CONFÉRENCE DE PRESSE DU SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À LA COORDINATION DES POLITIQUES, ROBERT ORR, SUR L’ISSUE DE LA CONFÉRENCE DE BALI
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À LA COORDINATION DES POLITIQUES, ROBERT ORR, SUR L’ISSUE DE LA CONFÉRENCE DE BALI
Le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et à la planification stratégique, Robert Orr, a décrit aujourd’hui à la presse le travail en coulisses qui a permis de sauver la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui s’est tenue à Bali, en Indonésie, du 3 au 15 décembre.
Face au risque d’échec, a-t-il rappelé, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, est revenu précipitamment à Bali pour tenter une dernière médiation. Dans une ambiance tendue et pleine d’incertitudes, « une ovation debout » qu’il a reçue a parfaitement illustré le désir de leadership partagé par tous, a constaté M. Orr.
Les 16 000 participants et 1 400 journalistes ont poussé un soupir de soulagement lorsque les 187 États parties à la Convention-cadre sont enfin parvenus, avec un jour de retard, à un accord sur la négociation jusqu’en 2009 d’un régime pour remplacer le Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui arrive à expiration en 2012.
À Bali, le Secrétaire général a tenu quelque 20 réunions bilatérales sans compter celles qu’il a eues avec les patrons du secteur privé, les dirigeants d’ONG ou encore des personnalités comme le lauréat du prix Nobel de la paix 2007 pour sa contribution à la protection de l’environnement et ancien Vice-Président des États-Unis, Al Gore.
« Personne n’obtiendra tout ce qu’il veut mais tout le monde partira avec le sentiment d’avoir obtenu quelque chose d’important » a été le mot d’ordre d’un Secrétaire général dont le travail de facilitateur consistait à « écouter et transmettre les messages des uns et des autres », a confié M. Orr.
Les négociations de Bali n’avaient rien d’habituel, a-t-il aussi confié, en soulignant le « niveau exceptionnellement élevé » des attentes et la disparition des clivages traditionnels entre le Nord et le Sud. La nouveauté a été que les pays en développement ont quitté leur posture d’accusateur pour accepter d’être soumis aux mêmes normes que les pays développés. Leurs partenaires du Nord ont, pour la première fois, admis la nécessité de prendre des engagements fermes en matière de transfert de technologies, a indiqué M. Orr.
Les négociations ont clairement répondu aux attentes du Secrétaire général qui réclamait un accord sur des négociations, un ordre du jour solide et un calendrier fixe. Grâce aux critères de succès qu’il a fixés, la Réunion de haut niveau que Ban Ki-moon avait convoqué en septembre dernier a été considérée à Bali comme une rampe de lancement des discussions.
Comme il l’espérait, les questions de l’adaptation aux conséquences négatives des changements climatiques, de l’établissement de cibles ou de taux pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et du transfert et du financement des technologies d’atténuation des effets des changements climatiques et d’adaptation seront au centre des négociations à venir.
La très grande nouveauté, a poursuivi M. Orr, a été la place réservée dans ces négociations à la question de la réduction des émissions provenant de la déforestation et de l’utilisation des terres, une question qui, absente du Protocole de Kyoto, est désormais perçue comme une composante essentielle du futur régime. D’ailleurs, devant l’urgence du problème, les États parties ont d’emblée convenu d’activités bilatérales.
Face aux doutes sur le succès des futures négociations, M. Orr a rappelé que les États-Unis se sont joints au consensus de Bali. Les États-Unis continueront à négocier jusqu’en janvier 2009 et les choses peuvent évoluer positivement, a affirmé le Sous-Secrétaire général, en racontant l’émotion qui s’est emparé de Bali lorsque le nouveau Premier Ministre australien a signé le Protocole de Kyoto.
De toute manière aux États-Unis, a-t-il précisé, le travail se fait déjà avec le secteur privé et plusieurs gouverneurs et États. Ce qui est sûr c’est que personne ne doute de l’importance qu’il y a à ce que les États-Unis s’impliquent activement. Au cours de ces deux prochaines années, tous les projecteurs seront braqués sur les grandes puissances économiques, a prévenu le Sous-Secrétaire général.
En attendant, à Bali, des décisions ont déjà été prises sur la création d’un Fonds pour l’adaptation même si aucune mesure pratique n’a pu être agréée comme l’intégration des questions d’adaptation dans les politiques nationales. Des décisions ont également été prises sur l’augmentation des investissements dans le transfert des technologies. Les mécanismes de financement de ce transfert seront d’ailleurs la question la plus difficile à négocier dans les deux ans à venir, a estimé M. Orr.
Pour accélérer les choses, les États parties à la Convention-cadre ont convenu de tenir, en 2008, quatre réunions au lieu de leur réunion habituelle. Aux Nations Unies, le Président de l’Assemblée générale a prévu un débat thématique sur les changements climatiques les 11 et 12 février 2008 qui sera suivi de la réunion ministérielle que le Conseil économique et social (ECOSOC) consacrera, pendant sa session de fond, au développement durable.
En septembre, le Sommet sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) réservera une bonne place à la question des changements climatiques alors qu’en décembre de la même année, la Conférence de Doha sur le financement du développement ne manquera pas d’examiner la question du financement des technologies propres. Déjà à Bali, les fonds et programmes des Nations Unies se sont rencontrés, pour la première fois, tous les jours pour mettre au point un plan intégré de lutte contre les changements climatiques.
Adopté en 1992 à l’issue du Sommet de la Terre à Rio, la Convention-cadre, qui se contente d’encourager les pays industrialisés à stabiliser les émissions de gaz à effet de serre, a été complétée en 1997 par les véritables engagements du Protocole de Kyoto. Les modalités de mise en œuvre de ces engagements ont été identifiées en 2001 dans les Accords de Marrakech.
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