PRÉOCCUPÉS PAR LES EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA PRÉCARITÉ DE L’EMPLOI, LES JEUNES SONT DÉTERMINÉS À PARTICIPER À LA MARCHE DU MONDE
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Troisième Commission
3e et 4e séances - matin et après-midi
PRÉOCCUPÉS PAR LES EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA PRÉCARITÉ DE L’EMPLOI, LES JEUNES SONT DÉTERMINÉS À PARTICIPER À LA MARCHE DU MONDE
Les délégations de la Troisième Commission dénoncent la pauvreté abjecte et la croissance sans création d’emplois
Des jeunes, à l’optimisme inébranlable, se sont exprimés avec détermination devant la Troisième Commission (questions sociales, humanitaires et culturelles) pour exprimer leurs profondes préoccupations face aux effets destructeurs des changements climatiques, la problématique de l’emploi et du chômage. Ces délégations de jeunes, qui faisaient partie de délégations nationales mais qui s’exprimaient à titre individuel, prenaient la parole dans le cadre du débat général que la Commission consacre depuis lundi au développement social.
Les jeunes ont revendiqué une place dans le système de prise de décisions et d’élaboration des stratégies nationales relatives au développement social. Ils ont souhaité être perçus comme des agents du changement, tant dans la modification des comportements vis-à-vis de l’environnement naturel, que dans la recherche de solutions pratiques et durables aux questions impliquant l’économie de marché et les modes de consommation.
Outre ces jeunes, près d’une quarantaine de délégations se sont exprimées au total. Elles ont, dans leur ensemble, manifesté leur intérêt à mettre en place un partenariat mondial permettant de trouver des solutions viables aux problèmes auxquels les jeunes sont confrontés. La croissance que connaissent certains pays sans que celle-ci ne soit accompagnée de création d’emplois et le développement du secteur de l’emploi informel ont été au centre des débats, ces problèmes ayant été perçus dans l’ensemble comme étant le résultat de la mondialisation et des déséquilibres existants dans l’économie mondiale.
Tous ont dénoncé la pauvreté abjecte dans laquelle croupissent des millions de personnes dans de nombreuses régions du globe, dont une majorité de jeunes. Certains intervenants ont mis l’accent sur la famille en tant que cellule de base et facteur d’équilibre au sein de la société. D’autres ont souligné l’importance de la solidarité entre nations et au niveau international.
La Troisième Commission reprendra ses travaux demain, mercredi 10 octobre, à partir de 10 heures. Elle entamera le point de l’ordre du jour relatif à la prévention du crime et la justice pénale ainsi qu’au contrôle des drogues.
DEVELOPPEMENT SOCIAL (Point 62)
Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille
Additif au Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 200 et au-delà (A/C.3/62/L.4)
Aux termes de ce projet de résolution, le Conseil économique et social engagerait les Etats Membres à maîtriser les effets de la mondialisation sur les jeunes en veillant à ce que les programmes d’enseignement professionnel correspondent aux exigences du marché; en favorisant l’emploi des jeunes et en mettant en place des dispositifs d’observation des effets de la mondialisation sur les jeunes.
Il leur recommanderait également d’universaliser l’accès des jeunes aux techniques de l’information et des communications; de dispenser une formation à l’exploitation des technologies de l’information et des communications; de protéger les jeunes des dangers auxquels les technologies de l’information et des communications risquent de les exposer; de favoriser l’usage des technologies de l’information et des communications parmi les handicapés et autres groupes vulnérables, et de donner aux jeunes les moyens de participer activement à l’avènement d’une société de l’information ouverte.
Constatant que le VIH/sida est une épidémie qui touche de plus en plus les jeunes, le Conseil économique et social suggèrerait de sensibiliser les jeunes à la prévention de l’infection par le VIH/sida ainsi qu’aux soins et traitements qui y sont relatifs; de s’assurer que les programmes d’éducation en matière de VIH/sida tiennent compte des inégalités entre les sexes et de prendre des mesures législatives et adopter des instruments juridiques susceptibles de protéger les jeunes à risque.
Au vu du fait que les jeunes sont souvent les principales victimes d’un conflit armé, le Conseil économique et social engagerait également les États Membres à empêcher les jeunes de moins de 18 ans de prendre directement part à un conflit armé; de prendre des mesures propres à assurer la réinsertion des jeunes ex-combattants et la protection des non-combattants; et de favoriser la participation active des jeunes au maintien de la paix et de la sécurité.
Il recommanderait également la consolidation des liens familiaux et de la solidarité intergénérationnelle tout en mettant l’accent sur l’importance de donner des moyens d’action aux jeunes femmes.
Suite du débat général
Mme ZHANG DAN (Chine) a déclaré que le Gouvernement chinois se montrait attentif à la formation professionnelle et au réemploi des chômeurs. L’an dernier, 19 millions de personnes ont été formées et 24 000 agences publiques pour l’emploi ont aidé 18 millions de personnes à trouver un emploi. Le taux de chômage en Chine ne dépasse pas 4,1%, soit un chiffre inférieur à la moyenne mondiale. Pour la première fois, a annoncé Mlle Zhang Dan, la Chine a introduit la notion de sécurité sociale dans sa Constitution et l’objectif de notre pays est de parvenir d’ici 2020 à établir un système de sécurité sociale qui puisse couvrir toute notre population, dans les villes, comme dans les campagnes. Selon Mlle Zhang Dan, cela signifie que dans les 13 prochaines années, la Chine allait poursuivre ses investissements pour construire le plus important système de sécurité sociale au monde, couvrant les besoins de plus de 20% de la population mondiale. Cela aura une forte incidence sur la sécurité sociale dans le monde. Compte tenu de fait que plus de 143 millions de chinois ont atteint la soixantaine, la question du vieillissement constitue un défi pour la Chine. Ces vingt dernières années, a déclaré le représentante, plus de 200 textes de lois relatifs au vieillissement ont été adoptés. Nous souhaitons que l’examen à 5 ans du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement apporte les bases d’une fondation qui nous permette de dessiner nos actions futures et de définir nos priorités.
Mme SOHA GENDI (Égypte), s’identifiant aux déclarations préalables du Groupe des 77, a souligné la façon dont la Communauté internationale devait, selon elle, se rapprocher des buts définis par les rapports du Secrétaire général. Pour y arriver, il faut développer le concept du plein emploi pour tous, promouvoir un emploi décent qui permette d’éliminer la pauvreté, et enfin traiter les causes du chômage en prenant en compte les raisons extérieures, telles que les pandémies, le manque de qualification des forces de travail et la productivité. Rappelant l’adoption par le continent africain de la Déclaration de Ouagadougou en 2004 sur la stratégie d’élimination de la pauvreté, la représentante égyptienne a déclaré que celle-ci n’exonérait pas la communauté internationale de son devoir de développer les ressources humaines du continent. Il faut aider les pays en développement à évoluer vers un marché du travail plus dynamique, davantage porté par les initiatives individuelles et la création de coopératives. La représentante a plaidé pour une garantie de salaires minimum, une durée du travail commune, des conditions satisfaisantes de travail et un partenariat entre les syndicats et les employés des secteurs publics et privés.
La représentante a affirmé que son pays était parvenu à réduire autant que possible le problème du chômage, notamment par le renforcement des petites entreprises, des partenariats d’affaires entre le Gouvernement, le secteur privé et les ouvriers. Elle a ajouté que l’Égypte allait poursuivre sa stratégie de réformes politiques, économiques et sociales ambitieuses. Elle a enfin déclaré que la responsabilité internationale n’était pas moins importante que la responsabilité nationale des pays en développement pour parvenir à de meilleurs niveaux de développement, au plein emploi, et à la garantie d’un emploi décent pour tous.
M. GABRIEL EHRLING, Représentant de la jeunesse au sein de la délégation suédoise, a déclaré que sa génération, les générations antérieures et les générations futures faisaient toutes partie d’une société globale qui, si elle génère des possibilités mondiales, est également la source de défis à l’échelle de la planète. M. Ehrling a plaidé en faveur de l’inclusion des jeunes dans la prise de décisions. Les organisations dirigées par des jeunes, a-t-il ajouté, offrent aux enfants et aux jeunes de participer et d’influencer leur propre temps de loisirs et, à long terme, leur propre vie. M. Ehrling a aussi indiqué qu’un autre défi majeur pour sa génération résidait dans les changements climatiques. Il a salué, à cet égard, l’initiative de la Suède qui travaille à l’élaboration d’une nouvelle charte mondiale sur le climat et a insisté sur la nécessité de parvenir à un accord plus solide que le Protocole de Kyoto.
