AG/10623

LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES DÉPENDENT AUSSI D’UNE BONNE COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT, SOULIGNENT LES DÉLÉGATIONS AU DEUXIÈME JOUR DU DÉBAT GÉNÉRAL

26/09/2007
Assemblée généraleAG/10623
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-deuxième session

6e & 7e séances plénières

Matin et après-midi


LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES DÉPENDENT AUSSI D’UNE BONNE COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT, SOULIGNENT LES DÉLÉGATIONS AU DEUXIÈME JOUR DU DÉBAT GÉNÉRAL


Les opérations de maintien de la paix ne pourront pas rétablir la stabilité si elles ne s’accompagnent pas d’actions en faveur du développement durable.  C’est l’avertissement qu’ont lancé, parmi 28 intervenants, les Présidents d’Haïti, de Côte d’Ivoire et d’Iraq, tous hôtes d’une mission ou opération de l’ONU. 


Au deuxième jour du débat général de l’Assemblée générale, les délégations ont unanimement salué le fait que le Conseil de sécurité ait renforcé la présence des Nations Unies en Iraq et autorisé le déploiement d’une opération hybride ONU/Union africaine au Darfour ainsi que d’une présence internationale au Tchad et en Républicaine centrafricaine.  Tout en reconnaissant la contribution essentielle de l’ONU à la résolution des conflits, la majorité des orateurs, ont aussi souligné la nécessité, pour cette Organisation, de fournir aux pays concernés les ressources nécessaires à la reconstruction et au développement à long terme. 


« Les opérations de maintien de la paix, bien que cruciales, ne suffisent pas », a résumé le Président de la Lettonie, Valdis Zatlers.

Un message encore plus clair a été lancé par les pays hôtes des missions ou opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Après avoir demandé le renouvellement, pour une année supplémentaire, du mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), le Président René Préval a rappelé son souhait de voir la Mission se réinventer pour que « ses chars d’assaut et ses mitraillettes se transforment en bulldozers affectés à rebâtir nos routes, en charrues et en houes, pour aider nos paysans à rebâtir leur capacité productive ». 


« Tout le monde m’explique, sans arriver à me le faire comprendre, que ce n’est pas possible », a confié le Président haïtien, en s’étonnant que l’argent des chars et des mitraillettes ne puisse servir à faire du développement, « à créer du bonheur ».  Notant que son pays avait entamé son processus de reconstruction, le Premier Ministre iraquien a néanmoins admis que beaucoup restait à faire pour parvenir à un Iraq stable et prospère. Nuri Kamel Al-Maliki a appelé les Nations Unies à développer leurs activités dans le pays.  L’Iraq, a-t-il assuré, ne se détournera pas de son choix démocratique mais il lui faut le soutien et la coopération des nations du monde pour construire un État moderne.  Le Premier Ministre a voulu voir dans le Pacte international pour l’Iraq, une nouvelle étape dans les relations entre son pays et la communauté internationale.


Dans la sortie d’une crise qui a mis à mal les finances publiques, la Côte d’Ivoire a besoin du soutien de la communauté internationale, a plaidé, à son tour, le Président Laurent Gbagbo, qui s’exprimait pour la première fois devant l’Assemblée générale depuis son élection il y a sept ans. Demandant, « pour encourager le processus de réconciliation en cours », la levée partielle de l’embargo sur les armes et les sanctions individuelles, le Président a aussi souligné l’importance d’un appui financier à la reprise économique et à la réhabilitation des infrastructures communautaires.


Ces appels ont été relayés par la Présidente de la Finlande, Tarja Halonen et le Président de la Lituanie, Valdas Adamkus, qui ont tous deux établi le lien entre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la sécurité internationale. « On a besoin d’une ONU forte et efficace pour assurer la réalisation de ces Objectifs », a renchéri le Premier Ministre de la Norvège, Jens Stoltenberg avant d’annoncer le versement d’1 milliard de dollars sur 10 ans pour soutenir les OMD, particulier dans le domaine de la santé infantile et maternelle. 


Ont également pris la parole aujourd’hui les chefs d’État et de gouvernement des pays suivants : Suisse, Mauritanie, Turkménistan, Zambie, El Salvador, Botswana, Sao-Tomé-et-Principe, Swaziland, Bosnie-Herzégovine, Mozambique, Chypre, Nigéria, Géorgie, Zimbabwe, Madagascar, Bolivie, République tchèque, Équateur, Pologne et Malte.  Le Ministre des relations extérieures de Cuba s’est aussi joint au débat. 


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain, jeudi 27 septembre, à 9 heures.



SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL DE LA SOIXANTE-DEUXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Déclarations


M. VALDIS ZATLERS, Président de la République de Lettonie, a tout d’abord félicité le Secrétaire général de l’ONU d’avoir convoqué, lundi, la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques.  Il a par ailleurs salué l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1769 relative au déploiement d’une force hybride au Darfour.  Il est désormais impératif de traduire dans les faits les termes de cette résolution et de poursuivre le processus politique.  Seule une solution négociée pourrait mener à une paix durable, a-t-il insisté.  S’agissant de l’Iraq, il s’est félicité de l’adoption de la résolution 1770 qui étend le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies dans ce pays.  Il a également encouragé le Gouvernement iraquien à continuer à prendre des mesures visant à promouvoir la paix, la stabilité et les réformes économiques. 


M. Zatlers a rappelé qu’il s’était rendu en Afghanistan il y a quelques semaines et que son pays y était présent à la fois à travers la force internationale mais aussi dans le cadre des efforts civils de reconstruction.  Je suis convaincu que la clef du succès en Afghanistan réside dans la coopération, a-t-il ajouté.  Il a affirmé que l’Union européenne, les Nations Unies et l’OTAN, entre autres, devaient adopter une approche globale à long terme en ce qui concerne l’assistance au développement en Afghanistan.  Le Président de la République de Lettonie s’est également penché sur la question du statut du Kosovo, déclarant que la proposition de l’Envoyé spécial du Secrétaire général, Martti Ahtisaari, constituait la seule solution diplomatique viable.  Il a exhorté les deux parties à faire preuve de flexibilité et à s’engager en faveur d’un résultat négocié. 


M. Zatlers a aussi souligné qu’en ce qui concerne la paix et la sécurité internationales, les opérations de maintien de la paix, bien que cruciales, n’étaient pas suffisantes.  Le système des Nations Unies dans son ensemble est nécessaire pour parvenir à une reconstruction à long terme dans les zones de conflit.  Il a rappelé, dans ce contexte, que la Lettonie était candidate aux élections de 2010 au sein du Conseil économique et social, précisant qu’en tant que pays donateur émergeant, son pays avait pris des engagements en matière d’aide au développement international.  Sur la question de la réforme de l’ONU, le Président letton a regretté que le processus de réforme lancé lors du Sommet mondial de 2005 ait été si lent et inégal.  La réforme de la gestion est vitale, a-t-il insisté, tout en notant la nécessité d’assurer une cohérence à l’échelle du système à l’ONU.  Aucune réforme ne sera plus difficile que celle du Conseil de sécurité, a-t-il poursuivi.  Il a partagé l’avis selon lequel sa composition et ses méthodes de travail devaient être modernisées.  Il a fait part de son soutien à la proposition du Japon, de l’Allemagne, de l’Inde et du Brésil. 


Mme MICHELINE CALMY-REY, Présidente de la Confédération suisse, a constaté que la nature des conflits changeait, obligeant à revoir la politique de sécurité qui ne peut plus se limiter au cadre traditionnel des États.  États et groupes armés non étatiques s’opposent, les civils et non les soldats deviennent les premières cibles, a-t-elle dit, en affirmant que la confrontation devait faire place au dialogue, à la négociation et à la diplomatie, qui selon elle, sont les instruments du succès.  Elle a invité les États Membres à transcender les barrières qui existent pour promouvoir des communautés de valeurs, en se félicitant que la Cour pénale internationale (CPI), le Conseil des droits de l’homme, ou encore la Convention sur les mines antipersonnel aient été soutenus par de grandes coalitions d’États de toutes les régions du monde.  Elle a souligné à cet égard l’effet préventif de la CPI, en invitant l’ensemble de la communauté internationale à lui apporter son plein soutien.


Les problèmes environnementaux sont aussi un problème de sécurité, a-t-elle déclaré, en demandant une gestion plus rationnelle des ressources et une meilleure protection de la biosphère.  Elle a souhaité que des objectifs ambitieux de réduction de gaz à effet de serre soient fixés pour l’après-Kyoto.


Concernant les questions de développement, Mme Calmy-Rey a appelé à une plus grande cohérence du système opérationnel des Nations Unies, dont elle a déploré la fragmentation, génératrice de coûts, assumés, pour une bonne part, a-t-elle dit, par les pays bénéficiaires eux-mêmes.  Elle s’est félicitée des expériences pilotes « une ONU », en espérant qu’elles permettraient de satisfaire plus efficacement les besoins des pays partenaires. 


Elle a salué les avancées réalisées en matière de réforme de l’ONU, en citant la création de la Commission de consolidation de la paix et le Conseil des droits de l’homme.  Elle a prôné une amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité et a souhaité en particulier une meilleure transparence au sein du Comité des sanctions. 


M. SIDI MOHAMED OULD CHEIKH ABDELLAHI, Président de la République islamique de Mauritanie, s’est félicité de la double priorité choisie pour cette session de l’Assemblée générale: la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques d’une part, le dialogue des civilisations de l’autre.  Il a estimé que l’élargissement du fossé entre les pauvres et les riches, les dysfonctionnements de l’économie mondiale, le déni de justice et le désespoir étaient des facteurs encourageant l’extrémisme et le terrorisme.  La Mauritanie, a-t-il expliqué, rejette et condamne avec force le terrorisme, tout en restant attachée aux valeurs islamiques. 


