LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE D’UN AN L’AUTORISATION DE LA FORCE INTERNATIONALE D’ASSISTANCE À LA SÉCURITÉ EN AFGHANISTAN
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Conseil de sécurité
5744e séance – après-midi
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE D’UN AN L’AUTORISATION DE LA FORCE INTERNATIONALE D’ASSISTANCE À LA SÉCURITÉ EN AFGHANISTAN
Le Conseil de sécurité a décidé de proroger, cet après-midi, l’autorisation de la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan pour une période de 12 mois au-delà du 13 octobre 2007.
Le Conseil, par sa résolution 1776 (2007), adoptée par 14 voix et une abstention (Fédération de Russie), juge également « nécessaire de renforcer encore la Force internationale d’assistance à la sécurité pour lui permettre de répondre à tous ses besoins opérationnels ».
À cet égard, le Conseil engage les États Membres « à lui fournir du personnel, du matériel et d’autres ressources et à contribuer au Fonds d’affectation spécial créé en vertu de la résolution 1386 (2001)*».
Le Conseil de sécurité, qui encourage la Force internationale d’assistance à la sécurité et les autres partenaires à continuer « à former et conseiller les forces de sécurité nationales afghanes, en particulier la Police nationale afghane, et à renforcer leurs moyens d’action », lui demande également de continuer d’agir « en étroite consultation avec le Gouvernement afghan et le Représentant spécial du Secrétaire général ainsi qu’avec la coalition de l’opération Liberté immuable ».
Le 20 décembre 2001, le Conseil de sécurité avait autorisé la constitution d’une force internationale d’assistance à la sécurité afin d’aider l’Autorité intérimaire afghane de l’époque « à maintenir la sécurité à Kaboul et dans ses environs ».
Le mandat de la Force avait été élargi le 13 octobre 2003** pour lui permettre d’aider la même Autorité « et ses successeurs » à préserver la sécurité « dans les régions de l’Afghanistan en dehors de Kaboul et ses environs » et de fournir « une assistance dans le domaine de la sécurité pour l’exécution de toutes les autres tâches à l’appui de l’Accord de Bonn ».
Le représentant de la Fédération de Russie a expliqué, avant le vote, que son pays s’abstiendrait car il regrettait que, pendant les discussions du projet de résolution, aucune clarté n’ait été apportée concernant la composante d’interception maritime. Le texte a, selon lui, été mis aux voix précipitamment, un mois avant l’échéance du mandat de la Force. L’unité du Conseil de sécurité est ainsi la victime d’une hâte injustifiée, a-t-il observé.
Outre le représentant de la Fédération de Russie, ceux de l’Italie et de la Chine ont pris la parole.
* Résolution publiée sous la cote S/RES/1386 (2001)
** Résolution publiée sous la cote S/RES/1510 (2003)
LA SITUATION EN AFGHANISTAN
Texte du projet de résolution (S/2007/548)
Le Conseil de sécurité,
Réaffirmant ses résolutions antérieures sur l’Afghanistan, en particulier ses résolutions 1386 (2001), 1510 (2003), 1707 (2006) et 1746 (2007),
Réaffirmant également ses résolutions 1267 (1999), 1368 (2001) et 1373 (2001), et déclarant à nouveau qu’il appuie l’action menée à l’échelle internationale pour extirper le terrorisme, dans le respect de la Charte des Nations Unies,
Rappelant ses résolutions 1265 (1999), 1296 (2000), 1674 (2006) et 1738 (2006) sur la protection des civils en période de conflit armé et sa résolution 1325 (2000) sur les femmes et la paix et la sécurité,
Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale de l’Afghanistan,
Conscient qu’il incombe aux autorités afghanes d’assurer la sécurité et de maintenir l’ordre dans tout le pays, et se félicitant de la coopération du Gouvernement afghan avec la Force internationale d’assistance à la sécurité,
Prenant acte du caractère pluridimensionnel et interdépendant des défis à relever en Afghanistan, réaffirmant que des progrès durables dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance et du développement, ainsi que dans le domaine transversal de la lutte contre les stupéfiants, se renforcent mutuellement, et se félicitant des efforts soutenus que déploient le Gouvernement afghan et la communauté internationale pour relever ces défis de façon cohérente dans le cadre global du Pacte pour l’Afghanistan,
