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AG/10594

LA LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE DU VIH/SIDA REQUIERT DES FINANCEMENTS ADAPTÉS À L’AMPLEUR DU FLÉAU, RÉAFFIRMENT LES ÉTATS MEMBRES

21/05/2007
Assemblée généraleAG/10594
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante et unième session

98e et 99e séances plénières

matin et après-midi


LA LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE DU VIH/SIDA REQUIERT DES FINANCEMENTS ADAPTÉS À L’AMPLEUR DU FLÉAU, RÉAFFIRMENT LES ÉTATS MEMBRES


Ils s’engagent à atteindre les objectifs agréés à l’horizon 2010: accès universel au traitement, à la prévention et à l’appui contre la maladie et ses impacts humains


« Pour chaque personne recevant un traitement antirétroviral, six autres deviennent séropositives. »  C’est le constat fait par M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, dans sa déclaration à l’Assemblée générale réunie aujourd’hui en séance plénière pour examiner la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, adoptée en 2001.  


Rappelant qu’en 25 ans, le virus du VIH a infecté 65 millions de personnes et fait 25 millions de victimes, et que la vie de 40 millions de personnes est à présent affectée par le VIH/sida, Ban Ki-moon a insisté sur la nécessité de lier les efforts de développement entrepris dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015 et l’accès de toutes les populations et tous les patients à la prévention, au traitement, aux soins et aux services d’appui contre la pandémie d’ici à 2010. 


Cet objectif d’accès universel, que les États Membres ont défini lors de la Réunion de haut niveau sur le sida, tenue à New York le 2 juin 2006, est largement évoqué dans le rapport soumis aujourd’hui par le Secrétaire général aux délégations*.  Dans ce document, Ban Ki-moon recommande, entre autres, d’accroître les capacités de lutte contre le sida sur la durée, en finançant des stratégies ambitieuses et crédibles adaptées aux systèmes nationaux, en particulier ceux des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire qui ne peuvent pas par leurs propres moyens garantir l’accès universel à leurs populations.


À la suite du Secrétaire général et de la Présidente de l’Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa, qui a relevé l’inquiétante « féminisation » de la pandémie, en notant que 225 femmes étaient infectées chaque heure par le virus du VIH, les délégations ont réaffirmé leur volonté d’assurer que la concrétisation collective de l’accès universel renforce l’action menée par les gouvernements depuis l’adoption de la Déclaration d’engagement.  La majorité d’entre elles ont, à leur tour, mis l’accent sur l’importance de mettre en place des financements multisectoriels adaptés à l’ampleur de la pandémie et dont le montant requis, qui s’élève à 18 milliards de dollars en 2007, sera de 22 milliards en 2008.   


L’Union européenne, par la voix de sa présidence allemande, a ainsi déclaré que l’accroissement des ressources consacrées à l’application des stratégies nationales devait s’appuyer sur le mécanisme d’examen indépendant du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, lequel a engagé, depuis sa création en 2002, 7,1 milliards de dollars dans 136 pays.  À l’instar d’autres délégations, le représentant de l’Allemagne s’est en outre félicité de ce que l’accès aux traitements antirétroviraux bénéficie désormais à 2 millions de personnes contaminées, dont plus de 1,3 million vivent en Afrique subsaharienne.  Toutefois, soutenu en cela par le représentant des Pays-Bas, il a regretté que la couverture médicale dont peuvent bénéficier les enfants des pays à faible revenu ne couvre que 8% des besoins, ce qui, ont convenu ces pays, devrait inciter la communauté internationale à améliorer considérable les soins destinés aux enfants souffrant de la pandémie.  À cet égard, le représentant de l’Allemagne s’est réjoui de la récente décision prise par la Facilité internationale d'achat de médicaments et la Fondation Clinton de réduire le prix de certains antirétroviraux et de développer encore plus les diagnostiques et les traitements pédiatriques.


En ce qui concerne la féminisation de la pandémie, la plupart des délégations, dont celle de la République-Unie de Tanzanie, qui prenait la parole au nom du Groupe des États africains, ont insisté sur la nécessité de protéger les droits des petites filles, les femmes représentant désormais 48% des personnes contaminées, et les filles étant de plus en plus victimes de l’infection.  Le représentant tanzanien a également souligné combien il était déterminant de s’attaquer aux racines du fléau, en considérant les questions juridiques, sociales, économiques et culturelles qui favorisent la persistance de la pandémie dans les pays en développement.  De son côté, la représentante de Cuba a estimé que c’était la pauvreté qui, intensifiant les inégalités, rendait les plus défavorisés davantage vulnérables à la maladie et à ses conséquences.  Elle a ainsi estimé qu’atteindre l’objectif de verser 0,7% du PIB des pays riches à l’aide publique au développement permettrait de vaincre le manque criant de ressources humaines et infrastructurelles en matière de santé.


Au chapitre de la prévention, la délégation des États-Unis a estimé que la proposition la plus utile du Secrétaire général concernait la connaissance que les communautés, les pays et les régions doivent avoir des facteurs de diffusion de la pandémie.  C’est en ce sens que le représentant américain a plaidé pour un renforcement des programmes, y compris éducatifs, de prévention.  Sur le même sujet, la délégation de la France a plaidé en faveur de l’établissement de nouvelles stratégies pouvant permettre de combattre efficacement toutes les formes de discrimination et de stigmatisation qui freinent l’accès aux soins et au traitement.  « Nous gagnerons la lutte contre le VIH/sida si les outils de prévention sont proportionnés à la vitesse de propagation de l’épidémie et si les traitements, notamment ceux de deuxième ligne sont adaptés à l’ampleur des besoins », a ainsi déclaré le représentant français.


L’Assemblée générale achèvera demain le débat entamé ce matin.  Elle procédera auparavant à l’élection de 30 membres de la Commission des Nations Unies sur le droit commercial international. 


* Ce rapport du Secrétaire général est publié sous la cote A/61/816



SUITE À DONNER AUX TEXTES ISSUS DE LA VINGT-SIXIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE: MISE EN ŒUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA


Déclarations


SHEIKHA HAYA RASHED AL KHALIFA, Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, a rappelé que depuis sa découverte, en 1981, le VIH/sida avait tué plus de 25 millions de personnes.  Actuellement, environ 40 millions de personnes sont infectées par le virus du VIH, a-t-elle ajouté.  Elle a fait valoir que ces chiffres reflétaient les tragédies inimaginables de ceux qui vivent avec cette maladie ou prennent soin de gens qui en souffrent.  Le VIH/sida est un cauchemar qui nous hante tous et qui exige un engagement immédiat et soutenu de la part de la communauté internationale, a-t-elle déclaré.  Faisant aussi état des ravages de la maladie sur les sociétés et les pays, elle a insisté sur la situation qui prévaut en Afrique subsaharienne, qui compte 62% des cas de VIH/sida au monde.  Par ailleurs, elle a mis l’accent sur la féminisation de la pandémie, notant que 225 femmes étaient infectées chaque heure. 


Pour faire face aux défis du VIH/sida, Mme Al Khalifa a estimé qu’il fallait un partenariat entre gouvernements, institutions multilatérales, société civile, ONG, scientifiques, docteurs et individus.  De plus, elle a affirmé qu’il fallait fournir des services de santé reproductive et des informations aux jeunes afin qu’ils adoptent des comportements sains tout en s’assurant qu’ils restent à l’école, celle-ci, de par les connaissances qu’elle leur transmet étant un facteur de réduction du risque d’infection par le VIH/sida.  S’agissant du traitement des malades, la Présidente de l’Assemblée a souligné qu’il fallait travailler avec les compagnies pharmaceutiques pour réduire les coûts des médicaments antirétroviraux.  Elle a en outre mis en avant l’importance d’assister les pays en développement, notamment par le financement et la formation, afin qu’ils établissent des systèmes de santé adéquats au traitement du VIH/sida.  Déclarant qu’il était possible de vaincre cette maladie, elle a estimé qu’il serait essentiel pour l’Assemblée générale de continuer à évaluer les progrès accomplis dans ce sens et à garder la question de la lutte contre le VIH/sida au sommet de son ordre du jour.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a rappelé qu’en l’espace de 25 ans, le VIH avait infecté 65 millions de personnes et fait 25 millions de victimes, « la vie de 40 millions de personnes étant aujourd’hui affectée par le VIH/sida, dont près de la moitié sont des femmes ».  Ajoutant que pour chaque personne recevant un traitement antirétroviral, six autres devenaient séropositives, Ban Ki-moon a déclaré que la lutte contre le sida était une affaire collective. Quelque 8 000 personnes succombent chaque jour du VIH/sida tandis que quotidiennement 12 000 sont infectées par le virus du VIH, a-t-il rappelé.


« Nous partageons tous la responsabilité de réagir », a-t-il poursuivi, indiquant ensuite que les gouvernements en étaient conscients lorsqu’ils avaient adopté la Déclaration politique sur le VIH/sida il y a un an. Le Secrétaire général a ajouté que les gouvernements avaient, à cette occasion, réitéré leurs serments faits il y a cinq ans dans la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, un nouvel objectif ayant été fixé à l’échelle mondiale d’ici à 2010: l’accès universel au traitement, à la prévention, à l’appui et aux soins.