Estimant que le conflit arabo-israélien était la principale source d’antagonisme et la principale menace à la paix dans le monde, il a invité Israël à saisir l’opportunité historique que constitue, à ses yeux, l’initiative de paix arabe qui, a-t-il ajouté, garantit la reconnaissance d’Israël par les pays arabes, en échange de la cessation de l’occupation des territoires arabes, et permet au peuple palestinien de recouvrer ses droits spoliés.  Il s’est par ailleurs félicité de la reprise de négociations directes dans la question du Sahara occidental.


Constatant que la part de l’Afrique dans l’économie mondiale diminuait et que le continent enregistrait un retard dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il a rappelé la responsabilité première des pays africains, tout en souhaitant un accroissement de l’Aide publique au développement.


La Mauritanie, a-t-il dit, a réussi à couronner cette année son processus démocratique avec l’adoption d’une constitution et la tenue d’élections présidentielle, municipales et législatives transparentes, comme en ont témoigné, a-t-il précisé, les nombreux observateurs nationaux et étrangers.  Il a souligné la place des femmes dans ce processus politique, précisant que 20% des sièges leur avaient été réservés.  Il a par ailleurs indiqué que son gouvernement, soucieux de renforcer l’unité nationale, avait criminalisé les pratiques esclavagistes et avait également lancé un processus devant permettre le retour des Mauritaniens réfugiés au Sénégal et au Mali.


Mme TARJA HALONEN, Présidente de la République de Finlande, a déclaré que la Déclaration du Millénaire et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) représentaient encore aujourd’hui l’engagement commun de la communauté internationale à créer un avenir meilleur pour tous.  Les Nations Unies sont le forum clef de notre coopération, a-t-elle ajouté, affirmant que pour parvenir à la sécurité globale il fallait non seulement s’intéresser à la sécurité mais également au développement et aux droits de l’homme.  Pour mettre en œuvre ces principes, elle a estimé qu’il fallait poursuivre la réforme de l’ONU lancée en 2005, et a insisté sur le renforcement du Conseil économique et social (ECOSOC) en tant qu’un élément important de cette réforme.  Mme Halonen a aussi souligné le rôle du Conseil des droits de l’homme et de la Commission de consolidation de la paix, appelant ces deux organes à prendre des mesures vigoureuses. 


S’agissant de la réalisation des OMD, la Présidente de la Finlande a soutenu les recommandations du Groupe de haut niveau sur la cohérence de l’ONU à l’échelle du système et a salué les efforts pour parvenir à la mise en place d’un modèle ONU à l’échelle des pays.  Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité de prendre des mesures décisives pour promouvoir la parité au sein du système onusien et a appuyé la proposition visant à créer une seule institution s’intéressant aux questions de la parité entre les sexes.  Elle a également estimé qu’il fallait faire participer les femmes à toutes les phases de la gestion des crises: la prévention, le maintien et la consolidation de la paix ainsi que les négociations de paix.  En outre, elle a fait valoir qu’une ONU plus forte passait par une réforme du Secrétariat.


Mme Halonen a déclaré qu’il était nécessaire de promouvoir une mondialisation plus équitable afin de parvenir à un développement durable pour tous.  Tous les pays ont droit au développement, à la croissance et à la prospérité, a-t-elle poursuivi.  Elle a affirmé que les pays industrialisés avaient une obligation de solidarité envers les pays en développement en ce qui concerne le transfert de technologies respectueuses de l’environnement.  Elle a de plus souligné la nécessité de parvenir le plus rapidement possible à un accord inclusif en matière de changements climatiques post-2012.


Enfin, la Présidente finlandaise a souligné le rôle crucial des Nations Unies dans le règlement de nombreuses crises à travers le monde et a indiqué que les activités de l’Organisation exigeaient un soutien politique et des ressources.  Elle s’est félicitée de l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution sur le déploiement d’une force hybride au Darfour ainsi que celle autorisant une présence internationale au Tchad et en République centrafricaine. 


M. GURBANGULY BERDYMUKHAMMEDOV, Président du Turkménistan, a déclaré que depuis les premiers jours de son indépendance, son pays avait intégré les idéaux des Nations Unies pour en faire la base de sa politique étrangère.  Il a rappelé la résolution historique adoptée par l’Assemblée générale le 12 décembre 1995 reconnaissant la neutralité permanente de son pays et déterminant les fondements de la politique du Turkménistan.  Il a fait valoir l’importance que son pays attache à la coopération avec les Nations Unies et, à ce titre, il s’est félicité de la prochaine mise en place du Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale, dont l’inauguration devrait se tenir à la fin de l’année, et de la décision d’installer ce centre à Achgabat, la capitale turkmène.


En outre, M. Berdymukhammedov a fait part du soutien de son pays à la réforme des Nations Unies, notamment à l’amélioration de la structure du Conseil de sécurité afin que le rôle des Nations Unies à travers le monde soit amélioré et renforcé.  Le statut de neutralité du Turkménistan, a-t-il expliqué, permet au pays d’apporter son soutien aux efforts de la communauté internationale dans la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et dans la mise en œuvre d’un cadre juridique en ce sens.  Il a indiqué que le Turkménistan disposait d’une législation qui lui permettait de lutter contre la production, le transport et le stockage de ces armes, et que le pays avait signé, l’année dernière à Semipalatinsk avec plusieurs autres pays de la région, un Traité pour la mise en place en Asie centrale d’une zone exempte d’armes nucléaires.  Il a souligné, cependant, que l’Asie centrale n’était pas isolée et que son pays était préoccupé par la situation en Afghanistan, pays auquel le Turkménistan apportait une assistance afin de garantir sa stabilité. 


M. Berdymukhammedov a par ailleurs souligné que son pays avait défini une stratégie énergétique qui prévoyait notamment la construction d’un projet d’oléoducs multiples pour alimenter le marché de l’énergie et garantir sa stabilité, qui offrira aux pays où passent ces structures des possibilités de croissance, de développement des infrastructures et de création d’emplois, dans le respect de l’environnement.  Le Turkménistan, a-t-il conclu, affecte 2 millions de dollars par an dans son budget à la protection de l’environnement, en particulier dans le cadre d’un programme national de grande échelle qui a permis la plantation de milliers d’hectares de forêts dans le pays, en soulignant que ces objectifs allaient main dans la main avec un processus de démocratisation irréversible et d’ouverture du pays sur le reste du monde.


M. VALDAS ADAMKUS, Président de la République de Lituanie, a rappelé que les Nations Unies avaient fait un pas historique il y a sept ans en s’engageant à éliminer la pauvreté et l’analphabétisme, à protéger l’environnement, à améliorer la santé et à promouvoir la parité.  Aussi, à mi-parcours de la date butoir de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), 135 millions de personnes ont-elles réussi à sortir de l’extrême pauvreté, alors que des progrès significatifs ont été enregistrés dans l’accès à l’éducation primaire, aux campagnes de vaccination, et aux traitements contre le VIH/sida.  Néanmoins, les progrès demeurent insuffisants et trop lents, a reconnu le Président. 


Il a salué l’accent mis par le Secrétaire général sur la lutte contre les changements climatiques, en demandant la mise en place d’un système international de gouvernance de l’environnement qui soit plus cohérent et plus inclusif.  Il a estimé que la création d’une « Organisation des Nations Unies pour l’environnement », fondée sur un mandat révisé du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) est peut-être nécessaire.  Le Président a ensuite décrit la politique de son pays dans le domaine de l’environnement, de l’intégration euro-atlantique, de la coopération au développement ou encore du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Au niveau régional, il a regretté que certains pays ne voient pas l’évolution des pays baltes comme une « success story ».  Nous ne pouvons que deviner, a-t-il dit, la raison pour laquelle ces pays perçoivent l’intégration des démocraties à leurs frontières comme une menace nationale.  Nous sommes toujours tristes devant le sort d’une société dont le gouvernement choisit d’investir les richesses naturelles dans les armes plutôt que dans les réformes démocratiques.  Il est évident, a poursuivi le Président, que nous ne pouvons tolérer les tentatives de falsifier les faits historiques sur l’occupation soviétique des pays baltes ni le fait de nier l’« holodomor » provoqué délibérément en Ukraine pour tuer des millions de personnes. 


La détermination de la Lituanie de parler ouvertement aux États qui dépassent les limites du tolérable est un élément indispensable de ses efforts d’intégration européenne et internationale, a souligné le Président.  Il s’est ensuite inquiété de ce que les conflits larvés en Europe de l’Est et dans le sud du Caucase ne se transforment en véritable guerre si le monde n’y prend garde.  Il est moralement inacceptable, a accusé le Président, que la communauté internationale demeure indifférente face à la situation dans la région du GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldova).  Cela s’applique aussi au Kosovo où les tentatives de créer un autre conflit larvé doivent être combattues, a ajouté le Président.


Il a conclu en saluant les réformes lancées par le Secrétaire général.  Il a aussi appelé à des efforts renouvelés dans le domaine du désarmement nucléaire, avant de souligner la nécessité absolue de rester fidèle au concept de « responsabilité de protéger » consacré dans le document final du Sommet mondial de 2005.


M. LEVY PATRICK MWANAWASA, Président de la République de Zambie, a dit que des problèmes comme l’extrême pauvreté, les conflits, les conséquences des changements climatiques ne pouvaient être résolues que dans un cadre multilatéral.  C’est pourquoi, il a pris position pour une Organisation des Nations Unies forte et cohérente et apporté son soutien au processus de réforme en cours.  Il a particulièrement salué le nouveau mandat du Conseil économique et social (ECOSOC) visant à en faire un organe plus efficace dans ses missions de formulation de recommandations et la coordination des activités des institutions spécialisées dans les domaines économique, social et connexes.  Il a jugé essentiel un renforcement de la collaboration entre les Nations Unies, les institutions financières internationales et l’Organisation mondiale du commerce. 


En ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité, il a demandé que l’Afrique obtienne deux sièges permanents avec droit de veto.  Dans le domaine des changements climatiques, il a salué l’initiative du Secrétaire général d’organiser le débat de haut niveau du 24 septembre en notant que les pays en développement étaient les plus touchés par ce phénomène.  Il a précisé que la Zambie -qui a adhéré à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et au Protocole de Kyoto- avait produit son premier rapport en 2004 sur la mise en œuvre de ces instruments.  Il a aussi indiqué que la Zambie venait de conclure la formulation de son programme d’action nationale d’adaptation aux changements climatiques.  Il a exhorté la communauté internationale à tout mettre en œuvre afin que le Fonds d’adaptation établi dans le cadre de la Convention-cadre devienne enfin opérationnel.


Illustrant les efforts de son pays en matière de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il a indiqué que la croissance de la Zambie a atteint 6,2% l’an dernier, alors que pour la première fois en 30 ans l’inflation était inférieure à 10%.  Il a néanmoins regretté que ces gains économiques ne se soient pas traduits en progrès significatifs en matière de lutte contre la pauvreté alors que 68% de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté.  Il a estimé que les efforts pour le développement étaient aujourd’hui menacés par la pandémie du VIH/sida et les effets des changements climatiques.  Selon lui, la Zambie paraît être en mesure d’atteindre la plupart des OMD d’ici 2015, mais il a indiqué que le plus difficile sera de réduire de trois quarts le ratio de la mortalité infantile, d’intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et d’inverser la perte des ressources environnementales.  Il a précisé que l’objectif de la Zambie était de traduire les progrès économiques en amélioration de la qualité de vie du peuple zambien.  Cet objectif, a-t-il dit, est consacré dans la vision de la Zambie pour 2030, date à laquelle la Zambie ambitionne de devenir un pays à revenu intermédiaire.


Cependant, a poursuivi le Président zambien, cet objectif demeurera hors de portée si nos partenaires de coopération n’honorent pas leurs engagements.  Il a ainsi déploré le fait que l’aide officielle au développement ait diminué de 5,1% en termes réels entre 2005 et 2006 alors que seuls cinq pays donateurs ont consacré au moins 0,7% de leur PIB à l’aide au développement.  Il a salué les progrès réalisés dans le domaine de l’efficacité de l’aide sous les auspices de la Déclaration de Paris.  Notant l’impact de la corruption sur l’efficacité de l’aide, il a souligné les efforts de son pays pour lutter contre ce mal social.  Il a exhorté la communauté internationale à éviter de donner l’asile à des dirigeants qui ont pillé leur pays et à rendre les biens détournés à leur pays d’origine.  Il a cité les efforts concertés des membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour négocier un meilleur accès aux marchés des pays développés.  Il a précisé que la Zambie, dans le cadre de sa présidence de la SADC, poursuivra ses efforts pour parvenir à une zone de libre échange d’ici 2008.  Dans le domaine du maintien de la paix, il a indiqué que la SADC avait lancé une brigade d’intervention rapide pour soutenir des opérations de maintien de la paix.  Il a formé le vœu que cette brigade obtienne les appuis qui lui permettront de remplir son mandat.  Parmi les autres priorités de la SADC, il a notamment mis l’accent sur la promotion d’élections libres et transparentes dans la région.   


M. ELÍAS ANTONIO SACA GONZÁLEZ, Président de la République d’El Salvador, a souligné le rôle important de l’ONU dans la résolution des conflits et l’amélioration des conditions économiques et sociales de nombreux pays.  Il a rappelé qu’après un long processus de transition, les pays d’Amérique latine s’efforçaient maintenant de mettre en œuvre un modèle de développement économique et social équitable.  Dans ce contexte, il a mis en avant les questions encore en suspens relatives au Golfe de Fonseca.  Il a fait valoir qu’El Salvador avait présenté, hier, une initiative au Nicaragua et au Honduras à ce sujet afin d’instaurer un dialogue franc et sincère, et encourager la coopération dans cette région.  Il a affirmé que cette proposition avait été bien reçue et a souhaité que les trois États travaillent ensemble pour régler les différends à ce sujet. 


M. González a par ailleurs noté que de nombreux pays d’Amérique latine étaient menacés par la violence des gangs.  Cela peut affecter la stabilité de nos pays et nous devons unir nos efforts pour lutter contre ce phénomène, a-t-il lancé, en rappelant que ces bandes reproduisaient les modes de fonctionnement des réseaux du crime organisé et avaient tissé des liens dans d’autres pays.  Il a regretté que certains pays ne s’attaquent pas à cette vague de violence.  La menace ne fait que s’étendre et le règlement de cette question exige la coopération de tous les États, particulièrement en Amérique latine, a-t-il insisté.


Par ailleurs, M. González s’est inquiété de l’instabilité des prix des produits de base et des matières premières, surtout celui du pétrole.  Notant que cette situation avait une incidence négative sur les efforts de développement, il a plaidé pour une coordination des politiques macroéconomiques au niveau international, avec la participation des pays développés et en développement.  Il a, de plus, appelé les pays producteurs de pétrole à mettre en place des mécanismes flexibles afin que les prix n’affectent pas de manière draconienne les pays en développement.  Cette question ne peut être ignorée aux Nations Unies, a-t-il ajouté.  Il a aussi expliqué que, face aux prix élevés du pétrole, son pays encourageait les initiatives en faveur des énergies renouvelables, notamment par le biais d’une loi incitant les investissements dans ce secteur.  S’agissant des changements climatiques, il a fait valoir que les États devaient adopter des mesures correctives afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et ce de façon responsable et proportionnée. 


Enfin, sur la question de Taiwan, il a estimé que ce pays avait grandement évolué ces dernières années et était devenu une entité moderne et pacifique.  Il a reconnu le « droit légitime » de plus de 23 millions de Taïwanais à déterminer leur avenir et a appuyé l’initiative visant à ce que l’Assemblée générale revoit la situation de ce pays.


M. FESTUS G. MOGAE, Président de la République du Botswana, s’est félicité de ce qu’aucune délégation ne contestait la réalité scientifique des changements climatiques.  Ces défis ne sont pas insurmontables, a-t-il expliqué, en déplorant cependant le gaspillage de ressources censées être consacrées au développement.  La force de l’Organisation des Nations Unies, a souligné M. Mogae, réside dans une légitimité qui n’a pas d’équivalent. 


La recherche du consensus dans tous les aspects de la réforme de l’Organisation doit donc guider les actions de ses Membres, a-t-il poursuivi, et notamment celles des Membres permanents du Conseil de sécurité.  La gouvernance au niveau mondial doit être participative et inclusive, et il est compréhensible qu’à ce titre, nombreux soient les États qui soutiennent l’augmentation du nombre des Membres permanents et non permanents au Conseil de sécurité.  Le Botswana est favorable à un compromis sur la question, a précisé M. Mogae.


Évoquant les conflits qui divisent le continent africain, M. Mogae a souligné l’importance du budget consacré aux missions de maintien de la paix et s’est félicité de la décision du Conseil de sécurité de déployer une mission au Darfour.  Le Botswana est préoccupé par la situation qui prévaut au Tchad et en République centrafricaine, a-t-il déclaré, mais se félicite des progrès de la paix en République démocratique du Congo qui illustrent le rôle que peuvent jouer les mécanismes de prévention et de résolution des conflits dans la région des Grands Lacs, notamment ceux mis en œuvre par l’Union africaine. 


Malgré les projections de croissance du Fonds monétaire international (FMI) en Afrique pour l’année en cours, les États du continent, notamment les pays à revenu intermédiaire comme le Botswana, ont besoin du soutien des partenaires du développement, a conclu le Président botswanais.  Sans ce soutien, a-t-il insisté, les Objectifs du Millénaire pour le développement ne pourront être atteints sur le continent d’ici à 2015.


M. RENÉ PRÉVAL, Président de la République d’Haïti, a parlé au nom d’un peuple qui depuis 200 ans endure l’expérience d’une grande souffrance et qui a l’air de se vider de lui-même lorsque ses cadres parmi les plus compétents abandonnent un quotidien difficile pour aller accroître les performances d’autres administrations ou entreprises au Canada, en France ou aux États-Unis.  Le Président a aussi parlé au nom d’un État que ses voisins, même les plus puissants, présentent parfois comme une menace pour la sécurité de la région, parce qu’Haïti surgit trop souvent à l’agenda de l’Assemblée générale ou du Conseil de sécurité.  Le Président a enfin parlé au nom d’un pays que des analyses, plutôt hâtives, décrivent souvent comme un État en faillite parce que, a-t-il reconnu, entre autres, « cet État est lui-même, malheureusement, fort souvent affairé à mener une guerre sans lendemain contre ses propres enfants ».


Haïti est en train de dire adieu à cet État, lentement, patiemment, mais avec détermination, a-t-il déclaré, en citant le démantèlement des gangs organisés, la réduction de l’inflation et le retour de la croissance économique.  Il s’est félicité de la récente visite du Secrétaire général et a demandé le renouvellement, pour une année supplémentaire, du mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  Les forces de l’ONU ont apporté un soutien appréciable, a-t-il dit, à la Police nationale, dont il a salué le courage et la détermination, malgré sa jeunesse, son inexpérience et son sous-équipement.  Constatant que les Haïtiens continuaient de percevoir la présence des forces armées étrangères comme une blessure à leur souveraineté nationale, il a cependant affirmé que c’était la seule formule disponible en ce moment pour retrouver la paix et la liberté.


M. Préval a rappelé qu’à plusieurs reprises, il a exprimé son souhait de voir la MINUSTAH se réinventer pour que « ses chars d’assaut et ses mitraillettes se transforment en bulldozers affectés à rebâtir nos routes, en charrues et en houes pour aider nos paysans à rebâtir leur capacité productive ».  Tout le monde m’explique, sans arriver à me le faire comprendre, que ce n’est pas possible, a confié le Président, en s’étonnant que l’argent des chars et des mitraillettes ne puisse servir à faire du développement, « à créer du bonheur ».  


