ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: DES DÉLÉGATIONS PLACENT LE DÉBAT GÉNÉRAL SOUS LE SIGNE DU PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT ET DU DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS
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Assemblée générale
Soixante-deuxième session
10e & 11e séances plénières
Matin et après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: DES DÉLÉGATIONS PLACENT LE DÉBAT GÉNÉRAL SOUS LE SIGNE DU PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT ET DU DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS
Mahmoud Abbas souligne la nécessité de mettre fin « à la spirale des occasions manquées » alors qu’Emile Lahoud met en garde contre les ingérences extérieures
Les Présidents du Liban, Emile Lahoud, et de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont résolument placé la quatrième journée du débat général de l’Assemblée générale sous le signe de la paix au Moyen-Orient et d’une nécessaire alliance des civilisations. Parmi les 36 délégations présentes aujourd’hui, nombreuses ont été celles qui ont mis beaucoup d’espoir dans la Conférence sur la paix au Moyen-Orient que le Président des États-Unis a prévu d’organiser en automne. À la veille du Dialogue de haut niveau sur le dialogue entre les civilisations que l’Assemblée générale doit tenir le 4 octobre, ces mêmes délégations ont aussi regretté la persistance des malentendus face au monde musulman.
Le Président de l’Autorité palestinienne a insisté sur la nécessité de « défendre l’islam, religion amalgamée au fanatisme religieux ». Mahmoud Abbas a estimé que les forces vives de la région ont la responsabilité de changer l’image négative de leur religion. Il faut sans relâche, a-t-il dit, œuvrer à l’amélioration de la compréhension entre les religions et les cultures car c’est le seul moyen de faire échec au terrorisme dont la stratégie est de créer un conflit entre les civilisations.
Le Président de l’Autorité palestinienne n’a pas manqué d’évoquer sa dernière rencontre avec le Premier Ministre israélien Ehud Olmert avec qui, a-t-il souligné, il partage le besoin vital de mettre fin à « la spirale des occasions manquées ». N’est-t-il pas temps, s’est demandé Mahmoud Abbas, de saisir l’occasion de la prochaine Conférence sur la paix pour négocier la fin de l’occupation israélienne et réaliser la vision de deux États avec Jérusalem non seulement pour capitale d’un État palestinien mais aussi celle des religions coexistant dans la paix et l’harmonie.
L’appel à une réponse durable et juste à la question palestinienne a été relayé par le Président du Liban, Emile Lahoud, qui a demandé la mise en œuvre de toutes les résolutions du Conseil de sécurité, y compris celles concernant son pays. La pleine mise en œuvre de ces résolutions passe d’abord par le retour des Palestiniens sur leur terre, a-t-il dit, en qualifiant de contraire à la légalité internationale la réinstallation temporaire de ces derniers dans des pays d’accueil.
Emile Lahoud a aussi commenté l’établissement « controversé » du Tribunal spécial pour le Liban. Il a souhaité que les auditions à venir soient menées de la manière la plus juste, la plus transparente et la plus impartiale possible. S’agissant des futures élections présidentielles, le Président libanais a condamné les ingérences actuelles dans les affaires intérieures de son pays, une source supplémentaire de tensions qui, selon lui, pourraient avoir des conséquences sur la sécurité de la population libanaise.
Le Liban accueille favorablement toute aide extérieure mais elle doit s’adresser sans discrimination à tous les Libanais en vue de prévenir toute division ou conflit entre eux. La contribution des États Membres ne doit viser que la restauration de la souveraineté du Liban et l’unité de son peuple car l’armée nationale libanaise soutenue par une « véritable assistance » peut assurer la sécurité des citoyens, a estimé Emile Lahoud.
Parce que, a dit en écho le Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, le terrorisme ne sera vaincu que lorsqu’on aura réglé la question palestinienne et le conflit arabo-israélien. À son tour, Ahmed Aboul Gheit, s’est fait l’avocat de l’islam. Pourquoi certains essaient d’entrainer la foi islamique dans un labyrinthe de confrontations sans limites avec l’Occident, s’est demandé le Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, pour qui une telle opposition ne sert les intérêts d’aucune cause.
La voie vers une plus grande entente entre Islam et Occident exige la reconnaissance et la protection des droits des peuples et en conséquence, le règlement de la question palestinienne, a souligné le Premier Ministre de la Malaisie, avant d’appeler à un dialogue international ouvert qui permettrait de mettre au jour l’universalisme intrinsèque à l’islam. « Loin de n’être qu’une doctrine encourageant l’extrémisme, le Coran enseigne la paix, la fraternité et la coexistence », a souligné Abdullah Ahmad Badawi.
Comme hier, de nombreuses délégations ont défendu la cause des petits États insulaires en développement (PIED) face aux changements climatiques. Le Premier Ministre de Maurice a, conformément au Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice, demandé la création d’un fonds spécial pour financer l’appui technique à ces pays exposés, plus que les autres, aux effets néfastes de la montée du niveau des mers sur le tissu social, l’environnement et l’économie. Les problèmes de l’élévation du niveau de la mer et des changements climatiques sont des thèmes prioritaires qui doivent être traités de manière urgente », a renchéri le Premier Ministre de Sainte-Lucie, qui a souhaité que la Conférence de Bali de décembre prochain soit l’occasion d’entamer des négociations de fond sur « ce péril ».
Les Présidents, Premiers Ministres, Ministres des affaires étrangères et représentants des pays suivants ont également pris la parole: Îles Marshall, Philippines, Samoa, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Antigua-et-Barbuda, Monténégro, Fidji, Cap-Vert, Turquie, Saint-Marin, Luxembourg, Bulgarie, Fédération de Russie, Chine, Émirats arabes unis, Autriche, Tunisie, Bahreïn, Singapour, Bélarus, Jordanie, Espagne, République de Corée, Suède, Brunei Darussalam, Islande, Bénin, Roumanie et Japon.
Chypre, la République islamique d’Iran, les Émirats arabes unis, la République populaire démocratique de Corée et le Japon ont exercé leur droit de réponse.
L’Assemblée générale reprendra son débat général lundi 1er octobre, à 10 heures.
SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL DE LA SOIXANTE-DEUXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Déclarations
M. ÉMILE LAHOUD, Président de la République libanaise, a expliqué qu’il y a un an, à cette même tribune, il avait évoqué les « brutalités » perpétrées par Israël contre son pays ainsi que les 33 jours « atroces » de guerre. Il a ajouté qu’il avait émis l’espoir qu’une telle tragédie permette de relancer à terme le processus de paix au Moyen-Orient, basé sur l’Initiative arabe adoptée lors du Sommet de Beyrouth en 2002. Poursuivant, il a déploré que la violence perdure dans la région et que les efforts engagés pour réactiver le processus de paix soient restés sans effet. En prévision de la conférence de paix au Moyen-Orient qui se tiendra prochainement et d’un accord futur, le Président libanais a estimé que certaines réalités ne sauraient être ignorées. Il a ainsi plaidé pour une réponse durable, juste et globale à la crise pour que l’ensemble des résolutions pertinentes de l’ONU soient « pleinement » mises en œuvre et, enfin, pour le retour des Palestiniens sur leur terre conformément à la résolution 194 de l’Assemblée générale. M. Lahoud a rappelé avec fermeté que la réinstallation temporaire des Palestiniens dans des pays d’accueil, dont le Liban, était contraire à la légalité internationale telle que la représente l’ONU.
Passant ensuite à l’adoption de la résolution 1701 du Conseil de sécurité contre l’agression israélienne du Liban, Émile Lahoud s’est demandé comment il était encore possible qu’un an après, les parties en soient toujours à la phase de cessation des hostilités. Nous n’en sommes toujours pas à l’étape du cessez-le-feu, a-t-il déploré, tandis qu’Israël continue de violer notre terre, notre mer et notre espace aérien. Appelant la communauté internationale à demeurer vigilante, le dirigeant libanais a affirmé que pour que la résolution 1701 soit pleinement appliquée, son pays devrait obtenir la restitution des fermes de Chebaa, les collines de Kfarshouba et certaines zones situées au nord du village de Ghajar, ainsi que la libération immédiate des prisonniers libanais détenus en Israël.
M. Lahoud a ensuite attiré l’attention sur l’établissement « controversé » du Tribunal spécial pour le Liban. Immédiatement après l’assassinat haineux de l’ancien Premier Ministre Rafik Hariri, a-t-il dit, nous avons commencé à chercher la vérité, et j’étais peut-être le premier à demander à Kofi Annan de créer une commission d’enquête internationale indépendante. M. Lahoud a souhaité que les auditions à venir soient menées de la manière la plus juste, la plus transparente et la plus impartiale possible afin de déterminer toute la vérité. S’agissant des futures élections présidentielles, le Président Lahoud a condamné les ingérences actuelles dans les affaires intérieures de son pays, une source supplémentaire de tensions qui, selon lui, pourraient avoir des conséquences sur la sécurité de la population libanaise.
Le Liban accueille favorablement toute aide extérieure, a indiqué le Président Lahoud, en rendant hommage à tous les pays qui se sont rangés aux côtés du Liban pendant la guerre de juillet dernier. Cependant, a-t-il ajouté, cette aide doit s’adresser sans discrimination à tous les Libanais en vue de prévenir toute division ou conflit entre eux. Le Président libanais a insisté pour que la contribution des États Membres appuie uniquement la restauration de la souveraineté du Liban et l’unité de son peuple, l’armée nationale libanaise –« héroïque dans sa lutte contre les organisations terroristes »–, soutenue par une « véritable assistance » pouvant assurer la sécurité des citoyens.
M. KESSAI H. NOTE, Président de la République des Îles Marshall, a indiqué que l’éducation, la santé et l’environnement étaient des priorités pour son pays mais que ces questions ne trouveraient pas de réponse si la communauté internationale ne faisait pas face au désastre écologique qui se prépare. Mon pays est préoccupé -ou plutôt terrifié- par la question de sa propre survie, a-t-il affirmé, demandant à l’Assemblée générale de prendre des mesures urgentes pour mettre un terme à la destruction engendrée par le réchauffement climatique. Il a rappelé que, depuis son élection il y a cinq ans, son gouvernement s’était attaché à faire comprendre au monde les menaces posées par la montée du niveau de la mer et le réchauffement climatique. Il a souligné que les dirigeants du monde avaient la responsabilité de préserver l’environnement et s’est félicité de l’initiative du Secrétaire général de tenir une Réunion de haut niveau sur ce sujet. Il a espéré que la Conférence de Bali, en décembre prochain, mènera aux accords nécessaires et a appelé les pays industrialisés à faire preuve d’esprit visionnaire. Il a aussi souhaité que la communauté internationale assiste les petits États insulaires en développement dans l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies d’adaptation.
S’agissant de paix et de sécurité, M. Note a salué l’adoption, en septembre dernier, de la Stratégie antiterroriste mondiale et a indiqué que son pays demeurait engagé dans ce combat au niveau national, mais également aux niveaux régional et international par le biais de la coopération. Dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération des armes nucléaires, il a estimé qu’il fallait raviver les efforts collectifs, rappelant que les essais nucléaires menés dans son pays, entre 1946 et 1958 alors que les îles étaient à l’ordre du jour du Conseil de tutelle des Nations Unies, continuaient à hanter la population. J’appelle, encore et encore, les Nations Unies, ses institutions et États Membres à nous aider dans la réhabilitation de notre environnement et la prise en charge des besoins médicaux de la population liés à l’exposition aux radiations, a-t-il insisté.
Le Président des Îles Marshall a par ailleurs noté que la survie de son pays dépendait aussi des ressources de l’océan. Il a regretté que la pêche illégale et non réglementée continue à menacer la plus grande source de revenus de son pays. Il a demandé l’assistance des États Membres pour obtenir l’expertise et les capacités nécessaires à la mise en place de mesures de gestion, de préservation des ressources marines et de développement du secteur de la pêche. Il a soutenu le moratoire sur la pêche au chalut de fond qui menace, selon lui, la biodiversité des océans. M. Note a fait valoir que les pays de la région du Pacifique coopéraient étroitement pour répondre aux vulnérabilités spécifiques de cette zone dans les domaines économique, social et environnemental. Il a souligné que la mise en œuvre réussie des engagements régionaux dépendait aussi du soutien des États Membres, des organisations régionales et internationales et des partenaires de développement notamment. Il s’est félicité dans ce contexte de la décision du PNUD, de l’UNICEF et du FNUAP d’établir huit nouveaux bureaux dans les îles du Pacifique.
Mme Gloria Macapagal-Arroyo, Présidente de la République des Philippines, a rappelé que les Nations Unies étaient un pilier du développement et jouaient un rôle de premier plan dans son pays. Celui-ci ne peut pas se permettre d’avoir peur de la mondialisation, a-t-elle poursuivi. Elle a souligné que l’économie philippine avait atteint une maturité et une stabilité nouvelles, avec une priorité accordée à un modèle de développement économique durable et respectueux de l’environnement. Les Philippines, a-t-elle ajouté, sont favorables au mécanisme de développement propre prévu par le Protocole de Kyoto, et notamment au développement du marché du carbone, ainsi qu’aux industries propres, aux biocarburants. L’industrie géothermique philippine, a-t-elle précisé, est ainsi l’une des deux plus importantes au monde.
Mme Macapagal-Arroyo a affirmé que son pays était résolu à participer au système de commerce mondial et à œuvrer pour renforcer l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), l’Association de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) ainsi que les relations régionales, dans le but de dynamiser l’économie des Philippines. Elle a insisté sur l’importance du volet développement du Cycle de Doha et sur la cohérence nécessaire entre les politiques des différentes institutions internationales de développement, comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), afin de renforcer les capacités et de les concentrer sur la compétitivité du commerce entre nations. L’ONU et ses partenaires, a-t-elle poursuivi, doivent renforcer la coopération sud-sud. L’impasse actuelle dans laquelle se trouvent les négociations de Doha peut être résolue par une formule appropriée combinant la suppression des subventions et l’amélioration de l’accès aux marchés.
