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AG/10573

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SE DIT DÉTERMINÉ À RENFORCER L’ARCHITECTURE CHARGÉE DE LA PARITÉ AU SEIN DES NATIONS UNIES

06/3/2007
Assemblée généraleAG/10573
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Débat sur la promotion de l’égalité

des sexes et de l’autonomisation des femmes

matin & après-midi                                               


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SE DIT DÉTERMINÉ À RENFORCER L’ARCHITECTURE CHARGÉE DE LA PARITÉ AU SEIN DES NATIONS UNIES


Une quarantaine d’États Membres présentent les progrès accomplis en matière de promotion de l’égalité entre les sexes et d’autonomisation des femmes


L’égalité entre femmes et hommes est nécessaire à la paix et à la sécurité, a déclaré ce matin le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, à l’ouverture du débat thématique que l’Assemblée générale a lancé ce matin sur le thème de « la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme ».  Celui-ci s’est déclaré déterminé à renforcer l’architecture chargée de la parité entre les sexes au sein de l’Organisation et a proposé de remplacer les structures existantes par une seule et unique entité dynamique qui s’attache à promouvoir l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes. 


Ce débat, qui se tient jusqu’au 7 mars en marge des travaux de la Commission de la condition de la femme, permet aux ministres de la condition féminine et d’autres ministères concernés par les questions d’égalité d’exposer leur politique nationale en faveur de l’autonomisation de leurs citoyennes.


Le Secrétaire général a aussi précisé que réaliser l’égalité entre hommes et femmes était un objectif en soi et la condition nécessaire à un monde plus juste, plus pacifique et plus prospère.  Pourtant dans presque tous les pays, les femmes continuent d’être sous-représentées dans les processus de prise de décisions.  Le travail des femmes continue d’être sous-évalué, mal payé ou même pas payé du tout.  Sur plus de 100 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés, la majorité est des filles et sur plus de 800 millions d’analphabètes, la majorité est des femmes.  Il a aussi plaidé pour l’élimination de traditions et coutumes qui perpétuent la violence envers les femmes et les fillettes.


De son côté, la Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa du Bahreïn, a appelé tous les États Membres à échanger des vues sur les mesures concrètes à prendre et à lever les obstacles qui empêchent une véritable égalité entre les sexes.  Lors du débat qui a suivi, la proposition du Secrétaire général de créer une nouvelle structure chargée de la parité au sein du système des Nations Unies a été accueillie favorablement par un grand nombre de délégations.   


Celles-ci ont également insisté sur l’autonomisation économique des femmes comme étant un élément important de l’égalité.  Les femmes bénéficiaires de programmes de microcrédit, a expliqué la Ministre de la condition de la femme et du bien-être des enfants du Bangladesh, ont ensuite investi les bénéfices réalisés dans la santé et l’éducation de leurs enfants.  L’augmentation des taux d’alphabétisation et du pouvoir économique des femmes a permis aussi d’accroître le taux de prévalence des contraceptifs, de réduire les taux de fertilité, de mortalité infantile et maternelle et d’accroître l’espérance de vie. 


D’autres délégations ont jugé qu’il était crucial de lutter contre les schémas culturels patriarcaux qui sont des facteurs de propagation des inégalités dans la participation à tous les domaines de la vie publique et politique et aux processus de prise de décisions en général, conditions préalables à une société démocratique.  Le faible taux de représentation des femmes aux postes de prise de décisions freine l’inclusion d’une perspective du genre dans les sphères d’influence critiques, a–t-il été dit, et font obstacle à la mise en œuvre des lois et des cadres stratégiques en faveur de la parité.  Selon les chiffres avancés aujourd’hui par la délégation australienne, seuls 14 pays ont atteint l’objectif fixé par les Nations Unis de réserver 30% des sièges parlementaires aux femmes.


Outre la Première Dame de Bahreïn et Présidente du Conseil suprême des femmes, les Ministres, Vice-Ministres et autres hauts fonctionnaires chargés de la condition de la femme des pays suivants ont pris la parole: République dominicaine (au nom du Groupe de Rio), Indonésie, Italie, Bélarus, Bangladesh, Slovaquie, Nigéria, Émirats arabes unis, Belgique, Pakistan, Haïti, Danemark, Namibie, Paraguay, Zimbabwe, Burundi, Mongolie, États-Unis, Bénin, Égypte, Tunisie, Nouvelle-Zélande, Libéria, Norvège, Chili, Albanie, Soudan, et République-Unie de Tanzanie.


Les représentants des pays suivants se sont aussi exprimés: El Salvador, Arabie saoudite, Liechtenstein, Brésil, Philippines, Japon, Australie, Pays-Bas, Ouganda, Cuba, République arabe syrienne, Algérie, Suède, Colombie et Canada.


L’Assemblée générale reprendra son débat général informel, demain mercredi 7 mars, à 15 heures.



DÉBAT THÉMATIQUE INFORMEL SUR LA PROMOTION DE L’ÉGALITÉ DES SEXES ET DE L’AUTONOMISATION DES FEMMES


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que réaliser l’égalité entre hommes et femmes était un objectif en soi et la condition nécessaire pour construire un monde plus juste, plus pacifique et plus prospère.  Il a ensuite indiqué que lorsque les femmes sont véritablement engagées et responsabilisées, cela profite à toute la société.  D’innombrables études confirment que l’égalité entre femmes et hommes est une nécessité à la paix et à la sécurité, a insisté le Secrétaire général, qui a cependant regretté que dans presque tous les pays, celles-ci continuent d’être sous-représentées dans les processus de prise de décisions.  Le travail des femmes continue d’être sous-évalué, mal payé ou pas rémunéré du tout, a-t-il poursuivi.  Il a souligné que sur plus de 100 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés, la majorité de ces enfants sont des filles et sur plus de 800 millions d’analphabètes, la majorité sont des femmes.  M. Ban Ki-moon a ensuite indiqué que la violence contre les femmes et les filles demeurait un problème généralisé dans de nombreuses sociétés.  En effet, trop souvent, cette violence est couverte ou tacitement tolérée.  Nous devons nous employer à modifier les valeurs et les attitudes à l’égard des femmes.  Pour cela, il faut mettre fin aux pratiques, aux coutumes et aux stéréotypes qui portent atteinte aux femmes et veiller à ce que celles-ci aient accès à l’éducation, aux soins de santé, à la propriété.  Il faut également investir dans l’infrastructure afin de réduire les fardeaux traditionnellement infligés aux femmes et aux filles.  Le Secrétaire général a par ailleurs fait valoir la nécessité de promouvoir les droits de l’homme et la sécurité et d’intégrer les questions sexospécifiques dans les résolutions et les décisions de l’ONU, en particulier celles du Conseil des droits de l’homme et de la Commission de consolidation de la paix.  Personnellement, a poursuivi Ban Ki-Moon, j’ai fait de la parité entre les hommes et les femmes une caractéristique fondamentale de mon équipe, comme l’atteste la nomination de Mme Asha-Rose Migiro au poste de Vice-Secrétaire générale.  Évoquant enfin les différentes propositions étudiées par l’Assemblée générale pour renforcer l’architecture chargée des questions de la parité au sein des Nations Unies, le Secrétaire général a attiré l’attention sur celle visant à remplacer les différentes structures existant à l’heure actuelle par une seule entité dynamique, capable d’œuvrer à l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes.


SHEIKHA HAYA RASHED AL KHALIFA (Bahreïn), Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, a rappelé que la Charte des Nations Unies stipulait que tous les hommes et les femmes, tous les pays grands ou petits ont des droits égaux.  Au cours des six dernières décennies, l’Organisation a joué un rôle crucial pour la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes, a-t-elle souligné.  Pendant le Sommet mondial 2005, les dirigeants du monde ont réitéré leur volonté de promouvoir cette question en affirmant que la promotion de la femme était un progrès pour l’ensemble de l’humanité.  La société civile et les organisations non gouvernementales ont joué un rôle important dans l’autonomisation des femmes, a-t-elle également déclaré.  Toutefois, en dépit des résultats très importants obtenus, et des efforts entrepris, les femmes restent victimes de discriminations, a observé la Présidente.  Il est donc de notre devoir de redoubler d’efforts pour adopter des mesures concrètes en faveur de l’égalité des sexes, a-t-elle dit, précisant que la communauté internationale devrait avoir ceci à l’esprit.  Selon elle, l’Assemblée générale a un rôle crucial à jouer dans la promotion de l’égalité des sexes, en particulier des droits des femmes.  La Présidente a ainsi appelé tous les États Membres pour qu’ils célèbrent tous les résultats accomplis en faveur des femmes et qu’ils échangent des vues sur les mesures concrètes à prendre pour lever les obstacles qui empêchent une véritable égalité des sexes.   


