En cours au Siège de l'ONU

CPSD/386

LES ÉTATS MEMBRES RÉAFFIRMENT LEUR SOUTIEN À L’ASSISTANCE À LA LUTTE ANTIMINES

6/11/2007
Assemblée généraleCPSD/386
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

17e séance – après-midi


LES ÉTATS MEMBRES RÉAFFIRMENT LEUR SOUTIEN À L’ASSISTANCE À LA LUTTE ANTIMINES


Ils appellent à la poursuite des efforts et du soutien de la communauté internationale


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a entamé, cet après-midi, son débat général sur la question de l’assistance à la lutte antimines.


La séance s’est ouverte avec une présentation de M. Hartland, Directeur du Groupe interinstitutions de coordination de la lutte antimines, qui a mis en évidence les progrès réalisés sur les objectifs de la Stratégie des Nations Unies contre les mines pour la période 2006-2010, tels que la baisse du nombre de blessés dus aux mines et la mise en place de mesures complémentaires par des pays concernés par cette lutte.


La plupart des délégations qui se sont exprimées aujourd’hui se sont félicitées, dix ans après son adoption, de la portée de la Convention d’Ottawa.  Certaines, telles que celles de l’Uruguay et de l’Équateur, l’ont qualifiée d’exemple de ce à quoi la communauté internationale était capable d’arriver lorsqu’elle s’en donnait les moyens. 


Malheureusement, les mines antipersonnel et les restes explosifs de guerre continuent de faire des victimes parmi les populations civiles, notamment les enfants, et empêchent le développement économique de certains pays.  La délégation égyptienne a ainsi déploré le fait qu’après avoir été un terrain de dispersion de mines durant la Seconde Guerre mondiale, les conséquences sur l’activité agricole de son pays se faisaient toujours ressentir.


Les États Membres ont considéré que la coopération internationale dans la lutte antimines était indispensable pour de plus amples avancées dans le domaine, et ont plaidé en faveur de son renforcement.  Le représentant de la Thaïlande a estimé que seule cette coopération pouvait permettre d’avancer et de rendre « vivable ce monde ».


Les représentants qui se sont exprimés ont, dans leur grande majorité, plaidé pour un renforcement des mécanismes d’assistance aux personnes ayant survécu aux mines et se sont donc félicités de l’ouverture à la signature de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Il s’agit par là de traiter les conséquences humanitaires et médicales des pays concernés par la question, comme l’a fait remarquer la délégation du Portugal, au nom de l’Union européenne (UE).


Le soutien de la communauté internationale aux activités de déminage s’exprime également à travers les contributions financières. La délégation de l’Uruguay a ainsi appelé la communauté des donateurs à ne pas se lasser.


Enfin, le représentant du Portugal, au nom de l’Union européenne, a estimé que l’intégration de la lutte antimines dans les mandats des opérations de maintien de la paix de l’ONU était cruciale.  M. Harland a reconnu qu’il était difficile d’exclure ce point des mandats, mais a toutefois précisé que le cadre juridique de cette question n’était pas encore très clair.


Les pays suivants ont pris la parole: Japon, Iraq, Uruguay (au nom du Mercosur), Cuba, Thaïlande, Chine, Portugal (au nom de l’Union européenne), Égypte, Viet Nam, Équateur, Népal, République démocratique populaire Lao et Soudan.


La Quatrième Commission poursuivra son débat général sur ces questions mercredi 7 novembre, à 10 heures.



ASSISTANCE À LA LUTTE ANTIMINES


Dialogue interactif


M. DAVID HARLAND, Directeur du Groupe interinstitutions de coordination de la lutte antimines des Nations Unies, s’est exprimé au nom de Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.  Il a déclaré que le nombre d’États signataires du Traité d’interdiction des mines antipersonnel était désormais de 155, et que 40 millions de mines antipersonnel avaient été détruites.  Il a rappelé que le Bureau de l’action antimines de l’ONU, dont c’est le dixième anniversaire cette année, était responsable de la coordination et de toutes les activités en matière de lutte antimines.  Il a précisé que 14 départements, organismes, fonds et programmes du système participent à cette action.  Il a insisté sur des éléments particuliers de cette action contenus dans le rapport du Secrétaire général à l’Assemblée générale et a indiqué que le cadre juridique qui est à la base de cette dernière, devait être renforcé afin de davantage protéger les populations civiles.  Rappelant que l’utilisation des explosifs à sous-munitions avait eu des conséquences humanitaires graves, il a déclaré que le Secrétaire général invitait tous les États Membres à établir un instrument juridiquement contraignant pour réduire l’impact de ces armes.


