ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU MYANMAR, D’ISRAEL, DE LA SYRIE ET DE L’ÉRYTHRÉE DÉFENDENT LEURS POINTS DE VUE
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Assemblée générale
Soixante-deuxième session
12e & 13e séances plénières
Matin et après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU MYANMAR, D’ISRAEL, DE LA SYRIE ET DE L’ÉRYTHRÉE DÉFENDENT LEURS POINTS DE VUE
« La situation ne se serait pas détériorée au Myanmar si les protestations initiales d’un petit groupe d’activistes contre l’augmentation du prix du pétrole n’avaient été exploitées par des opportunistes politiques », s’est justifié le Ministre des affaires étrangères du Myanmar, U Nyan Win, devant l’Assemblée générale, qui reprenait aujourd’hui son débat général.
Selon lui, le personnel de sécurité a exercé « une retenue sans bornes » et se serait abstenu d’intervenir pendant presque un mois. Cependant, lorsque la foule est devenue ingérable, il a été nécessaire de mettre en place un couvre-feu, a-t-il plaidé. « Les manifestants ayant ignoré les avertissements, il a fallu prendre des mesures pour rétablir l’ordre public. »
Rappelant l’engagement de son gouvernement à répondre aux aspirations démocratiques de son peuple, U Nyan Win a indiqué qu’une feuille de route en sept étapes avait été annoncée et qu’une convention nationale avait eu lieu en vue de réfléchir à une réforme de la Constitution. Ces mesures, selon lui, ont été saluées par l’opinion publique.
Aujourd’hui au téléphone, le Secrétaire général a demandé à son Envoyé spécial, Ibrahim Gambari, « d’appeler les autorités du Myanmar à cesser de réprimer les manifestants pacifiques, à libérer les détenus et à se diriger de manière plus crédible et inclusive vers les réformes démocratiques, le respect des droits de l’homme et la réconciliation nationale ». Arrivé au Myanmar samedi dernier, Ibrahim Gambari s’est entretenu hier avec le Premier Ministre, Thein Sein, et la lauréate du prix Nobel de la paix et chef de l’opposition, Aung San Suu Kyi. D’autres rencontres importantes sont prévues à son calendrier.
Au Moyen-Orient, le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne se sont engagés dans un effort « sincère et véritable » pour parvenir au plus grand dénominateur commun sur le plan politique, a annoncé à son tour la Vice-Premier Ministre d’Israël, Tzipi Livni, se saisissant de la situation dans la région, après les interventions, vendredi dernier, de Mahmoud Abbas et du Président libanais, Émile Lahoud.
La Vice-Premier Ministre a souligné qu’il n’existe aucun substitut à un processus bilatéral. Elle a clairement rappelé le principe sur lequel doit reposer une paix véritable: deux États, Israël et la Palestine, coexistant dans la paix et la sécurité. Mais ce principe est sous-tendu par deux autres: Israël est le territoire du peuple juif et la Palestine doit devenir celui du peuple palestinien, y compris les réfugiés. Le second principe est que si la création d’une Palestine viable et prospère est dans l’intérêt d’Israël, la sécurité d’Israël doit être dans celui des Palestiniens.
Le Hamas et le Hezbollah doivent être mis devant le choix sans ambigüité de la violence ou de la légitimité, « sans pouvoir revendiquer les deux ». Tzipi Livni a aussi accusé le régime iranien de soutenir le terrorisme, de nourrir l’instabilité régionale et d’être l’ennemi de la coexistence arabo-israélienne. Le représentant de la République islamique d’Iran a exercé son droit de réponse.
La dernière agression israélienne contre la Syrie, le 6 septembre dernier, a rétorqué son Ministre des affaires étrangères, est la preuve qu’Israël veut faire monter la pression. Walid Al-Moualem a souligné l’échec de la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, à condamner cet acte d’agression qui ne ferait qu’encourager Israël à persister dans ses objectifs hostiles.
Le Ministre a regretté que le fond, l’approche et les objectifs de la réunion internationale que veut convoquer le Président américain sur la recherche d’une solution globale au conflit arabo-israélien demeurent vagues. La Syrie a réitéré, à plusieurs reprises, que la paix est son choix stratégique, a-t-il rappelé, avant de demander si le Gouvernement israélien et l’Administration américaine ont toujours la volonté de parvenir à une paix véritable.
Un autre conflit s’est invité à la séance d’aujourd’hui: celui qui oppose, depuis 2002, l’Éthiopie et l’Érythrée au sujet de la démarcation de leur frontière commune et de l’application de l’avis juridiquement contraignant de la Commission sur la délimitation de la frontière.
Le Ministre érythréen des affaires étrangères a dénoncé la poursuite de l’occupation par l’Éthiopie de territoires souverains appartenant à son pays. L’inaction du Conseil de sécurité a notamment été rendue possible par la complaisance dont feraient preuve, selon son gouvernement, les États-Unis vis-à-vis de l’Éthiopie, au mépris du droit international et des intérêts de la paix et de la sécurité régionales. Le représentant éthiopien a exercé son droit de réponse.
Les Ministres des affaires étrangères des pays suivants ont également pris la parole: Gabon, Cambodge, République démocratique du Lao, Tuvalu, Moldova, Oman, Mongolie, Niger, Liechtenstein, Belgique, Vanuatu, Lesotho, République centrafricaine, Ouganda, Hongrie, Algérie, Yémen, Inde, Îles Salomon, Jamahiriya arabe libyenne, Népal et Maroc. L’Observateur du Saint-Siège a également pris la parole.
L’Assemblée générale reprendra son débat général mardi 2 octobre, à 10 heures.
SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL DE LA SOIXANTE-DEUXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Déclarations
Mme TZIPI LIVNI, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Israël, a jugé important que les valeurs fondamentales de tolérance, de coexistence et de paix, qui constituent les fondements de toutes les démocraties, soient protégées au sein des sociétés et promues entre elles. Or, selon elle, le conflit au Moyen-Orient est alimenté par ceux-là même qui rejettent de telles valeurs; ceux qui veulent le pouvoir sans les responsabilités et ceux dont l’objectif n’est pas d’exercer leurs droits mais de nier ceux des autres. La Vice-Premier Ministre a affirmé que le conflit qui déchirait la région n’était pas un conflit territorial mais un conflit de valeurs même s’il a, a-t-elle reconnu, une dimension territoriale. Mon pays, a-t-elle affirmé, est prêt à envisager le compromis territorial qu’exige une paix durable. Mais nous savons également, surtout après le retrait des forces israéliennes du Liban et de Gaza, que le retrait ne suffit pas à rétablir la paix. Il faut pour cela résoudre le conflit de valeurs qui se trouve au cœur du conflit, a-t-elle insisté. Israël est en première ligne mais c’est un combat de dimension mondiale, comme l’a démontré, il y a six ans, l’effondrement des deux tours jumelles à New York. Il est clair, a précisé la Vice-Premier Ministre, que le conflit au Moyen-Orient n’est pas la cause de l’extrémisme mais bien une conséquence.
Israël est prêt à faire sa part mais pour que le succès soit réel, il faut que les nations du monde soient partenaires dans un combat commun contre l’extrémisme et la terreur qui alimentent le conflit. Insistant sur son profond attachement à la démocratie, la Vice-Premier Ministre a souligné que cet idéal était vulnérable, comme en témoignent les attaques que lui portent les extrémistes du monde entier. Les récentes déclarations d’un porte-parole d’Al-Qaida, qui affirmait que son organisation se servirait de la démocratie pour détruire la démocratie, devrait tous nous alarmer, a prévenu la Vice-Premier Ministre. Nous devons donc reprendre la démocratie, en rejetant d’abord ceux qui la maltraitent. Aucune démocratie ne permet l’existence de milices armées, de groupes racistes ou d’agendas de la violence. La Vice-Premier Ministre a appelé la communauté internationale à reconnaître, au niveau mondial, ce que les démocraties appliquent au niveau national. à savoir, un ensemble universel de normes pour la participation à des élections véritablement démocratiques. Nous avons besoin, a-t-elle insisté, d’un code qui exige de tous ceux qui recherchent la légitimité du processus démocratique, qu’ils la gagnent en respectant les principes qui réservent à l’État le monopole du recours à la force, rejette le racisme et la violence et qui promeut la protection des droits des autres. Ce « code démocratique universel » n’aurait pas pour objectif d’imposer nos valeurs ou de faire taire les voix avec lesquelles nous pourrions ne pas être d’accord. L’objectif du code serait de protéger les valeurs démocratiques contre ceux qui sont déterminés à les corrompre et garantir que la participation à un processus démocratique ne soit pas seulement un droit mais aussi une responsabilité.
La tentation est grande, a poursuivi la Vice-Premier Ministre, de négocier avec les extrémistes, au nom de la stabilité et de la tranquillité. Mais nous ne rendons pas service à la diversité lorsque nous tolérons l’intolérant. Des groupes tels que le Hamas et le Hezbollah doivent être mis devant le choix sans ambigüité de la violence ou de la légitimité sans pouvoir revendiquer les deux, a ajouté la Vice-Premier Ministre. C’est le même choix qui doit être soumis au régime iranien, a-t-elle poursuivi, l’accusant d’être le soutien le plus important du terrorisme, d’alimenter l’instabilité en Iraq, au Liban, en Palestine et au Moyen-Orient en général, et d’être l’ennemi de la coexistence arabo-israélienne. Personne ne peut nier que l’Iran nie l’Holocauste et parle librement de son souhait d’effacer un État Membre de la carte. Personne ne peut nier, a insisté la Vice-Premier Ministre, que l’Iran recherche activement les moyens de le faire.
Mais, a-t-elle encore accusé, il y en a toujours qui, au nom du consensus et du dialogue, continuent de faire obstacle aux mesures urgentes qu’il faut prendre pour mettre un terme aux sinistres ambitions de l’Iran. Il est temps pour l’ONU et pour les États du monde entier, de tenir la promesse de « Plus jamais ça ». Il est également temps de voir une telle conviction morale au sein du Conseil des droits de l’homme, qui doit cesser d’être l’arme des violateurs des droits de l’homme pour devenir le bouclier de leurs victimes. Israël n’a jamais cherché à éviter les discussions sur l’état des droits de l’homme dans son territoire. Mais tant que le Conseil des droits de l’homme maintiendra une attention disproportionnée sur Israël, il affaiblira la voix morale de l’ONU et permettra que le prix de son aveuglement soit payé par les victimes au Darfour ou au Myanmar.
Évoquant ensuite la cause de la réconciliation israélo-palestinienne, la Vice-Premier Ministre a souligné que cela ne consiste pas à déclarer qui a tort et qui a raison. Il s’agit de partager une vision et une responsabilité communes face à l’avenir. Rappelant que le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne se sont engagés dans un effort « sincère et véritable » à parvenir au plus grand dénominateur commun sur le plan politique, la Vice-Premier Ministre a souligné qu’il n’existait aucun substitut à un processus bilatéral. Elle a clairement rappelé le principe sur lequel doit reposer la paix véritable: deux États, Israël et la Palestine, coexistant dans la paix et la sécurité. Mais ce principe est sous-tendu par deux autres: Israël est le territoire du peuple juif et la Palestine doit devenir celui du peuple palestinien, y compris les réfugiés. Le second principe est que si la création d’une Palestine viable et prospère est dans l’intérêt d’Israël, la sécurité d’Israël doit être dans celui des Palestiniens. Guidées par ces principes, les deux parties peuvent définir une frontière commune et faire de ce rêve de deux États, une réalité.
