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AG/10627

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES PAYS DU SUD EXPRIMENT LEURS INQUIÉTUDES FACE AUX DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT ET AUX EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

2/10/2007
Assemblée généraleAG/10627
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-deuxième session                                  

14e & 15e séances plénières

Matin et après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES PAYS DU SUD EXPRIMENT LEURS INQUIÉTUDES FACE AUX DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT ET AUX EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES


Les questions de développement ont retrouvé une place centrale aujourd’hui à l’Assemblée générale, au sixième et avant-dernier jour du débat général.  La plupart des 30 ministres et chefs de délégation ont exprimé leurs doutes sur la capacité de leur pays à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en appelant les États développés à tenir leurs promesses.


Le Ministre des affaires étrangères du Royaume des Tonga a rappelé aux pays donateurs leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide au développement.  En écho à ses propos, le représentant du Danemark a proposé la tenue d’un sommet de l’ONU axé sur les progrès dans la réalisation des OMD et le financement du développement.  Le Ministre des affaires étrangères du Congo a quant à lui rendu compte des difficiles négociations avec les institutions de Bretton Woods, par ailleurs critiquées par son homologue de l’Uruguay, pour qui les formules du Fonds monétaire international (FMI) ne font qu’apporter chômage et pauvreté. 


Le Ministre des affaires étrangères de la Jamaïque a, pour sa part, demandé aux pays développés de faciliter l’accès à leurs marchés, en dénonçant les subventions accordées à certains produits agricoles.  Le représentant de la Suède a renchéri en regrettant la part trop faible des pays en développement dans le commerce mondial.  Dans le village global que nous sommes devenus, il est dans l’intérêt de tous de s’attaquer aux causes fondamentales du sous-développement, a déclaré le Ministre des affaires étrangères du Kenya, en prévenant que la colère des jeunes sans emploi des pays du Sud finirait par déborder dans d’autres capitales.


Le sentiment d’inquiétude sur les perspectives de développement est accru par les menaces que font peser les changements climatiques.  Les pays insulaires ont rappelé leur vulnérabilité particulière, à l’instar des Seychelles, dont la sécurité alimentaire est menacée par les nouveaux circuits migratoires du thon, ou encore des Bahamas, qui redoutent les effets du relèvement du niveau de la mer sur leur industrie touristique. 


D’autres exemples concrets ont été cités: les récentes inondations au Burkina Faso, la fonte des glaciers du Bhoutan ou encore l’assèchement du Lac Tchad qui menace 25 millions de personnes, a indiqué le chef de la diplomatie tchadienne.  Saluant la prise de conscience de l’opinion publique mondiale, son homologue des Maldives a espéré que la Conférence de Bali, qu’il a qualifiée de « cruciale », permettra de rattraper les promesses non tenues et les occasions manquées du passé, pour parvenir à un nouveau consensus mondial.


Cette sixième journée du débat général a également été l’occasion pour le Ministre des Affaires étrangères de la Somalie de déplorer le manque de réponse et les réticences inexplicables des Nations Unies aux efforts de son gouvernement pour reconstruire une nation et développer les institutions étatiques.  Si cela continue, ce sera un soutien indirect à l’agonie prolongée du peuple somalien, a-t-il prévenu. 


Par ailleurs, le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a fait part des efforts sincères de son pays pour résoudre la question nucléaire dans la péninsule coréenne et a indiqué qu’à l’avenir, les progrès dépendront des mesures prises par les États-Unis et le Japon pour mettre fin à leur politique hostile à l’égard de la RPDC.


Les Ministres des affaires étrangères ou chefs de délégation des pays suivants ont également pris la parole: Canada, Ouzbékistan, Saint-Kitts-et-Nevis, Guyana, Costa Rica, République bolivarienne du Venezuela, Pakistan, Bahamas, Irlande, Grenade, Belize, Kirghizistan, Dominique, Kiribati, Pérou, Grèce, Australie.


Les représentants du Japon, de l’Australie, du Népal et de la RPDC ont exercé leur droit de réponse.


L’Assemblée générale reprendra son débat général mercredi 3 octobre, à 10 heures.


SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL DE LA SOIXANTE-DEUXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Déclarations


M. MAXIME BERNIER, Ministre des affaires étrangères du Canada, a rappelé que l’engagement de son pays sur la scène internationale était guidé par les valeurs de liberté, de respect des droits de la personne, de la démocratie et de l’État de droit et que ces valeurs sous-tendaient la présence du Canada en Afghanistan, en Haïti, au Soudan et ailleurs dans le monde.  Il a toutefois jugé que la promotion de ces valeurs ne suffisait pas mais qu’il fallait les protéger, les défendre, particulièrement lorsqu’elles sont en danger comme en Afghanistan, en Birmanie, au Soudan et ailleurs.  Le Ministre a souligné le ferme engagement de son pays en Afghanistan, qui s’est traduit notamment au cours de l’année dernière par une augmentation de son aide au développement, sa présence diplomatique et sa contribution militaire.  Il a insisté sur le caractère collectif de l’effort de la communauté internationale dans ce pays, en partenariat étroit avec le Gouvernement afghan.  De l’avis de M. Bernier, les efforts déployés en Afghanistan témoignent des principes fondamentaux défendus par les Nations Unies.  Il a toutefois jugé que le défi était grand et qu’il n’y aurait pas de reconstruction sans sécurité.  « La démocratie et la stabilité politique ne peuvent s’épanouir dans un climat de terreur », a-t-il dit.  La santé et l’éducation ne peuvent pas être fournies si l’anarchie règne, a-t-il ajouté.  M. Bernier a estimé que l’Afghanistan avait fait des progrès, en citant les exemples de la formation de policiers et de l’éducation des enfants.  La situation des Afghans progresse, a-t-il insisté.  C’est pourquoi, le Canada appuie l’envoi d’un nouvel envoyé spécial de l’ONU en Afghanistan.


Le Ministre a estimé que d’autres défis étaient à relever par les Nations Unies, en particulier en Haïti.  Il a demandé la prorogation du mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation dans ce pays.  Il a également estimé qu’il était impératif de rétablir la démocratie et les droits de la personne en Birmanie.  Concernant le Soudan, le Ministre a jugé que des missions novatrices pourraient permettre de bâtir une paix durable.  Il a condamné l’attaque « intolérable » récemment contre des soldats de la force de l’Union africaine dans ce pays.  M. Bernier a assuré que le Canada resterait un partenaire fiable pour tous ceux qui souhaitent promouvoir la liberté, la démocratie, le respect des droits de l’homme et l’État de droit.


M. RAPHAEL TUJU, Ministre des affaires étrangères du Kenya, a appelé la communauté internationale à s’investir davantage pour faire face au problème de la Somalie, dont il a rappelé qu’elle était pour lui un « pays frère ».  Il a salué l’engagement de l’Union africaine en faveur de l’AMISOM et a rendu un hommage particulier aux troupes ougandaises.  Il a cependant souhaité que les Nations Unies complètent les efforts régionaux par une présence effective sur le terrain.  Assurant le processus de réconciliation nationale du soutien de son pays, il a appelé les acteurs politiques qui boycottent le dialogue à y prendre entièrement part.  Le problème de la Somalie, éclipsé par le conflit du Darfour, est peut-être moins visible aujourd’hui, mais la crise est loin d’être terminée, a-t-il prévenu.


Le nombre de conflits a diminué de 40% ces 13 dernières années, s’est-il félicité, en citant le rapport sur la sécurité humaine.  Il a salué les sorties de crise en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, au Burundi, en République démocratique du Congo et au Sud-Soudan, mais a jugé indispensable de prévenir la résurgence de ces conflits.  Les populations locales doivent connaître les dividendes de la paix pour qu’elle soit durable, a-t-il déclaré.  Il a ainsi souhaité un renforcement du partenariat entre l’Union africaine et le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, tant au niveau financier, technique que logistique.  La mort récente de 10 soldats de l’Union africaine au Darfour ne fait qu’en souligner l’urgence, a-t-il dit.


M. Tuju a comparé les migrations forcées de l’esclavage à celles liées à l’immigration illégale.  Aujourd’hui, nombre de mes frères et sœurs s’offrent volontairement et embarquent dans les mêmes conditions inhumaines, souvent au péril de leur vie, a-t-il déclaré.  Vous pouvez construire de grands murs, déployer plus de menaçantes patrouilles de contrôle des frontières, vous pouvez flatter le sentiment xénophobe en période électorale, mais le répit sera de courte durée, a-t-il poursuivi, en affirmant que cela ne serait qu’un pansement inefficace tant qu’on ne s’attaquerait pas aux causes fondamentales du phénomène des réfugiés économiques.  Dans le village global que nous sommes devenus, il est dans l’intérêt de tous de s’attaquer aux multiples facteurs à l’origine de si grandes tensions à l’intérieur et entre nos pays, a-t-il déclaré, en estimant que la colère des jeunes sans emploi dans un pays finirait par déborder dans d’autres capitales.


Appelant à revoir les politiques de l’OMC, du FMI et de la Banque mondiale, qu’il a jugées égoïstes et à courte vue, le Ministre des affaires étrangères du Kenya a rappelé que les ressources et les capacités pour améliorer le monde se trouvaient dans les pays développés.  Lorsque les puissants pensent qu’ils peuvent tirer profit de leur pouvoir, leur victoire n’est que temporaire, a-t-il prévenu, parce qu’elle ne fait qu’alimenter la colère et la vengeance.  Constatant que la pauvreté et le manque d’éducation étaient un facteur de déstabilisation dans son pays, il a indiqué que son gouvernement avait consacré 30% du budget de l’État à rendre l’école primaire gratuite. 


Il a par ailleurs dénoncé le poids de la dette, tout en déplorant que, dans son pays, elle ait été en partie contractée dans le passé, pour des projets inutiles, dont l’objectif principal était de détourner de l’argent.  Il a estimé qu’il y avait eu des complicités de part et d’autre dans la malhonnêteté.  Nous devons tourner la page des événements négatifs comme les dettes injustifiées du passé qui ne font qu’alimenter la colère et l’amertume en affectant les générations futures, a-t-il conclu, en appelant à faire les sacrifices et les investissements nécessaires au bénéfice de tous et pas d’un seul groupe.


M. BASILE IKOUEBE, Ministre des affaires étrangères et de la francophonie du Congo, a rappelé que son pays était résolument engagé dans de difficiles négociations avec les institutions de Bretton Woods en vue d’un programme qui vise l’allègement de la dette et la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  M. Ikouebe a exprimé l’espoir que ces négociations aboutissent dans des délais qui ne retardent pas la mise en œuvre des réformes nécessaires attendues par son pays.  Alors que dans moins de trois mois, son mandat de membre non permanent du Conseil de sécurité prendra fin, le Congo a participé pendant près de deux ans aux travaux du Conseil dans un esprit constructif, en privilégiant le règlement des différends par la voie pacifique et au moyen du dialogue, de la recherche du compromis et du renforcement du multilatéralisme.  C’est pourquoi, le Ministre a estimé qu’il est nécessaire et urgent de procéder à la réforme de cet organe principal des Nations Unies en matière de paix et de sécurité.  Il a également insisté sur l’amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité, pour plus de transparence et d’inclusivité dans la préparation des décisions.


Son pays plaide pour le renforcement du partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine afin que les décisions du Conseil de sécurité prennent davantage en compte les préoccupations des pays africains, a indiqué le Ministre.  Son pays, a-t-il indiqué, a encouragé la communauté internationale à rester engagée en République démocratique du Congo à travers la MONUC, à appuyer les efforts en cours en Côte d’Ivoire et au Darfour.  Sur ce dossier, il s’agit, conformément aux objectifs de la réunion de haut niveau du Conseil de sécurité, a rappelé le Ministre, d’accélérer le rythme politique à Tripoli le 27 octobre.  Toutes les parties devraient y participer, a estimé le Ministre, qui pense que la communauté internationale devrait réfléchir à des sanctions à l’encontre des parties récalcitrantes.  En signe de soutien au dialogue politique, le Congo, a annoncé son Ministre, a décidé de contribuer au Fonds d’affectation spéciale créé par le Secrétaire général.


