutions démocratiques cherche à étendre la notion de justice et d’égalité entre les sexes mais il reste énormément de choses à faire, a-t-elle dit.  Il existe encore trois défis majeurs: la capacité de maintenir les résultats obtenus et de les renforcer;le renforcement des capacités par le biais d’approches plus rigoureuses et en troisième lieu le partenariat et la coordination.  Si les Nations Unies veulent devenir un partenaire important, elles doivent alors se concentrer sur l’appui aux efforts déployés dans les pays, et sur le terrain en particulier.


Questions/Réponses


La représentante de Cuba a souhaité avoir davantage de détails sur la campagne du Secrétaire général sur la violence faite aux femmes.  Elle a fait part de sa préoccupation quant à la création d’un nouveau bureau sur l’égalité par le Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme.  Elle a estimé qu’il y avait un conflit potentiel avec d’autres organes existants.  Elle s’est demandé comment renforcer la Commission de la condition de la femme en tant qu’organe intergouvernemental des Nations Unies pour accroitre la cohérence à l’échelle du système.


Le représentant de l’Inde s’est demandé quelles mesures étaient prévues pour parvenir à l’égalité au sein des Nations Unies.  Si les Nations Unies ne mettent pas d’ordre chez elles, ne sera-t-il pas difficile de le demander aux États membres?  Cette préoccupation a été reprise par le Soudan.


Le représentant de la Sierra Leone a remarqué qu’en raison de la guerre, son pays n’avait pas pu présenter de rapport initial au Comité CEDAW, et ce, 19 ans après la ratification de la Convention.


La représentante de la République arabe syrienne s’est inquiétée de savoir si les violences faites aux femmes dans les territoires occupés, le Golan et autres territoires, étaient traitées par les institutions spécialisées des Nations Unies.


Répondant à cette série de commentaires, Mme RACHEL MAYANJA a évoqué l’existence d’un groupe de travail chargé de coordonner toutes les activités des Nations Unies an matière d’égalité des sexes afin d’éviter les doublons.  Concernant les violences faites aux femmes, Mme Mayanja a expliqué que le Secrétaire général souhaitait que la campagne puisse coïncider avec le calendrier établi pour la réalisation des OMD d’ici 2015.  Elle a indiqué avoir travaillé à l’intégration des sexospécificités dans toutes les stratégies décidées à l’échelle du système.  Cela n’est pas facile, même au niveau le plus élevé, a-elle cependant remarqué.  Nous souhaitons mettre sur pied un plan d’action à l’échelle du système qui serait accompagné d’échéanciers clairs et de mécanismes de suivi.  Elle a ajouté que le travail ne faisait que commencer pour l’instant et les consultants chargés de voir pourquoi davantage de femmes n’étaient pas recrutées au sein du système des Nations Unies.  Il faut trouver un équilibre entre le facteur de « répartition géographique équitable » et le facteur « compétence ».  Une stratégie d’amélioration du recrutement de femmes aux postes de haut-niveau sera mise en œuvre car tout le monde est d’accord pour dire que la situation actuelle est inacceptable.


Nous ferons également en sorte que les droits de l’homme et ceux de la femme soient au centre des travaux de la Division de la promotion de la femme à New York.  Un programme d’activités conjoint sera décidé avec le bureau de Genève du Haut Commissaire aux droits de l’homme a t-elle poursuivi.  En réponse à la Sierra Léone, elle a déclaré qu’il fallait faire de la Convention CEDAW un instrument essentiel de la stratégie pour l’égalité entre les sexes, notamment dans les pays qui sortent d’une guerre.  Les orateurs ont également cité les initiatives prises par l’UNIFEM dans les territoires occupés, en partenariat avec les gouvernements norvégiens, japonais et italiens.


Mme CARMEN MORENO, Directrice de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), a indiqué que le Bureau exécutif ONU-INSTRAW s’est réuni pour la première fois en juillet 2004 et a approuvé à cette occasion le Cadre stratégique 2004-2007 qui a fourni la nouvelle orientation pour l’Institut.  Au cours de cette année, le Bureau a adopté le cadre stratégique pour 2008-2011, une stratégie de mobilisation des ressources et le programme de travail pour 2008.  Une résolution adoptée par le Conseil économique et social (ECOSOC) donne également des directives et élargit le spectre des tâches de l’Institut.  La relation ONU-INSTRAW est désormais consensuelle et non pas conflictuelle, a souligné Mme Moreno, qui a rappelé que les piliers du travail de l’Institut demeuraient le développement, la paix et la sécurité et les droits de l’homme.  Dans le domaine du développement, l’importance de la recherche ventilée par sexe s’est avérée fondamentale pour rendre les femmes plus visibles et pour améliorer leurs conditions.  L’impact de l’initiative ONU-INSTRAW visant à inclure une dimension sexospécifique dans l’analyse est bien claire, y compris dans les milieux financiers.  L’INSTRAW a également préparé des notes de discussion sur le financement du développement et l’égalité entre les sexes qui ont été présentées récemment à Oslo, a-t-elle informé.  Elle a réitéré que les Objectifs du Millénaire pour le développement ne pourraient être atteints sans une participation active des femmes, et a estimé qu’il fallait fondre la dimension sexospécifique dans toute analyse centrée sur les voies et moyens d’atteindre ces objectifs.


Mme DUBRAVKA SIMONOVIC, Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination contre les femmes (CEDAW), a expliqué qu’en 2006 et 2007, le Comité avait tenu trois sessions de trois semaines chacune.  Elle a remercié les 69 États parties ayant présenté leurs rapports en 2006 et 2007.  Elle a estimé que des retards considérables avaient été rattrapés ces deux dernières années, mais que beaucoup restait cependant à faire.  A ce jour, a-elle précisé, le nombre moyen de rapports reçus par an est de 23.  Elle a souhaité que les États parties en retard fassent le nécessaire pour présenter leurs rapports le plus rapidement possible.


Indiquant que le Comité demandait l’autorisation de se réunir trois fois par an à titre temporaire en 2008 et 2009, comme ce fut le cas en 2006 et 2007, elle a expliqué que cela permettrait d’empêcher de nouveaux retards.  Elle a engagé tous les États membres à appuyer la demande du Comité, comme symbole de leur attachement à enrayer la discrimination envers les femmes.  Elle a également évoqué le transfert à Genève des travaux du Comité qui bénéficiera des services d’appui du Haut Commissariat aux droits de l’homme.  Une session informelle de travail du Comité aura lieu à Genève à l’invitation du Gouvernement suisse la semaine prochaine, a-elle précisé, en remerciant le travail accompli par la Division de la promotion de la femme durant ces 25 dernières années.