Quand le système d’échanges multilatéraux est fragmenté, les règles qui régissent ces échanges deviennent plus complexes, a expliqué Mme Macapagal-Arroyo, et pour leur part, les Philippines sont favorables à un marché unique d’échanges des biens, des idées et des talents. Même si l’alliance des Philippines avec les États-Unis reste forte, les relations avec les pays voisins des Philippines, et notamment la Chine, sont décisives et représentent une véritable opportunité pour le pays, a-t-elle indiqué, en insistant sur le fait que ces relations ne concernent pas seulement le commerce mais aussi les personnes. À ce titre, la Présidente de la République des Philippines a indiqué que son pays accueillera l’année prochaine le Forum mondial sur les migrations et le développement.
Mme Macapagal-Arroyo a aussi rappelé le rôle essentiel joué par les Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme et la contribution de son pays aux forces de maintien de la paix, militaires ou policières, à travers le monde. Au niveau national, elle a affirmé qu’elle s’était personnellement impliquée dans le processus de paix entre musulmans et chrétiens de l’île de Mindanao, avec l’aide de la communauté internationale. Les Philippines ne peuvent tolérer les violations des droits de l’homme, tant sur leur territoire que dans les autres pays, a-t-elle déclaré, et leurs efforts en ce sens les ont amenées à rechercher et obtenir un siège au Conseil des droits de l’homme. Mme Macapagal-Arroyo a conclu en lançant au Myanmar un appel en faveur de la libération immédiate de Daw Aung San Suu Kyi et de l’implication de toutes les parties dans un processus constitutionnel et démocratique.
M. TUILAEPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre de l’État indépendant du Samoa, s’est félicité de la tenue de la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques le 24 septembre dernier, qui a été l’occasion de démontrer qu’il existait des solutions et que les Nations Unies étaient l’institution idoine pour répondre aux défis de l’humanité. Il a regretté l’attitude de ceux qui exploitent les divisions traditionnelles entre pays développés et en développement, les différences politiques ou idéologiques pour masquer leur manque de volonté. Il a mentionné l’importance de l’Alliance du Pacifique pour la durabilité, une approche innovante du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) visant à faciliter aux pays insulaires du Pacifique l’accès à des ressources leur permettant d’atteindre leurs objectifs en matière d’adaptation aux changements climatiques.
Selon le Premier Ministre, l’histoire a montré qu’aucun pays, aussi puissant soit-il, n’avait été en mesure de régler ses problèmes seul. Il a défini les Nations Unies comme le meilleur cadre de coopération multilatérale permettant de trouver des solutions communes, souhaitant que la présence de l’Organisation dans le Pacifique, promise depuis longtemps, se concrétise dans l’intérêt du développement durable des nations insulaires. Il a rappelé que son pays venait d’organiser les Jeux du Pacifique, les plus importants depuis 43 ans, en soulignant notamment le soutien apporté par la Chine pour la réussite de cet événement.
Le Premier Ministre a signalé que le Conseil économique et social avait, en début d’année, décidé de retirer les Samoa de la catégorie des pays les moins avancés (PMA). Il a indiqué que cette évolution n’allait pas dispenser son pays de sa vulnérabilité habituelle liée à son caractère insulaire, à l’insuffisance de ses ressources naturelles et à la réalité des catastrophes naturelles. Il a exhorté ses partenaires traditionnels à poursuivre le soutien des efforts de développement de son pays à l’avenir. S’agissant de la participation des Samoa au maintien de la paix dans le monde, il a fait part de sa présence au Timor-Leste, au Libéria et au Soudan. Les Samoa font aussi partie de la Mission d’assistance régionale aux Îles Salomon sous l’égide du Forum du Pacifique.
M. DATO’SERI ABDULLAH AHMAD BADAWI, Premier Ministre de la Malaisie, a déclaré qu’en matière de changements climatiques, le pire était peut-être à venir. C’est pourquoi, il a insisté sur la nécessité de parvenir à un accord lors de la Conférence de Bali de décembre prochain, les initiatives nationales et régionales devant être intégrées à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. En ce qui concerne le régime post-Kyoto à compter de 2012, M. Badawi a plaidé la cause des pays en développement et des petits États insulaires en développement. Insistant sur la nécessité de faire prévaloir le principe des responsabilités partagées mais différenciées, il a ajouté que la participation active des pays en développement à la gestion des effets des changements climatiques devait s’effectuer en fonction de leurs moyens.
Le Premier Ministre de la Malaisie s’est ensuite penché sur ce qu’il a qualifié de « discorde » entre le monde islamique et l’Occident. Selon lui, la cause principale du conflit est la conception erronée des pays occidentaux quant aux réalités de l’islam, « une religion qui ne ferait qu’encourager l’extrémisme ». Appelant au rapprochement entre les peuples et les civilisations, M. Badawi a estimé qu’un dialogue international ouvert permettrait de mettre au jour l’universalisme et la tolérance intrinsèques à l’islam. Le Coran enseigne la paix, la fraternité et la coexistence, a-t-il affirmé, avant d’indiquer que l’origine des conflits était politique et non pas religieuse, comme l’a montré le rapport de novembre 2006 du Groupe de haut niveau sur l’Alliance des civilisations.
M. Badawi a déploré l’usage répété de la force dans des pays et régions comme l’Afghanistan, le Liban, les hauteurs du Golan ou encore l’Iraq. Sur ce dernier point, il a estimé que la situation actuelle dans ce pays était le résultat de l’occupation étrangère. Les Iraquiens devraient pouvoir décider seuls de leur avenir, a-t-il lancé, et ce, en se basant sur l’action d’un gouvernement d’unité nationale qui pourrait être établi par le biais de la réconciliation. Le dirigeant malaisien a affirmé que la communauté internationale avait la responsabilité d’accompagner l’Iraq sur la voie de la paix et de la stabilité, de sorte que l’unité de ce pays en tant que nation soit préservée et son intégrité territoriale maintenue.
S’agissant de la situation au Moyen-Orient, il a exhorté les dirigeants palestiniens et israéliens à faire preuve de courage pour qu’ils puissent répondre aux besoins et attentes de leur peuple. Bien sûr, a-t-il encore dit, une paix véritable ne pourra être réalisée que si les droits légitimes des peuples sont reconnus et protégés. La Palestine a été divisée par le passé, cela ne devra plus jamais se produire. Le règlement de la question palestinienne aurait pour effet d’ouvrir la voie à une plus grande entente entre les pays islamiques et l’Occident, a conclu M. Badawi.
M. RALPH GONSALVES, Premier Ministre, Ministre des finances, du plan, du développement économique, du travail, de l’information, des affaires judiciaires et des affaires de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a déclaré que l’histoire récente avait démontré que le triomphalisme et l’unilatéralisme impérialistes n’étaient pas une solution pour régler les problèmes mondiaux actuels. Il a fait valoir que l’ONU ne devait jamais sacrifier ses principes et ne pas voir le monde à travers les yeux de tsars impérialistes ou de diplomates indifférents, pour qui la souffrance n’est qu’un événement télévisuel qu’on peut éliminer en changeant de chaîne. Il n’est pas idéaliste ou naïf de penser qu’en travaillant ensemble, les États engagés et véritablement concernés peuvent résoudre les problèmes qui assiègent notre planète imparfaite, a-t-il insisté. Il s’est félicité que la session actuelle de l’Assemblée générale soit dédiée à la question des changements climatiques, affirmant que les Nations Unies devaient agir maintenant et de manière décisive pour répondre à ce défi.
M. Gonsalves a souligné que, dès 1992, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques avait reconnu la vulnérabilité des petits États insulaires face au réchauffement du climat. Il a indiqué que la majorité des infrastructures de son pays se situaient, en raison de la géographie de l’État, à quelques centimètres seulement du niveau de la mer et près du littoral. Ces éléments de notre État pourraient être effacés par l’inexorable montée du niveau de la mer, a-t-il ajouté. Il a de plus noté que l’industrie de la banane des Caraïbes, déjà affectée par une mondialisation inéquitable, avait aussi été dévastée ces dernières années par la fréquence croissante d’ouragans. Il a affirmé qu’il était indispensable, pour répondre aux conséquences néfastes des changements climatiques, d’adopter un fonds d’adaptation pour les pays les plus touchés d’Afrique, d’Asie, des Caraïbes, d’Amérique latine et du Pacifique. Ce fonds, a-t-il poursuivi, doit inciter les pays développés à fournir des ressources financières additionnelles pour assister les pays en développement les plus vulnérables.
Tout en saluant la résolution du Conseil de sécurité autorisant le déploiement d’une force hybride ONU-Union africaine au Darfour, le Premier Ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines a estimé que celle-ci n’était pas suffisante, que son mandat était ambigu et que cette présence arrivait avec des années de retard. Revenant à la région des Caraïbes, M. Gonsalves a noté que celle-ci faisait face à la pire épidémie de maladies chroniques, non contagieuses. Il a noté que les maladies cardiaques, le cancer, le diabète et l’hypertension étaient responsables de plus de décès dans la région que le VIH/sida en 2004. Il a estimé que cette épidémie était en partie le fait de la mondialisation et d’une hégémonie culturelle basée sur la consommation de masse qu’elle répand. Il a de plus fait valoir que le coût associé au traitement de ces maladies était élevé et menaçait le budget national consacré à la santé. Enfin, dans le domaine du commerce international, il a plaidé pour un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, afin notamment de progresser dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Le Ministre a aussi affirmé que son gouvernement était fermement aux côtés du peuple du Myanmar dans sa lutte pour la démocratie. Il a d’autre part défendu le droit de Taiwan de participer aux activités des Nations Unies et autres entités internationales.
M. NAVINCHANDRA RAMGOOLAM, Premier Ministre de la République de Maurice, a souligné le caractère multiracial et multiculturel de son pays et s’est félicité de la tenue, en octobre prochain, du Dialogue de haut niveau sur la compréhension et la coopération interculturelles pour la paix. Il a également appuyé l’adoption récente par les Nations Unies d’une résolution visant à célébrer la Journée internationale de la non-violence en hommage à Mahatma Ghandi. Depuis son indépendance en 1968, la République de Maurice n’a cessé de placer la protection des droits de l’homme au cœur de sa politique nationale, a-t-il souligné, en créant notamment plusieurs organes de défense des droits de l’homme, des droits de l’enfant et de l’égalité des sexes. M. Rangoolam a fait part de son admiration pour le courage des moines bouddhistes et le courage d’Aung San Suu Kyi au Myanmar. Il est de notre devoir de faire savoir au peuple de ce pays que les nations libres du monde les soutiennent. Il est désormais temps de prendre des mesures plus sévères contre la junte militaire, a-t-il ajouté, en rappelant que son gouvernement avait pris la décision de ne plus acheter de riz au Myanmar dès 1997.
Concernant les changements climatiques, M. Ramgoolam a affirmé que la montée du niveau des mers constituait un danger qui menaçait la plupart des petits États insulaires en développement (PEID) et que la République de Maurice était favorable à une « approche commune mais différenciée » des changements climatiques. Il a ainsi appelé à l’application effective des engagements, programmes et objectifs adoptés dans le cadre du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice pour les PEID. Il s’est dit favorable à la mise en place d’un fonds spécial pour ces pays, afin de leur permettre de mettre en œuvre des mesures d’adaptation équivalentes à celles mises en œuvre dans le cadre du Fonds spécial pour les pays les moins avancés prévues par le Fonds pour l’environnement mondial. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dès 2015. Maurice, pour sa part, est en bonne voie de réaliser tous les OMD dans les temps et y a consacré d’importantes ressources depuis 2005.
Réitérant sa croyance dans les vertus du multilatéralisme, M. Ramgoolam a réaffirmé son soutien à la réforme des Nations Unies et notamment celle du Conseil de sécurité. La République de Maurice, a-t-il rappelé, est favorable à l’attribution de deux sièges permanents et cinq sièges non permanents à l’Afrique au Conseil de sécurité, et soutient l’attribution d’un autre siège permanent à l’Inde, pays dont la contribution à la paix et à l’aide bilatérale est significative. Il a par ailleurs réitéré l’appel de son pays au Royaume-Uni pour qu’un dialogue puisse s’engager dans le but de permettre à Maurice d’exercer sa souveraineté sur l’archipel des Chagos. Il s’est aussi félicité des progrès enregistrés par la Commission franco-mauricienne concernant la souveraineté sur Tromelin.
M. WINSTON BALDWIN SPENCER, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Antigua-et-Barbuda, a indiqué que son pays assumera la présidence du Groupe des 77 en 2008 et mettra tout en œuvre pour préserver l’intérêt collectif des pays en développement. Il a fait sienne une citation d’Albert Einstein qui estimait que le monde était dangereux non pas à cause de ceux qui font du mal, mais à cause de ceux qui observent et ne font rien. Il a fustigé le caractère déséquilibré du commerce international et de la gouvernance financière et internationale, qui maintient dans la pauvreté et l’insécurité des millions de personnes. Il a jugé essentiel l’avènement d’un système de commerce centré sur le développement, afin que petits et grands puissent profiter équitablement des bénéfices. Il a estimé que les nations développées paieront d’une façon ou d’une autre les conséquences de la paupérisation des sociétés les plus pauvres.
S’agissant de la question des changements climatiques, il a précisé que l’adaptation n’était pas un nouveau défi pour les petits États insulaires des Caraïbes. Ce qui est nouveau, a-t-il insisté, c’est l’urgence alors que les risques de catastrophes naturelles se multiplient, aggravant notre vulnérabilité. Le Ministre a insisté sur l’importance d’une action internationale visant à soutenir les efforts de réduction de ces risques, par le biais d’un ambitieux régime des changements climatiques, sous les auspices de la Convention-cadre des Nations Unies.
Le Premier Ministre s’est aussi inquiété de la prolifération des crimes dans les Caraïbes, liés notamment au trafic de stupéfiants à destination de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Il a exhorté le système des Nations Unies à reconnaître les liens entre mondialisation et crime en fournissant aux Caraïbes et aux États de la région une assistance pour les aider à lutter contre la criminalité. Il a dit le souci de son pays de jouer son rôle dans la lutte contre le terrorisme, en précisant qu’Antigua-et-Barbuda avait adopté une législation antiterroriste
en 2005. Il a déclaré que la lutte contre le terrorisme ne pouvait justifier une atteinte aux libertés individuelles et au respect des différences culturelles ou religieuses.