SHEIKHA SABEEKA BINT IBRAHIM AL KHALIFA, Première Dame du Bahreïn et Présidente du Conseil suprême de la femme du Bahreïn, a dit sa satisfaction quant aux efforts réalisés par les Nations Unies pour renforcer ses institutions afin de mieux assumer leurs responsabilités.  La Présidente de l’Assemblée générale, a-t-elle rappelé, a en effet souligné le besoin de réforme des Nations Unies pour que des millions d’êtres humains vivent à l’abri du besoin et de la crainte.  Ce processus de réforme doit être perçu comme un mode de vie et non pas comme des mesures temporaires.  Le Bahreïn a lui-même connu un processus de réforme et de modernisation incluant la participation de tous, a-t-elle ajouté.  Cet effort se poursuivra aussi longtemps que le peuple du Bahreïn aspirera à un changement positif.  Les femmes du Bahreïn, a ajouté la Première Dame, a trouvé dans ce processus d’édification du pays de grandes possibilités.  Elles jouissent de droits égaux et de responsabilités égales à celles des hommes.  L’État leur permet aussi d’équilibrer leurs responsabilités familiales et professionnelles, de participer à la prise de décisions et d’avoir accès à l’éducation. 


Le Conseil suprême des femmes a présenté des solutions pour les encourager à participer à la société.  Le pays dispose d’un programme d’habilitation politique des femmes du Bahreïn.  La participation des femmes au Parlement est ainsi passée de 7,5% en 2002 à  13,75%.  Ce programme a aussi offert des consultations juridiques aux femmes qui souhaitent participer aux élections.  Les femmes ont besoin d’un plus grand soutien et doivent être mieux informées sur les possibilités qui s’offrent à elles.  Les institutions financières devraient être encouragées à contribuer à cette cause essentielle.  Bien souvent, a regretté la Présidente, les initiatives en faveur des femmes résultent des efforts limités ou dispersés et de politiques qui ne tiennent pas compte de tous les aspects, soutenues par des mesures concrètes et des programmes réalistes.  En outre, le manque de ressources et d’expertise pour les mettre en œuvre constitue un autre défi pour les pays.


Mme FLAVIA GARCÍA, Secrétaire d’État chargée des femmes de la République dominicaine, s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a souligné les progrès enregistrés dans le domaine de l’éducation par les États membres du Groupe de Rio afin de promouvoir les droits des femmes.  Elle a toutefois reconnu qu’en dépit des efforts visant à lutter contre la violence domestique, la traite des femmes et le VIH/sida, les efforts nationaux doivent être relayés par une action de la communauté internationale.  Le renforcement de la participation des femmes au processus démocratique et aux postes à responsabilités reste une priorité et un défi pour notre région, a-t-elle indiqué, soulignant que selon un récent rapport de l’Union interparlementaire, l’Amérique latine a réalisé des progrès très importants pour accroître la participation des femmes aux parlements.


La féminisation de la pauvreté, et en particulier ses conséquences négatives pour les femmes, reste la difficulté principale qui nuit à l’émancipation des femmes.  Il importe à cet égard d’accroître les opportunités économiques et l’accès aux services sociaux pour permettre aux femmes de participer réellement à la prise de décisions, a-t-elle poursuivi.  C’est la raison pour laquelle Mme Garcia s’est prononcée en faveur d’un plus large accès au crédit et au droit de propriété, estimant le microcrédit fondamental pour l’élaboration de stratégies d’emploi durable.  Abordant la question de la réforme des Nations Unies, il est essentiel, de l’avis de Mme Garcia, de regrouper l’ensemble des questions de genre dans l’architecture des Nations Unies.


Mme MEUTIA FARIDA HATTA SWASONO, Ministre d’État pour l’émancipation des femmes de l’Indonésie, a fait part de la mise en œuvre du Plan national de développement 2004-2009 qui vise à promouvoir les droits de la femme et dont la mise en œuvre est garantie par des mécanismes institutionnels à tous les échelons de la société.  Avec le concours de la société civile et d’institutions des Nations Unies, le Gouvernement indonésien a identifié quatre domaines d’action prioritaires pour favoriser une autonomisation des femmes: les protéger contre la violence, améliorer leurs conditions de vie, renforcer leur participation à la vie publique et aux postes à responsabilité et garantir l’existence d’une législation non discriminatoire.  Le Président Yudhoyono, a-t-elle rappelé, a à cet égard appelé à la mise en place d’un système électoral ouvert fondé sur la représentation proportionnelle afin d’accroître la représentation des femmes au Parlement et des campagnes de sensibilisation et des programmes de renforcement de capacité ont été établis par le Ministère de l’émancipation des femmes.  Dans le secteur économique, un forum sur l’augmentation de la productivité des femmes dans l’économie a été mis en place.  Cinq priorités ont été identifiées pour favoriser l’émancipation des femmes, a-t-elle indiqué.  Ces priorités visent à mettre en place un environnement propice au développement des coopératives et des petites et moyennes entreprises, développer des mécanismes d’appui, permettre aux femmes de développer un esprit entrepreneurial, développer les microentreprises et améliorer la qualité des institutions coopératives.


Mme BARBARA POLLASTRINI, Ministre des droits et de l’égalité des chances de l’Italie, a affirmé que son pays avait entrepris des efforts pour la promotion des droits des femmes à travers des actions concrètes.  L’Italie, a-t-elle dit, a décidé d’investir dans les femmes en matière d’éducation, d’information, de sensibilisation au droit et de microcrédit.  Selon elle, la qualité et le courage démontrés par les organisations non gouvernementales et les institutions sociales sont irremplaçables.  Tout le monde doit reconnaître le rôle qu’elles jouent, a-t-elle estimé.  La force des femmes est énorme, et cela peut conduire à des changements historiques, a également expliqué la Ministre.  Même en Europe, il existe un grand décalage entre ce que les femmes représentent et ce que les institutions et les sociétés leur offrent, a-t-elle estimé.


En Italie, ce décalage est important et ne doit plus être toléré, a-t-elle dit.  Elle a ainsi indiqué avoir lancé un programme pluriannuel en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes, en particulier chez les jeunes.  Un observatoire contre la violence à l’égard des femmes est en cours de création, a-t-elle ajouté.  Le Gouvernement italien a également décidé d’étendre les droits à la citoyenneté avec de nouvelles dispositions sur l’accueil et l’intégration des immigrés.  La communauté internationale doit assumer pleinement ses responsabilités pour combattre ces inégalités, a-t-elle par ailleurs observé.  Il faut avoir, selon elle, des politiques plus courageuses, seule possibilité de redynamiser l’ONU.  Il s’agit plus d’une bataille culturelle que d’une bataille politique, a-t-elle conclu, ajoutant que cette bataille est nécessaire pour parvenir à un monde plus civilisé. 


Mme NATALIA PETKEVICH, Directrice adjointe du Cabinet du Président du Bélarus, a indiqué que prêter une attention particulière aux femmes faisait partie intégrante de la culture de son pays.  Elle a à cet égard indiqué que 2006 avait été déclaré Année de la mère et que depuis 1996, un troisième plan d’action quinquennal en faveur des droits des femmes était en cours d’élaboration.  Ce plan vise à éliminer toutes les formes de discrimination fondées sur le sexe dans toutes les sphères de la vie sociale, a-t-elle indiqué, en précisant que les efforts du Gouvernement se concentraient dans le domaine de l’emploi.  Si les disparités persistent encore en matière de représentation entre hommes et femmes, celles-ci sont dues notamment à la liberté de choix plutôt qu’à la discrimination, a expliqué la représentante.  La protection de la femme en tant que mère est également au cœur des politiques bélarussiennes, a-t-elle ajouté; à preuve, a-t-elle suivi, la mise en place de toute une série de programmes publics tels que « Les enfants du Bélarus », qui offrent un soutien matériel et des services sociaux variés à la population, notamment en matière d’emplois et de santé.


Mme GEETEARA SAFIYA CHOUDHURY, Ministre des questions des femmes et des enfants du Bangladesh, a estimé que tout gouvernement responsable doit garantir l’amélioration de la condition de la femme sur les plans politique, économique et social qui sont des aspects clefs de la démocratie.  Le Gouvernement du Bangladesh, a–t-elle indiqué, accorde un rang de priorité élevé à l’éducation des filles.  Depuis 1993, l’éducation primaire est gratuite pour tous les enfants et la petite fille reçoit une attention particulière, ce qui a mené à une réelle parité au niveau des cycles primaire et secondaire.  Mme Choudhury a aussi insisté sur l’importance du microcrédit dont 18 millions de femmes du Bangladesh ont bénéficié.  Les femmes bénéficiaires de programmes de microcrédit ont ensuite investi les bénéfices réalisés dans la santé et l’éducation de leurs enfants.  Nous savons tous, a-t-elle rappelé, que la personne qui tient les cordons de la bourse est celle qui prend les décisions. 