Liant la réalisation de cet objectif à l’effort de développement engagé dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, Ban Ki-moon a salué les avancées accomplies récemment en matière d’accès au traitement universel, notamment le fait que la plupart des pays se sont engagés à doubler ou tripler la couverture du traitement antirétroviral d’ici à 2010 et que deux millions de personnes dans les pays à faible revenu ou a revenu intermédiaire reçoivent désormais un traitement. « Mais, malgré tout, l’épidémie continue de se propager », a-t-il déploré, notant qu’au cours des deux dernières années, le nombre de personnes infectées avait augmenté dans toutes les régions du monde. 


M. Ban Ki-moon a fait savoir qu’en tant que Secrétaire général originaire d’Asie, il comptait s’exprimer publiquement sur la propagation du sida sur ce continent afin de mettre l’accent sur la prévention. Il a encore, à ce propos, souhaité que tous les programmes de prévention soient renforcés et que les femmes, les filles et les groupes les plus vulnérables puissent y avoir rapidement accès.


 En ce qui concerne les modalités d’action, le Secrétaire général de l’ONU a estimé qu’il fallait mobiliser toute la volonté politique nécessaire afin de s’attaquer aux facteurs alimentant l’épidémie, comme l’inégalité entre les sexes et la discrimination.  Il a ajouté qu’il fallait aussi prévoir le financement complet d’infrastructures et de plans nationaux adaptés aux réalités locales et, enfin, qu’il était indispensable de mettre en place des partenariats associant les gouvernements, le secteur privé et la société civile, afin de tirer le meilleur parti des fonds investis. 


Affirmant que la lutte contre la pandémie resterait une priorité à l’échelle du système des Nations Unies au cours des prochaines décennies, Ban Ki-moon a conclu son intervention en lançant de nouveau un appel à l’unité entre toutes les parties prenantes à la lutte contre la pandémie du VIH/sida.


M. THOMAS MATUSSEK (Allemagne), qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, a indiqué qu’elle croyait fermement que la réalisation de l’objectif de l’accès universel aux médicaments aurait un impact sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en ce qui concerne la réduction de la pauvreté et de la mortalité infantile, l’éducation, l’égalité des sexes et la santé maternelle.  La pandémie du VIH/sida n’est pas seulement une question de santé.  Elle touche aussi des questions liées à la sécurité, aux droits de l’homme et au développement durable.  Le représentant de l’Allemagne a regretté le fait qu’en dépit de l’augmentation des ressources consacrées à la lutte contre le VIH/sida, la pandémie n’ait pas cessé de croître, notamment dans les pays en développement.  C’est en ce sens qu’il a appelé tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à engager des politiques nationales ambitieuses et crédibles pour réaliser l’objectif mondial d’accès universel aux médicaments d’ici à 2010.


M. Matussek a ensuite déclaré que le financement de ces politiques devait être décidé dans les meilleurs délais, en s’appuyant sur le mécanisme d’examen indépendant mis en place par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.  S’agissant toujours des ressources, le représentant s’est félicité de ce que le Fonds continue de jouer un rôle pivot en concentrant plus de 50% des contributions versées à l’effort de lutte contre le sida.  Il a ajouté que l’Union européenne souhaitait renforcer le potentiel du Fonds pour la période 2008-2010, et il a invité les autres donateurs à s’engager également sur cette voie.  Le représentant a, par ailleurs, noté que la féminisation de la pandémie n’était pas suffisamment prise en compte dans les plans nationaux, alors que les femmes représentent 50% des personnes contaminées dans le monde et plus de 60% dans certains pays, notamment africains.  À cette aune, M. Matussek a demandé que la situation des femmes et des groupes les plus vulnérables reçoive l’attention qu’elle mérite au travers de plans nationaux d’appui qui soient davantage en phase avec les réalités de la pandémie.  S’adressant aux décideurs politiques et aux auteurs de programmes, le représentant a ensuite dit qu’il fallait impérativement s’attaquer aux causes psychosociales, socioéconomiques et culturelles de la pandémie.  Se référant au rapport du Secrétaire général, il a mis l’accent sur la nécessité d’accroître les moyens d’information pour renforcer la prévention, en sensibilisant les populations aux effets dévastateurs de la maladie sur le tissu social des communautés.  


En ce qui concerne la discrimination à l’égard des femmes, M. Matussek a jugé que la violence dont elles sont victimes devait être considérée comme une des causes principales d’expansion de l’épidémie.  Il a noté à ce sujet que les femmes manquaient souvent du pouvoir et de l’autonomie socioéconomique suffisants pour contrôler leur propre existence, y compris leur vie sexuelle et leur santé maternelle.  C’est pourquoi, a-t-il ajouté, elles basculent si souvent dans la prostitution forcée et deviennent les victimes du trafic humain, des mutilations génitales et d’autres formes d’exploitation.  Le représentant a regretté que la communauté internationale ait à ce jour échoué à réduire l’inégalité entre les sexes, qui est l’un des facteurs principaux de propagation de l’épidémie de VIH/sida.  Dans ce contexte, M. Matussek a plaidé pour un renforcement du lien entre les programmes éducatifs et de santé et pour une mobilisation accrue des hommes et des adolescents à la cause des femmes et des jeunes filles.  Pour ce qui est de l’accès au traitement, le représentant a salué le fait que selon les agences intéressées, plus de 2 millions de personnes vivant avec le virus du sida bénéficient désormais d’un traitement antirétroviral, plus de 1,3 million d’entre elles vivant en Afrique subsaharienne.  Toutefois, a-t-il indiqué, la couverture pour les enfants est seulement de 8%, ce qui devrait inciter à améliorer dramatiquement les soins pédiatriques.  À cet égard, M. Matussek s’est réjoui de la récente annonce par la Facilité internationale d’achat de médicaments et la Fondation Clinton de réduire le prix de certains antirétroviraux et de développer les diagnostiques et les traitements pédiatriques.  Par ailleurs, le représentant a plaidé pour une approche intégrée en matière de lutte contre le sida et la tuberculose, cette affection étant l’une des causes communes de décès des personnes atteintes de la maladie du sida.


Enfin, le représentant allemand a affirmé qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure en matière de prévention.  Il est indispensable que les jeunes, qui représentent 40% des personnes nouvellement infectées chaque année, puissent avoir accès à l’information la plus claire et exhaustive sur le sida.  De même, un coup d’accélérateur doit être donné pour faire en sorte que les programmes de prévention existants soient étoffés des informations les plus récentes concernant les avancées dans le domaine des vaccins, des microbicides et de l’efficacité des préservatifs féminins.  Nous appelons tous les pays à inclure un « volet transmission mère-enfant » (TMF) dans leurs plans nationaux, étant donné que seulement 11% des femmes enceintes reçoivent actuellement un traitement préventif, a dit M. Matussek. 


M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie), qui s’exprimait au nom du Groupe africain, a rappelé combien le VIH/sida affecte la région d’Afrique subsaharienne par rapport au reste du monde.  C’est en effet dans les pays de cette région, selon le rapport d’ONUSIDA, que se trouvent 63% des personnes vivant avec le VIH, a-t-il rappelé.  En outre, en 2006, 72% des adultes et des enfants décédés à cause du sida étaient des ressortissants de cette région, a rappelé M. Mahiga.  Pourtant, a souligné le représentant, seulement 10% de la population mondiale vit en Afrique subsaharienne, ce qui indique combien y sont désastreuses les conséquences de cette pandémie en termes démographiques, sociaux et économiques.  Rappelant la féminisation croissante de la maladie, M. Mahiga a insisté sur l’importance de protéger les droits des enfants, et en particulier ceux des fillettes, en Afrique, au Sud du Sahara.  Il a aussi relevé la nécessité de lutter pour la promotion de l’égalité hommes-femmes et le renforcement des capacités des femmes.


Le Groupe africain est encouragé de constater que de nombreux pays à revenu moyen ou faible ont mis en place des plans nationaux pour lutter contre la pandémie du VIH/sida, a poursuivi le représentant.  Il a souligné la nécessité de s’attaquer aussi aux racines du mal, en considérant les questions juridiques, sociales, économiques et culturelles qui sont liées à la pandémie.  Les pays affectés ont de plus besoin de financements extérieurs pour être en mesure de mettre en œuvre leurs programmes de prévention et de lutte contre la maladie, alors que ces financements sont toujours insuffisants, a-t-il constaté.  Le Groupe africain exhorte donc la communauté internationale à respecter ses engagements et à continuer à fournir des fonds supplémentaires pour les programmes de santé publique et de développement, a déclaré M. Mahiga.  Le représentant a ensuite mis l’accent sur l’importance de la prévisibilité et de la disponibilité des ressources financières, se félicitant à ce propos des mécanismes qui, à cet égard, ont été mis en place.  Le Groupe africain souhaite en outre une harmonisation de tous les programmes nationaux de lutte contre le sida, pour éviter des doubles emplois et s’assurer du maximum de cohérence en la matière.


Constatant ensuite le faible taux de traitement par antirétroviraux, le représentant a déploré que le nombre de personnes touchées qui en ont besoin augmente plus vite que les moyens permettant de leur fournir cette thérapie.  Il a donc demandé plus d’investissements dans les infrastructures et les systèmes de santé et dans le domaine de la sécurité alimentaire.  Nous devons aussi encourager la recherche afin d’être mieux armés pour faire face à la maladie, en développant notamment des vaccins, des microbicides, la médecine traditionnelle et d’autres formes de thérapie, a-t-il estimé.  En termes de prévention, le représentant a partagé l’avis du Secrétaire général selon lequel il faut que les pays connaissent mieux la nature des menaces qui existent en matière de santé.  Les pays africains réaffirment les engagements qu’ils ont pris envers la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et la Déclaration politique sur le VIH/sida.  Ils réitèrent aussi le caractère central de la coopération internationale dans le soutien des efforts déployés au niveau national.  Enfin, les États africains reconnaissent et encouragent le rôle important joué par la société civile et la communauté scientifique, a ajouté le représentant.


