AG/10628

L’ASSEMBLÉE CONCLUT SON DÉBAT GÉNÉRAL EN ENTENDANT LE MINISTRE SOUDANAIS DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES À LA VEILLE DES POURPARLERS DE PAIX SUR LE DARFOUR

3/10/2007
Assemblée généraleAG/10628
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

L’ASSEMBLÉE CONCLUT SON DÉBAT GÉNÉRAL EN ENTENDANT LE MINISTRE SOUDANAIS DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES À LA VEILLE DES POURPARLERS DE PAIX SUR LE DARFOUR


Le Ministre des affaires étrangères du Soudan a conclu aujourd’hui aux côtés de 12 autres orateurs le débat général que l’Assemblée générale a entamé le 25 septembre dernier, en présence du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et du Président des États-Unis, George Bush.  Lam Akol Ajawin a fait part de la mise en œuvre de l’Accord de paix global signé en janvier 2005 entre le Nord et le Sud du Soudan, avant de faire le point sur la situation au Darfour, à la veille des pourparlers de paix prévus à Tripoli, le 27 octobre prochain. 


« Seules des négociations politiques permettront de parvenir à une solution durable du conflit », a dit le Ministre des affaires étrangères, en appelant les mouvements rebelles à se joindre au processus de paix dans les meilleurs délais et à cesser les hostilités.  Le Ministre a d’ailleurs annoncé la déclaration d’un cessez-le-feu unilatéral qui entrera en vigueur le jour même de la réunion de Tripoli.  Il a demandé à la communauté internationale de prendre des mesures vigoureuses contre tous ceux qui refuseraient de se rendre aux négociations ou qui chercheraient à en perturber le cours.


Le Ministre soudanais a réitéré l’engagement de son gouvernement « à respecter la lettre et l’esprit » de la résolution 1769 du 31 juillet 2007 par laquelle le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement prochain d’une opération hybride ONU-Union africaine (UA) au Darfour.  Il a assuré que le même Gouvernement s’efforce de mettre en œuvre l’Accord de paix du Darfour, signé en mai 2006. L’ensemble des arrangements relatifs au partage du pouvoir et des richesses, et à la sécurité, a été mis en place, a affirmé le Ministre.


Commentant la situation humanitaire dans la région, il a assuré qu’elle s’est clairement améliorée depuis l’Accord signé le 28 mars 2007 avec les Nations Unies.  Les personnes déplacées et les réfugiés retournent dans leurs villages, a-t-il dit, en dénonçant les campagnes de désinformation « hostiles et injustes » lancées à des fins purement politiques.


Également abordé au cours de ce débat, le conflit du Haut-Karabakh a polarisé les représentants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan.  Si le premier a estimé que la recherche d’une solution doit être l’œuvre exclusive du Groupe de Minsk, déniant explicitement toute implication de l’ONU, son homologue azerbaïdjanais a été d’avis que celle-ci a un rôle incontournable à jouer.  Il a mis en garde l’Arménie contre sa politique du fait accompli dans le territoire qu’elle occupe et s’est dit convaincu que l’Azerbaïdjan recouvrera tôt ou tard son intégrité territoriale.


De nombreuses situations de tensions ou de conflits, dont celles du Moyen-Orient et des Grands Lacs africains, ont été évoquées au cours de débat général qui a connu la participation de plus de 130 chefs d’État et du gouvernement.  Organisé après un Dialogue de haut niveau sur la lutte contre les changements climatiques, le débat général a été l’occasion pour les délégations de revenir sur la question mais aussi de soulever celles du financement du développement, de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de la lutte contre le terrorisme. 


Soulignant qu’il s’agit là des priorités qu’il s’est fixé, le Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale, Srgjan Kerim de l’ex-République yougoslave de Macédoine, a prévenu que la capacité des Nations Unies à progresser dans ces domaines dépend de la réforme de l’ONU et de la revitalisation de son Secrétariat.  Tous les chefs d’État et de gouvernement lui ont donné raison.


Les Ministres des affaires étrangères des pays suivants ont également pris la parole: Ukraine, Barbade, Arménie, Éthiopie, Namibie, Suriname, Nouvelle-Zélande, Tadjikistan, Mexique, Trinidad-et-Tobago et Sierra Leone.


La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale se tiendra demain à 10 heures, avec le début du Dialogue de haut niveau sur la compréhension entre les religions et la culture et la coopération pour la paix.


FIN DU DÉBAT GÉNÉRAL DE LA SOIXANTE-DEUXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Déclarations


M. SRGJAN KERIM, Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale, s’est félicité de la présence de près d’une centaine de chefs d’État et de gouvernement, ainsi que de 80 ministres des affaires étrangères à ce débat général, ce qui souligne l’importance de cette Assemblée.  « En répondant aux défis posés par les changements climatiques, vous avez adressé un signal politique très fort, celui que le temps de l’action est venu », a-t-il déclaré.  Il a estimé qu’un consensus écrasant s’était dégagé à ce sujet, à savoir que s’adapter aux changements climatiques ne devait pas freiner la croissance économique, mais plutôt permettre d’atteindre un développement durable.  Au-delà du principe de responsabilité commune mais différenciée, les États Membres se sont accordés à reconnaître que les Nations Unies devaient rester au cœur du processus en vue de parvenir à un accord global et de renforcer la gouvernance internationale de l’environnement.  L’idée d’une feuille de route pour coordonner le système des Nations Unies dans son action contre les changements climatiques et pour seconder les efforts nationaux a été appuyée par de nombreux États Membres, a poursuivi

M. Kerim, qui a souhaité que la Conférence de Bali puisse permettre de concrétiser ces propositions.


Saluant l’énorme soutien apporté à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Président s’est cependant déclaré préoccupé par le fait qu’en Afrique subsaharienne, il est possible qu’aucun de ces objectifs ne soit atteint d’ici à 2015.  Dans ces conditions, il s’est félicité de l’organisation au cours de cette session d’une réunion des dirigeants pour les OMD.  Il est également évident que de nombreuses délégations souhaitent voir des progrès dans le financement du développement alors que s’approche la Conférence de Doha, prévue en 2008.  À cette occasion, le Président de l’Assemblée a souligné, à l’instar de nombreuses délégations, l’importance de parvenir à conclure un accord mondial sur le commerce, dans la mesure où le système actuel n’est plus perçu comme viable.