M. Harland a présenté les progrès réalisés sur les quatre objectifs principaux de la Stratégie des Nations Unies contre les mines pour la période 2006-2010.  Concernant l’objectif numéro un, qui est la réduction du nombre de morts et de blessés de 50%, il a souligné que désormais les équipes antimines arrivaient à mieux cibler les zones dangereuses, et ce, grâce à de nouveaux instruments.  De manière globale, il a indiqué que le nombre de blessés avait diminué depuis 2003 et a rappelé que certains États avaient d’ores et déjà pris des mesures complémentaires, citant ici le Cambodge.


L’objectif numéro deux, qui est l’atténuation du risque pour les communautés concernées et l’expansion de la liberté de circulation pour au moins 80% des communautés les plus gravement touchées, il a estimé que les organismes des Nations Unies les avaient aidées à déminer des terres pour pouvoir les utiliser à des fins de production.  Il a déclaré qu’il y avait désormais un « système de priorité » mis en place qui a pour objectif de concentrer les efforts là où ils sont réellement nécessaires, comme en Angola.


En ce qui concerne l’intégration des besoins de lutte antimines dans les plans nationaux de développement et de reconstruction, ainsi que dans les budgets d’au moins 15 pays, ce qui est le troisième objectif, il a souligné que les agences de l’ONU avaient soutenu 13 pays qui ont pu intégrer cette lutte dans leurs plans nationaux et dans leurs budgets.  Cette action permet de dégager des fonds propres pour ces pays et de fournir aux entités nationales, un soutien institutionnel.


Au sujet de l’appui aux institutions nationales de développement pour les aider à gérer le problème des mines, le quatrième objectif, M. Harland a rappelé que la politique interinstitution des Nations Unies avait aidé nombre de pays et que prochainement, plusieurs programmes seront transférés à une gestion nationale.  Ainsi, le soutien de l’ONU ne sera plus nécessaire pour certains pays, mais ces derniers pourront encore bénéficier du soutien financier de l’Organisation pour leurs propres programmes indépendants.


Il a estimé que la résolution dont il était question aujourd’hui, reconnaissait la responsabilité première des États dans la gestion du problème des mines et des explosifs.  Il a déclaré qu’avec le soutien accru des États Membres, l’Équipe antimines de l’ONU espérait arriver à créer un environnement sûr pour tous et toutes les communautés du monde.


Le représentant de l’Union européenne a posé deux questions.  Que peut faire l’ONU pour améliorer ses capacités d’intervention rapide, a-t-il interrogé.  Notant que les enfants représentent 30% des victimes des mines, il a voulu connaître les mesures prises pour réduire ce chiffre.  Le Président de la Quatrième Commission, Abdalmahmood Abdalhaleem Mohamad (Soudan), pour sa part, a posé une question concernant le cadre juridique de la lutte antimines.  Cela fait-il partie des opérations de maintien de la paix, a-t-il demandé, et si non ne serait-ce pas souhaitable et nécessaire?


Il serait difficile de répondre par la négative, a répondu M. Harland.  Mais les données juridiques sont quelque peu dispersées, le problème principal étant de savoir si un tel cadre juridique existe vraiment.  Dans le cadre de cette architecture quelque peu souple que nous avons tenté d’orienter dans le bon sens, cette approche est la bonne.  Le nombre de victimes diminue et les zones contaminées par les mines aussi, a-t-il noté, ce qui ne veut pas dire que ce cadre juridique ne puisse être amélioré mais nous en sommes relativement satisfaits.


Quant à la capacité d’intervention rapide, celle-ci est à la hauteur, selon M. Harland.  Des exercices sont effectués en Suède et après chaque entraînement, nous améliorons nos capacités, a-t-il indiqué en citant plusieurs exemples d’interventions sur le terrain, au Liban notamment.  Quand il y a la volonté, on peut toujours y parvenir, a-t-il dit.