Débat général


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que la Déclaration et le Programme d’action de la Quatrième Conférence sur les femmes, tenue à Beijing, ainsi que les résultats de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale demeuraient les points de convergence incontournables en matière d’égalité entre les sexes et de promotion de la femme.  Ces trois instruments ont admis que l’élimination de la discrimination et de la violence à l’égard des femmes et des filles, ainsi que l’égalité des droits et la participation des femmes dans la vie sociale, culturelle, économique et politique constituaient des préalables à un développement durable et réussi.  Le Secrétaire général de l’ONU, dans son Étude approfondie sur la violence à l’encontre des femmes, a appelé l’attention de la communauté internationale sur les manifestations variées de la violence et des discriminations dans chaque société.  L’Étude note que la violence à l’encontre des femmes prend différentes formes et connaît des paramètres multiples, continus, interdépendants, et parfois même, récurrents.  L’Étude conclut à juste titre que la violence à l’encontre des femmes persiste dans chaque pays du monde en tant qu’obstacle à l’égalité entre les sexes.


À la question de savoir comment surmonter cette violence, le représentant du Pakistan a indiqué qu’il s’agirait de remédier en priorité aux déséquilibres économiques que connaît le monde, seule gageure pour réaliser la justice et la paix, et d’insister que tant que la violence à l’encontre des femmes existe, on ne saurait accéder à la paix et à la sécurité.  Le Groupe des 77 et la Chine reste convaincu que la pauvreté et les soubresauts socioéconomiques exacerbent le risque d’abus et d’exploitation à l’égard des femmes.  Le représentant a dressé la liste des nombreuses souffrances subies par les femmes vivant dans les zones rurales, dans les zones de conflit et dans les territoires sous occupation étrangère.  Il a évoqué la situation des travailleuses migrantes et des femmes victimes de traite, ainsi que la situation des femmes et des filles affectées par les mesures coercitives unilatérales


Le Groupe des 77 et la Chine espère que, dans le cadre de la revitalisation et de la réforme des Nations Unies, le Secrétaire général tiendra compte des facteurs suivants: les discriminations et l’exclusion, le potentiel des femmes, le lien évident entre le sous-développement et la situation des femmes, les femmes migrantes ou victimes de trafic.  Le Groupe des 77 et la Chine sont convaincus que la réduction de la pauvreté des femmes est d’une importance majeure et qu’il faudrait s’y employer pour que les femmes prennent conscience de leurs droits afin qu’à leur tour elles puissent exercer une influence vitale sur les membres de leurs familles.  La lutte contre les abus sexuels, la promotion de leurs droits économiques, sociaux et politiques et la fin de l’occupation étrangère, constituent des conditions sine qua non à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La communauté internationale doit notamment veiller à l’aménagement de la dette et à ouvrir les marchés pour donner des possibilités aux femmes entrepreneurs.


Mme MIRIAM MWAFFISI (République-Unie de Tanzanie), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC), a déclaré que son organisation élaborait actuellement une politique d’égalité dont l’objectif est d’améliorer les structures nationales et régionales existantes.  Il s’agit de combler les écarts entre les politiques et les pratiques réelles sur le terrain et dans les régions rurales, là où vivent la majorité des femmes de la SADC.  Ces femmes, souvent pauvres, ne participent pas suffisamment aux décisions de leur société.  Il faut renforcer nos engagements politiques pour parvenir à la mise en œuvre des recommandations du Secrétaire général.


La représentante s’est dite par ailleurs préoccupée par la féminisation accrue du  et du paludisme parmi les États membres de la SADC.  Le bien-être des enfants à naître, comme celui de la parturiente, est d’autant plus menacé en cas de transmission du VIH de la mère à l’enfant.  La pauvreté, la malnutrition et le sous-développement sont autant de causes qui accentuent la vulnérabilité des femmes en milieu rural.


La représentante de la SADC a aussi réaffirmé la nécessité d’une collaboration accrue de tous les États Membres avec les Nations Unies et a demandé une mise à disposition de ressources adéquates.  Elle a dit, par ailleurs, soutenir la campagne mondiale du Secrétaire général sur les violences qui lui paraît être une initiative importante à laquelle la SADC voudra pleinement participer.  La représentante a dit appuyer le travail réalisé par le Comité CEDAW, et a encouragé l’INSTRAW à rendre son travail plus visible et à collaborer avec des services régionaux tels que la Communauté de développement de l’Afrique australe.


Mme Mwaffisi a enfin souhaité que l’intégration des questions d’égalité puisse se faire à tous les niveaux se disant préoccupée par le fait que ce n’était pas le cas.  Elle a annoncé que les membres de la SADC présenteraient un projet de résolution sur les petites filles, souhaitant obtenir son adoption par consensus.


Mme CLAUDIA PEREZ ALVAREZ (Cuba) a appuyé la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine avant de déclarer que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement était bien loin d’être traduite dans la réalité, ce qui n’incite pas à l’optimisme.  Les femmes et les petites filles restent parmi les plus démunies et les plus vulnérables partout dans le monde.  Le rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur l’emploi des femmes confirme la persistance du fossé entre les sexes et la féminisation de la pauvreté, qui est manifeste dans les différences entre les hommes et les femmes dans l’emploi, la sécurité du travail, les salaires et l’accès à l’éducation, a-t-elle noté.  Plus grave encore, plus d’un demi-million de femmes meurent chaque année des suites des complications de la grossesse et, avec un chiffre proche de 17,3 millions, les femmes constituent quasi la moitié du nombre total de personnes infectées par le .  Parmi celles-ci, 76% vivent en Afrique subsaharienne, a encore souligné Mme Perez Alvarez qui a ajouté qu’un adulte sur cinq sur notre planète ne sait ni lire ni écrire, les deux-tiers étant des femmes.


Depuis la révolution, Cuba a instauré une stratégie visant à l’égalité entre les sexes et a assumé avec responsabilité et sérieux ses engagements internationaux.  Cuba a été le premier à signer et le deuxième à ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).  Les normes juridiques, les politiques et les programmes destinés à la promotion des femmes passent obligatoirement par la reconnaissance de leur rôle essentiel dans la production et la reproduction, en tant que citoyennes investies de tous les droits, a-t-elle précisé.  L’un des résultats les plus tangibles du Programme national de promotion de la femme réside dans sa participation dans le monde de l’emploi, qui s’est multiplié par sept depuis 1960.  Aujourd’hui, plus d’un million et demi de cubaines ont des emplois rémunérés.  Elles constituent 46% de la main d’œuvre et perçoivent un salaire égal pour un travail égal, a indiqué la représentante de Cuba.  Le pays figure parmi les 10 premiers pays du monde et de la région pour le nombre de femmes parlementaires qui occupent 36% des sièges et ce, sans avoir eu à appliquer un système de quota mais à travers une stratégie de sensibilisation.