Il a rappelé que son pays comme les autres États membres de la Communauté des Caraïbes(CARICOM) avait célébré cette année le bicentenaire de l’abolition du commerce transatlantique des esclaves. Il a souhaité que l’on puisse avancer sur la question des réparations des dommages causés par 500 ans d’esclavage et de colonialisme, de façon à ce que ceux qui ont profité de ce crime soient appelés à répondre des conséquences qui subsistent aujourd’hui. Il a souhaité que cette question des réparations soit inscrite à l’ordre du jour des Nations Unies. Par ailleurs, il a dit les efforts de son pays pour promouvoir la parité entre les sexes alors qu’une première femme vient d’être élue membre du Parlement de son pays. Il a aussi mis l’accent sur la lutte contre les maladies chroniques non contagieuses en espérant que la communauté internationale aidera la CARICOM à soigner au moins 80% des ces malades chroniques d’ici 2012.
M. ŽELJKO ŠTURANOVIĆ, Premier Ministre de la République du Monténégro, a insisté sur le rôle prédominant des organisations multilatérales dans la préservation de la paix et de la sécurité ainsi que dans la promotion du développement. Il a affirmé que les relations de bon voisinage et la coopération régionale, composantes indissociables du processus de l’intégration européenne et euro-atlantique, constituent la pierre angulaire de la politique étrangère de son pays. Il s’est déclaré convaincu que l’avenir de son pays et des Balkans occidentaux se situe dans le cadre européen. Le Premier Ministre monténégrin a rappelé que son pays signera à la mi-octobre l’Accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne. De même, il a reconnu l’importance des négociations en cours sur le statut du Kosovo.
Il a insisté sur l’importance du rôle des Nations Unies face au défi des questions climatiques, avec la Convention-cadre de l’Organisation que la République du Monténégro a ratifiée. Cette problématique des changements climatiques ne peut être résolue sans une approche commune, a précisé le Premier Ministre, rappelant ainsi les enjeux de la Conférence de Bali qui doit avoir lieu en décembre prochain et qui vise à l’adoption d’une solution durable en ce qui concerne les objectifs de l’après-Kyoto.
En tant que pays en plein développement, la République du Monténégro attend avec une impatience toute particulière les conclusions des négociations menées dans le cadre du Cycle de Doha, a rappelé le Premier Ministre, tout en réitérant les engagements pris par son pays en ce qui concerne les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Enfin, M. Šturanović a plaidé pour une ONU « plus cohérente, plus forte et plus efficace ». Cette vision s’inscrit dans le cadre de la réforme en cours du Conseil économique et social (ECOSOC) mais aussi dans celle du Conseil de sécurité qui doit prendre davantage en considération le groupe des pays de l’Europe orientale, a insisté le Premier Ministre monténégrin.
M. JOSAIA BAINIMARAMA, contre amiral, Premier Ministre et Commandant des forces militaires de la République des Fidji, a tout d’abord souligné l’importance de la contribution de son pays aux opérations de maintien de la paix. Il a rappelé que les Fidji avaient notamment offert de contribuer à la force hybride des Nations Unies et de l’Union africaine au Soudan. Tout en apportant son appui aux changements apportés au Département des opérations de maintien de la paix, il a exhorté le Secrétaire général à résister à la politisation des activités dans ce secteur.
M. Bainimarama est ensuite revenu sur la situation interne qui prévaut dans son pays, en sollicitant l’indulgence des États Membres et du Secrétaire général vis-à-vis du fait qu’il était aujourd’hui le dirigeant militaire responsable de la prise du pouvoir par la force aux Fidji. Il a rappelé que son pays, dont l’indépendance remonte à 1970, avait traversé une crise catastrophique de gouvernance. Les divisions qui ont marqué la démocratie aux Fidji ont transformé le pays en nation fracturée, a-t-il expliqué, et le peuple fidjien, partagé entre Fidjiens autochtones et Indo-Fidjiens, ne partagent plus d’identité commune. M. Bainimarama a rappelé la nature raciste et ethnonationaliste des coups d’États qui ont jalonné l’histoire du pays jusqu’à celui de l’année 2000, qui a suscité une réaction des forces armées de la République, dont il était le Commandant en chef. Le Gouvernement intérimaire désigné à la suite de ces événements, a encore expliqué M. Bainimarama, a souffert d’un contexte démocratique affaibli par plusieurs décisions désastreuses, parmi lesquelles la libération des auteurs du coup d’État et des élections générales peu crédibles en 2006.
La corruption, l’illégalité et la perte de confiance dans les institutions de gouvernement ont donc amené l’armée fidjienne à intervenir pour défendre le bien-être des Fidjiens, a poursuivi M. Bainimarama, en soulignant que les Fidji baignaient depuis des années dans une « culture de coups d’État » tant militaires que civils, exécutés dans l’intérêt d’un petit nombre et inspirés par le nationalisme, le racisme et la cupidité. Cette culture doit une fois pour toutes être éradiquée, a-t-il affirmé, en signalant qu’à l’exception de lui-même, le Gouvernement intérimaire actuel à Fidji était entièrement constitué de civils et que son objectif était la recherche d’un dialogue constructif avec le peuple fidjien et la communauté internationale. La restauration de la stabilité et de l’ordre, le renforcement des institutions, les réformes de l’économie et la tenue d’élections libres et équitables sont les quatre défis que s’est fixé le Gouvernement intérimaire, a insisté M. Bainimarama, notamment dans le cadre d’une initiative intitulée la « charte populaire pour le changement et le progrès ». Les pays qui demandent aux Fidji un retour immédiat à la démocratie comprennent-ils vraiment combien notre système est dysfonctionnel et inéquitable, s’est-il interrogé, en expliquant que le projet de charte populaire avait été bien reçu par les Fidjiens, et qu’une fois adoptée, cette charte constituerait un cadre à l’intérieur duquel les gouvernements successifs devraient agir. Le Gouvernement intérimaire est disposé à envisager un référendum en vue de l’adoption de cette charte, a-t-il précisé.
Eu égard aux mesures punitives prises contre Fidji par certains de ses proches voisins, M. Bainimarama a déploré l’hypocrisie des sanctions individuelles imposées aux membres de son gouvernement. La République de Fiji souffre d’un exode massif de ses ressortissants les plus qualifiés et cet exode a sévèrement érodé les capacités et les institutions, a-t-il conclu, en lançant un appel à l’aide aux Nations Unies pour que celles-ci l’aident à reconstruire son pays.
M. STEPHENSON KING, Premier Ministre, Ministre des finances, des affaires extérieures, des affaires intérieures et de la sécurité nationale de Sainte-Lucie, a regretté que, malgré les engagements pris en 2000 et 2005, beaucoup de travail restait à faire pour parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et qu’une évaluation honnête des réalisations et des échecs s’imposait. Il a indiqué que son pays avait fait des progrès considérables en faveur des OMD et avait déjà atteint, par exemple, l’objectif d’un accès universel à l’éducation primaire. Il a signalé que les indicateurs de santé, notamment l’espérance de vie et la réduction de la mortalité infantile, avaient connu une amélioration grâce à la mise en place d’un programme universel de santé gratuit. S’agissant du VIH/sida, il a fait part des efforts de son pays pour lutter contre cette pandémie mais a admis qu’elle demeurait un défi important pour Sainte-Lucie. Outre son action nationale, il a affirmé que son pays s’attaquait à ce problème à travers le partenariat pancaribéen contre le VIH/sida.
Sainte-Lucie accorde une grande importance au suivi du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, a-t-il poursuivi, tout en estimant que ce financement était indispensable pour parvenir aux OMD. Tout en se félicitant des engagements pris ces dernières années en ce qui concerne l’Aide publique au développement (APD), il a déploré que l’assistance en faveur des pays en développement ait décliné en 2006 et que cette aide continue de faire l’objet de conditions imposées par les donateurs qui ne respectent pas les priorités nationales fixées par les pays en développement.
S’agissant des changements climatiques, le Premier Ministre a souligné que, pour les petits États insulaires, cette question était directement liée à leur développement et menaçait leurs sécurités sociale, économique et politique. Il a estimé qu’il était important que cette question soit discutée dans le cadre d’un forum approprié afin de ne pas perdre de vue les objectifs liés au développement. Les problèmes de la montée du niveau de la mer et des changements climatiques lui sont apparus comme des thèmes prioritaires qui doivent être traités de manière urgente. M. King a aussi rappelé que la communauté internationale n’avait pas encore rempli ses engagements relatifs à la Stratégie de Maurice pour les petits États insulaires en développement. Il a espéré que la Conférence de Bali sera l’occasion d’entamer des négociations pour traiter des effets des changements climatiques sur ces États.
M. MAHMOUD ABBAS, Président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine et Président de l’Autorité palestinienne, a déclaré d’emblée sa confiance totale dans l’ONU, étant donné le rôle historique joué par l’Organisation vis-à-vis de la question palestinienne. Durant de longues décennies, a-t-il dit, les institutions onusiennes, à commencer par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), se sont attachées à tout faire, aux plans politique, économique et humanitaire, pour préserver l’avenir de générations entières de réfugiés palestiniens. Mahmoud Abbas a ainsi estimé que la relance du processus de paix sous l’égide des Nations Unies demeurait indiscutable. Le leader palestinien a ensuite affirmé que les confrontations et guerres dans la région du Moyen-Orient faisaient peser la principale menace à la paix mondiale. Il nous faut régler sans tarder et de manière radicale cette situation, en mettant fin aux politiques stériles qui visent à retarder des solutions, aux demi-mesures, aux stratégies qui permettent seulement de contenir à moyen terme les dangers du conflit. Toutes ces actions, a lancé Mahmoud Abbas, n’ont fait que compliquer la donne et créer un climat propice à la guerre civile.
En dépit de ce sombre tableau, a-t-il ajouté, l’espoir est toujours vivant et nos peuples sont capables de dépasser la situation dramatique vers laquelle les forces d’occupation de la région veulent les pousser. M. Abbas a invoqué la nécessité absolue de parvenir à la démocratie, seul moyen de faire naître un avenir nouveau au Moyen-Orient, « un avenir de liberté et d’égalité ». Il a en outre insisté sur le besoin de « défendre l’islam », religion amalgamée au fanatisme religieux alors qu’il s’agit, en réalité, d’une religion d’amour et de fraternité. M. Abbas a estimé que les forces vives de la région avaient ainsi une responsabilité particulière pour renverser cette image négative, pour faire connaître le message de tolérance de l’islam qui s’oppose au terrorisme. L’islam est une religion de lumière, qui défend les valeurs communes à l’humanité, a affirmé le Président de l’Autorité palestinienne. Appelant à œuvrer sans relâche au renforcement de la compréhension entre les religions et les cultures, il a jugé que ce rapprochement était le seul moyen de faire échec au terrorisme, dont la stratégie est de créer un conflit entre les civilisations.
N’est-t-il pas temps de saisir l’occasion que nous offre la prochaine Conférence de paix pour négocier, avec le soutien du monde entier, la fin de l’occupation israélienne commencée en 1967, et réaliser la vision de deux États vivant côte à côte avec Jérusalem non seulement la capitale d’un État palestinien mais aussi celle des religions coexistant dans la paix et l’harmonie, a demandé M. Abbas. Celui-ci a appelé de ses vœux la fin des souffrances endurées depuis des décennies par les réfugiés palestiniens et que soit mis un terme à l’« expansion coloniale » et à l’édification du mur « raciste » de séparation israélien.
Mahmoud Abbas a ensuite déclaré que les solutions à la question palestinienne étaient déjà contenues dans les résolutions de l’ONU, dans l’Initiative de paix arabe et celle du Président Bush comme dans les différents plans prévus par la Feuille de route.
Évoquant sa dernière rencontre avec le Premier Ministre israélien Ehud Olmert, Mahmoud Abbas a fait savoir que les deux hommes s’entendaient désormais sur le besoin vital de mettre fin à « la spirale des occasions manquées ». Appréhendons ensemble cette prochaine Conférence de paix sur cette base claire et réaliste, a-t-il dit, ajoutant que le peuple palestinien serait consulté par référendum sur l’accord qui en résultera.
M. JOSÉ MARIA NEVES, Premier Ministre de la République du Cap-Vert, a salué l’importance accordée aux changements climatiques au cours de cette nouvelle session de l’Assemblée générale, faisant valoir les responsabilités inégales des États qui en sont la cause. Il a précisé que le Cap-Vert n’avait ni les moyens scientifiques, ni les moyens techniques ou financiers de faire face aux conséquences de ces phénomènes climatiques. Si les projections sur l’élévation du niveau de la mer sont exactes, s’est-t-il inquiété, nous allons faire face à une catastrophe de proportion inimaginable. Il a formé le vœu que la prochaine Conférence de Bali donne l’occasion d’entendre les aspirations des populations des pays en développement et d’obtenir des précisions sur les responsabilités communes et différenciées de chacun.
Il a estimé indispensable de reprendre la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice afin d’accélérer la mise en œuvre du Plan d’action de la Barbade pour les États insulaires en développement. Il a précisé que malgré les vulnérabilités structurelles et un manque de ressources, le Cap-Vert avait, depuis son indépendance en 1975, suivi une voie constante de développement. Une évolution qui va permettre en 2008 au Cap-Vert de quitter la liste des pays les moins avancés. Même s’il a reconnu la responsabilité première de son gouvernement, il a espéré pouvoir compter sur le partenariat vigoureux de la communauté internationale, afin d’être en mesure de faire face aux vulnérabilités naissantes du Cap-Vert.
Rappelant les caractéristiques transfrontalières de nombreux phénomènes, comme les changements climatiques, le terrorisme, le crime organisé et le trafic de toutes sortes, il a estimé que seul un multilatéralisme robuste permettra d’y faire face. Dans le même ordre d’idées, il s’est dit persuadé que le renforcement des Nations Unies était essentiel pour préserver le futur de notre planète, les idéaux de paix, de sécurité et de développement. Enfin, il a déclaré que le principal défi de la communauté internationale consistait aujourd’hui à traduire ses intentions en pratiques cohérentes.