Le Président a souligné que son pays aurait du mal à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici 2015.  La mobilisation des ressources est pourtant indispensable, a-t-il ajouté, non seulement pour des raisons éthiques, mais aussi parce que les problèmes des pays pauvres vont émigrer vers les États les plus fortunés, les faisant ainsi revenir en arrière.


M. Préval a, par ailleurs, souligné la menace grave que fait peser le trafic de drogue sur la souveraineté et la sécurité de son pays.  Expliquant que Haïti et Saint-Domingue se trouvaient dans une zone de transit intense entre les producteurs d’Amérique du Sud et les consommateurs d’Amérique du Nord, il assuré les États-Unis et le Canada de sa ferme volonté de les aider à éliminer le trafic de drogue, mais a estimé que son pays ne pouvait pas faire face seul à ce fléau.  Il s’est félicité de la tenue du Sommet régional sur la drogue, le 16 mars 2007 à Saint-Domingue et a appelé les États-Unis à mobiliser les moyens suffisants pour mettre en œuvre l’accord bilatéral de 1997 sur la lutte contre le trafic de drogue par mer.


M. LAURENT GBAGBO, Président de la République de Côte d’Ivoire, a rappelé qu’il s’était pleinement consacré au règlement de la crise dans son pays ces sept dernières années et que c’était la première fois en ses sept ans de mandat qu’il prenait part à l’Assemblée générale des Nations Unies.  Il est revenu sur la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, entériné par la résolution 1765 du Conseil de sécurité, dont il a salué le travail, avec celui des pays de l’Union africaine et des Présidents Blaise Compaoré et Thabo Mbeki, respectivement facilitateur du dialogue interivoirien et médiateur dans la crise ivoirienne.  Rappelant les principaux points de son plan de sortie de crise pour la Côte d’Ivoire du 19 décembre 2006, M. Gbagbo a expliqué qu’il avait engagé un dialogue direct avec la rébellion ivoirienne, les discussions ayant abouti à la signature de l’Accord politique de Ouagadougou qui a résulté dans la formation d’un nouveau Gouvernement dirigé par le chef de l’ex-rébellion, Guillaume Soro.


La formation de ce Gouvernement, a-t-il poursuivi, a permis d’enregistrer d’importants progrès en Côte d’Ivoire, avec notamment la formation d’un centre de commandement intégré regroupant les forces armées nationales et celles de l’ex-rébellion ayant pour mission de mettre en place une force mixte pour assurer la sécurité et la libre circulation sur tout le territoire, une ordonnance d’amnistie générale, le lancement effectif du désarmement, le redéploiement de l’administration et des magistrats sur l’ensemble du territoire, un plan de retour des déplacés de guerre et la mise à jour des listes électorales.  À la lumière de cette expérience, M. Gbagbo a souligné combien, à son sens, les solutions de terrain devaient être privilégiées dans le règlement des conflits.  Il a suggéré que l’ONU, à New York, s’organise pour veiller à l’application des solutions retenues par les parties.


Dans sa sortie de crise, la Côte d’Ivoire a besoin du soutien de la communauté internationale, a poursuivi M. Gbagbo, en demandant aux Nations Unies de revoir à la baisse l’indice de sécurité, actuellement fixé à 3.  Il a souligné que la sécurité était désormais assurée par l’État ivoirien sur tout le territoire, et plaidé en faveur d’une levée partielle de l’embargo sur les armes pour permettre à l’État de protéger les personnes et les biens.  Il a par ailleurs demandé à l’ONU, en vue de favoriser la réconciliation nationale et dans l’esprit et la lettre de la résolution 1765, de lever les sanctions individuelles pesant sur trois personnalités ivoiriennes, Charles Ble Goude, Eugene Djue, et Fofie Kouakou.  La crise a mis à mal les finances publiques ivoiriennes, a déclaré M. Gbagbo, en demandant à la communauté internationale de financer des actions en faveur de la paix, de la reprise économique de la réhabilitation des infrastructures communautaires.  Au final, a conclu le Président ivoirien, ce seront les élections qui détermineront la nature de la sortie de crise en Côte d’Ivoire.  Il a insisté sur le rôle de ces élections dans la modernisation de la vie politique du pays, la relance de l’économie, la stabilisation de la sous-région et le respect de la Constitution, et invité les Ivoiriens et les populations vivant en Côte d’Ivoire à s’engager dans le processus de paix.


M. FRADIQUE BANDEIRA MELO DE MENEZES, Président de la République démocratique de Sao-Tomé-et-Principe, s’est joint aux appels lancés par la communauté internationale pour lutter contre le terrorisme, en rappelant toutefois que cette lutte devait être menée par des moyens pacifiques et non par le biais d’interventions militaires.  Il a également regretté les faibles progrès concernant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et ce, malgré les innovations technologiques et avancées scientifiques d’aujourd’hui.  Il a demandé aux entreprises privées de conférer à leurs activités un objectif social accru.  Il a également souhaité que ces entreprises deviennent plus responsables face aux dégâts causés à l’environnement, comme par exemple dans le delta du Niger.


M. Menezes a fortement rejeté la vision selon laquelle la pauvreté en Afrique est le fruit d’une mauvaise gouvernance et de la corruption.  Il a rappelé que son pays, après être sorti de siècles d’esclavagisme et de colonialisme, était aujourd’hui une démocratie stable et vibrante.  Le taux d’alphabétisation, a-t-il affirmé, y est supérieur à la moyenne mondiale, les soins médicaux sont gratuits, le taux de scolarisation des filles est bon et la malaria a presque été éliminée.  La corruption est faible, la liberté de la presse est garantie et le pays, qui n’est jamais entré en guerre, n’engage presqu’aucune dépense en armement.


Le Président a remercié la communauté internationale pour l’aide apportée dans son pays par le Programme alimentaire mondial, l’Organisation mondiale de la santé et le Fonds mondial de la lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria.  Il a également fait part de son appréciation quant à l’annulation des 350 millions de dollars de dette bilatérale et multilatérale, conformément aux dispositions des programmes d’aide attribuée aux pays pauvres fortement endettés.


M. Menezes, qui a appelé au respect de la justice, a conclu en demandant que Taiwan soit reconnu en tant que pays souverain par les Nations Unies.  Il a également demandé la fin de l’embargo commercial des États-Unis à l’encontre de Cuba.


M. NURI KAMEL AL-MALIKI, Premier Ministre de la République d’Iraq, a rappelé que le peuple iraquien avait vécu isolé du monde, dans l’ombre d’une dictature, pendant 30 ans.  Il a fait valoir qu’aujourd’hui, en Iraq, il existe des centaines de partis actifs au sein de 20 alliances politiques ainsi que 6 000 organisations de la société civile, de même que des centaines de journaux et de magazines et plus de 40 chaînes de télévision.  C’est ce nouvel Iraq qui est pris pour cible aujourd’hui, a-t-il averti, en indiquant que le terrorisme tuait des civils, des journalistes, des acteurs, des intellectuels, s’attaquait à des universités, des mosquées, des églises ainsi qu’aux institutions de l’État.  Nous considérons le terrorisme comme le prolongement de la dictature déchue, a-t-il déclaré.  Ce terrorisme vise à faire avorter le processus politique et à attiser les dissensions sectaires afin de faire replonger l’Iraq dans l’ère de la tyrannie. 


M. Al-Maliki a fait part de sa ferme intention d’éliminer le terrorisme dans son pays et a appelé les pays du monde à unir leurs efforts pour lutter contre le terrorisme.  Il a assuré que l’Iraq ne se détournerait pas de son choix démocratique et a expliqué que cette position exigeait le soutien et la coopération des nations du monde, afin que l’Iraq puisse construire un État moderne qui garantit la justice, l’égalité et le respect du pluralisme religieux, intellectuel et ethnique.  Il a indiqué que la réconciliation nationale, qui n’est pas seulement de la responsabilité du Gouvernement, permettait de poser les bases des progrès économiques, politiques et sociaux auxquels aspirait l’Iraq.  Par ailleurs, il a noté que la violence fanatique avait, dans son ensemble, diminué et que la sécurité et la stabilité avaient été ramenées dans de nombreux endroits.  Soulignant le renforcement des capacités des organes militaires et de sécurité nationaux, il a estimé qu’il fallait toutefois que ces progrès s’accélèrent encore afin qu’ils puissent prendre la charge entière de la sécurité en Iraq.


Par ailleurs, le Premier Ministre a fait valoir que le Gouvernement d’unité nationale avait entamé la reconstruction du pays.  Il a notamment indiqué que le budget le plus important de l’histoire de l’Iraq –42 milliards de dollars- avait été adopté.  Il a aussi dit que des efforts étaient faits pour doter le pays d’une économie de marché et de libre entreprise.  De plus, il a souligné les mesures prises par son pays pour améliorer la qualité de vie de la population, notamment par la lutte contre le chômage, l’élargissement du réseau de sécurité sociale ou l’augmentation des salaires et des retraites.  Toutefois, il a admis que beaucoup restait à faire pour parvenir à un Iraq stable et prospère.  Il s’est dit persuadé que les pays de la région comprenaient le danger d’attaquer l’Iraq et que son affaiblissement constituait une menace pour toute la région.  Nous avons averti tous les pays de la région quant aux conséquences catastrophiques qu’auraient la disponibilité de larges quantités d’armes, d’argent, les attentats-suicide et la multiplication des « fatwas » incitant à la haine et au meurtre, a ajouté le Premier Ministre.  Il a fait valoir les initiatives du Gouvernement d’unité nationale pour améliorer les relations avec les pays voisins.  M. Al-Maliki s’est aussi félicité du Pacte international pour l’Iraq, estimant qu’il s’agissait là d’une nouvelle étape dans le développement des relations entre son pays et la communauté internationale.  Il a enfin espéré que les Nations Unies développeront leurs activités en Iraq.