Le chômage est aussi un défi significatif au moment même où l’Organisation internationale du travail conclut que les jeunes générations actuelles étaient les mieux éduquées qui soient. En dépit de cela, a relevé le représentant, 66 millions de jeunes étaient sans travail rémunéré en 2006. Il s’agit d’un défi pour tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. Les politiques de visa ne devraient pas empêcher la circulation des personnes à la recherche d’un emploi. Pour toutes ces questions, il faut garder à l’esprit que les jeunes sont la clef du développement et que, s’ils venaient à être inclus, leur participation apporterait innovation, développement et croissance, a conclu M. Ehrling.
Mme ADINA ROM (Suisse) a évoqué la thématique des jeunes dans l’économie mondiale, à la lumière de trois droits particuliers, à savoir le droit à un niveau de vie décent, le droit à l’éducation et le droit à la protection sociale. Elle a en effet rappelé que près de la moitié des jeunes de la planète vit avec moins de deux dollars par jour. Un cinquième des enfants du monde est exclu de l’accès à une éducation de base. Dans les pays en développement où habitent environ 85% des jeunes, la quasi-totalité d’entre eux travaillent dans le secteur informel où ils sont particulièrement sujets à l’exploitation. Mme Rom a demandé que dans la mise en œuvre de tous ces droits, un effort soit fait pour éliminer toute discrimination, qu’elle soit directe ou indirecte, qu’elle porte atteinte aux femmes, aux immigrés, aux pauvres, aux homosexuels ou à d’autres groupes marginalisés. Dans tous les cas de figure, la discrimination porte atteinte à la dignité humaine et constitue un obstacle à l’égalité des chances et à la mobilité sociale. La représentante a demandé l’adoption du supplément au Programme d’action mondial pour la jeunesse.
M. IVAN ROMERO-MARTINEZ (Honduras) s’est joint à la Déclaration ministérielle du Groupe des 77, notamment en ce qui concerne la protection des droits de l’homme des migrants et toutes les formes de défense de droits de l’homme. Ce sont des personnes qui cherchent à améliorer leur existence et elles méritent donc toute notre solidarité, a –t-il dit. Concernant la prévention et le traitement du VIH/sida, il a rappelé que la première dame du Honduras, Mme Xiomara Castro de Zelaya, dirigeait la coalition des premières dames au niveau international qui tente de coordonner la coopération mondiale en vue de trouver des solutions à la pandémie. S’agissant plus particulièrement de la famille, il a pleinement souscrit à la nécessité de lutter en faveur de l’égalité des sexes et a défendu le binôme mère-enfant au sein de la famille. Tout doit être consenti pour les protéger, a souligné M. Romero Martinez. Il a ajouté, en tant que Président de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), que l’Institut était en passe de sortir de ses difficultés financières. Il a toutefois lancé un appel pour que le 12 novembre prochain, lors d’une session spéciale d’annonces de contributions, les États Membres se mobilisent en faveur de l’INSTRAW.
M. ENRIQUILLO A. DEL ROSARIO CEBALLOS (République dominicaine), intervenant au nom du Groupe de Rio, a déclaré que l’emploi productif et le travail décent pour tous sont des composantes clefs du développement social de tous les peuples et doivent constituer la priorité de la coopération internationale. Les pays membres du Groupe de Rio se sont engagés, pour leur part, dans cette lutte en incorporant des politiques et stratégies dans leurs pays respectifs qui incluent le dialogue social en tant que mécanisme indispensable à la promotion d’un consensus et d’un compromis. Le chômage constitue l’une des principales causes de la pauvreté et, en dépit du fait qu’un travail productif et décent soit essentiel à la réalisation d’un développement durable, la quantité de travailleurs pauvres montre à l’évidence que pour de nombreuses personnes, l’emploi ne suffit plus à fournir un mode de vie décent. L’Amérique latine et les Caraïbes demeurent la région de la planète la plus pauvre, car bien que la majorité de ces pays soient à moyens revenus, il n’en reste pas moins qu’une grande partie de la population vit encore dans la pauvreté. Près de 71% des personnes vivant dans une extrême pauvreté se trouvent dans des pays à revenus moyens.
Évoquant la mondialisation, le représentant a incité les États à trouver des solutions concertées sur des sujets qui sont communs et à continuer de développer des mécanismes de coopération internationale dans le but de transcender les frontières régionales. Selon le Groupe de Rio, la coopération requiert des manifestations de solidarité et la mise en œuvre des engagements internationaux relatifs au développement, et en particulier, l’engagement des pays développés d’accorder 0,7% de leur produit intérieur brut à l’Aide publique au développement. Il a aussi encouragé la participation du secteur privé et de la société civile dans la conception et la mise en œuvre de stratégies orientées vers l’élimination de la pauvreté et de la faim.
CHEIKHA ALYA AHMED SAIF AL THANI (Qatar) a indiqué que son pays s’était embarqué dans une phase révolutionnaire, caractérisée par le phénomène de l’expansion des services sociaux domestiques qui desservent ses citoyens de tous âges et des deux sexes. L’agenda ambitieux de l’État du Qatar pour le développement social, a-t-elle expliqué, est centré sur le développement des ressources humaines et sur le respect et la protection des droits de l’homme pour tous les citoyens. Le Qatar appuie fortement les efforts visant au développement d’une politique de la famille qui inclurait des processus de formulation, de mise en œuvre et d’évaluation des programmes ainsi que la mise en place de capacités nationales de développement des politiques. Dans le cadre du suivi du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et du rapport du Secrétaire général à ce sujet, la représentante a appuyé l’établissement de partenariats internationaux qui s’attachent à trouver des points de convergence et à bâtir un consensus autour de dénominateurs communs. Elle a aussi indiqué que son pays avait adopté une stratégie de l’emploi et que dans ce secteur, comme dans celui de la jeunesse, les Nations Unies se devaient de mettre l’accent sur l’adoption de mesures pragmatiques et d’approches bénéfiques aux pays, quelles que soient leurs idéologies.
Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a constaté avec déception que des progrès insuffisants avaient été réalisés depuis les engagements pris à Copenhague. Souhaitant que davantage d’attention soit accordée aux pauvres dans les secteurs ruraux et agricoles, la représentante a également signalé que la mobilité croissante des travailleurs devient une caractéristique de l’économie mondiale, ce qui a une incidence importante sur l’atténuation de la pauvreté pour un pays comme le Bangladesh par exemple. Des efforts internationaux renouvelés sont donc nécessaires, notamment pour donner l’élan nécessaire aux négociations de l’Organisation mondiale du commerce.
La représentante a expliqué que son pays avait mis au point un programme de lutte contre la pauvreté qui repose sur l’emploi, la nutrition, la santé maternelle, la justice pénale et l’assainissement de l’eau. Cette approche est avant tout basée sur l’être humain et la famille car nous considérons l’unité de la famille comme étant fondamentale. Elle a aussi précisé que son pays était signataire de la Convention sur les droits des personnes avec un handicap mais qu’il aura besoin d’une aide importante pour mettre en œuvre cette Convention. Notre politique nationale pour les personnes avec un handicap a toutefois déjà permis de prendre des mesures pragmatiques pour venir en aide à ces personnes, notamment par la mise en place de quotas pour l’emploi dans le secteur public et d’allocations financières.
Considérant que le vieillissement constituait un problème grave pour les pays en développement, la représentante a appelé à la mise en œuvre de politiques en faveur des personnes âgées actives. Pour y parvenir, la coopération technique entre États Membres sera essentielle. La représentante a par ailleurs précisé que le budget le plus important du pays est consacré aux 45 millions de jeunes et à l’éducation des femmes et des filles. Le pays a atteint un taux de scolarisation de 97%, ce qui est le taux le plus élevé dans le monde.
