En cours au Siège de l'ONU

AG/DSI/3352

PREMIÈRE COMMISSION: LE MÉCANISME DE DÉSARMEMENT EN QUESTION

25/10/2007
Assemblée généraleAG/DSI/3352
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

17e séance – matin


PREMIÈRE COMMISSION: LE MÉCANISME DE DÉSARMEMENT EN QUESTION


Les États-Unis et la Fédération de Russie réaffirment d’une voix commune leur soutien au Traité FNI


La revitalisation progressive de la Conférence du désarmement (CD) et les méthodes de travail au sein des autres organes constitutifs du mécanisme de désarmement de l’ONU ont été les thèmes principaux sur lesquels sont intervenus, ce matin, les délégations de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale).  Celles-ci poursuivaient leur débat thématique et ont, à ce titre, tenues un échange informel qui a occupé l’essentiel de la réunion.  Seuls trois États Membres ont eu le temps de faire connaître leurs vues sur ce sujet pendant la séance plénière.


L’Union européenne (UE), par la voix de sa Présidence portugaise, a reconnu l’importance de la Conférence du désarmement en tant « qu’unique organe de délibération multilatéral dans le domaine du désarmement ».  M. Jose Julio Pereira Gomes s’est félicité des discussions de fond qui ont eu lieu dans cette enceinte en 2007, estimant en outre que les efforts conjoints des six présidents de la CD avaient fait naître l’espoir qu’un consensus soit bientôt trouvé et que la Conférence puisse reprendre après dix ans ses travaux de fond dans les meilleurs délais.


Le délégué portugais a ensuite dit que la Commission du désarmement de l’ONU était un autre rouage important du mécanisme de désarmement, le but de l’UE demeurant que ses membres s’accordent sur des recommandations pour réaliser les objectifs de désarmement et de non-prolifération des armes nucléaires, ainsi que sur des mesures de confiance dans le domaine des armes classiques.


Le représentant de la Pologne a, à son tour, jugé que sous l’impulsion de leurs présidents, dont la Pologne a fait partie, les membres de la CD avaient fourni de « sérieux efforts » pour rapprocher au maximum la Conférence de l’adoption d’un programme de travail.  Il a affirmé que des moyens devaient être trouvés afin d’ouvrir, « quand il est temps », des négociations sur les questions les plus urgentes.  À cet égard, M. Rapacki a appuyé l’ouverture des négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles à des fins militaires.


« Le contrôle des armements et le désarmement sont inextricablement liés face aux principaux défis du XXIe siècle et ont un impact sur eux », a affirmé de son côté le représentant du Royaume-Uni, M. John Duncan, qui s’est inquiété de ce que les progrès réalisés en matière de désarmement à la fin du XXe siècle puissent être remis en question.  Selon lui, le défi à long terme de la communauté internationale sera d’adapter et de renforcer les institutions multilatérales, renouveler leurs mandats, réformer leur manière de travailler et les adapter plus rapidement aux nouvelles menaces.


En début de séance, les délégations de la Fédération de Russie et des États-Unis ont parlé d’une même voix pour exprimer leur inquiétude devant la persistance de la menace que fait peser la prolifération de missiles sur la stabilité stratégique, et réaffirmaient leur soutien au Traité américano-russe sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI).


La représentante des États-Unis, Mme Christina Rocca, a ainsi relevé que la fin de la guerre froide n’avait pas été suivie d’une baisse du risque de prolifération des missiles, cela « au point que chaque jour la fabrication de ces armes couvertes par le Traité américano-russe sur les forces nucléaires à portée intermédiaire augmente ».  C’est en ce sens qu’elle a indiqué que les États-Unis et la Fédération de Russie avaient souhaité, par le biais de cette déclaration commune, affirmer que la question des missiles doit faire l’objet d’une attention accrue pour assurer la stabilité régionale partout dans le monde.  De son côté, le représentant de la Fédération de Russie a souhaité l’élargissement du Traité à d’autres pays


La République arabe syrienne a présenté un projet de résolution demandant à la Conférence du désarmement d’examiner les possibilités qui lui permettraient d’arriver à un accord sur un programme de travail.


Les pays suivants ont pris la parole: Fédération de Russie, États-Unis, Uruguay (au nom du Mercosur), République arabe syrienne, Portugal (au nom de l’Union européenne), Royaume-Uni et Pologne.


La Première Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 26 octobre, à 10 heures.



DÉSARMEMENT RÉGIONAL ET SÉCURITÉ – MÉCANISME DE DÉSARMEMENT


Déclarations et présentation des projets de résolution


M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) a présenté une déclaration commune des États-Unis et de la Fédération de Russie à l’occasion du vingtième anniversaire de la signature du Traité entre l’Union des Républiques socialistes soviétiques et les États-Unis sur l’élimination de leurs missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée.  Les deux pays soulignent la contribution de ce Traité à la diminution des tensions internationales, en particulier en Europe.  Ils réaffirment leur soutien au Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, a dit le représentant de la Fédération de Russie.  Ils sont préoccupés par la prolifération de missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée et appellent les pays intéressés à discuter de la possibilité de donner un caractère mondial à cet important mécanisme, a-t-il ajouté.