Nous ne sommes pas naïfs. Nous pouvons prévoir les difficultés et voir les obstacles érigés par les ennemis de la paix. Mais les progrès seront possibles là où nous aurons un gouvernement palestinien qui accepte les principes du Quatuor et honore, tout comme Israël, les obligations découlant de la Feuille de route, a estimé la Vice-Premier Ministre, qui a appelé la communauté internationale et le monde arabo-musulman à apporter leur appui plutôt qu’à poser des conditions. Ce soutien peut prendre plusieurs formes, a-t-elle ajouté: une assistance économique et politique à un nouveau gouvernement palestinien engagé en faveur de la coexistence; une adhésion claire aux accords politiques conclus par les deux parties; le renforcement de la coopération régionale entre le monde arabe et Israël; et la lutte contre les adversaires du succès.
M. JEAN PING, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères, de la coopération, de la francophonie et de l’intégration régionale du Gabon, a souligné l’importance de la problématique des changements climatiques et a voulu que tout soit mis en œuvre pour que la rencontre de Bali, prévue en décembre 2007, soit l’occasion de s’accorder sur une stratégie commune et globale. Il a rappelé que l’Afrique, qui contribue le moins à l’accentuation de ce phénomène, en subit injustement les graves conséquences. Il importe, a-t-il souligné, que le principe de responsabilité commune mais différenciée soit appliqué. Pour sa part, le Gabon dont la forêt est l’une des composantes essentielles de l’important bassin du Congo, deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie, a décidé de consacrer 11% de son territoire à l’humanité, avec notamment la création de 13 parcs nationaux et l’inscription récente du parc de la Lopé au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Le Gabon, a affirmé le Vice-Premier Ministre, est disposé à aller plus loin encore car la protection de l’environnement est un pilier important de la lutte contre la pauvreté et une condition indispensable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Mais il serait souhaitable, a-t-il ajouté, que le Gabon bénéficie avec les autres pays des mesures compensatrices de la part des pays industrialisés. Jean Ping a donc sollicité la création d’un fonds de stabilisation pour rémunérer les stocks de carbone forestiers existants et a souhaité l’entrée des forêts gabonaises dans les mécanismes du marché du carbone.
Le Vice-Premier Ministre a ensuite évoqué la réforme en cours du système des Nations Unies, en arguant que l’une des mesures clefs pour améliorer la mise en œuvre et la légitimité des décisions de l’ONU est la réforme du Conseil de sécurité. Jean Ping s’est aussi attardé sur un contexte international « complexe et instable ». Il a loué les efforts du Gouvernement soudanais qui s’est engagé à participer à des négociations globales sur le Darfour et à accepter le principe d’un cessez-le-feu. Il s’est aussi félicité de l’adoption par le Conseil de la résolution autorisant le déploiement d’une force hybride ONU/Union africaine au Soudan. Saluant, par ailleurs, les efforts humanitaires de l’Union européenne au Tchad et en République centrafricaine, et ceux de l’Union africaine en Somalie, le Vice-Premier Ministre a souscrit à l’idée d’une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient.
Il a par la suite insisté sur les différentes menaces contre la paix au XXIe siècle, en citant le terrorisme et les conflits mais aussi la pauvreté, les maladies infectieuses, les catastrophes naturelles ou encore les armes de destruction massive. S’agissant de VIH/sida, il a voulu que l’action soit proportionnelle à la gravité du fléau. Il a donc salué l’engagement pris par le G-8 d’octroyer à l’Afrique 60 milliards de dollars pour la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.
Jean Ping a conclu en appelant les pays donateurs à tenir leurs engagements concernant l’allègement de la dette et l’ouverture de leurs marchés. Dans ce contexte, il a souligné l’importance qu’il y a à assurer une issue heureuse au Cycle de Doha et à poursuivre la réflexion sur les sources innovantes de financement du développement. Le Vice-Premier Ministre a rendu hommage au Club de Paris pour avoir accepté le principe du rachat par le Gabon de sa dette.
M. HOR NAMHONG, Vice-Premier Ministre du Cambodge, a déclaré que la communauté internationale se doit de fournir des efforts collectifs accrus pour faire face aux nombreux défis qu’elle connaît allant du terrorisme aux conflits régionaux en passant par les maladies pandémiques. En ce qui concerne les armes de destruction massive, il a insisté sur le fait que les États doivent se plier aux conventions internationales sur la non-prolifération et s’assurer, a-t-il ajouté, que ces armes ne tombent pas entre les mains des terroristes.
Il a ensuite rappelé que pour combattre la circulation des armes légères, le Gouvernement cambodgien a mis en place plusieurs programmes dont un a contribué à la saisie et à la destruction de plus de 200 000 armes légères. Le Vice-Premier Ministre a dénoncé l’existence des mines antipersonnel qu’il a qualifiées de tueurs silencieux. Ces armes, a-t-il insisté, constituent un problème pour la sécurité, mais aussi pour la situation humanitaire, a-t-il précisé, en faisant état des souffrances des victimes et des conséquences des mines sur l’économie et le développement.
Le Vice-Premier Ministre a rappelé que le Gouvernement du Cambodge poursuit dans le cadre de son agenda national une campagne de déminage et a relevé que plus de 1,5 million de mines ont été enlevées à ce jour. Le Cambodge a envoyé 135 démineurs des Forces armées royales au Soudan dans le souci de partager ses expériences. Le Vice-Premier Ministre a ensuite appelé tous les pays à respecter les instruments des Nations Unies relatifs aux changements climatiques. Il a appelé la communauté internationale à s’engager à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, à partager son savoir sur les bioénergies et à mettre fin à la déforestation dans les pays en développement.
Il a rappelé que trois documents importants pour la lutte contre le réchauffement de la planète seront prochainement signés au cours du treizième Sommet de l’ANASE à Singapour, tout en saluant les initiatives des Nations Unies dans ce domaine. En ce qui concerne la situation régionale, il a déclaré que son pays s’est réjoui du récent accord prévoyant la fermeture de la centrale nucléaire de Yongbyon en République populaire démocratique de Corée. Il a émis l’espoir que cette étape très positive pour la paix, la sécurité et la stabilité de la région contribuera à la dénucléarisation complète de la Péninsule coréenne.
Le Vice-Premier Ministre a par ailleurs déploré que malgré les Objectifs du Millénaire pour le développement, la situation dans les pays en développement ne s’est pas améliorée et a appelé la communauté internationale à faire en sorte que la mondialisation profite à tous les peuples de la planète. Le Cambodge, a-t-il ajouté, s’est engagé en faveur du développement durable et de la réduction de la pauvreté, et a enregistré grâce à son agenda national ciblé une croissance économique de plus de 11% depuis les trois dernières années.
M. THONGLOUN SISOULITH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao, a estimé qu’en dépit des nouvelles opportunités de développement offertes par la mondialisation, les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, n’en avaient pas recueilli les fruits comme ils auraient dû. Ceci est le résultat, selon lui, du manque d’infrastructures de base, d’accès aux marchés, à la technologie moderne, au financement et à l’investissement. Pour assurer de meilleurs avantages à ces pays les plus vulnérables, et leur permettre d’éliminer la pauvreté et de réaliser le développement durable et l’intégration dans l’économie mondialisée, la communauté internationale doit intensifier ses efforts concertés en vue de les aider à mettre en œuvre entièrement et avec efficacité leurs programmes d’action respectifs, comme les invitait à le faire le Document final du Sommet mondial 2005. Ces efforts, a-t-il ajouté, devraient comprendre un partenariat international renforcé, un accroissement de l’Aide publique au développement, une amélioration de l’accès au marché ainsi que des tarifs spéciaux et préférentiels pour leurs exportations.
Le Ministre a également mis l’accent sur la question des changements climatiques, observant que les États les plus vulnérables aux catastrophes étaient les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, et ce, en raison du manque de ressources et de capacités d’adaptation. Selon lui, les efforts face aux conséquences des changements climatiques ne doivent en rien compromettre la réalisation des objectifs de développement visant à éliminer la pauvreté, la faim et les maladies. Par ailleurs, le Ministre s’est félicité des progrès obtenus jusqu’ici dans la mise en œuvre des résultats des Pourparlers à Six concernant la question nucléaire dans la péninsule coréenne. Il a ainsi espéré que les efforts concertés de l’ensemble des parties concernées aboutiront à une dénucléarisation de la région.
M. TAVAU TEII, Vice-Premier Ministre et Ministre des ressources naturelles et de l’environnement de Tuvalu, a déclaré que son gouvernement appuyait les réformes en cours aux Nations Unies, en particulier celles qui visent à promouvoir les programmes spécifiques des pays. Il a cependant regretté la lenteur injustifiée des progrès dans l’établissement d’une présence des Nations Unies dans les petits États insulaires en développement (PEID) qui en sont encore dépourvus, comme Tuvalu. M. Teii s’est également déclaré préoccupé par le ton employé à l’encontre de ces mêmes États quant à leurs contributions au processus de réforme du Conseil de sécurité. Tuvalu a le droit souverain d’appuyer toute question susceptible de promouvoir la réalisation des objectifs des Nations Unies, a tenu à rappeler son Vice-Premier Ministre. À cet égard, il a rappelé que les Nations Unies ne pourraient pas être considérées comme universelles tant que la question de la représentation de Taiwan ne serait pas résolue.
La question de la graduation de Tuvalu sur la liste des pays les moins avancés (PMA) a également préoccupé le Vice-Premier Ministre, qui a souligné la situation de vulnérabilité particulière des PEID. Saluant ensuite les conclusions de la Réunion de haut niveau sur les défis posés par les changements climatiques, convoquée par le Secrétaire général, le Vice-Premier Ministre a indiqué que cette question était pour son pays la plus importante et la plus urgente. La Conférence de Bali prévue en décembre prochain devrait, a-t-il préconisé, réaffirmer le rôle majeur du Protocole de Kyoto et des obligations qui incombent aux parties en vertu de cet instrument, et amender ce même Protocole pour l’ouvrir aux pays nouvellement industrialisés et en voie de transition économique désireux de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le Vice-Premier Ministre a également souligné la nécessité de prendre de nouvelles mesures d’adaptation aux changements climatiques et de conclure un nouveau tour de négociations en vue d’établir un instrument juridique qui permettrait aux pays en développement de s’engager à réduire leurs émissions.
M. ANDREI STRATAN, Vice-Premier Ministre de la République de Moldova, a indiqué que la présente session revêt une importance toute particulière pour son pays, car elle marque le quinzième anniversaire de son adhésion à l’Organisation des Nations Unies. Il a expliqué que pendant ces années, la République de Moldova est passée d’un conflit armé à la croissance économique, la création d’institutions démocratiques et le développement et qu’en tant que membre des Nations Unies, elle a démontré sa détermination à respecter les principes et les buts l’organisation. Il a souligné la nécessité d’œuvrer davantage à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, arguant que le niveau de l’aide reste actuellement insuffisant. Il a indiqué que son pays a veillé à intégrer les OMD dans l’agenda de développement national et lancé notamment des stratégies de croissance économique et de réduction de la pauvreté. En tant que pays en transition, Moldova a besoin du soutien continu des pays développés et des institutions spécialisées des Nations Unies pour réaliser les OMD, a souligné le Vice-Premier Ministre.