Quant aux enfants, des mesures de prévention sont prises dans leur direction, en sensibilisant les civils, a-t-il indiqué, en particulier au travers de campagnes d’information et d’éducation que les responsables tentent d’adapter aux différents publics concernés.  L’UNICEF travaille aux côtés des autorités nationales dans plus d’une vingtaine de pays, a-t-il précisé.  Malheureusement, chaque fois qu’il reste des explosifs, ce sont les enfants qui en sont les premières victimes, a-t-il remarqué.  L’objectif est de diminuer l’impact des munitions à grappes en créant un instrument juridique adapté.


Aucune autre question n’a été posée, ce qui a permis au Président de dire que la Commission était manifestement satisfaite du travail effectué.


Débat général


M. JIRO KODERA (Japon) a expliqué que l’action de lutte contre les mines de son pays était axée sur trois principes: la consolidation de la paix, la sécurité humaine et le renforcement de la coopération entre États, organisations non gouvernementales, et secteurs privé et académique.  Sur le premier point, le Japon a fourni une assistance à des pays sortant de conflits; sur le deuxième point, il a apporté une aide visant à éliminer les reliquats de mines et d’armes de petit calibre; sur le troisième point, le Japon a participé à des échanges de vue avec les usagers et les experts afin de mettre au point des équipements spécifiques pour répondre aux besoins particuliers des victimes des mines.


L’intervenant a indiqué que depuis le lancement de sa nouvelle politique contre les mines en 2004, le Japon avait consacré une moyenne de 3,8 millions de dollars par an aux activités dans ce domaine.  En 2006, cette contribution a été de 4 millions de dollars, a fait valoir M. Kodera.  Il a expliqué que par exemple, son pays avait conduit des tests d’évaluation de nouveaux équipements de déminage dans le but de les utiliser en Afghanistan, en Croatie et au Cambodge.  En conclusion, il a assuré que le Japon poursuivrait ses efforts pour la réalisation des objectifs du Programme zéro victime.


Mme SHILAN TAHIR AL-HAIDERI (Iraq) a relevé que l’adhésion universelle à la Convention d’Ottawa de 1997, sur l’interdiction des mines antipersonnel, était encouragée par l’Assemblée générale.  Elle a regretté que l’on ne sache toujours pas quel serait le délai nécessaire pour venir à bout des conséquences de ce problème.  Elle a rappelé qu’un organe national relatif à cette question avait été créé en Iraq, car c’est un pays qui souffre particulièrement de ce fléau, a-t-elle rappelé.  Déclarant que son pays avait adhéré à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, elle a estimé que sa mise en œuvre requérait des efforts collectifs de la part des États Membres et des organisations concernées par la question.  Ces efforts sont nécessaires en raison de l’ampleur du danger humanitaire posé par les mines, a-t-elle conclu.


M. FEDERICO PERAZZA (Uruguay), qui s’exprimait au nom du Mercosur, a évoqué la convention d’Ottawa conclue en 1997, soulignant qu’il s’agissait d’un bon exemple de ce à quoi la communauté internationale était capable d’arriver lorsqu’elle s’en donnait les moyens.  M. Perazza a assuré que les pays du Mercosur était déterminés à nettoyer et à détruire toutes les mines antipersonnel sur leurs territoires.  Le centre d’appui régional au déminage installé à Santiago du Chili est une indication de leur engagement, a-t-il dit.  Quant à la réunion de Genève en avril 2007 du Comité permanent, elle a mis en lumière la nécessité de l’actualisation de l’information sur les progrès obtenus dans la mise en œuvre des obligations contenues dans l’article 5 de la Convention, a-t-il précisé.  Il est important, par ailleurs, que la communauté des pays donateurs ne se lasse pas, a-t-il estimé.


En conclusion, l’orateur a souligné que l’un des principaux défis consistait à répondre aux besoins des victimes.  À cet égard, le Mercosur se félicite de l’adoption de la Convention sur les droits des personnes handicapées.


Mme REBECA HERNÁNDEZ TOLEDANO (Cuba) a apporté son soutien aux efforts internationaux menés contre l’impact des mines et des restes explosifs de guerre sur les populations civiles du monde.  Elle s’est inquiétée de l’inefficacité de certaines actions de déminage dans des territoires en situation de postconflit.  Elle a rappelé que son pays n’exportait pas de mines et qu’il était partie à la Convention sur les mines antipersonnel et au Protocole 2, et a assuré que Cuba respecte les restrictions imposées.  Toutefois, invoquant la souveraineté nationale, elle a déclaré que Cuba ne pouvait pas renoncer complètement à l’utilisation de ce type d’armes en raison des attaques dont son pays est constamment victime de la part des États-Unis.