Un soutien très fort a également été apporté à la mise en œuvre de la Stratégie de lutte antiterroriste mondiale des Nations Unies, adoptée l’an dernier, et à l’élaboration de la Convention.  Dans ce contexte, plusieurs pays ont souligné la nécessité de surmonter l’ignorance et l’incompréhension au travers d’un dialogue entre les cultures et les civilisations.  Évoquant ensuite la protection des droits de l’homme, il a pris note des observations faites par certains pays concernant les manquements du Conseil des droits de l’homme.  De nombreuses questions de paix et de sécurité ont aussi été soulevées, alors que dans certaines régions du monde, des progrès limités, mais réels, ont été enregistrés vers des solutions politiques durables, que ce soit au Moyen-Orient, en Iraq, en Afghanistan ou au Darfour.  Des progrès encourageants ont été signalés par certaines délégations dans les pays se relevant d’un conflit, grâce notamment à l’action des Casques bleus, alors que d’autres ont souligné la nécessité de renforcer la Commission de consolidation de la paix.  Poursuivant, M. Kerim a relevé que des appels avaient été lancés sur le front du désarmement, en particulier en faveur de la conclusion d’un traité sur le commerce des armes et de la promotion de l’agenda de la non-prolifération.


Pour faire face à tous ces défis, la réforme des Nations Unies doit progresser, avec un Secrétariat plus efficace et plus responsable, a souligné le Président.  Nous avons entendu les pays engagés dans l’approche « Une ONU » et ceux qui plaident pour une plus grande parité.  Des négociations

intergouvernementales ont permis de dégager un large soutien en faveur de la réforme du Conseil de sécurité.  L’Assemblée générale étant le seul forum où des sujets aussi divers peuvent être discutés, le Président a déclaré qu’il était de la responsabilité des États Membres de revitaliser le Secrétariat.


M. VOLODYMYR KHANDOGIY, Premier Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, a rappelé que son pays avait rejoint la coalition antiterroriste et avait fait des contributions significatives à ses activités.  Le Parlement ukrainien a d’ailleurs ratifié les 13 traités antiterroristes internationaux au cours des cinq dernières années, a-t-il indiqué.  Le désarmement et la non-prolifération sont des questions importantes pour l’Ukraine, un pays qui a renoncé à tout arsenal nucléaire.  C’est pourquoi M. Khandogiy s’est déclaré déçu par le fait qu’un monde sans armes de destruction massive continuait de demeurer un rêve lointain.  Selon lui, le monde continue de se laisser intimider par la menace de la prolifération de ce type d’armes. 


Le renforcement des normes juridiques et des instruments politiques en vue de prévenir une telle prolifération reste donc une priorité, a-t-il ajouté, attirant tout particulièrement l’attention sur l’universalisation indispensable du Traité de non-prolifération et du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, ainsi que sur la Convention sur l’interdiction des armes, la mise au point, la fabrication et le stockage des armes bactériologiques.  Le Ministre a rappelé que cette année marque le 10e anniversaire de la Convention sur les armes chimiques.  L’Ukraine, a-t-il dit, se porte candidate pour accueillir, avec l’Organisation de la Convention, une conférence internationale à laquelle participeraient, entre autres, les pays du Moyen-Orient et les pays africains. 


Le Ministre a d’ailleurs exprimé sa préoccupation face aux dernières tendances qui ont déjà causé l’érosion des régimes multilatéraux de contrôles de l’armement et du désarmement.  Les évènements qui ont entouré le Traité sur les armes conventionnelles en Europe ont remis sérieusement en cause l’avenir d’un instrument important et largement reconnu comme un pilier de la sécurité européenne. 


M. Khandogiy s’est ensuite déclaré préoccupé par la situation dans les pays de la région du GUAM, formé par la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et le Moldova, source d’insécurité et d’instabilité.  Il a par ailleurs exprimé le soutien de son gouvernement à une solution durable pour le statut du Kosovo, sous l’égide des Nations Unies, affirmant que des mesures unilatérales ne produiraient aucun résultat.  Rappelant que l’an prochain marquerait le 60e anniversaire des opérations de maintien de la paix, il a proposé que l’Assemblée générale adopte, à sa soixante-troisième session, une déclaration pour commémorer cet évènement.  Le Ministre a aussi salué les efforts de réforme des Nations Unies, en regrettant cependant l’impasse dans laquelle se trouve actuellement la réforme du Conseil de sécurité.  Dans le cadre de l’élargissement de cet organe, il s’est dit favorable à l’attribution d’un siège supplémentaire de membre non permanent au Groupe des États d’Europe orientale, dont le nombre a plus que doublé depuis 1991.


Cette année marque aussi le 21e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, la pire catastrophe technologique de tous les temps, a rappelé le Vice-Premier Ministre, qui a appelé les agences des Nations Unies et les donateurs à continuer à fournir une assistance aux pays touchés et à mettre en œuvre les programmes pertinents dans un esprit de coopération.  Coordonnatrice de l’Agenda de Tchernobyl pour l’année 2007, l’Ukraine a proposé, avec le Bélarus et la Fédération de Russie, d’adopter à la soixante-deuxième session, une nouvelle résolution sur le renforcement de la coopération internationale en vue d’atténuer les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.  M. Khandogiy a émis l’espoir qu’elle obtiendrait un large soutien des États Membres.  Le Premier Vice-Ministre a aussi voulu que les Nations Unies dénoncent « la catastrophe horrible » qu’a été l’holodomor dont son pays a été victime dans les années 1930.  Il a suggéré la proclamation d’une journée internationale pour rendre hommage aux victimes des génocides.