Le Ministre a ensuite vigoureusement condamné le récent attentat perpétré contre les soldats de la paix de l’Union africaine, au Sud-Darfour, demandant que les auteurs de ces crimes soient activement recherchés et châtiés.  Plaidant également pour l’accélération de l’assistance humanitaire dans les pays africains en crise, le Ministre a demandé à la communauté internationale de soutenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), proposant que la force africaine puisse dans le futur être relevée par une force des Nations Unies.  Rappelant que son pays préside ce mois la Communauté économique des États d’Afrique centrale, M. Ikouebe a réitéré l’appel lancé par la CEEAC à la communauté internationale et aux bailleurs de fonds pour qu’ils appuient les Gouvernements du Burundi, de la RDC et du Tchad pour la sécurisation des frontières et l’amélioration de la sécurité. 


M. REINALDO GARGANO, Ministre des relations extérieures de l’Uruguay, a réitéré l’attachement de son pays aux principes de souveraineté égale, de résolution pacifique des conflits, de multilatéralisme.  Il a toutefois estimé que les décisions illégitimes de certains pays faisaient obstacle à la matérialisation de ces principes et étaient source de conflits et que cela diminuait l’autorité politique et juridique des Nations Unies.  Il a également mis en cause des intérêts économiques hégémoniques.


Concernant les changements climatiques, le Ministre a souligné que les pays en développement étaient dans une situation paradoxale: alors qu’ils ne contribuent pas de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre, ils sont pourtant ceux qui souffrent le plus des changements climatiques.  Il a blâmé les pays développés de ne pas vouloir faire les efforts nécessaires pour lutter contre les changements climatiques, alors que des mesures urgentes doivent être prises pour éviter des catastrophes.


S’agissant du financement pour le développement, M. Gargano a estimé qu’il fallait se poser la question des causes du sous-développement.  Il a pointé du doigt le rôle des organismes financiers, dont la Banque mondiale, et a critiqué les formules du Fonds monétaire international (FMI) qui, au lieu d’amener des possibilités de développement, ont au contraire apporté le chômage et la pauvreté. Le Ministre a jugé qu’il fallait développer des normes de commerce équitable mais a regretté que les pays en développement n’aient pas réussi à convaincre les États-Unis et l’Union européenne sur ce sujet. Selon lui, les pays en développement n’ont pas besoin d’aide mais d’un accès libre aux marchés.  Un commerce libre éviterait d’avoir recours au crédit international, a-t-il déclaré. Il a relevé que le continent sud-américain possédait d’énormes ressources.  Nous devrions pouvoir nous atteler à l’élimination de la pauvreté mais sur 400 millions d’habitants, 200 millions vivent en-dessous du seuil de pauvreté, a-t-il rappelé. Il a affirmé l’engagement de son pays à œuvrer à l’intégration régionale par le biais du Mercosur.


Il a rappelé que l’Uruguay avait connu une crise très grave en raison, selon lui, de l’application d’un modèle économique étranger. En 2005, l’Uruguay a lancé un plan d’urgence pour réduire le nombre de pauvres, a-t-il expliqué. Le gouvernement a lancé un plan d’équité sociale et a pris des mesures dans l’éducation, notamment une loi rendant l’école obligatoire à partir de 4 ans, a-t-il souligné.


Concernant le terrorisme, le Ministre a rappelé que son pays faisait partie de toutes les conventions des Nations Unies sur ce sujet. Il a estimé qu’il fallait lutter contre les causes du terrorisme en faisant la promotion du respect des différences culturelles, politiques, raciales et religieuses. Il a regretté que le non-respect de résolutions des Nations Unies ait pu contribuer à l’aggravation et à la multiplication des actes terroristes.  Le Ministre a souligné que son pays participait actuellement à 12 des 15 missions de paix des Nations Unies à travers le monde. Alors que l’Uruguay ne compte que 3,5 millions d’habitants, il est le septième plus gros contributeur aux forces de paix de l’ONU, a-t-il relevé.


En ce qui concerne la réforme de l’ONU, M. Gargano a apporté son soutien au nouveau Conseil des droits de l’homme. S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, il a appuyé l’intégration du Brésil, de l’Inde, de l’Allemagne et du Japon comme membres permanents et l’augmentation du nombre de membres non permanents.


M. VLADIMIR NOROV, Ministre des affaires étrangères de la République d’Ouzbékistan, a estimé que l’un des problèmes actuels les plus sérieux était l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, en particulier les ressources énergétiques et l’eau.  Diverses approches équivoques en matière d’exploitation des ressources naturelles ont freiné le processus de développement, menant à des situations de conflits et, parfois, à des catastrophes écologiques comme l’assèchement de la mer d’Aral.  Il est nécessaire de souligner, conformément aux conventions pertinentes de l’ONU, que l’exploitation des ressources en eau tirées des rivières transfrontalières ne doit pas se faire aux dépens de l’équilibre écologique et des intérêts des pays voisins.  Le Ministre ouzbèke a ajouté que ces mêmes textes prévoient que les États concernés doivent coopérer sur la base du respect de l’égalité territoriale et de la souveraineté, du bénéfice mutuel et de la bonne foi.  Les experts internationaux doivent s’assurer que la construction d’usines hydroélectriques n’aura pas de conséquences écologiques irrémédiables et n’altérera pas l’équilibre établi dans l’utilisation des ressources en eau tirées des rivières transfrontalières.


M. Norov a ensuite attiré l’attention sur les questions de sécurité en Asie centrale.  Évoquant la situation en Afghanistan, il a affirmé que la stabilité serait restaurée dans ce pays en suivant la voie de la démilitarisation et en s’attachant à résoudre les problèmes socio-économiques à l’origine des tensions.  Il a également estimé que le retour au calme et à la prospérité de l’Afghanistan passait par la réduction significative du trafic de drogue.


Le dirigeant ouzbèke a par ailleurs rappelé que son pays avait toujours été un fervent défenseur du dialogue entre les cultures et les civilisations, qui, a-t-il précisé, doit être maintenu dans le cadre du droit international sans être soumis à l’imposition des valeurs et normes morales de certains pays.  M. Norov a rappelé que l’Ouzbékistan défendait depuis des siècles un islam pacifique, tolérant et respectueux des autres religions.  C’est en ce sens qu’il s’est déclaré inquiet face aux interprétations négatives et trompeuses qui entachent le rôle historique de l’Islam.  Nous nous élevons contre la transformation de la lutte contre le terrorisme en islamophobie, a-t-il lancé, avant d’appeler les Nations Unies à promouvoir plus que jamais la diversité culturelle et la compréhension entre les religions.


Le spectre du terrorisme a rendu visite à mon pays le week-end dernier, a déclaré M. ADDULLA SHAHID, Ministre des affaires étrangères des Maldives.  Il a expliqué qu’un engin explosif improvisé avait sauté samedi après-midi dans une zone commerciale de la capitale, blessant douze passants innocents.  C’est la première attaque terroriste de notre histoire, a-t-il déploré, en rappelant que son pays était réputé pour sa tranquillité et son accueil.  Il a fait part de sa détermination face à ce qu’il a qualifié de lâche acte d’agression.  Cet incident nous rappelle qu’aucun pays n’est à l’abri du terrorisme, a-t-il ajouté, en le condamnant sous toutes ses formes.


M. Shahid a indiqué que les Maldives, en tant que petit pays insulaire à faible relief, avaient été à l’avant-garde, ces 20 dernières années, des efforts pour sensibiliser le monde aux effets du changement climatique.  Il a regretté le manque de progrès, l’accroissement continu des gaz à effet de serre et les effets de plus en plus dévastateurs du réchauffement de la planète, tout en affirmant que la Réunion de haut niveau organisée la semaine dernière par le Secrétaire général lui redonnait espoir.  Saluant la prise de conscience de l’opinion publique mondiale, il a espéré que la Conférence de Bali, qu’il a qualifiée de « cruciale », permettrait de rattraper les promesses non tenues et les occasions manquées du passé, pour parvenir à un nouveau consensus mondial.  Il a assuré que son pays prendrait toute sa part à ces efforts, en organisant, en novembre, une réunion sur la dimension humaine individuelle des changements climatiques, dont les conclusions seront soumises à la Conférence de Bali.


Le Ministre des affaires étrangères des Maldives s’est félicité que son pays ait réussi à enrayer les effets dévastateurs du tsunami de 2004, dont il a rappelé qu’il avait détruit l’équivalent des deux tiers du PIB.  Rappelant les progrès de son pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il a indiqué qu’il entamerait l’année prochaine la période de transition permettant de sortir du groupe des Pays les moins avancés.  C’est une reconnaissance du développement multiforme de son pays, a-t-il déclaré, tout en soulignant les nouveaux défis qui l’attendaient, comme des conditions commerciales moins favorables ou encore une aide au développement réduite.  Il a invité les partenaires de son pays à faciliter cette période de transition.


M. Shahid a par ailleurs souligné les avancées de son pays dans le domaine des droits de l’homme.  Il a indiqué qu’il signerait cet après midi la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées et que l’année dernière, les Maldives avaient été le premier pays d’Asie à ratifier le Protocole optionnel de la Convention contre la torture.  Estimant qu’il restait encore beaucoup à faire, il a rappelé que le Gouvernement avait adressé l’année dernière une invitation permanente à visiter le pays à tous les Rapporteurs spéciaux des droits de l’homme des Nations Unies et qu’il avait invité le Haut Commissaire aux droits de l’homme à nommer un conseiller national pour les Maldives.


M. SONATANE T. TAUMOEPEAU-TUPOU, Ministre des affaires étrangères du Royaume des Tonga, a constaté que la communauté internationale arrivait à mi chemin de la période au cours de laquelle elle s’est engagée à réaliser ses Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a dit soutenir l’idée de tenir une réunion de dirigeants sur les OMD tout en estimant que toute discussion à ce sujet ne pourrait se faire sans que soit abordée la question du financement du développement.  Depuis la Conférence de Monterrey de 1992, le bilan reste mitigé, a regretté le Ministre qui a appelé les pays donateurs qui n’avaient pas encore rempli leurs obligations de consacrer 0,7% de leur PIB au développement, à s’engager véritablement afin d’atteindre les Objectifs prévus pour 2015.


Le Royaume des Tonga attend également une issue positive à la future Réunion de haut niveau sur le financement du développement qui doit se tenir à Doha, au Qatar en 2008, a ajouté le Ministre.  Celui-ci a également insisté sur la nécessité de fournir des sources d’énergie efficaces et propres à tous, en mettant en place des infrastructures énergétiques fiables, ce qui exigera que l’on fournisse un appui financier et technique aux pays les plus pauvres.


Le Ministre a salué la volonté du Secrétaire général de renforcer la coopération des Nations Unies avec les organisations régionales,  d’autant que Tonga doit accueillir, à la fin de ce mois, le 38ème Forum annuel des dirigeants du Pacifique.  Le Plan du Pacifique, qui est entré dans sa deuxième année de mise en œuvre, s’articule autour de quatre piliers, à savoir la croissance économique, le développement durable, la bonne gouvernance et la sécurité, a-t-il précisé. Soulignant que son pays était devenu membre de l’Organisation mondiale du commerce depuis le mois de juillet dernier, le Ministre a déclaré qu’il faisait face, en tant que petit pays insulaire, à de nombreuses difficultés ne lui permettant pas de bénéficier du système commercial mondial.  Il est donc impératif que le cycle de négociations de l’Uruguay soit conclu rapidement et qu’un train de mesures soit adopté qui comprenne entre autres l’élimination des subventions à l’exportation.


