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AG/10646

LE DIALOGUE DE HAUT NIVEAU RECOMMANDE QUE DE NOUVELLES PISTES SOIENT EXPLORÉES À DOHA POUR ASSURER LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT

24/10/2007
Assemblée généraleAG/10646
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-deuxième session                                  

33e et 34e séances plénières

Matin & après-midi


LE DIALOGUE DE HAUT NIVEAU RECOMMANDE QUE DE NOUVELLES PISTES SOIENT EXPLORÉES À DOHA POUR ASSURER LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT


Pour assurer la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et avancer dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il est nécessaire d’identifier de nouvelles sources de mobilisation de ressources pour le financement du développement en tenant compte des réalités actuelles, ont souligné aujourd’hui les délégations participant au Dialogue de haut niveau organisé par l’Assemblée générale en préparation de la Conférence d’examen de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, prévue en 2008 à Doha au Qatar.  Les délégations se réunissaient pour la deuxième journée du Dialogue de haut niveau, dont un des objectifs est de préparer une contribution des États Membres à la rencontre de Doha. 


Si les intervenants ont en majorité reconnu les mérites du Consensus de Monterrey, que la délégation du Mexique a qualifié d’« expression de la volonté collective de la communauté internationale de construire des bases solides pour le développement », ils ont cependant dressé un bilan mitigé de sa mise en application.  Le représentant de la Tunisie a ainsi fait observer que si la Conférence de Monterrey a donné une nouvelle dynamique en matière de financement du développement, cet élan positif n’a malheureusement pas été suivi d’effets suffisamment constants et tangibles pour réellement installer la « dimension développement » au centre de l’action internationale.  Il est évident que l’esprit de Monterrey n’a pas suffit à offrir aux pays en développement les ressources dont ils ont besoin pour exercer leur droit au développement, a pour sa part souligné son homologue cubain. 


Dans ce contexte, la Conférence de suivi sur le financement du développement, prévue à Doha, devrait être l’occasion de tirer les leçons des expériences, d’évaluer les progrès accomplis, de partager les bonnes pratiques et d’accélérer la mise en œuvre des engagements, ont fait valoir les délégations.  Il faut aller de l’avant dans l’application du Consensus de Monterrey plutôt que de se disperser sur des questions périphériques qui font l’objet de négociations dans d’autres forums, a pour sa part estimé le représentant des États-Unis.  Il a ainsi suggéré que la Conférence de Doha se penche sur les nouvelles questions qui ont pris de l’importance depuis Monterrey, et a cité à cet égard les partenariats privé-public, le renforcement du secteur privé et de l’entreprenariat, et la promotion du microfinancement dans les pays en développement.  Le représentant de la Malaisie a estimé que la rencontre de Doha devait procéder à l’évaluation des initiatives lancées ces dernières années dans le domaine des sources novatrices de financement du développement.  Il a en outre souhaité que la Conférence établisse un mécanisme de suivi pour évaluer les niveaux et l’usage de l’APD que versent les pays développés. 


Le développement n’est pas seulement une affaire de financement, a fait observer la délégation de la France, soulignant par là que le développement renvoie à une responsabilité commune dont la mise en œuvre nécessite la détermination de tous les acteurs dans le cadre d’un partenariat global et solidaire.  Si l’aide au développement, l’allègement de la dette et le libre-échange sont des composantes essentielles du développement, dépendre uniquement de l’aide ne permettra pas aux pays de parvenir à un développement durable, a renchéri la délégation de la Turquie.  Plusieurs intervenants ont ainsi souligné qu’à court terme, il importe d’honorer les engagements pris en matière d’aide et, à long terme, de consolider les efforts qui doivent être déployés afin de rendre l’architecture économique et financière mondiale plus représentative et plus légitime.  Il est impératif de renforcer les capacités commerciales des pays en développement et de créer un système commercial international plus juste, plus ouvert et plus accessible, ont recommandé les délégations, en rappelant que le Consensus de Monterrey reconnaissait le rôle de moteur du développement que doit jouer un commerce mondial inclusif. 


Cet aspect du commerce comme composante fondamentale du développement a été unanimement soulignée.  C’est à cet égard que certaines délégations ont insisté sur le respect de la dimension « développement » des négociations commerciales du Cycle de Doha.  S’exprimant au nom du CANZ, le représentant du Canada a plaidé pour qu’un traitement spécial et différencié soit accordé aux pays en développement.  D’autres pays ont évoqué les efforts qu’ils déploient pour faciliter l’intégration des pays en développement aux marchés mondiaux.  Ainsi, le représentant indien a annoncé que les importations des produits en provenance des pays les moins avancés (PMA) ne seront plus bientôt soumises à aucune taxation à leur entrée sur le marché indien, tandis que le représentant du Japon annonçait que son pays avait étendu un accès sans droit de franchise et sans contingentement à son marché aux produits en provenance des PMA. 


Plusieurs délégations ont également attiré l’attention sur la situation des pays à revenu intermédiaire.  Ainsi, le représentant du Costa Rica s’est alarmé de la diminution progressive et systématique des ressources de la coopération internationale dont son pays, comme d’autres pays à revenu intermédiaire, a été victime.  Joignant leurs voix à cette intervention, les représentants d’El Salvador et du Pérou ont plaidé en faveur d’une meilleure prise en considération de la situation de ces pays dans l’Agenda international pour le développement.  Il est important que les pays à revenu intermédiaire puissent bénéficier d’une assistance dans leurs efforts de développement selon de nouveaux critères, a souligné le représentant du Chili, en invitant les autres délégations à examiner cette question lors de la Conférence de Doha.


Le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement se poursuivra demain, jeudi, le 25 octobre, à 10 heures.


DIALOGUE DE HAUT NIVEAU SUR L’APPLICATION DES TEXTES ISSUS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT


Déclarations


M. JAMES MULUNGUSHI (Zambie) a fait part des progrès considérables réalisés par son pays dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.  Dans le domaine de la mobilisation des ressources nationales, des flux des capitaux privés et du commerce international, la Zambie, a assuré son représentant, a connu des progrès comme en témoignent la stabilité de l’environnement macroéconomique, un accroissement de 5% en moyenne du PNB, au cours des cinq dernières années et le recul de l’inflation à un taux à un chiffre, pour la première fois depuis 30 ans, la baisse des taux d’intérêt ou encore la stabilité du taux de change du Kwacha.  Le représentant a aussi fait part d’une hausse constante des exportations, ces cinq dernières années même dans les secteurs non traditionnels.  S’agissant de la dette, il a salué des initiatives comme la PPTE ou celle pour l’allègement de la dette multilatérale. 


Le Gouvernement, a-t-il poursuivi, a mis l’accent sur des mécanismes appropriés de coordination entre la gestion de la dette, les politiques monétaire et fiscale et le renforcement des capacités opérationnelles et institutionnelles pour la gestion de la dette.  Dans le domaine du commerce, le représentant a demandé aux partenaires au développement de faire en sorte que le système commercial international ne mine pas les efforts en cours pour promouvoir les flux de capitaux privés.  Rappelant que son pays a signé en 2004 l’accord sur l’harmonisation de l’aide, il a souligné la nécessité pour les partenaires au développement de se montrer plus souples et de réduire les conditionnalités liées à l’assistance financière.  Pour les prochaines années, la Zambie compte mettre l’accent sur l’augmentation de l’aide, le réalignement de l’assistance sur les stratégies nationales de développement, la conclusion du Cycle de Doha, le financement des infrastructures en Afrique, le renforcement du pouvoir décisionnaire des pays en développement sur la scène internationale et le financement de la lutte contre les changements climatiques.


M. GYAN CHANDRA ACHARYA, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Népal, a rappelé que les bénéfices du développement n’étaient pas distribués équitablement.  Il a estimé que la Conférence de suivi des engagements sur le financement du développement, prévue à Doha, devait être l’occasion de tirer les leçons des expériences, d’évaluer les progrès accomplis, de chercher des sources novatrices de financement et d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris sur le plan international pour parvenir aux objectifs de développement.  Il a fait observer que les pays les moins avancés (PMA) étaient les plus affectés par les côtés négatifs de la mondialisation, en raison de la vulnérabilité de leurs économies.  Tout en reconnaissant l’importance de mobiliser les ressources nationales en faveur du développement, il a affirmé que, pour sortir de la pauvreté, un financement externe accru et soutenu était indispensable.  En outre, il a affirmé qu’il fallait mobiliser les ressources nationales et internationales afin de renforcer les capacités des pays en développement à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a insisté sur l’importance d’augmenter les investissements pour améliorer les infrastructures physiques et économiques des pays en développement, particulièrement les PMA.  S’agissant de l’aide publique au développement (APD), il a souligné que la prévisibilité et l’accès à ces ressources étaient la clef du développement.  Après avoir appelé à la pleine mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles pour les PMA, il a exhorté les donateurs à respecter l’objectif de consacrer 0,20% de leur PNB à ces pays.  M. Acharya a par ailleurs indiqué que les résultats du Cycle de négociations commerciales de Doha devaient assurer la dimension développement des échanges commerciaux.  Il a estimé que sans efforts pour atténuer les effets de la libéralisation mondiale, il existait une menace de chômage de masse et de désindustrialisation, surtout pour les PMA.  Les progrès dans ce domaine doivent assurer la participation et l’intégration des pays les plus pauvres à l’économie mondiale, a-t-il insisté.  Par ailleurs, le représentant du Népal a déclaré que les institutions financières internationales devaient effectuer des efforts cohérents et coordonnés pour soutenir la mise en œuvre des stratégies nationales de développement.  Enfin, il a soutenu que la légitimité de la gouvernance économique mondiale ne serait assurée que par la participation des pays en développement et des PMA au processus de décisions en matière de coopération pour le développement. 


M. AXEL PONIATOWSKI, Président de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale de la France, a souligné que, depuis des années, si la mondialisation inquiète les pays développés et les pousse à se remettre en cause, elle est parvenue à extraire de la pauvreté des centaines de millions de personnes plus démunies et à favoriser une période exceptionnelle de croissance.  Elle a aussi fait ressortir un certain nombre de déséquilibres et de dysfonctionnements et de nombreux pays en développement ont, non sans raison, l’impression d’être exclus de ses bénéfices, a-t-il ajouté, avant de rappeler l’importance d’éviter qu’elle ne conduise à un monde déstructuré ou à une marginalisation plus grande des plus pauvres et des plus vulnérables.  M. Poniatowski a fait observer que le long chemin jusqu’à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement justifie un effort sans précédent en faveur du respect des engagements pris collectivement.  Les États Membres de l’Union européenne ont montré la volonté qui les anime de ne ménager aucun effort pour consacrer en 2015 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement, a-t-il souligné.  Dans le droit fil du lancement d’Unitaid, la France continuera également à militer en faveur du financement innovant du développement. 


Le développement n’est pas seulement une affaire de financement, a fait observer M. Poniatowski.  Il renvoie à une responsabilité commune nécessitant la détermination de chacun dans le cadre d’un partenariat global et solidaire.  Ainsi, il revient aux pays en développement d’agir pour mettre un terme au cycle infernal de la violence et assurer la paix, lutter contre l’arbitraire, l’effrayant trafic de la drogue et la corruption et créer les conditions favorables à la libération des énergies du secteur privé, a-t-il précisé.  Par ailleurs, la qualité de l’aide et son efficacité doivent devenir, de la part des bailleurs de fonds comme des bénéficiaires, un réflexe à la mesure des enjeux du développement.  M. Poniatowski a ainsi rappelé que sans appropriation nationale, il est impossible d’enclencher le cercle vertueux du développement.  En outre, il a assuré que la France soutient résolument l’indispensable réforme des institutions de Bretton Woods, en vue de renforcer leur efficacité, leur meilleure insertion dans l’action collective internationale et leur prise en compte des aspirations légitimes des pays soucieux d’assumer leurs responsabilités et leurs devoirs.  La France, par la voix de son Président Nicolas Sarkozy, a récemment proposé que le G-8 poursuive sa progressive transformation et évolue à terme, vers un G-13, afin qu’une coopération plus étroite puisse trouver son essor entre grands pays émergents et les plus industrialisés, a rappelé M. Poniatowski.