Elle a estimé qu’il fallait encourager la coopération internationale en ce qui concerne les activités de déminage mais aussi sur les questions d’assistance aux victimes, la question de la mobilisation des ressources étant ici très importante.  Elle a appelé l’ONU à continuer à remplir son important rôle d’assistance aux États concernés et à contribuer à la mise en place des structures nationales nécessaires à cette lutte.  Elle a déclaré que le projet de résolution, dont la Commission discutera demain, devait continuer à mettre l’accent sur la dimension humanitaire de ces questions pour les pays touchés.  Elle a estimé que la Première Commission devait quant à elle travailler sur les autres aspects relatifs à ces thèmes.  Enfin, elle a rappelé que son pays continuerait à appuyer tous les efforts concernant la gestion des impacts des mines et a dit espérer que le projet de résolution sera « un nouveau pas dans la bonne direction ».


M. JAK SANGCHAI (Thaïlande) a noté que les mines étaient parmi les pires des armes que l’homme pouvait utiliser contre l’homme.  Les deux tiers des victimes sont des civils, a-t-il rappelé.  Le représentant de la Thaïlande s’est ensuite félicité de l’action entreprise par la communauté internationale, estimant essentiel qu’elle continue de maintenir l’aide accordée à la centaine de pays affectés par ce fléau.  Il a rappelé que son pays faisait partie des pays affectés, et a indiqué qu’un Comité national traitant de l’aspect humanitaire de la question des mines, présidé par le Premier Ministre, avait été mis en place en tant que mécanisme de coordination de toutes les institutions nationales chargées de définir les politiques en la matière.  Ce Comité coordonne toutes les activités liées aux mines, y compris le déminage, la sensibilisation et l’assistance aux victimes.  Le Centre thaïlandais pour l’action contre les mines, établi en 1999, »agit sur le plan opérationnel.  Selon lui, des résultats importants ont été atteints, en particulier pour réinsérer les victimes dans la société.  La Thaïlande est satisfaite d’avoir pu reconvertir d’anciennes régions frontalières minées en terrains agricoles, voire même touristiques.


Si des progrès ont été accomplis, des défis demeurent à relever pour débarrasser le monde du fléau des mines, a-t-il conclu, en soulignant que seule la coopération internationale pouvait permettre d’avancer, pour rendre vivable ce monde que l’on « emprunte » à nos enfants, comme l’a dit un sage.


Mme SONG DANHUI (Chine) a déclaré qu’il était vital de renforcer l’universalité du Protocole 2 amendé se rapportant à certaines armes classiques.  Depuis son accession à ce protocole, la Chine a toujours respecté strictement les recommandations qui y figurent, a rappelé la représentante chinoise.  Elle a également déclaré que son gouvernement avait pratiquement éliminé la menace des mines terrestres sur son territoire, et a souligné le fait que, même si son pays n’était pas État partie à la Convention d’Ottawa, il souscrivait à son objectif.


Elle a dit attacher une grande importance à l’assistance aux activités de déminage, activités auxquelles son gouvernement participe activement depuis 1998 dans 10 pays en Afrique et en Asie à l’aide d’équipes et de moyens financiers notamment.  Elle a déclaré que, dans le Plan d’action de Beijing, adopté l’an dernier, son gouvernement s’était engagé à participer et à appuyer le déminage humanitaire en Afrique.  Ainsi, depuis le mois dernier, la Chine accueille un cours de formation à l’intention du personnel de cinq pays africains touchés par ce fléau et leur procure des équipements de déminage.  Enfin, elle a répété que ces activités de déminage jouaient un rôle positif dans la promotion du développement économique et social, et a assuré que son pays était prêt à apporter de nouvelles contributions dans ce domaine.