Mme LIPUO MOTEETEE (Lesotho), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a rappelé qu’alors que l’Afrique subsaharienne ne représentait que 10% de la population, elle comptait plus des trois quarts des personnes vivant avec le VIH/sida.  Elle a estimé que si rien n’était fait pour inverser cette tendance, ses conséquences pourraient saper les progrès accomplis en matière de développement dans la région.  Elle a affirmé que le VIH/sida demeurait le plus grand défi à relever en Afrique australe et qu’en conséquence, les États membres de la SADC avaient donné la plus haute priorité à la pleine et rapide mise en œuvre des recommandations de la vingt-sixième session extraordinaire de l’Assemblée générale et de son examen de juin 2006. 


Faisant part des efforts déployés dans la région de la SADC pour faire face à la pandémie, Mme Moteetee a souligné que l’ignorance face au VIH/sida contribuait au taux élevé de prévalence que l’on trouve dans la région.  De plus, les stigmates associés au VIH/sida découragent de nombreuses personnes qui devraient se faire tester ou les incitent à se cacher plutôt qu’à se faire soigner, a-t-elle poursuivi.  Elle a déclaré que les pays de la SADC s’employaient à parvenir à l’objectif d’un accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et aux services d’appui, comme cela a été établi par la Déclaration politique du 2 juin 2006.  La représentante a notamment indiqué que ces pays consacraient une large part de leur budget à l’amélioration du secteur de la santé et de l’éducation sexuelle et qu’ils s’efforçaient de rendre disponibles les médicaments rétroviraux pour lutter contre la transmission du virus du VIH de la mère à l’enfant.  Reconnaissant que la lutte contre le VIH/sida était difficile et de longue haleine, elle a affirmé que les pays de la SADC demeureraient engagés dans ce combat pour vaincre cette pandémie.  


M. ENRIQUILLO A. DEL ROSARIO (République dominicaine), qui prenait la parole au nom du Groupe de Rio, a affirmé que le VIH/sida touchait tous les groupes de la population, que ce soit les pauvres, les riches, les femmes, les enfants ou les jeunes.  Notant le lien entre VIH/sida et développement, il a souligné la nécessité de lutter contre l’impact négatif de la pandémie, aux niveaux social et économique, dans les pays en développement.  La garantie d’un accès aux médicaments est une partie essentielle de la pleine réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales, a estimé le représentant.  Il a souhaité que les gens qui vivent avec le VIH/sida bénéficient de la totalité de leurs droits fondamentaux, dont, entre autres, l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux services sociaux et de santé et à la protection légale. 


Le représentant a fait valoir que les pays du Groupe de Rio avaient comme objectif de fournir un accès universel au traitement et d’assurer une distribution gratuite de médicaments aux malades qui en ont besoin.  Il a insisté sur la question fondamentale du financement des traitements et a exhorté la communauté internationale à consacrer plus de ressources à la santé publique et au développement.  Il s’est félicité des mécanismes novateurs de financement de l’achat des médicaments, dont UNITAID, et a souhaité que ceux-ci soient encouragés afin de faire baisser le coût des médicaments.  Il a souligné l’importance de la coopération, afin de mieux répondre à la pandémie par des actions communes et articulées entre pays.  Enfin, il a estimé que les stratégies de prévention intégrées devaient prendre en compte les valeurs morales de chaque peuple et être basées sur des mesures scientifiques éprouvées et efficaces.  L’accès total et sans restriction aux services de santé, y compris la santé sexuelle et reproductive, doit être assuré, a-t-il conclu. 


M. PHILIP SEALY (Trinité-et-Tobago), qui s’exprimait au nom des 14 États membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que cette région est au deuxième rang des plus touchées par la pandémie du VIH/sida, tout en notant que ce sont en majorité les femmes qui en sont les plus affectées.  Cela indique à quel point les considérations sexospécifiques sont importantes dans les plans et programmes, a relevé M. Sealy.  Le représentant a souligné la coopération qui existe traditionnellement entre les gouvernements des États des Caraïbes, en particulier dans la lutte contre le sida.  Il a à cet égard notamment cité l’existence du Partenariat pan-caribéen contre le VIH/sida (PANCAP).  M. Sealy a ensuite dit qu’il partageait l’avis du Secrétaire général en ce qui concerne le besoin de ressources financières supplémentaires, ces ressources devant être utilisées de façon plus stratégique et innovatrice afin de fournir une prévention et des traitements plus efficaces aux populations et aux malades.  « Il est impératif que l’Assemblée générale continue à se concentrer sur cette question », a poursuivi le représentant.


Beaucoup, parmi les programmes nationaux de la région, en sont au stade de préparation des nouveaux plans stratégiques, a-t-il ajouté.  Ceci présente une occasion unique, qui permettrait d’y intégrer les activités relatives à l’accès universel, afin de se rapprocher de cet objectif, dont l’atteinte a été fixée pour 2010.  La plupart des pays de la région des Caraïbes ont commencé à appliquer la thérapie antirétrovirale, et le taux de mortalité lié au sida a décliné, s’est réjoui M. Sealy.  Il a noté également les progrès significatifs accomplis dans le domaine de la prévention de la transmission de la maladie par la mère à son enfant.  « Les efforts menés par la communauté internationale en vue de réduire le coût de la thérapie doivent donc se poursuivre », a plaidé le représentant.  Il a ensuite cité l’accord passé entre la CARICOM-PANCAP et le Brésil, qui prévoit la fourniture, par le Brésil, d’antirétroviraux aux pays de la CARICOM et la formation de leurs professionnels de santé.


L’accès des pays de la CARICOM aux fonds dont ils ont besoin en matière de lutte contre la pandémie leur est rendu difficile par la classification de certains d’entre eux dans la catégorie des pays à revenu moyen, selon des critères définis par la Banque mondiale, a fait remarquer M. Sealy.  De ce fait, beaucoup de pays de la région sont devenus inéligibles et ne peuvent donc bénéficier des financements du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a noté le représentant.  Il a ensuite rappelé le rôle important que jouent les organisations de la société civile dans la lutte antisida, et a indiqué que la région des Caraïbes souscrivait à cet égard aux principes préconisant une plus grande implication des personnes vivant avec le sida.  M. Sealy a aussi salué les activités d’ONUSIDA, qui joue un rôle central pour soutenir la cause de la lutte contre le sida dans les Caraïbes.  Il a enfin invité les donateurs de la communauté internationale à mieux coordonner leur soutien aux plans nationaux de lutte contre la pandémie. 


M. JOHN MCNEE (Canada) a constaté que le VIH/sida avait transformé dramatiquement le paysage social, économique et démographique du monde.  Il a estimé que la communauté internationale s’était mobilisée d’une manière sans précédent pour lutter contre cette pandémie.  Des nouvelles organisations ont vu le jour et des millions de dollars ont été consacrés à la lutte contre la maladie, a-t-il dit.  Il a ensuite indiqué que la Déclaration politique sur le VIH/sida, adoptée en 2006 par l’ONU, constituait une initiative majeure en faveur de l’universalisation de l’accès aux services de prévention, de traitement, de soin et de soutien aux malades et aux familles d’ici à 2010.  La réalisation de cet objectif exigera beaucoup plus d’efforts, de détermination et de collaboration de notre part à tous, a toutefois déclaré M. McNee. 


Il a estimé que si le traitement demeurait une intervention essentielle à la survie, la prévention était la clef qui permettrait de contenir et de renverser les tendances de la propagation du virus du VIH.  Les groupes les plus vulnérables n’ont pas accès à des méthodes de prévention efficaces, a-t-il regretté, citant en exemple les désavantages auxquels font face les femmes et les jeunes filles, notamment en matière d’éducation sexuelle.  Après avoir expliqué la réponse nationale du Canada à la pandémie du VIH/sida, le représentant a indiqué que son pays continuerait à travailler avec la communauté internationale pour généraliser l’accès à des programmes complets de lutte contre le VIH/sida.  Il a par ailleurs reconnu qu’il fallait pousser les recherches visant le développement de méthodes de prévention contrôlées par les femmes elles-mêmes, comme l’usage de microbicides, et qu’il fallait chercher à atteindre l’objectif ultime, à savoir un vaccin efficace contre le virus du VIH.


M. ARJAN HAMBURGER (Pays-Bas) a exprimé le soutien de sa délégation à la recommandation du Secrétaire général, selon laquelle l’objectif de l’accès universel à la prévention, aux médicaments et soins d’ici à 2010 doit faire partie intégrante de la lutte internationale contre la pandémie du VIH/le sida.  L’effort de prévention doit pouvoir s’appuyer sur un financement adéquat des programmes pertinents ainsi que sur un appui accru aux groupes les plus vulnérables et une lutte ciblée contre les facteurs socioéconomiques à l’origine de la propagation de la pandémie du VIH/sida, a souligné M. Hamburger.  Le représentant a indiqué qu’il fallait que les jeunes reçoivent une éducation sexuelle adaptée aux réalités du fléau et qu’ils puissent également avoir accès à des services qui ont fait la preuve de leur efficacité.  Il a à cet égard cité l’accès aux préservatifs masculins et féminins. 