M. RECEP TAYYIP ERDOĞAN, Premier Ministre de la République turque, a insisté sur la nécessité de réformer en priorité le Conseil de sécurité de sorte que cet organe puisse exprimer un consensus le plus large possible et renforcer, ce faisant, la crédibilité et l’efficacité des Nations Unies. Il a confirmé que la Turquie serait candidate aux élections du Conseil qui se tiendront l’an prochain. Il a ajouté à ce propos que son pays comptait contribuer, dans ce cadre et de manière constructive, à harmoniser les positions des membres du Conseil de sécurité en les faisant bénéficier de sa double identité européenne et orientale. M. Erdoğan a ensuite indiqué qu’un nouveau stade avait été atteint en ce qui concerne la mise en œuvre de l’Alliance des civilisations initiée par le Secrétaire général de l’ONU conjointement avec l’Espagne. Nous sommes déterminés à réaliser notre vision d’une harmonie globale par le biais de projets concrets menés sous les auspices du Haut Représentant et ancien Président du Portugal, M. Sampaio, et grâce à l’appui de la communauté internationale.
Passant aux différents conflits en cours, le Premier Ministre turc a notamment affirmé que les relations actuelles liant la Grèce et son pays marquaient un rapprochement réel, résultat d’un processus amorcé il y a 10 ans. S’agissant de la situation au Moyen-Orient, il a plaidé en faveur de l’avènement d’un Iraq démocratique, unifié et en paix avec lui-même et ses voisins, la Turquie étant déterminée à poursuivre sa coopération avec le Gouvernement de ce pays à cette fin. Pour ce qui est du conflit israélo-palestinien, M. Erdoğan a estimé que son règlement passait nécessairement par l’établissement de deux États vivant pacifiquement côte à côte gage, selon lui, d’un retour durable à la stabilité dans la région. Il a aussi mentionné le processus tripartite initié par la Turquie avec l’Afghanistan et le Pakistan en vue de rétablir la confiance entre ces deux États voisins. Le dirigeant turc a également signalé la participation de son pays dans les différentes opérations de maintien de la paix et indiqué que la Turquie réfléchissait à un engagement au sein de l’Opération hybride UA-ONU au Darfour.
Revenant sur la Réunion sur les changements climatiques qui s’est tenue lundi au Siège de l’ONU, M. Erdoğan a jugé que le principal enseignement de cet événement était que tous les pays doivent assumer leur responsabilité pour trouver les solutions à ce fléau menaçant l’avenir de l’humanité, dans le cadre d’une action collective. Les pays en développement, a-t-il précisé, doivent recevoir l’appui dont ils ont besoin pour pouvoir répondre aux nombreux défis posés par le réchauffement de la planète. Au titre du développement, M. Erdoğan a rappelé l’engagement de la Turquie à renforcer l’essor de l’Afrique par le biais de l’Agence turque de développement et de coopération présente, depuis 2005, en Éthiopie, au Soudan et au Sénégal.
Le terrorisme continue de faire peser une menace constante à la sécurité de tous les pays, a ensuite affirmé le Premier Ministre turc, qui a souhaité que la coopération internationale soit renforcée afin de prévenir la prolifération des armes de destruction massive et leur utilisation éventuelle par des groupes illégaux.
Le chef du Gouvernement turc s’est ensuite attardé sur le manque de progrès dans les efforts pour parvenir à une solution globale du problème chypriote, ceci en dépit de l’attitude constructive de la partie chypriote et à cause de l’intransigeance de celle des Chypriotes grecs, a-t-il affirmé. À son avis, ceci témoigne de la nécessité de reprendre rapidement les négociations globales dans le cadre d’un processus accéléré assorti d’un calendrier. La partie chypriote grecque veut donner au monde la fausse impression de vouloir avancer sur le statut de l’île alors que sa visée véritable est de retarder toute issue. C’est pourquoi, M. Erdoğan a appelé, à ce stade, à une levée immédiate des restrictions frappant les Chypriotes turcs, conformément au vœu du Secrétaire général de l’ONU.
M. FIORENZO STOLFI, Chef du Gouvernement et Ministre des affaires étrangères et politiques et de la planification économique de Saint-Marin, a accueilli le processus de restructuration des organes principaux de l’ONU comme une évolution à saluer. Un petit État comme Saint-Marin gagne sa force et sa légitimité à partir des organisations internationales qui lui permettent de faire entendre sa voix en faveur des grandes questions et défis de notre temps, s’est-il expliqué. Il a d’ailleurs fait part de sa conviction que les formes de coopération entre petits pays peuvent s’avérer utiles pour transmettre les messages positifs et effectifs de la coopération multilatérale. Aux côtés d’un groupe de petits États européens, Saint-Marin participe à un projet du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) contre le VIH/sida à l’intention des enfants du Gabon. Les petits États multiplient ainsi leurs contacts au sein des Nations Unies pour s’entendre sur d’autres interventions principalement à caractère humanitaire. Saint-Marin est également engagé dans la promotion d’un dialogue interculturel et interconfessionnel, lequel constitue un instrument fondamental pour prévenir les tensions et les conflits provoqués par l’intolérance. Le Premier Ministre a illustré l’engagement de son pays en la matière en attirant l’attention sur le document final de la Conférence qu’il a convoquée lorsqu’il présidait, cette année, le Conseil de l’Europe.
Après avoir cité d’autres initiatives au Conseil de l’Europe mais aussi de l’ONU, le Premier Ministre s’est attardé sur la question des changements climatiques. Il a exprimé la détermination de son pays à adhérer progressivement aux principaux instruments internationaux, en ayant conscience que les conséquences des changements climatiques constituent un sérieux obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Réitérant, par ailleurs, l’opposition de son pays à la peine de mort, le Premier Ministre s’est dit convaincu que la promotion d’un moratoire conduirait chaque pays à adopter progressivement une attitude modérée lui permettant à long terme d’abolir la peine de mort. Le Premier Ministre a aussi insisté sur les actions que son gouvernement a menées dans le domaine des droits de l’enfant. Il a annoncé que son pays signera bientôt la Convention sur la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle, adoptée par le Conseil de l’Europe en 2001.
Le Premier Ministre a conclu en arguant que l’objectif visant à revitaliser l’Assemblée générale doit être une priorité dans la réforme des principaux organes des Nations Unies. Il a jugé nécessaire de renforcer le rôle de l’Assemblée générale pour lui permettre d’agir efficacement et de coopérer, de manière plus coordonnée, avec les autres organes des Nations Unies.
M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de l’immigration du Grand-Duché de Luxembourg, a souligné que la problématique du changement climatique était l’illustration parfaite des grands défis qui se posaient à l’humanité. Le Luxembourg souhaite le succès de la Conférence de Bali et des négociations sur un régime viable post-Kyoto, a expliqué M. Asselborn. Il s’est aussi dit convaincu que la problématique du changement climatique constituait un problème moral de premier ordre. Le Vice-Premier Ministre luxembourgeois a par ailleurs mis en garde contre un tassement de l’Aide publique au développement (APD), indiquant que son pays avait consacré 0,9% de son revenu national brut à l’APD en 2007. Il s’est aussi félicité de la convocation en 2008 d’une Réunion de haut niveau sur la mise en œuvre à mi-parcours des Objectifs du Millénaire pour le développement, afin de consolider les avancées et de réduire les retards dans la réalisation de ces objectifs, notamment pour les pays d’Afrique subsaharienne.
Concernant l’action humanitaire et les situations d’urgence, M. Asselborn s’est dit favorable au double principe d’intervention rapide et de prévention, soulignant que ces principes figuraient dans la nouvelle stratégie de gestion des crises humanitaires élaborée par son gouvernement. Qu’il s’agisse de l’Afrique, du Proche-Orient, de l’Afghanistan ou du Myanmar, la prise en compte simultanée des dimensions de développement, de paix et de sécurité et des droits de l’homme est aujourd’hui une exigence incontournable, a-t-il poursuivi, et qui ressort des travaux d’organes comme la Commission de consolidation de la paix ou le nouveau Conseil des droits de l’homme. Il a également plaidé en faveur d’une solution urgente au dossier du Kosovo et de la poursuite des efforts en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaire. S’agissant du dossier iranien, il a jugé que l’Accord qui vient d’être conclu entre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Iran va dans la bonne direction, mais s’est inquiété de ce que l’Iran n’ait toujours pas pris les mesures nécessaires pour se mettre en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité. Il a lancé un nouvel appel à l’Iran à suspendre toute activité liée à l’enrichissement de l’uranium.
M. Asselborn a conclu en soulignant combien le Grand-Duché de Luxembourg était attaché à la réforme des Nations Unies et du Conseil de sécurité. Une telle réforme, a-t-il expliqué, sera le moyen de dépasser la fragmentation du système onusien, de renforcer sa cohérence opérationnelle et d’asseoir la crédibilité de l’Organisation.
Le Ministre a affirmé que son pays s’associe pleinement aux initiatives annoncées visant à faire avancer le débat en matière d’abolition de la peine de mort.
M. ABDELWAHEB ABDALLAH, Ministre des affaires étrangères de Tunisie, a déclaré que le processus de réforme des Nations Unies était la preuve d’une réelle volonté de moderniser le travail de l’Organisation pour l’adapter aux nouvelles réalités internationales. Il est nécessaire de concevoir de nouveaux cadres et mécanismes d’action qui renforceraient les fondations de la paix et de la sécurité internationales. Il a à cet égard préconisé la définition d’une approche innovante qui jette les bases d’une solidarité mondiale, complète et efficace, fondée sur le partenariat entre les différents acteurs de la communauté internationale. Il a rappelé que son pays avait déjà lancé plusieurs initiatives internationales en la matière, dont la création d’un fonds de solidarité mondiale, et a dit attendre avec impatience le renforcement des efforts de la communauté internationale pour rendre le Fonds opérationnel. Face aux dangers du terrorisme, il a renouvelé son appel en faveur de la tenue d’une conférence internationale sous les auspices des Nations Unies afin d’élaborer un code de conduite pour la prévention du terrorisme.
Le phénomène du changement climatique constitue un défi commun qui menace tous les pays du monde, et ce sans exception, a-t-il poursuivi. C’est la raison pour laquelle la Tunisie organisera, en novembre prochain, une conférence ministérielle pour débattre de la question du changement climatique en Afrique et dans la région méditerranéenne. Il importe que la communauté internationale trouve des solutions urgentes et efficaces pour répondre à ce défi dans le monde entier, et en particulier en Afrique, a-t-il souligné. Le continent souffre en effet le plus des changements climatiques, ce qui menace ses aspirations à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Après avoir renouvelé son appui au peuple palestinien, le Ministre a exhorté la communauté internationale à intensifier ses efforts pour trouver une solution juste et complète qui permette au peuple palestinien de recouvrer ses droits légitimes. Il a appuyé la tenue d’une conférence de paix internationale pour réaliser une paix durable et complète au Moyen-Orient. S’agissant de l’Iraq, il a lancé un appel en faveur d’efforts régionaux et internationaux qui permettent de restaurer la sécurité dans le pays, de relancer l’économie et de trouver des solutions aux questions humanitaires. Au Liban, il a demandé instamment à toutes les parties de favoriser le dialogue afin d’éviter le fléau de la dissension au sein du peuple libanais.
M. Abdallah a par la suite fait part du processus de réforme mis en œuvre par son gouvernement qui a permis d’atteindre plusieurs des Objectifs du Millénaire et d’améliorer les conditions de vie de la population de son pays. Il est nécessaire de mettre en place une coopération et un partenariat au niveau international qui permettraient de parvenir au développement de tous et jetterait les bases de relations constructives entre les pays du Nord et du Sud, a-t-il lancé. L’intégration de la Tunisie dans son environnement régional et international est l’une des priorités de sa politique étrangère. La Tunisie est désireuse d’élargir et de diversifier le champ de sa coopération avec ses partenaires, a-t-il déclaré avant de faire part de sa coopération avec l’Union arabe du Maghreb, avec les pays africains et avec l’Union européenne. Il a insisté en particulier sur l’importance stratégique des relations qu’entretient la Tunisie avec l’Union européenne. Il a également dit soutenir l’initiative du Président français, Nicolas Sarkozy, d’établir une Union de la Méditerranée.
M. SERGEY V. LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a estimé que les évènements de l’année dernière ont prouvé qu’une nouvelle géopolitique, caractérisée par l’émergence de différents pôles, est désormais en jeu. Aujourd’hui, personne ne peut s’attaquer seul aux défis mondiaux et aucun diktat ni directoire bipolaire ne peut s’arroger la gouvernance mondiale. Ce qu’il faut, c’est un leader collectif des principaux États, un leadership qui soit représentatif des différentes dimensions géographiques et de civilisations. La base d’un tel mécanisme informel, a estimé le Ministre, ne peut être fournie que par les Nations Unies. Une diplomatie multilatérale basée sur le droit international est donc nécessaire. Un monde de nations libres a besoin de principes régulateurs universels pour maintenir la confiance et la prévisibilité dans les affaires internationales, a-t-il dit. Pour M. Lavrov, cet objectif passe par le renforcement d’un système des Nations Unies adapté aux réalités mondiales. Les décisions doivent se fonder sur le consensus le plus large et la nature universelle des Nations Unies, a-t-il insisté.
Il serait dans l’intérêt de tous, a-t-il poursuivi, de recourir plus activement aux capacités de maintien de la paix de l’ONU, en faisant un usage plus efficace du Comité d’état-major. Il reste aussi beaucoup à faire, a estimé le Ministre, pour améliorer les relations entre l’ONU et les organisations régionales. Aujourd’hui, 50% du commerce international repose sur l’application d’accords régionaux. La Fédération de Russie proposera d’ailleurs, a-t-il annoncé, à l’Assemblée générale un projet de résolution sur la coopération entre l’ONU et le Marché commun eurasien (EurAsEs) afin de faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Le Ministre a plaidé pour que l’Assemblée générale accorde à la Banque eurasienne de développement le statut d’observateur.