Mme BILLIE MILLER, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Barbade, a regretté le fossé qui existe entre les promesses et les réalités sur le terrain en raison de l’inadéquation du niveau de coopération internationale et des ressources dégagées par les partenaires.  Par conséquence, les petits États insulaires en développement (PEID) ont assumé seuls le fardeau de la mise en œuvre de la majorité des mesures contraignantes relatives au Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie internationale de Maurice.  De plus, les besoins des pays à revenus intermédiaires n’ont pas été suffisamment pris en compte lors du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, et ces pays sont privés des soutiens vitaux pour assurer leur transition.  Ce sont des questions qui devront être soulevées lors de la Réunion sur le financement du développement qui aura lieu la semaine prochaine, a-t-elle estimé.


Mme Miller a affirmé que son pays souffrait des effets des changements climatiques en raison de sa forte dépendance de l’environnement côtier et marin.  Elle a rappelé que les petits États insulaires en développement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) avaient développé aux niveaux national et régional des stratégies d’adaptation, financées par leurs propres ressources.  Elle a néanmoins appelé à une action collective et globale -notamment concernant la réduction des gaz à effet de serre- sans laquelle toute action unilatérale serait inefficace.  Elle a également plaidé pour la réussite des négociations commerciales du cycle de Doha et a souhaité que les questions de développement y occupent une place centrale.


S’agissant du trafic de drogues, la Ministre a expliqué que les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) n’étaient ni des fournisseurs ni des demandeurs mais qu’ils se trouvaient toutefois affectés en raison de leur situation géographique.  Insistant sur la nécessité pour son pays de disposer de l’aide de la communauté internationale, elle s’est dit préoccupée par la fermeture du Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime.  Le maintien de ce Bureau est, selon elle, indispensable en vue d’intensifier les efforts internationaux dans la région.


La Ministre a également affirmé que l’intensification du processus d’intégration régionale était essentielle pour que les pays de la CARICOM puissent répondre aux défis et opportunités que pose la mondialisation.  Elle a précisé que la mise en place du Marché unique en 2006 facilitera l’intégration des secteurs productifs et financiers, mais aussi la coordination des politiques sectorielles, la convergence des politiques macroéconomiques, la construction d’un marché régional de capitaux et l’harmonisation des politiques budgétaires et monétaires. 


Mme Miller a par ailleurs estimé urgent que la communauté internationale apporte un appui important à Haïti, et que le Conseil de sécurité prolonge le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  Rappelant que ce pays avait célébré le 200e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, elle a soutenu la création d’un fonds pour l’éducation destiné à rendre hommage au courage de ceux qui ont combattu l’esclavage.  Elle a encouragé tous les pays à soutenir cette initiative 


M. VARTAN OSKANIAN, Ministre des affaires étrangères de l’Arménie, s’est félicité du fait que l’Assemblée générale était une occasion pour les pays du monde de s’écouter mutuellement.  Il a cependant regretté qu’y prévale l’idée implicite selon laquelle les petits pays devaient s’exprimer sur les problèmes de leur région tandis que les grands pays se réservaient le traitement des grands problèmes.  M. Oskanian a dit avoir l’intention de transgresser cette règle non écrite alors qu’il s’exprimait pour la dixième année du haut de cette même tribune, a-t-il rappelé.  Évoquant la hausse du baril de pétrole qui affecte particulièrement les petits pays sans ressources en hydrocarbures, évoquant les catastrophes climatiques dues au réchauffement, il a constaté que les petits pays étaient particulièrement vulnérables, n’ayant pas l’espace suffisant pour faire face à tous ces défis.  Quand leurs progrès économiques dépendent de l’absence de mauvais temps ou de guerre, les petits pays se sentent en danger et impuissants, a-t-il souligné.  La solution ne saurait être individuelle, a-t-il insisté.


Abordant le dossier du Darfour, il a affirmé que les bonnes paroles ne peuvent remplacer l’action, rappelant dans ce cadre que, pendant plusieurs siècles, l’Arménie avait été la cible de génocides, avant la Shoah.  Le Darfour aujourd’hui témoigne d’une volonté de fait de fermer les yeux et c’est une honte, a-t-il lancé.  Nous comptons sur la bonne volonté des grandes puissances qui doivent mettre de côté leurs intérêts particuliers. 


L’Arménie a célébré le 16e anniversaire de son indépendance et nous sommes fiers de ce que nous avons accompli dans cette période, sur les plans économique et politique, a dit l’intervenant.  Croissance inégale, taux élevé de pauvreté, faiblesse des rémunérations continuent toutefois de prévaloir, a-t-il reconnu.  Évoquant l’absence de coopération régionale, ainsi que le conflit du Haut-Karabakh, il a estimé que l’on évoluait néanmoins vers une solution e ce différend dans le cadre des discussions sous les auspices du Groupe de Minsk.  Il a dénié tout rôle aux Nations Unies à cet égard.  Le peuple du Haut-Karabakh ne veut rien de plus que son propre droit, celui de vivre en sécurité sur son territoire, a dit M. Oskanian.  Au sujet du Kosovo, nous n’essayons pas d’en faire un précédent pour notre propre conflit, a-t-il ajouté, mais il n’y a pas de quota dans la liberté, a-t-il dit, rejetant l’argument selon lequel accorder l’indépendance au Kosovo ouvrirait la porte à d’autres revendications séparatistes.