D’autre part, M. Stratan a attiré l’attention sur l’urgence des défis posés par les changements climatiques et appelé la communauté internationale à adopter un accord pour la période de l’après-Kyoto. Il a en outre insisté sur l’importance de finaliser l’ébauche d’une Convention sur le terrorisme international et a réaffirmé le soutien de son pays aux initiatives en matière de désarmement. Plus précisément, il a tenu à réaffirmer le soutien de son pays à la mise en œuvre du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe et a estimé que le retrait des troupes russes de Moldova, conformément aux engagements pris par la Fédération de Russie en 1999, créerait les jalons nécessaires à la ratification et la mise en œuvre du Traité.
Le Vice-Premier Ministre a également rappelé que son pays a présenté sa candidature au Conseil économique et social cette année ainsi qu’au Conseil des droits de l’homme pour la période 2010-2013. Il a déclaré que son pays fera de son mieux pour que le Conseil puisse s’acquitter de sa tâche et faire respecter les droits de l’homme. Nous sommes d’autant plus persuadés de cette nécessité que nous sommes les témoins de violations constantes des droits de l’homme dans la partie orientale du pays qui n’est pas contrôlée par les autorités de la République de Moldova, a-t-il précisé. Le Vice-Premier Ministre s’est également inquiété de ce que le conflit en Transnistrie constitue un obstacle au développement économique et social du pays et souhaité que les négociations se poursuivent sur le format « 5+2 ».
L’objectif de ces discussions est de parvenir à un accord sur un statut légal spécial pour la région de Transnistrie basé sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Moldova, a-t-il ajouté. Il a ainsi dit regretter la suspension des négociations, l’attribuant à la position rigide et non constructive des séparatistes soutenus depuis l’extérieur du pays. Après avoir fustigé la politique de l’administration séparatiste, qu’il a dit déterminée à saper les efforts de résolution du conflit, M. Stratan a souligné que l’inefficacité des mécanismes de maintien de la paix existants révèle la nécessité de transformer ces derniers en mission civile multinationale disposant d’un mandat international. D’une manière générale, il a fait observer que les conflits irrésolus dans la région du Groupe Guam -Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldova- continuent d’avoir un impact négatif sur le développement politique, économique et social de toute la région.
M. SAYYID BADR BIN HAMAD ALBUSAIDI, Secrétaire général du Ministère des affaires étrangères d’Oman, a estimé qu’il y avait des signes positifs au Moyen-Orient démontrant la volonté de la communauté internationale de faire face à ses responsabilités pour contribuer à sortir du conflit. Nous avons le sentiment, a-t-il ajouté, qu’il y a des indicateurs positifs, reflétés par la conviction nouvelle au niveau des dirigeants et de la société israélienne, de la nécessité de parvenir à une solution pacifique sur la base des résolutions des Nations Unies. M. Albusaidi a appelé la communauté internationale, les grandes puissances en premier lieu, à soutenir et à faire avancer ce point de vue en Israël et dans les pays arabes.
Concernant l’Iraq, M. Albusaidi a appelé les autorités et la population à passer du contentieux à sa résolution en privilégiant l’intérêt national. Par ailleurs, a-t-il indiqué, le Sultanat d’Oman est optimiste en ce qui concerne le conflit au Darfour en raison des « efforts sincères » du Gouvernement soudanais et de l’Union africaine. Pour ce qui concerne la Somalie, il a estimé qu’il n’y a pas d’issue en dehors de la réconciliation nationale entre tous les groupes en présence. Au sujet de l’Iran, un certain espoir s’est fait jour, selon lui, quant à une solution pacifique du différend. Enfin, concernant les changements climatiques, M. Albusaidi s’est félicité du « rôle vital » que jouent les Nations Unies. Il a appelé la communauté internationale à prendre les initiatives appropriées et à mettre en place les solutions pour faire face au défi. Il a souhaité que tout le monde puisse bénéficier des avancées techniques permettant de lutter contre la pollution et de préserver l’environnement et sa diversité. Il s’est enfin félicité du Dialogue de haut niveau sur la compréhension entre les religions et les cultures et la coopération pour la paix prévu les 4 et 5 octobre, en marge de la présente session de l’Assemblée générale.
M. WALID AL-MOUALEM, Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, a déclaré que le Moyen-Orient demeure caractérisé par des défis énormes et des tensions élevées en raison de l’occupation par Israël de territoires arabes et du déni des droits légitimes du peuple palestinien. Les espoirs de paix des peuples de la région sont entrain de disparaître, a-t-il regretté, tout en ajoutant que la situation en Iraq et son cortège de colère et d’appréhensions a transformé la région en un nid de tensions et en un théâtre de confrontations.
Qu’avons-nous accompli au cours de l’année dernière et au cours des précédentes sessions de l’Assemblée générale, s’est demandé le Ministre, en estimant que les derniers chiffres du soutien accru des États-Unis à l’armement d’Israël parlent d’eux-mêmes. La dernière agression israélienne contre la Syrie, le 6 septembre dernier, est la preuve, a estimé le Ministre, qu’Israël veut faire monter la pression. L’échec de la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, à condamner cet acte d’agression, a-t-il tenu à répéter, ne fera qu’encourager Israël à persister dans ses objectifs hostiles et conduira à une exacerbation des tensions dans la région.
Le Ministre a regretté que le fond, l’approche et les objectifs de la réunion internationale sur la recherche d’une solution globale au conflit arabo-israélien demeurent vagues. La Syrie a réitéré, à plusieurs reprises, que la paix est son choix stratégique, a-t-il rappelé avant de demander si le Gouvernement israélien et l’Administration américaine ont toujours la volonté de parvenir à une paix véritable. Malheureusement, a-t-il conclu, leurs actes suggèrent le contraire.
Quant à la situation en Iraq, elle nécessite, selon le Ministre, une coopération entre toutes les parties du pays, de la région et du monde entier. Il a regretté l’absence d’une réelle vision politique et le recours exclusif à la solution militaire qui, selon lui, ne fait qu’aggraver la situation. Il a rappelé que son pays a toujours défendu l’unité du peuple iraquien, l’intégrité territoriale de l’Iraq, la non-ingérence dans ses affaires intérieures, la préservation de sa souveraineté, de son indépendance et de son identité arabo-islamique. La Syrie, a-t-il souligné, a toujours rejeté toute prétention de diviser l’Iraq.
Nous croyons que la solution en Iraq doit commencer par la réconciliation nationale basée sur le respect de la volonté de tous les Irakiens de déterminer leur futur, a-t-il affirmé, tout en soulignant la nécessité de retirer toutes les forces étrangères, en accord avec le Gouvernement iraquien, car, a-t-il dit, un tel retrait peut faire baisser la violence. Dénonçant tous les actes de terrorisme commis en Iraq, le Ministre a qualifié de fausses les allégations selon lesquelles des combattants infiltrent l’Iraq par la frontière syrienne. Le but de ces allégations non fondées est de rejeter sur d’autres la responsabilité de l’échec de la puissance occupante à instaurer la sécurité et la stabilité en Iraq, a-t-il analysé.
La situation en Iraq a poussé de nombreux Irakiens à fuir leur pays, a-t-il regretté, parmi lesquels plus de 1,6 million ont trouvé refuge en Syrie. Le Ministre a jugé regrettable que la communauté internationale n’ait pas assumé ses responsabilités envers ses réfugiés. La puissance occupante consacre des centaines de milliards de dollars à ses opérations militaires en Iraq mais n’alloue aucune ressource pour assister les Irakiens qui ont été forcés de quitter leur pays en raison de l’occupation et de ses conséquences, a encore accusé le Ministre.
Quant à la situation au Liban, il a appelé les Libanais à agir ensemble pour sortir de la crise. La Syrie, a-t-il ajouté, a toujours soutenu toutes les initiatives visant à activer le dialogue interlibanais pour parvenir à un consensus. La période préélectorale constitue une bonne occasion de construire ce consensus pour élire un président conformément aux prérogatives constitutionnelles, sans intervention étrangère et de manière à préserver les intérêts libanais et les relations avec les pays arabes.
Le Ministre a conclu en réaffirmant la position de son pays sur l’élimination de toutes les armes de destruction massive de la région du Moyen-Orient. Cependant, a-t-il précisé, je tiens à réaffirmer que la Syrie s’associe avec les autres pays en développement qui soulignent le droit de tous d’acquérir librement les technologies nucléaires à des fins pacifiques. Nous pensons, a-t-il déclaré, qu’il est nécessaire de forcer Israël, seul État doté de l’arme nucléaire dans la région, à soumettre ses installations au régime de garanties de l’AIEA et à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Le Ministre a encore regretté l’existence du terrorisme et a affirmé que le seul recours à la force pour le combattre est inutile. Nous devons traiter des causes profondes du terrorisme ,a t-il déclaré, et nous appelons tous les États à coopérer dans la lutte antiterroriste bien que nous mettions en garde contre la tentation d’utiliser le terrorisme comme prétexte pour compromettre les droits des peuples et distiller la haine entre les religions et les civilisations.
M. ENKHBOLD NYAMAA, Ministre des affaires étrangères de la Mongolie, a souligné la gravité des problèmes liés aux changements climatiques avant de juger juste que les pays qui contribuent le plus au phénomène supporte la plus grande charge du fardeau. Les pays industrialisés doivent respecter leurs engagements en matière de réduction de gaz à effet de serre, a-t-il dit, en les appelant à fournir un appui financier aux pays en développement et leur transférer des technologies propres. Le Ministre a aussi voulu que le cadre qui succèdera au Protocole de Kyoto soit souple et diversifié, et tienne compte des conditions particulières de chaque pays. Ce cadre doit inclure tous les plus importants émetteurs de gaz et assurer la compatibilité entre la protection de l’environnement et une croissance économique fondée sur un accès accru et élargi aux technologies de pointe.
Les mécanismes régionaux et sous-régionaux doivent être mobilisés en appui aux instruments internationaux, a encore voulu le Ministre. Compte tenu de la particularité de la région d’Asie du Nord, qui a abrité grands et petits pollueurs, la Mongolie a pris l’initiative de convoquer un Sommet régional, a annoncé le Ministre, en espérant que cette manifestation de haut niveau provoquera une percée dans la coopération régionale. Après avoir décrit les mesures que son pays a prises au niveau national, le Ministre a souligné qu’en plus de cela, la stratégie nationale pour la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement contient un chapitre sur la politique environnementale. Le Gouvernement a, en outre, lancé un programme agro-forestier qui à terme vise la construction d’un mur de 2 500 kilomètres qui traversera le pays d’est en ouest pour le protéger du Désert de Gobi. Dans le domaine énergétique, le pays a prévu la construction d’un barrage hydraulique de même que la mise en œuvre d’un programme d’énergie solaire.
Soulignant que la Mongolie est un pays en développement sans littoral, le Ministre a rappelé que son pays a accueilli une réunion des Ministres du commerce concernés pour établir les priorités du Groupe dans le contexte du Cycle de Doha. Il a conclu en se félicitant des progrès enregistrés dans les Pourparlers à Six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Son pays a d’ailleurs accueilli, les 4 et 5 septembre dernier, la session du groupe de travail bilatéral sur la normalisation des relations entre le Japon et la République populaire démocratique de Corée. Le Ministre s’est aussi félicité du prochain Sommet intercoréen.