La représentante a fait également référence au fait qu’à Cuba, les domestiques recevaient un salaire, tout comme les femmes prenant soin à domicile de personnes handicapées ou âgées.  Ceci, en dépit d’un embargo économique, commercial et financier imposé durant presque un demi-siècle par le Gouvernement des États-Unis.  La politique hostile du Gouvernement nord-américain comprend l’appui à la préparation d’actes terroristes dont ont été victimes des centaines de cubains et de cubaines.  Aux fins d’empêcher ces actions, cinq antiterroristes cubains sont encore emprisonnés, de façon illégale, sur le territoire américain depuis 1998, tandis que leurs épouses et leurs filles attendent que justice soit faite.  La politique arbitraire des visas menée par le Gouvernement des États-Unis, dans le cadre de laquelle le visa a été refusé à ces épouses depuis presque dix ans, fait fi des instruments internationaux et de la législation américaine qui stipulent très clairement le droit des prisonniers de recevoir des visites des membres de leurs familles, a encore déclaré Mme Pérez Alvarez.

Mme REGINA SMIT (Pays-Bas) a estimé qu’il fallait redoubler d’efforts pour atteindre les deuxième et troisième Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et assurer d’ici 2015 la pleine scolarisation des filles.  L’éducation est le moyen le plus efficace d’assurer l’autonomisation des femmes et d’atteindre la parité entre les sexes, a-t-elle soutenu.  Nous devons également créer des conditions permettant aux femmes d’avoir un accès équitable au marché du travail.  La représentante a signalé que plus de la moitié des étudiants néerlandais étaient des femmes, mais que celles-ci étaient cependant sous représentées dans les filières techniques.  La parité sur le marché du travail néerlandais n’était pas encore une réalité et peu de femmes occupaient des postes de direction.  Si une économie doit prospérer, les hommes et les femmes doivent pouvoir travailler, a-t-elle poursuivi, car les femmes sont aussi importantes que les hommes pour l’économie mondiale.  La représentante a ensuite recommandé que l’on dispense la même éducation aux garçons et aux filles; que les établissements scolaires assurent la parité au sein du professionnel enseignant; que les étudiants reçoivent une éducation sexuelle de qualité; que l’on informe les parents de l’importance d’assurer la scolarisation de leurs filles et que les établissements scolaires aient des installations sanitaires adéquates pour ces dernières.


M. IDREES MOHAMED ALI MOHAMMED SAEED (Soudan) a déclaré que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, adoptés par 189 pays à l’issue de la quatrième Conférence mondiale sur la femme en 1995, avaient mis en relief la nécessité d’atteindre l’égalité entre les sexes par le truchement d’une stratégie d’intégration systématique de la dimension sexospécifique aux niveaux national et international.  La vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale en l’an 2000 avait permis de faire un pas de plus vers la réalisation de l’égalité entre les sexes et l’amélioration des conditions de vie des femmes.  Toutefois, les résultats obtenus ne sont pas à la hauteur des aspirations de la moitié de la population mondiale.  La violence à l’encontre des femmes et des petites filles, en particulier, reste un sujet de préoccupation et exige des efforts plus soutenus de la part des États Membres et des mécanismes intergouvernementaux.


Au niveau national, le Soudan n’a eu de cesse de rechercher les moyens d’accorder à la femme tous ses droits sociaux et politiques, notamment dans le cadre de la famille qui reste la cellule de base de la société.  Des efforts particuliers et continus ont été déployés dans les domaines de l’adoption des lois confirmant les droits des femmes, sur la base des fondements religieux du pays, ses valeurs et traditions.  Les constitutions nationales qui se sont succédé au Soudan depuis l’indépendance consacrent les droits de la femme sur un pied d’égalité avec l’homme.  M. Saeed a cité l’article 32 de la Constitution qui octroie davantage de droits aux femmes par une discrimination positive de promotion de la femme.  Au niveau international, le représentant du Soudan a recommandé une coordination accrue entre les mécanismes et les institutions.


Le représentant a finalement évoqué la situation spécifique de la femme palestinienne en raison de l’occupation israélienne et l’embargo de fait qui infligent des souffrances quotidiennes à la population.  Il en a appelé à la conscience humaine et aux Nations Unies pour prendre des mesures immédiates en vue de mettre fin à cette tragédie et de permettre aux femmes palestinienne de jouir de leurs droits en menant une vie libre et digne dans le cadre d’une nation indépendante.


Mme NOBUKO KUROSAKI (Japon) a noté l’augmentation de la participation des femmes sur le plan politique mais a aussi estimé qu’il restait beaucoup à faire à l’horizon 2015 pour que les femmes occupent au moins 30% des postes en politique d’ici 2010.  Au Japon, les femmes occupent 26 sièges sur les 130 que compte le Parlement, a signalé la représentante.  Le budget consacré par le Japon pour réaliser l’égalité représente 39 milliards de dollars.  Au Japon aussi, les femmes s’efforcent de trouver un équilibre entre leur travail et leur famille mais elles se heurtent à de nombreux préjugés venant du monde du travail a regretté la représentante.  Si nombre d’entre elles travaillent, peu occupent des postes à responsabilité.  La tradition selon laquelle les femmes s’arrêtent de travailler après la naissance de leur enfant constitue un obstacle.  Certaines des mesures adoptées par le Japon interdisent dorénavant la discrimination liée à la grossesse.  La représentante a précisé, par ailleurs, qu’en juin 2007 une réunion organisée à Tokyo en partenariat avec la Chine et la République de Corée avait porté sur l’élimination de la pauvreté des femmes.  Cet événement régional a donné la possibilité d’échanger des vues sur les stratégies nationales respectives.  En 2007, le Japon a également parrainé un symposium sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, insistant sur la nécessité d’incorporer les questions de genre aux politiques sur le développement.


M. TAREQ Md. ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a souhaité davantage de synergies entre les Objectifs du Millénaire pour le développement, la Déclaration de Beijing et la Convention CEDAW.  Selon lui, l’indépendance économique et le niveau d’éducation sont deux thèmes critiques en matière de lutte contre la discrimination envers les femmes.  Les femmes représentent une force de travail importante, a-t-il expliqué, notamment dans le secteur informel et leur présence augmente dans l’industrie de l’habillement et du cuir.  La participation des femmes à la prise de décision a été encouragée par une loi sur les pouvoirs locaux.  Au début des années 90, le Bangladesh avait dépassé l’objectif de parité dans l’enseignement primaire et secondaire.  Pourtant les femmes restent largement défavorisées par rapport aux hommes, a-t-il noté, malgré l’introduction des sexospécificités dans les politiques du gouvernement.  Le représentant a aussi signalé que son pays jouait un rôle moteur dans la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  


Mme MARIE YVETTE BANZON-ABALOS (Philippines) constatant la survie de nombreux préjugés de par le monde, a regretté que l’égalité hommes-femmes ne soit pas encore atteinte.  Comme le prouvent de nombreux rapports, et malgré les appels répétés de la communauté internationale, les femmes migrantes sont particulièrement vulnérables.  Elle a, en conséquence, annoncé la présentation par son pays d’un projet de résolution révisé sur les violences faites aux femmes migrantes.  Ce projet prévoit de renforcer la prise en compte de la question du genre dans les politiques du travail et les migrations.  La résolution tiendra également compte des réalités vécues par les femmes migrantes, leur emploi dans les secteurs non structurées, et les abus pratiqués par les autorités dans certains cas, a-elle expliqué.