M. LOH SENG KOK, Membre du Parlement de Malaisie, a estimé que les progrès accomplis dans tous les domaines clefs du Consensus de Monterrey étaient trop lents, et a particulièrement regretté à cet égard la situation actuelle de l’APD.  Il a notamment déploré que l’augmentation de l’APD enregistrée depuis 2002 soit principalement due à l’allégement de la dette et à l’assistance technique et d’urgence.  Rappelant que 106,5 milliards de dollars avaient été consacrés à l’APD en 2005, il a noté que les flux nets de capitaux allant des pays en développement vers les pays développés avaient pour leur part atteint 533 milliards de dollars au cours de cette même année.  M. Loh Seng Kok a souligné que le total des dépenses militaires effectuées dans le monde en 2005 représentait 2,5% du PNB mondial, soit 173 dollars par habitant.  Par ailleurs, le représentant a indiqué que les efforts des pays en développement pour mobiliser des ressources nationales et internationales en faveur du développement avaient été entravés par la volatilité des marchés financiers internationaux.  Il a estimé que la Conférence d’évaluation de la mise en œuvre des engagements pris sur le financement du développement devrait établir un mécanisme de suivi pour évaluer les niveaux de l’APD que versent les pays développés.  Il a affirmé que les questions relatives à l’APD, qui sont actuellement discutées au sein du Comité d’assistance au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), devaient aussi être étudiées, à l’ONU, par le Forum de coopération pour le développement de l’ECOSOC.  Le représentant malaisien a en outre déclaré que la Conférence d’évaluation de Doha devait évaluer les initiatives lancées ces dernières années dans le domaine des sources de financement novatrices.  Il a argué qu’en raison de leur richesse, les pays développés devraient renforcer leurs efforts de financement du développement. 


M. SANTOSH BAGROBIA, Parlementaire et membre de la délégation de l’Inde, a regretté que les engagements pris à Monterrey n’aient pas été suivis d’actions.  Il a déclaré que les progrès inhérents à la mise en application efficace du Consensus de Monterrey nécessitent une réforme compréhensive de l’architecture financière et monétaire internationale pour pouvoir faire face au déficit de démocratie dont sont victimes les pays en  développement dans les institutions financières internationales.  Les pays du Sud devraient avoir plus de voix dans les processus décisionnels des institutions de Bretton Woods, a dit M. Bagrodia.  Un fossé immense existe entre les ressources dont ont besoin les pays en développement pour atteindre les OMD et les flux d’aide prévisionnels, a-t-il argué.


Il a par ailleurs affirmé que les flux financiers du secteur privé, en dépit de leur augmentation à destination des pays en voie de développement, ont un faible impact sur les secteurs sociaux, les projets d’infrastructures et l’emploi.  Ils ne peuvent par conséquent pas se substituer aux investissements du secteur public ou à l’APD.  En regrettant la diminution des versements d’APD, le représentant a plaidé en faveur de la mise en place d’un mécanisme plus robuste d’évaluation et de suivi de la réalisation des OMD et des flux d’APD. L’intervenant s’est également inquiété de l’augmentation des flux financiers Sud-Nord et de la fuite des ressources financières des pays en développement vers les pays industrialisés.  Il a poursuivi en affirmant que les allègements de dettes ne permettent pas le déploiement de ressources additionnelles allouées au développement.  M. Bagrodia a espéré que le Forum de coopération pour le développement qui soutient le Conseil économique et social, puisse examiner ces questions et s’attaquer à la révision des politiques prônées par les institutions de Bretton Woods.


M. Bagrodia a par ailleurs soutenu l’élargissement de l’accès aux marchés au profit des produits des pays en voie de développement, en soulignant notamment la nécessité d’aboutir à des progrès substantiels au cours des négociations commerciales multilatérales. Il a affirmé qu’il est illogique de lier la survie des fermiers des pays en voie de développement avec les subventions agricoles qui ont cours au Nord, et les restrictions imposées à l’accès des produits du Sud au marché agricole des pays riches.  Il a ainsi affirmé que les importations des produits en provenance des PMA ne seront soumises à aucune taxation en Inde d’ici à la fin de cette année 2007. 


M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin), qui s’exprimait au nom du Groupe des États africains, a estimé que ces discussions arrivaient au bon moment, en prévision de l’examen de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey qui doit avoir lieu à Doha en 2008.  Il a rappelé que l’Afrique avait reconnu la nécessité d’assumer la responsabilité première de son développement et avait pris des mesures concrètes dans ce sens en adoptant le NEPAD comme cadre principal de ses objectifs de développement durable.  Cependant, a-t-il indiqué, l’adoption de politiques nationales saines en Afrique doit pouvoir bénéficier d’un soutien adéquat de la part de la communauté internationale.  Il a argué qu’il fallait prendre des mesures urgentes pour combler les lacunes dans les domaines du financement et du renforcement des capacités institutionnelles et humaines.  Il a estimé important d’assurer que les flux d’aide à destination des pays africains soient suffisants, stables, prévisibles et capables de stimuler le financement de programmes d’investissements, notamment dans les infrastructures.  Il a aussi affirmé que l’efficacité de l’aide serait accrue si les programmes s’alignaient sur les priorités nationales et étaient harmonisés entre partenaires du développement. 


Il a indiqué que les donateurs devaient tenir leur promesse de consacrer 0,7% de leur PNB à l’APD, dont 0,20% en faveur des PMA.  Pour leur part, a-t-il ajouté, les pays en développement bénéficiaires de l’aide doivent poursuivre leurs efforts en vue d’instaurer un cadre institutionnel efficace et promouvoir les droits de l’homme et la bonne gouvernance.  L’Afrique a besoin d’un vrai partenariat pour surmonter ses nombreux défis et problèmes, a-t-il insisté.  Il a notamment indiqué que l’Afrique avait besoin d’un accès aux marchés internationaux pour ses produits et d’investissements qui génèrent des ressources, afin de lui permettre d’atteindre les OMD.  Il a souhaité que les négociations du Cycle de Doha permettent la suppression des barrières commerciales et des subventions déloyales accordées par les pays développés à leurs producteurs, surtout dans le domaine de l’agriculture.  M. Ehouzou a aussi souhaité que les efforts des pays africains pour diversifier et renforcer la compétitivité des secteurs des produits de base soient soutenus.  Enfin, il a plaidé pour une annulation complète de la dette des pays africains et pour l’adoption d’un cadre négocié afin d’atténuer les risques des crises fiscales et financières dues à l’endettement. 


M. JOHN MCNEE (Canada) s’exprimant au nom du CANZ (Australie, Canada et Nouvelle Zélande), a fait observer que les principes inscrits dans le Consensus de Monterrey reconnaissent explicitement que l’aide à elle seule ne suffit pas à répondre aux objectifs internationalement agréés dans le domaine du développement.  Il a préconisé une approche intégrée qui mobilise toutes les sources de financement possibles, y compris la libéralisation du commerce, l’APD, l’allègement de la dette, l’IED, les envois de fonds et le financement national.  Nous devons nous rappeler qu’un environnement national favorable est indispensable au financement du développement, a-t-il poursuivi.  Un tel environnement devrait permettre d’attirer, de retenir et d’utiliser à bon escient toutes les sources de financement, a-t-il précisé.  En outre, la bonne gouvernance et des efforts tangibles de lutte contre la corruption doivent faire partie de l’équation. 


Rappelant que la libéralisation du commerce est un important moteur du développement, M. McNee a souhaité que le Programme de Doha fasse l’objet d’un accord ambitieux, équilibré et exhaustif, qui améliore sensiblement le commerce mondial et qui renforce les règles du commerce multilatéral.  Il s’est, à cet égard, dit attaché à la dimension de développement des négociations.  Les pays du CANZ continuent de favoriser un traitement spécial et différencié pour les pays en développement.  Ils accordent une grande importance au rôle que l’assistance technique liée au commerce et le renforcement des capacités peuvent jouer dans la réponse aux besoins des pays en développement.  D’autre part, le représentant a voulu que l’on fasse en sorte que les pays ayant bénéficié d’un allègement de la dette soient assez solides pour ne pas retomber sous le joug d’un endettement non viable.  Il importe que les cadres d’octroi de prêts des institutions financières soient robustes et que la capacité des pays en développement en matière de gestion du budget et de la dette continue de s’améliorer, a-t-il préconisé.


M. EDUARDO GALVEZ (Chili), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a expliqué que le Groupe de Rio espérait que le Dialogue de haut niveau pourrait offrir une contribution utile au processus préparatoire de la Conférence de Doha qui, selon lui, devrait être ouvert à la participation de toutes les parties, qu’elles soient directement ou indirectement impliquées dans le financement du développement.  Ce processus préparatoire doit aussi tenir compte des composantes du Consensus de Monterrey, a souligné M. Galvez, et évaluer les progrès réalisés, réaffirmer les engagements, partager les bonnes pratiques et identifier les obstacles au cours de la Conférence internationale de suivi.  Le Groupe de Rio considère que chaque pays est responsable de son propre développement, a expliqué M. Galvez, et que les initiatives nationales de développement doivent être complétées par des programmes, mesures et politiques d’appui multilatéraux.  Il est aussi important que les pays à revenu intermédiaire, en particulier les pays enclavés, puissent bénéficier d’une assistance dans leurs efforts de réduction de la pauvreté selon de nouveaux critères, a-t-il noté, en appelant la Conférence de Doha à procéder à l’examen des avancées réalisées dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey depuis 2002.  Pour le Groupe de Rio, chaque réunion de haut niveau sur la question du financement du développement doit être coordonnée avec le processus préparatoire de la Conférence de Doha, a-t-il insisté, et les ressources mobilisées par le biais de dialogues de haut niveau qui établissent, et renforcent, les associations et la coopération internationale.  M. Galvez a enfin rappelé l’importance, pour le Groupe de Rio, d’une prise en compte effective de la dimension de l’égalité homme-femme dans le financement du développement.


M. ALEJANDRO WOLFF (États-Unis) a affirmé que les idées du Consensus de Monterrey avaient lancé une vague de réformes et d’initiatives, aux niveaux national et international, visant à canaliser toutes les sources de financement nécessaires au développement.  Il a noté que, depuis 2002, des douzaines de pays en développement avaient mis en place des réformes pour stabiliser leur économie, libéraliser leur régime d’échanges et améliorer le climat des affaires.  Dans la même période, a-t-il poursuivi, les donateurs ont augmenté leur volume d’aide publique au développement, d’environ 58 milliards de dollars en 2002 à 104 milliards en 2006.  Il a précisé que les États-Unis avaient plus que doublé leur assistance depuis 2002.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur les initiatives d’allégement de la dette mises en place depuis la Conférence de Monterrey.  Il a ainsi rappelé que l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale avait accordé près de 42 milliards de dollars en allégement de dettes, qui viennent s’ajouter aux 45 milliards déjà fournis au titre de l’Initiative PPTE.  Il a estimé que toutes ces réformes et initiatives avaient généré des progrès remarquables. 


Toutefois, il a noté que certains pays pauvres ne parviendraient pas aux OMD et a regretté que des États n’aient pas fait suffisamment pour encourager la mobilisation des ressources nationales ou pour attirer les flux de capitaux privés.  Les donateurs doivent aussi faire davantage pour améliorer l’efficacité de notre aide, a-t-il ajouté.  M. Wolff a estimé que comme le processus de Monterrey, celui de suivi qui aura lieu à Doha devait être basé sur de vraies solutions et soutenu par les conseils d’experts.  Il a de plus affirmé qu’il fallait aller de l’avant dans le cadre du Consensus de Monterrey plutôt que de se disperser sur des questions périphériques ou faisant l’objet de négociations dans d’autres forums.  Il a aussi souhaité qu’une attention particulière soit donnée à l’assistance que peuvent fournir les Nations Unies aux pays n’ayant pas pu tirer avantage des promesses de Monterrey.  Enfin, il a suggéré que la Conférence de Doha se penche sur les nouvelles questions qui ont pris de l’importance depuis Monterrey, telles que les partenariats privé-public, la force du secteur privé et de l’entreprenariat et le rôle du microfinancement dans les pays en développement.


M. MEMDUH ASLAN AKCAY (Turquie) a estimé que la Conférence de Doha offrira l’opportunité de réévaluer les besoins et les mesures à prendre pour faire face aux défis du financement au développement.  Il a, à cet égard, fait part de l’expérience de son pays en ce domaine pour mettre en place un système économique mondial inclusif et équitable.  Si l’aide au développement, l’allègement de la dette et le libre-échange sont des composantes essentielles du développement, dépendre uniquement de l’aide ne permettra pas de parvenir à un développement durable, a-t-il estimé.  C’est pourquoi, à court terme, il importe d’honorer les engagements pris en matière d’aide et, à long terme, de consolider les efforts visant à rendre plus représentative l’architecture économique mondiale et créer un régime commercial international plus accessible.