Après avoir parlé de la lutte contre le terrorisme, de la situation en Iraq et de celle au Moyen-Orient, le Ministre des affaires étrangères s’est attardé sur le Kosovo pour souligner que le règlement de la question ne peut se faire que dans le cadre du droit international et dans celui des négociations. Les mesures unilatérales ne conduiront pas à une paix durable. Elles ne feront au contraire que créer des risques de déstabilisation dans les Balkans et d’autres régions, a-t-il prévenu. S’agissant de l’Iran, il a attiré l’attention sur le besoin de renforcer le régime de non-prolifération nucléaire, et ce, tout en garantissant aux pays qui le souhaitent la possibilité de développer des programmes d’utilisation pacifique de l’énergie atomique.
Le Ministre a également évoqué la proposition du Président Vladimir Poutine de renforcer l’Alliance stratégique euroatlantique afin d’ouvrir la voie à un système ouvert de sécurité collective. Le principe d’indivisibilité de la sécurité devrait être la base d’un règlement de la situation concernant le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe, a-t-il encore dit, avant de rappeler l’engagement de son pays à ne pas déployer d’armes dans l’espace et d’appeler la communauté internationale à trouver un accord en ce sens.
Pour M. YANG JIECHI, Ministre des affaires étrangères de la République populaire de Chine, la résolution des différends internationaux par la voie pacifique fait partie intégrante de la Charte des Nations Unies et des principes qui guident la politique étrangère du Gouvernement chinois. La République populaire de Chine poursuit ses efforts en vue d’une solution pacifique à la question de la péninsule coréenne, notamment dans le cadre des pourparlers à six qui constituent une importante plate-forme de dialogue pour l’ensemble des parties intéressées par la dénucléarisation de la Péninsule. De la même manière, la diplomatie est la meilleure option po, en rappelant que la République populaire de Chine était opposée à la prolifération des armes nucléaires. Les pays doivent honorer leurs obligations internationales, et leur droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire doit être respecté, a affirmé M. Jiechi. Il a aussi rappelé que son pays soutenait la cause des Palestiniens et demandé aux pays arabes et à Israël d’engager des négociations sur la base des résolutions des Nations Unies. De la même manière, il a indiqué que son pays soutenait le dialogue trilatéral entre l’Union africaine, les Nations Unies et le Gouvernement soudanais pour résoudre la crise au Darfour, et était favorable à une stratégie à « deux voies » sur la question. Selon lui, il faut à la fois promouvoir de manière équilibrée l’aspect maintien de la paix et les progrès politiques. Il a indiqué que la Chine y enverra une unité du génie.
Rappelant l’urgence qu’il y a à réduire le fossé entre le Nord et le Sud, M. Jiechi a indiqué que son pays était favorable à la conclusion rapide des négociations du Cycle de Doha et était opposé au protectionnisme commercial. Il a évoqué le succès de la coopération entre la Chine et l’Afrique, qui permet selon lui, aux pays africains de renforcer leurs capacités en vue d’un développement à la fois indépendant et durable. Le développement est aussi à l’origine des changements climatiques, a-t-il déclaré, et ne peut être résolu que par le développement. Il a ainsi appelé les pays développés à assumer leurs responsabilités en matière d’émissions de gaz à effets de serre et de renforcer les transferts de technologies dans ce domaine. Les émissions de CO2 de la République populaire de Chine ne représentent qu’un tiers de la moyenne des émissions des pays développés, a-t-il indiqué, ce qui n’a pas empêché Gouvernement chinois de s’être fixé des objectifs ambitieux en matière de réduction de l’utilisation de produits polluants et de reforestation.
La République populaire de Chine privilégie la réforme des Nations Unies dans le domaine du développement, a indiqué M. Jiechi, en soulignant par ailleurs que la réforme du Conseil de sécurité devait se fonder sur un consensus large et donner la priorité à la représentation des pays en développement. Enfin, M. Jiechi a rappelé que depuis 1993, le Bureau de l’Assemblée générale des Nations Unies avait rejeté l’inclusion des questions relatives à Taiwan dans son programme de travail, et que ceci démontrait que de la question de « l’indépendance de Taïwan » était vouée à l’échec. Il a conclu en assurant les États Membres qu’1,3 milliards de Chinois attendaient avec impatience l’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin le 8 août prochain.
M. AHMED ABOUL GHEIT, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a constaté que le consensus qui s’est établi en 2001 sur la lutte contre le terrorisme ne s’était pas traduit par un progrès décisif. Il a attribué ce fait à la fragmentation des objectifs sur le terrain. Des intérêts politiques étroits ont été imposés par certains et des objectifs discutables sont venus remplacer les buts ambitieux qui avaient fait l’objet d’un consensus. L’oppression, la torture et l’humiliation ont conduit à des actes de terreur encore plus condamnables et plus vicieux. Comment avons-nous pu perdre de vue nos objectifs ? Comment sommes-nous parvenus au bord d’un clash entre les civilisations, les cultures et les religions? Pourquoi certains essayent d’entrainer la foi islamique dans un labyrinthe de confrontation sans limite avec l’Occident, s’est demandé le Ministre.
Il a répondu que toute tentative de parvenir à la stabilité et de répandre la paix et la sécurité dans le monde serait vaine sans la résolution préalable de la question palestinienne et du conflit arabo-israélien. Seize ans se sont écoulés depuis la Conférence de paix historique de Madrid entre Arabes et Israéliens et 14 ans sont passés depuis la signature du premier accord israélo-palestinien à Oslo. Il y a 11 ans, les États arabes ont choisi la paix comme un choix stratégique pour mettre un terme au conflit qui les oppose à Israël. Cela fait déjà cinq que ces États arabes ont pris l’initiative historique de dire leur disposition à établir des relations pacifiques et normales avec Israël en échange du retrait d’Israël des territoires occupés depuis 1967 et d’un règlement juste de la question palestinienne.
Cinq ans se sont aussi écoulés depuis que les Palestiniens et les Israéliens ont conclu des accords qui n’étaient pas loin d’un règlement définitif de la question. Malgré toutes ces avancées, a regretté le Ministre, il semble aujourd’hui que la paix soit aussi éloignée qu’elle l’était au début des années 90. L’Égypte, a affirmé le Ministre, est toujours disposée à travailler avec toutes les parties palestinienne, israélienne, américaine et européenne dans l’intérêt du peuple palestinien, des peuples de la région et de la stabilité du monde entier. Nous continuerons à travailler, a-t-il ajouté, pour parvenir à la libération de tous les territoires arabes occupés en Syrie et au Liban.
Dans ce contexte, le Ministre a estimé que si elle est bien préparée, la réunion que convoquera le Président Bush en automne est une occasion importante d’effectuer les progrès tant attendus. Il a réitéré, par ailleurs, l’importance d’une unité, d’une souveraineté et d’une intégrité territoriales de l’Iraq qui pourra être appréciée par les Iraquiens dans leur ensemble. Il a souhaité que les interventions étrangères cessent d’influer sur la marche de ce pays. Concernant le Liban, le Ministre a souhaité que l’avenir de ce pays reste entre les mains de son peuple, en vantant le modèle libanais de coexistence. Au Darfour, a-t-il précisé, l’Égypte a offert la contribution de 3 500 soldats à la force de maintien de la paix hybride ONU-Union africaine.
Le Ministre égyptien a dit l’attachement de son pays aux trois piliers des traités internationaux sur le désarmement, à savoir la non-prolifération, le désarmement et le droit à l’accès à l’énergie nucléaire civile. Il a regretté qu’Israël n’ait toujours pas adhéré au Traité de non-prolifération imposant de fait une situation de deux poids deux mesures dans la région. Il a aussi évoqué la question de la réforme du Conseil de sécurité pour réitérer son appui à la position unifiée de l’Afrique qui, a-t-il dit, reste juste, équilibrée et propre à traduire dans les actes les aspirations légitimes du continent africain.
CHEIKH ABDULLAH BIN ZAYED AL NAHYAN, Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, a déclaré à propos de la situation en Iraq que la souveraineté de ce pays devait être respectée, la communauté internationale devant s’assurer que le Gouvernement iraquien œuvre effectivement à la réconciliation nationale. Concernant la crise au Moyen-Orient, le Ministre a appelé les Nations Unies et plus particulièrement le Conseil de sécurité, à jouer un rôle plus actif aux côtés du Quatuor afin de redonner un élan au processus de paix. Il a souligné qu’aucune solution crédible ne pourrait être trouvée tant qu’Israël n’accepte pas l’Initiative arabe de paix basée sur les résolutions pertinentes de l’ONU. Évoquant la Conférence de paix qui se tiendra prochainement, M. Al Nahyan a plaidé pour une gestion juste et équilibrée du processus de paix et pour le droit de la République arabe syrienne de retrouver la pleine souveraineté des hauteurs du Golan occupé.
Nous saluons le rôle des Nations unies dans la restauration de la stabilité et de la sécurité au Liban, a dit le Ministre, qui a notamment rappelé que la résolution 1701 du Conseil de sécurité prévoyait le retrait israélien des fermes de Chebaa et du village de Ghajar. Il a fait savoir que son pays participait à de nombreux projets humanitaires et de reconstruction au Liban ainsi qu’à des actions de déminage conduites avec l’ONU et le Gouvernement libanais.
Passant au dossier nucléaire iranien, M. Al Nahyan a souhaité que les négociations entre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et la République islamique d’Iran aboutissent à un règlement pacifique épargnant à la région des tensions supplémentaires. Nous réaffirmons qu’Israël, qui détient l’arme atomique, ne doit pas rester en marge des termes du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a ajouté le Ministre. Ce dernier a en outre indiqué que son pays œuvrait aux côtés des organisations régionales et internationales dans la lutte contre le terrorisme conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU. Il a estimé à ce propos qu’un effort particulier devait être engagé pour promouvoir le dialogue entre les cultures et les civilisations et la tolérance interconfessionnelle. Cela, croyons-nous, apporterait une contribution significative à la paix et la sécurité internationales.
Mme URSULA PLASSNIK, Ministre fédéral des affaires européennes et internationales d’Autriche, a joint sa voix à ceux qui réclament une cessation immédiate de la violence au Myanmar. Le bain de sang doit cesser et les droits démocratiques, la liberté d’association et d’expression doivent être respectés, a insisté la Ministre avant de réitérer son appel à la libération de la lauréate du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, leader de l’opposition démocratique birmane, a-t-elle martelé. Cet appel, a-t-elle insisté, a aussi été lancé ce matin par le Réseau pour l’émancipation des femmes, qui réunit les femmes dirigeantes du monde.
La Ministre a ensuite mis l’accent sur l’urgence qu’il y a à ce que la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale aborde les défis contemporains par une action conjointe et décisive. Elle a donc lancé un appel à la relance du multilatéralisme et à un nouveau partenariat mondial fondé sur la recherche des solutions communes et durables. À l’ère de la mondialisation, l’unilatéralisme et le nationalisme ne mèneraient qu’à l’impasse, a-t-elle prévenu. Les changements climatiques, a poursuivi la Ministre, constituent un défi qu’il faut relever dans un nouveau partenariat mondial. L’ONU est le seul cadre dans lequel un accord juste et véritable peut être conçu.
La non-prolifération et la réduction véritable des stocks d’armes, a-t-elle encore dit, doivent revenir à la tête de l’ordre du jour international. Elle a réitéré l’appel de son pays pour l’adoption d’ici 2008, d’un instrument juridique contraignant visant à interdire les sous-munitions. La technologie nucléaire est le troisième domaine pour un partenariat global, a-t-elle poursuivi. Alors que son pays a renoncé à l’énergie nucléaire, la Ministre a prévenu que le recours de plus en plus fréquent à cette énergie conduira à des tensions provoquées par la suspicion sur la nature des programmes nationaux. Il s’agit d’une « zone grise » extrêmement dangereuse entre ce qui est permis et ce qui est possible, a-t-elle prévenu. Elle a donc prôné un nouveau partenariat mondial dans lequel le cycle de l’énergie nucléaire serait « multilatéralisé », par exemple, dans le cadre de l’AIEA.
Concernant le programme nucléaire iranien, elle a appelé l’Iran à tenir très sérieusement compte des préoccupations de la communauté internationale. Notre engagement en faveur de la paix et de la sécurité est fondé sur la croyance que le droit précède tout, s’est expliquée la Ministre. Les petite et les moyens États comme l’Autriche sont, de manière compréhensive, attachés à l’État de droit », a-t-elle déclaré, en ajoutant que « L’Autriche croit fermement en la puissance du partenariat caractérisé par l’égalité, un intérêt mutuel et le respect de la diversité qui doivent prévaloir devant la force brutale. Aussi, l’Autriche s’engage-t-elle à développer une nouvelle coopération d’égal à égal entre l’Union européenne et l’Union africaine, au prochain Sommet de Lisbonne. Dans ce contexte, le Burkina Faso et l’Autriche vont organiser à Ouagadougou, en novembre prochain, une conférence sur la manière de créer une paix durable.
La Ministre a conclu en soulignant que les « Européens ne peuvent sérieusement lancer des appels aux autres régions pour qu’elles assument leurs responsabilités s’ils restent incapables de faire face aux défis de leur propre continent et en particulier, le Kosovo. Nous devons résoudre définitivement la question maintenant, a-t-elle dit, avant d’évoquer les questions de l’égalité entre les sexes, du dialogue entre les civilisations et du Moyen-Orient.
M. IVAILO KALFIN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, s’est félicité que la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques du 24 septembre ait su donner un nouvel élan aux futures négociations sur un nouvel accord international. Il a estimé que le réchauffement aggravait les sérieux problèmes économiques et sociaux auxquels doivent faire face les pays en développement et menaçait les efforts de mise en œuvre des objectifs de développement fixés par la communauté internationale. Il a précisé que la Bulgarie est prête à assumer sa part de solidarité vis-à-vis des pays en développement. D’autre part, il a constaté que la non-prolifération des armes de destruction massive, le contrôle sur les armements et le désarmement continuaient d’occuper le devant de la scène internationale. Il a dit que le renforcement et l’universalisation du régime de non-prolifération des armes nucléaires restaient des grandes priorités de notre temps. Il a regretté l’absence de progrès sur la question du programme nucléaire de l’Iran. Il a dit l’engagement de la Bulgarie à faire adopter un traité international sur le commerce des armes.