Le Ministre a fait référence aux manifestations de violence s’étant produites dans le Royaume des Tonga au cours de l’année écoulée dans le cadre du processus de démocratisation de son système politique.  Avec l’aide des pays voisins, la situation a été rétablie et un comité de reconstruction supervise la réhabilitation de Nuku’alofa.  Un comité tripartite de l’assemblée législative a aussi été établi pour revoir le programme de réforme politique.  Le rapport de la commission tripartite a été déposé à l’assemblée nationale et un calendrier pour la mise en œuvre des réformes politiques d’ici 2010 a été approuvé.


M. TIMOTHY HARRIS, Ministre des affaires étrangères, du commerce et de l’industrie de Saint-Kitts-et-Nevis, a appelé l’ensemble des États Membres à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ceux qui possèdent le plus de ressources doivent en consacrer davantage à l’agenda pour le développement, a-t-il ajouté, plaidant pour la pleine mise en œuvre des accords financiers conclus dans le cadre de la Conférence de Monterrey.


M. Harris a ensuite rappelé la nécessité de mettre un terme à la pandémie de VIH/sida, l’accent devant être mis, selon lui, sur la baisse des prix des antirétroviraux pour juguler dans un premier temps cette « menace pesant sur l’avenir de l’humanité ».  M. Harris a fait savoir que son pays comptait participer activement à la Conférence internationale sur le sida qui se tiendra en mai 2008.


Le Ministre a par ailleurs expliqué que son gouvernement se félicitait de ce que le Secrétaire général de l’ONU ait fait de la lutte contre les effets des changements climatiques une de ses priorités, ce phénomène ayant pour conséquence désastreuse la montée du niveau des mers qui affecte la sécurité économique et environnementale des petits États insulaires tels que Saint-Kitts-et-Nevis.  Cette année, nous avons signé le Protocole de Kyoto, a encore indiqué M. Harris, ce qui montre l’engagement de mon pays à tout mettre en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Il a en outre appelé à une coopération Sud-Sud accrue afin de lutter plus efficacement contre les conséquences du réchauffement de la planète.


M. Harris a ensuite souhaité que le dialogue entre les civilisations se poursuive, de même que la mise en œuvre des réformes touchant tous les domaines d’activité des Nations Unies.  Enfin, il a estimé, en ce qui concerne la question de Taiwan, que l’ONU devrait faire preuve d’esprit d’ouverture et d’égalité en matière de représentativité.  Il s’est basé sur le principe d’universalité pour renouveler le soutien de son pays à l’adhésion de Taiwan aux Nations Unies. 


M. DJIBRILLE YIPENE BASSOLE, Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, a considéré que les inondations dont est victime actuellement son pays constituaient le lourd tribut payé au réchauffement de la planète. Il a espéré que des mesures soient prises par la communauté internationale pour éviter à l’avenir ce type de fléau.


Le Burkina Faso, qui préside la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a fait de la résolution des conflits un axe majeur de sa diplomatie, a-t-il dit, soulignant que son pays s’était engagé comme facilitateur dans la recherche de solutions aux crises qui ont affecté le Togo et la Côte d’Ivoire.  Il a estimé que les perspectives étaient encourageantes au Togo et il a souligné la sincère volonté et le réel engagement des populations et de la classe politique togolaises à sortir leur pays de la crise.  Il a appelé la communauté internationale à poursuivre son action en faveur des réformes institutionnelles, de la consolidation de la paix et du développement économique dans ce pays.  En Côte d’Ivoire, la fin des hostilités est désormais une réalité, a-t-il relevé.  Le Burkina Faso s’est félicité de l’adhésion de l’ensemble de la classe politique et de tout le peuple de Côte d’Ivoire à l’Accord de Ouagadougou signé le 4 mars 2007 entre le Président Laurent Gbagbo et le Secrétaire général des Forces nouvelles Guillaume Soro, a-t-il ajouté.


Le Ministre a insisté sur les efforts de son pays pour instaurer la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest.  Il a expliqué que le Burkina Faso, en se portant candidat à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2008-2009, souhaitait apporter sa contribution à la paix dans le monde.  Il a remercié les États membres de la CEDEAO et de l’Union africaine de leur soutien à cette candidature.  Le Ministre a salué la décision du Conseil de sécurité de déployer au Darfour une force hybride Nations Unies/Union africaine. Il a rappelé que son pays avait décidé d’y prendre part.  Il a appelé la communauté internationale à doter cette force hybride des moyens logistiques et financiers nécessaires pour l’accomplissement de cette mission.  Il a également souhaité que des solutions durables puissent permettre de rétablir la paix dans le Nord du Mali et du Niger, secoués par des conflits armés.  M. Yipènè s’est aussi félicité de l’évolution pacifique de la Sierra Leone, qui vient de réussir l’organisation d’élections générales libres, démocratiques et transparentes. Selon lui, il s’agit de la dernière illustration en date de l’ancrage progressif de la démocratie et de la bonne gouvernance en Afrique.  Il a également félicité le Gouvernement marocain pour avoir initié les pourparlers directs avec le Front POLISARIO sur l’avenir du Sahara occidental.  Il a estimé que seule une solution politique négociée permettrait de mettre fin à ce conflit.


Le Ministre a dit que son pays était préoccupé par la prolifération et le trafic des armes légères et de petit calibre, notamment en Afrique de l’Ouest. Le Burkina Faso, en tant que Président de la CEDEAO, a décidé d’en faire une de ses priorités, a-t-il dit.  Il a également jugé urgent de réagir au trafic de stupéfiants alors que la sous-région ouest-africaine était en train de se transformer en plaque tournante et il a appelé au soutien de la communauté internationale pour éradiquer ce fléau le plus rapidement possible.  S’agissant du terrorisme, le Ministre a déclaré que son pays appelait à la mise en œuvre diligente de la Stratégie globale des Nations Unies sur ce sujet, à une coopération internationale effective, au renforcement de l’arsenal juridique et à la conclusion d’une convention générale dans les meilleurs délais.  Concernant le développement économique, il a estimé que la mondialisation et la libéralisation débridées continuaient de frapper les économies faibles comme celle du Burkina Faso qui devait affronter des règles commerciales inéquitables.  Il a espéré que soit mis fin aux pratiques les plus cyniques du commerce international.  Selon lui, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, en particulier en Afrique, attendent de bénéficier de l’impact positif de ce commerce.  Concernant la réforme des Nations Unies, il a souhaité que les torts faits par l’histoire à l’Afrique et à d’autres parties du monde soient réparés, notamment au niveau du Conseil de sécurité.  Il a déploré le fait que Taiwan ne puisse pas participer pleinement à la marche du monde.


M.  SAMUEL R.INSANALLY, Ministre des affaires étrangères du Guyana, a fait observer que la communauté internationale semble s’être finalement réveillée face aux défis posés par les changements climatiques.  La responsabilité première de cette dégradation revient aux pays développés dont les politiques d’industrialisation ont montré peu d’égard pour la préservation de l’environnement, a-t-il poursuivi, avant de faire observer que ces pays ont créé des sociétés consuméristes dont l’extravagance ne connaît pas de limite. 


Face à l’évidence des changements climatiques, certains pays développés semblent accepter, avec réticence toutefois, que les émissions de carbone doivent être réduites de manière substantielle.  Mais ils ne sont pas prêts à accepter la responsabilité première de protéger l’environnement, a regretté le Ministre.  Au lieu de parler de responsabilité commune mais différenciée, ils parlent de responsabilité partagée en demandant clairement aux pays en développement une plus grande contribution à la campagne contre les changements climatiques, a-t-il déploré.  Et cette exigence devient souvent une condition préalable à l’aide au développement.  M. Insanally a, à cet égard, fait observer que pour de nombreux pays en développement, qui souffrent d’un manque chronique de ressources, cette exigence est injuste. 


Il a rappelé que certains pays sont plus vulnérables aux changements climatiques, comme les petites îles des Caraïbes et du Pacifique ou les États côtiers comme le Guyana, et regretté qu’en dépit du Plan d’Action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice, pourtant prévus pour aider ces pays désavantagés, ces derniers ne bénéficient toujours pas d’une aide suffisante pour leur permettre de faire face aux conséquences des changements climatiques.  Aussi, a-t-il préconisé que tout accord post-Kyoto soit assorti des ressources nécessaires à sa mise en application.  En tant que pays situé en dessous du niveau de la mer, le Guyana est fréquemment exposé aux inondations, a-t-il expliqué.  Et la dernière inondation grave de 2005 a fait perdre au pays l’équivalent de presque 60% de son PIB. 


À moins que tous, gouvernements et populations, acceptent et répondent à l’urgence posée par les changements climatiques, notre civilisation, telle que nous la connaissons, va disparaître, a-t-il averti.  Le Ministre a également plaidé en faveur d’une plus grande coopération.  Il a, à cet égard, fustigé la dénonciation unilatérale par l’Union européenne du Protocole Sucre, dénonciation faite sans consultation et qui vient contredire les sermons de l’Union européenne sur le partenariat et la bonne gouvernance.  Pour conclure, il a indiqué qu’une ordonnance a été rendue sur la délimitation des frontières maritimes entre le Guyana et le Suriname.  Nos deux pays vont pouvoir poursuivre le développement de leur espace maritime sans le poids d’un différend, s’est-il réjoui.


M. BRUNO STAGNO UGARTE, Ministre des affaires étrangères et du culte du Costa Rica, a constaté que certains membres de la communauté internationale ont accepté un multilatéralisme fondé sur des « accords ouverts et ouvertement conclus » alors que d’autres spéculent sur les actions d’une bourse imaginaire de la souveraineté.  Aussi longtemps qu’ils interprèteront la souveraineté comme une absence d’obligations et de responsabilités envers les autres, ils hypothèqueront le multilatéralisme, a estimé le Ministre.  La solitude de l’unilatéralisme est une impasse, a-t-il ajouté, en prévenant toutefois que l’adhésion au multilatéralisme ne se fait pas sans frais d’inscription.  Celui qui veut être traité comme un partenaire doit se comporter en partenaire.


Le Ministre a rappelé que la communauté internationale s’occupe enfin des changements climatiques alors qu’il y a 20 ans déjà, le Président des Maldives parlait de la « mort » de sa nation.  Il est temps de s’acquitter de notre dette envers la nature, a dit le Ministre, en rappelant que son pays, un pays qui abrite le plus grand nombre d’espèces au kilomètre carré, s’est engagé à aller plus loin, en préservant, par exemple, 27% de son territoire.  Mais nos efforts ne porteront pas s’ils ne sont pas suivis de comportements similaires sous d’autres latitudes, a déclaré le Ministre. 


Il a jugé que le Protocole de Kyoto est un instrument incomplet non seulement parce qu’il n’a pas réussi à devenir universel mais aussi parce qu’il ne contient pas de mesures incitatives sur la préservation des forêts primaires et des services de l’écosystème.  Le Costa Rica a donc travaillé sur des mesures incitatives pour lutter contre la déforestation, a-t-il annoncé.


Concernant le dossier de l’armement, le Ministre a dit qu’il est irréaliste de presser les autres à se conformer aux traités internationaux tout en se soustrayant à ses propres obligations.  Le Traité sur la non-prolifération et celui sur l’interdiction des essais nucléaires font partie d’une architecture compacte de confiance mutuelle.  Le multilatéralisme ne se construit pas sur des démonstrations de force.  En 2006, a affirmé le Ministre, les Objectifs du Millénaire pour le développement auraient été atteints si l’on avait seulement consacré un dixième des 1 200 milliards de dollars affectés aux dépenses militaires.  La sécurité ne s’obtient pas en multipliant les armes, l’histoire l’a montré des milliers de fois.  La sécurité vient des solutions apportées aux injustices et aux pénuries.