M. Akcay a, à cet égard, fait part de la participation active de son pays aux efforts internationaux visant à éradiquer la pauvreté.  Il a notamment indiqué que l’APD fournie par son pays avait progressivement augmenté pour atteindre 0,18% du PNB en 2006 et que des efforts étaient menés en faveur du développement social, notamment dans le domaine des droits de l’homme.  L’Agence de coopération et de développement internationale turque (TIKA) mène des centaines de projets, contribuant ainsi au développement de plusieurs pays dans diverses régions du monde, notamment dans les pays les moins développés (PMA), a-t-il fait savoir.  S’agissant des questions de développement international, il a rappelé que la Turquie était partie aux Déclarations du Millénaire et de Paris ainsi qu’au Consensus de Monterrey.  Il a indiqué que son pays était à présent un fournisseur mondial d’aide humanitaire et technique, ayant accordé près de 232 millions de dollars en 2005.  La Turquie a aussi accueilli la Conférence ministérielle annuelle « Mettre la mondialisation au service des pays les moins avancés » en juillet 2007 et développe ses relations commerciales bilatérales avec les PMA.


Mme IRENE FREUDENSCHUSS-REICHL (Autriche) a indiqué que son gouvernement était fermement engagé en faveur du renforcement de l’APD, conformément à la décision de l’Union européenne.  Après avoir dépassé les objectifs fixés de 0,33% du PNB pour 2006, l’Autriche, qui en 2005 est parvenue à 0,51% et à 0,48% en 2006, prévoit des estimations similaires pour les années 2007 et 2008.  Afin de maintenir le soutien des contribuables autrichiens, a dit la représentante, il faut veiller à ce que les autres donateurs déploient des efforts comparables.  Il faut aussi, a-t-elle insisté, continuer à améliorer l’efficacité de l’aide.  Toutefois, a-t-elle mis en garde, le fait qu’après la Déclaration de Paris, de plus en plus de donateurs utilisent les modalités d’appui direct aux budgets nationaux rend les pays partenaires plus dépendants du financement extérieur.  Une telle situation peut réduire le champ de l’appropriation nationale, principe pourtant irremplaçable des efforts de développement.  Il faut donc, a préconisé la représentante, placer davantage l’accent sur le renforcement des finances publiques dans les pays partenaires.


Relevant que le Cycle de Doha n’a pas encore porté ses fruits, elle a souligné l’importance des Accords de partenariat économique entre l’Union européenne et les États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).  Elle a rappelé que son pays a toujours voulu que ces Accords soient de véritables outils de promotion du développement.  Elle a, par ailleurs, plaidé pour que la prochaine conférence de Doha poursuive la réflexion sur le rôle des biens publics mondiaux et leur relation avec les objectifs de développement.  La représentante a ensuite souligné l’interrelation entre sécurité et développement, formalisée par l’établissement de la Commission de consolidation de la paix.  Elle a estimé, à cet égard, qu’il est de l’intérêt de la communauté internationale et des pays où sont déployées des opérations de maintien de la paix complexes de réfléchir aux moyens de maximiser l’impact « développement » de ces opérations, en utilisant tous les moyens disponibles tels que les procédures d’achat pour stimuler l’économie ou autre meilleure pratique.  La représentante a enfin mis l’accent sur la nécessité de renforcer le rôle des femmes dans tous les domaines liés à la coopération internationale.  La participation des femmes au financement du développement que ce soit par le microcrédit, l’élaboration des stratégies nationales de lutte contre la pauvreté ou le contrôle parlementaire des budgets, peut avoir un réel impact sur les résultats.


M. CARLOS JATIVA, Directeur général de l’Institut pour la coopération internationale de l’Équateur, a souligné que bien que l’aide publique au développement ait atteint son niveau le plus élevé en 2005, la proportion destinée à la région de l’Amérique latine a diminué.  L’APD a privilégié les situations de conflits et de sortie de conflits, a-t-il précisé.  M. Jativa a tenu à attirer l’attention sur la situation des pays à revenu intermédiaire, qui abritent 47% de la population mondiale, 41% de cette population vivant avec moins de deux dollars par jour.  Il a rappelé que son pays s’est élevé contre la priorité accordée aux critères macroéconomiques dans la classification des pays qui ont droit à l’APD, comme par exemple le revenu par tête d’habitant.  Ce facteur « pervers » marginalise d’autres instruments d’évaluation, comme les indices de développement humain, et ne rend pas compte des grandes inégalités qui existent au sein de nos pays, a estimé M  Jatiya.  Il a ainsi réitéré l’importance de promouvoir une politique active de coopération au développement pour les pays à revenu intermédiaire.  De même, il faut abandonner les critères rigides d’évaluation et adopter des stratégies claires pour des groupes plus homogènes au sein de la catégorie des pays en développement, a-t-il proposé.  Il a ainsi soutenu que le versement de l’APD devrait s’inspirer des cinq critères que sont la flexibilité, la prévisibilité, l’appui à l’éradication de la pauvreté, la construction d’associations mettant l’accent sur la coresponsabilité, et l’assignation de fonds majeurs aux priorités du développement et au renforcement des capacités nationales.  Tout en saluant les sources novatrices de financement pour le développement, il a attiré l’attention sur une proposition qu’a faite le Président de l’Équateur le 26 septembre dernier à l’Assemblée générale, et qui visait la réduction des émissions de co2 et la protection de l’environnement dans les processus de développement.  Il a rappelé que son Président a annoncé que l’Équateur était prêt à renoncer à des revenus annuels de près de 720 millions de dollars dérivés de l’exploitation pétrolière, en échange d’une coresponsabilité de la communauté internationale, et des pays développés en particulier, qui prendrait la forme d’une compensation des efforts déployés pour la préservation de l’environnement.  Il s’agit d’un exemple probant d’action collective mondiale, a-t-il estimé.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a noté les progrès effectués pour parvenir aux OMD mais a noté que tant que ne seront pas résolus les problèmes et relevés les enjeux auxquels sont confrontés les pays d’Afrique, le monde ne pourra pas bénéficier de prospérité et de stabilité.  Il a indiqué que son pays accordait la plus haute priorité au développement de l’Afrique, soulignant que la quatrième Conférence de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD IV) aurait lieu à Yokohama.  Il a insisté sur l’importance de remplir les engagements pris en matière d’APD.  Malgré des contraintes financières sévères, le Japon s’efforce de tenir son engagement d’augmenter son volume d’APD de 10 milliards de dollars entre 2005 et 2009 et de doubler, par rapport à 2003, son APD en faveur de l’Afrique d’ici à la fin de cette année 2007, a-t-il précisé.  M. Takasu a indiqué que les ressources destinées au développement devaient être utilisées de manière efficace et servir à renforcer les capacités institutionnelles et humaines des pays afin qu’ils s’approprient leur processus de développement.  Il a argué que les pays qui étaient parvenus à développer ces capacités étaient aussi parvenus à des résultats remarquables en créant des économies viables par le biais du commerce et des investissements.  Il a à cet égard affirmé que le développement des capacités était un des piliers de la politique d’assistance du Japon.  En outre, il a fait valoir que le Japon avait fourni des ressources au programme « Aide pour le commerce » et avait lancé en 2005 une initiative de développement pour le commerce visant à renforcer les capacités commerciales des pays en développement.  Dans le cadre de ce programme, le Japon a étendu l’accès sans contingentement et sans droit de franchise à son marché aux produits en provenance des PMA, a-t-il indiqué.  Le représentant japonais a aussi insisté sur l’importance des investissements étrangers directs (IED) dans la promotion du développement et a mis en avant les liens qui pourraient exister entre les capitaux privés et l’utilisation de l’APD.  Les entreprises privées devraient être encouragées à prendre part aux activités qui contribuent au développement durable des pays, a-t-il déclaré. 


M. ADBDALLAH AHMED MOHAMED AL-MURAD (Koweït) a appelé l’OMC et les institutions de Bretton-Woods à réduire les obstacles aux exportations des pays en développement et de prendre dûment en compte leurs préoccupations et leurs conditions particulières.  Le représentant les a aussi appelés à établir un système commercial international qui soit plus juste et plus équitable pour les pays pauvres et les moins avancés.  Il a ensuite attiré l’attention sur le « généreux » programme d’assistance aux pays en développement que son pays a adopté dès son indépendance.  Le Fonds pour le développement économique du monde arabe a été établi en 1961.  Depuis, a précisé le représentant, il a financé des projets d’infrastructures dans plus de 100 pays pour un montant total de 12 milliards de dollars, doublant par là le pourcentage internationalement agréé du revenu national brut pour l’assistance au développement. L’État du Koweït s’est aussi engagé à fournir des contributions volontaires à de nombreuses agences spécialisées et autres organisations régionales et fonds, et a accordé 300 millions de dollars à la Banque islamique de développement pour éradiquer la pauvreté en Afrique, en plus de nombreuses donations humanitaires et des aides d’urgence qu’il a accordées aux nombreux pays ravagés par les catastrophes naturelles.  Le représentant a aussi précisé que, pour surmonter le fardeau de la dette, le Fonds pour le développement économique arabe a contribué à l’allégement des dettes extérieures de 14 pays lourdement endettés.


M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a fait observer que la situation actuelle, où il y a « foison de détails », fait oublier les questions essentielles dont il faut traiter.  Il faut améliorer les conditions de vie des plus pauvres, particulièrement en Afrique, a-t-il souligné.  Il a rappelé que les pays en développement ont enregistré jusqu’ici des résultats positifs.  Toutefois, a-t-il souligné, force est de reconnaître la nature endémique de la pauvreté.  Il a insisté sur l’importance que revêt le commerce pour le développement et préconisé un système commercial équitable.  Le Président de la Banque mondiale, a-t-il rappelé, a souligné que les pays africains ont notamment besoin d’assistance technique au commerce et d’investissements dans l’agriculture.


Le représentant s’est réjoui que les leaders du G-8 aient réaffirmé la valeur du Consensus de Monterrey et convenu d’accroître leur APD.  Il a jugé qu’il faudrait peut-être organiser moins de sommets et de réunions internationales et mettre en œuvre davantage d’actions concrètes sur le terrain.  Les promesses doivent être réalisées, a-t-il insisté.  L’investissement public joue un rôle crucial pour le développement, a-t-il poursuivi, avant de regretter le manque d’investissements dans les infrastructures de certains pays, comme le sien.  Les pays pauvres à revenu intermédiaire font l’objet de peu d’assistance, a-t-il ajouté, arguant qu’il est nécessaire de remédier à cette situation.  Le représentant a également plaidé pour le renforcement de la participation des pays en développement dans les institutions financières internationales.  Aujourd’hui, a-t-il remarqué, certains pays émergents bénéficient de conditions de marché favorables et peuvent débloquer des fonds qui rendent dérisoires les montants de la Banque mondiale.  Aussi, certains pays du Golfe ont-ils investi des montants de plusieurs milliards de dollars dans un certain nombre de pays, dont le mien, a-t-il dit, en se réjouissant des bénéfices à tirer et en espérant que ce type d’investissements directs sera dûment encouragé par la communauté internationale.


M. PETER MOORS (Belgique) a mis en évidence les progrès qui ont été effectués depuis le Consensus de Monterrey en 2002.  Ainsi, il s’est réjoui du nombre considérable de pays qui ont pu utiliser le commerce international comme moyen de stimuler la croissance.  L’importance de la bonne gouvernance est aujourd’hui largement reconnue, la situation de la dette s’est grandement améliorée et de nouveaux acteurs privés et publics ont rejoint les efforts en matière de coopération technique et financière.  M. Moors s’est aussi réjoui que la majorité des personnes du « tiers-monde » vivent dans des pays qui ont connu des taux de croissance remarquables et une amélioration notable des conditions de vie.  Le vrai défi, a-t-il poursuivi, se pose pour les pays qui n’ont pu connaître une telle évolution.  La plupart de ces pays se trouvent en Afrique, ils sont souvent petits ou enclavés, en situation de conflit ou à la sortie d’un conflit, a-t-il précisé, avant de souhaiter que ces groupes de pays fassent l’objet de toute l’attention de la communauté internationale.  S’il a répété que les nouveaux acteurs privés et publics de la coopération technique et financière internationale sont les bienvenus, il a insisté sur l’importance d’œuvrer vers une meilleure coordination et harmonisation des efforts de coopération. 