M. FELIPE PEREZ ROQUE, Ministre des relations extérieures de Cuba, s’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés, a dénoncé les actes d’agression inadmissibles dont sont victimes, selon lui, les pays du Sud, de la part des puissants de toujours qu’il estime motivés par un appétit insatiable de ressources stratégiques.  Il a rejeté la doctrine de la guerre préventive et l’utilisation de prétextes tels que le supposé combat contre le terrorisme, la prétendue promotion de la démocratie et le changement de régime dans des pays unilatéralement qualifiés de voyous.  Sous le couvert de la démocratie et de la liberté, on essaie de consacrer le pillage des ressources naturelles et de contrôler des zones d’une importance géostratégique croissante.  Voilà le projet de domination impériale que tente d’imposer par le fer et par le feu la superpuissance militaire la plus importante que l’humanité ait connue, a-t-il déclaré.


M. Roque a regretté qu’au lieu d’avancer vers le désarmement général, on encourage la course aux armements et le gaspillage de ressources dont, a-t-il dit, le monde aurait pourtant besoin pour atténuer les effets des changements climatiques et lutter contre la pauvreté et l’exclusion.  On ne se dirige pas aujourd’hui vers l’accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il affirmé.  Assurant qu’il suffisait de 150 milliards de dollars pour y parvenir, il a affirmé, en tant que Président du mouvement des non-alignés, que l’argent était là et a dénoncé un manque de volonté politique.


Le Ministre a plaidé pour la réalisation de l’objectif visant à consacrer 0,7% du PIB à l’Aide publique au développement, l’annulation de la dette des pays en développement et pour la conclusion du Cycle de Doha.  Il a poursuivi en appelant à une ONU dotée d’un Conseil de sécurité réformé et représentatif de la composition actuelle de l’Assemblée générale où les pays en développement sont majoritaires.  Il a aussi voulu un Conseil des droits de l’homme qui mette fin à la sélectivité et à la pratique de deux poids, deux mesures.  Le Ministre a conclu en dénonçant l’arrogance et le comportement scandaleux et grossier du Président des États-Unis, la veille, à cette même tribune.  Il a, selon lui, insulté et menacé une dizaine de pays, donné des ordres à l’Assemblée générale et jugé une vingtaine de pays.  Le Président Bush n’a ni l’autorité morale ni la crédibilité nécessaire pour juger quelqu’un, a tranché M. Roque.


Sa Majesté le Roi MSWATI III, Chef d’État du Royaume du Swaziland, a invité les Nations Unies à réformer leurs organes principaux, notamment l’Assemblée générale, le Conseil économique et social ainsi que le Conseil de sécurité, dans le souci d’être plus efficaces.  De nombreux pays connaissent d’importants défis et attendent de cette Organisation qu’elle trouve des solutions durables, a-t-il souligné.  Il a précisé que son pays menait des programmes visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et améliorer les conditions de vie de ses habitants.  Toutefois, les contraintes liées à la mondialisation représentent un frein au développement du Swaziland et affectent en particulier ses marchés préférentiels.  Il a souhaité que les pays en développement fassent l’objet d’une attention particulière pour que ceux-ci puissent respecter de manière efficace les normes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).


Le Roi s’est inquiété des conséquences du VIH/sida, l’un des principaux défis des pays en développement qui n’ont pas les moyens de faire face à ce fléau.  Il a salué la contribution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dont le Swaziland est bénéficiaire ainsi que celle des institutions des Nations Unies qui fournissent des abris, un soutien nutritionnel et scolaire dans le cadre de leur lutte contre la pandémie du VIH/sida.  Le Roi a également évoqué les conséquences des sécheresses sur le potentiel de développement de son pays.  Il a félicité le Secrétaire général d’avoir convoqué la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques le 24 septembre et a souhaité que les négociations sur ce sujet mènent à des résultats lors de la Conférence des États parties à Bali en décembre prochain.  Il a plus particulièrement évoqué la nécessité de favoriser les transferts de technologies et a encouragé le secteur privé, en général, et les multinationales, en particulier, à mettre en œuvre dans les pays en développement les mêmes normes écologiques et de recyclage des déchets que celles appliquées dans les pays développés. 


Le Roi a salué la qualité du rapport du Secrétaire général relatif au lien entre le désarmement et le développement.  Il a soutenu l’importance du Centre régional des Nations Unies pour le désarmement en Afrique qui travaille à l’élaboration d’un registre des armes légères et de petit calibre en Afrique.  Il s’est par ailleurs inquiété de la situation en Somalie et au Darfour compte tenu de leur impact a long terme sur la sécurité régionale et a salué la décision du Conseil de sécurité d’envoyer au Darfour une opération hybride de maintien de la paix Nations Unies-Union africaine. 


M. ZELJKO KOMSIC, Président de la Bosnie-Herzégovine, a exprimé sa déception au sujet de la perte de l’élan dans la réforme du Conseil de sécurité. Rappelant que son pays avait payé un prix élevé à cause de l’imperfection et de l’inefficacité des Nations Unies même si l’Organisation s’est rattrapée dans la phase post-conflit, il a réaffirmé l’opinion de la Bosnie-Herzégovine selon laquelle « seule une Organisation des Nations Unies, forte pourrait être un instrument efficace de régulation des relations internationales, en accord avec la Charte des Nations unies et le droit international ».


« J’aimerais insister sur l’intérêt de la Bosnie-Herzégovine dans la réforme du Conseil de sécurité qui permettrait son élargissement à un nombre plus important de membres, et un siège de plus pour le Groupe de l’Europe orientale », a-t-il dit.  Il a annoncé que la Bosnie-Herzégovine renforcera ses activités en cours en vue d’obtenir, avec l’appui de la majorité des États Membres des Nations Unies, un siège non permanent pour la période 2010-2012.


Le Président a, par ailleurs, proclamé l’engagement de son pays, qui sort d’un conflit, à renforcer la coopération aux niveaux régional, européen et mondial dans plusieurs domaines.  Il a rappelé que la Bosnie-Herzégovine avait opté pour la voie menant à l’intégration européenne et aux structures transatlantiques.  Il a fait valoir la participation active de son pays dans tous les processus et initiatives de l’Europe du Sud, dans divers domaines.  Il a cité des exemples concernant la sécurité et la stabilité, la détection et la prévention du transport des substances radioactives sur le territoire national ainsi que la lutte contre le crime organisé.  La Bosnie-Herzégovine développe des relations de bon voisinage avec les pays voisins en se fondant sur la démocratisation de toute la région en accord avec les normes européennes, a poursuivi le Président, et conformément au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’États souverains.  Il a fait part de son soutien au Groupe de contact de la Troïka sur le Kosovo. 


Le Président a rappelé que son pays était l’un des présidents du groupe du Code de conduite de la Haye en mars 2007, concernant la prolifération de la technologie des missiles.  La Bosnie-Herzégovine, a-t-il encore dit, continuera à participer, à la mesure de ses moyens, à la coalition internationale contre le terrorisme.  À cet égard, le Conseil des Ministres de son pays a approuvé un Plan antiterroriste 2006-2009. La Bosnie-Herzégovine soutient le renforcement des droits humains. Elle a accepté de coparrainer l’Initiative italienne ayant trait à un moratoire contre la peine de mort.


Le Président a aussi réitéré l’engagement des autorités bosniaques à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale (CPI) pour la Yougoslavie, qui, selon lui, devrait poursuivre ses travaux jusqu’a ce que les plus fameux criminels de guerre comme Radovan Karadzic, Ratko Mladic et les autres soient traduits en justice.  La Bosnie-Herzégovine supporte toutes les initiatives de paix et activités de prévention de conflits, entre autres la Feuille de route du Moyen-Orient  et les initiatives du Quatuor qui créent la base d’un vrai dialogue entre Israéliens et Palestiniens, sous les auspices des Etats-Unis, et en accord avec les orientations européennes. Elle encourage également l’Iran à coopérer avec l’Agence pour l’énergie atomique dans le domaine nucléaire et à dialoguer avec les partenaires.  Elle reste également attachée au développement du maintien à long terme de la paix et du développement, à la sécurité et à la stabilité du développement en général. Elle est pour le renforcement du Traité d’Ottawa sur les mines pour avoir subi les épreuves de ce type d’armes. Enfin, elle est un membre actif dans les programmes de prévention et de réponse des Nations Unies au VIH/sida.


M. ARMANDO EMÍLIO GUEBUZA, Président de la République du Mozambique, a salué le fait que les changements climatiques soient un des thèmes principaux de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale.  Énumérant les conséquences néfastes de ce phénomène, il a affirmé que celles-ci frappaient plus durement les pays comme le sien qui n’ont ni les capacités météorologiques ni les ressources humaines et techniques pour y faire face.  Lorsque les catastrophes naturelles touchent nos pays, nos limites deviennent plus évidentes, a-t-il noté, en citant le manque d’infrastructures pour atteindre les victimes ainsi que l’absence de moyens de secours et de ressources.  Le Président a donc souligné la nécessité d’une implication plus grande de tous les membres de la communauté internationale dans la mise en œuvre des mesures consacrées dans la Déclaration de Rio, Action 21 et le Protocole de Kyoto.


Il faut aussi s’assurer que les trois piliers du développement durable, à savoir le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement, soient poursuivis par tous, de manière intégrée et équilibrée, a dit le Président.  Il s’est félicité de l’engagement pris par le G-8, de la nomination par le Secrétaire général de trois Envoyés spéciaux et de la Réunion de haut niveau qui a précédé le débat général.  Il a espéré que la Conférence de Bali, en décembre prochain, parvienne à un consensus sur les actions futures, y compris des objectifs concrets pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi qu’un accord sur le régime post-2012.


M. Guebuza a indiqué que le Mozambique a été frappé par différents types de catastrophes naturelles.  Le Gouvernement accorde donc une attention particulière à la réduction de la vulnérabilité à la famine générée par les sécheresses, à la diminution des pertes humaines et matérielles, à l’atténuation des souffrances de la population, et à la promotion d’un processus de reconstruction rapide et harmonieux.  Parmi les activités entreprises par son gouvernement, le Président a mis en avant la délimitation des zones à risque, l’amélioration des systèmes d’alerte rapide, celle des systèmes de stockage de la production agricole, la formation à l’éducation civique et la création d’un Centre des opérations d’urgence. 