Mme Choudhury a fait état d’une augmentation positive des indicateurs de santé et des indicateurs sociaux.  L’augmentation du taux d’alphabétisation et du pouvoir économique des femmes leur a permis également d’accroître le taux de prévalence de l’usage des contraceptifs, de réduire les taux de fertilité, de mortalité infantile et maternelle et d’accroître l’espérance de vie.  L’autonomisation économique a aussi permis aux femmes de renforcer leur participation en politique.  Un tiers des membres des assemblées locales sont des femmes élues tandis que six femmes ont été élues au Parlement national.  De même, quatre femmes sont juges à la Division de la Haute Cour suprême.  Il serait toutefois prétentieux de dire que les femmes jouent un rôle dans tous les domaines des affaires d’un État sur un pied d’égalité avec les hommes mais nous sommes encouragés par le fait que nous avons été en mesure d’en identifier les obstacles, a-t-elle précisé avant de conclure.


Mme VIERA TOMANOVA, Ministre du travail, des affaires sociales et de la famille de la Slovaquie, a affirmé que son pays ne comptait pas parmi les pays qui avaient enregistré des résultats spectaculaires en matière de représentation des femmes.  Mais, a-t-elle ajouté, les femmes sont plutôt bien représentées au niveau municipal.  La Ministre a également fait état d’une ségrégation sexiste professionnelle, ce qui se traduit par un nombre de femmes moins important parmi, par exemple, les chefs d’entreprise.  Des initiatives sont prévues pour tenter d’augmenter le nombre de femmes parmi les cadres supérieurs, a-t-elle déclaré. 


Selon la Ministre, le renforcement de la position économique des femmes va de pair avec l’élimination des stéréotypes sexistes en matière d’éducation et de formation.  Elle a ainsi indiqué que des mesures étaient en cours de préparation dans son pays visant à motiver les élèves à l’école pour choisir des carrières qui ne reviennent pas forcément aux hommes ou aux femmes.  D’autres programmes ont été mis en œuvre afin d’éliminer les barrières à l’emploi causées par les stéréotypes sexistes.  La Ministre a conclu en soulignant que son pays avait incorporé dans sa politique gouvernementale les textes des Nations Unies sur l’égalité entre les sexes, citant, entre autres, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, résultat de la quatrième Conférence sur les femmes de Beijing et des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Mme JOY UCHE OGWU, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, a affirmé que son pays s’apprêtait à adopter un projet de loi qui garantirait l’application et le respect de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes au Nigéria et renforcerait la protection des droits des femmes.  La Ministre a ajouté que le Gouvernement fédéral avait adopté une nouvelle politique nationale d’égalité entre les sexes, afin de renforcer les cadres législatif et administratif en faveur de la promotion des droits des femmes et des filles.  Cette politique, a-t-elle précisé, contribue à instaurer au Nigéria une représentation, une participation, des opportunités et un accès égaux des femmes en matière d’emploi, d’éducation, de crédit et d’activités économiques.


Le Nigéria est convaincu que l’égalité entre les sexes ne peut être réalisée sans l’autonomisation économique des femmes et l’élimination de la pauvreté féminine et sans l’accès des femmes à la santé maternelle, a-t-elle assuré.  Elle a précisé qu’il était obligatoire pour les ministères et les agences fédérales de prendre en compte les questions d’égalité entre les sexes dans leurs budgets respectifs.  Le Nigéria continue de porter son attention aux besoins des femmes en matière de santé, a-t-elle ajouté.  Selon la Ministre, de nombreux défis demeurent dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier ceux qui concernent les femmes, ce qui exige, a-t-elle poursuivi, l’effort concerté de l’ensemble de la communauté internationale, grâce, en particulier, au renforcement des capacités, à l’assistance au développement et à la formation.


Mme MARIAM MOHD KHALFAN ALROOMI, Ministre des affaires sociales des Émirats arabes unis, a déclaré que les dirigeants de son pays avaient compris dans quelle mesure les femmes sont essentielles à l’édification de la nation.  Elles sont ainsi des partenaires sur un pied d’égalité avec les hommes au processus de développement.  La stratégie de développement des Émirats a permis de renforcer le rôle des femmes dans de nombreux domaines.  Les Ministères des affaires sociales et de l´économie sont dirigés par des femmes et pour la première fois, les femmes ont été en mesure de se présenter aux élections du Conseil national législatif où elles occupent désormais neuf sièges.  Depuis leur création, a encore précisé la Ministre, les Émirats ont adopté des lois qui garantissent l’égalité constitutionnelle entre hommes et femmes que ce soit en matière d’éducation ou de salaires.  Certaines lois confèrent des privilèges aux femmes en leur qualité de mères.


L’habilitation économique des femmes, a signalé la Ministre, a aussi été reconnue comme un élément important de leur autonomisation.  Pour cela, un Institut d’éducation national a été mis en place pour que les femmes puissent accéder au marché du travail.  Aujourd’hui, elles représentent 21,4% de la population active.  Dans le secteur public, 30% de femmes occupent des postes de décision.  Il y a plus de 10 000 femmes chefs d’entreprise qui cumulent un capital financier de 3,17 milliards de dollars investi dans des domaines tels que le commerce, les finances, l’industrie, l’immobilier, le tourisme et les services.  Le Ministère des affaires sociales a aussi mis en œuvre un nombre de programmes sociaux pour permettre aux personnes dans le besoin, dont les femmes, de vivre dans la dignité.


Mme GISZELLE MANDAÏLA MALAMBA, Secrétaire d’État à la famille et aux personnes handicapées de la Belgique, a rappelé que son pays avait pris le chemin de la parité électorale depuis 1949, année où le droit de vote avait été accordé aux femmes, et que le nombre de députées n’avait cessé d’augmenter.  Aujourd’hui, 35% de femmes sont membres de la Chambre des représentants et 45% sont sénatrices, s’est-elle félicitée.  La Secrétaire d’État a toutefois estimé que cela n’était pas suffisant.  C’est la raison pour laquelle le Gouvernement belge a établi un Institut fédéral pour l’égalité des sexes, qui a pour mission de faire face à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et de promouvoir l’égalité entre hommes et femmes.  En outre, Mme Malamba a indiqué qu’elle avait participé à un Forum sur les familles, qui a formulé une série de recommandations et permis le lancement d’un plan national d’action contre toutes les formes de violence, notamment les mutilations génitales.  Poursuivant, la Secrétaire d’État a indiqué que son gouvernement avait pris des initiatives à l’étranger, en particulier au Viet Nam, où un programme de microcrédit contribue à améliorer les conditions de vie des femmes vivant en milieu rural.  L’an dernier, 53 000 d’entre elles ont activement pris part à ce projet.  La Belgique est également à l’origine d’un projet au Niger, où un « observatoire de la parité hommes-femmes » a été mis en place, ainsi qu’en République démocratique du Congo (RDC), où un vaste programme de lutte contre les violences à l’égard des femmes est en cours.


Mme HINA RABBANI KHAR, Ministre des affaires économiques du Pakistan, a déclaré que la promotion de l’égalité entre les sexes s’appuyait aujourd’hui dans son pays sur la religion musulmane et sur la vision pionnière de Mohammed Ali Jinnah.  La Constitution pakistanaise garantit en conséquence l’égalité de tous les citoyens devant la loi, indépendamment de toute appartenance ethnique, confession ou considération de genre, a-t-elle souligné.  En outre, une Commission de la condition de la femme a été établie en 2000 avec pour objectif l’émancipation de toutes les femmes et l’amélioration de leurs conditions de vie sociales et économiques, ainsi qu’un Ministère pour le développement des femmes.  La Ministre a ensuite fait valoir les initiatives prises par le Président du Pakistan, Pervez Musharraf, et par son Premier Ministre en leur faveur.  Ainsi, une série de réformes juridiques a été lancée, visant notamment à amender la loi sur la citoyenneté et à promulguer en 2004 une loi condamnant les crimes d’honneur.


La Ministre s’est aussi félicitée que les femmes composent le Parlement pakistanais à hauteur de 17%, le plus important pourcentage dans tout le sous-continent sud-asiatique.  Il y a également 28 000 femmes qui exercent des responsabilités politiques dans les gouvernements locaux, ce qui témoigne du rôle clef qu’elles jouent dans l’arène politique et dans les processus de prise de décisions.  En outre, leur participation aux services publics est passée de 5 à 10% au cours des quatre dernières années, a poursuivi la Ministre, que ce soit au niveau national ou à l’étranger, où les femmes sont de plus en plus nombreuses à occuper des postes d’ambassadeur.  Enfin, elles affirment une présence de plus en plus forte au sein des départements de la justice et de la défense, a conclu la Ministre.