M. Hamburger a ensuite regretté que, comme l’indique le rapport du Secrétaire général, de nombreux pays ne se soient toujours pas attaqués aux causes sociales, économiques et culturelles de la propagation de la pandémie.  Cela veut dire que les financements internationaux n’ont pas été utilisés de manière optimale, les mesures de prévention ayant été mal ciblées et n’ayant pas porté sur des secteurs clairement identifiés.  Le représentant a par ailleurs souhaité que l’accès au traitement dont ont besoin les enfants soit renforcé.  Il a fait remarquer que seulement 8% des enfants malades vivant dans les pays à faible revenu recevaient actuellement un traitement antirétroviral.  Davantage d’attention doit être consacrée au volet pédiatrique de la pandémie dans les programmes nationaux et une réduction du prix des médicaments administrés aux enfants est désormais vitale, a souligné M. Hamburger. 


M. SAMUEL OUTLULE (Botswana) a estimé que la lutte contre le VIH/sida devait être placée au sommet des priorités de l’agenda international en ce qui concerne la réponse collective à apporter à cette pandémie.  « Nous ne sommes pas encore sortis du tunnel », a-t-il noté, en relevant qu’en 2008, des millions de personnes continuent à être infectées et à mourir du sida par rapport aux années précédentes.  Cette tragédie humaine est particulièrement grande en Afrique subsaharienne, a-t-il poursuivi, en demandant à la communauté internationale une plus grande aide et un soutien plus cohérent aux efforts de lutte contre la maladie.  Le Botswana est fermement engagé sur les trois principes concernant la création d’un cadre national d’action contre le sida; d’une autorité de coordination; et d’un système d’évaluation et de contrôle, a indiqué M. Outlule.  Le représentant a ensuite salué ONUSIDA pour son excellent travail de soutien aux pays et a affirmé l’engagement politique du Botswana, qui s’emploie à augmenter les services de prévention, de traitement, de soin et de soutien mis à la disposition de ses populations.


Le Botswana encourage en particulier le dépistage du virus du VIH et de la maladie du sida elle-même, qui est devenu, depuis 2004, un test de routine pour tous les patients qui se rendent dans un centre médical, a dit le représentant.  En outre, a-t-il ajouté, il y a huit ans, le Bostwana a lancé un programme de prévention de la transmission de la maladie de la mère à l’enfant et, maintenant, 92% des femmes séropositives reçoivent un traitement au moment de leur accouchement.  En ce qui concerne le traitement des patients par antirétroviraux, il bénéficie actuellement à 70 000 personnes, ce qui montre une augmentation notable de l’accès à cette thérapie, a indiqué M. Outlule.  Il a cependant souligné le coût élevé des médicaments, qui continue à poser un véritable défi aux pays en développement.  Il a donc appelé la communauté internationale à faire tout son possible pour assurer à ces pays des ressources financières à long terme pour la lutte contre le sida.


M. HILIARIO G. DAVIDE Jr. ( Philippines) a déclaré que son pays reconnait qu’il faut en premier lieu identifier les modes de propagation de la pandémie du VIH/sida et attaquer le mal à ses racines.  Certains facteurs facilitant la propagation de la pandémie sont d’ordre sociaux: il s’agit notamment de l’inégalité  sociale entre les sexes; de la discrimination, et des stigmates qui se manifestent envers les personnes infectées; et de la violation des droits des personnes malades.  La mise sur pied d’une stratégie globale de lutte contre la maladie a amené le Gouvernement des Philippines à mettre l’accent sur la prévention, le traitement, l’accès universel aux médicaments, et un meilleur soutien aux populations les plus vulnérables. Le Gouvernement philippin a, à cet effet, lancé le « Programme national conjoint sur les migrations et le VIH/sida », qui est géré à la fois par le Ministère du travail et de la main d’œuvre et par le Ministère de la santé publique, a indiqué M. Davide, en se félicitant que les Philippines reçoivent le soutien de l’équipe de pays des Nations Unies dans la mise en œuvre de ce programme.  Le manque de moyens et de ressources financières est le principal obstacle au renforcement de la lutte contre la maladie dans les pays en développement, a regretté le représentant.  Le Secrétaire général le reconnaît, quand il indique que les besoins financiers de ces pays sur la question sont de 22 milliards de dollars en 2008, alors que les sommes dont ils disposent ne s’élèvent qu’à la moitié de ce montant, a regretté M. Davide.  Il est donc indispensable de trouver des sources de financement stables et prévisibles, a-t-il plaidé.


Mme ULLA STRÖM (Suède) a insisté sur la nécessité de prendre en compte les besoins spécifiques des femmes et des jeunes filles ainsi que de reconnaître le lien clair qui existe entre VIH/sida et santé reproductive et sexuelle.  Il est aussi clair qu’il faut étendre les services de traitement, y compris dans les pays pauvres, et que cela exige un renforcement des systèmes de santé et des ressources humaines qui y sont liées, a dit Mme Ström.  Tout en se félicitant de l’augmentation des ressources et des acteurs luttant contre la pandémie, elle a toutefois estimé que cette tendance positive devait être appuyée par une plus grande cohérence et une collaboration renforcée.  En matière de financement, elle a insisté sur le besoin d’assurer la pleine mise en œuvre de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide et sur le rôle de l’ONU.  Elle a d’autre part souligné l’importance de soutenir l’appropriation nationale de la réponse au VIH/sida et de se conformer aux priorités arrêtées au plan national.  La réalisation de ce genre d’efforts nécessite des ressources prévisibles, stables et à long terme, a indiqué Mme Ström.  Elle a estimé que le soutien financier à fournir au Fonds mondial contre le VIH/sida devait se manifester au profit des acteurs impliqués dans la lutte contre la pandémie, notamment ONUSIDA et l’OMS.  Mme Ström a déclaré que si les partenaires devaient honorer leurs promesses et leurs engagements, dans le même temps, les Gouvernements devaient, au niveau national, s’assurer que le VIH/sida fasse partie de leur processus de planification, d’établissement des priorités, et de projections budgétaires. 


M. ROBERT HILL (Australie) s’est félicité de l’augmentation du montant des fonds consacrés à la lutte contre la pandémie du VIH/sida ainsi que des progrès réalisés dans les domaines du traitement, des soins et du soutien aux malades et à leurs familles, depuis la Déclaration d’engagement de 2001.  Il a cependant indiqué que les cinq prochaines années seraient critiques.  Nous devons collectivement rendre notre réponse plus efficace, a-t-il insisté.  M. Hill a estimé qu’il fallait mieux comprendre les causes les moins connues de la propagation de la pandémie, dont notamment l’exclusion sociale, les mauvais schémas de développement économique et l’inégalité entre les sexes.  S’agissant de cette dernière question, il a estimé que la parité entre les sexes était au cœur des efforts déployés par l’Australie en vue de réduire la pauvreté et d’améliorer l’efficacité de l’aide.  Il a noté que l’inégalité entre les sexes était une des raisons clefs de la vulnérabilité des femmes face au VIH, rappelant que les femmes et les filles étaient touchées de manière disproportionnée par la pandémie.  Des réponses efficaces au VIH doivent traiter des déterminants sociaux de la vulnérabilité, a-t-il affirmé, en suggérant que les questions sexospécifiques soient intégrées à toutes les activités liées à la lutte contre le VIH/sida.  M. Hill a enfin déclaré que les gouvernements et les entreprises pouvaient œuvrer ensemble pour lutter contre le VIH et a exhorté tous les gouvernements à créer un environnement favorable à l’implication du secteur privé dans ce combat.


M. ALEC MALLY (États-Unis) a déclaré que le Plan d’urgence contre le VIH/sida lancé par le Président Bush il y a quatre ans reflétait certains aspects de la nouvelle approche du développement définie dans le cadre du Consensus de Monterrey en 2002.  Ce Consensus, a-t-il rappelé, appelle les pays à s’approprier les programmes pertinents; à rechercher les moyens d’une meilleure gouvernance; à établir des partenariats fondés sur la performance et à impliquer la totalité des secteurs d’activité.  L’approche multisectorielle préconisée par le Secrétaire général dans son rapport a déjà donné des résultats encourageants dans le contexte de la mise en œuvre du Plan d’urgence, a estimé M. Mally.  Il a indiqué qu’à la date du mois de septembre dernier, les États-Unis avaient soutenu la distribution de traitements antirétroviraux à plus de 800 000 personnes vivant dans 15 pays, et qu’ils pays contribuaient aux soins que reçoivent de 4,5 millions de personnes affectées, dont 2 millions d’orphelins et d’enfants vulnérables. 


La proposition la plus utile faite par le Secrétaire général dans le rapport soumis à l’Assemblée générale concerne la connaissance que les communautés, les pays et les régions elles-mêmes, doivent avoir des facteurs qui sont à l’origine de la propagation de la pandémie de VIH/sida.  Les États-Unis reconnaissent qu’il y a une pénurie de personnels de santé qualifiés dans beaucoup de pays affectés, notamment en Afrique subsaharienne.  C’est en ce sens qu’ils insistent sur le renforcement des ressources humaines et des programmes de prévention et de soin.  Le renforcement des ressources humaines doit systématiquement être inscrit dans les stratégies nationales et la communauté internationale devrait le soutenir, a plaidé M. Mally, en appelant l’OMS et les autres partenaires à promouvoir et à soutenir la formation des personnels de santé.  M. Mally a ensuite dit que les États-Unis soutenaient l’objectif de l’accès universel aux soins et aux médicaments d’ici à 2010, tel qu’il a été convenu aux termes de la Déclaration politique de 2006. 