L’impact positif de ces mesures, dont la mise en œuvre se fonde sur la participation de tous les Mozambicains, s’est fait ressentir, a affirmé le Président, lors des inondations, cyclones et autres marées que le pays a subis au début de l’année.  Il a estimé que la lutte contre les changements climatiques nécessitait l’engagement et la coordination de la communauté internationale.  Il a encouragé l’ONU à renforcer ses capacités institutionnelles et financières afin d’aider les États Membres à mieux intégrer les politiques environnementales dans leur stratégie nationale de développement. 


M. TASSOS PAPADOPOULOS, Président de la République de Chypre, a estimé que, compte tenu des preuves scientifiques disponibles à l’heure actuelle, il n’était plus temps de débattre de l’ampleur des changements climatiques mais qu’il fallait au contraire réfléchir aux moyens de répondre à ce phénomène alarmant.  Il a appelé gouvernements et citoyens à agir de concert pour définir des engagements contraignants et établir un calendrier pour leur mise en œuvre.  Nous sommes disposés à soutenir l’adoption de mesures sectorielles recommandées par le Groupe de travail intergouvernemental sur les changements climatiques.  La capacité des Nations Unies à faire face à cette menace sera un test de la pertinence de l’Organisation, a-t-il dit, en comparant le défi du réchauffement climatique à la menace sécuritaire qui a conduit à la création de l’ONU en 1945.


M. Papadopoulos a affirmé que la question de Chypre était un problème d’agression étrangère, d’occupation d’une large portion d’un État souverain, de disparition de personnes et de violations massives des droits de l’homme.  Il a estimé que, si le problème persistait aujourd’hui, malgré les efforts des Nations Unies pour faciliter un règlement, ce n’était pas par manque de volonté politique de son gouvernement, mais du fait de l’absence de motivation de la puissance occupante qui s’est trouvée renforcée dans ses exigences par le Plan Annan.  Malgré les déclarations d’intention, l’objectif de la Turquie de prendre le contrôle militaire et politique de Chypre reste inchangé, a-t-il déploré. 


Le Président de Chypre s’est étonné de la mise en œuvre laborieuse de l’Accord conclu entre les deux communautés chypriotes le 8 juillet 2006.  Court-circuiter certaines étapes du processus ne contribuerait pas à la recherche d’une solution mais confirmerait l’impasse actuelle, a-t-il estimé.  Quel est donc l’avenir de la mission de bons offices du Secrétaire général mandatée par le Conseil de sécurité? s’est-il demandé.  Nous sommes de notre côté déterminés à lui apporter notre soutien tant il est clair que nous ne pouvons pas maintenir le statu quo.  Le Président a estimé que seul l’Accord du 8 juillet permettrait de progresser vers un règlement qui prévoit l’établissement d’une fédération bicommunautaire.


Il a ajouté que la stabilité des deux pays et de la région toute entière dépendra du règlement du problème chypriote et des relations de bon voisinage entre Chypre et la Turquie.  Mais même la perspective de l’accession à l’Union européenne n’a eu raison de la politique menée par ce pays qui est guidée par ses seuls intérêts et ne se soucie pas de ceux des Chypriotes turcs.  Pourtant, nos intérêts et ceux de la Turquie dans la région ne sont pas exclusifs, mais complémentaires et interdépendants, a-t-il conclu.


M. MARC RAVALOMANANA, Président de la République de Madagascar, a déclaré, qu’après cinq participations à l’Assemblée générale des Nations Unies, il était préoccupé par la priorité accordée aux intérêts nationaux sur les intérêts communs ainsi que par le manque de sérieux qui prévaut, avec de nombreuses promesses qui ne sont pas tenues.  Il a placé les changements climatiques et le développement de l’Afrique au rang de priorités des priorités.  Ces deux défis sont étroitement liés, a-t-il dit, en expliquant que les feux de brousse résultaient de la pauvreté et que la destruction des ressources naturelles augmentait la pauvreté.  Souhaitant sortir de ce cercle vicieux, il a estimé que l’augmentation de l’aide internationale limiterait l’exploitation des ressources naturelles par les paysans pauvres.


Pour beaucoup de membres de la communauté internationale, l’aide à l’Afrique n’est pas encore une « success story » a concédé M. Ravalomanana, en admettant que les résultats étaient, en moyenne, faibles.  Mais il a estimé que le continent avançait, en citant l’exemple de Madagascar, autrefois classé parmi les pays les moins performants et dont la croissance est aujourd’hui de 7%, avec un recul du taux de pauvreté, qui est passée de 80% en 2002 à 67% l’année dernière.  Déplorant que l’aide en faveur du continent soit toujours aussi faible, il s’est dit persuadé que le continent avancerait plus vite si était adopté un plan Marshall pour l’Afrique, idée qu’il avait déjà présentée les années précédentes.  Convaincu que le continent pourrait être le fournisseur d’énergies propres et de produits naturels, il a proposé un nouveau partenariat écologique entre les pays industrialisés et les pays africains, qui comprendrait un programme d’investissements, la protection de la nature et la préservation de la biodiversité. 


Il a estimé qu’une aggravation des changements climatiques apporterait non seulement des inondations dévastatrices, mais aussi des flux migratoires et des vagues de conflits sociaux.  Le monde a besoin de l’Afrique pour résoudre les problèmes climatiques et l’Afrique a besoin d’une stabilisation du climat pour un développement durable, a conclu le Président de Madagascar, en appelant de ses vœux une mondialisation de la responsabilité.


Notant qu’il s’adressait pour la première fois à cette Assemblée en tant que Président de la République fédérale du Nigéria, M. UMARU YAR’ADUA a réaffirmé le plein engagement de son pays envers les idéaux des Nations Unies.  Il a indiqué que depuis son arrivée au pouvoir, la nouvelle administration s’était attachée à assurer au Nigéria une stabilité et une prospérité fondées sur les principes de démocratie, de bonne gouvernance, de libre-entreprise et d’état de droit.  Après s’être félicité des efforts renouvelés dans la lutte contre les changements climatiques, il a rappelé que sept ans après la Déclaration du Millénaire, le continent était toujours affecté par des problèmes importants.  La crise du Darfour est une tache sur la conscience collective à laquelle l’Assemblée doit s’attaquer de toute urgence, a dit le Président. Il a estimé que l’Accord de paix d’Abuja reste la référence en la matière. 


Notant les échecs dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Président a reconnu la responsabilité première des États eux-mêmes comme le montre le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Conjugué au Mécanisme d’examen par les pairs et à l’institutionnalisation des idéaux de la démocratie et de la bonne gouvernance, le NEPAD, a dit le Président, a clairement dessiné une voie sûre pour la régénération économique et la stabilité politique de l’Afrique.  Cette dernière veut voir dans la communauté internationale un véritable partenariat du développement économique, a souligné le Président.  Une des manifestations de ce partenariat, a-t-il ajouté, devrait se manifester dans un système économique mondial qui assure des termes de d’échange équitables et qui reconnaisse le caractère central d’une prospérité mutuelle.  Plus précisément, a insisté le Président, l’Afrique a besoin d’investissements étrangers dans le secteur des infrastructures.


Il a conclu en se disant convaincu de l’importance de renforcer et de restructurer l’ONU.  Il a affirmé qu’il continuera à collaborer avec les États Membres pour faire avancer la réforme de l’ONU, y compris l’élargissement tant souhaité du Conseil de sécurité pour qu’il reflète les réalités actuelles.  L’exclusion totale de l’Afrique du groupe des Membres permanents du Conseil est injuste et intenable, a conclu le Président.


M. MIKHEIL SAAKASHVILI, Président de la Géorgie, a déclaré que son pays est guidé par sa foi en l’interdépendance régionale et dans les bénéfices mutuels à en tirer.  Nous contribuons à cet effort d’intégration, a-t-il ajouté, en construisant des routes, des chemins de fer et des pipelines, qui assurent la liberté de circulation des gens et des biens à travers nos frontières.


Déplorant l’intervention continue de la Fédération de Russie dans les affaires internes de son pays, le Président a tout de même réaffirmé la volonté de son Gouvernement de faire valoir les voies de la diplomatie et de traiter la question en partenariat avec la communauté internationale.  Malgré les difficultés qu’a connues son pays au cours de ces dernières années, a-t-il continué, allant de tirs de missiles aux pogroms en passant par les embargos, nous avons redoublé notre engagement en faveur de la démocratie, des réformes et de la bonne gouvernance.  Les résultats sont concluants, a-t-il déclaré, tout en précisant que l’économie de son pays progresse au-delà de 14% et que son produit national brut par habitant a plus que doublé en quatre ans. Il a ajouté que son pays est considéré comme l’un des moins corrompus parmi les économies en transition au niveau mondial et européen.


Le Président a fait valoir les progrès rapides de la Géorgie en matière de transparence politique et financière, mais aussi dans le domaine de l’éducation.  Il a toutefois regretté que la vaste majorité des résidents d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud n’ait pas pu bénéficier de la Révolution Rose. Dans ces régions, des dizaines de milliers d’enfants grandissent sous le bruit des tirs d’artillerie au lieu de feux d’artifice, a-t-il affirmé, et sont victimes des politiques répugnantes et divisionnistes de nettoyage ethnique, de violence et de l’indifférence. Les signes d’espoir sont minces, a-t-il regretté, en ajoutant que son pays ne trouvera pas la paix tant que la justice ne sera pas rétablie.


Il a ensuite tenu à souligner que depuis le déploiement de soldats de la paix russes, plus de 2 000 Géorgiens ont péri et que l’Abkhazie d’aujourd’hui est peuplée par moins de 20% de sa population d’avant guerre.  A ce titre, il a déploré l’échec des Nations Unies dans le rétablissement de la paix sur tout le territoire de son pays, et a affirmé que tant qu’une solution pacifique au conflit n’aura pas été trouvée, l’Organisation verra sa crédibilité petit à petit mise à mal de même que sa capacité à remplir sa mission.