C’est pourquoi, a rappelé le Ministre, le Costa Rica appelle au respect de la Charte, dans le sens d’une promotion de la paix et de la sécurité internationales qui affecterait le moins possible les ressources humaines et économiques à l’armement.  C’est aussi la raison pour laquelle le Costa Rica a appelé à l’adoption d’un Traité sur le commerce des armes et du Consensus du Costa Rica selon lequel les pays donateurs récompenseraient les pays en développement qui, tout en augmentant les dépenses sociales et en diminuant les dépenses militaires, feraient des efforts durables et quantifiables pour répondre aux besoins sociaux les plus pressants, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Concernant les questions de terrorisme, le Ministre a souligné l’importance de faire face à tous les défis du monde.  On ne peut créer un monde à deux vitesses où on met des décennies à répondre aux changements climatiques et quelques jours seulement à adopter des résolutions contraignantes comme celles sur la lutte contre le terrorisme, a-t-il dit.  Notre engagement à lutter contre ce fléau ne doit pas seulement viser les terroristes mais les racines dans lesquelles ils puisent leur force.  Il faut combattre les manifestations du terrorisme, ses circuits financiers, ses cachettes mais aussi la pauvreté et le désespoir qui facilitent l’embrigadement.


Le Ministre des affaires étrangères du Costa Rica a lancé un appel aux États pour qu’ils soient plus nombreux à ratifier le statut de la Cour pénale internationale.  Il a conclu en soulignant la nécessité pour l’ONU de « se regarder en face ».  Nous ne rendons service ni à la crédibilité ni à l’efficacité de l’ONU lorsque, confrontés à une situation difficile, nous nous contentons de produire des rapports destinés aux archives, a insisté le Ministre, en citant les Rapports sur Srebrenica et le Programme « pétrole contre nourriture », deux exemples clairs de l’incapacité de l’ONU à se remettre en cause et à apprendre du passé.


M. NICOLAS MADUROS MOROS, Ministre des affaires étrangères de la République bolivarienne du Venezuela, a estimé que depuis 2002, 610 milliards de dollars avaient été soustraits aux contribuables des États-Unis, pour être consacrés à l’invasion et à l’occupation de l’Iraq.  Si cette somme avait été investie dans autre chose que dans la mort et la destruction, elle aurait pu permettre le développement, la justice et l’égalité pour le peuple iraquien, a-t-il déclaré.  Au contraire, a-t-il ajouté, ces 610 milliards de dollars ont tué 600 000 iraquiens et 3 600 jeunes américains, et en ont blessé 25 000 autres.  En outre, a-t-il déploré, le monde d’aujourd’hui est moins sûr, et le Moyen-Orient encore plus déséquilibré.


M. Maduros Moros a estimé que si ces 610 milliards de dollars avaient été investis dans la vie, on aurait pu construire trois millions de services hospitaliers, 12 millions de logements, ou encore 300 000 écoles accueillant 350 millions de jeunes sur toute la planète.  Selon lui, la guerre en Iraq a créé de nouveaux foyers de terrorisme et il a lancé un appel à stopper ce qu’il a qualifié de « folie guerrière » des élites qui gouvernent l’Amérique du Nord.  Il a ainsi déploré la nouvelle opération de diabolisation du peuple iranien en estimant qu’il était encore temps de lancer des alliances pour stopper la possibilité d’une nouvelle attaque.


Le Ministre des affaires étrangères du Venezuela a demandé l’extradition et la traduction en justice de Luis Posada Carilles, qu’il a présenté comme l’un des terroristes les plus dangereux du monde, pour son rôle dans l’opération Condor de déstabilisation de l’Amérique du Sud.  Il l’a notamment accusé d’avoir abattu un avion au Venezuela et d’être impliqué dans plusieurs attaques à Cuba.  Il a déploré que M. Carilles soit actuellement libre aux États-Unis, en raison, a-t-il estimé, des services qu’il a rendus pendant 40 ans à la CIA.  Indiquant avoir saisi le Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité, il a dénoncé l’hypocrisie des États-Unis qui, selon lui, prétendent lutter contre le terrorisme mais protègent l’un des grands terroristes qu’ait connu l’hémisphère occidental.


M. Maduros Moros a par ailleurs salué la victoire du Président de l’Équateur, Rafael Correa, lors de l’élection, dimanche, d’une Assemblée constituante.  Il a intégré cette victoire dans le processus de changement en cours sur le continent et l’a rapprochée des exemples cubain, vénézuélien ou uruguayen.  Il a indiqué que le peuple du Venezuela se prononcerait, en décembre, sur la destinée du pays et sur la poursuite des réformes démocratiques.  Il a souhaité que soient respectées l’indépendance et la souveraineté de son peuple.


Un autre monde, multipolaire et sans hégémonie, est nécessaire et possible, a-t-il affirmé en appelant à une réforme profonde de l’ONU, afin de la mettre au service d’un monde pluriel plus équilibré.  Il a souhaité une transformation complète des organismes multilatéraux, la démocratisation et l’élargissement du Conseil de sécurité, ainsi qu’un renforcement du rôle politique du Secrétariat général.  Il a appelé à la transformation de l’ONU en une nouvelle organisation, instrument de paix, de vie et de développement.


M. CHOI SU HON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée, a déclaré que son pays menait des efforts sincères pour résoudre la question nucléaire dans la péninsule coréenne.  Selon lui, cette question est le produit d’une politique profondément hostile des États-Unis à l’égard de la RPDC depuis plus d’un demi-siècle.  Il a regretté qu’il n’y ait jamais eu de paix et de stabilité durables dans la péninsule coréenne en raison des relations hostiles entre les deux pays.  La RPDC, avec un petit territoire et une petite population, n’a pas eu d’autres choix que de renforcer sa puissance militaire défensive face aux menaces américaines de frappes nucléaires préventives et de dures sanctions économiques, a-t-il déclaré.  Selon lui, la politique menée par la RPDC sert les intérêts des pays de la région en matière de paix, de sécurité et de stabilité.  Il a affirmé que la dénucléarisation de la péninsule coréenne était la solution pour régler la question nucléaire de manière pacifique grâce au dialogue et aux négociations.  Mais cette dénucléarisation ne doit pas conduire au désarmement unilatéral de la RPDC, a-t-il ajouté.  Elle doit se réaliser par un processus mettant fin aux relations hostiles entre la RPDC et les États-Unis et par l’élimination de toutes les menaces nucléaires sur la péninsule coréenne.


L’intervenant a rappelé que son pays avait suspendu les activités des installations nucléaires de Nyongbyon et avait autorisé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à procéder à des inspections.  Selon lui, ce fut une décision politique courageuse. Il a jugé que les progrès futurs dépendaient des mesures que les États-Unis et le Japon prendront pour mettre fin à leurs politiques hostiles à l’égard de la RPDC.  Il a souhaité une normalisation des relations bilatérales entre son pays et les États-Unis.  Il a également souhaité que le Japon admette clairement son passé d’agression et de crimes.


Le Vice-Ministre a jugé urgent la réunification des deux Corée.  Il a estimé que le Sommet entre le Nord et le Sud actuellement en cours à Pyongyang était d’une grande importance pour ouvrir une nouvelle phase de paix, de prospérité et de réunification.  Il a aussi pointé du doigt les tentatives de militarisation du Japon et les discriminations à l’égard des Coréens vivant au Japon.  Les manœuvres japonaises récentes contre la RDPC et les mesures anti-Chongryon ont conduit aux pires relations entre les deux pays, a-t-il dit.  Il a accusé les autorités japonaises de transformer leur force d’autodéfense en armée régulière avec un mandat de frappes préventives sur d’autres pays en changeant la « Constitution de paix » en une constitution de guerre.


Les relations internationales sont menacées par les tentatives de poursuivre et d’étendre la « guerre contre le terrorisme », a dénoncé M. Choi Su Hon.  Il a accusé « certaines forces » de promouvoir les frappes nucléaires préventives tout en accélérant la modernisation d’armes nucléaires.  Il a appelé les Nations Unies à renforcer leur rôle pour lutter contre l’unilatéralisme.  Selon lui, le Conseil de sécurité devrait être un organe responsable au lieu d’être brutalisé par certains pays afin qu’il se conforme à leurs intérêts stratégiques.


M. RIAZ MOHAMMAD KHAN, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Pakistan, a souligné le rôle indispensable des Nations Unies face à la complexité des interactions internationales.  Sur la question du Moyen-Orient, il a estimé que la sécurité ne pourrait pas être assurée dans la région en niant leur liberté aux Palestiniens.  Il a déclaré que le monde avait une responsabilité historique de mettre fin à la tragédie du peuple palestinien en lui permettant d’établir son propre État, conformément aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et à l’Initiative de paix arabe.  Il a aussi demandé qu’Israël se retire des autres territoires arabes occupés et respecte pleinement l’intégrité territoriale du Liban.  S’agissant de l’Iraq, il a indiqué que seuls le dialogue, la coopération et la tolérance pouvaient faire émerger la paix.  En ce qui concerne l’Iran, il a insisté sur le recours à la diplomatie et a noté que l’usage de la force pourrait avoir de graves conséquences sur une région déjà sensible. 


Se penchant ensuite sur la situation en Afghanistan et sur la montée du terrorisme aux frontières de ce pays, le Secrétaire d’État a affirmé que le Pakistan luttait avec détermination contre Al Qaeda et d’autres éléments terroristes.  Il a de plus fait valoir que des mesures administratives et politiques ainsi que des efforts de transformation socioéconomique avaient été pris dans les régions tribales.  M. Khan a rejeté tout commentaire calomnieux sur les intentions de son pays, affirmant que le Pakistan coopérait au niveau international dans la lutte contre le terrorisme.  Par ailleurs, il a estimé que le processus de paix entrepris par son pays et l’Inde avait mené à une amélioration des relations bilatérales.  Nous devons maintenant saisir cette occasion pour traiter des problèmes et particulièrement du différend concernant le Jammu-et-Cachemire, qui sont au cœur des tensions en Asie du sud, a-t-il poursuivi.  Le représentant a aussi déclaré que les capacités nucléaires et stratégiques de son pays servaient uniquement un but défensif.  Il s’est opposé à une course à l’armement dans la région, affirmant que le Pakistan n’utiliserait jamais sa capacité nucléaire contre un État non nucléaire.  En outre, M. Khan a souligné la nécessité de parvenir à un nouveau consensus sur la non-prolifération, le désarmement et la coopération nucléaire pacifique. 


Enfin, le représentant a rappelé qu’une large part de l’humanité continuait à souffrir de la faim, de la pauvreté et de maladies.  Il a noté que son pays, qui assume actuellement la présidence du Groupe des 77 et de la Chine, avait mis en avant des mesures pour permettre aux pays en développement de mieux coordonner et élargir leurs efforts nationaux dans ce domaine, notamment en ce qui concerne le financement du développement, du commerce, les technologies, l’énergie et les changements climatiques. 


M. BRENT SYMMONETTE, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères des Bahamas, a salué l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution historique 61/19 sur le bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves et la Journée internationale de commémoration le 26 mars 2007.  Il a rappelé que la majorité de la population des Bahamas était composée de descendants d’esclaves libérés.  Il a dit que son pays soutenait le projet d’ériger un mémorial permanent à l’ONU commémorant cette période honteuse de l’histoire de la planète.  Selon lui, il faut continuer de lutter aujourd’hui contre les formes modernes d’esclavage.  Le Ministre a rappelé qu’Haïti était le seul pays à s’être libéré lui-même de l’esclavage.  Il s’est félicité du retour à l’ordre démocratique l’an dernier dans ce pays et des progrès qui y ont été réalisés.  Il a salué le rôle joué par l’Organisation des États américains (OEA) et a appelé à la poursuite de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (MINUSTAH).  Le Ministre a rappelé que la situation en Haïti avait un impact sur les Bahamas en raison de la proximité des deux pays et de l’arrivée de milliers d’immigrants clandestins haïtiens aux Bahamas chaque année.