Un des objectifs de Monterrey devrait être de réunir les acteurs autour d’un certain nombre de principes fondamentaux, comme la primauté de l’appropriation nationale, l’importance d’aligner les efforts sur les stratégies nationales et l’harmonisation des processus d’aide, a-t-il estimé.  D’autre part, M. Moors a fait observer qu’une mobilisation efficace des ressources internes passe nécessairement par un bon mécanisme d’allocation des ressources.  Il a ainsi préconisé de renforcer les efforts pour accroître l’efficacité de la gestion du secteur public et améliorer la redistribution des revenus.  À titre d’exemple, il a fait observer que les ressources naturelles ont trop souvent été utilisées pour nourrir les conflits armés, alors qu’elles pourraient être utilisées comme source de financement.  Il s’agit d’une responsabilité partagée par les gouvernements et les partenaires internationaux, a-t-il souligné, avant de plaider en faveur d’une amélioration de la qualité et de la transparence des contrats liés à l’exploitation des ressources naturelles.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a espéré que ce Dialogue de haut niveau donnerait un nouvel élan au processus du financement du développement.  Il a constaté les efforts effectués par les pays en développement pour réformer leurs systèmes économiques et financiers, accroître les investissements dans le développement humain et des infrastructures et promouvoir la stabilité économique.  Il a affirmé que cela avait permis à certains pays d’améliorer les flux de capitaux privés et leur compétitivité.  Toutefois, a-t-il nuancé, un fossé financier persiste.  Il a ainsi fait remarquer que des pays pauvres n’avaient pas bénéficié de l’investissement privé, que le niveau d’APD mondial avait diminué en 2006 et que de nouvelles formes de protectionnisme commercial avaient vu le jour.  Il a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des pays en développement, rappelant que la mobilisation des ressources internes mais aussi des IED exigeaient des éléments de base en matière d’infrastructure, de gestion et de système juridique. 


Il a aussi noté que les donateurs devaient prendre en compte les besoins des pays bénéficiaires lorsqu’ils fournissent une assistance technique.  En outre, le représentant chinois a plaidé pour une augmentation de l’APD et pour le respect des engagements pris dans ce domaine.  Il a aussi souligné qu’il fallait permettre au commerce d’être un moteur de développement.  Ainsi, il a souhaité que le régime multilatéral des échanges soit ouvert, juste et non discriminatoire, tout en demandant que des mesures concrètes soient prises pour aider les pays en développement à accroître leur compétitivité.  Sur la question de l’architecture financière internationale, il a estimé que les pays et les organisations internationales concernées devaient faire des efforts pour mieux gérer les flux de capitaux internationaux et prévenir les risques financiers.  Il a aussi affirmé que la réforme du système financier international devait mieux prendre en compte les besoins des pays en développement, en renforçant leur voix et leur représentation. 


M. JEAN-MARC HOSCHEIT (Luxembourg) a indiqué que depuis l’adoption du Consensus de Monterrey, des avancées considérables avaient été constatées dans certains domaines du financement du développement et dans certaines régions.  Toutefois, le bilan général de la mise en œuvre du Consensus reste mitigé.  Les progrès sont relativisés par la forte progression démographique qui affecte de nombreux pays en développement, ce qui explique qu’ils sont souvent insuffisants pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La forte concentration des flux financiers et des investissements étrangers directs n’a pas beaucoup évolué –une douzaine de pays en développement absorbant encore 70% de ces flux-, a poursuivi le représentant.  La prise en main effective des programmes par les pays bénéficiaires n’a pas eu lieu partout, et la réduction des coûts de transaction et la prévisibilité de l’aide au développement continuent de poser des problèmes.  La dette totale des pays en développement augmente à nouveau à un rythme non négligeable, a estimé le représentant.  La restructuration de l’architecture financière internationale demeure inachevée et, finalement, le manque de progrès décisifs dans le Cycle de négociations de Doha, menées dans le cadre de l’OMC, jette une ombre sur la croissance future du commerce international et explique un recours accru à des accords commerciaux bilatéraux, qui, pourtant, ne sauraient se substituer à un cadre multilatéral d’échanges, a dit M. Hoscheit.


Le représentant a ensuite concentré son allocution sur trois des six domaines d’action du Consensus de Monterrey.  S’agissant de la mobilisation des ressources financières nationales pour le développement, il a souligné l’importance de la bonne gouvernance, de politiques économiques saines, de stratégies viables de développement, et d’un effort concentré de mobilisation des ressources par le biais de la diversification de l’assiette fiscale et le renforcement de l’administration fiscale, ainsi que l’amélioration des dépenses publiques.  En ce qui concerne la mobilisation des ressources internationales, le Gouvernement luxembourgeois s’est personnellement engagé à porter son APD à 1% du produit national brut du pays dans les années à venir, alors que l’APD luxembourgeoise a déjà atteint 0,9% en 2006.  Enfin, alors que le commerce international a été identifié à Monterrey comme moteur du développement, M. Hoscheit a expliqué que la participation des pays en développement aux échanges mondiaux présupposait le renforcement de leurs institutions et la capacité à adapter leur cadre règlementaire.  À cela, il faudrait ajouter l’établissement d’une base fiscale saine, notamment en vue de stimuler la croissance économique, a-t-il dit.  Cette participation au commerce mondial présuppose aussi, outre une bonne gouvernance économique, le développement du secteur privé, des capacités, des systèmes d’enseignement, ainsi qu’une amélioration des infrastructures de transport et d’énergie.


En ce qui concerne l’aide au commerce, l’Union européenne s’est engagée à apporter collectivement en 2010 une assistance technique liée au commerce d’un montant de deux milliards de dollars, dont un milliard à charge directe des États membres, a rappelé M. Hoscheit.  Pour sa part, le Luxembourg a décidé d’accroître graduellement ses contributions à des instruments comme le Fonds d’affectation spécial de l’OMC et le Cadre intégré en faveur des PMA, qui est en voie de création, au cours des prochaines années pour parvenir à une contribution de deux millions d’euros en 2010.  Enfin, le Luxembourg a également décidé de faire une contribution au nouveau Fonds pour le cadre intégré renforcé de l’OMC d’un montant de 1,5 million d’euros en 2007 et en 2008, a conclu le représentant.


M. ABDULRAHMAN AL MUFADHI (Arabie saoudite) a salué les progrès globalement réalisés en matière d’éradication de la pauvreté et de développement durable et a tenu à préciser que les pays en développement représentent une source importante de la croissance mondiale.  Toutefois, a-t-il poursuivi, les résultats sont mixtes compte tenu du fait que certains pays d’Asie n’ont connu qu’une croissance modeste, et que la stagnation, voire le déclin, caractérisent d’autres régions telles que l’Afrique.  La plupart des économies les moins développées ou les plus fragiles, particulièrement celles qui sont récemment sorties de conflit ou y sont encore plongées, voient la recrudescence de la pauvreté et des inégalités, a-t-il déploré tout en rappelant qu’il y a une obligation collective à aider ces pays.


Concernant la mobilisation des ressources nationales, l’un des thèmes du Consensus de Monterrey, M. Al Mufadhi s’est félicité des progrès réalisés en matière d’amélioration macroéconomique et de réformes structurelles, ainsi que des succès en matière de promotion d’un environnement favorable aux affaires.  La clef des succès du futur réside dans de vigoureux investissements privés facilités par le secteur public, a-t-il déclaré.  Il s’est pourtant dit déçu de l’état actuel des négociations destinées à favoriser une libéralisation plus poussée du commerce dans le cadre du Cycle de Doha.  Selon lui, parvenir au succès dans ce domaine nécessiterait des politiques dynamiques visant à démanteler les subventions versées à l’agriculture dans les pays développés et les barrières à l’importation des produits des pays en développement.  Il a ajouté à ce titre que le succès du Cycle de négociations commerciales de Doha s’avèrera critique pour l’établissement d’une intégration ordonnée de l’économie mondiale telle qu’elle est prévue par les accords commerciaux multilatéraux.


Le représentant saoudien s’est par ailleurs dit préoccupé par le déclin à 0,3%, en 2006, de la part du PNB versés par les pays industrialisés à l’aide publique au développement (APD).  Ce taux reste bien inférieur au niveau d’APD requis pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement et aux 0,7% auxquels ces pays s’étaient engagés.  À ce propos, le représentant a tenu à souligner que l’Arabie saoudite a constamment et largement excédé les objectifs fixés par l’Organisation.  L’Arabie saoudite pense que la communauté des donateurs doit se montrer plus ambitieuse en ce qui concerne le volume de l’aide et à son efficacité. 


M. GILLES NOGHES (Monaco) a déclaré que depuis l’adoption du Consensus de Monterrey, la contribution de Monaco à l’aide publique au développement (APD) n’avait cessé de croître.  En particulier depuis 2003, l’APD de Monaco s’est accrue au rythme de plus de 25% par an.  Les grands domaines d’action de la coopération monégasque, qu’elle soit technique ou financière, s’inscrivent dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a dit M. Noghes.  La politique de coopération de Monaco vise principalement à améliorer, dans certains pays, les conditions de vie des femmes et des enfants.  Elle s’appuie sur une approche transversale qu’elle s’emploie à mettre en œuvre avec la contribution active de nombreuses ONG de la Principauté ou présentes dans les pays ciblés.  Outre les contributions volontaires aux Nations Unies et à plusieurs organisations et institutions telles que l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ou le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les crédits de coopération monégasques sont aussi versés au profit de la coopération bilatérale, a indiqué le représentant.  Le Gouvernement monégasque a ainsi décidé d’inscrire, dès 2008, une ligne de crédit de 250 000 euros par an en faveur d’institutions de micro-finance, dans le but de procéder au renforcement des capacités dans des pays africains, a annoncé le représentant.


Mme MARISOL ARGUETA DE BARILLAS (El Salvador) a réaffirmé l’engagement de sa délégation envers le Consensus de Monterrey.  Elle a souligné que, malgré leurs efforts pour mobiliser des ressources, de nombreux pays demeuraient vulnérables à des circonstances extérieures néfastes, comme la fluctuation des prix des produits de base.  Elle a toutefois souligné que la dynamique des migrations internationales, en rappelant que les envois de fonds des migrants dépassaient parfois les ressources intérieures.  Il faut redoubler d’efforts pour utiliser ces envois de fonds afin qu’ils contribuent aux objectifs de développement nationaux, a-t-elle déclaré.  Elle a par ailleurs insisté sur la situation des pays à revenu intermédiaire, constatant que ceux-ci avaient connu une réduction importante de l’APD en leur faveur, ces dernières années.  Elle a pourtant indiqué qu’un grand nombre de ces pays était caractérisé par une instabilité de leur croissance économique et une vulnérabilité géographique. 


Ce groupe de pays est très hétérogène et l’affectation de ressources internationales devrait refléter cette diversité, a-t-elle déclaré.  Elle a souhaité que soient mis en place de nouveaux mécanismes pour les pays à revenu intermédiaire, afin que la coopération internationale prenne en compte leurs besoins spécifiques. Rappelant que la deuxième conférence de coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire s’était tenue récemment dans son pays, elle s’est félicitée de l’adoption du « Consensus du Salvador » qui vise à sensibiliser la communauté internationale à l’importance qu’il y a à appuyer les efforts de développement de ces pays.  Enfin, Mme Argueta a insisté sur le rôle plus actif que doit jouer la coopération Sud-Sud, en complément de la coopération Nord- Sud.  Sur la question de la dette, elle a salué les initiatives qui permettent d’obtenir des allégements afin de financer, à même hauteur, des projets de développement. 


M. JORGE VOTO-BERNALES (Pérou) a relevé l’importance de revitaliser la coopération multilatérale pour permettre aux pays en développement d’utiliser efficacement les ressources financières disponibles et d’établir des alliances avec le secteur privé.  Il a rappelé que les ressources nationales doivent constituer la source la plus importante du financement du développement durable, en vertu du principe consacré à Monterrey qui veut que chaque pays assume la responsabilité de son développement.  En même temps, les ressources internationales publiques et privées continuent de revêtir un rôle crucial, a-t-il ajouté.  Il a, à cet égard, relevé l’importance d’appliquer une stratégie opérationnelle efficace destinée à faciliter l’utilisation de l’APD.  Pour ce faire, il a préconisé que de nouveaux instruments soient trouvés pour transformer la dette en mesures de promotion du développement, plus particulièrement dans les pays à revenu intermédiaire.  Il faut également soutenir les gouvernements et les communautés locales et faciliter leur accès aux mécanismes novateurs de financement.  Il convient en outre de s’intéresser à la manière dont les IED peuvent contribuer au développement durable et au transfert des technologies, a-t-il ajouté.