Mettant l’accent sur le rôle central que l’Organisation des Nations Unies continue de jouer dans l’action menée pour promouvoir la paix et la stabilité en Afghanistan, prenant note, dans le contexte d’une approche globale, de la complémentarité des objectifs de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et de la Force internationale, et soulignant à quel point il importe de poursuivre et d’intensifier les efforts en matière de coopération, de coordination et d’appui mutuel, compte dûment tenu des tâches assignées à l’une et à l’autre,
Se déclarant de nouveau préoccupé par l’état de la sécurité en Afghanistan, en particulier par la multiplication des actes de violence et de terrorisme qui sont le fait des Taliban, d’Al-Qaida, des groupes armés illégaux et de ceux qui se livrent au trafic de drogues, et par les liens qui existent entre les activités terroristes et les drogues illicites, qui font peser des menaces sur la population locale, les forces nationales de sécurité et le personnel militaire et civil international,
S’inquiétant également des conséquences dangereuses des actes de violence et de terrorisme qui sont le fait des Taliban, d’Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes sur l’aptitude du Gouvernement afghan à assurer la primauté du droit, à fournir au peuple afghan les services essentiels et à garantir le plein exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales,
Réitérant son appui au Gouvernement afghan en ce qu’il continue, avec l’aide de la communauté internationale, notamment la Force internationale d’assistance à la sécurité et la coalition de l’opération Liberté immuable, d’œuvrer à améliorer la situation sur le plan de la sécurité et de faire front à la menace créée par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes, et soulignant à ce propos à quel point il importe de poursuivre les efforts déployés à l’échelle internationale, notamment ceux de la Force internationale d’assistance à la sécurité et de la coalition de l’opération Liberté immuable,
Condamnant avec la plus grande fermeté tous les attentats, qu’il s’agisse d’attentats commis à l’aide d’engins explosifs artisanaux, d’attentats-suicides ou d’enlèvements, visant des civils et les forces afghanes et internationales, qui nuisent à l’entreprise de stabilisation, de reconstruction et de développement de l’Afghanistan, et condamnant en outre l’utilisation, par les Taliban et d’autres groupes extrémistes, de civils comme boucliers humains,
Se déclarant préoccupé par toutes les victimes dans la population civile et réitérant l’appel qu’il a lancé afin que tout soit fait pour assurer la protection des civils et le respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme,
Saluant les efforts considérables que la Force internationale d’assistance à la sécurité et les autres forces internationales font pour réduire les risques de pertes civiles, notamment en réexaminant constamment leurs tactiques et procédures et en faisant avec les autorités afghanes le bilan de toute intervention qui aurait causé des pertes civiles,
Soulignant la nécessité de faire encore avancer la réforme du secteur de la sécurité, notamment de renforcer encore l’Armée et la Police nationales afghanes, de dissoudre les groupes armés illégaux, de réformer la justice et de lutter contre la drogue,
Soulignant à cet égard combien il importe de progresser encore sur la voie de la reconstruction et de la réforme du secteur pénitentiaire afghan afin que la légalité et les droits de l’homme y soient mieux respectés,
Appelant à nouveau toutes les parties et tous les groupes afghans à concourir de manière constructive au dialogue politique pacifique dans le cadre défini par la Constitution afghane et au développement socioéconomique du pays, et à s’abstenir de recourir à la violence, y compris en utilisant des groupes armés illégaux,
Considérant qu’il importe que les partenaires, pays voisins et pays de la région de l’Afghanistan contribuent à sa stabilisation, et soulignant à quel point il importe de stimuler la coopération régionale afin de promouvoir la sécurité, la gouvernance et le développement dans ce pays,
Se félicitant de l’achèvement de l’entreprise d’élargissement de la présence de la Force internationale dans tout le pays, de la coordination constante entre la Force internationale et la coalition de l’opération Liberté immuable, et de la coopération entre la Force internationale et la présence de l’Union européenne en Afghanistan, en particulier sa mission de police (EUPOL Afghanistan),