M. SEYOUM MESFIN, Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, a rappelé qu’il y a trois semaines son pays avait entamé son troisième Millénaire d’existence, anniversaire marqué par les Nations Unies et par l’Assemblée de l’Union africaine.  Un nouvel esprit règne en Éthiopie, selon lui, un esprit de renouveau et d’engagement à travailler à l’unisson en direction d’un nouvel avenir pour le pays.  Tous les Éthiopiens ont accueilli ce nouveau Millénaire avec la volonté de faire plus en faveur de l’harmonie nationale, d’une paix durable et de la stabilité, ainsi que de la victoire sur la pauvreté.  Il y a 2 000 mille ans, a-t-il rappelé, l’Éthiopie voyait l’épanouissement de l’une des plus grandes civilisations du monde.  Mais cette bonne fortune a commencé à s’inverser au début de la deuxième moitié du second Millénaire, a poursuivi l’intervenant, reconnaissant que son pays était ensuite devenu synonyme de pauvreté, symbole de la dégradation qu’a connue l’Afrique contemporaine.


Les choses ont commencé à changer ces 10 dernières années, a-t-il assuré.  M. Mesfin veut voir l’aube de ce nouveau Millénaire comme le début de la renaissance de son pays, un optimisme partagé, selon lui, par ses compatriotes.  Certains voient ce progrès d’un mauvais œil, a-t-il ajouté, ceux en particulier qui cherchent à saper l’unité nationale et à s’immiscer dans nos affaires intérieures.  Le Ministre a rappelé que ces cinq dernières années, la croissance avait été de 10% en moyenne et le revenu par tête en hausse de 8% depuis sept ans.  Les avancées vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en sont la preuve.  Il n’y a aucun doute par exemple que l’Éthiopie devrait parvenir à la scolarisation de tous ses enfants d’ici 2015.  Le taux de scolarisation primaire dépasse les 90% alors qu’il n’était que de 19% il y a 16 ans.


Concernant l’environnement et le réchauffement climatique, il a souligné que le développement de l’Éthiopie et des pays africains dans leur ensemble, ne devait pas être ralenti par les mesures à prendre pour inverser le réchauffement, phénomène dans lequel les Africains n’ont aucune responsabilité, a-t-il rappelé.  Il a noté par ailleurs qu’en Éthiopie, les progrès accomplis dans les domaines économique et social avaient été favorisés par la démocratisation.  Celle-ci doit s’approfondir avec le renforcement de l’état de droit, de la culture de tolérance et de la compréhension mutuelle au sein de la population, a-t-il dit.  Il a mis en garde ceux qui chercheraient à s’immiscer dans les affaires internes de l’Éthiopie en les dissuadant de chercher des « chevaux de Troie » au sein de la société éthiopienne.  Sur le plan international, l’Éthiopie œuvre en faveur de la paix et de la compréhension mutuelle entre les peuples, plus particulièrement dans la corne de l’Afrique, a assuré le Ministre, et elle est déterminée à poursuivre dans cette voie.  D’autant que la renaissance de l’Éthiopie ne peut se faire seule: nous sentons que nous avons l’obligation de tendre la main de l’amitié.  Nous sommes conscients du besoin que s’instaure une atmosphère favorable à la revitalisation de notre région et de nous-mêmes, a conclu l’intervenant.


M. LAM AKOL AJAWIN, Ministre des affaires étrangères du Soudan, a rappelé les paroles du Président Al-Bachir l’an dernier, qui avait annoncé que la paix au Soudan n’était plus un rêve, mais une réalité vécue et un choix stratégique irréversible.  Il a affirmé que depuis, son gouvernement avait poursuivi avec détermination l’application de l’Accord global de paix.  Ainsi, toutes les institutions constitutionnelles nécessaires à la mise en œuvre de cet Accord ont été établies, a-t-il affirmé, que ce soit aux niveaux exécutif, législatif ou judiciaire.  Par ailleurs, selon le calendrier fixé pour l’Accord de paix, une commission électorale nationale et une commission des droits de l’homme seront formées d’ici à la fin de l’année.  Les questions en suspens sont actuellement examinées par des comités conjoints réunissant les deux partenaires et d’autres membres du Gouvernement d’unité nationale et nous espérons qu’elles seront résolues très bientôt, a annoncé le Ministre. 


De plus, il est important de noter que la paix et la sécurité prévalent dans le Sud-Soudan et dans les zones couvertes par l’Accord de paix.  Pour le Ministre, il s’agit du plus grand succès rencontré dans la mise en œuvre de cet Accord, dans la mesure où il constitue la condition sine qua non de la mise en œuvre des autres dispositions.  Réaffirmant son engagement à poursuivre ses efforts en ce sens, le Gouvernement soudanais s’attend maintenant à ce que la communauté internationale tienne ses promesses, notamment en concrétisant les annonces de contributions faites lors de la Conférence d’Oslo de 2005, en effaçant la dette extérieure du Soudan, et en levant les sanctions économiques unilatérales et les restrictions à la reconstruction et les efforts de développement.


Évoquant ensuite l’Accord de paix au Darfour, le Ministre a assuré que son gouvernement s’efforçait à le mettre en œuvre dans tous ses aspects.  En matière de partage du pouvoir, l’Autorité transitionnelle du Darfour a été formée et des représentants du Darfour y ont été nommés à tous les niveaux, a-t-il dit.  Par ailleurs, tous les volets des arrangements relatifs au partage du pouvoir et des richesses et à la sécurité ont été mis en place, en particulier la Commission de cessez-le-feu.  S’agissant de la sécurité, nous nous sommes pleinement engagés à faciliter l’accès des opérations de secours aux populations dans le besoin et les mouvements des organisations humanitaires au Darfour.  Ces efforts ont été couronnés par la signature, le 28 mars 2007 avec les Nations Unies, d’un Accord pour la facilitation des opérations humanitaires.  Pour M. Ajawin, la situation en ce domaine s’est clairement améliorée, comme en témoignent l’absence d’épidémies et de pénuries alimentaires, mais aussi le retour des personnes déplacées et des réfugiés dans leurs villages.