En 2008, a annoncé la représentante, les Philippines organiseront un événement international consacré aux femmes et aux droits de l’homme.  Il aura pour objectif de nourrir les réflexions du Second Forum global sur les migrations et le développement qui se tiendra également aux Philippines en octobre 2008, a signalé la représentante.  L’accès des femmes à la nutrition et à l’éducation leur permettra d’être davantage respectées, a assuré la représentante, qui a noté combien l’apparition de conflits pouvait influer négativement sur les droits des femmes.  Le pouvoir accordé aux femmes est directement lié au niveau de démocratie selon la représentante.


La délégation des Philippines a également émis le souhait que les activités de la nouvelle entité de Genève sur la promotion de la femme, reposent sur les demandes des États Membres.  Il faudrait  aussi que ce nouveau service de promotion de l’égalité bénéficie d’un prestige suffisant pour assurer une certaine fiabilité et une obligation redditionnelle, a encore indiqué la représentante.


M. ZHANG DAN (Chine) a indiqué que son pays appréciait l’attention que les organisations non gouvernementales du système onusien accordent à l’égalité des sexes.  Nous appuyons également les efforts déployés par l’ONU pour protéger les droits des femmes vivant en milieu rural.  La représentante a signalé que la Chine accorde une importance particulière à l’amélioration du statut de la femme.  La protection de ses droits est garantie par la législation nationale et le Gouvernement chinois s’oppose à toute forme de discrimination sexuelle, a-t-elle précisé.  Afin de remplir nos obligations vis-à-vis de la plate-forme d’action de Beijing, nous avons mis en œuvre un deuxième programme d’action national pour promouvoir l’égalité entre les sexes.  Le Programme pour le développement de la femme chinoise 2001-2010 définit 34 objectifs principaux et 100 mesures politiques.  Vingt-huit des objectifs ont déjà été réalisés, notamment en matière d’emploi, de scolarisation, d’espérance de vie et d’accès à l’eau potable.  Les gouvernements locaux œuvrent aussi à l’amélioration des réglementations législatives chinoises, à la collecte de données, et au financement des programmes destinés aux femmes.  Mme Zhang Dan a également indiqué que cet été, le Gouvernement chinois, la société civile et l’ONU avaient donné des cours de formation sur l’intégration d’une dimension genre dans les budgets nationaux.


Mme CATARINA CARVALHO (Portugal) a déclaré au nom de l’Union européenne qu’il était temps d’éliminer les obstacles empêchant les femmes de jouir pleinement de leurs droits.  Elle a noté avec satisfaction que 185 pays avaient ratifié la Convention sur l’élimination de la discrimination envers les femmes.  Elle a cependant regretté dans le même temps, que seuls 88 pays soient signataires du Protocole facultatif.  Pour l’Union européenne, a-elle rappelé, le sexe ne peut pas servir de cause à une discrimination.  L’Union européenne, a t–elle annoncé, compte désormais davantage de femmes que d’hommes titulaires d’un diplôme universitaire.  La représentante a estimé que pour parvenir à une égalité des sexes sur le plan économique et social, il fallait nouer un dialogue politique accru qui doit incorporer l’égalité entre les sexes de manière très explicite. Pour ce faire, il faut selon la représentante, proposer des actions dans les cinq domaines prioritaires que sont la gouvernance, l’emploi et l’activité économique, l’éducation, la santé et la discrimination sexospécifique.


Pour la première fois, a également signalé la représentante, les partenaires Euromed ont, lors de leur Conférence ministérielle sur l’égalité entre les sexes de novembre 2006, dessiné les contours d’une réglementation commune dans le bassin méditerranéen.  Elle concerne 37 pays de la région Euromed.  L’Union européenne travaille également sur des indicateurs tels que les femmes et la pauvreté.  L’Institut européen pour l’égalité entre les sexes, fondé par la Commission européenne, entrera en fonction en 2008, a t-elle également annoncé.  Le moment est crucial a estimé la représentante, qui estime que la pleine réalisation des droits de l’homme sera toujours limitée par l’incapacité des femmes de voir tous leurs droits respectés.  Selon elle, la budgétisation sexospécifique doit devenir partie intégrante de toutes les décisions politiques futures.


M. GOERGE WILFRED TALBOT (Guyana) a déclaré, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), que des défis tels que la pauvreté, les attitudes discriminatoires ancrées, les stéréotypes et l’accès inégal aux ressources économiques, ainsi que la pandémie du VIH/sida étaient des obstacles de taille à l’égalité entre les sexes et à l’édification de sociétés justes.  Il a souligné la nature interdépendante et pluridimensionnelle des problèmes affectant les femmes, ce qui nécessite des solutions tout aussi pluridisciplinaires et un engagement sans faille dans un esprit de coopération et de partenariat.  Il a indiqué que les pays de la CARICOM avaient enregistré quelques progrès, en particulier dans le domaine de l’éducation et de la participation des femmes dans la vie politique et la prise de décisions.  Le défi le plus sérieux réside dans la violence à l’encontre de la femme, le VIH/sida et la pauvreté extrême.  Le Secrétariat de la CARICOM a pour domaine prioritaire la lutte contre la violence, l’intégration systématique de la dimension sexospécifique dans toutes les activités, la prévention du VIH/sida et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Dans ce cadre, un accès accru aux médicaments antirétroviraux a été accordé.  Par ailleurs, les États de la CARICOM ont atteint l’objectif fixé par le Conseil économique et social (ECOSOC) de réserver 30% de postes de décision à des femmes.  Ainsi, les défis ne sont pas insurmontables mais pour y arriver, il faudra conjuguer les efforts nationaux et internationaux, a-t-il conclu.


M. ENRIQUILLO A.DEL ROSARIO CEBALLOS (République dominicaine) a déclaré, au nom du Groupe de Rio, que la pauvreté demeurait un obstacle à l’égalité entre les sexes.  Pour lui, seul le développement économique et social permettra de garantir les droits des femmes.  Le cadre juridique des pays du Groupe de Rio a été modernisé dans ce but, a-t-il affirmé.  L’élimination de la violence contre les femmes, les droits reproductifs, l’accès aux services de santé et le partage des tâches domestiques constituent nos priorités actuelles, a indiqué le représentant.  Il s’est dit encouragé par les progrès réalisés récemment, conformément aux buts décrits par la Plate forme d’action de Beijing.  Il faut encore mettre en œuvre des systèmes complets de sécurité sociale, éliminer la violence domestique et la traite des femmes et des petites filles, a-t-il ajouté.  Le thème de la violence à l’égard des femmes n’a pas encore acquis la visibilité nécessaire au plan international, a estimé le représentant.