Mgr CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) est revenu sur l’engagement de la communauté internationale d’éliminer la pauvreté en précisant que les politiques économiques ne sauraient être séparées des politiques sociales. Constatant une tendance claire vers l’accroissement des inégalités entre les nations et que les bienfaits de la croissance économique mondiale n’avaient pas toujours profité aux plus faibles de la société, le Représentant du Saint-Siège a constaté que le manque de moyens des secteurs les plus pauvres de la société avait détruit les réseaux et les relations sociales. Ces réseaux pourtant sont nécessaires pour sauvegarder la dignité des plus faibles que sont les personnes âgées, les malades et les migrants. Toutefois, le Programme d’action de Copenhague demeure pertinent a reconnu le Représentant. Il a appelé la communauté internationale à aider les États à promouvoir une nouvelle culture de solidarité. L’élimination de la pauvreté est un engagement moral essentiellement.
Mme EEKU AROMAA, Représentante des jeunes de la Finlande, a axé son allocution sur la participation des jeunes aux décisions du monde. Les jeunes doivent se voir accorder des chances d’élever la voix, mais il faut en même temps que leurs besoins fondamentaux soient comblés, a-elle déclaré, insistant sur deux points cruciaux que sont l’éducation et l’emploi. Selon elle, le chômage constitue une entrave et un problème grave auquel les organisations de jeunes devraient tenter de remédier ensemble, soulignant à titre d’exemple la bonne coopération mise en œuvre dans le Réseau pour les jeunes créé par le Secrétaire général. « Nous, les jeunes Finlandais, souhaitons que tous les jeunes, et pas seulement les privilégiés, puissent faire entendre leur voix », a-elle déclaré avant de lancer un appel aux États Membres pour qu’ils appliquent le Plan d’action mondial pour les Jeunes. « Il nous faut des opportunités pour nous forger une opinion et pour pouvoir l’exprimer », a souhaité la déléguée. Le changement climatique représentant à ses yeux la menace la plus grave pour le monde, elle a exhorté les États Membres à parvenir à un accord contraignant post Kyoto pour que la planète et les jeunes puissent survivre.
M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) s’est dit convaincu que la problématique sociale était au centre des préoccupations de tous les pays. Constatant que la mise en œuvre de la Déclaration finale de Copenhague était loin d’être satisfaisante, le Représentant algérien a déclaré que son gouvernement faisait de la création d’emplois une priorité. Plusieurs programmes constituant les axes de la politique algérienne de lutte contre le chômage ont ainsi été adoptés, permettant de soutenir l’emploi des jeunes de 19 à 35 ans, de créer des emplois pour les chômeurs entre 35 et 50 ans, mais aussi de favoriser les microcrédits destinés aux femmes cheffes de foyers monoparentaux et de favoriser le pré-emploi des nouveaux diplômés. L’objectif étant d’ici 2012 de créer 2 millions d’emplois nouveaux dans le pays, a dit le Représentant.
Constatant le recul du taux de chômage ces trois dernières années qui est passé de 17,7% à 12,3%, le représentant a par ailleurs convenu que cela ne suffisait pas à lutter contre la pauvreté. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, une couverture complète en matière d’assurance maladie est garantie pour les travailleurs algériens et pour leurs ayants-droits. Dans ce contexte, il a appelé en faveur d’une coopération internationale indispensable pour créer un système commercial équitable, un environnement propice à l’investissement et la liberté de circulation des capitaux et des personnes.
Concernant la thématique du vieillissement, le Représentant algérien a rappelé à quel point cette question constituait un enjeu mondial d’une importance cruciale pour les décennies à venir et devait donc à ce titre constituer une priorité. Les personnes âgées contribuent à la dynamique sociale bien après qu’elles aient quitté la vie active. Rappelant que son pays avait été l’un des premiers signataires de la Convention sur les droits des personnes handicapées, il a souligné que les personnes handicapées se heurtaient souvent à des problèmes d’intégration.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est pleinement associée aux objectifs de la Déclaration de Copenhague en précisant que le Gouvernement brésilien cherchait à accomplir ces buts à travers sa politique nationale. Elle a évoqué le programme « Faim Zéro » destiné à combattre la faim et la pauvreté, à travers des actions de nutrition et de sécurité alimentaire ainsi que le programme « Bolsa Familia » qui a abouti au transfert de revenus permettant d’aider 11 millions de familles à sortir de la pauvreté. Le chômage y a atteint son niveau le plus bas depuis 1997, la pauvreté a également baissé puisqu’elle n’affecte plus que 19% de la population du pays aujourd’hui contre 36% en 1996. Le premier Objectif du Millénaire de réduire la pauvreté de moitié est ainsi presque réalisé au Brésil avec 10 ans d’avance.
La représentante du Brésil a également évoqué le programme national d’inclusion des jeunes qui aidera 4 millions de jeunes âgés entre 15 et 29 ans qui ne bénéficient pas d’éducation. Ce programme se déroulera dans 4 000 villes jusqu’en 2010 selon le principe suivant: chaque étudiant se voit remettre une allocation financière en échange de sa promesse d’assister aux cours. Le Gouvernement brésilien a aussi fait beaucoup pour les personnes âgées, a poursuivi la Représentante permanente, rappelant qu’en 2003 une législation sur les droits des personnes âgées de plus de 60 ans avait été adoptée. Le plan du Gouvernement comprend des actions de prévention de la violence et de lutte contre l’exclusion sociale. Dans les trois années à venir, le Brésil va investir plus de 1 milliard de dollars pour les personnes avec handicaps sous forme notamment de constructions de classes spécialement adaptées, mais aussi de formation de professeurs. La Convention sur les droits des personnes avec un handicap est présentée au Congrès brésilien en vue de sa ratification, a encore précisé la représentante.
La représentante a aussi expliqué que son Gouvernement insistait sur la coopération internationale pour promouvoir la lutte contre la faim et la pauvreté. Elle a aussi rappelé que le Brésil, avait déjà obtenu de bons résultats suite aux activités qu’il a menées de concert avec la France, le Chili et l’Espagne pour favoriser un meilleur accès aux médicaments de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.
M. SERGEI A. RACHKOV (Bélarus) a déclaré que la situation sociale dans le monde était inégale et exigeait que les pays prennent des mesures supplémentaires et plus efficaces. La stratégie de l’emploi du Bélarus a permis d’assurer une protection sociale fiable et a mené à une législation développée conjuguée à des mesures concrètes. L’une des mesures clef est de garantir le plein emploi par le biais des textes législatifs. Nous avons assisté à une augmentation des salaires et disposons d’un taux de chômage de 1%, soit l’un des plus bas d’Europe. Une place de choix est accordée à la décentralisation des offres d’emploi et au microcrédit. Des mesures sont également prises pour promouvoir la formation professionnelle des handicapés. L’éducation secondaire est gratuite au Bélarus, a encore informé le représentant qui a aussi évoqué le renforcement des garanties sociales et l’amélioration du niveau de vie des personnes âgées. Enfin, il a indiqué que le Bélarus appuyait la proposition du Secrétaire général de mettre en place un système universel de protection sociale.
Mme MARLA KOBERLE, Représentante allemande pour la jeunesse, a expliqué qu’en 2007 deux événements avaient marqué les jeunes Allemands: le sommet du G8 à Heiligendamm et le fait d’être parvenus à mi-chemin de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a expliqué avoir parcouru 25 000 kilomètres dans le monde pour sonder les jeunes de diverses origines et cultures, sur leurs espoirs et leurs désirs. Il est ressorti de ces rencontres que les jeunes se posent de nombreuses questions, sur le fait qu’un enfant meurt toutes les 17 secondes d’une maladie; que 113 millions de jeunes personnes dans le monde n’ont pas le droit à l’éducation ; que 250 millions de jeunes dans le monde disposent d’un dollar par jour pour survivre. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, nous demandons le droit de nous développer sans souffrir de la faim et de la pauvreté et de bénéficier également des bénéfices de la mondialisation. De ce fait, il est particulièrement important que les organisations de la jeunesse puissent pleinement participer à la politique internationale a déclaré le délégué représentant les jeunes.