S’agissant des questions de développement durable, M. Symmonette a estimé que le rôle de l’ONU était vital.  Il a salué la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques qui s’est tenue à l’ONU le 24 septembre.  Les changements climatiques constituent une question cruciale pour les Bahamas, a-t-il rappelé.  C’est une question de survie, a-t-il dit.  Il a expliqué qu’un seul degré d’augmentation de la température de l’atmosphère peut avoir des effets écologiques dévastateurs sur son pays alors que 80% des Bahamas se trouvent très près du niveau de la mer.  Ces changements climatiques représentent un défi notamment pour le secteur du tourisme, la principale industrie aux Bahamas, a dit le Ministre.  Il a souhaité que les nombreuses options d’atténuation des effets des changements climatiques soient explorées par la communauté internationale.  Il a appelé également à une plus grande coopération internationale sur le développement de nouvelles technologies d’adaptation et sur le transfert de telles technologies.  Selon lui, il faut se préparer à l’augmentation des catastrophes naturelles en mettant en place des systèmes d’alerte rapide.


Concernant la lutte contre le terrorisme, le Ministre a estimé qu’il ne fallait pas que les mesures antiterroristes aient un impact négatif sur les pays dont l’économie est basée sur les services.  Il a souligné que son pays avait adopté une nouvelle législation, ratifié de nouvelles conventions antiterroristes, accru la sécurité dans ses aéroports et ports et développé ses services de renseignement.  M. Symmonette a également souligné que son pays était fermement engagé dans lutte contre les trafics de drogue et d’armes en raison de sa situation géographique stratégique et que son gouvernement avait alloué un pourcentage significatif de son budget à ce domaine.


M. KENNETH BAUGH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Jamaïque, a déclaré qu’il  fallait encore accroître les efforts en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici 2015.  Des objectifs qui ne sont pas trop ambitieux et qui sont toujours réalisables, a-t-il précisé.  Mais comme de nombreux pays en développement, la Jamaïque ne peut pas y arriver toute seule.  La réalisation de nos objectifs ne dépend pas que de nos possibilités propres mais aussi de l’engagement de tous les États Membres à s’engager dans un partenariat mondial pour le développement.  Alors que les pays en développement s’efforcent de mettre en place des stratégies nationales concrètes, nos partenaires que sont les pays développés doivent soutenir ces efforts en facilitant l’accès au marché, la réduction du poids de la dette, les flux financiers, les transferts de technologie et la gouvernance économique globale améliorée.  La Réunion de haut niveau sur le financement du développement devrait nous offrir l’opportunité de renforcer notre collaboration avec nos partenaires, a dit le Vice-Premier Ministre. 

Celui-ci a également attiré l’attention sur le manque d’homogénéité du groupe des pays en développement à revenu intermédiaire auquel appartient la Jamaïque. 


La mondialisation et l’impasse actuelle du Cycle de Doha ont aussi été citées par le Ministre comme une source de préoccupation.  Nous devons faire preuve de la volonté politique nécessaire pour relancer les négociations commerciales afin que les nouveaux arrangements commerciaux tiennent compte de cette diversité.  Un traitement différentiel garantit l’égalité des chances a-t-il insisté.  Un modèle unique ne tient pas compte des spécificités et de la complexité de chaque situation.  Le Vice-Premier Ministre a aussi demandé le retrait des subventions accordées à certains produits agricoles.


Le Vice-Premier Ministre a également demandé davantage de fonds pour lutter contre la pandémie du VIH-SIDA, car selon lui, les pays de la zone Caraïbe, dont la Jamaïque, sont désavantagés par leur statut de pays à revenu intermédiaire.  Revenant par ailleurs sur les souffrances endurées par son pays à l’occasion du passage du cyclone Dean, le Vice-Premier Ministre a expliqué que la Jamaïque se préparait à la prochaine Conférence de Bali sur les changements climatiques pour défendre le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Parmi les autres sujets abordés figurent la violence armée dont la Jamaïque est également victime.  Le Vice-Premier Ministre a appelé à la conclusion d’une Convention sur le terrorisme et à la non-prolifération des armes de petit calibre.  A l’occasion du deux centième anniversaire de l’abolition de la traite des esclaves transatlantiques, le Vice-Premier Ministre a par ailleurs remercié la communauté internationale de son aide pour la construction d’un futur mémorial. 


M. AHMAD ALLAM-MI, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Tchad, a salué l’adoption de la résolution 1778 du Conseil de sécurité autorisant une opération internationale à la frontière est du Tchad et nord-est de la République centrafricaine.  Soulignant le caractère défensif de son mandat, consacré à la protection des réfugiés et déplacés, il a indiqué qu’elle allègerait le fardeau supporté par les gendarmes tchadiens depuis le déclenchement de la crise du Darfour.  Il a également espéré que cette nouvelle opération permettra la stabilisation et la reconstruction des zones du Tchad détruites par les incursions d’hommes en armes venus du Darfour.  Au-delà, il a souhaité la fin du conflit dont, a-t-il dit, les populations de l’est du Tchad sont autant victimes que les populations soudanaises sœurs du Darfour.  Dans cette optique, il a apporté son soutien aux pourparlers de paix intersoudanais, prévus à Tripoli le 27 octobre prochain.


Concernant la situation intérieure, il s’est félicité que plusieurs hauts responsables militaires et politiques des rébellions tchadiennes aient regagné la légalité.  Il a également fait part de la formation, le 4 mars, d’un nouveau gouvernement qui, répondant à l’attente de l’opposition, a reporté les élections législatives et communales.  Il a salué l’accord politique « historique » du 13 août entre majorité et opposition démocratique, signé après un dialogue entamé sous les auspices de l’Union européenne, qui ouvre aussi la voie au retour des exilés politiques.  Il a par ailleurs annoncé son intention de poursuivre les discussions entamées en Libye avec les groupes armés. 


Notant que, depuis l’indépendance, les conflits du Tchad avaient surtout été alimentés de l’extérieur, il a appelé la communauté internationale à condamner sans réserve les tentatives de déstabilisation de l’État tchadien.  S’il faut tendre la main aux rebelles, cela ne doit pas se faire au détriment de l’état de droit et de démocratie, a-t-il déclaré, ajoutant qu’au sein des rébellions se trouvaient aussi des mercenaires et des aventuriers.


M. Allam-Mi a espéré que la communauté internationale tirerait les leçons de la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques pour agir au lieu de se gargariser de bonnes paroles.  Il a attiré l’attention sur le dépérissement du Lac Tchad, dont la superficie, en quelques années, s’est réduite de 25 000 à 2 500 km2.  Sauver le lac Tchad, c’est non seulement contribuer à la lutte contre les changements climatiques désastreux, c’est aussi subvenir aux besoins de 25 millions de personnes des pays riverains du lac, a-t-il lancé. 


Saluant les efforts de l’Union africaine et des Nations Unies pour trouver des solutions durables aux conflits en Afrique, il s’est félicité du Sommet du Conseil de sécurité du 25 septembre dernier sur la paix et la sécurité sur le continent.  Il a par ailleurs réaffirmé son attachement au respect des principes de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.  Il s’est ainsi opposé aux tentatives de Taïwan d’adhérer à l’ONU.  Il a également respecté la volonté des États à se doter de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Il a conclu en demandant la réparation de l’injustice qui fait que l’Afrique est le seul continent  qui ne dispose pas de siège permanent au Conseil de sécurité, alors, a-t-il dit, que l’essentiel de l’agenda du Conseil lui est consacré.


M. DERMOT AHERN, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a annoncé la décision de son pays de s’impliquer davantage dans le règlement des conflits et de contribuer au renforcement des capacités de l’Union africaine et des organisations sous-régionales.  Le pays compte aussi explorer le lien entre changements climatiques et conflit parce que les premiers menacent directement non seulement les pays les plus vulnérables mais aussi tous les objectifs communs de progrès, de paix et de développement.  Le Ministre a souligné que la convergence de vues entre son pays et l’ONU sur les priorités mondiales vient de l’expérience nationale dans le domaine du rétablissement de la paix. 


Il s’est ainsi réjoui qu’avec la formation du gouvernement formé d’opposants historiques, l’Irlande ait ouvert un chapitre extraordinaire de son histoire.  Toutefois, l’héritage de la séparation et de la méfiance, qui persiste aux côtés des inévitables défis et difficultés liés à la vie politique, nécessitera une gestion prudente et délicate, a reconnu le Ministre.  La tâche n’est plus de rechercher la paix mais de la maintenir.  Si la formule de l’Irlande n’est pas universelle, les expériences d’échecs puis de succès qu’elle a connues pendant 40 ans méritent néanmoins d’être partagées. 


Le Ministre a ainsi établi quelques principes en citant d’abord celui selon lequel ceux qui ont fait partie du problème doivent faire partie de la solution.  Il a ensuite cité la nécessité de fonder le dialogue entre les parties sur des principes clairs et garantis.  Le Ministre a aussi souligné l’importance qu’il y a à développer un partenariat entre les gouvernements et des pays tiers au fait de la situation; à prendre des risques pour la paix; à traiter de toutes les causes du conflit; et à s’assurer de l’adhésion de la population à tout accord de paix.  Enfin, a-t-il ajouté, sans une mise en œuvre effective et de bonne foi ainsi qu’une aide extérieure, la vitalité et la crédibilité d’un accord peuvent très rapidement s’affaiblir.


Sur le plan pratique, le Ministre a révélé que des arrangements novateurs ont été mis en œuvre pour traiter de questions telles que le changement constitutionnel, le partage du pouvoir, la coopération transfrontière, la justice transitionnelle, la réforme de la police et de la sécurité, l’égalité et les droits de l’homme, les désaccords sur les symboles de l’État, la collecte des armes ou encore la libération des prisonniers. 


Le partage de cette expérience avec une ONU renforcée pourrait avancer le jour où les dirigeants politiques d’autres régions en conflit seront en mesure d’annoncer à l’Assemblée que l’heure de la paix a sonné, a espéré le Ministre, avant d’évoquer les situations au Myanmar, au Darfour, au Zimbabwe et au Moyen-Orient.  Concluant sur les questions de désarmement et de développement, le Ministre a annoncé que son pays accueillera en mai 2008, une Conférence diplomatique qui, a-t-il espéré, finalisera le premier accord international sur les sous-munitions.  Il a aussi annoncé que son pays, qui consacre déjà 0,5% de son PNB à l’Aide publique au développement (APD), compte atteindre l’objectif de 0,7% d’ici 2012.


M. PATRICK PILLAY, Ministre des affaires étrangères des Seychelles et de la coopération internationale, a rappelé que son pays, en tant que petit État insulaire en développement (PEID), avait été le deuxième pays à adhérer, dès 1992, à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Estimant que les défis du développement restaient prioritaires, il a cependant souligné que les conséquences des changements climatiques constituaient un obstacle sur la voie du développement durable, particulièrement pour les PEID.  Il a expliqué que la pêche, secteur clé de l’économie des Seychelles, était menacée, notamment par les migrations des thons liées aux changements climatiques.  La sécurité alimentaire des îles est en jeu, a-t-il prévenu.  Il a également fait part des effets négatifs du réchauffement de la planète sur le secteur du tourisme, en appelant à un soutien accru pour la diversification économique des petits États insulaires.


Les changements climatiques sont aussi une question de sécurité collective dans un monde de plus en plus interdépendant, a-t-il estimé, ajoutant que c’était maintenant aux hommes politiques, au monde des affaires et à la société civile de poursuivre le travail réalisé par les scientifiques.  Il est temps d’agir maintenant, a-t-il affirmé.  Il a indiqué que le Président des Seychelles avait lancé, la semaine dernière à Rome, la Fondation sur l’élévation du niveau de la mer, qui témoigne, a-t-il dit, de la mobilisation des PEID sur ces questions.  Il a appelé les pays développés à montrer l’exemple, en estimant que  les objectifs de réduction globale des émissions étaient insuffisants.  L’importance et l’urgence du problème nécessitent des initiatives courageuses, a-t-il poursuivi, affirmant que c’était aux États Membres de donner l’élan politique nécessaire pour que la Conférence de Bali soit une réussite.