Celui-ci a félicité les organismes des Nations Unies pour leurs efforts en faveur des femmes.  Il a réaffirmé l’attachement des pays du Groupe de Rio en faveur des peuples autochtones, et donc des femmes qui en font partie.  Les États membres du Groupe de Rio sont particulièrement attentifs au processus visant à assurer la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies.  Les possibilités économiques des femmes doivent être accrues pour que celles-ci puissent prendre leurs responsabilités dans la marche du monde.  L’autonomisation de la femme est cruciale pour le développement durable, le respect des droits de l’homme et le renforcement de la démocratie, a encore affirmé le représentant. 


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a axé son intervention sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dont la Colombie est partie depuis 1982.  La Colombie est également partie à son Protocole facultatif depuis janvier 2007.  Le Plan national pour le développement 2006-2010 garantit la continuité des grandes actions menées dans le cadre de cet instrument et qui se sont avérées efficaces, notamment les actions affirmatives, le caractère transversal des politiques en matière de parité entre les sexes et la promotion sociale.  L’emploi et le développement, l’éducation et la culture, la participation politique et la prévention de la violence à l’encontre des femmes constituent les domaines d’action prioritaires du Gouvernement.  L’une de ses composantes, le Plan stratégique pour la défense des droits de la femme devant la justice, comporte plus d’une centaine de mesures de protection dont sont responsables toute une série d’organismes publics chargés de remédier à la violence au sein de la famille, au divorce et à la discrimination dans le secteur de l’emploi, a résumé Mme Blum. 


Celle-ci a précisé que l’incorporation transversale de la dimension sexospécifique faisait partie de l’ordre du jour de toutes les entités publiques et les résultats sont reflétés dans les lois, la jurisprudence et les politiques publiques.  Le tout est renforcé par des mécanismes institutionnels centrés sur la promotion de la femme et la création de données statistiques ventilées par sexe.  D’autre part, la participation de la femme dans la fonction publique est en augmentation constante grâce, entre autres, à la loi sur les quotas.  Lors des élections du 28 octobre prochain, des femmes pourront être élues dans les municipalités et les provinces grâce au Pacte d’inclusion signé par les partis politiques, a-t-elle précisé.  Mme Blum a manifesté son appui à l’UNIFEM et à l’INSTRAW, et a salué le renforcement de ces deux institutions de l’ONU spécifiquement fondées pour la promotion de la femme.  Elle a souhaité voir une coordination accrue entre les organismes du système des Nations Unies pour confirmer le rôle et les droits de la femme en tant qu’agent du développement social.


Mme NOOR MOHAMED ABDALLAH AL MANSOURI (Qatar) a indiqué que son pays, sous l’égide de la première dame, Cheikha Mooza Bint Nasser, avait adopté une approche globale en vue de la promotion de la femme sous tous ses aspects, d’abord en tant qu’individu puis en tant que membre à part entière de la famille et de la société.  La Stratégie nationale de la famille 2008-2013 a établi son plan d’exécution en coordination avec l’ensemble des ministères et des organismes publics concernés.  Le plan vise à ce que la femme participe activement aux activités sociales et économiques du pays dans le respect des principes édictés par la constitution qui affirme l’égalité entre l’homme et la femme dans les droits et les devoirs.  Au Qatar, la femme a enregistré des progrès considérables en un temps record.  Elle est éligible et jouit du droit de vote.  La liberté d’expression et de presse, de même que sa participation politique sont parmi les acquis de la femme qatarienne.  Celle-ci a ainsi accédé à des postes de direction importants.  Mlle Mansouri a ensuite énuméré une série de postes de la fonction publique importants, actuellement occupée par des femmes dans son pays.  Une Commission permanente des élections a également été constituée afin de préparer les prochaines élections législatives pour garantir que les femmes soient effectivement candidates et électrices, a-t-elle indiqué. 


Mme GRAHAM (Afrique du Sud) a affirmé que son pays  avait réalisé beaucoup de progrès dans son approche des défis que constitue la promotion de la femme et l’égalité entre les sexes.  En Afrique du Sud nous avons réalisé que l’émancipation des femmes passe par de meilleures conditions de vie pour tous et l’élimination des discriminations et de la violence.  L’Afrique du Sud reconnaît dans ce contexte le rôle important des hommes et des garçons dans la réalisation de l’égalité entre les sexes.  Elle a rappelé qu’au moment de la démocratisation du pays en 1994, l’objectif était de fonder une société vraiment non raciale et non sexiste.  Pour ce faire, la législation oppressive a été démantelée et une politique graduelle mise en place.  Un Bureau de la condition de la femme et une Commission pour l’égalité entre les sexes ont été créés.  L’égalité entre les sexes a été obtenue dans l’éducation primaire et secondaire.  Nous avons également veillé à l’intégration des sexospécificités dans les projets et programmes de développement, a expliqué la représentante.


Mme SALIMA ABDELHAK (Algérie) a constaté que la situation des femmes restait inférieure à celle des hommes sur l’ensemble de la planète.  Les droits de la femme font l’objet d’une plus grande attention, mais la violence à leur égard n’a que peu baissé.  Ce phénomène est loin d’être limité à certaines régions ou cultures mais touchent tous les pays, quelles que soient leurs différences de traditions, de religion ou de développement, a-t-elle soutenu.  La représentante a indiqué que l’Algérie avait lancé une stratégie de lutte contre la violence à l’égard des femmes qui mobilise des moyens permettant de les protéger et sensibilise la société à la nécessité de combattre ce problème.  Elle a ensuite évoqué les principales actions de son Gouvernement qui s’est traduite notamment par la mise en conformité graduelle de la législation nationale avec les engagements internationaux de l’Algérie; la révision des codes de la famille et de la nationalité ainsi que la garantie d’un accès égal à l’éducation pour les garçons comme pour les filles.  La représentante a également indiqué que les disparités sur le marché du travail et en matière d’émancipation économique se réduisaient peu à peu et que le Gouvernement avait engagé des actions pour aider les femmes vivant en milieu rural.


M. PHAM HAI ANH (Viet Nam) s’est réjoui de l’intensification des efforts mis en œuvre par les différentes entités du système des Nations Unies, en particulier au travers de la mise en place d’une Équipe Spéciale sur la violence contre les femmes et du lancement de l’Action des Nations Unies contre la violence sexuelle dans les conflits armés.  Il a affirmé que la 12ème session de l’Assemblée nationale vietnamienne était actuellement en train de discuter en détails des dispositions du projet de loi sur les violences domestiques afin de veiller à prévenir et punir les actes de violence domestique.  Il s’agira également de protéger et d’aider les victimes de ces violences, en considérant les solutions à long terme pour chaque cas.  Le représentant a également souligné que son pays continuait d’intensifier ses efforts pour parvenir à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes à chaque étape de leurs vies.  L’intégration des sexospécificités, a-t-il avancé, est aussi en train d’être considérée dans l’élaboration de politiques et activités de tous les organes gouvernementaux. 