Mme AICHATOU MINDAOUDOU, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Niger, s’est félicitée des efforts permanents de la communauté internationale pour faire face aux défis et aux menaces auxquelles elle est confrontée. Selon elle, deux ans après le Sommet mondial de 2005, l’on ne peut s’empêcher, en dépit de la persistance de certains fléaux comme le terrorisme international ou la lenteur des progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), d’afficher un certain optimisme. Dans cet esprit, elle a fait état de la création de la Commission de consolidation de la paix, de l’évolution de la situation au Libéria, en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone, « autant de signes positifs et encourageants », a-t-elle estimé. Mme Mindaoudou a cependant affirmé que la situation au Moyen-Orient, dominée par le conflit israélo-palestinien, nécessitait une attention plus particulière de la part de la communauté internationale. À son avis, la reprise du processus politique demeure la seule voie pour progresser vers une solution juste sur la base du principe de deux États viables et vivant dans la paix et la sécurité. L’initiative américaine d’une Conférence internationale sur la question pourrait constituer une précieuse opportunité, a-t-elle ajouté. En ce qui concerne l’Afrique, elle a souligné le travail des organisations sous-régionales et de l’Union africaine (UA), appelant la communauté internationale à les aider à renforcer leurs capacités.
La Ministre a souligné que les conflits ne constituaient pas les seules atteintes à la paix et à la stabilité. Ainsi, le Sahara, espace que le Niger partage avec d’autres pays, est en passe de devenir peu à peu un nid de trafiquants de drogues et d’armes. Sur cette question, elle a appelé à la coopération et à l’assistance de la communauté internationale qui doit réaliser le frein au développement économique et social que ces menaces représentent. Elle a rappelé la proposition de son Président d’une Conférence internationale sur le trafic de drogues et d’armes dans la région, avec l’appui de l’ONU, et a affirmé que son pays entend participer à toute autre initiative destinée à conjuguer les efforts pour éradiquer ces fléaux. La réalisation des OMD est une priorité pour le continent africain, a rappelé Mme Mindaoudou, qui s’est félicitée des initiatives prises par la Banque islamique de développement, qui a créé un fonds d’atténuation de la pauvreté, et par la Turquie qui a récemment organisé une conférence ministérielle sur ces thèmes.
Elle a salué le renforcement du rôle du Conseil économique et social (ECOSOC) qui est ainsi consacré principal organe responsable de la mise en place des OMD. La Ministre a également attiré l’attention sur la situation particulière des pays en développement sans littoral, appelant ainsi les partenaires au développement à prendre les mesures nécessaires pour ces pays qui subissent les effets de la dégradation de l’environnement et des changements climatiques. Elle a souligné les enjeux que représente la Conférence de Bali, prévue en décembre 2007, espérant qu’elle aboutira à la prise de décisions concrètes et immédiates. Ces diverses questions participent d’une vision intégrée pour un développement durable et, pour cette raison, Mme Mindaoudou a incité les partenaires du développement à participer à la conférence internationale sur la stratégie de réduction de la pauvreté révisée du Niger, qui se tiendra à Bruxelles en octobre 2007.
Mme RITA KIEBER-BECK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a souligné que la question des changements climatiques constituait l’un des plus grands défis de la génération actuelle. La Conférence de Bali des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques doit aboutir à un engagement à long terme de la part des États en vue de lancer une feuille de route ambitieuse et pratique. Cet objectif est possible, a-t-elle dit, si l’élan politique d’aujourd’hui se traduit en actions concrètes. La Ministre a estimé, par ailleurs, que le bilan de la réforme de l’organisation, deux ans après le Sommet mondial de 2005, était partagé. Il reste à achever certaines réformes institutionnelles, tandis que le principe de la responsabilité de protéger doit être transformé en actes concrets, a-t-elle observé, citant le cas de la politique d’oppression conduite par le régime, au Myanmar, contre sa propre population.
La Ministre a, en outre, regretté les lenteurs de la réforme du Conseil de sécurité. Jamais nous n’avons été aussi loin d’une solution, a-t-elle affirmé. Selon elle, la composition du Conseil de sécurité doit être plus représentative de l’ensemble des États Membres de l’Organisation, en particulier du monde en développement. De même, elle a appelé les États Membres et les Nations Unies à coopérer avec la Cour pénale internationale, notamment en arrêtant toutes les personnes poursuivies. Elle a également plaidé en faveur d’une Assemblée générale plus pertinente, devant occuper une place plus importante au sein du système des Nations Unies.
M. KAREL DE GUCHT, Ministre des affaires étrangères de la Belgique, a affirmé que c’était avant tout dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité que le multilatéralisme avait repris vigueur. Il a rappelé à cet égard les 18 opérations de maintien de la paix en cours et la centaine de milliers de Casques bleus déployés sur le terrain. En Afrique, l’ONU s’est activement engagée dans la recherche d’une solution au Darfour, au Tchad et en République démocratique du Congo (RDC). En RDC, l’action de la Mission des Nations unies (MONUC) a ainsi été cruciale, a estimé le Ministre, qui a souligné qu’il fallait maintenant faire face à la situation fragile dans l’est du pays, en particulier dans le Nord-Kivu. Au Soudan, a-t-il dit, il faut impérativement progresser dans la recherche d’une solution politique pour le Darfour. M. De Gucht a encouragé les parties à mettre à profit la Conférence de Tripoli pour identifier les causes du conflit, telles que la répartition des richesses et le partage du pouvoir, et à jeter les bases d’un accord durable. Le déploiement de la force de maintien de la paix devra s’accélérer avec la pleine coopération du Gouvernement soudanais, a ajouté le Ministre, qui a souligné l’importance du rôle des organisations régionales dans ce dossier, telles que l’Union africaine, dans le maintien de la paix.
En ce qui concerne le Kosovo, le Ministre a regretté que le Conseil de sécurité, en juin dernier, n’ait pu assumer sa responsabilité dans une question dont la solution est essentielle pour la paix et la stabilité en Europe. Il a donc encouragé les deux parties à saisir l’occasion qui leur est donnée de parvenir à un compromis, insistant sur le fait que le statu quo n’était pas une option. Faute d’un accord entre les parties, l’Europe devra à son tour assumer ses responsabilités, a-t-il prévenu. Évoquant la situation au Moyen-Orient, le Ministre a rappelé que la Belgique avait fourni 400 militaires à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Il s’est cependant inquiété de l’impasse actuelle dans laquelle se trouve le pays. S’agissant du conflit israélo-palestinien, il fait remarquer que ni la poursuite des tirs de roquettes sur la population israélienne, ni la dégradation des conditions de vie des Palestiniens de Gaza ne sont acceptables. M. De Gucht a fait ensuite observer que la situation était paradoxale. D’un côté, la communauté internationale, et en particulier l’Europe, injecte des sommes colossales pour empêcher une crise humanitaire et de l’autre, la bande de Gaza est artificiellement empêchée de fonctionner sur le plan économique, du fait de la fermeture des points de passage de Karni et de Rafah. La Belgique partage également la préoccupation du Secrétaire général après l’annonce de mesures qui pourraient frapper l’ensemble de la population de la bande de Gaza. M. De Gucht a toutefois reconnu que les rencontres régulières entre les dirigeants palestiniens et israéliens constituaient un développement encourageant après tant d’années d’incompréhension.
Il a ensuite plaidé, en ce qui concerne le dossier nucléaire iranien, pour une approche multilatérale qui s’appuierait sur les mécanismes disponibles tels que le Conseil de sécurité et l’AIEA. Pour rétablir la confiance, le Gouvernement iranien devra respecter entièrement les prescriptions de l’accord de garanties et du protocole additionnel, ainsi que les résolutions pertinentes du Conseil. Il en va également de la crédibilité de cet organe, a-t-il souligné.
Parmi les autres questions d’intérêt pour son pays, l’exploitation illégale des ressources naturelles dans trois des pays où sont actuellement déployées des missions de maintien de la paix -RDC, Libéria et la Sierra Leone– nécessite selon M. De Gucht la mise en œuvre du développement des mécanismes pour mettre fin au lien entre cette exploitation et les conflits. Le Ministre a également cité le renforcement de la diplomatie préventive, les questions de développement et de migrations, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme.
Mgr DOMINIQUE MAMBERTI, Secrétaire chargé des relations avec les États du Saint-Siège, s’est déclaré en faveur de la Réunion de haut niveau pour la compréhension entre les religions et les cultures et la coopération pour la paix, qui aura lieu prochainement aux Nations Unies. Il a dénoncé le non-respect, dans certaines régions du monde, de la liberté religieuse, notant que ce type de violations servait de prétexte à d’autres formes de discrimination. Si les leaders religieux souhaitent que les États et les sociétés les respectent, ils doivent eux-mêmes respecter la liberté de religion et doivent démontrer que la religion n’est pas et ne peut pas devenir un prétexte au conflit.
Le recours à la force n’est plus une solution envisageable et la communauté internationale doit accentuer ses efforts dans le domaine de la non-prolifération, a poursuivi l’intervenant. Il faut aider la Conférence sur le désarmement à sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouve depuis plus de 10 ans, redonner son sens au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et donner un nouvel élan aux efforts visant à faire reconnaître l’importance du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, a insisté Mgr Mamberti. Selon lui, cette année, cinquantième anniversaire de l’entrée en vigueur du statut de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), est l’occasion de réaffirmer notre engagement en faveur de la non-prolifération. Il a également appelé l’Organisation à aller plus loin dans le contrôle des armes conventionnelles, y compris celles de petit calibre et celles dites légères, et a rappelé l’attention toute particulière qu’il porte au problème des mines antipersonnel qui tuent majoritairement des enfants et des civils.
Le Saint-Siège souhaitant depuis longtemps allouer davantage de ressources à la prévention des conflits, suit avec intérêt les actions du Département des affaires politiques (DPA) qui cherche à utiliser de manière plus efficace les ressources de l’Organisation dans ce domaine. Mgr Mamberti a dit souhaiter vivement que les actions prises en faveur du maintien de la paix au Darfour soient opérationnelles et a appelé les États Membres à s’engager dans les efforts de reconstruction de l’Iraq. Évoquant la situation au Myanmar, il a réitéré l’appel lancé par le pape Benoît XVI pour une solution rapide de la crise par la voie du dialogue.
Citant l’Encyclique du Pape Paul VI, titrée « Le développement est le nouveau nom de la paix », Mgr Mamberti a souligné le fait que les problèmes auxquels est aujourd’hui confrontée la communauté internationale sont avant tout le fruit d’injustices économiques et sociales. Enfin, il a rappelé que l’on approchait du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et que l’on devait désormais faire en sorte que ces droits fondamentaux soient respectés et que les progrès déjà accomplis au sujet de l’égalité entre hommes et femmes soient poursuivis. Les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix et de la sécurité doit aller de pair avec le développement et la reconnaissance des droits de l’homme pour que « la rénovation du siège des Nations Unies ne soit pas seulement physique mais marque également la réaffirmation des buts et des idéaux de l’Organisation », a conclu l’intervenant.
M. GEORGE ANDRE WELLS (Vanuatu) a déclaré que son pays, tout en étant l’un des plus petits de l’Organisation des Nations Unies, réaffirmait son engagement en faveur de la paix mondiale en continuant de participer aux missions de maintien de la paix. Après avoir rappelé que son pays avait cruellement souffert de l’esclavage, il a estimé que tous les pays devaient œuvrer de concert afin de prévenir les autres formes insidieuses d’esclavage moderne qui se sont instaurées dans nos sociétés.