Reconnaissant le potentiel de la mondialisation pour faire avancer le développement humain, il a cependant souligné que les progrès n’étaient pas automatiques, dans la mesure où la mondialisation peut aussi être un facteur de marginalisation, d’insécurité et de vulnérabilité.  C’est pour cela qu’il a souhaité que les politiques de développement et de coopération soient soigneusement encadrées au sein du système international.  Saluant le poids croissant des organisations régionales, M. Pillay s’est félicité du statut d’observateur obtenu l’année dernière à l’Assemblée générale par la Commission de l’océan Indien, qui lui a donné une légitimité supplémentaire.


M. YESHEY DORJI, Ministre des affaires étrangères du Bhoutan, s’est inquiété de l’impact des changements climatiques sur son pays dans l’agriculture, qui occupe 79% de la population du Bhoutan.  Il s’est aussi inquiété du rythme du recul des glaciers himalayens.  Le Bhoutan a 3 000 lacs glaciaires, dont 24 sont considérés comme potentiellement dangereux.  Les inondations dues au débordement de lacs glaciaires ont causé par le passé des catastrophes et cela pourrait être bien pire à l’avenir, a averti M. Dorji.  Il a estimé que les capacités de son pays à lutter contre ces risques étaient limitées par le manque de ressources scientifiques, techniques et financières.  Le Ministre a estimé que la question des changements climatiques devait être traitée dans le cadre du développement durable.


Il a rappelé que la réunion de 2006 sur la mise en œuvre du Programme de Bruxelles sur les pays les moins avancés (PMA) avait conclu que ces derniers ne parviendraient sans doute pas à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a regretté que la situation demeure inchangée, rappelant qu’il est urgent que la communauté internationale aide ces pays par le biais de programmes collectifs.  Il a aussi appelé l’attention sur les énormes contraintes géographiques subies par les pays en développement sans littoral.  Il a indiqué que le Bhoutan travaille étroitement avec ce groupe pour répondre aux défis posés par le biais de la coopération avec les pays de transit et la communauté internationale.  Il a affirmé que le Bhoutan avait fait d’énormes progrès économiques au cours des 45 dernières années mais qu’il y avait toujours de nombreux obstacles à franchir avant que son pays ne soit autosuffisant.  Jusque-là, le Bhoutan continuera de dépendre de l’aide extérieure, a-t-il dit, et il a remercié les pays et les organisations qui soutiennent son pays.


M. Dorji a rappelé que le modèle de développement de son pays était fondé sur la philosophie de Bonheur national brut (BNB), un concept conçu par le quatrième roi du Bhoutan, Sa Majesté Jigme Singye Wangchuck au début des années 1970.  Ce concept part du principe que le bonheur est l’objectif recherché par chaque individu et que l’État doit créer les conditions pour aider ses citoyens à réaliser cet objectif.


Concernant l’ONU, il a rappelé que le Bhoutan avait annoncé en 1999 sa candidature à un siège non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2013-2014.  Si cela se matérialise, ce serait la première fois que le Bhoutan serait au Conseil de sécurité depuis son adhésion à l’ONU il y a quatre décennies.  Il a espéré que l’Assemblée générale soutiendrait cette candidature lors des élections en 2012.  Il a précisé que son pays soutient l’Inde, le Japon et leurs partenaires du G4 pour des sièges permanents au Conseil de sécurité, de même que l’Afrique.  Le Ministre est enfin revenu sur les propos la veille de la Ministre des affaires étrangères du Népal sur les problèmes posés au Népal par les camps de personnes se disant des réfugiés du Bhoutan.  Il a jugé que ces propos n’étaient pas objectifs.  Il lui a reproché de critiquer le Bhoutan pour le manque de progrès dans les discussions bilatérales alors que, selon lui, c’est l’instabilité au Népal qui a perturbé le processus bilatéral.  Il a ajouté que son gouvernement avait de sérieuses inquiétudes concernant l’infiltration de maoïstes dans les camps et la formation de groupes radicaux qui ont ouvertement déclaré leur objectif de déstabiliser le Bhoutan et de perturber les premières élections parlementaires l’an prochain.


M. ELVIN NIMROD, Ministre des affaires étrangères de Grenade, s’est félicité de la convocation d’une Réunion de haut niveau sur les changements climatiques le 24 septembre dernier.  Il faut désormais revenir à la réalité et passer des paroles aux actes.  Compte tenu de l’élévation du niveau de la mer, a-t il dit, les habitants des petites îles comme la nôtre risquent de devenir des réfugiés écologiques alors que notre population a déjà connu des déplacements par le passé.  Les petits États insulaires ont besoin de davantage d’aide de la part de la communauté internationale a-t-il insisté.  Constatant que les ouragans et les cyclones apparaissaient désormais sous des latitudes inattendues et à des niveaux de plus en plus élevés, le Ministre a expliqué que les petites îles comme la Grenade étaient désormais touchées par des phénomènes climatiques présents plus au sud de l’océan Atlantique.


Les Seychelles ont ainsi connu pour la première fois en 50 ans des phénomènes qui étaient apparus plus au Nord.  Cet été, a-t-il poursuivi, nous avons subi les foudres de deux ouragans de catégorie cinq, Dean et Félix, qui ont causé des pertes humaines et des centaines de millions de dégâts.  La Grenade a subi des pertes qui équivalent au double de son produit intérieur brut.  De plus, les changements climatiques ont conduit à une évaluation à la baisse de notre niveau de crédit, conformément aux directives du FMI.  La Grenade ne peut pas emprunter de capitaux sur les marchés internationaux, ce qui fait porter le poids de la reconstruction sur le peuple de Grenade par le biais d’une taxe, a déploré le Ministre.


Les petits États insulaires en développement devraient pouvoir bénéficier de nouvelles règles de la part du système onusien et des institutions de Bretton Woods, a ajouté le Ministre.  Se référant aux indications du Centre caribéen sur les changements climatiques selon lequel une augmentation de la température d’un degré aboutirait à une perte significative de thon et de dauphins, le Ministre a expliqué qu’il fallait déjà, ces dernières années, pêcher plus profondément pour atteindre les stocks de thon à Maurice et dans les Seychelles.  Cette situation a conduit à une baisse de revenus des pêcheurs.  L’adaptabilité de petits États doit être le cadre de référence fondamentale pour la Conférence de Bali.  Évoquant le Fonds mondial pour l’environnement, le Ministre a exprimé sa déception quant au cadre de répartition des ressources tout en précisant que son pays était prêt à travailler en vue de nouvelles réformes proposées par le Fonds.


Mme LISA SHOMAN, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Belize, a fait remarquer que de nombreux pays victimes des effets des changements climatiques sont malheureusement contraints d’affronter les intérêts particuliers « inébranlables » de ceux qui, malgré la quantité de preuves irréfutables, continuent à prétendre à l’inexistence du problème.  Il revient aux plus grands pollueurs de renverser la tendance actuelle, tandis que les autres pays doivent prendre des mesures pour l’inverser, a estimé la Ministre.  Les pays développés doivent reconnaître les besoins des plus vulnérables et appuyer nos efforts en matière de développement durable.  Nous devons également prendre des mesures précises pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.  Parler de réduction ne suffit pas, il faut agir, a insisté la Ministre, qui a estimé que l’engagement de l’Union européenne vis-à-vis des changements climatiques était important d’un point de vue politique.


Au Belize, a-t-elle poursuivi, la symbiose entre notre écologie et notre économie est évidente, l’agriculture, la pêche, l’extraction minière, la recherche d’hydrocarbures et le tourisme étant dépendants des caprices de la nature.  Mme Shoman a estimé que la communauté internationale devrait inclure la question du développement au sein du débat sur les changements climatiques car le développement économique permettra aux pays de mieux répondre aux défis que posent les changements climatiques.  Au cœur de la crise, a ajouté la Ministre, se trouve une méfiance fondamentale qui est devenue évidente lors du cycle de négociations de Doha et dont les conséquences pèsent lourdement sur les pays en développement.  Elle a insisté sur la nécessité de maintenir un système commercial multilatéral qui soit à la fois efficace, légitime, juste et inclusif.  Sans cela, nous nous éloignerons de la capacité de résoudre ensemble les problèmes auxquels nous sommes confrontés, a-t-elle soutenu.


M. EDNAN KARABAEV, Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan, a insisté sur les particularités des régions montagneuses et a estimé qu’elles avaient besoin d’une stratégie différente de développement durable qui prend en compte le potentiel de chaque territoire en matière de ressources naturelles.  Au-delà des paramètres géoécologiques, il faut définir les particularités géoéconomiques des régions montagneuses qui exigent un système spécial de gestion donnant la priorité aux gouvernements locaux.  Le Ministre a jugé important d’organiser le deuxième Sommet mondial de la montagne qui s’attacherait à l’élaboration des politiques de développement durable des régions montagneuses et des normes du droit international qui y sont relatives.  Liant les conflits au manque de responsabilité sociale, le Ministre a voulu que chaque stratégie nationale de développement fasse de cette responsabilité la base des politiques de protection de l’environnement et de lutte contre les pénuries de l’énergie.  Mais la création d’un ordre orienté vers le social exige le renforcement des mécanismes de suivi des décisions prises au plus haut niveau.  Un tel mécanisme pourrait être la journée mondiale de la justice sociale que le Président du Kirghizistan a instituée, a suggéré le Ministre, en appelant l’Assemblée générale à examiner une résolution en ce sens pendant cette session. 


M. CHARLES A.SAVARIN, Ministre des affaires étrangères, du commerce et du travail de la Dominique, a affirmé que les changements climatiques constituaient le problème le plus urgent auquel l’humanité fait face.  Ce phénomène menace la sécurité humaine et finira par compromettre notre capacité à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a prévenu le Ministre, avant d’appeler à une action globale et collective.  Les petits États insulaires en développement (PEID) sont les plus vulnérables aux effets des changements climatiques malgré leurs faibles émissions de gaz à effet de serre, a-t-il déclaré.  Il a souligné que l’élévation du niveau des mers menaçait l’existence même des PEID et que les îles basses des Caraïbes, de l’Océan Indien et du Pacifique, pouvaient, avec la fonte des glaces, disparaître dans les 30 prochaines années ou moins.  En outre, il a soutenu que la hausse de la température des eaux marines provoquerait la mort et la décoloration du corail, abaissant ainsi les stocks de poissons, principales sources de protéines des États insulaires.  Il a prévenu qu’une augmentation d’un degré des températures par rapport aux niveaux préindustriels conduirait à une perte significative des stocks de dauphins et de thons.  Il a également affirmé que cette hausse des températures était propice aux tempêtes tropicales et aux ouragans, en soulignant que l’économie de son pays avait été sévèrement touchée par l’ouragan Dean qui a détruit les infrastructures et les habitations.  Le Ministre a estimé que le coût de la reconstruction dépasserait les 100 millions de dollars.


Il a exhorté les nations du monde à se rendre à Bali, en décembre prochain, pour faire avancer les négociations multilatérales et aboutir à un accord basé sur un régime climatique inclusif, juste, efficace, souple, en vertu du Protocole de Kyoto et de la Convention-cadre des Nations Unies.  Il a également incité les pays développés et les pays en développement les plus avancés à faire de plus gros efforts et à considérer l’urgence de la situation dans laquelle les PEID se trouvent.  Le Ministre a aussi souligné l’importance qu’il y a pour des pays comme le sien de mettre en mesure la Stratégie de Maurice, le Programme d’action de la Barbade et la Déclaration du Millénaire.