Mme CHRISTINA B. ROCCA (États-Unis) est intervenue pour s’associer à la déclaration de la Fédération de Russie sur le FNI.  Ce Traité, a-t-elle dit, a constitué un moment important dans les relations entre les deux pays.  Négocié au plus fort de la guerre froide, le Traité a servi à réduire les tensions par le biais du renforcement de la transparence qui devait accompagner l’élimination de cette catégorie d’armes.  Cette transparence était basée sur un système d’échanges d’informations, d’inspections des sites et de gestion contrôlée des installations de production des missiles.  Le monde a changé, a poursuivi la représentante américaine, la fin de la guerre froide n’ayant pas été suivie d’une baisse du risque de prolifération des missiles au point que chaque jour la fabrication de ces armes couvertes par le Traité augmente.  C’est pourquoi, les États-Unis et la Fédération de Russie estiment ardemment, par le biais de cette déclaration commune, que la question des missiles doit faire l’objet dune attention accrue, cela afin d’assurer la stabilité régionale partout dans le monde.


M. FEDERICO PERAZZA (Uruguay), qui parlait au nom des États du Mercosur, a souligné l’importance des mesures d’établissement de confiance.  Ces mesures permettent de diminuer les incertitudes et les risques de confrontations militaires, a-t-il estimé.  Notre région a été un pilier dans l’établissement de ces mesures qui sont devenues une composante clef de la sécurité, a-t-il ajouté.  Il a jugé qu’il était nécessaire de mettre en œuvre de nouvelles mesures pour faire face au caractère multidimensionnel de la sécurité.  M. Perazza a souligné qu’au niveau régional, les États du Mercosur poursuivaient leurs efforts de transparence et au niveau international, encourageaient l’universalisation du Registre des Nations Unies sur les armes classiques.


Le représentant de l’Uruguay a par ailleurs salué le travail du Centre régional du désarmement.  Il a noté que celui-ci avait également un mandat pour la promotion du développement économique et social.  Cela lui a permis de mettre en place des initiatives qui dépassent le champ du désarmement, a-t-il estimé.  Il s’est félicité que le Centre régional du désarmement ait fourni une assistance spécifique aux États de la région.


M. KHABBAZ HAMOUI (République arabe syrienne) a présenté le projet de résolution sur le « Rapport de la Conférence du désarmement » (A/C.1/62/L.11).  Le projet prend note de l’intensification des travaux de la Conférence pendant la session de 2007.  Il demande à la Conférence d’intensifier encore les consultations et d’examiner les possibilités qui permettraient d’arriver à un accord sur un programme de travail.


M. JOSE JULIO PEREIRA GOMES (Portugal), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a salué la création d’un Bureau des affaires de désarmement mandaté pour encourager la mise en œuvre des résolutions et décisions de l’Assemblée générale.  « L’Union européenne reconnaît l’importance de la Conférence du désarmement en tant qu’unique organe de délibération multilatéral dans le domaine du désarmement », a ajouté M. Gomes, qui s’est félicité des discussions de fond qui se sont tenues dans cette enceinte en 2007.  Il a estimé que les efforts conjoints des six présidents de la CD donnent l’espoir qu’un consensus sera bientôt trouvé et que le CD pourra reprendre ses travaux de fond dans les meilleurs délais.  Le délégué portugais a ensuite dit que la Commission du désarmement de l’ONU était un autre rouage important du mécanisme de désarmement, le but de l’Union européenne demeurant que ses membres s’accordent sur des recommandations pour réaliser les objectifs de désarmement et de non-prolifération des armes nucléaires ainsi que sur des mesures de confiance dans le domaine des armes classiques.


M. JOHN DUNCAN (Royaume-Uni) s’est inquiété que les progrès réalisés en matière de désarmement à la fin du XXe siècle puissent être remis en question.  Le Royaume-Uni considère que le contrôle des armements et le désarmement sont inextricablement liés aux principaux défis du XXIe siècle et ont un impact sur eux, a-t-il dit.  M. Duncan a estimé que le défi à long terme de la communauté internationale était d’adapter et de renforcer les institutions multilatérales, renouveler leurs mandats, réformer leur manière de travailler et les adapter plus rapidement aux nouvelles menaces.  Ceux qui sont impliqués dans le désarmement et le contrôle des armements multilatéraux ont besoin d’adopter une approche plus globale, a-t-il estimé.  Selon M. Duncan, dans la diplomatie comme dans la politique, il y a une place pour la rhétorique et les déclarations.  Celles-ci jouent un rôle important pour établir le ton et le cadre pour l’action, a-t-il estimé.  Mais, il ne faut pas croire que cela est suffisant pour faire face aux défis.  Les défis à venir sont suffisamment sérieux pour réclamer un nouveau niveau d’engagement responsable, a-t-il ajouté.


M. ZDZISLAW RAPACKI (Pologne) a estimé qu’en 2007, les six présidents de la Conférence du désarmement avaient fourni de sérieux efforts pour rapprocher au maximum la Conférence de l’adoption d’un programme de travail.  Le représentant a ajouté qu’il fallait d’ores et déjà trouver un juste milieu entre sessions informelles et réunions plénières, avec si possible, l’intervention d’experts et l’organisation d’événements du type séminaires.  Il a également affirmé que des moyens devaient être trouvés afin d’ouvrir, quand il est temps, des négociations sur les questions les plus urgentes.  À cet égard, M. Rapacki a demandé que commencent des négociations appuyées de propositions concrètes sur un traité d’interdiction des matières fissiles à des fins militaires.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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