Évoquant ensuite les changements climatiques, le représentant du Vanuatu a souligné qu’il s’agissait d’une question cruciale pour l’archipel en raison de la montée du niveau de la mer. Si une solution n’est pas trouvée rapidement, ce problème aura des effets irréversibles sur l’agriculture et le tourisme, les deux piliers du développement des économies insulaires. Il s’est félicité du travail accompli par la Convention-cadre sur les changements climatiques (CCNUCC). Mais, a-t-il ajouté, il faudrait parvenir d’ici 10 à 15 ans à une diminution rapide des gaz à effet de serre de la part des principaux pays émetteurs.
L’orateur a ensuite évoqué le débat récent sur les critères devant présider à la sortie ou non d’un État de la liste des pays les moins avancés. Le Vanuatu estime que s’il est naturellement souhaitable de ne plus faire partie de ce groupe, cela ne peut se faire que si les progrès accomplis apparaissent irréversibles. Sur les trois critères présidant à la sortie de la liste, deux (le capital humain et la vulnérabilité économique) sont de nature structurelle. Or, les règles actuelles permettent de rayer un pays de la liste même si un seul de ces critères est rempli, ce qui nous apparaît erroné. Nous demandons en conséquence que l’Assemblée générale invite le Conseil économique et social à revoir la question afin que le capital humain et la vulnérabilité économique soient considérés comme des critères de première importance pour sortir de la liste.
M. ARCHIBALD LESAO LEHOHLA, Vice-Premier Ministre du Lesotho, a souligné d’emblée que l’on avait attendu trop longtemps pour prendre au sérieux la question du réchauffement climatique, attendant que ses effets se manifestent de manière indubitable pour que l’on reconnaisse la nécessité d’un consensus en faveur d’une réaction concertée. Malheureusement, a-t-il ajouté, ce sont les pays les plus pauvres et les plus vulnérables comme le sien qui sont le plus affectés.
Le représentant du Lesotho a expliqué qu’une grave sécheresse avait entraîné des pénuries alimentaires et qu’il avait fallu déclarer un état d’urgence alimentaire. Évoquant la prochaine Conférence de Bali sur le climat, il a appelé la communauté internationale à mettre tout en œuvre pour préparer l’après-Kyoto et parvenir à un consensus sur les mesures à prendre pour parvenir à la réduction de 60 à 80% des émissions de gaz à effet de serre, nécessaire à la stabilisation du climat. Le Vice-Premier Ministre a souligné que ce sont les pays industrialisés qui doivent accomplir l’effort le plus important et aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques.
Au sujet des Nations Unies, M. Lesao a estimé que celles-ci avaient un triple rôle dans les domaines de la démocratie, de la résolution des conflits et du développement. Sur le premier point, il a regretté que l’ONU, contrairement à l’Union africaine et au Commonwealth, n’ait adopté aucun mécanisme de sanctions contre les États Membres en défaut de démocratie. C’est ce que l’Organisation doit faire, a-t-il dit. Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, le plus grand dénominateur commun dans les pays en développement est le rejet des résultats électoraux par des moyens illégaux. En tant qu’institution universelle, l’ONU doit aider les États qui le demandent à inverser cette tendance. Pour le Vice-Premier Ministre, l’ONU a un rôle unique à jouer pour inculquer la démocratie aux États Membres et les aider à lutter contre l’impunité.
Concernant le second point, M. Lesao a constaté que les guerres civiles ont tendance à se multiplier contrairement aux conflits entre voisins qui sont moins fréquents. Attribuant ces guerres à un manque de bonne gouvernance, le Vice-Premier Ministre a souligné qu’il revient à l’ONU de faciliter l’adoption d’un instrument international contre le commerce illicite des armes conventionnelles qui barrerait l’accès de ces armes aux criminels. Il a émis l’espoir que le traité sur le commerce des armes, qui est en discussion, sera conclu rapidement. Regrettant l’inaction du Conseil de sécurité pour ses réactions tardives comme au Rwanda hier et au Darfour aujourd’hui, le Vice-Premier Ministre a attribué cette situation à la composition discutable et au pouvoir du Conseil, en particulier le droit de veto, droit subjectif et exercé en fonction de l’intérêt des membres permanents, a accusé le Vice-Premier Ministre.
L’ONU doit intervenir partout où la paix et la sécurité sont menacées mais pour qu’elle réussisse, il faut que ses structures soient réformées pour les rendre démocratiques et représentatives, a-t-il dit. Il est clair que cette réforme ne serait pas complète sans celle du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté, en estimant qu’il est temps d’aller commencer les négociations intergouvernementales. La réforme est possible si tous les États Membres mobilisent la volonté politique nécessaire, a ajouté le Vice-Premier Ministre, en soulignant qu’il y va de la crédibilité du Conseil. Le Vice-Premier Ministre du Lesotho a ensuite évoqué l’épidémie de VIH/sida et noté que la stabilité politique était un facteur positif permettant à un pays comme le sien de mieux faire face au défi épidémique même s’il aura toujours besoin d’un appui extérieur.
M. CÔME ZOUMARA, Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, a fait part de ses préoccupations relatives aux situations conflictuelles au Moyen-Orient, dans la région des Grands Lacs et au Soudan. Il a déploré l’insécurité permanente au Darfour alimentée par la présence des rebelles et des bandes armées. Les conséquences pour la République centrafricaine, a-t-il déclaré, se traduisent par des crises récurrentes qui dégradent le tissu économique et aggravent la pauvreté. Saluant l’adoption de la résolution 1778 du Conseil de sécurité sur le déploiement de la force hybride aux frontières de la République centrafricaine, du Tchad et du Soudan, il a tout de même exprimé le souhait qu’elle soit accompagnée d’un appui réel pour le renforcement des capacités institutionnelles de son pays.
Le Ministre a évoqué la corrélation entre quatre sujets thématiques que sont l’énergie au service du développement durable, le développement industriel, la pollution atmosphérique et les changements climatiques. M. Zoumara a appelé au partenariat international pour relever les défis que posent les changements climatiques, notamment par la mise à disposition de moyens adéquats permettant aux pays les plus vulnérables, parmi lesquels les pays en développement, de se protéger.
Il a demandé à la communauté internationale d’honorer, lors de la Conférence de Bali, les engagements pris en matière de transfert des technologies et de renforcer les structures nationales et régionales pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Pour illustrer l’inquiétude de son pays, il a expliqué que celui-ci est situé à cheval sur trois zones climatiques, et que la richesse tirée de ces différents écosystèmes constitue sa base économique. C’est à ce titre, a-t-il observé, que son pays a intégré les préoccupations environnementales dans sa Constitution.
Malgré ses ressources naturelles, a-t-il encore signalé, la République centrafricaine figure parmi les pays les moins avancés, sa population vit avec moins d’un dollar par jour, et le taux de croissance économique, ces dernières années, a été en dessous des prévisions. À cela s’ajoutent le taux d’analphabétisme élevé, les moyens limités de l’État, les inégalités entre hommes et femmes et l’insuffisance des revenus individuels. Il a rappelé que son gouvernement avait opté pour la coopération régionale et internationale en souscrivant à de nombreuses initiatives en matière d’environnement et de gestion durable des forêts. Toutefois, a-t-il regretté, à défaut de ressources financières suffisantes, ces initiatives n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Il a annoncé que la République centrafricaine était disposée à s’ouvrir aux investisseurs publics et privés. Il a salué les grandes puissances pour leur volonté de coopérer afin de ralentir la détérioration de l’environnement, ainsi que les institutions internationales de financement pour leur soutien aux pays endettés. Il a finalement demandé aux pays développés d’aider les pays pauvres à créer les conditions favorables à l’élimination de l’analphabétisme et des inégalités, lesquelles permettraient de protéger l’environnement et d’exploiter les richesses de son pays en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
M. SAM KUTESA, Ministre des affaires étrangères de l’Ouganda, a déclaré qu’il n’y avait aucun doute sur le fait que les changements climatiques étaient le plus grand danger auquel fait face l’humanité, en particulier les plus démunis. Rappelant qu’il y a déjà plusieurs années des changements avaient été convenus sous la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, que ce soit dans le développement d’une technologie appropriée ou des mesures d’atténuation et d’adaptation, M. Kutesa a regretté qu’aucune action d’envergure n’ait été entreprise pour les mettre en œuvre. L’heure est venue de passer à l’action, a-t-il affirmé. À cet égard, le Ministre a indiqué que la Conférence qui doit se tenir à Bali en décembre aurait une importance cruciale dans l’élaboration d’une réponse durable aux changements climatiques.
M. Kutesa a ensuite déclaré que les pays en développement étaient accablés par la persistance de la pauvreté. Selon de récentes statistiques, 1,2 milliard de personnes vivent avec un dollar par jour, tandis que 2,8 milliards vivent avec deux dollars par jour. Des progrès en vue de réaliser les OMD sont encore possibles pour les pays africains, à condition toutefois de bénéficier d’un financement adéquat, a prévenu le Ministre. La lutte contre la pauvreté doit être au cœur des efforts déployés pour répondre aux changements climatiques, a-t-il encore souligné, précisant que les plus pauvres continueraient de détruire l’environnement en coupant des arbres pour se chauffer ou en recourant à des techniques agricoles nuisibles tant qu’ils n’auront pas d’autres options.
La paix et la sécurité sont aussi des conditions nécessaires au développement durable, a poursuivi le Ministre. En dépit d’une amélioration de la situation sur le continent africain, certaines zones exigent une attention particulière. Ainsi, au Darfour, il faut rétablir la paix et la sécurité conformément à la résolution 1769 (2007) et veiller à l’application de l’Accord global de paix entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan. En Somalie, l’Assemblée générale devrait appuyer un processus de paix et de réconciliation inclusif et l’action de l’AMISOM (Mission de l’Union africaine en Somalie), à laquelle l’Ouganda participe en fournissant des contingents.
Évoquant ensuite la situation dans la région des Grands Lacs, le Ministre a fait valoir les efforts déployés pour y améliorer la paix et la sécurité et créer un environnement propice au développement. À travers la Commission tripartite plus un, la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi ont convenu d’un cadre d’action commun pour lutter contre les forces négatives qui menacent la stabilité dans la région. En outre, le mandat de la MONUC devrait être renforcé pour permettre aux Casques bleus de travailler pleinement avec les forces congolaises afin d’éradiquer ces forces qui opèrent sur le territoire de la RDC. Enfin, dans le nord de l’Ouganda, deux accords ont été conclus dans le cadre des pourparlers de paix entre le Gouvernement et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), l’un sur la cessation des hostilités et l’autre sur les solutions globales, a rappelé le Ministre. Toutefois, a-t-il regretté, la LRA n’a pas encore satisfait aux exigences du premier Accord, a regretté le Ministre, qui a demandé à la communauté internationale d’exercer des pressions sur ce groupe rebelle pour qu’il rassemble ses troupes sur le territoire soudanais de Ri-Kwangba, alors qu’elles se sont actuellement cachées dans le parc national de Garamba, en RDC.