Il s’est dit d’autre part d’avis que la collaboration entre les pays développés et les pays en développement devrait être intensifiée, notamment dans le but de renforcer les capacités des systèmes financiers nationaux, de promouvoir les IED, de conclure rapidement les négociations de Doha et de supprimer les conditionnalités liées à l’APD.  Une fois encore, il a plaidé en faveur d’une meilleure prise en considération de la situation des pays à revenu intermédiaire dans l’Agenda international pour le développement.  Cette demande ne doit pas être comprise comme une volonté de notre part d’entrer en compétition pour l’obtention de fonds avec des pays plus pauvres, a-t-il fermement souligné.  Pour conclure, il a tenu à attirer l’attention sur l’importance du commerce pour le développement et a expliqué que, pour son pays, le commerce fait partie intégrante de la stratégie de lutte contre la pauvreté.  C’est pourquoi le Pérou s’est lancé dans de vastes négociations bilatérales pour signer des traités de libre-échange, a-t-il précisé, avant de rappeler l’urgence qu’il y a à réactiver les négociations de Doha.


M. RODRIGO MALMIERCA DÍAZ (Cuba) a fait part de son découragement cinq ans après l’adoption du Consensus de Monterrey.  Il a déploré la lenteur avec laquelle les questions de l’APD, de la dette extérieure, des IED et du commerce international sont examinées.  Il est évident que l’esprit de Monterrey n’a pas suffi à offrir aux pays en développement les ressources dont ils ont besoin pour exercer leur droit au développement, a-t-il souligné.  M. Malmierca Díaz a rappelé que le Consensus de Monterrey a reconnu qu’il fallait accroître les flux financiers à destination des pays en développement pour que ces derniers puissent assurer la croissance économique.  Or, l’APD a atteint le taux de 0,3% l’année dernière, représentant une diminution de 5,1% par rapport à 2005.  En même temps, on continue d’investir des milliards de dollars dans les dépenses militaires, alors qu’il a été estimé que 150 milliards de dollars seraient nécessaires pour réaliser les OMD.  Les chiffres montrent, a poursuivi le représentant, que les pays en développement continuent d’être les pourvoyeurs de ressources financières vers les pays riches et industrialisés. 


Le représentant a insisté sur l’importance qu’il y a à trouver des sources alternatives de financement, tout en rappelant qu’elles ne sauraient en aucun cas remplacer les engagements pris au niveau international.  Il a fait observer en outre qu’en dépit d’une certaine amélioration, les IED restent concentrés dans un nombre restreint de pays et que les pays les plus endettés restent marginalisés.  Tout en soulignant que le commerce joue un rôle fondamental pour la croissance économique et le développement, le représentant a souligné que la libéralisation du commerce seule ne suffira pas.  Le commerce ne pourra promouvoir le développement que si les pays reçoivent un traitement spécial et différencié, selon leur niveau de développement, a-t-il fait valoir.  Abordant pour finir la question de la dette, il a fustigé le « cercle vicieux » dans lequel se trouvent les pays en développement et s’est dit d’avis que les initiatives « frileuses » d’allègement de la dette ne permettront pas de régler le problème.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a déclaré que cinq ans après la Conférence de Monterrey, les résultats obtenus dans la mise en œuvre de ses engagements sont mixtes et très mitigés.  Concernant la mobilisation des ressources nationales, nombre de pays en développement ont fait des efforts considérables pour introduire des politiques économiques rationnelles respectant la bonne gouvernance, a-t-il poursuivi.  Malgré leurs efforts pour attirer les investissements étrangers directs, a-t-il déploré, ceux-ci demeurent inégaux en termes de distribution et leurs besoins persistent aux niveaux international et local.  En accueillant la quatrième Conférence ministérielle de l’OMC, le Qatar était mû par la volonté de créer l’opportunité pour la communauté internationale de mettre en place un cycle de négociations commerciales qui ferait du développement une préoccupation majeure.


S’exprimant sur l’aide publique au développement, il a exhorté les pays développés à honorer les obligations qu’ils ont contractées à cet égard dans le cadre du Consensus de Monterrey.  Il s’est dit préoccupé par le déclin, en 2006, de l’APD.  Reconnaissant les efforts déployés par certains pays en ce qui concerne la recherche de sources innovatrices de financement du développement, M. Al-Nasser a tout de même tenu à souligner que ces méthodes ne doivent pas être considérées comme un substitut aux engagements précédemment pris, mais plutôt constituer des sources additionnelles de financement du développement.


Malgré les résultats positifs réalisés grâce à l’Initiative pour les pays pauvres très endettés, le représentant du Qatar a déclaré l’urgente nécessité d’accorder des financements sous forme de dons et de développer des cadres formels et transparents pour l’allègement de la dette des pays pauvres et à revenu moyen.  En tant que pays qui est un partenaire actif dans les efforts de développement et de lutte contre la pauvreté, il a rappelé que le Qatar a accueilli de nombreuses conférences sur ces questions et a lancé diverses initiatives allant dans ce sens.  Il a, à cet égard, cité le don de 20 millions de dollars par l’Émir du Qatar au Fonds pour le développement et l’assistance humanitaire, récemment attribué par son pays, et son don de 10 millions de dollars au Fonds des Nations Unies pour la démocratie.


M. VIRGILIO MARQUES FARIA (Angola) a réaffirmé le caractère indispensable de la mise en application du Consensus de Monterrey pour atteindre les OMD.  Il s’est en outre félicité des promesses faites par les pays développés de consacrer 0,7% de leur PNB à l’APD.  Il s’est aussi prononcé pour le renforcement des consultations multilatérales sur divers aspects du système financier international, et particulièrement sur le renforcement de la représentativité et de la voix des pays en développement dans les processus décisionnels.  Il a par ailleurs souligné la nécessité de progresser dans les négociations commerciales multilatérales, et notamment sur le volet agricole où persistent toujours des distorsions de prix liées aux subventions, et des barrières tarifaires et non tarifaires, dont l’impact freine le développement économique et les progrès dans l’éradication de la pauvreté.  L’intervenant a également appelé la communauté internationale à alléger davantage la dette extérieure des pays en développement et à adopter des mesures et initiatives supplémentaires assurant sa viabilité.  Parmi ces mesures, il a cité l’octroi de dons, l’annulation complète des dettes multilatérales et bilatérales des PPTE et l’allégement ou la restructuration de la dette des pays à revenu faible ou intermédiaire. 


M. Faria a indiqué que son pays s’est engagé à accélérer sa croissance économique, par le biais de politiques macroéconomiques améliorant le climat des affaires, et à diversifier ses secteurs financiers.  L’une des priorités de l’Angola, a-t-il avancé, est de favoriser les investissements productifs en stimulant notamment la création des PME.  L’accès de tous les segments de la population aux services financiers, dont le microcrédit, fait l’objet d’une attention particulière de son gouvernement et revêt une importance capitale pour la réalisation des OMD.


M. STEVE D.MATENJE (Malawi) s’est félicité de l’éligibilité de son pays à l’Initiative PPTE qui prévoit un allègement conditionné de la dette, et a, à cet effet, déclaré que son gouvernement est déterminé à investir les ressources dégagées à ce titre pour financer des programmes à caractère socio-économique respectant les critères formulés pour atteindre les OMD.  Il a ajouté que des pays comme le Malawi souffrent d’un accès limité aux aides disponibles ou additionnelles, à cause des cadres d’affectation utilisés et des faibles capacités des pays à répondre aux conditions d’accès à ces ressources.  Les pays ont donc moins accès aux ressources extérieures dont ils ont besoin pour compléter les ressources locales en vue d’atteindre les OMD, ainsi que pour financer les infrastructures en capital en vue d’accélérer la croissance requise et faire diminuer la pauvreté de façon durable, a dit M. Matenje.


En outre, il a déclaré que l’allocation des ressources et les déboursements continus sont basés sur les cadres régissant une dette soutenable (CSD), sur les cadres de performances par pays et d’évaluation institutionnelle (PPEI), et sur ceux d’évaluation des performances localisées (CEPL).  M. Matenje a ajouté que les critères d’adhésion utilisés empêchent les pays les moins développés, comme le Malawi, d’accéder aux ressources mais aussi à l’initiative d’allégement de la dette multilatérale et aux nouvelles sources de financement.  Par exemple, a-t-il ajouté, le système de feu vert signifie que les PMA ont un accès restreint aux ressources.  Il a par ailleurs déclaré que les méthodes de calcul des scores des initiatives CSD, PPEI, CEPL ont des origines historiques et sont lentes dans leurs mises à jour.  L’intervenant a affirmé que le score attribué à son pays, malgré des améliorations significatives dans les domaines de la gouvernance économique et de la performance, n’a pas reflété ces efforts.  Il a recommandé que ces cadres institutionnels et le calcul des indicateurs soient révisés, en prenant davantage en considération non seulement les progrès liés aux réformes, mais aussi les besoins réels des pays, notamment en matière de pauvreté, les indicateurs utilisés sur cette question devant être davantage orientés vers l’atteinte des OMD.  M. Matenje a plaidé en faveur d’une révision des critères qui élargirait l’accès aux fonds verticaux, et pour l’attribution d’une aide aux pays en voie de développement afin de les aider à renforcer leurs capacités.


M. JALEL SNOUSSI (Tunisie) a estimé que si la Conférence de Monterrey avait impulsé une nouvelle dynamique en matière de financement du développement, cet élan positif n’avait pas été suivi d’effets suffisamment constants et tangibles pour installer réellement la dimension développement au centre de l’action internationale.  Il a affirmé que la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, devait accorder davantage d’attention aux obstacles dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.  Il a ainsi fait valoir que l’Agenda pour le développement du Cycle de Doha était de nature à équilibrer progressivement les échanges et à fournir des moyens additionnels pour le développement.  Par ailleurs, le représentant a souhaité que soit envisagée l’idée de tenir, au sein des Nations Unies, un débat de fond sur la problématique de la dette extérieure en vue de convenir d’une solution durable et prévisible. 


Il a estimé que les sources novatrices de financement constituaient une réponse aux niveaux insuffisants d’APD, mais a souhaité qu’elles en soient le complément plutôt qu’un substitut.  Le délégué tunisien a aussi souligné que la question de l’adaptation aux changements climatiques devait être prise en compte dans le financement du développement, car les moyens nécessaires à la lutte contre ce phénomène constituent un handicap supplémentaire.  S’agissant des pays à revenu intermédiaire, M. Snoussi a fait valoir que ceux-ci restaient vulnérables et a demandé que les partenaires au développement maintiennent leur appui en leur faveur.  Sur la question des envois de fonds des migrants, il a suggéré de convenir d’un mécanisme international afin d’alléger les coûts de transfert de fonds pour en faire des ressources additionnelles au financement du développement.  Il a enfin appuyé l’idée de mettre en place, à l’échelle des Nations Unies, un mécanisme de suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey. 


M. JUAN ANTONIO YANEZ-BARNUEVO (Espagne) a déclaré que la croissance économique devait être mise au service de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Pour sa part, l’Espagne a doublé son aide publique au développement (APD), la portant de 0,24% de son produit national brut (PNB) en 2004 à 0,5% prévu en 2008.  Le Gouvernement espagnol est d’autre part fermement engagé à atteindre l’objectif de 0,7% de son PNB versé à l’APD en 2012, a ajouté le représentant.  La coopération au développement de l’Espagne est en priorité dirigée vers les pays les moins avancés, en particulier ceux d’Afrique subsaharienne.  L’Espagne défend en outre une approche multilatérale des politiques de coopération en matière de développement.  Dans ce cadre, elle a renforcé sa contribution aux fonds de concessions bancaires multilatéraux et en particulier aux Nations Unies.  La contribution espagnole aux Nations Unies est ainsi passée de 4,5% de son aide multilatérale totale en 2004 à 16,6% en 2006, et il est prévu qu’elle atteigne 35% en 2007.  En mettant en œuvre cet engagement, nous avons inauguré le Fonds Nations Unies-Espagne de réalisation des OMD à la fin 2006, a expliqué le représentant.  Ce Fonds a réuni jusqu’à présent la somme de 700 millions de dollars pour la lutte contre la pauvreté.  M. Yanez-Barnuevo s’est par ailleurs félicité qu’en Espagne, l’allègement de la dette soit passé d’un peu plus de 10% du montant de l’aide bilatérale en 2003 à près de 30% en 2006.  Le Gouvernement espagnol soutient enfin les mécanismes innovants de financement, tels que la Facilité internationale d’achat de médicaments, a conclu le représentant


M. ALDO MANTAVONI (Italie) a déclaré que les contributions d’APD de son pays vont augmenter en 2007, avant d’ajouter que les fonds affectés à la coopération au développement ont plus que doublé.  Il a rappelé que des fonds spéciaux ont été alloués au titre de l’aide au développement à des pays où l’Italie soutient des missions de la paix.  Quelque 280 millions d’euros ont également été attribués au Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme et 765 autres ont été mobilisés pour l’APD, dont 200 millions vont être affectés aux institutions de l’ONU.