Mme MARIE-LAURENCE JOCELYN LASSÈGUE, Ministre à la condition féminine et aux droits des femmes d’Haïti, a indiqué que le Ministère de la condition féminine et des droits des femmes s’est doté de deux fonctions essentielles à savoir la généralisation de l’analyse selon le genre et la défense et la promotion des droits des femmes.  S’agissant de la lutte contre la violence, le Ministère a, entre autres, opérationnalisé le Plan national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux petites filles et sensibilisé le corps judiciaire, notamment les juges et les commissaires du Gouvernement.  Le Ministère a aussi lancé une ligne verte pour les victimes, en partenariat avec plusieurs institutions, et aménagé, sur une base pilote, une cellule d’accueil des victimes dans un commissariat important de la capitale.  Le 25 novembre 2006, un protocole d’accord entre différents ministères a été signé, qui assure la gratuité du certificat médical exigé dans les cas d’agression sexuelle.  Dans le domaine de l’éducation, le Ministère a signé un protocole de collaboration avec celui de l’éducation visant à éliminer la discrimination à l’encontre des filles dans le système scolaire.  Aussi, le protocole a-t-il permis l’identification des familles monoparentales, en difficulté sociale et économique pour l’octroi de bourses, et la révision des manuels scolaires.  Mme Lassègue a conclu en décrivant la campagne de prévention et d’éducation menée dans son pays, avant de citer les priorités à court terme.  Il s’agit, a-t-elle dit, d’élaborer une loi sur l’égalité des sexes, de mettre en place l’observatoire sur la parité, de créer un programme d’assistance juridique pour les femmes et les petites filles et un autre sur la protection des petites filles des rues victimes de l’exploitation sexuelle.  


Mme EVA KJER HANSEN, Ministre des affaires sociales et de l’égalité entre les sexes du Danemark, a exprimé son soutien en faveur de la création d’une entité dynamique au sein des Nations Unies qui œuvrerait en faveur de l’égalité des chances et de l’émancipation des femmes.  Celles-ci sont une ressource essentielle pour la croissance, le progrès et l’innovation dans toutes les sociétés, et sans leur émancipation, il ne sera possible de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle déclaré.  En dépit des succès enregistrés en la matière dans son pays, des progrès restent à accomplir, en particulier dans le domaine du taux de représentation des femmes aux postes à responsabilités.  Elle a, à cet égard, fait part d’une récente étude qui met en lumière l’effet positif de la présence de femmes à des postes à responsabilités sur la gestion des entreprises privées et qui a permis de faire évoluer les mentalités en faveur d’une promotion de l’égalité des chances.  Cela demandera du temps, des ressources financières et humaines et de la volonté politique, a-t-elle fait valoir.  Pour renforcer la présence des femmes aux postes de décision et sur le marché du travail, il importe notamment d’accroître la scolarisation des filles à tous les niveaux, de lutter contre toutes formes de violence ou encore de donner aux jeunes filles la liberté de choisir leur vie, a-t-elle conclu.


Mme MARGARETH MENSAH-WILLIAM, Présidente adjointe du Conseil national de la Namibie, a affirmé que son pays était pleinement engagé dans la réalisation des objectifs de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, de la Convention sur les droits de l’enfant, du Programme d’action de Beijing, ainsi que des résultats des principales conférences et des sommets des Nations Unies, qui sont essentiels à son avis dans la promotion de l’égalité entre les sexes et la promotion des femmes.  Les politiques et les stratégies portant sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes ne pourront être menées à bien, a-t-elle néanmoins souligné, qu’à condition que leur mise en œuvre soit systématique et efficace, précisant que cela supposait un soutien et une responsabilisation politiques appropriés.  C’est la raison de la création d’un Ministère chargé de l’égalité entre les sexes et du bien-être de l’enfant dans mon pays, a-t-elle indiqué.


Mme Mensah-William a également indiqué que son pays avait mis en place des mesures visant à rendre les femmes autonomes et à leur permettre de réaliser leurs pleins potentiels et aspirations.  Des lois ont en outre été adoptées pour promouvoir l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, a-t-elle dit, citant notamment la loi sur les mesures en faveur de l’élimination des pratiques discriminatoires et des obstacles qui entravent les chances des femmes d’accéder aux opportunités économiques.  Elle a également mis l’accent sur la participation des femmes dans la vie politique et les prises de décision, indispensables, à son avis, à la réalisation de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  Elle a souligné que le taux de représentation des femmes au Parlement namibien était passé de 20% à 27% après les élections de 2004.  Selon Mme Mensah-William, l’égalité entre les sexes doit demeurer un des centres d’intérêt des Nations Unies.  Elle a également attiré l’attention de la communauté internationale à la préoccupante question du sort des femmes et des jeunes filles dans les conflits armés.


Mme MARIA JOSE ARGANA MATEU, Ministre de la condition féminine du Paraguay, a déclaré que son pays était fermement engagé en faveur de la promotion de la femme et qu’il avait à cet effet ratifié les conventions internationales et régionales pertinentes, comme la Convention CEDEF et la Convention interaméricaine, ainsi que son cadre de suivi qui a permis au Paraguay de poursuivre ses efforts de lutte contre la violence envers les femmes au plan national et au-delà des frontières.  Au plan ministériel, a-t-elle dit, un organisme est responsable de ces questions, disposant d’une autonomie technique reflétant l’engagement du pays.  Nous disposons par ailleurs d’un plan national de prévention et de répression de la violence contre les femmes, tandis que la politique sociale vise l’élimination de la pauvreté, a-t-elle indiqué, soulignant par ailleurs que dans le domaine de l’éducation, son pays avait lancé un vaste programme d’alphabétisation.  La participation des femmes a également augmenté sur le plan politique, puisque huit femmes occupent des postes ministériels, une femme préside la Banque centrale et une femme préside la Cour suprême, a-t-elle souligné. 


Toutefois, a ajouté la Ministre, il est indispensable de lutter contre les schémas culturels qui sont des facteurs de propagation des inégalités.  La participation des femmes à la vie publique doit encore être encouragée et, à cette fin, il faudra négocier un programme d’égalité entre les sexes avec les dirigeants des partis politiques, a-t-elle dit.  Il est aussi vital à son avis de renforcer la présence des femmes aux échelons les plus élevés du Gouvernement et de contracter des alliances qui permettront de transformer le contexte éthique, juridique et institutionnel, pour le rendre favorable à la participation des femmes à l’édification de la gouvernance démocratique.  Douze ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing, nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle redouble d’efforts afin que le visage de la démocratie projette une vision de paix et d’égalité, a-t-elle conclu.


Mme OPPAH C. Z. MUCHINGURI, Ministre des femmes, de la parité et du développement de la communauté du Zimbabwe, a déclaré que son pays avait adopté des politiques, ainsi qu’un cadre législatif pour appuyer les initiatives visant à améliorer la condition des femmes et des filles dans le pays et à mettre en œuvre les instruments internationaux qu’il a ratifiés, comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Elle a fait ensuite valoir que la Constitution zimbabwéenne interdisait la discrimination à l’égard des femmes et que de nombreuses lois avaient été promulguées pour protéger les femmes et garantir leurs droits à l’héritage, leurs droits à la maternité, ainsi que l’égalité des chances sur le marché du travail.  Le Zimbabwe a fait aussi de grands progrès dans la promotion de la participation des femmes à la vie politique et aux processus de prise de décisions.  Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, les femmes détiennent en effet des positions clefs, notamment celles de Vice-Présidente, de Présidente du Sénat et de magistrats, a précisé Mme Muchinguri.  Précisant que les femmes occupaient 17% des sièges de députés et 36 des sièges au sénat, elle a indiqué que des progrès significatifs avaient été réalisés au niveau des autorités locales.


Toutefois, la Ministre a regretté que les femmes soient trop peu nombreuses au sein du Cabinet.  Son Ministère s’emploie actuellement à peser de toute son influence pour faire adopter des quotas constitutionnels en vue d’inverser cette dynamique.  Elle a également souligné qu’un débat parlementaire avait débouché sur l’adoption d’une loi contre les violences domestiques.  Mais des défis demeurent, en raison de la persistance de lois coutumières, comme d’ailleurs dans d’autres pays africains.  En outre, il est difficile d’impliquer les hommes et les enfants dans la lutte en faveur de l’égalité des sexes.  La Ministre a en conclusion soutenu le projet d’une « architecture » de la parité au sein de l’Organisation des Nations Unies.


Mme FRANÇOISE NGENDAHAYO, Ministre de la solidarité, des droits de l’homme et de l’égalité entre les sexes du Burundi, a rappelé que son pays sortait d’une crise et d’une guerre et, qu’à cet égard, 26% des ménages étaient dirigés par des veuves.  Les femmes constituent la couche de la population la plus touchée par la pauvreté, a-t-elle souligné.  La lutte des femmes pour leurs droits a permis d’aboutir à certaines réalisations positives au Burundi, a-t-elle ajouté, citant notamment le caractère obligatoire pour les partis politiques d’avoir une femme sur trois comme candidates à des élections.  En outre, la Constitution du Burundi a banni la discrimination à l’égard des femmes. 