Il a donc demandé aux Nations Unies de repenser le processus de paix agonisant afin de le relancer et d’obtenir des résultats concrets sur le terrain. Parmi les mesures à prendre, le Président a préconisé le retour des personnes déplacées avec garantie de leurs droits de propriété, la réhabilitation économique, la sécurité, et la reprise sans condition du dialogue direct entre Géorgiens et Abkhazes.  L’inaction a un prix, a-t-il averti, en ajoutant qu’au même moment de nombreuses vies sont gaspillées. 


Le Président a ensuite proposé de reconnaître le droit à l’autonomie pour tous ceux qui vivent en Abkhazie et en Ossétie du Sud, ceci dans le cadre des frontières de son pays et de garanties internationales.  Il a aussi promis des changements constitutionnels afin de garantir les droits des minorités, tout en invitant le soutien de l’Union européenne.


Il a ensuite affirmé que la Russie construit actuellement et dans l’illégalité une nouvelle base militaire en Ossétie du Sud, sous les yeux des observateurs internationaux dont la mission est de démilitariser le pays. Il a donc demandé à la communauté internationale d’agir de manière déterminée pour répondre à ces actes hostiles, et l’a appelée à soutenir les Ossètes qui ont choisi de manière démocratique de faire parti de la Géorgie. Nous devons aujourd’hui nous assurer que la Géorgie inclut tous les peuples d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, a-t-il tenu à réaffirmer.


M. ROBERT MUGABE, Président de la République du Zimbabwe, s’est prononcé pour une ONU qui reconnaisse l’égalité entre nations souveraines et entre peuples, petits ou grands.  Il s’est dit opposé à une organisation dans laquelle les puissances économiques et militaires se comportent comme des brutes, foulant aux pieds les droits des États faibles et moins puissants, comme c’est le triste cas en Iraq.  De tels défis à l’autorité de l’ONU et de sa Charte sous-tendent nos appels répétés à une revitalisation de l’Assemblée générale, organe le plus représentatif, a-t-il déclaré, en estimant que le Conseil de sécurité, dans sa configuration actuelle, n’était pas en position de défendre les États faibles qui seraient la cible d’une superpuissance.  Il a déploré à cet égard que l’Afrique soit le seul continent sans siège permanent ni droit de veto au Conseil de sécurité.


M. Mugabe a demandé au système des Nations Unies de s’abstenir d’interférer dans des affaires intérieures des États Membres qui ne représentent pas une menace à la paix et à la sécurité mondiales.  Le développement d’un pays doit être décidé au niveau national et non selon les caprices de puissants pays donateurs, a-t-il dit, ajoutant que l’Occident continuait à nier « notre souveraineté en contrôlant nos ressources ».  Ce contrôle persiste largement même si le Zimbabwe y résiste vigoureusement.  C’est d’ailleurs cette résistance, a expliqué le Président, qui a provoqué ces tensions avec le Royaume-Uni, appuyé dans sa posture par les États-Unis et l’Australie.  J’ai été traité de dictateur pour avoir rejeté leur volonté de suprématie et avoir frustré les néocolonialistes. 


Il a estimé que la communauté internationale n’avait aucune leçon des droits de l’homme à recevoir du Président des États-Unis qui, a-t-il rappelé, avait dénoncé la veille à cette même tribune « le régime Mugabe ». George Bush, a-t-il dit, a fait reculer les droits élémentaires dans son pays et dans le reste du monde.  Le Président a dénoncé la tentative des Britanniques et des Américains de vouloir changer le régime du Zimbabwe et a rejeté les sanctions qui lui sont imposées.  Il a en revanche exprimé sa gratitude au Président sud-africain Thabo Mbeki, pour avoir facilité, au nom de la Communauté des États d’Afrique australe (SADC), le dialogue entre le parti au pouvoir et l’opposition, qui a abouti à une modification de la Constitution.  En conséquence, a-t-il ajouté, les élections générales auront lieu en mars 2008.  Nous voulons qu’on nous laisse tranquille, a conclu M. Mugabe.


M. EVO MORALES AYMA, Président de la République constitutionnelle de Bolivie, s’est dit heureux que les populations les plus défavorisées et les peuples autochtones puissent enfin depuis son arrivée au pouvoir participer pour la première fois dans l’histoire de la Bolivie à la gestion du pouvoir.  Une occasion selon lui de parvenir à la définition de politiques orientées vers l’action et vers les plus démunies.  Il a également déclaré qu’il était important de promouvoir l’unité tout en nous enrichissant de nos différences.  Il a invité la communauté internationale à lutter pour la justice et l’égalité de tous les peuples et à combattre avec force.  Il a rappelé les conséquences néfastes des politiques libérales subies par son pays à une époque où l’on a voulu justifier la privatisation des ressources naturelles et de leur exploitation sous prétexte de lutter contre le chômage et la corruption.  Il a fustigé les modèles néolibéraux qui ont amené la concentration des richesses entre les mais d’un petit nombre sans avoir fait baisser le chômage ni la corruption. 


Le Président a estimé indispensable que l’État reprenne le contrôle de l’exploitation des ressources naturelles pour qu’elles profitent au développement du pays et au bien être de la population.  Nous avons commencé à décoloniser la Bolivie sur le plan interne et externe, a-t-il annoncé.  Une colonisation interne qu’il a définie comme étant le fait de propriétaires qui dominaient le pays et privaient le peuple de sa souveraineté.  Nous avons commencé la décolonisation extérieure, a-t-il ajouté, pour que nos ministres ne soient plus choisis aux États-Unis.  Le Président a regretté les problèmes rencontrés par sa délégation pour obtenir des visas, en mentionnant tout particulièrement les difficultés faites à un de ses ministres par les contrôles douaniers américains.  Nous saluons tous les révolutionnaires, en particulier le président Fidel Castro qui envoie des soldats à des fins humanitaires et pas pour tuer comme les soldats envoyés par le Président Bush, a-t-il encore martelé. 


Le Président bolivien a également défini les changements climatiques comme étant le produit de la mondialisation sélective, celle qui ne respecte pas la différence et se caractérise par le partage du capital entre un petit nombre de personnes.  Il s’est dit convaincu qu’il n’est pas possible que les services de base restent aux mains d’entreprises privées.  Nous savons que si l’accès à l’eau est un droit fondamental de l’homme, a-t-il dit, sa gestion doit rester au service public.  Si l’accès aux énergies demeure un droit de l’homme, leur exploitation ne peut rester aux mains de quelques-uns.  Le Président a dénoncé la contradiction des politiques économiques qui conduisent à un véritable génocide avant de fustiger la course aux armements qu’il a qualifiée d’industrie de la mort.  Il a aussi dénoncé l’arrogance et l’autoritarisme de certains pays au détriment de l’intérêt de l’humanité et a appelé le monde à travailler de façon collective pour sauver la planète, la chose la plus précieuse. 


En outre, Evo Morales Ayma s’est particulièrement réjoui de la récente adoption par l’Assemble générale d’une déclaration sur les peuples autochtones.  Un premier pas selon lui de la reconnaissance des droits spoliés des autochtones.   Il a défini le mouvement des autochtones comme une source positive et a souhaité l’organisation d’un sommet mondial des autochtones au Siège des Nations Unies qui serait une forme de reconnaissance des modes de vie durables des autochtones.  Il a souhaité que soit mis un terme aux modèles économiques égoïstes, afin que le nouveau Millénaire s’affirme comme celui du respect de la vie, de l’égalité et de la justice. 


M. VÀCLAV KLAUS, Président de la République tchèque, a déclaré que son pays avait l’ambition d’obtenir un siège en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période allant de 2008 à 2009, et a encouragé les États Membres à soutenir cette candidature.  Il a réaffirmé le dévouement de son pays aux principes de liberté, de démocratie, de coopération internationale, de développement économique et de respect de la souveraineté des États.  Il a précisé que la République tchèque avait participé à plus de 20 missions de maintien de la paix des Nations Unies et d’opérations mandatées par l’Organisation.


Énonçant les changements radicaux qu’a connus son pays depuis la chute du communisme, M. Klaus a noté que l’entrée de la République tchèque au sein de l’Union européenne (UE) avait contribué de manière notable à son développement.  En sa qualité de futur président de l’UE pour la première moitié de 2009, il a exprimé sa conviction profonde quant à la nécessité de lever les barrières qui font obstacle au progrès économique, particulièrement dans les pays en développement, tout en rappelant le slogan de son pays « Une Europe sans barrières ».


Soulignant la nature irremplaçable des Nations Unies en tant que plate-forme internationale pour le dialogue entre les nations, il a déploré l’existence du concept de gouvernance globale comme concept alternatif qui repose, a-t-il précisé, sur l’idée indéfendable que le monde peut être gouverné, contrôlé et géré de manière globale.  L’ambition des Nations Unies, a-t-il déclaré, n’est pas et ne devrait jamais être la recherche d’un point de vue obligatoire et unique imposé par certains sur ceux qui ne sont pas d’accord.  Une telle aspiration est inacceptable et non démocratique et repose sur « l’abus de la raison » et « le savoir comme prétexte ». 


Le Président a regretté que, parce qu’ils veulent rapidement prendre des décisions, certains États donnent la priorité à l’efficacité opérationnelle de l’Organisation aux dépens de la reconnaissance de points de vue divergents.  Étant catégoriquement opposé à cet état de fait, il a demandé que les vues de chaque pays soient respectées, quelle que soit sa taille.  Il a soutenu la nécessité de la réforme des Nations Unies de manière à ce que l’Organisation reflète la situation actuelle dans le monde.  Les changements sont inévitables et nous devrions en parler sérieusement, a-t-il déclaré.


Nous contribuerions davantage au développement dans le monde en réduisant les barrières commerciales plutôt qu’en fournissant de l’aide conditionnée, a-t-il continué.  Il a regretté que les pays en développement soient souvent freinés dans leurs avancées économiques du fait du protectionnisme environnant et du fardeau imposé par les subventions à l’exportation. 