Soulignant la nécessité de condamner le terrorisme sans ambigüité, il a aussi déclaré que le terrorisme ne pouvait être identifié à une culture ou une religion spécifique. Pour bien combattre le terrorisme, a-t-il ajouté, il est essentiel d’aborder les problèmes fondamentaux de la pauvreté et du sous-développement, de surmonter les préjugés et les stéréotypes et de promouvoir la tolérance dans un monde de diversité. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, la Bulgarie s’est jointe au Groupe des amis des civilisations. Il s’est dit très préoccupé par la situation en Iraq en assurant de la volonté de la Bulgarie d’appuyer les efforts iraquiens pour parvenir à un État uni et démocratique. Il s’est félicité de la reprise de négociations bilatérales entre les présidents palestinien et israélien. Il a appelé à soutenir la restauration de l’unité nationale du Liban. Il a dit que le rôle des Nations Unies n’était plus seulement de maintenir la paix mais de s’assurer qu’elle soit bien ancrée et durable.
Il s’est félicité que la coopération régionale en Europe du Sud-est ait gagné en force et en vitesse. Le Pacte de stabilité lancé à l’initiative de l’Union européenne en 1999 y a donné un élan important. En accord avec le principe d’appropriation au niveau régional, a-t-il ajouté, le rôle clef est aujourd’hui assumé par le Processus de coopération en Europe du sud-est (SEECP). Il a précisé que l’accord sur la création d’un Secrétariat du Conseil régional de coopération vient juste d’être signé par les ministres des affaires étrangères des pays membres dans la ville bulgare de Plovdiv. Il a soutenu les efforts visant à aboutir à une situation viable et légitime sur le statut du Kosovo, prenant en compte les intérêts et préoccupations des États voisins dans l’intérêt de la sécurité de la région tout entière. Il a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure de confirmer une solution sur la base de la proposition Ahtisaari. Il a estimé que grâce aux efforts déployés par la Troïka du Groupe de contact, on détenait peut être la dernière chance de parvenir a une solution négociée. Il a émis l’espoir que Belgrade et Pristina trouveront un compromis susceptible d’ouvrir la voie vers leur avenir européen. Par ailleurs, il a déclaré que la Bulgarie était convaincue qu’afin de pouvoir s’acquitter efficacement de son rôle indispensable partout dans le monde, l’ONU devait poursuivre sans fléchir le cours des reformes radicales initiées au Sommet mondial de 2005.
CHEIKH KHALID BIN AHMED BIN MOHAMED AL-KHALIFA, Ministre des affaires étrangères du Bahreïn, a déclaré que la sécurité internationale était basée sur les efforts communs pour garantir la sécurité régionale et la stabilité des États. Il a de plus estimé que la paix internationale nécessitait le respect de la légitimité internationale, de l’état de droit ainsi que la garantie de la justice et le renforcement du multilatéralisme. Insistant sur l’aspect novateur de la Déclaration du Millénaire il a mis en avant les progrès sociaux et économiques de son pays et ses efforts pour encourager l’investissement, pour renforcer les outils nationaux de droits de l’homme, pour réformer le marché du travail et pour développer le secteur éducatif.
S’agissant de la situation au Moyen-Orient, il a salué l’initiative de George Bush de tenir une conférence internationale sur cette question et a espéré que ce sera là l’occasion d’entamer une nouvelle étape afin de traiter des questions au cœur du conflit israélo-arabe de manière juste et équitable. Il a souhaité que cette nouvelle étape mette un terme à la souffrance du peuple palestinien, à l’occupation de territoires palestiniens et arabes depuis 1967 et établisse un État palestinien indépendant et viable avec Jérusalem comme capitale. En ce qui concerne l’Iraq, le Ministre des affaires étrangères a souligné que le peuple et les dirigeants de ce pays avaient la responsabilité première de parvenir à la réconciliation nationale et à la stabilité. Afin de permettre aux Iraquiens de réussir, il ne faut pas s’ingérer dans les affaires internes du pays et ses frontières doivent être respectées, a-t-il poursuivi. Il a aussi insisté sur l’importance, pour les pays voisins de l’Iraq, la Ligue arabe et les Nations Unies, de continuer à aider le Gouvernement légitime du pays dans ses efforts pour maintenir la sécurité et la stabilité et pour préserver son identité arabe et islamique.
Par ailleurs, il a affirmé que la stabilité du Liban était une partie intégrale de la sécurité et de la paix dans la région. Il a regretté l’assassinat de politiciens et d’officiels au Liban ainsi que de personnes innocentes et a espéré que le pays surmonterait la crise actuelle. Il a aussi déclaré que l’unité du Soudan était un pilier fondamental de l’unité politique, économique et sociale de l’Afrique et s’est félicité que le pays ait autorisé le déploiement d’une force hybride ONU-Union africaine. Sur la question des armes nucléaires, le représentant a exhorté tous les pays du Moyen-Orient, y compris la République d’Iran, à être plus transparents et à coopérer pleinement avec le Traité de non-prolifération nucléaire afin de renforcer la confiance entre États voisins de la région. Il a aussi demandé qu’Israël place ses établissements nucléaires sous le régime de l’AIEA et devienne partie au TNP.
M. GEORGE YEO, Ministre des affaires étrangères de la République de Singapour, a déclaré que la question prioritaire pour son pays était celle des changements climatiques. Si la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra en décembre à Bali, venait à échouer, l’avenir des petits États insulaires comme Singapour serait en danger, a-t-il ajouté. Au même titre que ce phénomène, la lutte contre les pandémies, la lutte contre le terrorisme, le système commercial multilatéral sont des domaines qui nécessitent une meilleure gouvernance mondiale. Lorsque les Nations Unies, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont été créés, le monde était très différent de qu’il est devenu aujourd’hui, a rappelé le Ministre. Aussi, ces institutions ne sont pas aujourd’hui aussi efficaces qu’elles devraient l’être. Toutefois, a poursuivi le Ministre, nous n’avons pas d’autre choix que de travailler avec celles-ci. Il a insisté sur le fait que l’amélioration de la gouvernance mondiale ne peut qu’être graduelle.
Nous pouvons atteindre cet objectif à deux niveaux: celui des grandes puissances et celui des pays de rang intermédiaire, a préconisé le Ministre. Au niveau des grandes puissances, les institutions internationales devraient s’efforcer de refléter la réalité d’un monde multipolaire. Ainsi, la réforme du Conseil de sécurité devrait tenir compte du poids de pays tels que l’Inde, le Japon, l’Allemagne et le Brésil et la place de plus en plus importante des organisations régionales. En outre, la sélection des dirigeants du FMI et de la Banque mondiale devrait être élargie. L’implication des pays de plus petite taille dans les institutions internationales devrait être renforcée, a ajouté M. Yeo, dans la mesure où des pays comme le sien ont aussi des responsabilités au sein du système multilatéral. Dans ce contexte, des regroupements régionaux pourraient les aider à jouer pleinement leur rôle, comme le montrent les exemples concluants de l’Union africaine et de l’Association des pays de l’Asie de Sud-Est (ANASE).
M. Yeo a ensuite affirmé qu’il était du devoir de la communauté internationale de décrier la répression brutale des manifestations au Myanmar. Il a rappelé qu’hier les Ministres des affaires étrangères des pays membres de l’ANASE avaient exprimé leur consternation dans un communiqué conjoint, qui appelle également le Gouvernement du Myanmar à renoncer à ses méthodes pour promouvoir la réconciliation nationale.
M. SERGEI MARTYNOV, Ministre des affaires étrangères de la République de Bélarus, s’est prononcé en faveur de la mise en place d’un ordre mondial composé de nouveaux systèmes fondés sur les partenariats afin de remplacer les vieux modèles fondés sur les antagonismes et la confrontation. Nous serons en mesure de faire face aux problèmes les plus importants là où nous réussirons à travailler ensemble, a-t-il déclaré, avant de prendre l’exemple du terrorisme.
Si les Nations Unies doivent lutter contre le terrorisme, il leur incombe également de réaffirmer leur rôle de chef de file dans la lutte contre la traite odieuse des êtres humains et d’impliquer les pays d’origine et de destination des esclaves modernes, a-t-il déclaré. L’Assemblée générale devrait proposer la mise en place d’un partenariat mondial dans cette lutte, partenariat qui devrait prendre la forme d’un plan ou d’une stratégie des Nations Unies de lutte contre la traite des êtres humains et les autres formes d’esclavage moderne, a proposé le Ministre. Il a invité à débattre sans plus tarder, au cours de cette session, de la forme que devrait revêtir cette coopération lors d’un débat thématique de l’Assemblée nationale.
M. Martynov a par ailleurs estimé qu’il était temps, pour les Nations Unies, de réfléchir aux moyens de résoudre le problème de l’énergie. Il est évident, a-t-il affirmé, que notre avenir dépend des sources d’énergie alternatives et renouvelables. Il importe, à cet égard, que les Nations Unies élaborent des dispositions en faveur du transfert et de la distribution des technologies de sources d’énergie alternatives et renouvelables au niveau mondial. C’est une condition préalable et essentielle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il déclaré. Il serait approprié de tenir, au cours de la prochaine session de l’Assemblée générale, des débats thématiques sur les technologies relatives aux ressources énergétiques alternatives et renouvelables en tant que bien commun de l’humanité, a-t-il fait valoir.
Soulignant la gravité du problème des changements climatiques, il a indiqué que le Bélarus était devenu le premier et, pour le moment, le seul pays à avoir lancé, en 2006, un amendement à l’annexe B du Protocole de Kyoto et qu’il s’était engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans son pays, les plus élevées au sein de la Communauté des États indépendants. Il a, à cet égard, lancé un appel en faveur d’une ratification rapide de l’amendement et de son entrée en vigueur.
La manière dont le Bélarus appréhende les questions des changements climatiques et de la protection environnementale n’est pas un hasard, a-t-il affirmé, avant de rappeler que son pays avait été confronté aux conséquences de l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Son pays devant à présent restaurer le potentiel économique des zones touchées par la catastrophe, il a souhaité que les États Membres appuient la proposition des Nations Unies de proclamer une décennie de reconstruction et de développement durable des régions touchées par l’accident de Tchernobyl qui a été approuvée par la Conférence internationale de Minsk en 2006. Il a également souhaité que l’Assemblée générale adopte une nouvelle résolution qui annoncera officiellement le début de la Décennie et garantira la coopération et la solidarité de la communauté internationale. M. Martynov s’est par ailleurs dit prêt à partager l’expérience acquise et à participer activement au Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants. Il a, à cet égard, demandé aux États Membres d’approuver la candidature de son pays de devenir membre du Comité.
S’agissant du commerce international, le Ministre a dénoncé la pratique inacceptable de certains pays qui se servent du processus d’accession à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) comme instrument de pression non seulement économique mais aussi politique. Il a donc appelé les Nations Unies à lancer un appel urgent à l’équité dans ce processus. Le Ministre a conclu en attirant l’attention de l’Assemblée générale sur la manière dont les États-Unis abusent de leurs droits de gestionnaire des réserves monétaires mondiales, en élevant délibérément des obstacles devant les activités légitimes des sociétés et des banques de certains pays. « Cette manière de juger les bons et les mauvais et d’injecter de l’idéologie et de la politique politicienne dans les relations internationales est un véritable acte de confrontation à l’égard de quiconque ose défendre une opinion ou une politique étrangères indépendantes », a tranché le Ministre.
M. ABDELELAH AL-KHATIB, Ministre des affaires étrangères du Royaume de Jordanie, a déclaré que son pays continuait à aborder les problèmes régionaux en étant conscient de la nécessité de trouver des solutions par des moyens pacifiques et en respectant les droits de toutes les parties concernées. Il a dit que l’utilisation de la force et l’imposition de solutions unilatérales ne pouvaient conduire qu’à l’aggravation des problèmes, l’augmentation des souffrances des peuples, et la menace de la stabilité régionale et internationale. Il a estimé que la question palestinienne qui était au cœur du conflit du Moyen-Orient était désormais à la croisée des chemins. Soit les parties régionales et la communauté internationale parviendront à une solution durable, soit la région glissera vers l’extrémisme et l’anarchie. Il a jugé que la réunion internationale appelée par les États-Unis avant la fin de l’année pourrait bien être celle de la dernière chance, d’où la nécessite de bien la préparer. Il faut en effet que les véritables problèmes, -ceux concernant le statut final entre Israël et la Palestine- fassent l’objet de discussions sérieuses.
Le Ministre a encore estimé qu’il fallait la volonté politique de parvenir à un accord au lieu de rechercher des prétextes à prolonger des négociations. Il a ajouté qu’Israël ne jouira pas de la sécurité, ni le Moyen-Orient de la stabilité, tant que le peuple palestinien n’accèdera pas à un État indépendant contigu et viable sur les territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, et tant que les autres territoires arabes occupés ne sont pas rendus. Il a estimé impératif de permettre à l’Autorité palestinienne dirigée par le Président Mahmoud Abbas et son gouvernement légitime, de reconstruire les institutions afin de pouvoir exécuter son programme national, qui mérite un soutien financier de la part de la communauté internationale.
Par ailleurs, le Ministre a estimé qu’un Iraq stable constituait une composante essentielle de l’équilibre et de la stabilité de la région. Il a dit que la réconciliation nationale, garantissant la participation de toutes les composantes du peuple iraquien, était un préalable incontournable au retour à la sécurité. Il a précise que le départ d’un grand nombre d’Iraquiens qui ont dû fuir leur pays représentait un lourd fardeau pour les pays voisins dont la Jordanie, qui fait de son mieux pour répondre aux besoins de centaines de milliers d’entre eux présents sur son sol. Il a rappelé que la Jordanie et le Groupe arabe condamnaient les assassinats qui avaient eu lieu au Liban, le dernier en date étant celui du parlementaire Antoine Ghanem il y a quelques jours. Une situation qui, selon lui, démontre la gravité de la situation et la nécessité pour la communauté internationale de prendre des dispositions fermes afin de mettre un terme aux ingérences étrangères dans les affaires du Liban. Il a par ailleurs souligné l’importance du G11 lancé à l’initiative de sa majesté le Roi Abdullah II bin Al Hussein pour établir une coopération économique et soutenir le processus de développement des pays a revenu intermédiaire. Il a jugé que la lutte contre le terrorisme nécessitait une coopération internationale plus efficace et l’activation de réseaux de dialogue culturel et religieux.