La Ministre a également mis l’accent sur la participation importante des femmes dans la vie politique.  Elle s’est néanmoins déclarée profondément préoccupée par l’extrême pauvreté des femmes burundaises.  Les femmes subissent encore le joug des traditions culturelles du pays et se trouvent dans le cercle vicieux de la pauvreté et de la violence.  Par exemple, elles ne sont que trop souvent privées de l’accès à la terre ou au microcrédit.  La Ministre a par ailleurs indiqué que les autorités de son pays s’attachaient à reformer le Code pénal pour punir les violences faites aux femmes, en particulier aux petites filles.


Mme DOLGOR BRADAA, Conseillère en matière de politique sociale auprès du Premier Ministre et Vice-Présidente du Comité national pour l’égalité entre les sexes de la Mongolie, a souligné l’importance que son pays attache à l’égalité entre les sexes.  Ainsi, le Comité national pour l’égalité entre les sexes est présidé par le Premier Ministre et le programme d’action du Comité est étroitement lié à la mise en œuvre du plan de développement national de la Mongolie et des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La Conseillère a jugé satisfaisante la situation des femmes en matière d’éducation, d’emploi et de statut dans la société mongolienne, tout en se déclarant préoccupée par la place qu’elles occupent dans la vie politique et publique du pays.  Ainsi, seuls 5% des sièges parlementaires sont occupés par des femmes.  Nous espérons que l’imposition d’un quota de 30% de femmes candidates permettra de changer cette situation.  Par ailleurs, la Mongolie a travaillé inlassablement avec ses partenaires pour faciliter l’accès des filles à l’éducation et accroître ainsi leurs chances de réussite sur le marché du travail.


Mme PAULA DOBRIANSKY, Sous-Secrétaire d’État aux affaires mondiales des États-Unis, a souligné que le droit des femmes et leur autonomisation étaient deux conditions nécessaires de la prospérité dans toutes les sociétés.  Son gouvernement est aujourd’hui déterminé à œuvrer en ce sens, tant aux niveaux national qu’international.  Elle a fait valoir à cet égard le lancement de nouveaux partenariats novateurs en Afghanistan ou en Afrique, notamment dans le domaine crucial de l’éducation.  Des études démontrent en effet qu’une petite augmentation du nombre d’années de scolarisation peut faire la différence dans le développement économique et social d’une nation.  De nombreux pays partenaires ont aussi participé avec les États-Unis à des projets d’émancipation des femmes afin de leur donner accès à la vie politique, ainsi qu’à des programmes de lutte contre le VIH/sida en Afrique subsaharienne, où les femmes et les enfants sont les premières victimes.  Chaque jour dans le monde, des femmes font preuve d’un courage extraordinaire en demandant voix au chapitre, a-t-elle ajouté.  La Secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, a créé un prix pour récompenser ces femmes, qu’elle considère comme une source d’inspiration pour toutes les autres.  Ce prix sera décerné demain à 10 femmes représentant différentes régions du monde, a annoncé Mme Dobriansky en conclusion.


Mme MARIAM ALADJI BONI DIALLO, Ministre des affaires étrangères du Bénin, a indiqué les mesures prises par son pays pour donner à la femme les moyens de s’émanciper économiquement, telles que la multiplication des institutions de microcrédit en faveur des femmes ou la création, en 2006, d’une agence ministérielle spécialisée dans le microcrédit pour les femmes et les plus défavorisés. La représentante a par ailleurs invité les institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies à renforcer leur coopération avec le gouvernement, en gardant à l’esprit que la pauvreté demeurait une réalité essentiellement féminine.  Elle a en outre demandé aux institutions financières et de développement, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, d’intégrer la dimension sexospécifique dans leurs politiques et programmes.  S’agissant du renforcement du pouvoir de décision de la femme, Mme Aladji Boni-Diallo a indiqué que le Gouvernement de son pays avait créé un ministère chargé de la promotion de la femme, qui a pour mission de coordonner toutes les politiques et programmes centrés sur la promotion de la femme.  Elle a également réaffirmé sa conviction que l’arrivée des femmes dans l’arène politique ouvrirait les portes à des changements au sein des sociétés.  C’est pourquoi, a-t-elle conclu, l’enseignement maternel et primaire des filles est désormais gratuit.


Mme NAELA GABR, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a affirmé que son pays avait été l’un des premiers pays arabes à avoir cru dans l’importance des droits de la femme, et qui s’efforce de contribuer à l’amélioration constante de son statut.  C’est ainsi, a-t-elle dit, que les femmes y occupent aujourd’hui les positions les plus hautes dans tous les domaines de prise de décisions, a-t-elle souligné.  À son avis, le processus d’autonomisation des femmes en Égypte et dans les autres pays du monde découle de plusieurs facteurs, comme le fait de bénéficier d’un cadre politique sans conflit et sans guerres régionale et internationales, d’une meilleure harmonie et d’engagements positifs entre les civilisations, les cultures et les religions, qui ne soient pas fondés sur les disputes, mais sur l’utilisation de la diversité humaine et d’un équilibre dans les relations économiques et commerciales internationales.


La Vice-Ministre a estimé que ce débat permettrait aux Nations Unies de mieux reconnaître sa responsabilité à créer un climat mondial favorable aux femmes, leur permettant de bénéficier de tous leurs droits et dans tous les pays, sans exception.  Elle a par ailleurs assuré que l’Égypte, grâce à son rôle régional dans le monde arabe, en Afrique, et en sa qualité d’État musulman, continuerait de soutenir tous les efforts déployés sur le plan international en vue de la promotion des femmes. 


Mme SAIDA CHTIOUI, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a souligné que depuis l’adoption, en 1956, du Code du statut personnel, le processus d’émancipation de la femme a toujours été renforcé.  Dans les années 1990, plusieurs entités ont été créées dont le Ministère de la condition de la femme, le Conseil national des femmes et de la famille, le Centre de recherche, d’études, de documentation et d’information sur les femmes et la Commission de la femme et du développement.  Aujourd’hui, les femmes sont de plus en plus présentes dans les sphères politiques et publiques ainsi que dans le secteur privé.  Le Gouvernement tunisien compte sept femmes alors qu’elles représentent 25% des membres du Parlement, 27% de la branche judiciaire, 40% des professeurs d’université et 42% du corps médical.  D’ici à 2009, les femmes devraient occuper 30% des postes dans les processus de prise de décisions.  En 2006, la proportion des femmes dans la population active a dépassé les 25%.  Selon les dernières estimations, quelque 10 000 femmes sont aujourd’hui présentes dans le monde des affaires.  Ce résultat important a été obtenu grâce à la création de mécanismes spécifiques qui offrent aux femmes un accès élargi aux sources de financement, notamment le microcrédit et les programmes d’appui à la création d’entreprises.  En matière d’émancipation de la femme, le succès réside dans la conjonction des facteurs culturel, social, économique, juridique et politique et la conviction partagée, entre femmes et hommes, qu’un pays ne peut réussir en négligeant la moitié de sa population, a aussi souligné la Vice-Ministre. 


Mme SHENAGH GLEISNER, Chef de cabinet au Ministère de la promotion de la femme de la Nouvelle-Zélande, a déclaré que son pays était un ardent défenseur de la promotion de l’égalité entre les sexes.  Elle a indiqué que la lutte contre la violence familiale dans son pays, subie notamment par les femmes et les enfants, faisait l’objet d’une action commune impliquant les services judiciaires et de police ainsi que les organisations non gouvernementales les plus actives.  La violence familiale, très élevée en Nouvelle-Zélande, sape notre développement économique et social et constitue une atteinte à notre identité, a dit Mme Gleisner.  Elle a ajouté que son Ministère avait lancé un programme d’action dont l’état d’avancement était examiné périodiquement devant le Parlement.  Ce programme s’applique tout particulièrement à l’amélioration de la situation des femmes handicapées et des femmes migrantes.  Mme Gleisner a conclu en expliquant que les femmes néo-zélandaises, dont une large part de femmes maories, occupaient actuellement 41% des emplois dans le secteur public, l’objectif étant d’atteindre les 50% à l’horizon 2010. 