L’Italie, a poursuivi le représentant, s’est engagée à identifier des sources novatrices de financement du développement.  Elle a d’ailleurs rejoint le Groupe sur les taxes de solidarité aux fins du financement du développement.  Les envois de fonds des migrants, a-t-il estimé, attirent de plus en plus l’attention de la communauté internationale.  Ces 300 milliards de dollars annuels de capitaux croissants, non cycliques et prévisibles doivent être rendus plus faciles d’accès, plus sûrs, plus transparents et plus productifs.  Il a donc prôné la baisse des coûts de transfert, en soulignant qu’un recours plus accru aux canaux formels et aux banques auraient plus d’impact sur l’épargne et l’investissement.  Diriger ces envois de fonds vers les projets socioéconomiques, par le biais d’un meilleur climat des affaires, bénéficierait non seulement aux communautés locales mais aussi aux pays de destination tout entier.  Le représentant a souligné l’importance des statistiques en la matière.


Le représentant a par ailleurs rappelé que l’« Engagement commercial » a été lancé le 9 février dernier à Rome, comme une initiative qui vise à encourager les firmes pharmaceutiques à investir dans la recherche de nouveaux vaccins à des prix abordables.  Ce mécanisme, a-t-il poursuivi, a été approuvé par le G-7 et un groupe de pays qui vont s’engager, par la signature d’un accord juridiquement contraignant, à verser 1,5 milliard de dollars.  L’Italie a promis une contribution de plus de 600 millions de dollars, a annoncé le représentant.  Le pays contribuera aussi à la Facilité internationale pour les vaccinations à hauteur de 600 millions de dollars étalés sur plusieurs années. 


L’année dernière, a ajouté le représentant, l’Italie a contribué énormément au secteur de la santé.  Elle a accepté de verser pendant les trois prochaines années une somme de 130 millions de dollars au Fonds mondial contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.  L’Italie, a conclu le représentant, a aussi consacré plus de 60 millions de dollars à la recherche sur un vaccin contre le VIH/sida.  Toutes les initiatives italiennes sont liées par un mot clef: l’appropriation nationale.  Dans la mise en œuvre de la Déclaration de Paris, il faut tenir compte de divers facteurs dont la perception qu’ont les gens de leur vie, de leur environnement et de leur avenir.  C’est la raison pour laquelle, a conclu le représentant, le partenariat mondial pour le développement est de plus en plus nécessaire, a dit le représentant en appuyant, dans ce contexte, l’initiative « Aide pour le commerce ».


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a souligné qu’alors qu’au niveau national, de nombreux pays en développement ont consolidé les processus positifs pour relever les défis du financement du développement, leurs actions n’ont pas encore trouvé d’équivalent dans le contexte multilatéral, en particulier chez les pays développés.  Le commerce international, a-t-il estimé, est un exemple probant de cette situation.  Le représentant a insisté sur cinq autres secteurs essentiels àl’appui aux efforts des pays en développement.  Il s’agit de la promotion de la cohérence des systèmes monétaire, financier et commercial, à l’échelle internationale.  Il s’agit aussi, a poursuivi le représentant, de la promotion d’une plus grande transparence dans les marchés financiers internationaux, de la restructuration de l’architecture financière internationale, de la conception de mécanismes pour évaluer les progrès du partenariat mondial pour le développement, et du renforcement de la coopération financière et technique en faveur des pays à revenu intermédiaire.  La Colombie, a encore indiqué le représentant, a enregistré des progrès considérables en ce qui concerne la mobilisation des ressources nationales, l’internationalisation du commerce, l’intégration du cadre financier, l’amélioration des politiques fiscales, et la promotion d’un environnement favorable à la création d’emplois, aux investissements internes et étrangers et à l’initiative privée.


M. AHMAD ABDULRAHMAN AL-JARMAN (Émirats arabes unis) a indiqué que son gouvernement n’avait jamais cessé de renforcer à tous les niveaux sa coopération en matière de développement.  Il a souligné que les recommandations de Monterrey coïncident avec les stratégies nationales de développement adoptées par les Émirats.  Ceux-ci ont mis en place les conditions nécessaires à l’attraction des IED, notamment un système bancaire transparent.  Au niveau international, le Gouvernement a alloué la somme de 10 milliards de dollars aux services éducatifs dans tout le Moyen-Orient.  Nous avons en outre versé des contributions aux agences des Nations Unies, notamment au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et ce, afin de contribuer à l’élimination de la pauvreté et au chômage dans les pays qui se relèvent d’un conflit.  Nous estimons cependant que les pays développés devraient mettre en œuvre tous les engagements qui leur incombent en vertu du Consensus de Monterrey, a dit le représentant, en promettant que son pays continuera de coopérer avec la communauté internationale aux programmes de financement du développement dans les pays.


M. IVAN ROMERO MARTINEZ (Honduras) a déclaré que des efforts ont été réalisés dans la mise en application des principes et mesures définis à Monterrey, mais qu’il reste de nombreux objectifs à atteindre.  À cet effet, il a affirmé que le chemin vers Doha, qui consacrera le suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et l’examen approfondi des progrès accomplis, doit faire l’objet d’une participation accrue de la part de tous les acteurs concernés par le financement du développement, y compris notamment les organismes de développement, les États, les organisations financières, mais aussi la société civile, le secteur privé et les femmes. 


M. Martinez a toutefois regretté que les contributions globales d’APD effectuées par les pays industrialisés ne se montent qu’à 0,3% de leur PNB en 2006, soit une diminution de 5,1% en terme réel par rapport à 2005.  Il a par ailleurs appelé à stimuler la recherche de formes novatrices de mobilisation de ressources pour le financement du développement et à invité les États à « repenser » le développement et leur volonté politique afin de s’acquitter de leurs obligations.  Il a en outre prôné un accès élargi des produits des pays en développement aux marchés des pays du Nord, et a exhorté les pays industrialisés à éliminer les subventions agricoles injustes et les barrières tarifaires qui constituent une entrave au libre-échange et au développement des pays les plus pauvres.  Le représentant a également salué les efforts déployés par les pays développés et la communauté internationale pour alléger la dette extérieure des pays pauvres endettés et pour leur permettre de lutter efficacement contre la pauvreté.  M. Martinez a poursuivi en appelant à une refonte de la coopération financière, ainsi qu’à la reconnaissance par la communauté internationale des réalités d’aujourd’hui.  Cette coopération, a-t-il dit, ne doit pas être une œuvre de charité, mais un instrument de développement permettant l’amélioration sensible des conditions de vie des plus pauvres.  Elle doit être destinée à combattre la corruption et à bâtir une société juste et basée sur le respect des droits de l’homme.


M. HENRI RAUBENHERIMER (Afrique du Sud) a déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015 était d’une importance capitale.  Or, à Monterrey, les chefs d’État et de gouvernement ont noté avec préoccupation le manque cruel de ressources pour respecter ce calendrier.  Cette situation n’a cessé de se détériorer depuis, a rappelé le représentant.  La position de l’Afrique du Sud sur le suivi de la Conférence sur le financement du développement n’a pas varié, a indiqué M. Kumalo.  L’Afrique du Sud exige que soit menée une action décisive en ce qui concerne le respect de chacun des engagements pris lors des Sommets et grandes conférences organisés sous l’égide des Nations Unies dans les champs socioéconomiques et dans les domaines qui leur sont liés.  À cet égard, le représentant sud-africain a souligné la nécessité pour les Nations Unies de jouer le rôle fondamental qui est le leur dans la promotion de la coopération internationale pour le développement et dans la cohérence, la coordination et la mise en œuvre des actions agréées par la communauté internationale.  Le renforcement du système des Nations Unies est indispensable à cet égard, en particulier à la veille de la Conférence d’examen de Doha, qui se tiendra l’an prochain au Qatar, a-t-il ajouté.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) si elle a reconnu que les pays sont responsables de leur propre développement, conformément au principe du Consensus de Monterrey, elle a également souligné que ces efforts doivent être soutenus par la coopération internationale.  Au Brésil, s’est-elle félicitée, la politique économique a réussi à concilier stabilité macroéconomique et croissance économique avec répartition des richesses, ce qui a contribué de manière significative à réduire la pauvreté.  Le Brésil a pris 10 ans d’avance sur la réalisation des premiers OMD, a-t-elle poursuivi, en ajoutant que le Plan actuel d’accélération de la croissance redynamisera non seulement la croissance économique à court terme mais renforcera également les fondations d’une croissance durable.  Le Brésil, a précisé sa représentante, a nettement réduit sa dette externe et est devenu créditeur net grâce à l’accumulation de plus de 162 milliards de dollars de réserves internationales, ce qui a réduit de manière significative sa vulnérabilité externe.


Le Brésil n’est pas seul à concéder de tels efforts, a-t-elle déclaré, en rappelant que les pays en développement ont honoré leurs engagements.  Elle a cependant jugé essentiel que le monde développé maintienne un environnement macroéconomique stable afin de préserver la tendance positive actuelle.  Elle les a aussi appelés à tenir leurs engagements concernant le Cycle de Doha.  Le Brésil, a-t-elle souligné, n’a épargné aucun effort pour faire avancer les négociations.  Elle a donc dénoncé l’immobilisme de certains partenaires au développement.  La conclusion réussie du Cycle de Doha, caractérisée par des progrès dans la question des produits agricoles contribuerait grandement à la réduction de la pauvreté, a insisté la représentante.


La nécessité urgente d’un accès amélioré aux marchés des pays développés ne fait pas oublier le fait que le commerce Sud-Sud est devenu de plus en plus important pour les pays en développement, a-t-elle indiqué, en soulignant que cette tendance a été stimulée par le Système international des préférences commerciales.  Une autre voie de la coopération passe par l’« Aide pour le commerce ».  Mais les pays en développement ne bénéficieront d’un accès aux marchés que s’ils parviennent à surmonter les obstacles nationaux à la croissance de leurs exportations.  À ce propos, la représentante a rappelé que son pays a offert une assistance technique dans le cadre de la coopération Sud-Sud.


La représentante a estimé que la Conférence de Doha ne doit pas seulement évaluer la mise en œuvre du Consensus de Monterrey mais aussi discuter des mécanismes novateurs de financement.  Depuis son investiture, a-t-elle ajouté, le Président Lula a appelé à une mobilisation internationale pour lutter contre la faim et la pauvreté, en lançant notamment l’Action contre la faim et la pauvreté en collaboration avec le Chili, la France et l’Espagne, qui a d’ailleurs produit des résultats concrets.  La représentante a aussi rappelé la création en septembre dernier de la Facilité internationale pour l’achat de médicaments (UNITAID), qui a déjà débloqué plus 250 millions de dollars dans 80 pays bénéficiaires.  Elle a aussi attiré l’attention sur la Facilité internationale pour les vaccinations et l’Engagement commercial pour les vaccins.  Ces mécanismes financiers novateurs n’ont pas été mis en place pour remplacer mais plutôt pour compléter l’augmentation promise de l’APD, a souligné la représentante.  