Mme KINGA GÖNCZ, Ministre des affaires étrangères de la Hongrie, a estimé que les États Membres devaient faire beaucoup plus encore pour assurer une gestion du système des Nations Unies plus cohérente et plus efficace. Des progrès doivent être réalisés en matière de réforme de la gestion, d’examen des mandats et de désarmement, a-t-elle déclaré. Des mesures concrètes en vue de réformer le Conseil de sécurité doivent être définies, a-t-elle ajouté. Selon elle, la meilleure solution, dans ce dernier cas, consisterait à procéder à une augmentation équilibrée des sièges du Conseil afin de mieux refléter les réalités politiques d’aujourd’hui. Le processus d’élargissement devrait être accompagné d’une amélioration tangible des méthodes de travail du Conseil, a-t-elle poursuivi. Comme pays donateur émergeant, la Hongrie est déterminée à satisfaire les obligations découlant de la Déclaration du Millénaire et des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle souligné, précisant que son pays était notamment prêt à accroître son aide au développement. Elle a également souligné l’importance d’une meilleure complémentarité, d’une meilleure coordination et d’une meilleure cohérence dans la coopération en matière de développement.
La Ministre a par ailleurs expliqué que la paix et la stabilité dans les Balkans étaient de la plus haute importance pour son pays et l’Europe tout entière. Selon elle, la question du Kosovo doit être d’abord traitée par l’Europe elle-même. Cependant, les Nations Unies ont joué jusqu’ici un rôle essentiel dans le processus, a-t-elle précisé, ajoutant qu’elle souhaitait le voir se poursuivre tant qu’une solution n’est pas trouvée. Le statu quo n’est pas une solution, a également observé la Ministre, pour qui la région a plus que jamais besoin de stabilité, de développement économique et de réconciliation interethnique. Selon elle, renforcer la perspective d’une adhésion future de la Serbie à l’Union européenne est de nature à faciliter le règlement de la question du Kosovo. La Hongrie, a-t-elle dit, espère que la nouvelle série de négociations facilitée par la troïka Union européenne, États-Unis et Fédération de Russie sera couronnée de succès, celle-ci devant faire l’objet d’une approche constructive et franche. La Ministre a espéré que les parties pourront aboutir à un accord appuyé par le Conseil de sécurité.
M. MOURAD MEDELCI, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a appelé à une mobilisation internationale pour lutter contre le terrorisme, dont son pays a longtemps souffert dans les années 1990, et à une réponse collective, ferme et solidaire. Cette lutte ne doit pas uniquement reposer sur la force mais intégrer le traitement des causes sous-jacentes du phénomène, a précisé le Ministre, en faisant référence à une résolution juste et équitable des conflits et notamment celui du Moyen-Orient. Il a souligné la nécessité de conclure une Convention générale contre le terrorisme international, comprenant une définition claire du concept de terrorisme, distinguant clairement ce dernier de la lutte légitime des peuples contre l’occupation et évitant de faire l’amalgame entre ce phénomène et toute religion, civilisation et sphère géographique donnée. En plaidant pour la promotion d’un dialogue entre les cultures, le Ministre a espéré voir le Dialogue de haut niveau, que tiendra l’Assemblée générale, parvenir à conférer aux débats une rationalité à la hauteur de l’ambitieux projet de l’Alliance des civilisations.
Le Ministre algérien a ensuite déclaré que l’œuvre de décolonisation restait à parachever, en citant le Sahara occidental dont le peuple reste toujours privé de son droit à l’autodétermination. L’Algérie soutient fermement la recherche d’une solution pacifique conforme à la légalité internationale, a dit le Ministre, qui s’est félicité de la résolution 1754 du Conseil et a formé l’espoir que les négociations, qui ont eu lieu en juin et en août derniers, se poursuivront. Parlant des autres drames de l’Afrique, il a souligné que l’action de l’Union africaine, pour méritoire qu’elle soit, ne saurait être efficace sans un engagement résolu et une assistance conséquente et soutenue de la communauté internationale à l’instar des efforts « remarquables » pour résoudre la crise au Darfour.
Au Moyen-Orient, a poursuivi le Ministre, la situation se dégrade et risque de compromettre tout espoir d’instauration d’une paix durable dans la région. L’Algérie se félicite du regain d’attention dont bénéficie l’initiative de paix arabe qui est aujourd’hui relayée par la proposition de tenir une conférence internationale de paix. En Iraq, a-t-il encore dit, la situation reste préoccupante. Elle nous invite à mobiliser notre aide en apportant notre contribution à la recherche d’une solution susceptible de préserver l’unité nationale, la souveraineté de l’Iraq et son intégrité territoriale, a estimé le Ministre. Il a aussi exprimé sa préoccupation devant l’impasse dans laquelle se trouve le processus multilatéral de désarmement et de non-prolifération. Mais le souci de la prévention de la prolifération nucléaire ne saurait être érigé en « prétexte pour empêcher les pays en développement d’accéder à la technologie nucléaire à des fins civiles », a insisté le Ministre.
Abordant les questions du développement, le Ministre s’est félicité de la décision de porter à 60 milliards de dollars l’aide apportée à l’Afrique pour lutter contre le sida, la malaria, la tuberculose et d’autres pandémies. Dans ce contexte, il a jugé impératif que la communauté internationale honore tous ses engagements dont ceux qu’elle a pris lors du Sommet du Millénaire, de la Conférence sur le financement du développement, du Sommet sur le développement durable ou encore du Sommet mondial de 2005. Le Ministre a conclu en soulignant le rôle central que doit être celui des Nations Unies dans la conduite des négociations en prévision de la Conférence de Bali. Il s’agit de préserver les intérêts des pays en voie de développement, et particulièrement africains, qui tout étant les moins pollueurs, restent les plus exposés aux effets des changements climatiques, a souligné le Ministre.
M. ABUBAKR AL-QIRBI, Ministre des affaires étrangères de la République du Yémen, a déclaré que son pays poursuit ses efforts en matière de développement humain, de démocratie et de droits de l’homme. Il a à ce titre mis en place un programme complet de réformes politiques, économiques et administratives, dont le Ministre a pris pour exemple les élections de septembre 2006, élections dont l’équité et la transparence ont été reconnues par tous les observateurs internationaux. Son pays s’est donc engagé dans la voie des réformes notamment par l’adoption d’une loi anticorruption et l’amendement à venir de la loi sur la presse visant à enrayer les obstacles à la liberté de la presse.
Le monde peut être témoin du progrès des libertés au Yémen, a-t-il déclaré. Le Gouvernement reste attaché à la démocratie et à la loi. Réaffirmant l’attachement de son pays à ces principes, il a tenu à souligner la décision de raccourcir le mandat du Président et du Parlement, de favoriser les autorités locales, d’appuyer la décentralisation et de promouvoir une plus grande participation. Cependant, a-t-il précisé, le Yémen est confronté à plusieurs défis tels que le chômage et la pauvreté. Nous avons besoin de plus d’aide au développement de la part des organisations internationales, a-t-il déclaré.
En ce qui concerne les changements climatiques, le Ministre a affirmé que chacun doit assumer sa responsabilité commune pour lutter contre les catastrophes à venir liées au réchauffement de la planète. En ce qui concerne le problème palestinien, il a souligné que la violence israélienne est contraire aux conventions internationales des Nations Unies notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme et la quatrième Convention de Genève, et a demandé à la communauté internationale de faire respecter ces textes.
Le Ministre a rappelé l’initiative de paix arabe, en arguant que les pays arabes critiqués dans le passé pour leur manque de vision ne peuvent plus être accusés d’inaction. Il a ainsi exprimé l’espoir qu’une solution sera trouvée pendant la conférence internationale, une solution qui prévoit la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et le retour des réfugiés. La solution doit être suffisamment globale pour traiter de la question des fermes de Chebaa. Le Ministre a également appelé ses « frères » palestiniens au dialogue, à l’unification de leurs positions, au rétablissement de l’ordre et au respect de la Constitution.
La République du Yémen, a-t-il ajouté, salue l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1770 relative à l’Iraq et appelle celui-ci à trouver un accord avec le Gouvernement iraquien pour mettre fin à la violence sectaire et lutter contre les milices armées et les éléments terroristes. Il est nécessaire de créer un Iraq stable et de cesser de s’ingérer dans ses affaires internes, a-t-il ajouté, tout en rejetant le plan de scission de l’Iraq.
Le Ministre a ensuite salué le rôle accru des Nations Unies et de l’Union africaine au Soudan, en soulignant que la souveraineté et l’intégrité du Soudan ne seront jamais compromises. En ce qui concerne la Somalie, il a rappelé que les factions somaliennes ont signé un accord en Arabie saoudite et a salué la volonté de tous les pays africains d’aider à mettre en place une force de maintien de la paix africaine, ce qui permettra de retirer les forces éthiopiennes. Il a également souligné la nécessité de mettre fin à l’ingérence étrangère en Somalie.
Le Ministre a encore annoncé la volonté de son pays de se doter de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Quant aux armes nucléaires, il a déclaré que son pays soutient la Déclaration des Nations Unies relative à la dénucléarisation et a demandé qu’Israël respecte ces accords internationaux.
M. PRANAB MUKHERJEE, Ministre des affaires étrangères de l’Inde, a déclaré qu’outre les changements climatiques, la pauvreté et le sous-développement figuraient parmi les principaux défis de notre temps. Il a tout de même souligné que l’impact des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement touche, de manière disproportionnée, les pays en développement. Les mesures à prendre doivent donc être fondées sur les stratégies d’atténuation et d’adaptation, en prévoyant un partage des responsabilités et le changement des modes de consommation et de production. Le partage des responsabilités doit aussi tenir compte de la responsabilité première des plus grands pollueurs et de la nécessité de ne pas compromettre le développement économique des pays en développement. Il est donc important, a poursuivi le Ministre, d’élargir l’accès aux technologies propres à un prix abordable.
Le Ministre a ensuite réitéré la résolution de l’Inde à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), avec comme priorités une croissance inclusive qui tienne compte de l’intégration et de l’autonomisation des femmes; un système de santé publique abordable et un accès à l’éducation élargi. Le Ministre a ajouté que la communauté internationale doit appuyer plus efficacement les pays en développement et pour ce faire, réformer l’architecture financière internationale pour, entre autres, renforcer la place des pays en développement dans les institutions de Bretton Woods. Il faut aussi, a-t-il dit, s’attacher à inverser les flux de l’Aide publique au développement (APD). Il a ajouté, par ailleurs, qu’il serait peut-être utile de recourir à des mécanismes tels qu’une commission internationale de la dette pour traiter du problème de l’endettement des pays en développement. Concernant le commerce international, le Ministre a estimé impératif de réaliser des progrès dans les négociations du Cycle de Doha. Il a prévenu que l’établissement d’un lien illogique entre commerce des produits agricoles et non agricoles ne ferait que compromettre l’impact du Cycle sur le développement.
Abordant ensuite la question de la réforme des Nations Unies, le Ministre a affirmé que l’Organisation ne pouvait plus refléter les réalités du monde des années 1940. En dépit de la mise en œuvre des réformes convenues lors du Sommet mondial de 2005, celles-ci demeureront incomplètes sans une réforme et un élargissement du Conseil de sécurité et la revitalisation de l’Assemblée générale. Il est temps que des négociations intergouvernementales commencent en vue de rendre le Conseil plus démocratique, représentatif et efficace. Le Ministre a rappelé les trois principes sur lesquels s’appuyait le projet de résolution présenté le 11 septembre dernier par l’Inde et certains pays africains, latino-américains et asiatiques: un élargissement du nombre de membres permanents et non permanents; une meilleure représentation des pays en développement et une rationalisation des méthodes de travail du Conseil.