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a indiqué que depuis la Réunion de haut niveau sur le VIH/SIDA qui s’est tenue l’année dernière, quatre-vingt-dix pays avaient mis en place des objectifs nationaux à atteindre dans leur lutte contre la pandémie.  Il a expliqué que pour obtenir une réponse efficace, il était important de se baser sur des analyses concrètes de l’épidémiologie du VIH et sur les comportements et les conditions sociales qui constituent les principaux vecteurs de l’épidémie.  Il est en effet essentiel d’identifier les populations les plus à risque, les efforts préventifs les plus efficaces ainsi que la manière de structurer au mieux la réponse, a recommandé M. Staur.  Dans cet effort, ONUSIDA et la société civile sont les partenaires les plus importants, a-t-il estimé.  Il est également indispensable que tous les acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA travaillent de façon coordonnée et focalisée, afin de mettre sur pied des capacités de lutte contre la pandémie sur le long terme.  Le point de départ doit être constitué des stratégies nationales, développées en partenariat avec le gouvernement et la société civile, notamment les personnes vivant avec le VIH/SIDA, a dit le représentant. 


M. Staur a rappelé l’engagement du Danemark pays envers la Déclaration de Paris sur l’harmonisation et l’alignement, et a indiqué que son pays avait doublé son soutien financier aux programmes de lutte contre le VIH/SIDA, le portant à 182 millions de dollars par an jusqu’en 2010.  Il a rappelé la nécessité de passer d’une logique d’urgence à une stratégie sur le plus long terme, la réponse à la crise du VIH/SIDA étant dépendante de l’amélioration des systèmes nationaux de santé.  « Il est en effet reconnu que sans l’augmentation de l’aide aux systèmes de santé, la bataille contre le VIH/SIDA ne pourra pas être gagnée.  L’aide au renforcement du système de santé est un élément clef de la stratégie de lutte contre le VIH/SIDA du Danemark, qui travaille avec les autorités sanitaires nationales de ses pays partenaires pour bâtir des systèmes plus forts, à la fois au niveau central et à celui des districts », a déclaré le représentant. 


À ce titre, M. Staur a félicité l’OMS pour avoir placé le soutien aux systèmes de santé au sommet de son agenda.  Il a indiqué que le Danemark avait donné 20 millions de dollars supplémentaires à l’OMS pour que l’Organisation devienne un acteur plus fort et plus stratégique dans les efforts mondiaux visant à renforcer les systèmes de santé dans les pays en développement.  La Déclaration politique adoptée l’année dernière accentuait le besoin d’augmenter les efforts de prévention.  Afin d’atteindre cet objectif, il est nécessaire de mieux comprendre les vecteurs de l’épidémie ainsi que l’efficacité des diverses réponses.  Or, il est indispensable de mieux informer et équiper les populations les plus jeunes, a insisté le représentant.  Il convient également d’améliorer la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant.  Pour cela, il a souligné la nécessité d’aborder la question de la féminisation du VIH/SIDA.  Il a ainsi indiqué l’engagement de son pays dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive comme élément intégral de la lutte contre le SIDA, au même titre que la promotion de l’égalité des sexes.  Il est en effet nécessaire d’adopter une approche holistique afin de remporter la lutte contre le VIH/SIDA, a-t-il déclaré.


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a souligné que l’adéquation de l’aide aux nécessités nationales de lutte contre le VIH/sida permet la gestion de ressources qui sont toujours insuffisantes.  Comme le recommande le rapport du Secrétaire général, la lutte contre l’épidémie passe par la fixation d’objectifs nationaux, et l’estimation des besoins et des ressources nécessaires ainsi que par la généralisation du traitement et l’intensification de la prévention, a dit la représentante.  En effet, a-t-elle noté, le combat est disproportionné et le meilleur moyen de lutte demeure la prévention.  Celle-ci est prioritaire à Monaco, a-t-elle poursuivi, signalant que des actions d’information sont menées auprès de la population résidant ou exerçant une activité professionnelle à Monaco et aussi auprès des jeunes en milieu scolaire.  La Principauté dispose d’un centre de dépistage où toute personne peut, de façon anonyme et gratuite, procéder à un test, et l’accès aux soins est totalement pris en charge.  Au niveau international, a ajouté la représentante, Monaco contribue à ONUSIDA depuis sa création et a récemment signé un accord-cadre dont l’objectif prioritaire est l’aide directe aux pays frappés par la pandémie dans le cadre de leur plan national de lutte contre le VIH/sida.  La représentante a illustré les actions de coopération internationale de la Principauté en rappelant la participation de Monaco au Comité de coordination du Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le VIH/sida, à compter du 1er janvier 2008, sous l’impulsion de la Princesse Stéphanie.  Monaco coopère en outre avec l’UNICEF pour lutter contre la transmission du virus de la mère à l’enfant, et avec l’OMS, au travers des « Bibliothèques bleues », en faveur de la prévention.  Monaco coopère également avec le FNUAP.


M. MAGED ABDEL AZIZ (Égypte) a estimé que l’objectif d’accès universel d’ici à 2010 en vue de renforcer la capacité des États à combattre le VIH/sida nécessitait que soit identifiés au mieux les besoins, afin d’assurer la prévention la plus efficace possible et l’accès au traitement et aux programmes de soins dans de nombreux pays en développement, notamment ceux à faible revenu.  Le représentant égyptien a ajouté que la réalisation de cet objectif passait également par des campagnes de sensibilisation de grande ampleur et par une lutte de tous les instants contre les préjugés.  Il a ainsi indiqué que les efforts à déployer devaient s’appuyer sur des investissements adéquats, une formation adaptée des personnels de la santé et une mise à disposition des traitements à des prix raisonnables.  Le représentant a également affirmé que le renforcement des capacités nationales d’action devait être accompagné d’un effort supplémentaire au plan régional.  À cet égard, il a évoqué la décision prise par l’Union africaine en 2005, et basée sur une proposition de l’Égypte, de mettre en place un centre africain ayant pour principal mandat de promouvoir la coopération dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida et de coordonner les activités de tous les centres de soins spécialisés existant à travers le continent.  Une telle initiative nécessiterait un appui technique et financier, a-t-il ajouté.


La communauté internationale doit prendre ses responsabilités non seulement en ce qui concerne le financement de la lutte antisida, mais aussi en ce qui concerne les traitements, en s’efforçant de rendre disponibles rapidement, et à des prix raisonnables, les médicaments les plus récemment mis au point, a dit M. Abdel Aziz.  Pour le représentant, l’utilisation optimale des traitements requiert la participation active des organisations non gouvernementales et de la société civile.  C’est en ce sens qu’il a estimé que, compte tenu de ce que les progrès pharmaceutiques modifient en profondeur les perspectives sociales vis-à-vis du sida, toutes les forces sociales devaient être impliquées dans l’accompagnement thérapeutique des personnes vivant avec le virus.


M. LOUIS-CHARLES VIOSSAT, Ambassadeur chargé de la lutte contre le sida de la France, a déclaré que le défi posé par l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements est en définitive celui de l’accès généralisé aux services de santé.  Il faut concentrer notre aide afin de réduire cet écart entre droit et réalité.  Comme le souligne fort justement le rapport du Secrétaire général, de nombreux pays se sont désormais dotés d’un plan national de lutte contre le sida qui détaille les objectifs, les indicateurs et les budgets.  L’élaboration de ces plans a permis d’identifier des obstacles à l’accès universel sans pour autant parvenir à définir des solutions pour les dépasser.  C’est à la résolution de ces questions que nous devons maintenant aider les pays qui le souhaitent, a-t-il souligné, citant à cet égard les initiatives lancées sur ces questions dans le cadre de la présidence allemande du G8.  Gageons que le travail réalisé en quelques mois par UNITAID, la Facilité internationale d’achat de médicaments, puisse nous permettre en bonne cohérence avec le Fonds mondial, l’OMS et les partenaires impliqués, d’atteindre nos objectifs. 


La discrimination et la stigmatisation freinent l’accès à la prévention, aux soins et au traitement.  C’est pourquoi il faut combattre toutes les formes.  Nous gagnerons la lutte contre le VIH/sida si les outils de prévention sont proportionnés à la vitesse de propagation de l’épidémie et les traitements, notamment de deuxième ligne, à celles des besoins, s’est déclarée convaincu M. Viossat. 


L’enjeu à venir consiste à inventer de nouvelles stratégies de prévention.  Il faut refonder les programmes d’éducation pour la santé et de prévention primaire, les décliner en fonction des milieux où ces programmes interviennent, et mettre à disposition de tous des outils de prévention efficaces, notamment féminins, adaptés aux situations socioculturelles des familles et aux nouveaux contextes de prises de risques, y compris au sein des couples mariés et stables.  Face à l’objectif de l’accès universel qui appelle normalisation et programmation, le défi consiste également à ne pas perdre de vue la singularité des malades du sida et à s’adapter à leur réalité afin de leur proposer des services répondant au mieux à leurs besoins individuels.


La mobilisation et l’engagement politique, a insiste le représentant, sont le principal moteur de la lutte contre le sida.  Les succès ne résulteront que de l’engagement politique et citoyen des acteurs publics, notamment de la santé, de la société civile et des personnes vivant avec le VIH.  C’est tout le sens et le rôle de l’Assemblée générale des Nations Unies que de rappeler, avec force, chaque année, la nécessité pour la communauté internationale de n’épargner aucun effort dans la lutte contre le sida.  Même si, en sept ans, des progrès ont été réalisés, a-t-il fait remarquer, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre l’objectif que nous nous sommes collectivement fixés de l’accès universel en 2010. 