L’intervenant a aussi affirmé que son pays avait mis en place un plan de développement socioéconomique qui intègre les perspectives du genre sur la période 2006-2010.  Il a en outre affirmé que les femmes vietnamiennes continuaient de jouer un rôle actif et important dans la prise de décision à tous les niveaux, puisqu’elles représentent 25.76% des députés à l’Assemblée nationale, et plus de 23% des membres des Conseils populaires des provinces.  Le Plan d’action pour la promotion des femmes pour la période 2006-2010 vise à réduire de 50% la proportion de femmes pauvres cheffes de foyers en leur permettant notamment d’avoir, pour au moins 80% d’entre elles, un accès élargi aux prêts consentis par le programme national de réduction de la pauvreté.


M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) a précisé que son pays restait très attaché à la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes, ainsi qu’à son Protocole facultatif.  Il a demandé à tous les États de ratifier ces instruments internationaux.  La violence motivée par la discrimination due au genre affecte une femme sur trois dans le monde et dans ce contexte, le rôle de l’ONU est fondamental, a-t-il estimé.  Il a salué les initiatives du Secrétaire général des Nations Unies dans ce domaine, formant le vœu qu’elles permettent une meilleure prise de conscience mondiale de ces problèmes.


L’Islande, a-t-il expliqué, pense cependant que l’architecture des Nations Unies sur la question du genre était trop fragmentaire et a apporté le soutien de son pays à la réforme en cours.  Le représentant a souhaité que la création d’un réseau interinstitutions sur les femmes et l’égalité entre les sexes permette d’avancer sur ces questions.  Il a souligné également que la création d’un poste de Secrétaire général adjoint à l’égalité entre les sexes, lui paraissait être de nature à renforcer la politique onusienne sur ce thème.  Il a souhaité que ce poste soit rapidement pourvu.  Le représentant, exprimant la satisfaction de son pays envers le travail de l’UNIFEM, a également annoncé le doublement de la contribution versée par son pays à ce fonds de développement.


M. SERGEI RACHKOV (Bélarus) a indiqué que son pays s’occupe activement des questions d’égalité et de lutte contre la violence faites aux femmes depuis 10 ans.  Deux plans quinquennaux ont déjà permis des avancées dans ce domaine, et un nouveau plan national est en cours d’élaboration pour exclure toute discrimination fondée sur le sexe, a poursuivi le représentant.  Ce plan touche au monde professionnel où les femmes doivent avoir les mêmes chances que les hommes.  Les femmes sont déjà très actives dans le monde des affaires et elles représentent un tiers des députés du pays, a indiqué le représentant avant de rappeler que son pays est classé à la vingtième place pour ce qui est du nombre de femmes députés.  Toutefois, a-t-il reconnu, le salaire moyen des femmes ne représentent que 80% du salaire moyen des hommes.  Il faut donc porter les efforts vers l’égalité de traitement, a dit le représentant.


Pour faire baisser le taux de mortalité de la mère et de l’enfant, un système de soin à plusieurs niveaux a été mis en place, a également signalé le représentant.  Il y a 14 morts pour 1 000 nouveaux nés dans le pays, ce qui correspond au niveau du monde développé.  Une autre priorité du pays, a poursuivi le représentant, est de favoriser le statut des victimes de la traite des êtres humains.  En la matière, le Gouvernement est le premier responsable mais les Nations Unies pourraient s’impliquer davantage dans la lutte contre ce fléau, a conclu le représentant.


Mme SHIRIN KAMARAN (Iraq) a noté qu’en dépit de la nouvelle dynamique en faveur de la promotion de la femme, les inégalités entre les sexes demeuraient une réalité dans la majorité des pays.  Bien que l’Iraq soit signataire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, il n’a hélas pas été en mesure d’accomplir de progrès dans la mise en œuvre de ces recommandations en raison des conflits consécutifs qu’a connus le peuple iraquien.  Toutefois, l’Iraq dispose aujourd’hui d’un programme qui a consacré et élargi les acquis de la femme et sa participation dans la vie de la cité, tant au plan public que privé.  Elle participe dans les structures politiques et la prise de décisions, notamment dans la vie parlementaire et à des postes ministériels.  Le pays connaît également, pour la première fois, un foisonnement d’associations et de groupes féminins dynamiques qui relèvent les défis de la situation particulière que le pays traverse depuis quelques années.  Dans ces conditions, la femme doit aussi faire face à un surcroît de responsabilités étant donné le climat d’insécurité qui règne encore dans le pays.  Le Gouvernement iraquien s’emploie néanmoins à adopter de nouvelles lois garantissant ses libertés fondamentales, ses droits et la préservation des acquis dans une société en pleine transformation.  La représentante a invité les organisations régionales et internationales à appuyer l’action des groupes et des associations de femmes iraquiennes.


Mme GURO KATHARINA VIKOR (Norvège) a rappelé en préambule qu’aucune forme de violence à l’égard des femmes n’était acceptable.  Selon la Norvège, la violence à l’encontre des femmes est l’un des principaux obstacles au développement.  La représentante a expliqué qu’il s’agissait là d’un des quatre thèmes de travail prioritaire de son pays en matière de droits de la femme.  Elle a d’ailleurs expliqué que plus de 4 millions de dollars américains allaient être alloués par son pays au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies de soutien aux actions visant à éliminer la violence faite aux femmes.  Considérant également que la violence envers les femmes était utilisée comme une stratégie guerrière dans les pays en conflit, elle a également annoncé le versement de 360 000 dollars américains au tout nouveau Fonds des Nations Unies contre les violences sexuelles dans des situations de conflits.  Dans le même ordre d’idées, elle a enfin évoqué la participation de son pays, à hauteur de 3,7 millions de dollars américains, au Programme conjoint du Fonds des Nations Unies pour la population et de l’UNICEF pour l’élimination des mutilations génitales faites aux femmes.


La représentante de la Norvège s’est félicitée de l’adoption lors de la précédente Assemblée générale de quatre nouveaux objectifs du Millénaire ayant directement trait au sort des femmes.  Il s’agit du plein emploi décent pour tous, de l’accès aux soins reproductifs, et au traitement universel dès que possible de la pandémie du VIH/sida.  Elle a également noté avec satisfaction la création d’une base de données appelée « Égalité, Institution et Développement » qui porte sur les questions liées à l’égalité des sexes.  Cette base de données, exploitée par l’OCDE, permettra, grâce à des indicateurs de qualité, de voir comment la violence fondée sur le sexe affecte la situation des femmes et des petites filles dans la société.