M. MIGUEL ÁNGEL MORATINOS, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de l’Espagne, a estimé que malgré le faible taux de progrès enregistrés, il existe une conscience politique mondiale qui se soucie des défis liés à la démographie, au développement durable et aux changements climatiques.
La paix est possible et elle est nécessaire, a poursuivi le Ministre, et nous devons savoir donner le pouvoir aux mots avant de le donner aux armes. Il a indiqué que l’Espagne souhaitait aider le Quatuor pour le Moyen-Orient à trouver une solution définitive pour la région et a préconisé, à ces fins, la mise en place d’un dialogue ouvert sans conditions préalables. Il a affirmé que l’Espagne appuie sans réserve la proposition du Président Bush. Nous devons nous inspirer de la Conférence de Madrid et inclure le Liban et la Syrie, a-t-il suggéré. Il a souhaité voir la création d’un État palestinien paisible, viable et démocratique qui sache vivre en paix avec un État d’Israël en sécurité et entretenant de bonnes relations avec ses voisins. Il a espéré que les forces politiques au Liban parviendront à une solution consensuelle, à l’abri de toute ingérence dans la crise.
Abordant la question du Sahara occidental, M. Moratinos a estimé que le conflit représentait l’un des obstacles principaux au processus d’intégration de l’Union du Maghreb arabe. Il faut trouver une solution qui respecte le principe de l’autodétermination, dans le cadre des Nations Unies, a-t-il estimé. L’Espagne veut espérer que les négociations directes déjà amorcées conduiront à un accord. Le Ministre a également signalé que son pays souhaitait obtenir une solution définitive au sujet de la souveraineté de Gibraltar.
M. Moratinos a ensuite rendu hommage à ses compatriotes morts au cours des opérations de maintien de la paix de l’ONU et a indiqué que l’Espagne allait créer un centre de communication dans la ville de Quart de Poblet qui appuierait les opérations de maintien de la paix de l’ONU.
Abordant la question de la pauvreté, le Ministre a indiqué que son pays était fermement engagé à réaliser les objectifs de l’Alliance contre la faim et la pauvreté. Il a souligné l’importance de l’accès à l’eau potable et a indiqué que celle-ci serait le thème de l’Exposition internationale de Zaragoza en 2008. Passant à la réorganisation structurelle des Nations Unies, le représentant a préconisé une réforme aux niveaux institutionnels et de gestion qui sache prendre en compte les contributions de la société civile. Il importe de régler la question de la réforme du Conseil de sécurité par consensus et pas dans la précipitation, a-t-il lancé. Il a ensuite fait part du soutien que l’Espagne accorde au travail du Conseil des droits de l’homme et de l’Alliance des civilisations.
L’heure ne doit pas être au découragement, mais à l’engagement et à l’optimisme, a-t-il conclu, mais seule une action unifiée et solidaire nous permettra de répondre aux défis de notre époque.
M. SONG MIN-SOON, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, a fait observer que les défis mondiaux actuels appellent une réponse collective. Aucune autre organisation n’a la légitimité et l’autorité qu’offrent les Nations Unies, a-t-il souligné. En renforçant la prévisibilité et la légalité des interactions entre les États, l’ONU est capable d’empêcher les conflits d’intérêts ; il s’agit de succès souvent négligés des Nations Unies et qui méritent d’être pleinement reconnus. Le Ministre a toutefois estimé que l’ONU peut et doit s’améliorer. Il a ainsi plaidé en faveur du renforcement de la réforme de l’Organisation et souhaité que l’efficacité et la responsabilité du Secrétariat soient renforcées.
M. Song a ensuite engagé la communauté internationale à renouveler son engagement en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a notamment expliqué que la République de Corée s’est engagée à doubler le montant de son aide publique au développement d’ici à 2015 et qu’elle s’est jointe à l’initiative de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Le Ministre coréen a d’autre part exhorté la communauté internationale à faire son possible pour permettre au Conseil des droits de l’homme d’effectuer de réels progrès dans la promotion des droits de l’homme. Il a ainsi témoigné de son inquiétude face à la situation au Myanmar et a dit espérer que le gouvernement et la population sauront œuvrer ensemble pour la démocratisation et la réconciliation. En matière de paix et de sécurité, il a fait observer que les missions de maintien de la paix des Nations Unies gagnent en importance. La demande croissante de soutien et d’aide au maintien de la paix montre le rôle crucial de l’ONU en la matière, a-t-il souligné. M. Song s’est réjoui de la création de la Commission de consolidation de la paix, arguant qu’elle est venue consacrer la nécessaire consolidation conjointe de la paix et du développement. À cet égard, il s’est dit d’avis que l’expérience de son pays, qui s’est reconstruit à partir des cendres de la guerre, peut offrir des conseils précieux pour les activités de cette nature.
La prolifération des armes de destruction massive constitue une menace croissante pour la communauté internationale, a poursuivi le Ministre. Notre priorité doit donc être de redonner intégrité et pertinence au régime de non-prolifération; il faut remédier aux défauts du TNP et développer de nouveaux outils multilatéraux efficaces, afin de mieux servir les objectifs de la non-prolifération et de l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, a-t-il précisé. À cet égard, il a fait observer que le problème du nucléaire en République populaire démocratique de Corée exige une attention immédiate et soutenue de la part de la communauté internationale. S’il n’est pas résolu, ce problème sapera sérieusement le régime de non-prolifération, a averti M. Song, avant de souligner que les discussions à six demeurent le moyen principal de le résoudre. Il s’est ainsi félicité des progrès générés par ces discussions et a notamment rappelé que, dans une déclaration conjointe de septembre 2005, les six Nations se sont mises d’accord sur un modèle pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Le Ministre a à cet égard espéré que les pourparlers qui se déroulent actuellement à Pékin déboucheront sur un nouvel accord menant à la désactivation des installations nucléaires de la RPDC. Abordant plus précisément la question des relations entre les deux Corées, M. Song a fait part de la tenue, la semaine prochaine, d’un sommet de haut niveau entre les Présidents des deux pays destiné à renforcer la paix dans la péninsule. Les leaders discuteront des moyens d’accroître la confiance mutuelle et de poser les jalons d’une éventuelle communauté économique intercoréenne, a précisé le Ministre. Pour conclure, il a fait observer que la dénucléarisation de la RPDC ne bénéficiera pas uniquement à la péninsule coréenne mais renforcera le régime de non-prolifération et servira d’exemple pour des problèmes similaires dans d’autres régions du monde, comme ceux du Moyen-Orient.
Mme INGIBJORG SOLRUN GISLADOTTIR, Ministre des affaires étrangères de l’Islande, a déclaré que le réchauffement climatique dévastait déjà des millions de vies, notamment en Afrique, en Asie et dans les petits États insulaires. Elle a souligné que la manière de traiter la question aura valeur de test pour l’engagement de la communauté internationale en faveur des valeurs fondamentales de l’ONU et de sa capacité à agir ensemble dans le contexte d’une responsabilité partagée. Il est important, a-t-elle poursuivi, que la communauté internationale ne traite pas de l’adaptation aux changements climatiques d’une manière isolée. Les changements climatiques touchent surtout les pays les plus pauvres et il est essentiel que la communauté internationale fasse de l’adaptation à ce phénomène une partie intégrante des efforts communs visant à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Concernant l’autonomisation des femmes, elle a soutenu les recommandations relatives à la parité et à la promotion de la femme du Groupe d’experts de haut niveau sur la cohérence à l’échelle du système. Elle a estimé que les structures onusiennes sont trop fragmentées et que tout effort doit partir de l’excellent travail d’un UNIFEM renforcé dans de nouvelles structures. La création d’un poste de Secrétaire général adjoint pour les questions d’égalité entre les sexes devrait offrir un leadership plus fort et une coordination plus efficace, a-t-elle aussi estimé, en préconisant que l’intégration d’une démarche soucieuse d’égalité entre les sexes implique plus systématiquement l’ensemble du système de l’ONU.
S’agissant du développement, la Ministre a rappelé que l’Aide publique au développement (APD) de son pays a doublé en quatre ans. L’Islande compte figurer au rang des plus grands donateurs, a-t-elle dit, avant d’appeler les pays riches à respecter leurs engagements. Elle a aussi plaidé pour l’amélioration de l’efficacité de l’aide qui, selon elle, est un domaine dans lequel l’ONU devrait assumer un rôle de chef de file. L’aide n’est pas la panacée, a-t-elle poursuivi, en encourageant des progrès dans les négociations commerciales.
À propos de la lutte contre les changements climatiques, la Ministre a rappelé que son pays a pour objectif de réduire ses émissions des gaz à effet de serre de 50 à 75% d’ici à 2050. Elle a espéré que la prochaine Conférence de Bali débouchera sur un accord pour l’après-Kyoto qui devrait être conclu en 2009, l’année du Sommet de Copenhague. Il n’y a pas de solution miracle au problème du réchauffement climatique, a-t-elle prévenu, en soulevant les questions de la déforestation, des nouvelles technologies et des sources d’énergie propres, comme l’énergie géothermique dans laquelle son pays a beaucoup d’expérience. Il faut surtout, a-t-elle mis en garde, éviter que les nouvelles technologies n’exacerbent les problèmes existants. Après avoir salué les efforts en cours pour régler la crise du Darfour et la situation au Moyen-Orient, la Ministre a rappelé la candidature de son pays à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2009-2010.
SA MAJESTÉ LE PRINCE MOHAMED BOLKIAH, Ministre des affaires étrangères et du commerce de Brunéi Darussalam, a remercié le personnel des Nations Unies pour son dévouement dans la réalisation de missions difficiles dans des régions souvent extrêmement dangereuses. C’est en particulier le cas dans bien des endroits du Moyen-Orient, a-t-il reconnu, avant d’exprimer son soutien au peuple palestinien et d’appuyer les efforts déployés par les Nations Unies pour trouver une solution qui mette un terme à leur souffrance.
Il s’est dit très encouragé par les idées mises en avant par le Président de l’Assemblée générale dans son discours d’ouverture, notamment par la nécessité de trouver des solutions aux problèmes mondiaux dans un cadre multilatéral et le besoin pour les Nations Unies de renforcer leur position centrale dans le système multilatéral. Il s’est particulièrement réjoui de l’idée d’établir un consensus durable entre les États Membres, le secteur privé, les organisations non gouvernementales et la société civile.
Il est de la plus haute importance que nos populations comprennent les causes qui sous-tendent les problèmes, a-t-il déclaré. Elles ne pourront être en mesure de comprendre ces problèmes modernes, dorénavant extrêmement complexes, sans la mise en place de services éducatifs, sanitaires et sociaux pour tous et de qualité, a-t-il fait valoir. Cela ne sera possible que lorsque tous les pays auront réalisé les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il poursuivi. Il est donc plus urgent que jamais, à mi-chemin de l’échéance fixée pour les réaliser, que ces objectifs soient réalisés à temps, a-t-il souligné. Ils offrent l’opportunité aux populations de comprendre les problèmes modernes et de participer à part entière aux consensus atteints aux Nations Unies et à la recherche de solutions. Les discussions menées tout au long de la semaine sur les changements climatiques montrent à quel point les sept prochaines années seront cruciales, a-t-il poursuivi. Dans mon propre pays, nous venons de prendre conscience de la complexité du sujet, a-t-il indiqué. Il s’est dit convaincu par l’importance du partage des connaissances et des expériences afin de s’enrichir mutuellement et de prendre conscience de nouveaux défis auxquels il convient de faire face. Parvenir au consensus signifie que nous devons tous participer au processus en collaborant les uns avec les autres, a-t-il déclaré, avant de conclure.
M. MOUSSA OKANLA, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’extérieur, a critiqué la pratique des subventions commerciales et le protectionnisme en cours dans les pays développés, et dont les pays africains, dont le Bénin, souffrent.
Il faut, selon lui, accélérer la mise en œuvre intégrale des instruments de gouvernance mondiale dans le cadre de l’environnement, et, dans ce cadre, maximiser les synergies. Il a affirmé que les risques induits par les changements climatiques sont terrifiants, surtout dans les pays côtiers à bas revenus, comme le Bénin. En outre, il a rappelé que l’élimination de la pauvreté constitue un aspect essentiel des efforts pour le renforcement de la résistance des sociétés aux effets néfastes des changements climatiques. En ce sens, il a appelé à un usage accru des sources d’énergie renouvelables et par la transformation des modes de consommation et de politique énergétique. Il a espéré que les réformes liées au financement du développement seront opérées pour que les institutions financières internationales puissent exercer pleinement leurs responsabilités dans la mobilisation des ressources en faveur des pays pauvres pour les aider à rattraper les retards accumulés.
En faisant référence à la faible mobilisation des ressources locales qui freinent le développement économique et social, il a soutenu que son gouvernement avait intensifié ses efforts dans la lutte contre la corruption et pour la promotion d’une gestion transparente et performante des finances publiques. Il a par ailleurs affirmé que son pays avait entrepris des mesures de facilitation des investissements par la mise en place d’un Conseil présidentiel de l’investissement, et avait proclamé la gratuité de l’enseignement maternel et primaire, en vue du renforcement de la démocratie, de la croissance économique et du progrès social. Enfin, M. Okanla a réitéré son soutien et adhésion au mécanisme d’évaluation par les pairs du NEPAD en matière de bonne gouvernance, de consolidation de la paix sur le continent.
Il a plaidé en faveur d’un Conseil de sécurité plus représentatif dans sa composition, plus transparent et plus efficace dans ses méthodes de travail. Quelle que soit la formule retenue, a—il dit, elle doit rectifier le préjudice incommensurable causé à l’Afrique en l’excluant de la catégorie des membres permanents. Il a insisté sur la nécessité d’endiguer le commerce illicite des armes légères par l’adoption d’un traité sur le commerce des armes. Selon lui, les responsables de violations massives des droits de l’homme et des crimes de guerre doivent être amenés à comparaître devant la Cour pénale internationale.