Mme ILEANA NUNEZ MORODCHE (Cuba) a noté que, d’après le rapport du Secrétaire général, les mesures de prévention n’ont pas permis de s’adapter à la rapidité de la propagation de la pandémie de VIH/sida.  La réalité, a-t-elle ajouté, c’est que la pauvreté intensifie les inégalités, rendant les plus désœuvrés davantage vulnérables à cette maladie terrible.  La représentante a estimé indispensable de s’attaquer aux causes profondes de propagation de la pandémie, en luttant au premier chef contre la pauvreté sur le terreau duquel elle se développe.  Elle a ainsi estimé qu’atteindre l’objectif de 0,7% du PIB consacré à l’aide publique au développement était l’outil de choix pour vaincre le manque de ressources humaines en matière de santé. 


La représentante a par ailleurs plaidé pour une baisse rapide et significative du prix des traitements antirétroviraux, y compris les plus récents.  À ce sujet, elle a également souhaité que l’industrie pharmaceutique rende plus accessible la production de médicaments génériques et autres destinés au traitement des infections liées au sida.


Évoquant la situation dans son pays, la représentante a indiqué qu’après 20 ans de pandémie, la prévalence du VIH/sida dans la tranche d’âge 15 à 49 ans était inférieure à 0,1%.  Il s’agit du taux le plus faible des Amériques et l’un des plus bas au monde, a-t-elle signalé.  Soulignant l’efficacité des programmes éducatifs cubains qui comportent un important volet santé, elle a ajouté que son pays avait été capable de contenir la pandémie en dépit du blocus imposé par les États-Unis, qui, a-t-elle dit, retarde l’accès de près de 50% des nouveaux médicaments produits dans le monde.  De plus, dans le contexte de la lutte internationale contre le sida, Cuba, un pays en développement sous embargo et dépourvu de ressources naturelles, continue de faire bénéficier les pays les plus nécessiteux de ses activités, a encore dit la représentante.  Elle a en effet expliqué que près de 30 000 professionnels de santé étaient actifs dans plus de 60 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, d’Afrique et d’Asie.


Mme ANNA MARZEC-BOGUSLAWSKA (Pologne) a fait part des efforts déployés par son pays pour parvenir à un accès universel aux services de traitement, de soin et de prévention en matière de VIH/sida.  Elle a noté que la Pologne s’était dotée, depuis cette année, d’une nouvelle stratégie globale sur le VIH/sida au plan national, malgré une prévalence assez faible de l’épidémie au sein de sa population.  Elle s’est félicitée de la capacité de son pays à fournir des traitements à tous les patients, sans discrimination, mais a souligné les difficultés liées au prix élevé des médicaments.  À cet égard, la représentante a salué les initiatives visant actuellement à réduire leur coût.  Elle a par ailleurs reconnu que les efforts de prévention déployés par la Pologne étaient limités en raison du manque de ressources, mais a mis en avant le nombre croissant de centres de dépistage, dont les prestations sont gratuites et assurent l’anonymat, dans le pays.  Enfin, elle a aussi fait part des efforts de son pays dans la lutte contre la féminisation de la pandémie, notamment par une offre de tests de dépistage à toutes les femmes enceintes.


Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a regretté que le rapport du Secrétaire général n’accorde qu’une place limitée à la participation active des personnes vivant avec le VIH/sida et des membres des groupes vulnérables à l’objectif d’un accès universel aux traitements et à la lutte contre le sida dans son ensemble.  Elle a toutefois salué l’accent mis dans ce document sur l’importance de la promotion et du respect des droits de l’homme, en particulier ceux censés protéger le groupe vulnérable des jeunes filles et des femmes mariées.  Par ailleurs, la représentante a souhaité que la notion de crédibilité des plans nationaux soit éclaircie, afin que les financements y afférents puissent être eux-mêmes élaborés de la manière la plus claire et détaillée possible.  Mme Pierce a ensuite indiqué que sa délégation partageait les vues du Secrétaire général quant aux raisons expliquant les retards pris en matière de prévention, à savoir une prise en compte insuffisante des causes sociales, économiques et culturelles sous-jacentes à la pandémie.  Elle a vivement souhaité que soient combattues avec plus de fermeté l’inégalité entre les sexes et la stigmatisation frappant les personnes vivant avec le VIH.


M. DAVID COONEY (Irlande) a affirmé que le sida est sans aucun doute une question de développement, qui est centrale dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  C’est pourquoi l’Irlande a mis au sommet de ses priorités la lutte contre le VIH/sida dans sa réponse globale aux questions de développement.  Il a cité le « White Paper on Irish Aid », qui est une initiative lancée en septembre dernier, et dont l’objectif est la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité.  Ainsi, l’Irlande s’attaque au VIH/sida, qui est au cœur de cet objectif.  Le représentant a encouragé la communauté internationale à unir ses efforts en la matière, à renforcer les partenariats locaux, et à soutenir les plans de développement nationaux.  M. Cooney a noté l’augmentation du nombre de femmes, d’hommes et d’enfants qui sont entraînés dans une plus grande pauvreté à cause du VIH/sida, en déplorant que peu de communautés bénéficient de services et de soutien contre la pandémie et ses impacts.  Le rôle des Nations Unies en tant que chef de file dans la façon dont la communauté internationale relève les défis posés au monde n’a jamais été aussi critique, a dit le représentant.  La lutte contre le sida est un test pour la réforme en cours de l’ONU, a-t-il déclaré. 


Évoquant le travail abattu par ONUSIDA, M. Cooney a apprécié la direction que ce programme a donnée à la coordination de la réponse de l’ONU à la pandémie.  Nous constatons déjà les résultats positifs des équipes communes de pays et des programmes sur le sida sur le terrain, a-t-il ajouté.  Les progrès accomplis encore trop lents, a estimé M. Cooney, qui a déclaré que les Nations Unies pouvaient travailler plus rapidement pour institutionnaliser les changements à accomplir.  Ces progrès sont nécessaires, notamment pour s’attaquer à la féminisation de l’épidémie, pour lutter contre la violence basée sur les différences sexuelles, a-t-il dit.  Citant enfin les résultats positifs atteints grâce au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, M. Cooney a plaidé en faveur de la simplification et de l’harmonisation des procédures de suivi des donations.


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) s’est félicité des progrès accomplis depuis la Déclaration d’engagement de 2001 tout en constatant que beaucoup restait à faire.  Il a indiqué que l’Ukraine était le pays d’Europe de l’Est qui était le plus touché par le VIH/sida et qu’il avait connu, entre 2005 et 2006, une progression de 16,8% du taux de transmission du VIH.  Chaque jour, 44 personnes contractent le VIH en Ukraine, a-t-il ajouté.  Il a fait état des efforts de son pays pour répondre à cette situation, mettant en avant le Programme national de prévention qui vise entre autres à améliorer l’information, y compris auprès des jeunes, ainsi que l’accès aux traitements rétroviraux.  Il a toutefois estimé que tous les acteurs de la société devaient travailler ensemble pour vaincre cette pandémie.  Se félicitant de la Déclaration politique de 2006 et reconnaissant le lien entre les Objectifs du Millénaire pour le développement et la lutte contre le VIH/sida, il a souligné l’importance de la coopération dans ces domaines.


M. NIRUPAM SEN (Inde) a fait sienne la recommandation du Secrétaire général d’accroître les ressources internationales consacrées à la santé publique et au développement.  Il a indiqué que cet effort était indispensable pour permettre aux pays à faible revenu de réaliser l’objectif d’un accès universel aux traitements.  Évoquant la situation dans son pays, le représentant a expliqué que la rapide croissance économique indienne, couplée à une mobilité galopante des jeunes populations, rendait la lutte contre la pandémie du VIH/sida de plus en plus problématique.  M. Sen a ajouté que les autorités de son pays mettaient l’accent sur la prévention dans les zones rurales en insistant sur le fait que chaque individu, dépourvu d’informations sur la réalité de l’épidémie, était un sujet à risque.  Au nombre des initiatives indiennes, le représentant a mentionné le Conseil national sur le sida, dirigé par le Premier Ministre.  Ce Conseil a été établi afin de mettre en œuvre une réponse multisectorielle à l’épidémie, en impliquant notamment les chercheurs, la société civile, le secteur privé et les instances gouvernementales les plus hauts placées.


M. MUHAMMAD ALI SORCAR (Bangladesh) a reconnu que la prévention, le traitement, les soins et l’appui aux personnes touchées par la pandémie se renforcent mutuellement.  Constatant que le nombre de personnes soignées par antirétroviraux ne représente même pas la moitié de la population en ayant besoin d’urgence, il a rappelé la nécessité d’investir davantage dans les infrastructures des systèmes de santé.  Le représentant a salué les efforts d’ONUSIDA dans la recherche de nouvelles sources de financement, ainsi que l’initiative internationale qui facilite l’achat de médicaments.  Pour arriver à l’accès universel aux traitements, il faut la participation de toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé, la société civile et les ONG, a poursuivi M. Sorcar.  Afin de permettre l’accès à des traitements abordables, les transferts de technologies et le renforcement des capacités dans le secteur pharmaceutique sont essentiels. 