M. JONATHAN MACK, également Représentant allemand pour la jeunesse, a appelé les États Membres à renforcer leurs efforts pour parvenir aux OMD d’ici 2015 et à ratifier la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant. Le délégué a également jugé utile de rappeler à l’auditoire que chaque dollar investi dans l’éducation était une contribution bien meilleure et beaucoup plus durable à la paix internationale que n’importe quel dollar affecté aux dépenses d’armement. Souhaitant obtenir un engagement fort de la part des États Membres en faveur du Fonds des Nations Unies pour les établissements humains de la jeunesse, le délégué a également émis le vœu que les gouvernements soutiennent le travail non officiel des organisations de la jeunesse. Enfin, au nom des jeunes, le délégué allemand a demandé aux délégués d’adopter le supplément au Programme d’action mondiale pour la jeunesse et ses objectifs.
M. KARSTEV LAURITEN, Représentant des jeunes du Danemark, rappelant que les États Membres étaient parvenus à mi-chemin du délai fixé pour remplir les OMD, a exprimé sa déception de voir que les progrès collectifs déjà réalisés ne permettaient pas de remplir les promesses faites. Le représentant a expliqué que les OMD revêtaient une importance particulière pour les jeunes qui subiront les conséquences de l’inaction. Les dirigeants d’aujourd’hui forgent notre avenir, pas le leur mais le nôtre, a-t-il solennellement ajouté. Enfin, les OMD représentent le commencement et non le terme de l’action mondiale. Les jeunes seront les dirigeants de demain, qui auront à affronter des défis post OMD. Le représentant a annoncé l’élaboration d’une proposition signée par six organisations politiques de jeunes du Danemark, toutes tendances politiques confondues, qui pourrait servir de modèle aux Nations Unies et aux gouvernements du monde entier dans leur lutte contre la pauvreté.
M. MARCO DACRI (Italie) a déclaré que les différences de niveau d’éducation étaient à l’origine de nouvelles inégalités entre les pays en développement ou entre les populations émigrées, rappelant également qu’une population jeune et hautement qualifiée constituait l’un des principaux atouts des pays à forte croissance économique. Il a souligné que son gouvernement avait, pour la première fois, reconnu le rôle central des politiques orientées vers les jeunes en créant spécialement un Ministère de la Jeunesse. Il a précisé que cette expérience pouvait être appréhendée comme une réponse au message envoyé par les Nations Unies à travers son « Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà ». M. Dacri a rappelé que le Centre de formation des Nations Unies basé à Turin constituait une référence en la matière.
M. Dacri a appelé les responsables des questions de formation et d’éducation à coordonner leurs actions avec le secteur privé car, selon lui, « la formation n’est pas une mission qui relève uniquement des écoles et des universités ». Les mesures prises sur ces questions ne peuvent être mises en place sans une fine analyse de la relation existante entre les jeunes et le monde du travail. Dans le cas contraire, nous courrons le risque de voir se développer un marché du travail instable. M. Dacri a souligné l’importance de l’accès à l’information, à la connaissance et aux outils de communication pour assurer une croissance durable. Il a recommandé que les Nations Unies, afin de favoriser la créativité et l’émergence de nouveaux projets, mettent en place un fonds spécial qui soutiendrait les projets innovants et créatifs de la jeune génération en leur accordant des subventions. Il a cité en exemple le programme italien nommé « Les jeunes idées sont en train de changer l’Italie » qui, selon lui, obtient de bons résultats en la matière.
M. HAMID AL BAYATI (Iraq) a indiqué que le Gouvernement iraquien déployait des efforts importants visant la formulation et la mise en œuvre de nouvelles politiques de développement dans tous les domaines de la vie, notamment économique, social et politique. Il veille à l’amélioration du niveau de vie du citoyen et à la réduction de la pauvreté en offrant une série de mesures et d’aides sociales destinées aux plus démunis. Il a regretté qu’en raison de la situation particulière de son pays, celui-ci se voit encore dans l’obligation de consacrer une partie importante de son budget à la sécurité. Les stratégies et les programmes économiques en ont été affectés faute de matières premières, d’investisseurs et en raison de la fuite des cerveaux à l’étranger. Malgré les circonstances actuelles et l’insécurité, le Gouvernement a pris une gamme d’initiatives visant à mettre à jour des statistiques ventilées par âge et par sexe, à coordonner l’action des ministères chargés des affaires sociales et à mettre en place une stratégie de l’emploi qui permette aux différentes tranches d’âge de trouver un emploi et d’être productives au sein de la nouvelle société iraquienne. M. Al Bayati a réitéré la détermination de son pays à surmonter ses difficultés et il a souhaité que la communauté internationale continue de lui apporter son appui.
M. IGNACIO LLANOS (Chili) a souligné la nécessité de mettre sur pied des politiques de protection sociale qui permettent d’éliminer la pauvreté et des politiques publiques qui permettent aux citoyens d’exercer leurs droits. Arguant que les bons chiffres de l’économie ne sont pas automatiquement des preuves de développement social, il a ajouté que le facteur économique ne suffisait pas à créer des emplois et à éliminer la pauvreté. La croissance économique à elle seule ne peut contribuer à en finir avec les inégalités. Le représentant a rappelé qu’au cours des 17 dernières années depuis le retour de la démocratie, la population souffrant de la pauvreté avait diminué et ce grâce aux actions conjuguées de l’État aux niveaux social et économique.
La protection sociale repose sur trois piliers au Chili. Ainsi, le pays dispose du Programme Chili Solidaire qui protège les personnes vivant dans la rue ou dans la misère. Ainsi, quelque 290 000 personnes en bénéficient. Nous disposons également du programme « Le Chili grandit avec toi », qui s’adresse aux familles qui travaillent. Ce système veille à la protection de la paternité et de la maternité. Le troisième et dernier pilier consiste en une réforme de la sécurité sociale afin de protéger les hommes et les femmes dans la vie active.
M. FRANKLIN MAKANGA (Gabon) a indiqué que son pays avait déjà mis en place une politique globale pour les personnes handicapées et les personnes indigentes parmi lesquelles figurent les personnes âgées, a-t-il expliqué. Le représentant a décrit les programmes et mesures mises en œuvre par son pays, notamment le versement d’une aide sociale pour les personnes avec un handicap, la création d’une école nationale pour enfants ayant des problèmes d’audition et la mise en place d’une unité pour handicapés mentaux au sein de l’hôpital régional de Libreville. Le Gabon a signé plusieurs accords avec les institutions internationales dont l’accord sur la création de l’Institut africain de réadaptation, la Convention sur les droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif. Le but de ces politiques nationales et internationales est d’obtenir la pleine intégration des personnes avec un handicap dans la société gabonaise a expliqué le Représentant.
Les personnes âgées bénéficient d’une allocation d’indigent et d’une assistance médicale gratuite dans les hôpitaux publics gabonais. Le gouvernement s’est engagé à prévenir la marginalisation des personnes âgées en assurant leur intégration dans la famille et la société gabonaise. Notre objectif est de parvenir à une société sans âge conforme à nos traditions, une société où les personnes âgées, compte tenu de leur sagesse et de leur expérience, méritent le respect de tous. Expliquant que le Gabon avait profondément réformé le système de sécurité sociale pour assurer une couverture sociale à tous les Gabonais, le représentant a annoncé la création d’une caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale.
S’agissant de l’Objectif du Millénaire de réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015, le représentant a estimé que d’importantes ressources devront être alors mobilisées et qu’il conviendrait pour cela de renforcer la coopération internationale en accroissant l’Aide publique au développement. La classification du Gabon dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire le met dans une difficulté particulière. Celui-ci consacre en effet 40% de ses ressources budgétaires au remboursement de sa dette.
Mme MARIANNE NERLAND (Norvège) a mis en demeure les États d’agir rapidement contre le manque d’accès à l’eau potable et à l’hygiène, qui est la première cause de mortalité chez les enfants dans le monde. Mais l’impact du problème, a-t-elle expliqué, va bien au-delà des questions sanitaires et remet en cause les droits de ces enfants et jeunes gens qui, lorsqu’ils doivent aller puiser de l’eau ou se soigner des maladies liées à l’eau, ratent l’école. Or les États ont des obligations en vertu de la Convention sur les droits de l’enfant, a rappelé la représentante. Le problème n’est pas le manque d’eau potable, mais l’absence de volonté politique de la part de ceux qui refusent d’accorder la priorité à des systèmes plus sûrs d’approvisionnement en eau. Elle a rappelé que dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), certains États soutenaient la privatisation des services d’approvisionnement en eau, alors même que l’expérience avait prouvé que dans de très nombreux cas, cette privatisation avait engendré une augmentation des prix, la limitation de l’accès à l’eau et une baisse de la qualité générale des services de distribution.