Le Soudan a rappelé sa volonté de respecter la lettre et l’esprit de la résolution 1769 (2007) du Conseil de sécurité, qui a autorise le déploiement d’une opération hybride ONU-Union africaine (UA) au Darfour.  Cela n’aurait pas été possible si les Nations Unies n’avaient pas privilégié le dialogue que nous appelions de nos vœux depuis un certain temps déjà, plutôt que de faire pression.  Le Ministre a rappelé la conviction de son gouvernement que la résolution du problème du Darfour ne sera possible qu’au travers d’un processus politique de négociations.  Dans ce contexte, il s’est dit favorable à toute initiative conjointe des Envoyés spéciaux de l’UA et de l’ONU, MM. Jan Eliasson et Salim Ahmed Salim.  M. Ajawin a appelé les mouvements rebelles au Darfour à se joindre au processus de paix dans les meilleurs délais et à cesser les hostilités, faisant observer que son gouvernement avait déjà déclaré un cessez-le-feu unilatéral qui entrera en vigueur le 27 octobre prochain, avec le début des pourparlers de paix.  Nous appelons également la communauté internationale à prendre des mesures vigoureuses contre tous ceux qui refusent de participer à ces pourparlers ou qui chercheraient à perturber leur déroulement.  Affirmant ensuite que les questions de reconstruction et de développement constituent un facteur majeur pour la stabilité et la consolidation des efforts de paix au Darfour, le Ministre des affaires étrangères a également appelé la communauté internationale à finaliser les préparatifs d’une Conférence internationale sur la reconstruction au Darfour.


Il a ensuite affirmé que le Soudan avait été la cible de campagnes hostiles et injustes de la part de certaines nations, qui ont tenté, selon lui, d’exploiter la crise au Darfour au profit de leurs intérêts.  Ces campagnes de désinformation ont exagéré la réalité des faits, a-t-il affirmé, et porté atteinte à l’héritage du peuple soudanais.  M. Ajawin a donc lancé un appel à la communauté internationale en espérant qu’elle assumera pleinement ses responsabilités au service de la paix et de la stabilité au Darfour et saisira l’occasion unique que constituent les pouparlers de paix prévus en Lybie le 27 octobre.


Évoquant plus loin la question de la protection des droits de l’homme, il a stigmatisé les tentatives d’exploiter ce sujet à des fins politiques.  Le Ministre a préconisé pour sa part une nouvelle approche basée sur le dialogue et la coopération.  Il a prévenu que la sélectivité et la politique de « deux poids, deux mesures » ne devaient pas entrer en ligne de compte, en particulier dans les travaux du Conseil des droits de l’homme.  Il s’est cependant félicité que cet organe ait achevé les travaux de sa première année d’existence par l’adoption d’un document qui garantit l’indépendance des Rapporteurs.  Cette initiative constitue une première étape appréciable en vue de réparer les échecs de l’ancienne Commission des droits de l’homme, a affirmé M. Ajawin.


M. Marco Hausiko, Ministre des affaires étrangères de la Namibie, a rappelé à la communauté internationale que son pays considère les changements climatiques comme l’un des plus grands défis auxquels fait face l’humanité.  « Les changements climatiques sont une question globale avec de sérieuses implications sur le développement économique, le développement durable et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement », a-t-il précisé.  Pour lui, la communauté internationale doit respecter ses engagements d’octroyer des ressources aux pays en développement pour qu’ils s’adaptent aux effets induits par les changements climatiques.  Il a assuré la communauté internationale de l’engagement de la Namibie à agir de concert avec les autres États pour trouver une solution à ce problème par l’établissement d’objectifs ambitieux devant être réalisés sur une période convenue.  Le Ministre a déclaré que tous les pays ont la responsabilité d’agir sur la base du principe de responsabilités communes mais différenciées et selon leurs capacités.


La Namibie souhaite par ailleurs l’accélération de la réforme des Nations Unies.  Ceci implique entre autres selon le Ministre, la revitalisation et la réaffirmation de l’autorité de l’Assemblée générale comme principal organe représentatif et délibérant des Nations Unies.  La Namibie est aussi satisfaite du rôle accru du Conseil économique et social.  Quant au Conseil de sécurité, M. Hausiko pense qu’il devrait être plus démocratique et transparent dans sa composition et ses méthodes de travail.  « Tous les États, petits et grands, devraient en comprendre l’enjeu.  Cet organe a une grande signification pour l’Afrique puisque la majeure partie de son ordre du jour concerne actuellement la paix et la sécurité en Afrique », a-t-il dit.  Concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement et d’autres engagements internationaux, le Ministre a estimé que leur réalisation demeure importante pour la prospérité et l’économie globale.  Il a apprécié le rapport 2007 sur les Objectifs du Millénaire pour le développement qui est très utile car il présente ce qui a déjà été réalisé.  Il l’a paraphrasé en disant que « les Objectifs du Millénaire pour le développement ne seront atteints que si une action concertée est entreprise et soutenue d’ici 2015 ».


Le Ministre a estimé que tous les principaux protagonistes devraient remplir, dans leur entièreté, tous les engagements faits dans le cadre de la Déclaration du Millénaire.  Même si la Namibie est classée parmi les pays à revenu intermédiaire tout en apparaissant au 126e rang sur 177 de l’Index sur le développement humain, elle souffre toujours de l’héritage des inégalités économiques et sociales, parmi les plus élevées au monde.  En fait, la Namibie fait face à de sérieuses difficultés causées par la conjugaison de la pandémie du VIH/Sida, du niveau élevé d’insécurité alimentaire, de la pauvreté et de la précarité des ménages.  Le Ministre a appelé la communauté internationale à accroître son appui à la Namibie, y compris l’accès au marché et l’augmentation de l’Aide publique au développement, l’octroi de prêts et le flux des investissements.


Mme LYGIA KRAAG-KETELDJIK, Ministre des affaires étrangères du Suriname, s’est inquiétée de l’impact des changements climatiques sur son pays, dont la majorité de la population et des activités économiques est concentrée sur le littoral.  La montée du niveau de la mer serait catastrophique pour le Suriname, a-t-elle déclaré.  Elle a rappelé qu’une partie importante du territoire de son pays avait été déclarée zone naturelle protégée, dont la Réserve naturelle du centre du Suriname, qui a été inscrite au Patrimoine mondial par l’UNESCO.