Le Bangladesh reste un des pays les moins atteints par le VIH/sida, a précisé M. Sorcar qui a rappelé que le premier cas avait été détecté en 1989.  Dès 1985 cependant, le Comité national du sida a été formé et le pays dispose maintenant d’une stratégie de prévention et de contrôle du VIH/sida.  Le représentant a cependant noté que la vulnérabilité du Bangladesh s’est accrue du fait du fort taux d’infection dans les pays voisins, de l’augmentation des mouvements de population et du manque de sensibilisation de la population au VIH/sida.  Enfin, le délégué a appelé la communauté internationale à fournir des ressources prévisibles sur le long terme pour faire face aux priorités nationales.  Il a aussi fait le lien entre la gestion des conflits et la prévention du sida parmi les soldats de la paix, appelant à une plus grande sensibilisation du personnel de maintien de la paix.


Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a affirmé que certains pays faisaient face à des problèmes fondamentaux pour généraliser les services liés au traitement du VIH/sida et parvenir à leur accès universel aussi rapidement que possible.  Les systèmes de santé de ces pays sont faibles, l’accès à des services abordables est limité, les ressources humaines y sont insuffisantes, et les sources de financement imprévisibles, a-t-elle indiqué.  Il faut porter une attention urgente à ces questions si l’on veut respecter l’objectif de 2010, a-t-elle poursuivi.  Elle a noté que, dans son propre pays, l’augmentation de l’impact de l’épidémie était due principalement aux consommateurs de drogues intraveineuses et aux personnes ayant un comportement sexuel à risques.  Elle a de plus indiqué que la prévalence était la plus importante chez les personnes âgées de 20 à 29 ans qui représentent plus de 54% des cas recensés dans le pays.  Elle a affirmé qu’une Stratégie nationale sur le VIH/sida avait été mise en place et que celle-ci mettait l’accent sur les valeurs de la famille et de la religion dans la lutte contre la pandémie.  Elle soutient également une approche pratique des questions de santé publique, dont la promotion des préservatifs et des stratégies de réduction des risques pour les consommateurs de drogue, a-t-elle ajouté.  La représentante a enfin dit que son pays avait augmenté de 250% le budget du secteur de la santé en 2007, et que ces fonds seraient principalement utilisés dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida. 


U MAUNG WAI (Myanmar) a salué les efforts déployés par de nombreux pays, dont ceux à bas et moyen revenus, ces 12 derniers mois, afin de progresser vers un accès universel aux services de traitement, de soin, de prévention, et d’appui en matière de VIH/sida.  Il a indiqué que la pandémie était une inquiétude nationale et que son pays s’était engagé à lutter contre celle-ci en utilisant toutes les ressources disponibles.  Parmi les priorités du Myanmar dans ce domaine, il a cité la réduction et la prévention des transmissions par le biais de changements comportementaux, ainsi que l’amélioration des conditions de vie des personnes vivant avec le VIH/sida.  En outre, il a noté que le Plan stratégique national pour 2006-2010 sur le VIH/sida se basait, entre autres, sur l’éducation et le renforcement des capacités dans ce secteur, ainsi que sur des interventions ciblées pour prévenir la transmission sexuelle du VIH; celle entre les consommateurs de drogues injectables; ou encore, celle de la mère à l’enfant.  Il a affirmé que l’accès au traitement était essentiel et a fait état des efforts du Myanmar dans ce sens.  Enfin, il a souligné la collaboration de son pays avec les autres pays de la région d’Asie du Sud-est et avec des partenaires bilatéraux et multilatéraux dans sa lutte contre le VIH/sida.


M. AKEC KHOC (Soudan) a souhaité que la communauté internationale tienne ses engagements à l’égard du soutien à la lutte contre le sida en Afrique.  Si l’on se fie à ce que disent les statistiques, a-t-il dit, il est urgent que la communauté internationale double ses efforts en fournissant dans les meilleurs délais l’appui requis.  Le représentant a ensuite indiqué que la propagation de la pandémie de VIH/sida était également due à des facteurs nouveaux comme le changement climatique, qui altère la production agricole et accroît l’insécurité alimentaire et les tensions sociales.  Il a expliqué que les sanctions économiques frappant son pays avaient ainsi pour conséquence de saper le développement technologique du Soudan, y compris dans le domaine de la santé.  Le représentant a présenté le regain économique qu’a connu son pays comme un préalable au renforcement des programmes de lutte et de prévention contre le sida.  À cet égard, il a estimé qu’il faudrait, le temps venu, mobiliser ensemble les ressources issues des secteurs privé et public pour que le Gouvernement du Soudan soit en mesure de mener à bien ses stratégies nationales antisida. 


M. JIRO KODERA (Japon) a indiqué que son pays avait adopté, depuis 1994, une approche multisectorielle pour lutter contre le VIH/sida, avec son « Initiative globale sur la population et le sida ».  Il a dit que, par cette Initiative, le Japon aidait aussi à améliorer les réponses nationales au VIH dans les pays en développement.  Il a noté que le soutien du Japon comprenait des interventions dans les secteurs autres que la santé et s’est félicité que l’importance d’une telle action, notamment les programmes concernant les jeunes et la mobilisation communautaire, ait été soulignée dans le rapport du Secrétaire général. 


Par ailleurs, M. Kodera a déclaré que le Japon avait lancé, en juin 2005, une Initiative pour la santé et le développement, qui vise à réaliser par la coopération les trois OMD liés à la santé.  Dans le cadre de cette initiative, le Japon aidera les pays en développement à répondre aux défis du VIH/sida en soutenant le développement des ressources humaines nécessaire aux activités de prévention et de dépistage; en étendant les programmes de thérapie rétrovirale; ou encore, en fournissant des soins aux orphelins du sida, a-t-il conclu.


M. IVÁN ROMERO MARTÍNEZ (Honduras) a rappelé, face aux chiffres alarmants du sida, que des millions sont gaspillés dans l’armement et des guerres fratricides.  Il a appelé à la poursuite des efforts en vue de réduire le coût des antirétroviraux en prenant en compte la douleur humaine et la tragédie que vivent des milliers de familles dans le monde.  M. Martínez a évoqué la coalition des Première Dames qui, sous la direction de celle du Honduras, se dédie à lutter contre cette terrible maladie qui menace de détruire l’humanité.  Cette coalition organise et participe à des forums régionaux et mondiaux et mène des campagnes de plaidoyer en faveur de mesures de prévention et de lutte contre le sida.  Le représentant a enfin indiqué que le Gouvernement du Honduras a créé un programme de solidarité pour apporter soutien, éducation et surtout espoir aux couches sociales les moins protégées.  


M. ZACHARI MUBURI-MUITA (Kenya) a déclaré que les résultats encourageants en matière d’accès aux traitements en Afrique subsaharienne n’étaient qu’une étape sur la voie d’une réponse mondiale et durable à la propagation de la pandémie du VIH/sida.  Il a appuyé les vues du Secrétaire général selon lesquelles il est indispensable de mettre en place des financements crédibles qui soient à la hauteur des besoins.  Évoquant la lutte contre le sida dans son pays, où la maladie avait été déclarée catastrophe nationale en 2003, le représentant a indiqué que les stratégies nationales avaient permis l’augmentation significative du nombre de personnes testées.  Il s’est ainsi félicité de ce que plus de 2 millions de personnes auront subi un test de dépistage d’ici à la fin de l’année, tout en déplorant qu’actuellement 1,2 million de Kenyans vivent avec le VIH, dont la moitié sont des femmes.  Pour le représentant, la stigmatisation et la discrimination constituent toujours les principaux obstacles à une action réellement efficace pour inverser la tendance.  C’est pourquoi, son pays met l’accent sur le renforcement de ses programmes éducatifs en insistant sur des notions telles que la responsabilité partagée, la discipline et la lutte contre l’exclusion. 


M. DON PRAMUDWINAI (Thaïlande) a rappelé qu’il a coprésidé, avec la délégation de la Barbade, les négociations ayant précédé l’adoption de la Déclaration politique sur le VIH/sida, mais a noté que l’adoption de ce document ne constituait que le début d’un long chemin à parcourir.  La lutte contre le VIH/sida est un combat national pour tous les pays touchés de par le monde, a-t-il constaté, indiquant qu’en Thaïlande 580 000 personnes étaient infectées par le virus à la fin de 2005.  Le gouvernement thaïlandais a adopté un Plan stratégique national intégré pour la prévention et la résolution des problèmes liés au VIH/sida pour la période 2007-2011.  Le représentant a ajouté que les ressources nationales ont été mobilisées pour renforcer l’application de ce plan, indiquant aussi que la part de la santé dans le budget national thaïlandais est de 11%.  M. Pramudwinai a rappelé que la Thaïlande a inversé le taux d’infection de sa population dans les années 1990 et ainsi prouvé que cela est possible.  Malgré cela, on constate aujourd’hui en Thaïlande que des personnes qui étaient considérées comme relevant des catégories à faible risque, comme les femmes mariées, les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, et les jeunes, sont de plus en plus infectées par le VIH.  C’est pour cela, a précisé le représentant, que le Comité national du sida a créé le mois dernier un sous-comité pour contrôler et accélérer les efforts de prévention dans le pays.  Enfin, la Thaïlande s’est engagée à universaliser l’accès aux traitements, aux soins et à l’appui, ayant décidé de consacrer 100 millions de dollars en 2007 à l’accès aux antirétroviraux.  M. Pramudwinai a relevé cependant que le coût exorbitant des antirétroviraux de deuxième génération empêche la plupart de ceux qui en ont besoin de se les procurer.  Le représentant a donc exposé les mesures prises par le Ministère de la santé publique, en conformité avec l’Accord-TRIPS, pour faciliter l’accès aux produits antirétroviraux bénéficiant d’un dépôt de brevet en Thaïlande.