L’eau, a insisté Mme Nerland, n’est pas un bien échangeable, mais une ressource, beaucoup trop importante pour qu’on lui applique les règles internationales du commerce. Elle doit être exploitée dans l’intérêt des populations et non des entreprises privées. Mme Nerland a conclu son intervention en lançant un appel aux États pour qu’ils respectent ces principes et tiennent compte de l’avis des représentants de la jeunesse quand les questions qui les concernent sont débattues au niveau local, national et international.
Mme ELENA DIKACOVA, déléguée des jeunes de la Slovaquie, a rappelé qu’en Asie et en Afrique où vivent les deux tiers des jeunes du monde, la vie est marquée par la pauvreté, les guerres et un manque d’accès aux soins de santé. Ces jeunes, a-t-elle insisté, doivent faire face à l’instabilité politique, au manque de ressources, à l’inégalité devant l’éducation, et parfois aux discriminations raciales. Appelant les jeunes « à la passion, à l’enthousiasme, aux connaissances et à l’énergie pour prouver à la Commission qu’ils sont décidés à participer à la marche du monde », la déléguée a affirmé que les jeunes étaient en mesure d’apporter des réponses originales, constructives et novatrices aux problèmes actuels. Elle a demandé aux membres de la Commission d’écouter la voix des jeunes et de leur donner une chance réelle de devenir des partenaires à part entière dans les processus de prise de décisions. Pour y parvenir, a-elle précisé, il faut garantir aux jeunes l’accès à une éducation qui corresponde aux besoins du marché du travail et édifier des sociétés inclusives, sensibles aux autres cultures. Il faut aussi bâtir des sociétés respectueuses des droits de l’homme et mettre en place des économies qui permettent de récolter les fruits de la mondialisation.
M. CHARLES KINGSTON (Nouvelle-Zélande) a indiqué que son pays avait trois priorités stratégiques pour la prochaine décennie, dans le cadre du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement : la transformation économique, l’identité nationale et les familles. Ce dernier thème, a-t-il dit, a permis d’allouer davantage de fonds aux programmes d’assistance aux personnes âgées, notamment pour les services à domicile et les soins en résidence. Il a indiqué que la Nouvelle Zélande avait établi en 1990 un Bureau pour les citoyens seniors qui assiste le Ministre des citoyens seniors, supervise la mise en œuvre de la Stratégie néo-zélandaise pour un vieillissement positif et développe une législation sur la protection des droits des personnes âgées. Il a estimé en conclusion, qu’en encourageant la participation continue des personnes âgées, tous les Néo-Zélandais bénéficiaient de leur savoir, de leur qualification et de leur expérience.
M. BEN GROOM, Représentant des jeunes de l’Australie, a expliqué que les changements climatiques et leurs effets destructeurs constituaient l’une des plus grandes préoccupations des jeunes en Australie et dans le monde entier. Il a indiqué que les jeunes de leurs côtés utilisaient les connaissances qu’ils avaient acquises pour inventer de nouvelles manières d’utiliser l’énergie. Nous pouvons trouver des solutions pour changer nos comportements car nous disposons du savoir pour le faire, a-t-il déclaré. Cependant, a-t-il regretté, trop de jeunes sont marginalisés qui ne se sentent pas partie intégrante de la société. L’un des meilleurs moyens de les éduquer est de leur permettre d’explorer le monde dans lequel nous vivons, par le biais par exemple du Programme pour les jeunes australiens pour le développement. Avec l’optimisme inébranlable de la jeunesse, du volontarisme actif au consumérisme responsable, les jeunes peuvent agir et faire fleurir les branches de la jeunesse, a-t-il dit.
M. TETE ANTONIO (Angola) a réaffirmé l’attachement de son pays au Programme d’action de Copenhague et à la 24ème session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies et notamment l’objectif d’atteindre un plein emploi productif pour tous. Celui-ci a cité l’augmentation du chômage chez les jeunes du monde entier, et ce, malgré l’augmentation du PIB, les problèmes de discrimination sur les lieux de travail, la discrimination fondée sur la race, l’ethnicité et les handicaps, les conditions de travail difficiles comme d’importants sujets de préoccupation pour son pays. Il a salué la signature de la Convention pour les droits des personnes handicapées, certain que ce texte allait faire progresser les droits de ces personnes en obligeant par exemple les États à promouvoir leur participation sur le marché du travail.
Ces dernières années, a signalé le Ministre, l’Angola a porté ses efforts sur le développement de ses infrastructures routières, qui facilitent les déplacements et encouragent donc également l’éducation mais également la création d’emplois. L’année dernière pour la première fois, a-t-il annoncé, l’Angola a adopté une loi sur l’emploi, loi qui permet de venir en aide aux chômeurs de longue durée, à ceux qui recherchent un premier emploi mais aussi aux personnes handicapées. Un centre d’éducation a même été créé et il sera suivi de 52 autres. Considérant que la protection sociale réduisait la vulnérabilité économique des plus pauvres, le Gouvernement angolais a mis en place plusieurs mesures dont un système supplémentaire de santé publique et de sécurité sociale dans le secteur de l’exploitation du pétrole et du diamant.
M. NGUYEN TAT THANH (Viet Nam) a déclaré que la croissance économique représentait un défi pour l’emploi et que tout devait être mis en œuvre par les pays, sur le plan individuel et collectif, pour résoudre les problèmes qui se posent sur le marché de l’emploi. Le Viet Nam a pris des initiatives, dans le cadre de son plan de développement social jusqu’en 2010, afin de réduire le fossé entre les différentes composantes de la société et d’inclure tous les groupes vulnérables. Le taux de croissance se situe au-dessus de 7%. Pour la nouvelle période 2006-2010, l’objectif est de générer 1,6 million d’emplois chaque année, de réduire le chômage dans les zones urbaines et d’augmenter jusqu’à 32% le nombre de travailleurs bénéficiant d’une formation professionnelle. La formation professionnelle joue en effet un rôle essentiel dans le programme vietnamien de développement social qui met l’accent tant sur la qualité que sur la quantité de l’emploi. Comme le revenu moyen par capita a augmenté de 11% en 2006, le taux de pauvreté n’a cessé de diminuer pour passer de 22,2% en 2005 à 18% en 2006 et il devrait atteindre 14% cette année.
Actuellement, a expliqué le représentant, la priorité est accordée aux communes et aux personnes les plus pauvres qui bénéficient de mesures économiques incitatives en matière de développement des infrastructures, d’irrigation, d’utilisation des terres, d’accès aux services sociaux et aux crédits. Des efforts sont également faits en matière législative avec l’adoption de nouvelles lois relatives aux handicapés, à l’emploi et au salaire minimum. Dans un esprit de coopération internationale, il est nécessaire de créer un environnement porteur. Nous demeurons très attachés à la réalisation de tous les objectifs énoncés au Sommet de Copenhague et au Somment du Millénaire.
M. CHIRACHAI PUNKRASIN (Thaïlande) a déclaré que pour que le développement social puisse être atteint et soit viable, chaque secteur de la société devait se développer de pair avec les autres, et non pas aux dépens des autres. Ce qui est fondamental, a-t-il rappelé, c’est un travail à plein temps qui soit également productif et digne, car le travail inspire l’espoir, donne de la valeur à la personne et lui donne la confiance nécessaire à son épanouissement. Sans compter que l’emploi améliore nettement la qualité de vie. Notant avec préoccupation que 170 millions de jeunes se trouvent actuellement sans travail, il a estimé que la promotion de l’emploi des jeunes devait être une préoccupation constante. Il ne faut pas aliéner la population car de telles conditions sont un terreau favorable aux manipulations idéologiques et aux drogues, a-t-il averti. Considérant qu’il fallait aller au-delà d’une simple promotion de l’emploi, mais bel et bien tout axer sur l’éducation, il s’est prononcé en faveur d’une éducation de qualité basée sur des valeurs morales et éthiques.