La Ministre a souligné que son pays contribuait de manière significative à rééquilibrer les effets du réchauffement climatique alors que l’essentiel du territoire est couvert par la forêt tropicale.  Elle a appelé la communauté internationale à augmenter son soutien technique et financier aux pays en développement pour protéger l’environnement mondial.


Concernant le développement, le Gouvernement du Suriname, a-t-elle poursuivi, reste engagé à réaliser d’ici 2015 les buts fixés dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le Suriname s’est engagé également auprès de sa population à réaliser un développement économique et social durable dans tout le pays, y compris dans les zones les plus reculées, a-t-elle ajouté.  Elle a rappelé l’adoption récente par son pays de la Déclaration sur les droits des populations autochtones et la décision de déclarer jour férié le 9 août, Journée internationale des populations autochtones.


Mme Kraag-Keteldjik a par ailleurs appelé la communauté internationale à continuer à soutenir l’initiative de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et d’honorer la mémoire de tous ceux qui ont souffert des conséquences de la traite des esclaves et de l’esclavage.  Concernant le différend qui opposait le Surinam et le Guyana sur la délimitation de leur frontière maritime commune, la Ministre s’est félicitée que cette question ait pu finalement être réglée par un tribunal arbitral de l’ONU.


M. ELMAR MAHARRAM OGLU MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a estimé que prévalait dans cette enceinte la conviction que les Nations Unies seraient une organisation plus efficace au XXIe siècle.  Il a estimé nécessaire de continuer d’avancer dans la recherche d’un consensus sur la réforme du Conseil de sécurité.  La réforme des Nations Unies doit aussi renforcer l’Assemblée générale pour en faire l’organe directeur de l’Organisation, selon lui.  Quinze ans après son admission à l’ONU, l’Azerbaïdjan estime que le développement du Caucase est étroitement lié aux questions de sécurité énergétique et que son pays a une contribution importante à jouer à cet égard.  Il a indiqué que celui-ci affichait un taux de croissance de plus de 35% cette année et que ces quatre dernières années le budget de l’État avait été multiplié par quatre.  Ces excellents chiffres ont permis au revenu par tête d’augmenter de près de 37%.  La permanence de cette croissance et de ce développement repose non seulement sur l’existence de ressources naturelles, mais aussi sur les politiques gouvernementales protégeant les investissements, a-t-il rappelé.  En outre, la transparence et l’efficacité dans la gestion des revenus pétroliers constituent une part importante des efforts du gouvernement.


De par sa situation, l’Azerbaïdjan peut jeter des ponts entre l’Asie et l’Europe, a-t-il noté.  C’est aussi un carrefour de cultures et de religions.  Le Représentant s’est dit convaincu que la diffusion de la connaissance de l’islam et de ses valeurs, que le dialogue culturel entre civilisations allaient dans le bon sens, en particulier dans le cadre de l’Alliance des civilisations, initiative permettant les actions communes et les partenariats.  L’intervenant a rappelé que son pays présidait le GUAM, institution réunissant des pays faisant face à des conflits de longue durée.  L’intervenant a cité le sien, la Géorgie et la Moldavie.  Ces conflits ont pratiquement les mêmes causes, selon lui, et ils se sont développés selon des scénarios similaires: ils sont tous nés de la manifestation d’un séparatisme agressif, ont été accompagnés de nettoyage ethnique et résulté dans la violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États concernés.  Le GUAM est convaincu, a-t-il ajouté, que le règlement de ces conflits devait reposer sur l’intégrité territoriale au sein des frontières internationalement reconnues.  De concert avec ses alliés du GUAM, l’Azerbaïdjan entend défendre ce principe fondamental du droit international, être à l’initiative de discussions formelles au sein de l’Assemblée générale et de mobiliser autour de cette question les États Membres de l’ONU.


Selon lui, le conflit arméno-azerbaïdjanais sur le Haut-Karabakh demeure le défi le plus sérieux à la sécurité dans la région.  La position de son gouvernement s’appuie, a-t-il dit, non seulement sur le droit international mais aussi sur quatre résolutions pertinentes du Conseil de sécurité prévoyant le rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, ainsi que la définition de vastes perspectives pour les communautés azerbaïdjanaise et arménienne de la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh.  Il a affirmé que les négociations au sein du Groupe de Minsk n’avait produit aucun résultat depuis 1992.  Or, avec le temps, il devient plus difficile pour l’Azerbaïdjan d’observer la politique du fait accompli de la part de l’Arménie au Karabakh.  Il a invité la nation arménienne à réaliser qu’une telle politique ne peut avoir que des effets négatifs et des implications désastreuses sur les perspectives mêmes de son propre développement.  Le Ministre s’est dit convaincu que son pays restaurerait sa souveraineté et son intégrité territoriale, que ce n’était qu’une question de temps.


Mme ROSEMARY BANKS (Nouvelle-Zélande) a souhaité qu’une « feuille de route » soit adoptée à Bali et qu’elle contienne tous les éléments du puzzle que représentent les changements climatiques.  La Nouvelle-Zélande, a-t-elle rappelé, a annoncé une série de mesures nationales pour lutter contre le réchauffement climatique.  Ainsi, a-t-elle rappelé, un plan d’échange d’émissions sera établi à partir de janvier 2008 et constituera la pierre angulaire de nos efforts pour réduire les gaz à effet de serre.  Mme Banks a également indiqué qu’un certain nombre d’objectifs nationaux à long terme avait été identifié, ce qui permettra à la Nouvelle Zélande de devenir moins dépendante du carbone.