Mme ANNIE DEMEN, Vice-Ministre de la recherche et des services techniques du Libéria, a déclaré que l’égalité entre les sexes était l’un des plus grands défis que doit relever son pays en voie de reconstruction.  Mais, a-t-elle poursuivi, l’atout du Gouvernement était sa détermination à traduire dans la réalité la promesse faite aux femmes de parvenir à l’égalité et à la parité.  C’est ainsi que, dans le cadre d’un partenariat, le Gouvernement a mis en œuvre son programme de parité qui repose sur la gratuité de l’éducation primaire, la mise en place de  programmes de développement pour la femme, l’allocation de bourses d’étude pour les filles, de programmes de microcrédit, d’un plan d’ajustement permettant de disposer d’un personnel féminin plus conséquent dans le secteur de la sécurité et l’intégration des sexospécificités dans tous les programmes.  À présent, a-t-elle indiqué, les femmes occupent 14% des sièges des députés, ce qui constitue une nette amélioration.  En outre, a-t-elle poursuivi, les Ministère des finances, de la justice et des sports sont tous dirigés par des femmes.  Toutefois, il y a encore de grands défis à surmonter pour permettre aux femmes de trouver des emplois non traditionnels et d’obtenir des postes de responsabilité.


Mme ANNE F. STEINHAMMER, Secrétaire d’État aux affaires étrangères de la Norvège, a déclaré que promouvoir les droits de l’homme signifiait promouvoir les droits des femmes et l’égalité entre les sexes.  À son avis, les Nations Unies ont un mandat très fort pour aider les gouvernements de tous les pays à atteindre cet objectif.  C’est la raison pour laquelle la création d’un véritable organe chargé de ces questions est indispensable au sein des Nations Unies, a plaidé la délégation, afin de remplacer une « architecture » jugée trop faible en la matière.  Il est également vital que ce nouvel organisme soit suffisamment indépendant pour participer aux décisions clefs des Nations Unies et dispose de ressources financières d’un montant d’au moins 200 millions de dollars par an, a-t-elle déclaré.  La Norvège s’est déclarée pour sa part prête à y contribuer, a affirmé la Secrétaire d’État, rappelant qu’en 2007, son pays avait augmenté sa participation financière à l’UNIFEM de 150%.  En tant que cinquième plus important contributeur aux activités de développement des Nations Unies, la Norvège a estimé qu’il faut également renforcer l’appui à l’ensemble des programmes d’égalité entre les sexes, a-t-elle conclu.


Mme CARMEN ANDRADE, Vice-Ministredes affaires de la femme du Chili, a rappelé que le 11 mars 2006, Michèle Bachelet devenait, avec 53% des voix, Présidente de son pays, un événement historique qui montre que les Chiliens ont voulu une véritable transformation.  La nouvelle Présidente a désigné un Conseil des ministres paritaire, a-t-elle poursuivi, précisant que ce principe avait été respecté pour les sous-secrétariats.  Il s’agit du début d’un changement politique profond dans la politique du pays, a-t-elle souligné.  Ce qui compte avant tout, selon elle, c’est la lutte des femmes dans le monde entier qui veulent devenir des citoyennes à part entière.  Car, a-t-elle ajouté, malgré les progrès enregistrés, les femmes continuent de faire l’objet de discriminations dans le monde du travail et dans leurs foyers.  Elles gagnent moins que les hommes et sont sous-représentées dans les domaines publics et privés, a-t-elle expliqué.  La Ministre a en outre souligné que les femmes chiliennes n’occupaient que 5% des sièges du Sénat et 15% de ceux de la Chambre des représentants.  L’objectif est d’obtenir la parité dans tous les domaines, a-t-elle dit.  Il faut également protéger les femmes grâce à une réforme du système de pensions, a-t-elle poursuivi, notant que la construction d’un nouveau système de protection sociale permettrait d’asseoir sur des bases solides une économie qui progresse sans cesse.  L’exercice d’une citoyenneté entière ne consiste pas seulement à voter, mais à participer aussi à la gestion publique, a-t-elle assuré.


Mme MARJETA ZACE, Vice-Ministre du travail, des affaires sociales et de l’égalité des chances de l’Albanie, a reconnu que même si l’égalité est garantie dans la Constitution albanaise et réaffirmée dans de nombreux codes et lois, la situation réelle en matière d’égalité est encore loin de répondre aux objectifs fixés.  Le faible niveau de représentation des femmes dans les structures de prise de décisions ne leur permet pas d’influer sur l’élaboration des politiques qui portent sur les problèmes que connaissent les femmes.  L’accès sur un pied d’égalité aux processus de prise de décisions est une condition préalable au fonctionnement de toute société démocratique. 


La Vice-Ministre a soutenu l’imposition de quotas de femmes dans le règlement intérieur des partis politiques.  De son côté, a-t-elle indiqué, le Gouvernement albanais procède à des nominations de femmes à des postes de responsabilités.  Une femme occupe le poste de présidente du Parlement, deux femmes sont respectivement ministre de la défense et ministre de l’intérieur et sept autres sont vice-ministres.  Aujourd’hui, 43% des employés de l’administration sont des femmes tandis que 27% d’entre elles occupent des postes de responsabilité.  Les femmes consolident par ailleurs leur place au niveau local, ce qui a une incidence positive sur la vie quotidienne des Albanaises. 


La Vice-Ministre a précisé que son gouvernement avait initié une « stratégie nationale et un programme d’action pour l’égalité entre les sexes » qui repose sur une stratégie intersectorielle visant l’égalité entre les sexes et la participation accrue des femmes aux processus de prise de décisions.  Le temps est venu de réaliser que si l’on n’inclut pas pleinement les filles et les femmes dans tous les aspects de notre vie, nous ne serons pas en mesure de réaliser le développement durable et les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle prévenu.


Mme KHADEGA HAJHAMAD, Vice-Ministre des affaires sociales, des femmes et des enfants du Soudan, a déclaré que son pays était très intéressé par la situation des femmes et par les moyens de l’améliorer. Elle a par ailleurs affirmé la nécessité de garantir les droits des familles, des femmes et des jeunes pour que chacun puisse jouer son rôle dans la société.  Elle a indiqué que la constitution provisoire soudanaise prévoyait la protection de l’enfant et l’exercice des droits culturels et professionnels de tous les citoyens.  En outre, l’État lutte contre les coutumes portant atteinte aux droits des femmes, ayant créé un organisme permanent visant à intégrer les perspectives sexospécifiques aux niveaux national, régional et international, a-t-elle dit, en précisant que le pourcentage de femmes avait augmenté au sein du Conseil national, et qu’il y avait des femmes Ministres d’État et juges à la Cour suprême.


Cependant, un des grands obstacles à la promotion des femmes était les conflits armés, a-t-elle poursuivi, indiquant que la question de la violence contre les femmes et les enfants était au cœur des préoccupations des autorités soudanaises. C’est pourquoi, a-t-elle rappelé, le Soudan a été l’un des premiers pays à ratifier la Convention des droits de l’enfant et ses deux Protocoles facultatifs. En outre, a-t-elle dit, les préoccupations des femmes avaient été pleinement intégrées aux politiques et aux budgets publics et plusieurs stratégies avaient été adoptées, en particulier dans la lutte contre la mortalité infantile.  Malheureusement, a-t-elle déclaré, l’excision demeure en dépit de progrès sensibles. La représentante a par ailleurs précisé que le taux de scolarisation était de 62% parmi les filles et de 73% parmi les garçons, déplorant que les jeunes étudiantes étaient souvent les premières à être déscolarisées.


Mme MERIAM MWAFFISI, Secrétaire permanente au Ministère du développement communautaire, de l’égalité entre les sexes et des enfants de la République-Unie de Tanzanie,  a affirmé que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes devaient être promues à tous les niveaux, socialement, politiquement et économiquement.  La nécessité d’avoir des voix féminines dans les positions de responsabilité est également impérative dans la lutte pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, a déclaré la représentante, déplorant toutefois la lenteur des progrès dans ce domaine. La représentante a par ailleurs énuméré plusieurs mesures prises par le Gouvernement tanzanien en faveur de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes, notamment l’amendement de la Constitution en faveur de la discrimination positive, qui a permis aux femmes d’occuper 30% des sièges du Parlement.  Le Gouvernement s’emploie également à assurer la parité dans l’éducation, a-t-elle ajouté, malgré les défis liés aux mentalités patriarcales.


Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a estimé que, jusqu’à la publication des conclusions d’un rapport de la Commission, on n’y avait pas suffisamment mis l’accent sur les discriminations à l’égard des fillettes dans toutes les régions du monde, malgré des statistiques  qui indiquent qu’elles sont fréquemment victimes de violences. C’est ainsi que les différentes formes de violences à leur encontre, telles que les mutilations génitales, les mariages et grossesses précoces et leur vulnérabilité dans les situations de conflits armés, n’avaient pas fait à son avis l’objet de suffisamment d’attention, et les comportements stéréotypés continuaient d’entraver la pleine application des lois et cadres stratégiques nationaux, a-t-elle déploré.