Mme FLORE CHANTAL ASSOUMOU (Côte d’Ivoire) a déclaré que son Gouvernement s’était doté d’instruments juridiques, administratifs et politiques pour mettre en œuvre les engagements pris en faveur de la promotion des droits et du bien-être de la femme.  Cette volonté politique s’est notamment traduite par la signature, le 21 février 2007, par le Président Laurent Gbagbo, de la Déclaration solennelle sur l’égalité des chances, l’équité et le genre, qui garantit un taux d’occupation d’au moins 30% des postes pour les femmes, aussi bien dans l’administration publique que dans le secteur privé.  En signant ce document, le Président ivoirien a promis de faire élaborer une politique nationale d’égalité des chances applicable dans les politiques, les programmes et les projets de développement concernant tous les secteurs de la vie publique et privée.


La représentante a ensuite évoqué une étude menée par le Ministère de la famille et des affaires sociales, qui a révélé que les femmes ivoiriennes étaient victimes de violences qui se produisaient au sein de relations fondées sur des considérations socioculturelles établies.  Par conséquent, le Gouvernement ivoirien a fait voter des lois réprimant les mutilations génitales féminines et punissant le harcèlement sexuel et l’union matrimoniale précoce ou forcée.  En outre, il envisage des actions plus opérationnelles dans la perspective 2007-2009 concernant les discriminations et les violences à l’égard des femmes et des petites filles.


Il s’agira notamment de multiplier les campagnes de sensibilisation de masse et de proximité et d’éduquer toute la population, les agents de sécurité, les professionnels de la santé, les responsables des centres sociaux et les autres acteurs pertinents sur la lutte contre la violence, y compris les mutilations génitales féminines.  Il s’agira aussi de renforcer le système judiciaire et les organes chargés de l’application des lois en leur permettant d’enquêter avec diligence sur les crimes commis contre les femmes.  Enfin, le Gouvernement envisage de créer un système d’alerte précoce dans la cadre d’un réseau régional de lutte contre les violences basées sur le genre, en collaboration avec la société civile, le secteur privé et les ONG.


Mme ELENA MOLARONI (Saint-Marin) a signalé que la protection des droits de la femme était au cœur des priorités de son pays durant sa récente présidence du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe.  Le pays a aussi pris différentes initiatives nationales dans les domaines sociaux et institutionnels.  Une ligne de téléphone a ainsi été spécialement créée pour venir en aide aux femmes victimes de violences.  Elles s’y adressent pour des questions liées à une assistance judiciaire, médicale ou psychologique.  Le Gouvernement a également organisé une campagne et un débat sur divers aspects de la violence faite aux femmes.  Une analyse du code pénal est en cours pour assurer la pleine égalité entre les sexes conformément aux accords internationaux, a également indiqué la représentante. 


Mme BELEN SAPAG MUNOZ DE LA PENA (Chili) a mis l’accent sur les conclusions du débat thématique sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, organisé à l’initiative de la Présidente de l’Assemblée générale, Sheikha Al Khalifa, les 6 et 7 mars derniers, ce qui a insufflé un nouvel élan à la réforme de la structure sexospécifique au sein du système des Nations Unies.  Souscrivant à la déclaration du Groupe de Rio, elle a appuyé le travail de l’INSTRAW et de son comité en vue du renforcement du rôle de cet institut international de recherche et de formation.  Il a réitéré le postulat de la Conférence mondiale des droits de l’homme qui s’est tenue à Vienne en Autriche en 1993, selon lequel les droits de la femme sont des droits de l’homme.  Elle a salué le transfert du Secrétariat du CEDAW au Bureau du Haut Commissaire des droits de l’homme et les nouvelles méthodes de travail proposées par ce comité qui célèbre cette année son vingt-cinquième anniversaire.


Mme Sapag Muñoz de la Peña a condamné toutes les formes de violence à l’encontre des femmes et a indiqué que son pays avait alourdi les peines contre ceux qui agressent ou tuent une femme.  Le Chili a aussi veillé à la mise en place d’un réseau de maisons d’accueil et de centres d’attention aux victimes de la violence.  La représentante a ensuite mis l’accent sur la qualité de l’Etude approfondie du Secrétaire général de l’ONU sur l’intensification des efforts en vue de l’élimination de toutes les formes de violence à l’encontre des femmes.  Elle a annoncé que le Chili participera avec force à la campagne mondiale du Secrétaire général sur le thème de la violence à l’encontre des femmes.


M. NURBEK JEENBAEV (Kirghizistan) a indiqué que son pays avait ratifié plus de 30 protocoles internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  La Constitution du pays, a affirmé le représentant, interdit toute discrimination  fondée sur le sexe, la religion ou l’ethnie.  La Commission nationale des statistiques collecte des données permettant d’établir un recueil annuel sur ces questions, a expliqué le représentant avant d’indiquer que la Commission gouvernementale chargée des questions liées à la famille, à la femme et à la jeunesse a déterminé plusieurs axes de travail.  Tous ces axes visent à placer sur un pied d’égalité les hommes et les femmes, dans des domaines aussi variés que le travail, la santé, l’éducation et les obligations familiales.


Au Kirghizistan, a encore indiqué le représentant, de très nombreuses organisations de la société civile sont dirigées par des femmes.  Il a, par ailleurs, rappelé que le 28 mai 1997 son pays avait signé une Stratégie du développement humain pour une période allant jusqu’en 2015.  Un Programme national d’amélioration de la condition de la femme y a également été créé.  Le pays, a poursuivi le représentant, envisage actuellement une modification des règles et des lois pertinentes pour les conformer aux normes internationales.  « Le Kirghizistan a choisi la voie de la réforme » a solennellement déclaré le représentant, affirmant une nouvelle fois que l’égalité entre les sexes était l’une des priorités de son Gouvernement.


M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) s’est prononcé sans équivoque contre la violence à l’encontre des femmes et pour la criminalisation de celle-ci qui porte gravement atteinte aux possibilités de développement de la personne humaine dans le respect des droits de l’homme les plus fondamentaux.  M. Loizaga a appelé au renforcement de la capacité et des initiatives nationales de recueil, de traitement et de dissémination des données susceptibles d’être utilisées dans les plans nationaux d’action contre toutes les formes de violence à l’encontre des femmes.  La lutte contre la violence et les discriminations faites à des millions de femmes, y compris les autochtones, les travailleuses migrantes et les femmes rurales, a été tortueuse et continue à présenter des défis énormes pour nos pays et pour la communauté internationale, a-t-il souligné.


Le Paraguay appuie l’initiative visant la proclamation par les Nations Unies d’une journée internationale des femmes des zones rurales, en tant que reconnaissance explicite de leur contribution économique au développement de leurs communautés, a signalé le représentant.  Celui-ci a signalé que l’égalité entre les sexes et le respect de la femme passaient souvent par un changement culturel et que le Paraguay était en train d’exécuter la phase II du plan national pour l’égalité des chances (2003-2007).  Ce Programme consiste, entre autres, à former des experts en matière d’égalité entre les sexes et à sensibiliser la population par des campagnes articulées autour de la protection des droits à la santé, à l’éducation, à la non-violence et à la participation des femmes paraguayennes.