En matière de développement, Mme Banks a soutenu que la moitié de l’aide au développement de son pays était attribuée aux pays du Pacifique.  La Nouvelle-Zélande a également participé à la sécurité du Timor Leste en contribuant notamment au renforcement des forces de sécurité internationales et à la Mission des Nations Unies au Timor-Leste(MINUT).  La Nouvelle-Zélande n’a pu toutefois prévenir le coup d’État de novembre dernier aux îles Fiji, dont elle est le voisin.  Elle appuie les mesures prises par le Forum des îles du Pacifique pour encourager le retour d’un gouvernement constitutionnel.  La Nouvelle-Zélande reprendra les relations bilatérales normales avec Fiji si le gouvernement intérimaire s’engage à organiser des élections dans le temps qui lui a été imparti par le forum, a-t-elle déclaré.


Répondant aux déclarations faites par les Îles Salomon le lundi 1er octobre dernier, la Représentante a affirmé que les opérations de la Mission d’aide régionale RAMSI ne sont en aucune mesure une occupation et respectent pleinement les objectifs de la Charte des Nations Unies.  Elle a rappelé que RAMSI est née à la suite d’une demande officielle des Îles Salomon et que cette présence avait été approuvée par les lois internes des Îles.  Enfin, la Représentante a réitéré le soutien de son pays au droit à l’autodétermination du peuple de Tokelau, précisant qu’un nouveau vote sur cette question aurait lieu du 20 au 24 octobre prochain.  Le référendum du mois de février 2006 n’avait pas recueilli suffisamment de voix pour permettre un changement de statut.


M. SIRODJIDIN ASLOV (Tadjikistan) a souligné l’attachement de son pays au processus de désarmement et à la question de la non-prolifération des armes nucléaires, en rappelant sa participation active à l’élaboration du Traité de Semipalatinsk signé le 8 septembre 2006 et portant sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  Insistant sur les souffrances infligées par le terrorisme international, la criminalit1é transnationale organisée, et notamment le trafic de stupéfiants, il a estimé que le système de lutte mondial contre le terrorisme qui est en train de voir le jour, ne pourra pas être mis en place sans la participation des organisations régionales et sous-régionales.  Se félicitant du travail accompli par le Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix au Tadjikistan, M. Aslov a rappelé que son pays avait lui-même pris part aux opérations de maintien de la paix de l’organisation.  Concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement, il a rappelé que le Tadjikistan avait débloqué des ressources pour financer une Stratégie nationale de développement jusqu’en 2015, et une Stratégie de réduction de la pauvreté pour les années 2007-2009.  Ces stratégies, a-t-il néanmoins noté, ne peuvent réussir sans l’aide de la communauté des bailleurs de fonds, à laquelle le Tadjikistan lance avec d’autres un appel à l’annulation partielle de la dette et au doublement de l’aide au développement.


Insistant sur le droit du Tadjikistan au développement énergétique, M. Aslov a donné l’exemple de l’achèvement du barrage de Ragun, qui doit permettre d’irriguer trois millions d’hectares de terres agricoles chez ses voisins.  Il a expliqué que son pays était favorable à une approche intégrée et concertée de ce type de projets au niveau régional, tant en matière de gestion des ressources en eau que du point de vue énergétique.  La question de la dégradation des glaciers et des changements de la couche neigeuse sur les sommets du Tadjikistan et du Kirghizistan est un sujet de préoccupation pour le Tadjikistan qui dépend, avec le reste de l’Asie centrale, de ces glaciers pour l’approvisionnement en eau potable de millions de personnes.  Le Tadjikistan, a indiqué M. Aslov, se propose donc de développer l’exploitation du lac Sarez, situé sur le territoire tadjik à plus de trois mille mètres d’altitude.  Dans le cadre de la Décennie d’action sur l’eau, le Gouvernement tadjik devrait aussi organiser en 2008 une conférence internationale sur les catastrophes naturelles et leur impact sur les ressources en eau.  En tant que pays enclavé, le Tadjikistan est aussi attaché à la coopération avec ses voisins dans le domaine des transports, a conclu M. Aslov, qui s’est félicité de la restauration progressive des routes d’accès et des systèmes de communication avec l’Afghanistan.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a souligné que les défis multiples auxquels était confrontée la communauté internationale rendaient impératifs le renforcement et le fonctionnement effectif des institutions multilatérales.  L’Organisation des Nations Unies doit donc s’affirmer comme le centre indiscutable de la coexistence entre États, garante du droit international.  Le Mexique, en tant que Membre fondateur de l’ONU, réaffirme son engagement en faveur du multilatéralisme.


Après avoir évoqué les divers problèmes et fléaux auxquels le monde est confronté, le Représentant du Mexique a énuméré trois axes fondamentaux susceptibles d’harmoniser les relations entre États et leur permettre de faire face aux grands défis de notre temps: la responsabilité partagée face à la mondialisation, la promotion de la sécurité humaine par le développement et la responsabilité de coopérer dans le cadre multilatéral.  Prenant l’exemple des changements climatiques, M. Heller a expliqué que son pays privilégiait le régime multilatéral construit à l’ONU comme cadre approprié pour mettre en forme les engagements qui devront être formulés dans un proche avenir.  La Convention-cadre et son Protocole de Kyoto constituent l’espace adéquat pour la négociation, a estimé le représentant, qui a voulu que l’inaction de certains ne soit pas un prétexte pour ne rien faire.  Nous sommes convaincus, a-t-il ajouté, que nos responsabilités communes mais différenciées doivent motiver tous les pays pour entreprendre des actions au maximum de leurs capacités.  Le représentant s’est également dit convaincu que les pays développés, sans exception, devront contribuer substantiellement à l’effort collectif.


Évoquant le caractère multidimensionnel des migrations internationales, le Mexique, a-t-il dit, considère que là aussi l’ONU est le forum adapté pour aborder ces problèmes sur la base du principe de la responsabilité partagée et du renforcement de la coopération entre les États directement concernés par le phénomène.  Il est fondamental, selon lui, de promouvoir une vision qui se fonde sur le respect des droits de l’homme de tous les migrants, en tenant compte des implications économiques, sociales et culturelles du phénomène.  Nous parlons en connaissance de cause, a souligné l’orateur qui a rappelé que le Mexique était un pays d’origine, de transit et de destination de migrants.  Il convient d’adopter des mesures effectives pour renforcer le cadre international de protection des migrants.