Les conclusions concertées de la Commission devraient contribuer à l’amélioration de cette situation, en permettant de présenter des propositions en ce sens aux gouvernements.  Dans le passé, a rappelé la Présidente, la Commission avait déjà conclu que même si des progrès ont été enregistrés depuis Beijing, d’importants obstacles entravaient encore la participation des femmes à tous les niveaux de la prise de décisions.  C’est pourquoi elle avait invité les gouvernements et parties prenantes à encourager l’accès des femmes aux microcrédits et aux plans de financement.  En 2009, a-t-elle rappelé, la Commission examinera les progrès réalisés depuis l’adoption de ses conclusions concertées.  Reconnaissons que l’égalité entre les sexes est une question qui touche à tous les objectifs de développement et qui devra engager pleinement tous les organes des Nations Unies, a-t-elle conclu.


M. ABDUL WAHAB ATTAR (Arabie saoudite) a affirmé que le développement durable constituait un élément essentiel de la promotion de la femme dans ses aspects sociaux et économiques.  Le secteur de l’enseignement est particulièrement important pour réaliser un tel objectif, a-t-il ajouté.  Pour promouvoir la femme dans le Royaume, le Gouvernement saoudien a adopté un plan en neuf points et demandé aux Chambres de commerce et d’industrie de créer des cellules d’aide afin de proposer des opportunités professionnelles aux femmes.  S’agissant des aides apportées aux petites et moyennes entreprises (PME) dirigées par des femmes, le représentant a fait valoir la création du fonds de l’industrie saoudien.  Cette institution a également créé un centre PME-PMI, qui dispose d’un site Internet proposant des services gratuits.  Un centre de soutien et de financement pour les microprojets a été établi, a-t-il poursuivi. Parmi les autres efforts, il a cité le renforcement du rôle des femmes dans les processus de prise de décisions et leur participation croissante aux élections des chambres de commerce et d’industrie.  Le nombre de femmes diplômées est plus important que celui des hommes diplômés en Arabie saoudite, où plus de 20% des capitaux appartiennent aux femmes et 21% des investissements sont réalisés par celles-ci.  Quarante-trois mille femmes sont enregistrées auprès des Chambres de commerce et d’industrie, a précisé M. Attar, ajoutant que son pays vient de créer un centre d’affaires regroupant uniquement des femmes.


Mme CLAUDIA FRITSCHE (Liechtenstein) a déclaré que la médiatisation des femmes politiques et des femmes assumant des postes de responsabilité peut encourager d’autres femmes à occuper de telles fonctions.  Les organisations internationales comme les Nations Unies ont à cet égard un rôle important à jouer et devraient considérer le principe de la parité entre les sexes aussi important que le principe de la représentation géographique équitable, a-t-elle indiqué.  Si la présence active des femmes dans les processus de paix officieux est notoire, la représentante a toutefois regretté la faible proportion de femmes dans les processus de paix officiels en raison de leur faible représentation au sein des groupes de représentation politique qui interviennent dans les négociations de paix.  Il importe donc d’accroître la participation des femmes à la vie politique et aux mécanismes de processus de paix.  La nomination de femmes à des postes d’envoyés et de représentants spéciaux pourrait jouer un rôle catalyseur important en faveur d’une participation plus active des femmes aux processus de paix, en particulier au cours des phases avancées de ces processus, a-t-elle suggéré.  Les envoyées et représentantes spéciales pourraient également sensibiliser davantage aux questions liées à la parité entre les sexes, non seulement dans les processus de paix, mais également dans d’autres processus politiques.  En outre, a-t-elle fait remarquer, les mesures visant à renforcer la participation des femmes aux processus de prise de décisions en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement ne peuvent réussir que si elles bénéficient d’un large soutien.


M. PIRAGIBE TARRAGÔ (Brésil) a affirmé que la création dans son pays, en 2003, d’un Secrétariat spécial des politiques en faveur des femmes avait permis d’assurer un traitement plus systématique et cohérent de la parité et de l’autonomisation de la femme.  Le cadre institutionnel ainsi crée a contribué à la conception et à la mise en œuvre de programmes gouvernementaux chargés d’assurer l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  Il est, selon lui, impossible de réaliser l’égalité entre les sexes à moins que toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles n’aient été éliminées.  Le représentant a en outre fait état de la promulgation en septembre 2006 d’une loi d’ensemble visant à combattre la violence contre les femmes et les filles.  La parité signifie également un traitement égal, l’égalité des chances et l’accès sans restrictions aux services publics, y compris aux soins de santé et à l’éducation, a-t-il estimé.  L’éducation est, selon lui, un outil efficace pour éliminer la discrimination et prévenir la violence.  Il a également indiqué, à ce sujet, que son pays avait réalisé le troisième Objectif du Millénaire pour le développement sur la suppression de la discrimination fondée sur le sexe dans le domaine de l’éducation. 


Mme AMARYLLIS TORRES (Philippines) a indiqué que son gouvernement mettait en œuvre un plan-cadre pour les femmes, dont les principaux objectifs sont la promotion des droits de la femme, l’accélération de son autonomisation économique et le renforcement de sa représentation dans les institutions démocratiques.  En dépit de ces efforts, la réalisation de l’égalité entre les sexes dans tous les domaines de la société reste un défi, a-t-elle affirmé, notamment dans le domaine de l’emploi, en raison de la persistance de stéréotypes.  Cette disparité est également ressentie par les ressortissantes philippines expatriées qui, malgré des salaires plus élevés, souffrent de marginalisation, occupent des postes inférieurs à leurs qualifications et restent vulnérables à l’exploitation.  La représentante a par ailleurs rappelé toute une série de mesures législatives visant à protéger les droits des femmes, notamment contre toutes les formes de violence, et l’organisation de cours de formation à l’attention des personnels chargés d’appliquer la législation en la matière. Après avoir souligné le rapport étroit qui existait entre les cas de violation des droits de la femme et les situations de pauvreté et de conflits, Mme Torres a évoqué les efforts déployés par son gouvernement pour éliminer les stéréotypes.  Malgré l’adhésion active des femmes aux partis politiques et leur représentation croissante à des postes élus, celles-ci restent sous-représentées aux fonctions de responsabilité sur les plans local et national, a-t-elle conclu.


Mme YORIKO MEGURO (Japon) a affirmé que si les femmes, au Japon, étaient à présent mieux représentées sur le marché du travail, leur accession à des postes de direction demeurait néanmoins faible. En outre, pour des raisons familiales, il y a encore des femmes qui ont du mal à trouver un emploi, a-t-elle expliqué.  De même, de nombreuses femmes entre 30 et 34 ans abandonnaient leur travail une fois mariées ou sur le point d’avoir des enfants, pour y revenir quelques années plus tard.  La représentante a souligné que son pays s’efforçait d’accroître la part des hommes prenant des congés de paternité afin d’assurer un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée et d’aider les hommes et les femmes à trouver un équilibre familial, permettant à ces dernières de réaliser leur potentiel et jouer leur rôle vital dans la société.  Elle s’est déclarée favorable à l’établissement d’un dialogue régional sur ces questions, permettant de partager l’information, les bonnes pratiques et les enseignements à tirer de ces expériences dans des contextes sociaux et culturels similaires, et de réagir collectivement face à des problèmes comme la traite des personnes, la pandémie du VIH/sida ou les catastrophes naturelles.


Mme JULIA BURNS (Australie) a déclaré que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes demeuraient de grands problèmes dans de nombreux pays du monde.  Nous étions l’un des premiers pays à avoir pris des mesures de lutte contre la discrimination à l’égard des femmes il y a presque 30 ans, a-t-elle affirmé.  Le Gouvernement australien a par la suite œuvré à renforcer la présence des femmes dans les domaines clefs de la santé, de l’éducation, de l’emploi et de la sécurité.  Nous continuerons cependant de relever les défis existants, notamment l’autonomisation des femmes autochtones, a poursuivi la représentante.  Regrettant la sous-représentation des femmes dans les parlements nationaux, la représentante a souligné que seulement 14 pays avaient atteint l’objectif fixé par les Nations Unies d’un minimum de 30% de femmes parlementaires.  Or, lorsqu’elles sont nombreuses à siéger dans les parlements, cela se traduit indiscutablement par des lois en faveur de l’égalité entre les sexes.  La représentante a ensuite indiqué que l’Australie avait lancé pour sa part deux programmes pour promouvoir la participation des femmes aux processus de prise de décisions dans la région Asie-Pacifique, le « Pacific Leadership Program » et le « Building Demand for Better Governance ».  Enfin, elle s’est déclarée favorable au renforcement de l’architecture de la parité au sein du système des Nations Unies.