M. Mukherjee a ensuite salué les récentes déclarations encourageantes faites à ce sujet par le Président des États-Unis et d’autres dirigeants de grandes puissances. Quant à la revitalisation de l’Assemblée générale, elle devrait être axée sur le renforcement de son autorité, telle qu’envisagée originellement dans la Charte des Nations Unies, a-t-il poursuivi. Compte tenu de l’importance des activités de développement des Nations Unies, l’Inde a estimé qu’il serait également pertinent de réformer les activités opérationnelles de l’ONU en ce domaine.
Le Ministre a ensuite regretté le manque de progrès dans l’élimination définitive des armes nucléaires. Il a rappelé que l’Inde avait un dossier exemplaire en matière de prévention de la prolifération des technologies sensibles, conformément aux responsabilités qui lui incombent en tant que puissance nucléaire. Son gouvernement se déclare prêt à travailler en étroite coopération avec la communauté internationale dans la recherche d’un nouveau consensus sur la question. Celle-ci doit intensifier ses efforts en vue de faire face aux dangers posés par la prolifération des armes de destruction massive par des acteurs non étatiques, a préconisé le Ministre, qui a conclu en saluant comme un premier pas l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale.
M. PATTESON OTI, Ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur et de l’immigration des Îles Salomon, a estimé que compte tenu de l’augmentation du nombre des catastrophes dans le monde, il faut renforcer les capacités et les ressources du programme d’aide humanitaire des Nations Unies. Victime de plusieurs catastrophes naturelles, a dit le Ministre, mon pays se demande si le choix de passer l’assistance des donateurs internationaux par le filtre des organisations caritatives nationales est le moyen le plus efficace de procéder. Le Ministre a donc souligné la nécessité de coordonner l’action internationale pour réglementer la collecte et la fourniture de l’aide humanitaire. Il ne faut pas seulement traiter des effets des catastrophes environnementales mais aussi de se causes, a-t-il dit. Mon gouvernement se demande, a-t-il dit, quelle est la vertu de l’aide étrangère quand des millions de dollars australiens peuvent être consacrés à l’amélioration des structures de gouvernance d’une économie basée sur des revenus tirés de la destruction des forêts tropicales alors qu’une fraction de ces dépenses suffirait à préserver les mêmes forêts et à financer les budgets annuels du pays.
Le Ministre a poursuivi en remerciant l’Australie et la Nouvelle-Zélande d’avoir déployé des forces lors de la crise qui a sévi dans le pays en 2003. Il a tout de même opposé le droit souverain de son pays à décider de la durée de la présence de telles forces. Quel que soit leur couvert ou leur logique, les interventions et l’occupation permettent aux pays « assistant » d’assurer des revenus substantiels à leurs milieux d’affaires. Les Iles Salomon comptent bien continuer à informer le Conseil des activités menées en vertu de l’accord de 2003. L’expérience de l’intervention australienne a démontré la nécessité d’une plus grande implication des Nations Unies dans la direction des futures opérations régionales de maintien de la paix, a insisté le Ministre. Tout en réitérant l’engagement de son pays en faveur de la lutte contre le terrorisme, le Ministre s’est tout de même étonné que l’Australie ait annulé son visa sous le prétexte fallacieux qu’il représente une menace. Dénonçant cette sur-réaction face à un vrai fléau, le Ministre en a conclu que décidément le terrorisme est plus difficile à définir qu’à combattre. Pour finir, le Ministre s’est une nouvelle fois prononcé en faveur de l’entrée de Taïwan à l’ONU. Il a attribué la situation actuelle à une « hypocrisie organisée ». L’Assemblée, a-t-il dit, est le forum où prédominent le respect mutuel et la bonne volonté qui nous permettent d’implorer la Chine, en tant que la civilisation la plus ancienne du monde, de tenir ses promesses de ne pas recourir à la force pour régler la question de sa souveraineté sur Taïwan.
M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM, Secrétaire du Comité populaire chargé des affaires étrangères et de la coopération internationale de Jamahiriya arabe libyenne, s’exprimant sur la réforme des Nations Unies, a regretté le manque d’avancées concernant celle du Conseil de sécurité et l’amélioration du rôle de l’Assemblée générale. Le Secrétaire du Comité populaire a jugé réalistes les propositions basées sur le principe d’une égale souveraineté de tous les pays et sur la répartition géographique.
Au nom de son pays, il a proposé la tenue d’un sommet de haut niveau au Bureau des Nations Unies à Genève dans le cadre de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale de 2008, dédiée au processus de réforme et à l’élargissement du Conseil de sécurité. Selon lui, une vraie réforme des Nations Unies revient à donner le pouvoir de décision à l’ensemble de tous ses membres, c'est-à-dire entre les mains de l’Assemblée générale où tous les pays disposent d’un même droit de vote. Le Conseil de sécurité deviendrait dans ce cas, a-t-il développé, un outil d’exécution des résolutions de l’Assemblée générale et nous surmonterons ainsi les obstacles provoqués par le droit de veto qui confie tous les pouvoirs aux seuls membres permanents du Conseil de sécurité. Nous devons envisager une formule nouvelle d’appartenance permanente qui serait attribuée à des blocs géographiques et non plus à des nations spécifiques. En fonction de cela, a déclaré le Secrétaire du Comité populaire, nous demandons qu’un siège permanent, avec tous les privilèges qui l’accompagnent, soit attribué à l’Union africaine, le continent africain étant le seul à ne pas avoir de représentant parmi les membres permanents. Tout en encourageant les discussions en cours, la Libye adhère à la position africaine commune décidée les 4 et 5 juillet 2005 à l’issue du Sommet de l’Union africaine de Syrte, selon laquelle le continent africain doit se voir attribuer cinq sièges non permanents et deux sièges permanents.
Pour lui, la Jamahiriya arabe libyenne est pleinement habilitée à devenir membre du Conseil de sécurité compte tenu de son attachement aux principes de la Charte des Nations Unies, et au fait qu’elle constitue le deuxième plus important contributeur africain au budget des Nations Unies. Elle a soumis sa candidature à un siège non permanent pour 2008/2009.
M. Shalgham a également considéré qu’il était urgent, en accord notamment avec la Déclaration du Millénaire, que les pays développés consacrent 0,7% de leur produit intérieur brut aux programmes d’assistance aux pays en développement. À ce stade, il a appelé les États Membres à venir en aide à l’Union africaine et à tous les pays africains pour qu’ils atteignent les Objectifs du Millénaire pour le développement.
S’exprimant ensuite sur la situation du peuple palestinien, le Secrétaire du Comité populaire a déclaré que pour son pays, le retour des réfugiés palestiniens était le seul moyen de retrouver la paix, la sécurité et la stabilité dans cette région du monde. Concernant l’Iraq, il a demandé une initiative urgente des Nations Unies en faveur du retrait des forces d’occupation et le maintien de l’intégrité territoriale de l’Iraq.
Abordant la question du désarmement, il a affirmé qu’un désarmement complet, au niveau mondial, commençant par l’élimination des armes de destruction massive, est la condition essentielle pour restaurer la paix et la sécurité internationales. L’intervenant a par ailleurs estimé que pour être efficace, la lutte contre le terrorisme doit en considérer aussi les causes. Selon lui, il est temps d’établir une définition en tenant compte de la nécessité de protéger les droits de l’homme et mettant fin à la confusion entre le terrorisme et le droit légitime des peuples de lutter contre l’occupation.
M. OSMAN MOHAMMED SALEH, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a déclaré qu’en violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit international, l’Éthiopie continuait d’occuper par la force des territoires érythréens souverains. En outre, ce pays persiste à rejeter la décision finale et contraignante rendue par la Commission du tracé de la frontière entre l’Érythrée et l’Éthiopie et à s’opposer à la démarcation effective de cette frontière, pour laquelle les Nations Unies ont déployé une mission d’un coût annuel de 200 millions de dollars, a poursuivi le Ministre. La vérité, a-t-il martelé, c’est que l’Éthiopie refuse d’obéir aux injonctions de la Commission depuis 2002. Au cours des cinq dernières années, celle-ci a présenté pas moins de 24 rapports alarmants au Conseil de sécurité, qui est en définitive le seul à pouvoir garantir l’application des accords de paix d’Alger. Cet organe aurait donc du entreprendre des actions en vertu de l’article 14 de cet accord et de l’article 39 de la Charte des Nations Unies.
Malheureusement, il n’en a rien été jusqu’à présent, a déploré le Ministre. Selon lui, l’Ethiopie à réussi à mettre entre parenthèses la décision de la Commission et le processus de démarcation de leur frontière commune grâce aux positions de certains membres du Conseil de sécurité, en particulier les États-Unis, qui ont choisi à regret de complaire à l’Éthiopie au mépris du droit international et des intérêts de la paix et de la sécurité régionales. C’est face à cette attitude de l’Éthiopie que la Commission frontalière a convoqué une réunion le mois dernier à La Haye. Ce pays a tout d’abord empêché cette réunion d’avoir lieu en invoquant des arguties juridiques sur le lieu choisi initialement pour sa tenue. Passés ces prétextes fallacieux, l’Éthiopie a échoué à satisfaire aux cinq exigences posées par la Commission pour convenir d’un calendrier de la démarcation: agréer à la décision rendue en 2002 par la Commission sans demander de nouvelles négociations; lever les restrictions aux mouvements du personnel de la Commission; offrir des garanties en matières de sécurité; régler ses arriérés; et enfin ménager un libre accès aux emplacements des bornes.
Rappelant l’engagement de son Gouvernement à honorer ses obligations, M. Saleh a balayé les objections éthiopiennes à l’application de la décision de la Commission. Il a en particulier assuré que les accusations selon lesquelles les mesures prises par son pays avaient fait obstruction au processus de démarcation et aux activités de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) étaient largement exagérées et que cette distorsion de la réalité était « injustifiable ». Dénonçant de son côté la récente menace du Gouvernement éthiopien de renoncer unilatéralement aux Accords d’Alger, le Ministre a estimé que la motivation de son voisin était claire. Tout d’abord, « forcer » une renégociation de la décision rendue par la Commission ou occuper de façon permanente des territoires érythréens souverains. Ensuite, tenter de substituer à la Commission un nouveau forum ou mécanisme pour semer la confusion dans l’opinion publique internationale. Enfin, miner les processus légaux et pacifiques définis par les Accords d’Alger.
La Commission est à un tournant, a estimé M. Saleh, qui a rappelé que la démarcation devait être maintenant faite à l’aide de bornes plantées directement tout au long du tracé convenu. Les Nations Unies et le Conseil de sécurité ont le devoir de s’assurer que cela arrive dans les meilleurs délais, a-t-il ajouté.
Le Ministre a conclu son intervention en appelant au retrait des troupes étrangères présente sur le sol somalien.
U NYAN WIN, Ministre des Affaires étrangères du Myanmar, a déclaré que les changements climatiques constituent le défi le plus sérieux auquel doit faire face la communauté internationale, tout en déplorant ses effets négatifs sur le développement économique et social au niveau global, et plus particulièrement des pays en développement. Il a encouragé la communauté internationale à mener une action concertée aux niveaux national, régional et international. À ce titre, a-t-il précisé, la politique environnementale du Myanmar est basée sur l’utilisation durable des ressources naturelles notamment dans le domaine de la gestion des forêts.