Le représentant a appelé à davantage d’actions internationales axées sur la famille et a indiqué que son pays disposait d’un plan d’action pour la famille pour la période 2004-2013. S’agissant des personnes handicapées, le représentant a rappelé que son pays avait été parmi les premiers à signer la Convention sur les droits des personnes avec un handicap, la procédure de ratification étant toujours en cours. L’esprit de cette Convention est d’ailleurs contenu dans la nouvelle Constitution thaïlandaise adoptée cette année. Le représentant a souhaité que les Nations Unies adoptent une stratégie nouvelle pour éviter les chevauchements des textes portant sur ce thème et éviter du même coup le gaspillage des ressources.
Mme ZHANAR KULZHANOVA (Kazakhstan) a constaté lui aussi que la croissance économique ne contribuait pas toujours au développement social, que le nombre d’emplois engendrés par la croissance restait insuffisant et que le manque de protection sociale nuisait au développement social. De bonnes politiques macroéconomiques alliées à des programmes nationaux de développement équilibrés permettront d’aboutir à une croissance saine et donc de créer des emplois. De la même façon, a-t-elle dit, nous devrions développer des programmes statistiques sur la jeunesse pour étudier plus précisément sa mobilité. La représentante a également insisté sur la notion de famille qui, étant au centre de la société, joue un rôle important dans le développement social.
La représentante a évoqué plus directement les avancées de son pays, qui a déjà rempli plusieurs des Objectifs du Millénaire pour le développement et qui est sur le point d’en atteindre certains. Ainsi le pays dispose d’un plan national à long terme baptisé Kazakhstan 2030 et il est déjà parvenu à maintenir un taux de croissance annuel de 10% au cours des 5 dernières années. Le taux de chômage a baissé de manière significative, passant de 12,8% en 2000 à 7,8% en 2006. En 5 ans, a-t-elle poursuivi, le Kazakhstan a réussi à réduire de moitié le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, signe du succès du Plan national d’élimination de la pauvreté. Reconnaissant la situation particulièrement vulnérable des personnes avec un handicap, le Kazakhstan a également mis sur pied un Programme national de réhabilitation des personnes avec un handicap pour la période 2006-2008.
M. ROVSHAN MURADOV, délégué des jeunes d’Azerbaïdjan, a déclaré que les jeunes gens représentaient une force majeure dans le développement économique et social. Le potentiel des jeunes est énorme et croissant et il revient aux gouvernements de trouver les voies et les moyens de leur accorder un rôle plus dynamique dans le développement de leur pays. Le délégué des jeunes a souligné que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement est une responsabilité partagée par les gouvernements, la société civile, les organisations internationales mais aussi les jeunes. Il s’est donc félicité des changements importants qui ont été opérés dans son pays en faveur de la jeunesse.
Ces changements visaient en particulier à multiplier les chances socioéconomiques des jeunes. Il est prévu, entre autres, d’établir un Fonds pour la jeunesse, qui représente un réseau national d’institutions fournissant des services sociaux aux jeunes. Il est également prévu de créer des Maisons de Jeunes, a ajouté le délégué, avant d’indiquer que son Gouvernement a aussi lancé un nouveau programme d’études à l’étranger et qu’il envisage d’y inscrire quelque 5 000 jeunes. Ces jeunes ainsi spécialisés seront par la suite déployés dans des pays en développement au titre d’un Programme parrainé par le Fonds national du pétrole.
M. ALISHER VOHIDOV (Ouzbékistan) a affirmé que son pays œuvrait en faveur du développement social. Chaque année, le Gouvernement met en place des programmes ciblés comme l’Année de la femme, l’Année de la famille, l’Année de la santé, ou d’autres. Dans le budget de l’État de 2007, les ressources dévolues à la protection sociale ont été accrues, augmentation dont ont notamment bénéficié les familles. Au cours des dernières années, de larges programmes nationaux en faveur de la protection des femmes et des enfants ont été mis en œuvre, a souligné le représentant. Le Président Islam Karimov a déclaré 2007 Année de la protection sociale, précisant que des mesures ciblées avaient été prises pour renforcer la protection sociale. Selon lui, plus d’un million d’emplois ont été créés en Ouzbékistan l’an passé, un chiffre d’autant plus important qu’un pourcentage significatif de la population à moins de 18 ans.
Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a déclaré que son pays entendait le développement social comme une stratégie nationale de longue haleine. Il cherche, dans ce contexte, à assurer la stabilité macroéconomique et à créer un climat favorable à la participation de tous au processus d’intégration humaine, géographique et territoriale. Le plan social intitulé « Opportunités » est un exemple des efforts déployés par le Gouvernement pour répondre aux besoins de base de la population dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi, du logement, de la cohésion sociale, de l’intégration familiale et de la protection de l’environnement.
M. HAMID CHABAR (Maroc) a réitéré la ferme détermination de son pays à réaliser les engagements de Copenhague en vue de relever les défis de la pauvreté et d’assurer l’exercice des droits et des libertés fondamentales de la personne humaine. Le Maroc pour sa part a mis en œuvre une véritable stratégie de développement social visant à traduire, dans les faits, les objectifs du Sommet mondial pour le développement social et ceux de la 24ème session extraordinaire de l’Assemblée général. Il a souligné que de nombreuses mesures avaient été prises au Maroc pour lutter contre la pauvreté et le chômage, parmi lesquelles figure l’augmentation des ressources budgétaires consacrées aux secteurs sociaux. Cette stratégie nationale, a-t-il avancé, est axée principalement sur l’amélioration des conditions d’accès des plus démunis aux services et infrastructures de base (santé, route, eau et assainissement) et l’extension des mécanismes de solidarité par la mise en place de programmes d’éducation-formation destinés aux enfants, jeunes filles des zones rurales et personnes handicapées.
L’intervenant a rappelé que son pays avait lancé en 2005 une Initiative Nationale de Développement Humain (INDH), dont le budget pour la période 2006-2010 dépasse 1 milliard de dollar, et qui vise la réduction de la pauvreté, de la précarité et de l’exclusion sociale. Le Maroc poursuit, depuis quelques années, une politique de régionalisation, et a notamment créé des agences de développement dans les provinces du sud et du nord du royaume qui sont chargées de contribuer à l’orientation des jeunes et de la main d’œuvre non qualifiée.
M. MOHSEN EMADI (République islamique d’Iran) a constaté que malgré les divers engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague en 1995, de nombreux jeunes luttent toujours pour se positionner sur le marché du travail. Dans certains pays, 80% des personnes handicapées sont sans emploi, tandis que dans la vie active, les personnes autochtones et les migrants sont victimes de discriminations, a-t-il relevé. Notre objectif principal doit être d’atteindre le plein emploi, de fournir un travail de qualité à tous et d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées, des jeunes, des autochtones et des personnes handicapées, a estimé M. Emadi.
La création d’emploi pour les jeunes doit se faire dans le but de réduire la pauvreté et de favoriser l’intégration sociale, a-t-il poursuivi. Des politiques migratoires inclusives et responsables doivent être instaurées pour répondre à la mobilité des forces du travail, a-t-il estimé, pour ensuite signaler qu’une participation efficace des jeunes était nécessaire pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). M. Emadi a également indiqué que son pays s’engageait à réaliser les objectifs du Sommet de Copenhague et avait mis sur pied un système de sécurité sociale pour réduire les disparités sociales et améliorer la qualité de vie des plus défavorisés.
Mme MEIRAV EILON-SHAHAR (Israël) s’est dite convaincue que la responsabilité première des gouvernements était de promouvoir l’équité sociale et économique, de garantir le plein emploi et de réduire la pauvreté. Pour se faire, il est essentiel de mettre en œuvre une action nationale renforcée et développer la coopération internationale, a-t-elle déclaré, avant de faire part des activités du MASHAV, le Centre de coopération internationale israélien. Pour créer des emplois, Israël a stimulé l’activité économique en développant les infrastructures et en intervenant directement sur le marché du travail. Si la présence des femmes sur le marché du travail se renforce, les résultats obtenus pour les immigrés ont été mitigés, a-t-elle reconnu. La présence accrue des immigrés dans les emplois précaires et sous-rémunérés a augmenté le taux d’exploitation et de violence. En tant que pays de destination, Israël fait tout pour faciliter l’intégration sociale des immigrés, a affirmé la représentante.