Saluant le rôle de premier plan joué par l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et la contribution apportée par de nombreux pays à la Force internationale et à la coalition de l’opération Liberté immuable, y compris sa composante d’interception maritime,
Considérant que la situation en Afghanistan continue de menacer la paix et la sécurité internationales,
Résolu à faire en sorte que la Force internationale s’acquitte pleinement de sa mission en coordination avec le Gouvernement afghan,
Agissant à ces fins en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Décide de proroger l’autorisation de la Force internationale d’assistance à la sécurité, telle que définie dans les résolutions 1386 (2001) et 1510 (2003), pour une période de 12 mois au-delà du 13 octobre 2007;
2. Autorise les États Membres participant à la Force internationale d’assistance à la sécurité à prendre toutes mesures nécessaires à l’exécution de son mandat;
3. Constate qu’il est nécessaire de renforcer encore la Force internationale d’assistance à la sécurité pour lui permettre de répondre à tous ses besoins opérationnels et, à cet égard, engage les États Membres à lui fournir du personnel, du matériel et d’autres ressources et à contribuer au Fonds d’affectation spéciale créé en vertu de la résolution 1386 (2001);
4. Souligne qu’il importe de rendre le secteur de la sécurité afghan plus effectivement fonctionnel, professionnel et responsable, afin de régler durablement les problèmes de sécurité de l’Afghanistan, et encourage la Force internationale d’assistance à la sécurité et les autres partenaires à continuer, dans les limites des ressources disponibles, à former et conseiller les forces de sécurité nationales afghanes, en particulier la Police nationale afghane, et à renforcer leurs moyens d’action;
5. Demande à la Force internationale d’assistance à la sécurité de continuer d’agir, dans l’exécution de son mandat, en étroite consultation avec le Gouvernement afghan et le Représentant spécial du Secrétaire général ainsi qu’avec la coalition de l’opération Liberté immuable;
6. Prie le commandement de la Force internationale d’assistance à la sécurité de le tenir régulièrement informé, par l’intermédiaire du Secrétaire général, de l’exécution du mandat de la Force, notamment en lui présentant des rapports trimestriels;
7. Décide de rester activement saisi de la question.
Déclarations
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que la Force internationale d’assistance à la sécurité, qui mène la lutte contre la menace terroriste, contribuait de façon importante à la stabilisation de la situation en Afghanistan. Le représentant a néanmoins regretté que, pendant les discussions du projet de résolution, aucune clarté n’ait été apportée concernant la composante d’interception maritime. Celle-ci, a-t-il dit, doit être utilisée exclusivement dans le cadre de la lutte antiterroriste et non à d’autres fins. Le projet de résolution a, selon lui, été mis aux voix à la hâte avant même l’échéance du mandat de la Force, puisque, a-t-il précisé, il restait un mois. C’est la raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, la Fédération de Russie n’appuie pas le texte. L’unité du Conseil de sécurité est ainsi la victime d’une hâte injustifiée, a-t-il conclu.
M. ALDO MANTOVANI (Italie) a estimé que l’adoption de la présente résolution constituait un signal important de la cohérence et de la cohésion du Conseil de sécurité à un stade difficile. L’Italie, a-t-il dit, a essayé de refléter dans le texte tous les défis en cours auxquels la Force internationale d’assistance à la sécurité doit faire face. Les membres du Conseil n’ont pas hésité à aborder des questions politiques sensibles, a-t-il ajouté, se déclarant heureux du résultat obtenu.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a affirmé que son pays, en tant que voisin amical, attachait une grande importance à la situation qui prévaut en Afghanistan. Il a espéré que la résolution contribuera à la promotion de la paix et de la stabilité en Afghanistan. Le représentant a également estimé qu’à l’avenir, le Conseil de sécurité ne devait épargner aucun effort pour parvenir au consensus et à l’unanimité. L’appui unanime des 15 membres du Conseil est important pour toute résolution, a-t-il insisté, souhaitant que la façon dont la résolution a été adoptée aujourd’hui ne constitue pas un précédent.
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