M. RAFAEL CORREA, Président de l’Équateur, a débuté son intervention par une réflexion sur les Objectifs du Millénaire pour le développement(OMD).  Par cet accord, nous nous sommes engagés à atteindre, d’ici à 2015, plusieurs objectifs de base sur la voie du développement humain, a-t-il rappelé tout en invitant à réfléchir d’une manière critique à la définition de ces objectifs, à leurs limites et dangers et écueils occasionnés par la conception d’agendas minimalistes pouvant jeter les bases de profondes disparités socioéconomiques.


Selon M. Correa, la première limite des Objectifs du Millénaire pour le développement réside dans le fait qu’en tant que stratégie visant à la réduction de la pauvreté, elle ne représente qu’un cadre minimal.  Parlant des objectifs nationaux de l’Equateur, il a indiqué que ceux-ci allaient bien au-delà de ces minimums, approfondissant les objectives clefs et incorporant plusieurs autres.  En somme, a-t-il expliqué, il ne s’agit pas uniquement de subsistance, mais du droit des personnes à jouir d’une vie humaine digne d’être vécue.  Avoir pour objectif de vivre avec un dollar et un centime par jour de sorte à vaincre l’extrême pauvreté, ou d’éviter une mort prématurée, comme cela figure dans les Objectifs du Millénaire pour le développement, ne veut pas dire mener une vie décente, a insisté M. Correa.  Il a proposé des objectifs communs qui soient basés sur des « maxima sociaux » au lieu de « minimums de vie ».


La meilleure stratégie pour réduire les niveaux de pauvreté, a-t-il poursuivi, consiste à réduire le fossé des disparités socioéconomiques, territoriales, écologiques et culturelles.  Il a ainsi informé que l’un des principaux objectifs de son gouvernement résidait dans l’atténuation des inégalités dans le cadre du développement endogène, de l’inclusion économique et de la cohésion socio-territoriale tant au niveau national que mondial.  Le Président équatorien a ajouté que ce que le gouvernement de la Révolution citoyenne désire imposer en Équateur, c’est l’empire des droits de l’homme et des valeurs universelles.  Il a cité l’exemple du Plan National pour le développement qui constitue une création démocratique et participative.


Évoquant le débat de haut niveau sur les changements climatiques, le Président Correa a souligné que l’Équateur, avec son projet Yasuni-ITT, avait apporté une contribution à la fois concrète et innovatrice en vue de réduire les émissions de CO2 et de préserver la biodiversité.  Cette initiative met l’accent sur l’engagement à ne pas exploiter 920 millions de barils de pétrole afin d’éviter l’émission de près de 111 millions de tonnes de carbone dues à la combustion de matières fossiles.  Il a noté cependant que cette décision impliquera une diminution de l’ordre de 720 millions de dollars en termes d’investissements étrangers, ce qui ne manquera pas d’affecter fortement l’économie équatorienne.


M. Correa s’est enfin félicité de l’adoption, il y a quelques jours, par l’Assemblée générale de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones, que son pays avait coparrainée et activement négociée.  


M. LECH KACZYNSKI, Président de la République de Pologne, a estimé que les prévisions, après la chute du communisme en 1989, sur la fin de l’histoire, ne s’étaient pas avérées.  L’histoire, a-t-il dit, est pleine de contradictions, liées, selon lui, aux inégalités dans le développement économique des différentes régions du monde.  Il a présenté une multitude de points de vue sur les changements climatiques, dont les causes, selon lui, ne sont pas établies avec certitude.  Il a cité certains scientifiques qui, dans son pays, assurent que le réchauffement de la planète n’est pas lié à l’activité humaine.


À l’inverse, a-t-il noté, la plupart des orateurs à cette tribune ont décrit en termes très dramatiques les effets catastrophiques de l’action de l’homme.  Il a constaté que le Protocole de Kyoto avait eu des effets importants mais insuffisants et que certains États puissants ne l’avaient pas signé.  Un nouveau défi attend donc les États Membres, a-t-il dit, en appelant de ses vœux une atténuation des effets des changements climatiques, sans pour autant limiter le droit au développement des pays les moins avancés.  Il a estimé que les solutions ne pouvaient pas être exclusivement d’ordre économique.  M. Kaczynski a fait part de l’expérience de son pays qui, récemment débarrassé du communisme, a remporté des succès économiques tout en réduisant de 30% les émissions de gaz à effet de serre.  C’est donc faisable, a-t-il lancé en conclusion.


M. JENS STOLTENBERG, Premier Ministre du Royaume de Norvège, a déclaré qu’il était impératif de parvenir à un accord post-Kyoto dans le cadre des Nations Unies.  Il a demandé que lors de la prochaine rencontre en Indonésie au mois de décembre prochain, un calendrier de négociations soit adopté.  En tant que pays industrialisé, a poursuivi Jens Stoltenberg, nous avons une responsabilité particulière dans la réduction des gaz à effet de serre à un niveau plus acceptable.  Sur le long terme, notre but devrait être d’éviter que la température n’augmente de plus de 2°C, par rapport aux moyennes actuelles a proposé le Premier Ministre.


S’agissant de la Déclaration du Millénaire, le Premier Ministre norvégien a déclaré qu’à moins de fournir des efforts supplémentaires, les promesses alors faites ne seraient pas réalisées.  La Norvège participe depuis l’an 2000 à l’Alliance globale pour les vaccins et pourtant chaque année, deux millions de nourrissons décèdent prématurément.  Chaque année, 500 000 femmes meurent des suites de l’accouchement.  La Norvège, a annoncé son Premier Ministre, a lancé aujourd’hui en partenariat avec d’autres gouvernements, institutions et membres de la société civile une campagne mondiale qui permettra de sauver des vies.  Annonçant la création d’un réseau mondial de leaders soucieux de s’assurer que la priorité serait donnée aux enfants et aux femmes, le Premier Ministre a indiqué que son pays s’était engagé à verser 1 milliard de dollars américains sur 10 ans pour soutenir les Objectifs du Millénaire pour le développement qui portent plus précisément sur la santé infantile et maternelle.  Cette campagne est directement basée sur les recommandations du Groupe d’experts sur la cohérence à l’échelle du système onusien présidé par la Norvège avec le Pakistan et le Mozambique.


Nous avons besoin d’une Organisation forte et efficace.  Nous avons besoin d’une Organisation qui obtienne des résultats.  Nous avons besoin d’une Organisation qui atteigne les Objectifs du Millénaire pour le développement.  C’était le mandat du Groupe d’experts que de relever ces défis, a lancé le Ministre.  Après avoir tenu des réunions dans plusieurs endroits du monde, entendu les États, les groupes régionaux, les associations citoyennes, les organisations bénévoles comme les particuliers, nous recommandons d’établir une organisation des Nations Unies dans chaque pays, a poursuivi le Premier Ministre.  Un dirigeant, un programme, un budget et un bureau, partout où cela est possible.  De plus, a ajouté Jens Stoltenberg, nous avons besoin au siège d’un système de gestion plus pertinent.  C’est par égard pour les plus pauvres et les plus faibles que nous nous devons de construire une ONU plus efficace, a encore dit le Premier Ministre qui s’est dit content de voir les progrès déjà réalisés dans les huit pays pilotes où le modèle de l’ONU unique a été implanté concrètement selon des réalités propres à chacun des pays. 


M. LAWRENCE GONZI, Premier Ministre de la République de Malte, a reconnu que le réchauffement climatique constituait une menace environnementale et freinait la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a illustré ses dires en citant notamment l’ouragan Dean qui a dévasté les économies des petites îles du Pacifique et des Caraïbes.  Le Premier Ministre a également plaidé pour que les. Nations Unies mettent en place un mécanisme chargé de l’analyse des activités de lutte contre les changements climatiques menées sur le terrain ces 20 dernières années et proposent une action stratégique globale dans le but de mettre fin aux initiatives fragmentées et non coordonnées, et de prendre davantage en considération les besoins des petits États insulaires.  Le Premier Ministre a rappelé que son pays avait lancé l’initiative relative au droit de la mer qui a débouché en 1982 sur l’adoption d’un traité et que les concepts s’y référant pouvaient aussi se rapporter aux problématiques mondiales environnementales. Il a appelé à une protection renforcée de cet héritage humain.


Le Premier Ministre a dit en outre accorder une attention particulière à l’approfondissement du dialogue, de la paix, de la sécurité et de la prospérité dans la région méditerranéenne et au Moyen-Orient.  Malte participe en ce sens aux partenariats euro-méditerranéens de Barcelone, l’initiative « Cinq plus Cinq », le Forum méditerranéen et l’Assemblée parlementaire Euro-Med, symbolisant ainsi son engagement dans la région.  Il s’est dit ravi de voir son pays accueillir le siège de la nouvelle Assemblée parlementaire de la Méditerranée qui ouvrira ses portes pour la première fois en novembre 2007, donnant ainsi une nouvelle dimension aux discussions sur les affaires méditerranéennes.


Sur le front des droits de l’homme, M. Gonzi a dit appuyer la Déclaration des droits des peuples autochtones adoptée tout récemment par l’Assemblée générale, mais aussi la nomination par le Secrétaire général d’un Conseiller spécial sur la responsabilité de protéger contre le génocide.  Il a également plaidé en faveur de l’abolition de la peine de mort.  Il a aussi rappelé que son pays participerait au renforcement de la Cour pénale internationale et de son rôle d’administration de la justice, de réconciliation et de promotion des règles de droit et de la démocratie.  M. Gonzi s’est inquiété du sort des réfugiés et déplacés qui affluent illégalement dans son pays, et dont la densité de population atteint 1 200 individus au kilomètre carré.  Il a réaffirmé son soutien à l’élaboration d’une réponse globale aux problématiques migratoires basée sur la solidarité, le respect de la dignité humaine et le partage des responsabilités.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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