Enfin, le Représentant a souligné la nécessité de réformer le Conseil de sécurité pour l’adapter à notre époque.  La réponse à la crise institutionnelle des dernières années ne se trouve ni dans la recherche de mécanismes de rechange ni dans des démarches unilatérales ou partiales.  Le Mexique considère que l’élargissement du Conseil est une nécessité absolue pour le rendre plus représentatif par une augmentation du nombre de ses membres non permanents qui devraient avoir la possibilité d’être réélus, et ce, afin d’inciter à la responsabilisation.  Le Mexique, a-t-il rappelé en conclusion, a posé sa candidature à un siège de membre non permanent pour la période 2009-2010.


M. PHILIP SEALY (Trinité-et-Tobago) a déclaré que la stratégie de développement de son pays était d’aller au-delà des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de s’assurer que d’ici 2020, tous les secteurs de la société de Trinité-et-Tobago bénéficieraient d’un niveau de vie comparable à celui du monde développé.  Il a souligné les performances économiques du pays avec des niveaux de croissance de 8,6% au cours des cinq dernières années.  Son pays a également été capable de réduire de 7% la pauvreté par rapport au pic de 24% en 1998 et a actuellement un faible taux de chômage de 5,9%, a-t-il ajouté.  M. Sealy a souligné la volonté de son pays d’accroître le processus d’intégration au sein de la Communauté des caraïbes (CARICOM) pour passer d’un seul marché à une seule économie.  C’est pour cette raison que Trinité-et-Tobago continue de fournir une assistance économique et humanitaire à plusieurs pays de la CARICOM touchés par des catastrophes naturelles, a-t-il ajouté.


Le Représentant s’est inquiété des conséquences des changements climatiques sur son pays et a appelé la communauté internationale à mener des actions urgentes et ambitieuses.  Il a souligné que son gouvernement et d’autres États membres de la CARICOM chercheraient à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre le plus tôt possible.  Il a indiqué que son pays avait déjà versé volontairement 1 million de dollars à la fondation du Centre sur les changements climatiques de la CARICOM qui se trouve au Belize afin de renforcer cette institution.  M. Sealy a également souligné la volonté de son pays de préserver l’environnement marin de la mer des caraïbes et a dénoncé le passage à travers la mer de navires transportant des déchets radioactifs.


L’intervenant s’est également félicité des activités organisées à l’ONU et dans les pays de la CARICOM destinées à faire mieux connaître les horreurs de la traite transatlantique des esclaves.  Il a souligné que Trinité-et-Tobago avait profité de cette opportunité pour éduquer ses citoyens sur les traitements dégradants auxquels avaient été soumis ces êtres humains.  Il a indiqué que son pays avait l’intention d’apporter une contribution financière à l’initiative de la CARICOM pour un mémorial permanent qui serait érigé au Siège de l’ONU.  Il a appelé la communauté internationale à contribuer généreusement à ce projet.


M. JOE ROBERT PEMAGBI (Sierra Leone) a estimé que le salut du monde vis-à-vis des conflits, des désastres naturels, des maladies, de la faim, de la pauvreté, de l’oppression, des abus et violations des droits, de la menace des changements climatiques et de la réalisation des objectifs de développement restera un rêve sans une action multilatérale.  Et plus fortes seront les Nations Unies, plus grandes seront nos chances de réaliser les objectifs pour lesquels elles ont été créées. « C’est pourquoi, a-t-il dit, la Sierra Leone, ne relâchera pas son appui au processus de réforme des Nations Unies pour les rendre capables de réagir de manière appropriée aux nombreux et divers défis toujours croissants.  Il a déploré le statu quo dans la réforme du Conseil de sécurité qui désavantage l’Afrique, seul continent n’ayant pas de voix dans la composante permanente du Conseil.  Il a appelé à l’expansion et à une représentation plus équitable du Conseil de sécurité afin de le rendre plus représentatif, plus démocratique et plus responsable et donc plus effectif.


Parlant de son pays, il a annoncé l’émergence d’une aube nouvelle dans le paysage politique de la Sierra Leone.  « Une fois encore, a-t-il-dit, la Sierra Leone a fait une performance exemplaire dans le domaine de la consolidation de la démocratie et de la gouvernance ».  Le représentant a estimé que la paix est un processus qui doit être consolidé, maintenu et soutenu.  Il a salué l’établissement de la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies qui cadre avec les objectifs de l’Organisation.  Il a considéré les dernières élections dans son pays comme une partie du processus de paix.  Mais, a-t-il fait remarquer, il ne faut pas oublier que le peuple a aussi le droit au développement économique et social.  Le droit de vote est inextricablement lié au droit à l’alimentation, à l’eau potable, aux services sociaux et au développement, a-t-il estimé. 


Des élections périodiques sont importantes mais elles ne sont pas la panacée à tous nos besoins, a-t-il insisté.  Il a sollicité l’appui des Nations Unies, de la communauté internationale et des partenaires bilatéraux pour aider la Sierra Leone à répondre aux attentes du peuple.  Il a salué, par exemple, l’assistance reçue par son pays du Fonds de consolidation de la paix pour contrôler l’ordre public durant les élections.  Il a formulé l’espoir que les détails de la stratégie intégrée sur la consolidation pour la paix ou cadre de la coopération pour la Sierra Leone soient rapidement finalisés. Il a par ailleurs regretté que pour la Sierra Leone et les autres pays en développement, les perspectives de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015 soient nébuleuses et distantes.  Il a appelé à des mesures urgentes pour qu’ils soient réalisés rapidement.  Enfin, le Représentant a assuré de la volonté de son pays d’améliorer et de maintenir des relations amicales avec tous les États Membres des Nations Unies, en particulier les pays voisins immédiats de son pays, ceux de l’Union du fleuve Mano et de la CEDEAO.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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