M. Savarin s’est, par ailleurs, dit fier que son pays, qui abrite la population autochtone Kalinago, ait joué un rôle dans les négociations qui ont débouché sur l’adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones et a appelé les États membres qui ne l’auraient pas fait à y adhérer.  Le Ministre a aussi souligné l’importance d’un système commercial juste pour la survie des petits États insulaires.  Nous ne voulons pas dépendre d’une assistance au développement qui n’est que trop prompte à disparaître, a dit le Ministre, avant d’appeler à la conclusion rapide du Cycle de Doha.  La Dominique s’est adaptée aux défis de la libéralisation du commerce mais la détérioration des termes de l’échange a progressivement dévasté la première source de revenus de devises, à savoir l’exportation de bananes.  Cet assaut persistant de l’Union européenne contre nos exportations, par un recours permanent à l’organe de règlement des différends de l’OMC, a eu un impact négatif sur notre économie, a dit le Ministre.  Il a indiqué que son pays a dû introduire un programme d’ajustement structurel et redresser les mesures fiscales qui exigent des sacrifices de la part des populations pour stopper la détérioration de la situation fiscale et économique.  Le pays travaille aussi à un nouveau régime énergétique pour réduire sa dépendance aux combustibles fossiles.  Le but est parvenir à 40% d’énergie renouvelable, a révélé le Ministre.


M. NATANAERA KIRATA, Ministre des travaux publics et des infrastructures de Kiribati, a d’abord évoqué la nécessaire réforme du système des Nations Unies, conforme aux meilleurs intérêts de l’humanité et indispensable selon lui pour relever les défis actuels que sont la paix, la sécurité et les progrès économique et social.  Devant l’interdépendance toujours plus grande entre toutes les nations du monde, il devient plus urgent encore pour la famille humaine, d’établir une coopération constructive et soutenue, a déclaré le Ministre, avant de rappeler que le Kiribati connaissait de nombreuses contraintes dues à sa situation de petit État insulaire en développement.  Taux de croissance démographique élevé, économie étroite, forte dépendance énergétique, l’économie de l’île est sujette à de fortes pressions, a regretté le Ministre.


Face à l’augmentation du prix du pétrole, sa marge de manœuvre s’est rétrécie, a-t-il expliqué.  Par ailleurs, a-t-il ajouté, nous devons également affecter des ressources à la lutte contre les pandémies, du VIH/sida et de la tuberculose notamment, au lieu de les consacrer au financement de notre développement.  Ces difficultés continuent de saper nos efforts en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a justifié le Ministre.  De ce fait, Kiribati lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle recherche une nouvelle stratégie globale qui puisse créer un environnement économique porteur pour les pays les plus faibles de cette noble institution, a poursuivi le Ministre.


Nous sommes contraints d’opérer à un niveau élevé d’incertitude, a lancé solennellement le Ministre.  Notre peuple, qui a une culture et une façon de vivre distinctes, est gravement menacé alors que nous faisons face au risque d’élévation du niveau de la mer.  Pour nos îles, petites et dispersées, dont certaines atteignent à peine deux mètres au-dessus du niveau de la mer, le réchauffement climatique et l’élévation du niveau de la mer constituent des menaces tout à fait réelles pour notre sécurité.  C’est pourquoi nous continuons de demander à la communauté internationale, une réponse globale et unifiée à ces problèmes environnementaux.


En tant que petit pays, Kiribati continue de placer une grande confiance dans la communauté internationale pour qu’elle l’aide à survivre.  Kiribati souhaite obtenir des engagements politiques plus solides que par le passé, a insisté le Ministre en jugeant qu’il est temps de passer des paroles aux actes pour éviter la destruction de la planète.  Nous restons confiants dans la possibilité de trouver bientôt une solution mondiale aux changements climatiques, avant qu’il ne soit trop tard.  Nous espérons en conséquence que des actions solides suivront la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques du 24 septembre dernier.


Regrettant que les 23 millions d’habitants de Taiwan n’aient pas été entendus dans leur volonté d’adhérer aux Nations Unies, le Ministre a exprimé le ferme espoir de son pays de voir un jour Taiwan à la place qui lui revient, au sein de l’Organisation des Nations Unies.


M. HUSSEIN ELABE FAHIYE, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Somalie, a déploré le manque de réponse et les réticences inexplicables aux efforts de son gouvernement de reconstruire une nation et développer des institutions étatiques.  Les retards dans l’adoption de la résolution sur le déploiement d’une force de maintien de la paix en Somalie illustrent, selon lui, l’attitude incompréhensible des Nations Unies.  Si cela continue, ce sera un soutien indirect à l’agonie prolongée du peuple somalien, a-t-il prévenu.


Il a indiqué que le Gouvernement fédéral de transition avait progressé dans la transformation démocratique, l’établissement d’une société démocratique multipartite et la mise en place d’administrations régionales autonomes, avant la fin de la période de transition en 2009.  Ces efforts, a-t-il dit, ont culminé avec l’organisation, cette année, d’une Conférence de réconciliation nationale, qui a témoigné, selon lui, de la régénérescence d’une conscience nationale.  Il s’est félicité de la conclusion réussie de la Conférence, malgré, a-t-il dit, les intimidations d’éléments terroristes.  Il a rendu hommage aux forces éthiopiennes et aux troupes ougandaises de l’Union africaine (AMISOM) pour leur rôle dans l’éloignement de la menace terroriste.  La seule réponse viable contre le terrorisme est une réponse collective, a-t-il déclaré, en soulignant le rôle pivot du système des Nations Unies dans les domaines du contre-terrorisme, de la promotion de l’état de droit et de systèmes pénaux efficaces.


Le Ministre a estimé que les efforts de son gouvernement pour restaurer la paix et assurer la reconstruction n’auraient qu’un impact limité si les ressources financières et les équipements nécessaires n’étaient pas disponibles.  Il a souhaité la convocation d’une conférence des pays donateurs de la Somalie.  Il a par ailleurs fait part des considérables besoins humanitaires de son pays, expliquant que les dégâts de deux décennies de guerre civile avaient été aggravés par des catastrophes naturelles.  Il a invité la communauté internationale à apporter de généreuses contributions et à travailler étroitement avec les autorités somaliennes pour assurer un accès humanitaire aux plus démunis.  La Somalie, a-t-il conclu, se trouve à un moment historique qui nécessite des initiatives courageuses de la part du Président de l’Assemblée générale et du Secrétaire général.


M. GONZALO GUTIERREZ REINEL, Vice-Ministre et Secrétaire général du Ministère des affaires étrangères du Pérou, a remercié la communauté internationale pour l’aide apportée aux victimes du séisme qui a frappé le 15 août la ville de Pisco et sérieusement touché les populations du sud du Pérou.  Il a fait valoir la croissance de l’économie péruvienne au cours des 76 derniers mois.  Le Pérou s’est donné pour objectif de réduire le niveau de pauvreté de 50% à 30% d’ici 2011, de faire passer le taux de malnutrition chronique de 25% à 16% et d’étendre l’accès à l’eau potable à 90% des citoyens, a expliqué le Vice-Ministre.  Le Pérou a aussi prévu d’éradiquer l’analphabétisme, de réduire l’emploi informel de 53% à 35%, de créer un million et demi d’emplois et de réduire sa dette de 24% à 13% du PNB, a-t-il ajouté.  Le Vice-Ministre a relevé que le Pérou était l’un des pays émergents de la région grâce à la croissance continue de son économie au cours des huit dernières années et de sa position géographique stratégique dans le Pacifique sud-américain.  Le Vice-Ministre a toutefois reconnu qu’il restait beaucoup à faire.  Il a souligné que, vu l’incertitude  des négociations de Doha et l’évaluation prudente concernant les véritables possibilités d’intégration de la sous-région andine et latino-américaine,  son pays négociait des traités de libre-échange avec ses principaux partenaires commerciaux afin d’accélérer l’intégration du Pérou dans l’économie mondiale.  Il a relevé la vulnérabilité du Pérou au réchauffement climatique. Il a souligné que son pays avait perdu 22% de sa surface glaciaire au cours des 30 dernières années et que le phénomène El Niño était à chaque fois plus fréquent et plus intense.


M. Gonzalo Gutierrez Reinel a souligné par ailleurs que son pays prenait des responsabilités internationales croissantes.  Il a relevé que le Pérou participait au Conseil de sécurité et à des opérations de maintien de la paix. Les forces péruviennes sont présentes actuellement au Soudan, en République démocratique du Congo, en Éthiopie et en Érythrée, au Libéria, en Côte d’Ivoire et en Haïti, a-t-il indiqué.


Le Pérou considère comme particulièrement importante sa présence en Haïti, où il a 205 soldats, a-t-il dit.  Son pays a assumé en janvier dernier la coordination du Groupe des amis d’Haïti au Conseil de sécurité, a-t-il ajouté.  Le Vice-Ministre a indiqué que son pays soutenait le renouvellement du mandat de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti pour un an ainsi que la réorientation graduelle de son travail vers la promotion du développement.  Le Vice-Ministre a souligné que les pays latino-américains membres de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) s’étaient rencontrés en août au Guatemala et se sont mis d’accord pour soutenir le renouvellement de son mandat.  La représentation du Pérou à New York a aussi présenté un projet de résolution qui réaffirme la nécessité d’honorer les promesses de contribution.  Le Vice-Ministre a également souligné que son pays était particulièrement engagé dans la lutte contre les bombes à sous-munitions.  Il a rappelé que son pays avait organisé, en mai, en collaboration avec la Norvège et le PNUD la Conférence de Lima sur le sujet. Lors de cette conférence, le Pérou a proposé de déclarer la région d’Amérique latine zone libre de bombes à sous-munitions.  Le Vice-Ministre a aussi rappelé l’engagement de son pays dans la lutte contre la production et le trafic de drogue.  Il a considéré que le cadre judiciaire de son pays, renforcé récemment par une loi, est l’un des plus efficaces pour stopper ce type de criminalité dès ses débuts.


M. YANNIS VALINAKIS, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a déclaré que la lutte contre le terrorisme, qui représente une menace pour les fondations même de nos sociétés démocratiques, devait se faire en conformité avec les libertés et les droits fondamentaux de l’homme.  Il s’est félicité de l’adoption, par l’Assemblée générale, de la Stratégie antiterroriste mondiale dont la mise en œuvre doit être une priorité absolue pour les États Membres.  De même, il a souligné l’importance que son pays attache aux discussions en cours sur l’élaboration d’une convention globale contre le terrorisme international.  Selon lui, il faut adopter une vision plus globale de la sécurité collective, fondée sur le respect, la justice et la solidarité et nécessitant l’engagement de tous à promouvoir le développement durable.  L’intervenant a regretté que, 33 ans après l’invasion turque de 1974, la République de Chypre continue à être divisée et occupée par 40 000 soldats turcs et ce, en violation des résolutions des Nations Unies et du droit international, a-t-il précisé.  Notre objectif inébranlable demeure le retrait de toutes les troupes d’occupation et la réunification de l’île, dans le cadre d’une fédération bizonale et bicommunale.  Apportant tout son soutien aux initiatives de l’ONU sur cette question, le Vice-Ministre a réitéré le ferme soutien de son pays à la mise en œuvre rapide de l’accord du 8 juillet 2006, conclu sous les auspices de l’ONU.


M. Valinakis a apporté son soutien aux aspirations européennes de la Turquie, précisant qu’une Turquie ayant une orientation européenne claire, satisfaisant les critères définis dans le cadre de négociations établi par l’Union européenne et démontrant son attachement aux principes de relation de bon voisinage, pourrait être un facteur de stabilité pour la région.  Il a souligné l’importance de l’appartenance à l’Europe dans la politique étrangère de son pays ainsi que sur la nécessité, pour les pays candidats à l’intégration, de trouver des solutions mutuellement acceptables aux problèmes en suspens avec des États voisins.  Dans ce contexte, il a appelé tous les États à pleinement respecter les résolutions 817 et 845 du Conseil de sécurité demandant une solution mutuellement acceptable sur la question du nom de l’ex-République yougoslave de Macédoine.  Selon le représentant, les efforts pour assurer à la région des Balkans un avenir européen resteraient vains si une solution, qui serait le fruit de compromis entre les parties concernées, n’était pas trouvée sur la question du statut du Kosovo.  Afin d’être légitime, la solution devra être validée par une résolution du Conseil de sécurité, a précisé M. Valinakis.  Il s’agit d’un problème européen, et l’Union européenne doit jouer un rôle de premier plan, a-t-il insisté.