M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin) a indiqué que son pays, malgré une prévalence moyenne et stable de l’infection du VIH depuis 2002, n’est pas à l’abri d’une explosion de l’épidémie si la riposte nationale n’est pas intensifiée.  Le Bénin s’est fixé comme priorité de promouvoir un environnement favorable à une action multisectorielle, à l’appropriation de la lutte contre le sida, à la durabilité et à la coordination efficace des efforts.  Malgré cela, nous estimons nécessaire une coopération active au niveau sous-régional, a indiqué M. Ehouzou qui a évoqué la mise en œuvre d’un programme de prévention du VIH/sida sur l’axe migratoire Abidjan–Lagos dénommé Projet CORRIDOR couvrant le Nigéria, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Bénin.  Le représentant a précisé que son pays continue d’enregistrer de nouvelles infections en raison de l’insuffisance de l’investissement dans la prévention et du fait de l’augmentation des demandes urgentes qui dépassent le rythme d’amélioration des soins et des traitements.


M. Ehouzou a aussi soulevé le problème essentiel de la durabilité du financement des plans nationaux, tout en reconnaissant les efforts que déploie la communauté internationale dans la mobilisation des ressources.  Il a lancé un appel à tous les donateurs bilatéraux et multilatéraux, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et autres pour qu’ils accroissent leurs contributions au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida ainsi qu’aux autres mécanismes internationaux engagés dans la même lutte.  Nous devons aussi renforcer le partenariat entre les gouvernements, les personnes vivant avec le VIH, les groupes vulnérables, les organisations religieuses, le secteur privé et les institutions internationales pour parvenir à une réponse globale complète, a-t-il conclu.


Mme ROSEMARY BANKS (Nouvelle-Zélande) a estimé que la victoire contre le sida ne serait jamais acquise tant que la question du genre ne sera pas réglée.  Évoquant la féminisation de la pandémie du VIH/sida, la représentante a estimé que ce phénomène était la conséquence du manque d’autonomie des femmes, qui est dû à la persistance de comportements discriminatoires.  La protection et la promotion des droits fondamentaux des femmes sont cruciales en vue de mettre fin à l’épidémie, a dit Mme Banks, ajoutant que les facteurs sociaux, économiques et culturels exposant les femmes à la contamination devaient être traités dans le cadre d’une action internationale, nationale et communautaire.  La représentante a ajouté que son pays appuyait les gouvernements des pays les plus pauvres de la région Pacifique dans leurs efforts de développement, et cela en tenant compte du rôle essentiel de la société civile dans le soutien aux populations vulnérables ou vivant avec le VIH. 


M. SERGEI A. RACHKOV (Bélarus) a exprimé son appui à la Déclaration politique sur le VIH/sida et s’est félicité du rôle qu’ont joué ONUSIDA, l’OMS et le FNUAP dans les réunions préparatoires.  Il a cependant constaté que l’on est encore loin d’avoir atteint l’objectif fixé dans cette Déclaration.  Il a fait remarquer la rapidité de la propagation de la pandémie dans la région de l’Asie centrale, ce qui y suscite beaucoup de craintes et a entraîné une coordination des mesures prises par les pays de la région en faveur de la prévention.  Grâce au travail des ministères concernés au Bélarus, nous mettons en œuvre un plan stratégique pour la période 2004-2008, a poursuivi le représentant, en précisant que cette mesure avait permis de stabiliser la situation.  Au Bélarus, la transmission se fait principalement par voie intraveineuse chez les drogués.  Cependant la contamination par contacts sexuels augmente, a précisé le représentant, ce qui inquiète sérieusement les spécialistes.  Il a conclu en assurant être prêt à coopérer avec les États Membres des Nations Unies et toutes les institutions de l’ONU pour contrer la progression de cette pandémie qui a déjà fait tant de victimes.


M. PETER MAURER (Suisse) a encouragé les pays partenaires du sien à acquérir une connaissance approfondie de la nature de l’épidémie afin de bien définir les objectifs, les groupes cibles prioritaires et les indicateurs nécessaires pour mesurer les progrès accomplis dans la lutte contre le VIH/sida.  Il a estimé que ces indicateurs devraient permettre de mieux adopter une approche différenciée homme-femme, et de lutter contre la discrimination et l’ostracisme à l’encontre des personnes infectées et affectées par le virus.  Il a affirmé qu’ONUSIDA jouait un rôle extrêmement important et pertinent en ce qui concerne le partage des responsabilités aussi bien sur le plan stratégique qu’institutionnel.  Il a déclaré que le budget-plan de travail intégré d’ONUSIDA était un instrument important pour coordonner les actions des diverses institutions, une coordination qui devrait se traduire par des actions concertées au niveau des pays et devrait inclure de nouveaux partenaires, notamment financiers. 


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que la pandémie du VIH/sida menaçait le système de santé des populations du monde entier ainsi que le développement d’un grand nombre de pays.  Il a estimé que la communauté internationale faisait face à des défis de taille pour inverser la tendance et enrayer la pandémie, cela en dépit des progrès accomplis en matière d’accès aux traitements.  Le représentant a dit qu’il faut redoubler d’efforts dans les domaines de la prévention en accordant une place particulière à l’éducation sexuelle.  « Il nous faut encourager les jeunes à être fidèles », a notamment préconisé le représentant, qui a en outre dit que les Nations Unies devaient renforcer les mesures de prévention au sein des populations mobiles rendues très vulnérables dans le contexte actuel de mondialisation des échanges.  Il a également plaidé pour un échange accru d’informations, les experts des agences onusiennes et de la société civile devant communiquer plus régulièrement avec les gouvernements, afin de les conseiller quant aux orientations techniques à privilégier.  Il a indiqué que la Chine avait instauré la gratuité des traitements antirétroviraux et que son plan d’action national comportait un important volet de lutte contre les discriminations frappant les personnes vivant avec le virus du sida.


M. BERNARD MPUNDU (Zambie) a déclaré que le VIH/sida posait un important défi au développement, et s’est particulièrement inquiété de la féminisation de la pandémie qui, à ses yeux, exige une action immédiate.  Il a rappelé que la Zambie était un des pays gravement touchés par la pandémie du VIH/sida, un million de personnes y étant infectées.  Il a noté que son pays avait déclaré le sida « crise nationale » et l’avait également reconnu comme une question de développement, intégrant le VIH/sida dans le Plan de développement national pour 2006-2010.  Il a dit que la Zambie avait introduit des thérapies rétrovirales gratuites en 2005, mais que celles-ci ne concernaient que 25% de ceux qui en avaient besoin.  Tout en faisant part de l’engagement de sa délégation pour prévenir notamment la transmission du virus de la mère à l’enfant, il a souligné que ces efforts exigeaient des ressources soutenues et des financements prévisibles et conséquents.  Par ailleurs, il a mis en avant les initiatives prises par son pays pour atténuer l’impact de la maladie sur les veuves et les enfants, par le biais d’une éducation de base gratuite, de formations et de programmes de prévention sur la maladie.  Enfin, il s’est accordé avec le Secrétaire général sur l’importance d’intensifier la prévention, et d’améliorer le financement des plans nationaux sur le sida, tout en renforçant les infrastructures et les capacités humaines en matière de santé. 


M. ARMEN MARTIROSYAN (Arménie) a constaté que malgré les grandes ressources financières et humaines consacrées à la recherche et au traitement du VIH/sida, le nombre de personnes infectées continue d’augmenter.  Pout mettre en œuvre la Déclaration sur le VIH/sida, le Gouvernement arménien a adopté un programme national de prévention pour la période 2002-2006.  Comme dans beaucoup de sociétés traditionnelles, il n’était pas conventionnel en Arménie de discuter du VIH/sida, du comportement sexuel responsable et des questions relatives aux drogues et à l’homosexualité, a dit M. Martirosyan.  La société arménienne est cependant maintenant plus sensibilisée, ce qui participe à la prévention de la maladie, en particulier chez les groupes les plus vulnérables.  C’est grâce au soutien financier provenant du Fonds mondial, des institutions des Nations Unies et des agences de développement bilatéral que le programme national est mis en œuvre avec succès, a précisé le représentant.  En Arménie, le traitement par antirétroviraux est disponible depuis 2005, et aujourd’hui tous ceux qui en ont besoin y ont accès, a-t-il assuré.  Le représentant a aussi évoqué la création, en 2002, de la Commission de coordination arménienne sur le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que la mise en œuvre du programme national sur le VIH/sida, qui comprend les mesures de prévention.


M. SOMDUTH SOBORUN (Maurice) a insisté sur l’impact du VIH/sida en Afrique, affirmant qu’il était impératif de renverser cette tendance pour parvenir aux OMD.  Il a noté que la prévalence du VIH/sida dans son pays était basse et qu’elle concernait, depuis 2000, principalement les consommateurs de drogue par voie intraveineuse.  En 2006, ils représentaient 85,6% des nouveaux cas d’infection, a-t-il précisé.  Il a déclaré que le Gouvernement de Maurice s’était donc donné comme priorité la réduction des comportements à risques, et qu’un Plan d’action, incluant un programme d’échange de seringues et de traitement des toxicomanes par méthadone, avait été mis en place.  Il a aussi dit qu’un Plan stratégique national pour 2007-2011 se basait, entre autres priorités, sur les efforts de prévention de base pour les groupes à risques ainsi que sur les soins et les services d’appui.  Il a indiqué que des ressources étaient nécessaires pour mettre en place d’autres programmes en faveur des consommateurs de drogues et étendre les initiatives existantes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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