Il a conclu en soutenant la coopération entre les Nations Unies et l’Union Africaine dans le cadre du renforcement de l’Union. Il a affirmé que la gestion de la situation au Darfour a offert un champ d’expérimentation pour améliorer l’efficacité de cette coopération, et s’est félicité de l’autorisation du déploiement d’une force hybride pour gérer la crise. En ce sens, il a espéré que des efforts similaires seront consentis en faveur de la Somalie.
M. Okanla a enfin proposé d’organiser en 2008, en coopération avec le Fonds des Nations Unie pour la démocratie, une conférence internationale sur le thème des défis et des enjeux de l’alternance démocratique, avant d’exhorter tous les États Membres de l’ONU à soutenir ces initiatives.
M. ADRIAN MIHAI CIOROIANU, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a tout d’abord estimé que le Groupe d’Europe orientale, fort de 23 membres, devait occuper au moins un siège supplémentaire, quelle que soit la formule retenue. Il a également fait remarquer que ce Groupe régional compte parmi les plus dynamiques de l’Assemblée générale, mais que la présence des ressortissants d’Europe orientale parmi les postes de hauts fonctionnaires de l’ONU était « dérisoire. » Le Ministre a ensuite affirmé que son pays suit avec une attention particulière les derniers développements concernant le Kosovo. La solution apportée au statut de la province doit être conforme au droit international en vigueur, a-t-il affirmé. En matière de lutte antiterroriste, le représentant a estimé que celle-ci devait être « impitoyable » tout en respectant les libertés fondamentales.
Passant au nucléaire, M. Cioroianu a fait part du soutien que son pays accorde au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). La Roumanie accorde une importance particulière au développement de l’énergie nucléaire et à la promotion de ses applications pacifiques, a-t-il indiqué. Il a suggéré que l’on fasse usage de l’énergie nucléaire comme alternative énergétique écologique dans le cadre de la mise en œuvre du Protocole de Kyoto. Il a également exprimé son soutien au démarrage d’un processus de réflexion structuré sur la question d’un prochain instrument juridique international concernant le commerce des armes conventionnelles.
M. Cioroianu a ensuite informé les membres de l’Assemblée du soutien de la Roumanie aux efforts de maintien de la paix de l’ONU et à la promotion des droits de l’homme, notamment dans le cadre du travail du Conseil des droits de l’homme, dont son pays assure la présidence jusqu’à la mi-2008. Le nouveau Conseil n’est pas l’organe sans peur et sans reproche que nous avions imaginé, mais il faut l’utiliser, a-t-il estimé, car cette institution a la capacité de devenir une référence solide et crédible dans le système institutionnel. Le Ministre s’est ensuite félicité de l’adoption de plusieurs résolutions, notamment celle portant sur la Promotion et le renforcement de la démocratie, ainsi que du travail du groupe « Communauté des démocraties ». Il a également indiqué que son pays soutenait le poste de Représentant spécial du Secrétaire général pour le combat contre la violence envers les enfants.
M. Cioroianu a ensuite rappelé que son pays connaissait une importante croissance économique et allait donc rejoindre le groupe de pays donateurs. Nous nous sommes déjà dotés d’une stratégie nationale et d’un budget comportant un chapitre consacré à l’Aide publique au développement, a-t-il signalé.
Abordant le problème des changements climatiques, M. Cioroianu a appelé les dirigeants politiques à soutenir l’élaboration d’un instrument juridique nouveau et la recherche scientifique à fin de stimuler la découverte de nouvelles technologies propres. Il a rappelé que la Roumanie avait ratifié en 1994 la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ainsi que le Protocole de Kyoto en 2001 et s’apprêtait à organiser une réunion régionale de haut niveau pour répondre au fléau, notamment en matière de problèmes liés à la sécheresse.
Passant au dialogue culturel, le Ministre a estimé que l’Alliance des civilisations a le potentiel de construire un véritable dialogue entre l’Occident et l’Islam. Il a également rappelé que la Roumanie avait présidé le dixième sommet des Instances de la francophonie en 2006.
En conclusion, M. Cioroianu a estimé que les Nations Unies restent une organisation incontournable, sans laquelle la communauté internationale perdrait ses jalons. La mondialisation économique et la société d’information renforcent sa vocation d’universalité, mais c’est à nous, États Membres, de la servir au-delà des intérêts étroits ou éphémères.
M. MASAHIKO KOUMURA, Ministre des affaires étrangères du Japon, a déclaré que les changements climatiques seront une crise pour l’humanité tout entière et qu’il était temps d’agir pour le bénéfice des générations futures, en faisant en particulier attention aux besoins des pays vulnérables. Il incombe à cet égard aux dirigeants mondiaux de prendre de nouvelles décisions politiques innovantes et audacieuses pour répondre à ce défi, a-t-il estimé. M. Koumura a en ce sens fait part des initiatives prises par son gouvernement pour y remédier, telles la présentation, en mai dernier, d’une nouvelle proposition relative aux changements climatiques fondée sur le développement à long terme de technologies innovantes ou encore la mise en œuvre, au niveau national, d’une nouvelle campagne visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre provoquées par les ménages. Il est nécessaire de remédier au changement climatique sans relâche avant et après 2012, a-t-il déclaré avant de féliciter les dirigeants mondiaux pour leur engagement politique en la matière. Faisant valoir que son pays avait accru sa compétitivité en améliorant son efficacité énergétique, tout en doublant son PNB, il s’est dit prêt à partager les technologies et l’expérience de son pays avec l’ensemble des partenaires intéressés.
Le développement de l’Afrique est une autre priorité de première importance pour le Japon, a-t-il poursuivi. Malgré les progrès enregistrés par le continent et outre la prévention et la résolution des conflits, il importe de renforcer et de soutenir la croissance économique, de garantir la sécurité des populations en réalisant les Objectifs du Millénaire pour le développement(OMD), de consolider la paix et d’établir une gouvernance démocratique. Il a à cet égard indiqué que ces trois sujets seront au centre des discussions de la quatrième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, que son pays organisera à Yokohama en mai prochain. Cette conférence constitue une véritable occasion de mobiliser les connaissances et les ressources de la communauté internationale pour le développement du continent, a-t-il fait savoir. Il a particulièrement souligné la crise humanitaire qui fait rage au Darfour et a fait part de l’intention de son pays d’accroître ses efforts pour consolider la paix et la stabilité en Afrique.
Soulignant que le rétablissement et la consolidation de la paix étaient des missions difficiles à réaliser, M. Koumura a fait part de la participation de son pays aux efforts de reconstruction en Iraq et en Afghanistan où le Japon a joué un rôle de chef de file dans le domaine du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration dans le cadre de sa coopération avec la Mission d’assistance des Nations Unies dans le pays. Le Japon a également contribué à la promotion de la démocratisation en déployant des observateurs électoraux dans plusieurs pays à l’instar du Timor Leste et de la Sierra Leone, a-t-il ajouté. Il a particulièrement regretté la répression des manifestations qui ont actuellement lieu au Myanmar et qui a blessé de nombreux civils tout en provoquant la mort d’un ressortissant japonais. Le Ministre a à cet égard appelé le gouvernement du Myanmar à faire preuve de retenue, à ne pas recourir à la force et à résoudre la situation par le dialogue. Afin de promouvoir l’état de droit dans la communauté internationale, le Japon adhérera dès le mois prochain à la Cour pénale internationale(CPI), a-t-il par ailleurs annoncé.
M. Koumura s’est dit convaincu qu’il était nécessaire pour la communauté internationale de coopérer pour résoudre les défis internationaux. Préoccupé par le problème posé par les enlèvements commis par la République populaire démocratique de Corée, il a estimé qu’il était essentiel que la communauté internationale envoie un message fort appelant à résoudre le problème et à permettre aux victimes de retrouver leur famille. Se félicitant de l’adoption d’une série de résolutions par le Conseil de sécurité pour freiner la prolifération des armes de destruction massive, il a appelé les États Membres à les appliquer pour traduire la volonté de la communauté internationale en actes et a par ailleurs annoncé que son gouvernement soumettra un projet de résolution relatif au désarmement nucléaire.
Face à l’ensemble de ces menaces internationales pour la paix et la sécurité, le Conseil de sécurité doit assumer un rôle plus important que jamais, a-t-il indiqué. Il est donc nécessaire qu’il soit plus représentatif et efficace, a-t-il estimé, avant de renouveler la détermination de son pays à réformer le Conseil et à soutenir l’idée d’une augmentation du nombre de ses membres permanents et non permanents.
Droits de réponse
Le Représentant de Chypre a exercé son droit de réponse pour souligner que la « République turque de Chypre du Nord » évoquée par le Premier Ministre turc n’est qu’une entité imaginaire. Il a estimé que l’insistance du Premier Ministre démontre que la Turquie n’a l’intention de ne déployer aucun effort pour la réunification de Chypre et qu’elle reste fermement engluée dans le passé. Le Représentant a fustigé l’entêtement avec lequel le Premier Ministre se réfère au Plan de règlement de Kofi Annan de 2004, comme un plan visant à régler le problème chypriote. Ce qu’il ne dit pas, a voulu dévoiler le Représentant, est que ce Plan a été élaboré pour servir les intérêts de la Turquie.
L’évaluation qu’a faite le Premier Ministre turc des raisons pour lesquelles la population chypriote grecque a rejeté le Plan en question est insultante et sort du cadre des convenances diplomatiques, a dénoncé le Représentant, qui a jugé ironique que le Premier Ministre turc ait demandé la reprise des négociations alors que sa partie n’a eu de cesse de ruiner le dialogue en cours sur la mise en œuvre de l’accord, soigneusement élaboré, du 8 juillet. La situation des Chypriotes turcs est le résultat de l’invasion de la Turquie même si ces Chypriotes ont un revenu par habitant enviable par rapport à celui des citoyens turcs. Si le Premier Ministre veut réellement le développement économique des Chypriotes turcs, a conclu le représentant, il devrait commencer par lever les restrictions que son armée impose par l’occupation d’un tiers de Chypre. Le Gouvernement chypriote n’a aucun doute quant à sa souveraineté sur tout le territoire, a ajouté le Représentant, en accusant la Turquie de continuer à nier ce fait.
Le Représentant de la République islamique d’Iran a qualifié d’inacceptables les allégations du Ministère des affaires étrangères des Emirats Arabes Unis (EAU) concernant le Golfe persique. Il a expliqué que son pays a déjà fait état de sa position sur cette question de manière très officielle et qu’il n’a pas l’intention de la réitérer. L’Iran est pleinement attachée à ses responsabilités internationales, à l’entretien de bonnes relations avec ses voisins et à la poursuite du dialogue dans le respect, a-t-il affirmé, avant de se féliciter des échanges de vue entre son pays et les EAU sur les questions de l’occupation des trois îles. Le Représentant a en outre rappelé la « plus haute priorité » qu’il accorde à la promotion de bonnes relations avec les pays frères du Golfe persique. Le mémorandum d’accords de 1962 sur cette question devrait être traité avec bonne volonté pour parvenir à une solution acceptable, a-t-il conclu.
Le Représentant des Émirats arabes unis s’est déclaré déçu par les propos de son homologue iranien. Il a dit que son pays regrette ces revendications continues et erronées ainsi que le malentendu qui persiste au sujet de ces îles. Il s’agit d’une tentative voilée de modifier des faits historiques et politiques, a-t-il argué. Cette « politique déséquilibrée » est une violation patente des principes de la Charte des Nations Unies, du droit international et du principe de relations de bon voisinage. Pourquoi l’Iran continue, depuis des années, de refuser de répondre aux initiatives de paix engagées par les Émirats arabes unis, a-t-il demandé ? Il a ainsi réclamé la tenue de négociations bilatérales sérieuses pour garantir une solution équitable, avant de proposer de transférer cette affaire à la Cour internationale de Justice (CIJ). Nous avons tous les documents qui prouvent que la souveraineté de ces îles relève des EAU, a-t-il averti. Et le règlement de cette question permettra au pays de recouvrer sa souveraineté et rétablira de bonnes relations dans la région.
Le Représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a estimé que son homologue japonais a porté des accusations erronées lorsqu’il a soutenu que la RPDC n’a rien fait au sujet des ressortissants japonais disparus. Il a convenu qu’il y a eu des cas d’enlèvements pendant les années 70 et 80. Nous avons officiellement présenté nos regrets à ce sujet, a-t-il rappelé, et nous avons fait la lumière sur le sort de cette dizaine de Japonais. N’oublions pas que les Japonais ont forcé des millions de coréens à combattre et des millions de coréennes à l’esclavage sexuel, a-t-il lancé. Tous les efforts que nous avons déployés témoignent de la sincérité de nos efforts et si le Japon continue d’insister sur le rapatriement de tous les ressortissant japonais enlevés, le problème ne sera résolu qu’en ramenant à la vie toutes les personnes coréennes qui sont mortes du fait de son armée.
Reprenant la parole, le Représentant de la République islamique d’Iran a jugé regrettable que le représentant des EAU essaie de modifier la nature de ce problème bilatéral. Il existe des difficultés s’agissant de la compréhension des accords bilatéraux existants et du mémorandum d’accords de 1962, a-t-il fait observer. Il a ensuite estimé que cette question pourrait être réglée entre les deux parties, compte tenu de l’existence de ce mémorandum et a assuré que son pays est disposé à régler cette question sur le plan bilatéral.
Le Représentant du Japon a qualifié d’infondée la déclaration du représentant de la RPDC, en s’opposant aux propos selon lesquels la question des enlèvements de Japonais avait été réglée. Le Japon a recensé 17 ressortissants enlevés par la RPDC et seuls 5 d’entre eux sont revenus au pays. Le représentant japonais s’est inquiété du sort des 12 autres victimes qu’il espère toujours en vie. Il a toutefois conclu en affirmant que son pays souhaite la reprise d’une normalisation de ses relations avec la RPDC.
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