M. CHIRACHAI PUNKRASIN (Thaïlande) a insisté sur l’importance d’accroître la participation des femmes dans la sphère politique, signalant que de nombreux pays en développement n’avaient toujours pas atteint le seuil critique de 30% de femmes représentées en politique.  L’impact des femmes sur la prise de décision est encore limité par le peu de femmes siégeant dans des commissions chargées de questions économiques et sociales, a-t-il ajouté.  Le Gouvernement royal de Thaïlande travaille dans cette direction et un programme de sensibilisation a été lancé dans 75 provinces du pays.  D’un point de vue général, celui-ci a toutefois déploré l’absence d’informations concrètes permettant d’affirmer que l’augmentation du nombre de femmes revient à augmenter l’efficacité des structures.  Les Nations Unies devraient diligenter une enquête dans ce sens, a-t-il estimé.


Le représentant a regretté que dans son pays, les conceptions traditionnelles soient encore tenaces auprès de la jeune population.  Pourtant, en tant que pays agricole, la Thaïlande accorde un rôle important aux femmes.  Dépositaires des savoirs ancestraux, elles sont parfaitement à même de créer un climat favorable au respect de l’environnement, a-t-il indiqué.  En Thaïlande, le Fonds de roulement urbain et rural accorde des microcrédits aux villageois selon le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes.  De la même façon, les femmes sont encouragées à se présenter aux élections locales, car le progrès pour les femmes, c’est le progrès pour tous, a déclaré le représentant.


Mme RANA SALAYEVA (Azerbaïdjan) a salué le fait que les discussions abordent la situation des femmes rurales.  Elle a insisté sur la nécessité de remédier à la situation de ces femmes à travers une approche multidimensionnelle et sur une base constante.  Les femmes et les petites filles vivant dans les zones rurales de l’Azerbaïdjan sont confrontées aux mêmes défis que ceux existants dans d’autres pays: faibles revenus et pauvreté, manque d’infrastructure adéquate et absence de soins de santé, accès limité à l’éducation, mariages précoces et violence familiale.  Traditionnellement, a expliqué la représentante, l’autonomisation économique des femmes constitue une orientation prioritaire de la politique nationale d’égalité entre les sexes en Azerbaïdjan.  Les mesures visant à améliorer les opportunités économiques pour les femmes ont été intégrées dans toutes les stratégies nationales de développement.


La représentante a salué la décision du Secrétaire général de lancer une campagne pluriannuelle de sensibilisation à la violence contre les femmes et les filles d’ici 2015.  Elle a annoncé que son pays avait achevé la rédaction de la première législation nationale visant à combattre la violence domestique.  Abordant la situation des femmes et des petites filles dans les situations de conflit armé, elle a évoqué les déplacements d’Azerbaïdjanaises en raison du conflit armé avec le pays voisin, l’Arménie.  Celles-ci continuent de souffrir des répercussions directes du conflit et font face à de nombreux périls du fait de leur insécurité économique et sociale.


Mme WARIF HALABI (République arabe syrienne) a déclaré que son pays avait élaboré son deuxième rapport national dans le cadre du suivi du Programme d’action de Beijing conformément aux douze domaines prioritaires de ce programme.  Cette année, il a adopté son plan quinquennal 2005-2010 qui prolonge les mesures antérieures destinées à combler l’écart entre les femmes et les hommes dans tous les domaines.  La nouveauté dans ce dixième plan quinquennal est qu’il introduit un mécanisme d’évaluation précis des résultats dans le contexte de l’éducation des femmes et des filles.  La République arabe syrienne a également lancé un programme national de lutte contre la pauvreté qui favorise l’autonomisation des femmes sur la base d’une carte de la pauvreté dans le pays, établie par plusieurs ministères.  En ce qui concerne les travailleurs migrants, la Syrie s’efforce d’aligner sa législation avec les instruments internationaux, notamment en ce qui concerne les droits des travailleuses migrantes.  Il existe aussi un soutien en faveur des femmes déplacées et des étudiantes du Golan, le principal défi étant de libérer le Golan syrien de l’occupation étrangère et de mettre fin aux souffrances des femmes syriennes qui croupissent dans les prisons de l’occupant.  Elle a enfin soutenu l’INSTRAW dans la poursuite de ses tâches dans le cadre de son mandat.


M. LUCA DALL’OGLIO, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a affirmé que plus de la moitié des 195 millions de migrants dans le monde sont des femmes, et que le renforcement de cette féminisation des migrations est le résultat d’une plus grande autonomisation, indépendance et détermination des femmes dans la poursuite de leurs objectifs.  Il a toutefois rappelé que les femmes migrantes sont toujours disproportionnellement affectées par une palette de risques liés à leur mobilité et ce, du fait de leurs double vulnérabilité, femmes et migrantes.  Il a ainsi souligné que, lors de la crise au Liban en 2006, la grande majorité des 13 000 femmes migrantes employées et candidates à l’évacuation organisée par l’OIM, en collaboration avec les autorités nationales et les pays d’origine, ont été des employés de maison célibataires, âgées entre 20 et 30 ans, et, pour la moitié d’entre elles, sans papier ou en situation irrégulière.  Il a en outre affirmé que de nombreux cas d’abus, de confiscation de passeports, de violations de contrats de travail, de non versements de salaires, de refus de démission, ou d’intimidation ont été rapportés.


M. Dall’Oglio a précisé que cette vulnérabilité s’accroît lorsque les femmes sont sans papiers et qu’elles ont un moindre accès à la protection sociale du pays d’accueil.  Il a également soutenu que les risques d’exploitation, d’abus physique comme les viols ou psychologiques sont plus importants chez les « domestiques » car leur isolement leur limite l’accès aux services sociaux ou à la protection consulaire.  Afin de soutenir l’autonomisation des femmes migrantes, il a plaidé en faveur de la mise en place de politiques migratoires internationales sensibles au genre.  Il a rappelé que l’OIM, en collaboration avec les agences de l’ONU, comme le FNUAP, a accordé une attention particulière à la prise en compte du caractère spécifique des besoins et des droits des femmes migrantes dans la formulation des recommandations et le développement d’initiatives visant à renforcer les capacités de lutter contre la violence à l’égard des femmes migrantes.


Le représentant a conclu en proposant la mise en place d’actions destinées à informer les femmes migrantes de leurs droits, à encourager leur inscription dans les consulats et à créer une base de données.  Il a aussi prôné l’adoption d’une législation du travail pour les migrants -et plus particulièrement les femmes- qui soit fondée sur le respect des droits de l’homme.  Il a également plaidé en faveur d’actions encourageant la reconnaissance des qualifications et des compétences entre pays d’accueil et pays d’origine, garantissant aux travailleurs migrants le même niveau de protection et de sécurité, renforçant les réseaux des communautés expatriées dans les pays hôtes pour favoriser la diffusion d’informations relatives aux aides et services disponibles, et sensibilisant l’opinion sur les pratiques abusives d’employeurs comme la rétention de passeports, la suspension des salaires et le harcèlement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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