S’agissant des jeunes, elle a particulièrement souligné les défis posés par les jeunes adultes qui quittent leur famille ou communauté. Elle a aussi souligné les effets négatifs de la situation sécuritaire de la région sur l’éducation et l’emploi des jeunes. Pour remédier à cette situation, des projets communautaires ont été mis en place pour réintégrer ces jeunes au sein de la communauté, a-t-elle indiqué. Israël qui est sujet à un vieillissement rapide de sa population voit la tranche des plus de 65 ans augmenter deux fois plus vite que le taux de croissance moyen de la population, a poursuivi la représentante. Des efforts sont donc déployés pour protéger cette tranche de la population, comme la mise en place d’une stratégie de mise en œuvre régionale du Plan d’action de Madrid.
M. SERGIWA (Jamahiriya arabe libyenne) a indiqué qu’en dépit des engagements pris par la communauté internationale en vue d’atteindre les objectifs du Sommet de Copenhague, les populations du monde en développement continuent de souffrir de maux sociaux tels que le chômage, la pauvreté abjecte et d’autres que relève le Secrétaire général dans son rapport. M. Sergiwa a lancé un appel aux pays développés afin qu’ils honorent tous les engagements qu’ils ont pris lors des différents sommets et conférences. Ces pays, a-t-il insisté, devraient éliminer les obstacles qui entravent le développement, en particulier la dette extérieure.
Les jeunes sont l’avenir de tous les pays. Ils souffrent du chômage à un niveau si alarmant que nous ne pouvons plus l’ignorer, a-t-il souligné. Il a indiqué que le Programme El Gadhafi, lancé au début de 2006, pour aider les personnes vulnérables en matière de santé et d’aide alimentaire est pleinement opérationnel. Le Fonds libyen d’assistance et de développement en Afrique a, pour sa part, offert une aide alimentaire importante aux pays touchés par la sécheresse et par les inondations. Le 21 et le 22 août 2007, s’est tenu à Benghazi un Forum pour les jeunes dont les conclusions ont été axées sur la nécessité d’offrir leur chance aux jeunes, leur donner des emplois et leur ouvrir des perspectives. M. Sergiwa a appuyé tous les efforts consentis par les Nations Unies visant à réaliser l’intégration sociale et à appuyer le rôle de la famille qui constitue l’unité naturelle de la société.
M. THAUNG TUN (Myanmar) a noté que la situation de l’emploi dans le monde laissait toujours beaucoup à désirer, le taux de chômage ayant grimpé à 6,3%. Le nombre de personnes au chômage était de 195 millions en 2006, malgré la croissance. Le défi du plein emploi productif continue donc de se poser à tous et cette situation persistera si la communauté internationale ne se concentre pas, de manière urgente, sur cette question et sur celle de la pauvreté. Le représentant a accueilli favorablement le fait que les politiques de développement tiennent compte des populations comme les jeunes, les femmes et les personnes handicapées. Nous avions espéré que la mondialisation apporterait des avantages aux pays en développement, a-t-il rappelé avant de s’attarder aussi sur la situation des pays frappés par des sanctions internationales. Le représentant a multiplié les exemples d’usines qui ont fermé leurs portes et licencié du personnel à cause de sanctions motivées par des considérations politiques. Il a insisté sur les souffrances indicibles que cela provoquait pour des populations déjà vulnérables. Dans mon propre pays, a déclaré le représentant, mon Gouvernement s’est efforcé de réaliser les OMD par le biais d’un plan national qui repose sur des ressources propres. Ce programme a largement contribué à la réduction de la pauvreté et à la multiplication des offres d’emplois dans les zones rurales et éloignées du pays, a déclaré le représentant.
M. MICHEL D. KINYANJUI (Kenya) a souligné que la lutte contre la pauvreté, la création d’emplois décents et l’intégration sociale ne seront pas possibles sans les ressources adéquates, l’accès aux marchés et aux nouvelles technologies et un environnement favorable aux partenariats. Le représentant a affirmé que dans sa lutte contre la pauvreté et pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, son pays continuait de souligner l’importance qu’il y a à établir l’égalité entre les sexes, le développement de la jeunesse et l’inclusion sociale. Le Gouvernement kenyan reconnaît depuis longtemps que tous les groupes sociaux doivent jouer leur rôle dans le développement, a-t-il déclaré, en expliquant que la mise en place de cadres juridiques, structurels et institutionnels et de mécanismes pour les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et âgées, en collaboration avec la société civile et le secteur privé, visaient à s’assurer que tous les Kenyans s’impliquent dans tous les aspects du développement, tandis que les besoins particuliers de tous les groupes continuaient d’être pris en compte.
Le représentant a notamment indiqué que, depuis l’adoption de la Politique nationale de la jeunesse, un Plan d’action national pour la politique de la jeunesse avait été lancé, avec huit domaines prioritaires: emploi, santé, éducation et formation, sport, environnement, culture, médias, autonomisation et participation. La jeunesse représente les deux tiers environ de la population économiquement active, a-t-il dit, précisant qu’elle constituait également 61% des chômeurs. Selon lui, le problème du chômage n’est pas tant une question de pénurie d’emplois que d’un manque d’infrastructures appropriées ainsi que de moyens permettant d’acquérir des compétences.
Mme MARY MORGAN MOSS (Panama) a indiqué que son Gouvernement a mis en place un ministère du développement social (MIDES) chargé de traduire en programmes et mesures concrètes les décisions prises au niveau gouvernemental dans le domaine de la protection sociale. Ce ministère a assumé la coordination technique du Programme « Réseau d’opportunités » visant à consolider les capacités des personnes, à garantir la prestation de services de santé et d’éducation et à améliorer la qualité de vie en général. Par l’intermédiaire de ce réseau, plus de 11 millions de dollars ont été décaissés au titre du budget national dans des investissements d’ordre social sur l’ensemble du territoire. Aujourd’hui, plus de 34 405 ménages vivant dans une pauvreté extrême bénéficient de ce programme dans toutes les provinces et dans les trois Comaracas indigènes du pays. Une loi prohibant la discrimination dans l’emploi fondée sur la race et l’origine a également été approuvée en avril 2005. D’autre part, les Programmes «Bénévolat des jeunes» et «Remue-toi jeunesse!» constituent certaines des initiatives les plus importantes. L’an 2000 a aussi marqué l’adoption de la Convention sur l’interdiction des formes les plus dures de travail des enfants, a rappelé la représentante avant de réitérer l’engagement de son pays à garantir la protection des enfants et des adolescents des deux sexes. Elle a conclu en disant que dans son pays, il existe une volonté réelle aussi bien de la part de l’État que de la société civile et des institutions, de créer un climat propice au développement social et à un meilleur cadre de vie pour tous.
M. NIRUPAM SEN (Inde) a dressé un tableau sombre de la situation actuelle sur le front du développement dans le monde. Il a constaté que l’Afrique subsaharienne avait fait marche arrière pour la mise en œuvre des OMD dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et de la faim, et que la croissance mondiale n’allait pas de pair avec les créations d’emplois. Selon le représentant, la fourniture d’un système de sécurité sociale à ceux qui travaillent dans le secteur informel est impérative et l’Inde met en œuvre une loi qui permettrait de créer un tel filet de protection. Celui-ci a aussi prôné la conclusion de partenariats publics et privés pour réaliser l’emploi productif et un travail décent pour tous. Appelant à avoir une vision globale du chômage, le représentant indien s’est distancé de ceux qui considèrent la technologie comme responsable du manque d’emplois car, a-t-il dit, la technologie est nécessaire à la mondialisation. Il a demandé également que des mesures soient prises par le Conseil économique et social pour garantir une mondialisation plus juste, et parvenir à une réforme des institutions financières internationales. Il a relevé que pour certains pays l’obligation de réduire les déficits budgétaires fait obstacle aux dépenses directes en matière d’emploi, de santé et d’éducation.
Le représentant a par ailleurs annoncé la mise en œuvre de programmes spécifiques notamment pour les travailleurs indépendants, les jeunes, les femmes et les travailleurs ruraux. Le représentant a aussi attiré l’attention sur une initiative lancée en 2006 intitulée Programme de garantie d’emploi national rural. Il s’agit d’un des programmes les plus importants de l’histoire de l’Inde puisqu’il garantit 100 jours de salaire à chaque ménage rural. Signalant la ratification par l’Inde la semaine dernière de la Convention sur les droits des personnes handicapées, le représentant a aussi indiqué que son pays travaillait à un projet de loi permettant de garantir l’accès aux soins et la protection des 66 millions de personnes âgées que compte le pays.