M. ANDERS LIDEN (Suède) a apporté le soutien de son pays au peuple de Birmanie dans sa lutte pour un avenir démocratique.  Il a appelé le Gouvernement birman à entamer un dialogue pacifique, à éviter toute violence et à respecter les droits de l’homme et la liberté d’expression et de réunion.  Le représentant de la Suède a estimé que l’accélération de la mondialisation avait apporté d’énormes bénéfices à des centaines de millions de personnes à travers le monde, notamment dans les pays émergents.  Il a relevé que l’objectif de réduire de moitié le nombre de gens vivant dans la pauvreté extrême était en bonne voie.  Il a toutefois estimé qu’il fallait redoubler d’efforts pour que les avantages de la mondialisation deviennent accessibles à tous et a souhaité que les négociations de Doha soient couronnées de succès. Selon la Suède, l’aide au commerce est un complément indispensable à l’ouverture des marchés de nombreux pays, a dit l’intervenant, ajoutant que les pays en développement représentent une trop petite part du commerce mondial.  L’intervenant a aussi insisté sur la responsabilité commune de tous les donateurs et pays partenaires d’assurer l’efficacité de l’assistance au développement.  Il a indiqué que la Suède a lancé un processus de réforme de sa politique d’aide.


M. Liden a par ailleurs rappelé que son pays réclamait l’abolition de la peine de mort partout dans le monde. Il a relevé les progrès réalisés même si 25 pays condamnent toujours des gens à mort.  Concernant la non-prolifération nucléaire, la Suède estime que si un nouvel État se dotait de l’arme nucléaire, le risque serait que d’autres suivent. Il faut prévenir cela à tout prix, a dit M. Liden.  Les puissances nucléaires ont un devoir, elles doivent montrer leur volonté de réduire de manière substantielle leurs arsenaux nucléaires, a-t-il ajouté. L’Iran de son côté doit convaincre la communauté internationale de la nature pacifique de son programme nucléaire, a-t-il déclaré.


Concernant le conflit israélo-palestinien, la Suède considère que le moment est venu de faire la paix avec l’émergence d’un État palestinien indépendant, démocratique et viable, vivant en paix aux côtés d’Israël.  M. Liden a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à avancer dans cette direction.  S’agissant de l’Iraq, la Suède considère qu’il faut encourager la réconciliation entre Iraquiens et faire plus pour protéger les 4 millions d’Iraquiens déplacés.  En ce qui concerne la corne de l’Afrique, la Suède estime que les dirigeants des pays de cette zone devraient montrer leur engagement envers la paix et la réconciliation.  M. Liden a notamment appelé la communauté internationale à soutenir la réunion de paix sur le Darfour qui doit se dérouler à Tripoli fin octobre.


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a indiqué que par la nature même des engagements issus de la Déclaration du millénaire et du Sommet mondial, il a été largement admis qu’il ne saurait y avoir de développement sans sécurité et droits de l’homme, et vice versa.  À l’heure du bilan, il ne fait aucun doute qu’au niveau institutionnel, des progrès significatifs ont été accomplis, comme en atteste l’établissement du Fonds d’intervention pour les urgences humanitaires, de la Commission de consolidation de la paix et du Conseil des droits de l’homme.  Mais beaucoup reste encore à faire, a-t-il dit.  Il a proposé la tenue d’un sommet de l’ONU axé sur les progrès vers les Objectifs du Millénaire pour le développement et le financement du développement.  L’Afrique demeure au cœur de l’aide danoise au développement et devrait bénéficier d’une augmentation de cette aide, a encore dit le représentant.


Le Représentant permanent a indiqué d’autre part que les changements climatiques affectaient davantage les plus pauvres et les plus faibles, d’où la nécessité d’efforts conjoints.  Il s’est félicité du fait que le Danemark serait l’hôte en décembre 2009 de la Conférence sur les changements climatiques (COP15) au cours de laquelle il sera nécessaire de parvenir à un consensus sur un accord effectif et multilatéral post-Kyoto.  Il a insisté sur le fait que la Conférence de Copenhague sur le climat serait celle de la dernière chance si l’on veut que l’accord entre en vigueur en 2012.


Dans la lutte contre la pauvreté, M. Staur a estimé que la parité entre les sexes était d’une nécessité absolue.  Les femmes doivent jouir des mêmes droits ainsi que de l’accès égal à l’emploi, à la terre et aux ressources financières. 


En ce qui concerne la revitalisation de l’ONU, il a défini trois axes, uniques à son avis: la prévention et la résolution des conflits; le renforcement de la capacité de l’ONU d’assister les pays lors des premières phases de relèvement à la suite d’un conflit; et dans le domaine de l’établissement des normes internationales, notamment celles visant à garantir le respect des droits de la personne.


M. ROBERT HILL (Australie) a exprimé le soutien de son pays à la volonté de réforme des Nations Unies voulue par le Secrétaire général, en précisant que la réforme n’était pas une fin en soi.  La réforme a-t-il affirmé, doit permettre à l’ONU de répondre avec détermination aux défis mondiaux.  L’ONU étant la seule organisation véritablement universelle, elle a, à ce titre, l’occasion unique de relever ces défis mais aussi la responsabilité d’agir. 


Revenant sur la résolution 1769 relative à la création d’une force hybride de maintien de la paix au Darfour, Robert Hill a appelé à une coopération active en vue de son déploiement rapide.  Il est inenvisageable de ne pas y parvenir a-t-il déclaré, disant qu’il s’agissait d’un test pour les Nations Unies et tous ses États Membres.  Évoquant les meurtres et les enlèvements de soldats de l’Union africaine commis au Soudan par des rebelles le week-end dernier, le Représentant de l’Australie a solennellement demandé au Gouvernement soudanais  de précéder à l’arrestation du Ministre des affaires humanitaires, Ahmad Harun, et à celle du leader de la milice Ali Kushayb en vue de leur traduction devant la Cour pénale internationale.


S’exprimant ensuite sur les événements de la semaine passée au Myanmar, Robert Hill a demandé à ce que les courageux manifestants soient informés que leur message a été entendu.  L’Australie demande la libération immédiate de tous les moines et citoyens arrêtés pour avoir exercé leur droit fondamental à la manifestation pacifique, mais elle demande aussi que soit réservé un traitement humain à tous ceux qui restent emprisonnés.  Dans le même temps, le Représentant a annoncé des mesures financières ciblées contre le régime du Myanmar et ses soutiens, en vue de le contraindre à des réformes politiques et à la réconciliation nationale.


Intervenant sur les questions de terrorisme, il a incité les États Membres à geler les actifs des terroristes et à parvenir dès que possible à une Convention globale sur le terrorisme.  Dans le même ordre d’idées, Robert Hill a enjoint les États Membres à soutenir l’initiative globale pour combattre le terrorisme nucléaire.


Poursuivant son allocution sur le dossier des armes de destruction massive, il a appelé la République populaire démocratique de Corée à respecter ses promesses de dénucléarisation, avant de saluer la volonté déclarée de l’Iran de collaborer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Robert Hill a en outre souhaité que les Nations Unies continuent de s’élever contre le commerce illicite des armes conventionnelles.


Sur les changements climatiques, il a fait connaitre la volonté de son pays de voir les États s’accorder sur un nouveau mandat post-Kyoto, lors de la prochaine Conférence de Bali.  L’Australie, a enfin annoncé son Représentant, est sur la bonne voie pour doubler son budget d’assistance au développement d’ici 2010.


Droits de réponse


Le représentant du Japon a jugé sans fondement la déclaration ce matin du Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée.  Il a indiqué que le Japon n’avait pas d’arme nucléaire et avait toujours participé sincèrement aux efforts de désarmement et de non-prolifération.  À l’inverse, a-t-il rappelé, la RPDC a effectué des essais nucléaires le 8 novembre 2006, menaçant la paix dans le monde.  Il a par ailleurs indiqué que, contrairement aux affirmations erronées du représentant de la RPDC, les perquisitions effectuées en 2007 au siège d’une association de résidents coréens n’avaient violé aucune règle du droit international et entraient dans le cadre d’une enquête pour enlèvement.


Le représentant de l’Australie a répondu à la déclaration faite hier par le Ministre des affaires étrangères des Îles Salomon, selon laquelle, la mission régionale d’assistance dans son pays constitue une occupation de fait.  L’opération RAMSI, a souligné le représentant australien, a été déployée à la demande du Gouvernement des Îles Salomon après une crise et de graves perturbations.  Le travail que l’Australie accomplit dans les Îles Salomon se fonde sur un traité conclu avec toutes les îles du Pacifique, lequel a d’ailleurs été ratifié par le Parlement des Îles Salomon, a poursuivi le représentant.  L’Australie est très vigilante sur le respect de l’intégrité et de la souveraineté des Îles Salomon, a affirmé le représentant, avant de souligner que l’opération RAMSI vise à garantir le bon fonctionnement des Îles Salomon et que le travail s’est fait en partenariat avec ce pays pour qu’il puisse mettre en œuvre sa politique.  En plus d’un rapport annuel, des rapports mensuels sont soumis aux membres du Forum du Pacifique sur l’exécution de l’opération, a encore indiqué le représentant.  Au cours des quatre dernières années, a-t-il poursuivi, les progrès ont été remarquables, la loi et l’ordre ont été rétablis, la population a pu reprendre une vie normale et les investissements sont revenus.  Le budget des Îles Salomon est équilibré, a dit le représentant australien, en ajoutant qu’il n’est donc pas surprenant que l’opération RAMSI soit très populaire aux Îles Salomon.  Selon un sondage récent, 80% des habitants des Îles se déclarent satisfaits de l’opération RAMSI, a conclu le représentant.


Le représentant du Népal a jugé déplacées et infondées les remarques du représentant du Bhoutan, concernant les réfugiés installés dans des camps au Népal.  Il a estimé que le Bhoutan niait leurs souffrances et a affirmé qu’ils devaient être autorisés à rentrer dans leur pays en toute dignité et sans condition. 


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a affirmé que le Japon avait envahi son pays, massacré un grand nombre de personnes et ensuite déformé l’histoire.  Il a redouté que le Japon, coupable dans le passé de crimes contre l’humanité, ne récidive un jour.  C’est pour cela, a-t-il ajouté, que son pays s’est doté d’une capacité de dissuasion.  La communauté internationale n’acceptera pas que le Japon, outre son pouvoir économique, assume à nouveau un rôle militaire, a-t-il ajouté.  Il a par ailleurs fait part de ses craintes sur l’interdiction des associations coréennes au Japon, dénonçant une campagne de répression et un complot criminel.


Le représentant du Japon a répondu en expliquant que son pays avait à plusieurs reprises exprimé des remords pour son passé.  Le Japon, a-t-il ajouté, a toujours montré un grand respect pour la démocratie et le respect des droits de l’homme.  Il a indiqué que la politique de sécurité japonaise est de nature purement défensive.


Le Japon nous dit toujours s’excuser des crimes du passé mais ce sont de vaines paroles, a lancé le représentant de la République populaire démocratique de Corée, en rappelant qu’aucune excuse ni réparations n’avaient été présentées aux 8 400 000 Coréens enrôlés de force par les troupes japonaises.  Nous exhortons le Japon à une politique de coopération étroite, mais nous l’engageons à la prudence, a-t-il conclu.


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