M. FRANK MAJOOR (Pays-Bas) a rappelé que l’Équipe spéciale du Millénaire sur l’égalité entre les sexes avait conclu que la participation politique des femmes était indispensable à l’égalité entre les sexes et au développement.  Le faible taux de représentation des femmes aux postes de prise de décisions freine l’inclusion d’une perspective sexospécifique dans les sphères d’influence critiques, a-t-il estimé.  En outre, a-t-il poursuivi, les inégalités favorisent la propagation du sida et entravent l’accès des filles et des femmes aux services de prévention, de traitement, de soins et de soutien.  L’éducation est la clef à la lutte contre le virus du VIH/sida, a-t-il fait valoir, les femmes instruites et diplômées étant généralement mieux informées sur les risques de la pandémie et ayant tendance à avoir davantage recours aux préservatifs.  Le représentant a  également évoqué l’incidence importante de la violence à l’encontre des femmes et des fillettes dans le monde, comme l’a montré la nouvelle Étude approfondie du Secrétaire général sur toutes les formes de violence à l’égard des femmes.  Ce n’est qu’en travaillant à la modification des pratiques traditionnelles et culturelles que nous parviendrons à réaliser l’objectif de l’égalité entre les sexes, a-t-il dit, affirmant qu’il sera nécessaire d’impliquer les hommes et les garçons dans ce débat.  


M. FRANCIS K. BUTAGIRA (Ouganda) a rappelé que le Sommet du Millénaire de septembre 2000 avait fait de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes un des huit Objectifs du Millénaire pour le développement.  Si des progrès ont été réalisés, il reste encore beaucoup à faire, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite rappelé les efforts de son gouvernement en faveur de l’autonomisation des femmes, ayant ratifié et s’étant engagé à mettre en œuvre les principaux instruments internationaux, comme la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Programme de Beijing de 1995 et le Plan d’action du Commonwealth sur l’égalité entre les sexes.  Au niveau national, a-t-il indiqué, la Constitution consacrait l’égalité entre les sexes et interdisait la discrimination, liée au sexe, notamment.  La constitution garantit en outre les mesures de discrimination positive, a-t-il précisé, ajoutant que dans les domaines critiques de l’éducation, de la santé, de la participation économique et de l’autonomisation politique, son pays avait également accompli des progrès considérables en faveur des femmes.


M. RODRIGO MALMIERCA DIAZ (Cuba) a déclaré que l’on ne pouvait pas parler de l’autonomisation des femmes, ni mettre pleinement en œuvre la Plateforme de Beijing tant que perdurera le contexte actuel de mondialisation néolibérale.  En outre, a-t-il fait remarquer, ces objectifs seront irréalisables avec la persistance de nombreux problèmes, à commencer par la pandémie de VIH/sida, qui continue de faire des ravages en Afrique subsaharienne et ailleurs, et le fait que 60% des pauvres et deux tiers des analphabètes dans le monde sont des femmes.  Pour sa part, le Gouvernement cubain a décidé de prendre des mesures concrètes en faveur des femmes.  Le nombre de femmes qualifiées et diplômées à Cuba est élevé, puisqu’elles bénéficient d’un accès à l’éducation égal à celui des hommes.  Dans le domaine politique, les femmes occupent 36% des sièges parlementaires, plaçant ainsi Cuba au septième rang mondial de leur représentation au sein des parlements.  En outre, 63% des juges et 71% des procureurs sont des femmes.  Celles-ci jouent également un rôle inestimable dans les projets de coopération technique et humanitaire lancés par Cuba dans d’autres pays en développement.  L’embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis continue toutefois de poser de graves problèmes dont les Cubaines sont les premières victimes, a rappelé le représentant avant de conclure.


Mme WARIF HALABI (République arabe syrienne) a indiqué que le Plan quinquennal 2005-2010 consacrait une place importante à la femme syrienne, notamment en matière de lutte contre la pauvreté et de mise en place de filets de sécurité sociaux.  Affirmant qu’il existait également un plan national d’autonomisation de la femme, la représentante a souligné également que l’on assistait actuellement à un recul de la participation des femmes aux travaux non rémunérés dans le secteur informel.  En vue d’une meilleure intégration de la femme sur le marché de l’emploi, le Gouvernement s’était fixé l’objectif de faire passer le taux de participation de la femme de 14% à l’heure actuelle à 30% en 2025, a-t-elle indiqué.  Une vice-présidente pour les affaires culturelles a été nommée comme preuve de la volonté politique d’accroître le pourcentage des femmes dans les instances de décisions, a ajouté la représentante, ajoutant que, en outre, le taux d’inscription scolaire des filles dans le cycle primaire avait atteint 97%, tandis que leur présence dans les universités avait doublé.  Elle a également affirmé que les taux de mortalité maternelle avaient fortement reculé et, à compter de cette année, les autorités syriennes finançaient les services de planification familiale, auparavant financés par le Fonds des Nations Unies pour la population.  La représentante a par ailleurs appelé à l’élimination de la menace que fait peser l’occupation israélienne sur la paix et le développement de la Syrie.


Mme YOUSRIA BERRAH (Algérie) a estimé que la violence et la discrimination à l’égard des femmes continuait de représenter une préoccupation majeure qui touche tous les pays, indépendamment de leur niveau de développement et de leur particularité culturelle.  La représentante a affirmé que l’Algérie avait inscrit la promotion de la femme et l’égalité entre les sexes dans sa dynamique de réformes qui s’est cristallisée par des avancées indéniables dans la sphère sociale et professionnelle renforçant ainsi la position de la femme dans la société et améliorant son statut socioprofessionnel.  L’égalité entre les sexes, principe ancré dans la Constitution algérienne, est scrupuleusement respectée, a-t-elle dit, ajoutant qu’en droit civil comme en droit pénal, il n’existait aucune disposition légale portant discrimination entre femmes et hommes.  Ces acquis, a-t-elle déclaré, ont été consolidés par l’introduction dans le Code de la famille et celui de la nationalité de nouvelles dispositions destinées à rééquilibrer les droits et devoirs des deux conjoints pour les mettre en conformité avec les engagements internationaux de l’Algérie et ses valeurs civilisationnelles.  Elle a en outre précisé que les femmes algériennes représentaient plus de 50% de l’effectif universitaire, plus de 60% des personnels médicaux, plus de 30% des magistrats et plus de 45% des journalistes.


M. ANDERS LIDÉN (Suède) a affirmé qu’afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les Nations Unies devaient renforcer le rôle des femmes au sein de l’ONU et veiller à leur autonomisation.  Approuvant les conclusions du Groupe de haut niveau sur la cohérence à l’échelle du système, la déléguée a souligné la nécessité de reconfigurer l’architecture de la parité au sein de l’Organisation.  Au niveau des États Membres, le recours aux contingents et aux quotas avait déjà permis de promouvoir l’autonomisation des femmes dans le monde, mais il faudra faire encore davantage, a-t-il estimé.  Pour sa part, la Suède travaille en coopération avec d’autres pays en développement pour renforcer l’émancipation des femmes et leur participation à la vie économique, notamment à travers des projets de microcrédit.  En outre, des services de familiarisation aux milieux des affaires leur sont également proposés, a-t-il dit, affirmant que son pays soutenait aussi le droit des femmes à la propriété et à l’héritage et facilitait l’accès des femmes au secteur judiciaire.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que dans son pays, l’insertion  des femmes dans la dynamique sociale était une condition préalable à l’édification d’une nation juste, équitable et humaine.  L’articulation intersectorielle de la dimension sexospécifique est un des objectifs de l’exécutif, du législatif et du judiciaire, a-t-elle expliqué.  Des stratégies spécifiques ont également été mises en place pour éliminer les discriminations et autonomiser les femmes.  Par ailleurs, le programme « Femmes artisanes de la paix et du développement » a permis des progrès en matière de participation sociale, de prévention de la violence envers les femmes et de développement des opportunités d’emploi et d’éducation, a-t-elle indiqué.  La représentante a également évoqué la politique des quotas imposée par son pays, ainsi que le Plan de protection de la femme colombienne.  L’accès des femmes aux ressources financières est aussi une autre priorité du Gouvernement, a-t-elle affirmé.  La nouvelle « Banque des opportunités » est devenue le programme de microcrédit le plus ambitieux du pays, a ajouté la représentante, qui a souligné que son gouvernement mettait en place une réelle révolution en matière d’éducation, en y intégrant une perspective sexospécifique.


M. JOHN MCNEE (Canada) a rappelé que sur les 1,3 milliard d’habitants de la planète qui vivent dans la pauvreté, 70% sont des femmes, et les filles représentent les deux tiers des enfants auxquels l’enseignement primaire est refusé.  La violence envers les femmes et les filles perdure, a-t-il également constaté, précisant qu’elle constituait l’une des violations des droits de la personne les plus répandues et les moins reconnues.  Le représentant a indiqué que le Canada était en faveur des initiatives qui sont entreprises dans le monde pour améliorer l’éducation des filles, mettre fin à la violence à l’égard des femmes et appuyer la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Il a ajouté que son pays possédait un solide cadre législatif pour protéger les femmes et les filles contre la violence, y compris la violence familiale.  Il a ainsi souligné la mise sur pied de l’Initiative de lutte contre la violence familiale, laquelle est axée sur des programmes de prévention, de protection et de traitement. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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