Les activités économiques des pays développés sont principalement responsables des émissions de gaz à effet de serre, a-t-il déploré, dont les principales victimes sont les pays en développement. La lutte contre les changements climatiques, a-t-il répété, nécessite une approche globale en matière de croissance économique, de développement social, et de protection de l’environnement.
Poursuivant, le Ministre s’est dit troublé de voir une percée du néocolonialisme ces dernières années. Les stratégies qu’emploient ses partisans sont évidentes. La première étape consiste à mener des campagnes médiatiques contre un pays et à répandre de fausses informations sur de prétendues violations graves des droits de l’homme. Ils décrivent ces campagnes comme une lutte pour la démocratie. Ensuite, ils imposent des sanctions qui compromettent le développement économique et accentuent la pauvreté. Et enfin, comme troisième étape, ils fournissent un appui politique, financier et matériel pour créer des tensions dans le pays. Pour finir, prétextant du caractère non démocratique et instable d’un pays qui poserait désormais une menace à la paix et à la sécurité internationales, ils interviennent directement et l’envahissent. Les évènements actuels montrent clairement que de tels desseins ne peuvent conduire qu’au conflit et aux souffrances des populations, a souligné le Ministre.
Mon pays, a-t-il affirmé, fait actuellement l’objet de tels desseins. Il a tenu à souligner que la destinée de chaque pays ne peut qu’être déterminée par son gouvernement et son peuple. Elle ne peut être imposée de l’extérieur, a-t-il observé, tout en réaffirmant l’engagement du Myanmar en faveur de la voie démocratique. La situation dans mon pays ne se serait pas détériorée de la sorte, a-t-il déclaré, si les protestations initiales d’un petit groupe d’activistes contre l’augmentation du prix du pétrole n’avaient pas été exploitées par des opportunistes politiques. Ceux-ci ont tenté d’en faire un évènement politique avec le soutien de pays puissants. Ils ont également profité, a-t-il continué, des protestations d’un petit groupe de moines bouddhistes demandant aux autorités qu’elles présentent leurs excuses pour le mauvais traitement infligé à leurs pairs par les autorités locales. Selon le Ministre, le personnel de sécurité a exercé une retenue sans borne et s’est abstenu d’intervenir pendant presque un mois. Cependant, a-t-il précisé, lorsque la foule est devenue ingérable, il a été nécessaire de mettre en place un couvre-feu. Les manifestants ayant ignoré les avertissements, il a fallu prendre des mesures pour restaurer l’ordre public, a déclaré M. Win.
Le Myanmar est un pays multiethnique et pluriconfessionnel dont nous considérons l’unité nationale comme une priorité, a-t-il précisé. Tout en rappelant l’engagement de son pays en faveur des aspirations démocratiques de ses habitants, il a déclaré qu’une feuille de route comprenant sept étapes a été annoncée et qu’une convention nationale a été tenue pour établir les principes d’une nouvelle constitution. Il a tenu à préciser que ce processus a été applaudi par le peuple.
Cependant, les récents événements, a-t-il ajouté, ont montré que certains éléments à l’intérieur comme à l’extérieur du pays souhaitent faire dérailler le processus de manière à pouvoir tirer avantage du chaos ainsi engendré. Toutefois, a-t-il affirmé, le Gouvernement du Myanmar est conscient de sa responsabilité en tant que guide de la nation dans le processus de transformation vers une démocratie disciplinée. Nous pourrons mener à bien ce processus dans les plus brefs délais, si des obstacles ne sont pas placés sur notre chemin, a-t-il observé, tout en exhortant la communauté internationale à se montrer plus compréhensive et s’abstenir de prendre des mesures qui ne font qu’ajouter de l’huile sur le feu.
Mme SAHANA PRADHAN, Ministre des affaires étrangères du Népal, a déclaré que la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement, prévue l’année prochaine à Doha, sera l’occasion de définir des mécanismes de financement du développement innovants. Elle a également salué l’initiative du Secrétaire général qui a permis de tenir le 24 septembre dernier la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques. Elle a émis l’espoir que l’élan généré par cet évènement permettra de conclure un accord sur les changements climatiques à long terme et de prendre des engagements au-delà de 2012, lors de la Conférence de Bali en décembre prochain. Les changements climatiques appellent une réponse mondiale globale et coordonnée, basée sur le principe des responsabilités différenciées, a précisé la Ministre. Selon elle, « les pays industrialisés devraient assumer le leadership dans ce domaine et faire preuve de la volonté politique nécessaire en adoptant des engagements à long terme pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ». Elle a fait observer que, paradoxalement, ce sont les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement qui sont les plus touchés par les conséquences dévastatrices des changements climatiques alors que leur responsabilité est moindre. C’est pourquoi, a-t-elle préconisé, le futur accord devrait prévoir des dispositions sur l’atténuation et l’adaptation afin de tenir compte des vulnérabilités spécifiques à ces pays.
La Ministre népalaise des affaires étrangères a apporté par ailleurs tout son soutien à la lutte contre le terrorisme et a plaidé en faveur de l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international. La réponse à apporter à cette menace doit être globale, coordonnée et tenir compte des causes politiques, sociales et économiques. Afin de mieux répondre aux menaces contemporaines, Mme Pradhan s’est déclarée en faveur de la réforme de l’ONU au sein de laquelle l’Assemblée générale serait renforcée et où le Conseil de sécurité serait plus représentatif. Le Népal, a-t-elle rappelé, est le quatrième pays fournisseur de troupes avec 60 000 soldats déployés depuis 50 ans dans plus de 30 missions de l’ONU. Mme Pradhan s’est félicitée de la restructuration du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), qui a donné lieu à la création d’un nouveau Département de l’appui aux missions, et a plaidé en faveur d’une plus grande participation des pays contributeurs de troupes au processus de prise de décisions au sein de ce Département.
La Ministre s’est dite préoccupée par l’absence d’avancées dans les négociations multilatérales relatives au désarmement nucléaire et à la non-prolifération. Avec l’établissement, à Katmandou, d’un Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique, le Népal espère relancer le processus régional de désarmement. Mme Pradhan a attiré l’attention sur les caractéristiques de certains pays, tels que les pays les moins avancés (PMA) ou les pays en développement sans littoral. Elle a appelé les pays développés à atteindre leurs objectifs d’aide au développement et à donner un accès à leurs marchés sans droits de douanes et sans restrictions commerciales pour les pays les moins avancés. Enfin, la Ministre a plaidé en faveur des négociations commerciales dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour permettre à ces pays de bénéficier de la mondialisation.
De l’avis de Mme Pradhan, l’ONU réagit assez lentement aux grands conflits du monde et aux crises humanitaires. Les avancées sur la crise du Darfour constituent un pas en avant mais il reste encore beaucoup à faire, a estimé la Ministre. De même, l’Iraq et l’Afghanistan exigent une implication encore plus grande de la part des Nations Unies. En ce qui concerne la situation au Népal, la Ministre a indiqué que son pays est actuellement au cœur d’un processus de paix. Le dialogue politique en cours devrait permettre l’élection d’une assemblée constituante le 22 novembre prochain et les élections devraient avoir lieu dans les délais prévus. Elle a salué le rôle que joue la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP) dans ce processus. Depuis le début de ce processus, a-t-elle indiqué, le pays connaît une amélioration remarquable dans la protection des droits de l’homme. Son gouvernement, a-t-elle assuré, coopère pleinement avec le Bureau du Haut Commissariat aux droits de l’homme au Népal et est déterminé à mettre fin à l’impunité dans le pays. Il espère que la mise en place de la Commission vérité et réconciliation contribuera à cet effort. En tant que pays multiethnique, le Népal se félicite de l’adoption récente par l’Assemblée générale de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.
M. MOHAMED BENAÏSSA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Royaume du Maroc, a rappelé que la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale se tenait à la veille de la célébration du soixantième anniversaire de deux grands événements: l’adoption en 1948 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’envoi la même année de la première mission onusienne de maintien de la paix. C’est l’occasion pour le Maroc de faire une pause afin de faire le bilan des réalisations dans ces domaines. L’orateur a rappelé que son pays avait proposé au Conseil des droits de l’homme l’adoption d’une déclaration internationale concernant l’éducation et la formation dans le domaine de la culture des droits de l’homme. Concernant les opérations de maintien de la paix, M. Benaïssa a rappelé que le Maroc avait été l’un des pionniers ayant fait valoir la contribution de son pays. Il a, depuis 1960, participé avec plus de 50 000 hommes à 13 opérations de maintien de la paix déployées sur quatre continents. À partir de son expérience et de son expertise sur le terrain, le Royaume du Maroc estime que le moment est opportun pour rechercher les voies et moyens à même de renforcer la base juridique et le cadre organisationnel des opérations de maintien de la paix afin d’en améliorer en particulier les conditions de leur déploiement et les activités de leurs membres. Le Maroc propose un segment de haut niveau l’an prochain afin d’examiner cette question sous tous ses aspects et d’adopter des recommandations pouvant conduire à l’élaboration de normes nouvelles.
Le Ministre a aussi souhaité, que la tenue, toujours en 2008, d’un « segment de haut niveau sur l’Afrique et le développement », réunion proposée par le Maroc, donne lieu à un rapport du Secrétaire général qui « formule des recommandations pratiques et une vision politique claire ».
M. Benaïssa a dit que la question du Sahara marocain connaissait un tournant historique important avec les négociations de Manhasset près de New York, entre les parties au différend, sous les auspices de l’ONU.et suite à la dynamique engendrée par l’initiative marocaine relative au statut d’autonomie. Le Maroc réitère son engagement d’aller de l’avant, a dit le Ministre. Il souhaite parvenir à une solution définitive à ce différend dans le cadre de la souveraineté nationale du Royaume et de son intégrité territoriale ainsi que sur la base de l’initiative d’autonomie, en tant qu’ultime objectif de ce processus de négociation et en tant qu’offre ouverte, flexible et indivisible.
Droits de réponse
Le représentant de la République islamique d’Iran a déclaré que le représentant d’Israël avait porté à l’encontre de son pays des accusations ridicules, et ce afin de distraire la communauté internationale du sort des populations palestiniennes dans les territoires occupés. Dénonçant les violations de dizaines de résolutions des Nations Unies par Israël, le représentant a indiqué que le bilan du régime sioniste avait été mis en cause par de nombreux mécanismes internationaux. Il a également attiré l’attention sur l’arsenal dont dispose aujourd’hui Israël. La communauté internationale doit agir sans tarder pour mettre fin à cette surenchère.
Le représentant de l’Éthiopie a déclaré que ce que le représentant érythréen avait pu dire cet après-midi était une insulte pour l’intelligence de la communauté internationale. L’Érythrée a accru sa présence militaire dans les zones frontalières, au mépris des dispositions du droit international, empêchant la Mission des Nations Unies d’effectuer normalement ses opérations. L’Éthiopie a accepté la décision rendue par la Commission, sans conditions, et espère que le tracé pourra reprendre sans que n’éclate une nouvelle crise. Quant à la Somalie, les troupes éthiopiennes ne s’y trouvent qu’à la demande des autorités somaliennes et à l’appui de l’AMISOM. L’Érythrée a par ailleurs été identifiée comme une zone de transit pour des armes à destination du territoire somalien, a souligné le représentant.
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