Mme MARIA RUBIALES (Nicaragua) a appelé la communauté internationale à accorder plus d’attention à la mise en œuvre du Consensus de Monterrey pour atteindre les OMD, et a, à cet égard, soutenu la mise en place de mécanismes de suivi.  « L’heure est à la solidarité entre pays industrialisés et pays en développement », a–t-il avancé.  Il a par ailleurs reconnu l’importance de la mise en application de plans de développement efficaces pour lutter contre la pauvreté, dont la réussite est également conditionnée à la volonté des gouvernements de créer les conditions favorables au climat des affaires.  Le représentant a salué les efforts réalisés par l’Amérique Latine dans ses politiques de développement, ainsi que les initiatives de coopération Sud–Sud.  Il a en outre affirmé que son pays a mis en œuvre des politiques sociales visant à lutter contre la pauvreté et la faim, ainsi qu’à favoriser l’émergence d’un capital humain pour réaliser les OMD.  Le Nicaragua a également passé un accord de collaboration avec le FMI pour stimuler la croissance et l’emploi, en augmentant les capacités productives nationales.


Le représentant a conclu en appelant à une réforme de l’architecture financière internationale pour assurer la stabilité financière des pays pauvres et élargir l’accès de ces derniers aux ressources dont ils ont besoin pour financer leur développement.  Il a enfin souhaité une issue heureuse au Cycle de Doha pour permettre aux pays en développement de bénéficier d’un accès accru aux marchés des pays industrialisés et à la communauté internationale d’assurer une répartition équitable des richesses.


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a déclaré que le Consensus de Monterrey est une avancée majeure dans la recherche d’une solution juste et durable à la question du financement du développement.  La clef de son efficacité réside dans un usage généralisé de toutes les méthodes qui permettraient d’assurer une dynamique positive du flux des ressources destinées au développement.  Les écarts de niveaux de développement ne cessant de se creuser, il importe d’accorder une attention particulière aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables et de cibler davantage l’aide, a indiqué M. Dapkiunas.  Les pays les plus nécessiteux devraient recevoir une aide internationale plus importante, a-t-il estimé.  Soulignant l’importance du commerce international dans la promotion de la croissance économique des pays en développement, il a déploré la suspension des négociations du Cycle de Doha et jugé inacceptable d’utiliser la procédure d’adhésion des nouveaux membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) comme instrument de pression économique et politique.  Il faudrait élaborer des règles justes d’adhésion à l’OMC qui tiendraient compte des besoins réels des États qui y sont candidats en matière commerciale, et dans les domaines de la finance et du développement, a-t-il poursuivi, avant d’appeler à mettre un terme à l’utilisation de mesures coercitives unilatérales à des fins de pression économique.  Par ailleurs, le représentant a estimé qu’il est nécessaire d’adapter le système financier international à la configuration actuelle du monde.  Il a à cet égard cité les institutions de Bretton Woods qui doivent être réformées afin de mieux contribuer au développement mondial.  Le représentant a de plus estimé que le transfert des technologies modernes aux pays en développement y aurait un impact plus important que la simple allocation de ressources financières. Il a à cet égard proposé d’organiser, à la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, un débat thématique informel sur les technologies applicables aux ressources énergétiques renouvelables et alternatives perçues comme bien commun de l’humanité. 


M. ABDULLAH M. ALSAIDI (Yémen) a indiqué que son gouvernement déployait de nombreux efforts pour réaliser les OMD, notamment en mettant l’accent sur l’éradication de la pauvreté par la création d’emplois.  Toutefois, la mise en œuvre de ces programmes se heurte à un grave problème de financement dans un des pays qui comptent parmi les pauvres du monde.  Le Gouvernement yéménite coopère activement avec la communauté internationale dans la mise en œuvre de ses stratégies nationales de développement, a souligné le représentant.  Mais le niveau de l’APD reste insuffisant pour financer les efforts déployés au niveau national.  Le rapport du Secrétaire général identifie un besoin de 150 milliards de dollars pour atteindre les OMD d’ici à 2015, a rappelé la délégation.  Aussi a-t-elle invité les donateurs internationaux à honorer leurs engagements et à réviser à la hausse les montants actuels de l’APD.  Évoquant en outre le problème de la dette, le représentant a déclaré qu’il fallait élargir à d’autres pays le champ d’application de l’Initiative PPTE.  La délégation a exprimé en conclusion sa préoccupation face à l’impasse du Cycle de Doha, dont les conséquences seront regrettables pour les pays les moins avancés.


M. EL MOSTAFA SAHEL (Maroc) regrettant que les pays d’Afrique n’aient pas vu leur taux de pauvreté diminuer ces dernières années, a déclaré qu’il est urgent d’inverser la tendance actuelle de régression continue des apports de l’APD malgré les promesses faites.  Il a tenu à saluer les engagements pris récemment dans le cadre de l’Initiative PPTE, mais a reconnu leur insuffisance notamment en matière d’annulation de la dette.  Les attentes des pays en développement risquent de ne pas être réalisées en raison du manque de progrès dans les négociations multilatérales, s’est-il inquiété, rappelant également que leurs produits continuent à affronter des obstacles tarifaires et non tarifaires pour accéder aux marchés des pays développés. 


Il a à ce propos souligné que la dimension développement du Cycle de Doha représente l’un des rares espoirs pour les pays en développement de tirer pleinement profit des opportunités offertes par le système commercial multilatéral et d’atteindre une croissance économique soutenue.  Les IED sont une autre source importante de financement au développement, a-t-il observé, tout en indiquant que ce sont les pays en développement, et particulièrement les plus pauvres parmi eux, qui en reçoivent le moins.  Il est par conséquent important, a-t-il poursuivi, de soutenir leurs efforts pour attirer des IED chez eux, tout en améliorant leur système de gouvernance.  Il s’est finalement dit convaincu de l’utilité des sources de financement novatrices pour combler les défaillances identifiées à Monterrey et s’est félicité, à ce titre, du succès de l’UNITAID.


M. DANIELE D. BODINI (San Marin) a estimé que beaucoup de progrès avait été faits depuis Monterrey pour parvenir aux OMD.  Notant qu’il existait des sentiments mitigés quant aux résultats à mi-parcours des délais de réalisation des OMD, il a affirmé que certains avait soulevé des doutes quant à la volonté des donateurs de respecter leurs engagements alors que d’autres soulignent que les pays bénéficiaires doivent améliorer leur transparence et la bonne gouvernance.  Il a déclaré qu’il fallait ajuster les attentes, en prenant en compte les facteurs changeants tels que les changements climatiques, les fluctuations des prix des produits de base, les migrations internationales, les épidémies, les explosions démographiques, les turbulences financières, sans oublier les conflits et le terrorisme.  Il s’est dit convaincu qu’un effort collectif remarquable avait été effectué à ce jour par toutes les parties concernées, effort qui devra être soutenu de bonne foi pour parvenir aux OMD.  Enfin, il s’est réjoui que l’Assemblée générale maintienne le rôle central dans le suivi, la coordination et la planification du processus de développement.


M. KHALID SHAWABKAH (Jordanie) a déclaré que son gouvernement agissait dans le même esprit que celui qui avait présidé à l’adoption du Consensus de Monterrey.  Il a ainsi estimé que l’éradication de la pauvreté constituait non seulement une nécessité sur le plan économique, mais aussi une obligation morale, et que la technologie avait ouvert une nouvelle ère pour la coopération internationale en ce sens.  Au niveau national, la Jordanie s’est efforcée de réunir des conditions propices à l’investissement étranger direct (IED) dans le pays et a établi un certain nombre de zones franches, a dit M. Shawabkah.  Des services d’épargne, de prêt et d’assurance ont été mis à disposition des ménages les plus défavorisés par le Gouvernement jordanien, qui a également investi un milliard de dollars dans la création d’emplois et renforcé le financement des petites et moyennes entreprises.  Le représentant a, en conclusion, souligné le besoin urgent de trouver des sources novatrices de financement afin d’atténuer l’impact de la pauvreté sur les régimes économiques des pays en développement.  Il a ajouté que pour y parvenir, l’appui de la communauté internationale restait indispensable.


M. NOR-EDDINE BENFREHA (Algérie) a estimé que le bilan de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, malgré l’espoir et les promesses dont il était porteur, est loin de traduire les engagements pris dans le domaine du financement du développement.  Certains progrès, a-t-il précisé, ont été enregistrés dans quelques domaines liés au financement du développement, alors qu’une lenteur a été enregistrée dans la mise en œuvre des engagements des partenaires dans plusieurs domaines.  Il est à cet effet nécessaire, a-t-il dit, de forger un partenariat mondial pour le développement, selon une discipline multilatérale collective en mesure de gérer l’interdépendance croissante entre les économies ainsi que les externalités et les retombées qui en découlent.  Il a aussi appelé à des efforts renouvelés pour réaménager la gouvernance financière internationale afin de la rendre capable d’assurer une stabilité du financement du développement. 


Comme il incombe au premier chef aux pays en développement de mobiliser les ressources nationales pour le développement, l’Algérie, a affirmé son représentant, a déployé des efforts soutenus qui l’ont mise sur la bonne voie pour la réalisation des objectifs internationaux du développement.  Il a donc regretté que la mobilisation des ressources internationales ait été très inégalement répartie et que l’APD soit restée insuffisante malgré les multiples initiatives prises depuis le Sommet du Millénaire.  Il a aussi regretté que l’augmentation en valeur nominale de l’APD ne se soit pas accompagnée d’un échéancier pouvant offrir une prévisibilité pour contribuer d’une manière efficace au développement.  De plus, a-t-il précisé, le développement inégalitaire entre le Nord et le Sud est accentué par les transferts nets des ressources financières vers les pays du Nord.  En dépit de l’amélioration de l’endettement extérieur, a poursuivi le représentant, les économies d’un grand nombre de pays continuent à subir le fardeau de la dette et son impact sur le développement. 


Les pays en développement demeurant vulnérables aux crises monétaires et financières, le représentant a voulu que le système des Nations Unies, en collaboration avec les institutions financières internationales, apporte son soutien dans l’élaboration et la coordination des directives basées sur une approche prudente.  La participation selon une représentation plus équitable au sein de ces institutions contribuera sans nul doute au renforcement de l’appropriation nationale des décisions en matière de développement, a encore dit le représentant, avant d’estimer que la suspension du Cycle de Doha n’est pas de nature à donner effet aux engagements pris pour en faire un cycle de développement.  Le représentant a appelé à des consultations entre l’ONU, les institutions financières et l’OMC pour trouver les formules les plus adéquates du financement du développement.  


M. FRANCIS BUTAGIRA (Ouganda) a déclaré qu’un consensus clair s’est dégagé sur le besoin urgent d’accroître le flux des ressources vers les pays en développement de manière prévisible et stable à travers l’APD, le commerce, l’allégement de la dette et les IED, pour permettre à ces pays de faire certains progrès vers la réalisation des OMD.  Il a partagé la vision du Groupe des 77 sur la nécessité urgente de résorber le déficit dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey ainsi que la nécessité de concentrer l’attention sur les questions qui n’ont pas été abordées adéquatement à Monterrey.  Il a en effet déploré le scénario actuel fait d’un mélange de stagnation et de progrès dans certains domaines et d’un déficit critique d’actions dans d’autres.


Selon le Consensus de Monterrey, il est de la responsabilité de l’État de faciliter les flux des investissements et du commerce, et de s’engager dans le développement social et la création des infrastructures.  Comme d’autres pays, a dit le représentant, l’Ouganda a essayé de respecter son engagement à adopter et à mettre en œuvre, de façon transparente, des stratégies nationales globales pour atteindre les OMD.  Pour garantir l’efficacité des ressources internes et externes, l’Ouganda garantit aux investisseurs privés des règles du marché raisonnables, justes, transparentes et stables, a affirmé le représentant.  Des politiques de développement bien définies ont été mises en place.  Elles identifient clairement les ressources nécessaires pour chaque action à entreprendre.  Des efforts continus, dans les secteurs des transports, de l’énergie et des communications, sont déployés pour rendre l’économie nationale attractive aux yeux des investisseurs.  Le recours au microcrédit dans la lutte contre la pauvreté est exploré avec un succès croissant.  Le Gouvernement est aussi en train d’essayer d’élargir l’assiette fiscale pour renforcer la capacité de mobiliser les ressources internes.  Enfin, la participation du secteur privé et de la société civile a été un facteur clef pour rendre l’économie plus productive.