Mme LEYSA SOW (Sénégal) a affirmé que le Gouvernement de son pays accordait une attention particulière à l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est pourquoi les stratégies sociales de l’État se sont cristallisées sur le développement communautaire et l’assistance sociale, a-t-elle expliqué, ajoutant que les indicateurs sociaux trahissent une certaine tension: accélération de l’urbanisation, impact défavorable des programmes d’ajustements structurels sur la stabilité familiale par exemple. L’éradication de la pauvreté demeure la préoccupation du Sénégal qui a décidé de mettre en place une politique économique et sociale vigoureuse, cette mise en œuvre étant dévolue au Ministère de la femme et du développement, a précisé la représentante.
Malgré l’embellie de la situation économique, il reste beaucoup à faire pour éliminer les grandes fractures sociales, ce qui justifie la mise en œuvre de programmes à long terme basés sur la recherche d’une plus grande équité. Ces programmes devront également prendre en compte les problèmes d’exclusion des personnes vulnérables, lutter contre le travail des jeunes filles, ou encore l’exploitation sexuelle des enfants, a encore indiqué la représentante. S’agissant de la famille, elle a expliqué que les efforts étaient tournés vers les valeurs socioculturelles, la prise en charge des personnes âgées et la création de centres adaptés pour personnes handicapées. Le Sénégal a par ailleurs prévu une protection adéquate pour les personnes âgées en matière de santé, ainsi qu’une prise en charge appropriée et suivie pour les personnes ayant un handicap.
Mme SERGEIOH (République arabe syrienne) a réaffirmé l’attachement de son pays envers le Programme d’action de Copenhague et a signalé un certain nombre de mesures nationales prises dans le cadre de son dixième Programme quinquennal de développement, programme étalé jusqu’en 2010. Des réformes institutionnelles et juridiques seront introduites pour que le développement du territoire soit assuré de façon égale, et que les opportunités d’emplois apportent un niveau de vie décent à toute la population. Considérant que l’accent devait être mis sur l’aide apportée aux adolescents et aux jeunes, touchés par des problèmes sans précédents, la représentante de la Syrie a dit qu’il fallait associer pour cela l’éducation et la formation professionnelle, mais aussi permettre à la famille de jouer pleinement son rôle. Pour elle, il est essentiel que les jeunes aient des choix multiples sur le marché du travail et que les deux sexes soient traités sur un pied d’égalité. Elle a par ailleurs précisé que la Syrie disposait d’un Programme d’action national d’accès aux soins de santé pour les groupes vulnérables et qu’elle avait signé la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées. La représentante a regretté par ailleurs un manque de considération pour les problèmes particuliers rencontrés par son pays. Comment peut-on réaliser le développement durable et le développement social sous le joug de l’occupation, s’est elle ainsi demandé? Nous aurions espéré que le rapport du Secrétaire général pour la promotion des jeunes dans l’économie mondiale tienne compte de tous les obstacles rencontrés par la Syrie, a-t-elle conclu.
Mme ROSALYN MAKHUMULA (Malawi) a d’emblée établi un lien entre la croissance économique, l’emploi et la réduction de la pauvreté. Un emploi décent et productif pour tous constitue un instrument critique si l’on veut réellement atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier la réduction de la pauvreté. Le Malawi met spécifiquement l’accent sur l’autonomisation des jeunes grâce au microcrédit, entre autres initiatives. Il dispose aussi d’une Stratégie de croissance et de développement. La représentante a salué l’adoption récente de la Convention pour les droits des personnes handicapées. Nous devons saisir cette occasion pour consolider les actes et mesures existantes en faveur des handicapés au sein du système des Nations Unies. Il est aussi important de rationaliser les procédures de présentation des rapports au sein des Nations Unies pour assurer le suivi des engagements pris au niveau international. Pour ce qui est des personnes âgées, elle a mis en exergue le rôle de celles-ci dans la vie active et a noté qu’elles apportaient beaucoup dans son pays, par exemple dans les soins dispensés aux orphelins ou la prise en charge des personnes affectées par le VIH/sida.
Mme JOYCE SHAIDI (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que son Gouvernement avait poursuivi ses efforts de mise en œuvre du Plan d’action de Copenhague. La Stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté a continué d’être étendue à tous les secteurs sur la base de trois priorités: la croissance et la réduction de la pauvreté, l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être social; la bonne gouvernance et la responsabilité. L’emploi a été incorporé à cette Stratégie en tant que question intersectorielle. Le Gouvernement tanzanien a ratifié les conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT) et modernisé le droit tanzanien du travail.
Malgré ces mesures, le chômage et la pauvreté n’ont cessé de croître ou de se maintenir à des niveaux élevés, a déploré la représentante. Les autorités ont élaboré une politique ciblée et mis sur pied un département à l’intention des jeunes âgés de 15 à 35 ans, qui forment près d’un tiers de la population et 68% de la force productive de Tanzanie. La politique nationale des jeunes s’aligne d’ailleurs sur le Programme d'action mondial pour la jeunesse, la Charte de la jeunesse africaine et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Un plan d’action de lutte contre le chômage des jeunes a également été mis au point, qui inclut un programme de prévention du VIH/sida.
La délégation a expliqué que la Tanzanie valorisait la participation de tous les groupes sociaux aux efforts de développement. Dans ce contexte, des politiques et des départements s’occupent spécifiquement des groupes vulnérables tels que les personnes âgées, la famille et les personnes handicapées.
M. AMANUEL GIORGIO (Erythrée) a assuré la Commission que son pays continuait de déployer des efforts sérieux et de mobiliser des ressources limitées en vue d’atteindre les OMD. Il a dit faire sienne les conclusions du rapport du Secrétaire général sur les jeunes selon lesquelles ceux-ci devraient prendre part aux décisions du monde puisqu’ils participent déjà de façon active à la vie du pays. Il s’est aussi dit convaincu que les gouvernements nationaux devraient avoir l’espace nécessaire pour prendre seuls des initiatives spécifiques à leurs pays qui tiennent compte de la situation qui leur est propre. Réaffirmant son attachement aux questions du développement social, l’Erythrée a mis en place un système d’appui en matière de protection sociale pour certaines catégories vulnérables, que sont par exemple les familles de martyrs ou les patients atteints par le VIH/sida. Pour les personnes handicapées, a poursuivi le représentant, le programme pilote actuellement en période de rodage couvre désormais 6% du pays et il s’étend encore progressivement à d’autre sous-régions. Certains programmes spécifiques pour garantir l’accès à la santé, à l’éducation et à la formation professionnelle ou au logement sont également mis place pour les groupes les plus vulnérables de notre pays, a indiqué le représentant.
M. DJANKOU NDJONKOU, Directeur du Bureau de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé qu’en 2006, le Conseil économique et social avait adopté la Déclaration ministérielle qui, une fois encore, a reconnu qu’un emploi productif et décent pour tous constituait un objectif mondial et l’un des moyens d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. À cette occasion, les États Membres avaient invité l’ensemble du système multilatéral à incorporer l’objectif d’un emploi productif et décent dans tous leurs programmes et activités. Pour assister dans cette tâche, le Comité de haut niveau des Conseils d’administration des directeurs exécutifs des programmes des Nations Unies ont demandé à l’OIT de jouer le rôle de chef de file.
Le programme de l’OIT pour l’emploi des jeunes, a-t-il ajouté, réside dans l’appui aux pays à formuler et à mettre en œuvre des plans nationaux d’action pour l’emploi des jeunes, tels que recommandés par plusieurs résolutions des Nations Unies et contenues dans le mandat du réseau pour l’emploi. Le représentant a par ailleurs souligné que le contexte démographique du XXIe siècle est en grande partie façonné par le vieillissement de la population. Dans de nombreux pays, l’espérance de vie plus longue n’a pas été forcément accompagnée par davantage de travail. Tandis que le débat fait rage au sujet de l’impact du vieillissement sur le financement de la sécurité sociale, ces discussions occultent toutefois un problème clef qui est celui du nombre élevé de femmes et d’hommes sans emploi, inactifs ou travaillant dans l’économie inforMme au lieu d’être employés d’une manière forMme et de contribuer aux systèmes de retraites, a-t-il aussi signalé.
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