Il a regretté que la hausse de l’APD continue de prendre plutôt la forme de l’aide d’urgence, de l’allègement de la dette et de l’assistance technique.  « Quelle est donc la définition de l’aide au développement? », s’est interrogé le représentant.  Soulignant le danger pour les pays en développement de fonder leurs plans de développement sur de faux espoirs, le représentant a plaidé pour la mise au point d’un mécanisme pour évaluer le respect des engagements pris par les pays en développement.  « Pourquoi la reddition des comptes ne serait-elle pas attendue des deux parties au pacte international pour le développement? », s’est encore interrogé le représentant.  Tout en se félicitant, par ailleurs, de l’initiative « Aide pour le commerce », le représentant a dit ne pas très bien voir à quoi elle servirait sans un véritable accès aux marchés qui dépend d’une issue heureuse du Cycle de Doha.  Le représentant a conclu sur la question des envois de fonds des migrants dont le potentiel est compromis par les barrières juridiques et fiscales.  Ces envois de fonds ne doivent tout de même pas être présentés comme un substitut à l’APD, à l’allègement de la dette ou à l’accès aux marchés, a prévenu le représentant avant de souligner, en conclusion, l’importance de la coopération Sud-Sud.  


M. HINDI ABDULATIF (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que le rapport du Secrétaire général sur le suivi du Consensus de Monterrey recensait échecs et réussites dans le financement du développement.  Dans un contexte de plus en plus mondialisé, la révision des politiques macroéconomiques s’impose aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés, a-t-il estimé.  Une coopération internationale est indispensable à cet égard, sous l’égide des Nations Unies et des institutions financières internationales, a préconisé le représentant.  Nous espérons que la Conférence d’examen qui se déroulera l’an prochain à Doha permettra de trouver des solutions pour mettre en œuvre les engagements déjà pris et établir un mécanisme de suivi.  Nous demandons à nos partenaires de développement de coopérer afin de mettre en place un système commercial international équitable et ouvert à tous, a poursuivi le représentant.  L’Afrique a beaucoup perdu à cause des conflits armés.  L’aide publique au développement (APD) dont elle a bénéficié jusqu’à présent ne peut compenser ces destructions, a-t-il estimé.  Il faut donc aller au-delà de la simple assistance financière et aider concrètement les pays africains à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier en mettant l’accent sur les politiques de développement agricole, trop longtemps négligées.  À cet égard, le représentant libyen s’est félicité de l’initiative du Secrétaire général d’établir un Groupe de pilotage des OMD pour l’Afrique.  Par ailleurs, a-t-il précisé, les pays en développement ne doivent pas toujours accepter les priorités définies par les donateurs, qui doivent respecter plutôt celles que se sont fixées les pays concernés au niveau national.


M. JORGE URBINA ORTEGA (Costa Rica) a exprimé le vœu que le Dialogue de haut niveau et la Conférence de suivi de Doha permettent d’identifier de nouvelles approches, plus proches de la réalité actuelle, pour avancer dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a indiqué que son pays a été victime d’une diminution progressive et systématique des ressources de la coopération internationale.  Les pays développés, a-t-il expliqué, tendent à exclure Costa Rica de la liste des pays bénéficiaires de l’aide internationale et des mécanismes d’allègement de la dette.  Notre situation est emblématique de celle des autres pays à revenu intermédiaire, a-t-il souligné.  Il a rappelé que ces pays regroupent 30% de la population la plus pauvre de la planète.  De fait, le Président de la Banque mondiale a indiqué que 70% des pauvres vivent dans des pays qui ont récemment connu des progrès économiques, a-t-il ajouté.  À cet égard, il a fait observer que l’indicateur du revenu national brut ne rend pas compte des facteurs comme l’inégalité ou la vulnérabilité sociale, qui affectent le développement d’un pays.  Le représentant du Costa Rica a fait observer que d’une manière générale les donateurs devraient accorder une plus grande attention aux disparités propres aux pays à revenu intermédiaire et adopter des politiques plus cohérentes.


Parmi les nouvelles questions pertinentes qui devraient être incorporées dans le débat sur le financement du développement, M. Urbina Ortega a relevé le thème des sources novatrices de financement.  À cet égard, il a fait part d’une initiative de son pays appelée le « Consensus du Costa Rica » qui engage les pays en développement à investir leurs ressources publiques limitées dans les besoins sociaux urgents.  À l’inverse, le Consensus demande aux donateurs d’incorporer dans leurs programmes d’APD des dispositions pour récompenser les pays qui déploient des efforts observables et durables pour augmenter les investissements dans le domaine social et réduire les dépenses militaires, a-t-il précisé.  Il a ainsi appelé les pays donateurs à incorporer ces principes éthiques dans leurs programmes d’aide pour récompenser les pays qui visent un développement éthique et qui investissent chaque jour un peu plus dans la santé, l’éducation et le bien-être de leurs populations.


M. DANIEL CARMON (Israël) s’est félicité des progrès accomplis depuis l’adoption en 2002 du Consensus de Monterrey, et notamment de la meilleure gestion des politiques macroéconomique et fiscale dans la majorité des pays en développement.  Il a aussi salué les progrès dans le développement du secteur privé et l’expansion des programmes d’allégement de la dette qui permettent d’ouvrir la voix à des opportunités d’investissements élargies.  Il a déclaré que son pays, en partenariats avec le système des Nations Unies, et par le biais de ses programmes bilatéraux et de partenariats au développement dirigés par le centre de la coopération internationale MASHAV, a redoublé d’efforts dans le financement du développement.  Dans les pays en développement, a-t-il poursuivi, l’efficacité et la cohérence de politiques macroéconomiques doit rester une priorité pour promouvoir un climat des affaires attractif, stable et favorable aux flux de capitaux productifs. 


Par le biais de MASHAV, Israël soutient activement les initiatives internationales de la Banque mondiale comme l’Initiative PPTE.  Il a également encouragé les pays membres de l’OCDE à accroître leur APD.  Le représentant a conclu en rappelant que MASHAV, qui va fêter son cinquantième anniversaire, a travaillé en partenariat avec plus de 120 pays et organisations internationales ainsi qu’avec la société civile et le secteur privé sur des programmes destinés à répondre aux défis de la sécurité alimentaire, de l’agriculture, de l’eau et de l’assainissement, de l’éducation, de l’égalité entre les sexes, du développement communautaire et de la santé publique. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré que les progrès effectués en vue de la réalisation du développement étaient inégaux et insuffisants, et a appelé la communauté internationale à garder à l’esprit que l’objectif à atteindre ne réside pas dans la tenue d’un événement mais plutôt dans les efforts consentis pour obtenir l’impact le plus profond.  Le Mexique, a-t-il poursuivi, considère que le processus de préparation et la Conférence de Doha doivent inclure tous les acteurs concernés par le financement du développement, c’est-à-dire les institutions financières internationales, les entités régionales et sous-régionales, la société civile, y compris le milieu académique, le secteur privé et les organisations sociales, de même que les agences spécialisées dans le développement à l’intérieur et à l’extérieur du système des Nations Unies.


Compte tenu de la complexité technique des sujets abordés, M. Heller a déclaré qu’il est indispensable de mener des consultations, y compris avec des experts, en vue de préparer la Conférence de Doha.  Il a, par ailleurs, ajouté que le Mexique trouve la renégociation du Consensus de Monterrey inappropriée compte tenu du fait qu’il représente la volonté collective de la communauté internationale de construire des bases solides pour le développement, ce qui représente peut-être, selon lui, la réalisation la plus louable de ce document. 


Il sera utile de réviser le contenu du Consensus, a-t-il précisé, seulement s’il y a lieu de le renforcer et de rénover la vision commune.  Il a, à ce titre, indiqué qu’il n’est pas seulement important de revenir sur les réalisations mais aussi d’y inclure les sujets d’importance stratégique.  Il a également affirmé la nécessité d’établir un niveau de coordination adéquat entre les différentes initiatives et réunions traitant du développement, lien qui est selon lui inhérent au contenu du Consensus et évident dans la formulation de questions touchant notamment aux efforts de financement pour faire face à la lutte contre le réchauffement climatique, aux mesures d’adaptation à ses effets et à leur atténuation, sans oublier le besoin d’assurer des transferts de technologies.  Compte tenu de l’aspect holistique et transversal du Consensus, a-t-il ajouté, il est cohérent de mettre à profit des efforts de développement de la communauté internationale en tirant parti du bagage de savoirs et d’expériences accumulés depuis l’adoption du Consensus de Monterrey.  M. Heller s’est finalement dit convaincu de la nécessité de renforcer le mécanisme de suivi du Consensus, ce qui assurerait selon lui l’efficacité des efforts consentis jusqu’à présent et permettrait de faire face aux nouveaux défis.


M. ABDERRAHIM OULD HADRAMI (Mauritanie) a souscrit entièrement à l’appel lancé par le Secrétaire général aux donateurs pour qu’ils honorent tous les engagements pris en matière d’aide et augmentent d’urgence le volume global de l’aide, hors allégement de la dette, assistance technique et aide d’urgence.  La Mauritanie, a-t-il dit, dispose aujourd’hui d’institutions républicaines légitimes et de représentants choisis par le peuple, en toute souveraineté, à la faveur d’élections dont tous ont salué la transparence et la régularité.  Mais, a-t-il prévenu, l’acquis démocratique et la stabilité ne sont jamais définitifs.  Ils ne deviennent durables que dans les sociétés qui progressent.  C’est pourquoi, a-t-il précisé, il est aujourd’hui urgent que la Mauritanie puisse avoir accès, dès à présent, aux moyens de se mettre sur les rails du développement.


La mise en œuvre du plan d’urgence a exigé du Gouvernement qu’il identifie toutes les ressources intérieures mobilisables au cours des prochaines années, ainsi que les financements extérieurs disponibles.  Mon pays, a avoué le représentant, compte sur la solidarité de la communauté internationale pour mobiliser le reliquat du financement du développement qui se chiffre aujourd’hui, à près de 1,3 milliard de dollars US.   Avec le soutien actif de tous ses partenaires et plus particulièrement, le PNUD, l’Union européenne et la Banque mondiale, la Mauritanie organisera une réunion du Groupe Consultatif, à Paris les 4, 5 et 6 décembre 2007.


Mme AURA MAHUAMPI RODRIGUEZ DE ORTIZ (Venezuela) a déclaré que la mobilisation des ressources financières nationales pour le développement exigeait que l’on appuie et élargisse la marge de manœuvre politique des gouvernements pour leur permettre de créer des conditions favorables à l’IED.  Si les partenariats public-privé peuvent être une voie possible, ce n’est pas l’intérêt privé qui est à même de garantir la réalisation des objectifs du développement, a cependant estimé la représentante.  Ainsi, la politique d’ajustement des prix pratiquée par le Venezuela constitue un rempart contre l’inflation, a-t-elle souligné.  S’agissant de la mobilisation des ressources financières nationales, la représentante a affirmé que les pays développés devaient résolument respecter leurs engagements de consacrer 0,7% de leur PNB à l’APD.  Pour sa part, le Venezuela a pris des initiatives dans le cadre de la coopération Sud-Sud, notamment d’intégration financière et sociale.  Par ailleurs, les compagnies pétrolières nationales sont celles qui permettent d’ouvrir l’accès de plusieurs pays en développement de la région d’Amérique latine et des Caraïbes aux hydrocarbures, a conclu la délégation.


M. COLLIN BECK (Îles Salomon) a d’abord évoqué la nécessité de renforcer l’efficacité de l’aide étant donné que cette aide, a-t-il dit, continue de se concentrer sur les secteurs non productifs comme la gouvernance.  En outre, elle ne vise que très peu le secteur formel et pas du tout les secteurs informel et rural.  Le représentant a aussi jugé que l’aide est beaucoup trop fondée sur les programmes, en rendant les fonds imprévisibles et leur affectation discutable.  Les fonds sont principalement consacrés à l’assistance technique et aux déplacements des experts, a encore dénoncé le représentant.  Il s’est ensuite prononcé pour une réforme des institutions de Bretton Woods pour les rendre plus représentatives, plus démocratiques et plus inclusives.  Quatre-vingt-quatorze pour cent de la population mondiale n’a que 40% des voix, s’est indigné le représentant.  Venant à la question de la dette, il a indiqué que celle de son pays est cinq fois plus importante que le PNB.  Il a voulu que la Conférence de Doha se penche sur de telles situations.  Le représentant a aussi abordé la question du commerce pour souligner que les PMA ne représentent que 2% du commerce mondial.  Ils doivent donc pouvoir bénéficier d’un accès aux marchés sans quota et sans droit.  Il a conclu en dénonçant la tendance de l’ONU à consacrer plus de ressources à la paix et à la sécurité qu’au développement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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