M. JORGE LEMOS GODINHO (Portugal) s’est exprimé au nom de l’Union européenne.  Il a rappelé que l’année 2007 marquait la première décennie depuis que la communauté internationale s’était engagée à éliminer le fléau des mines antipersonnel.  Il a estimé qu’il y avait eu des résultats importants dans ce domaine, tels que la diminution des victimes de mines antipersonnel, la mise en œuvre de différentes dispositions juridiques et une approche coordonnée entre l’ONU et ses partenaires.  Toutefois, il a rappelé que ces résultats devaient s’accompagner d’un engagement renouvelé, et s’est dit préoccupé par les milliers de victimes, majoritairement des enfants et des civils, que font toujours les restes explosifs de guerre et les mines.  Il a estimé qu’il fallait faire face aux anciennes menaces mais également aux nouvelles, telles que les munitions en grappes.  L’UE, afin de participer à la promotion de la paix et de la sécurité, est le plus gros contributeur, à l’ONU et au Comité international de la Croix-Rouge, pour les fonds destinés au déminage, a rappelé le représentant du Portugal.


L’intervenant s’est félicité du fait que 155 États soient liés par les dispositions de la Convention d’interdiction des mines antipersonnel et a appelé à poursuivre les efforts pour sa pleine mise en œuvre, ainsi que celle du Plan d’action de Nairobi 2005-2009.  Toutefois, il a rappelé qu’environ 49 États étaient toujours en dehors de cette Convention, et a donc plaidé en faveur de la poursuite des efforts.  Ne pas le faire aurait un coût additionnel inacceptable, a-t-il estimé.  Il a déclaré qu’il fallait mettre davantage l’accent sur l’assistance aux victimes afin de traiter les conséquences humanitaires et médicales des pays concernés par le problème.  Il a rappelé qu’il fallait renforcer les capacités nationales de déminage, ce qui est un objectif majeur pour l’UE, et intégrer ces actions dans des stratégies de développement plus vastes.  Il a également estimé que l’intégration de la lutte antimines dans les mandats des opérations de la paix était cruciale.  Nous avons une responsabilité commune et des efforts communs doivent être poursuivis par les gouvernements concernés, l’ONU et les ONG, a-t-il dit.  En effet, il a estimé que cette coopération était indispensable pour éviter les chevauchements.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a rappelé que plus de 20 millions de mines avaient été dispersées sur le territoire de son pays pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui continue d’affecter négativement l’activité agricole et aussi le tourisme.  L’Égypte estime que 20% de son territoire est concerné par les mines et les restes explosifs.  Les statistiques depuis 1982 font état d’un grand nombre de victimes.  Cette situation a entraîné une prise de conscience dans le pays et l’organisation d’une conférence en 2005 qui a formulé plusieurs recommandations.  La plus importante de celles-ci a été l’appel lancé aux pays développés et aux organisations internationales pour qu’ils apportent leur assistance et leur expérience, avec les moyens techniques avancés pouvant effectivement contribuer au nettoyage de la région côtière du nord-ouest égyptien.


Le déminage réussi de plus de trois millions de mines depuis 1981 par l’armée égyptienne ne doit pas cacher le fait que le coût en est exorbitant, a souligné l’orateur.  L’Égypte a arrêté sa production de mines en 1988, ayant décrété un moratoire sur l’exportation de ces armes depuis de longues années.  Et elle a participé en tant qu’observatrice à toutes les conférences des États parties à la Convention d’Ottawa, en attendant que vienne le temps où l’Egypte estimera que ce texte correspond à ses intérêts nationaux et régionaux, tout en coïncidant avec l’intérêt de la communauté internationale, a-t-il conclu.


Mme PHAN THI KIM HONG (Viet Nam) a souligné que son pays se félicitait de la Stratégie de lutte antimines 2001-2005 dont les objectifs ont pratiquement tous été atteints.  L’oratrice a rappelé que son pays avait souffert de plus de 30 ans de guerre dévastatrice et qu’un lourd reliquat demeurait de cette période.  Jusqu’à ce jour, la vie quotidienne de nombreuses personnes est encore menacée par les mines, a-t-elle souligné.  Malgré l’assistance précieuse de plus de 35 organisations internationales dont l’UNICEF, le Gouvernement vietnamien doit encore prévoir un budget social important pour assister les victimes et pour effectuer des activités de déminage.  Le Viet Nam estime que de 350 000 à 800 000 tonnes d’explosifs demeurent dispersés sur son territoire.


M. RODRIGO RIOFRĺO (Équateur) a déclaré souscrire à la déclaration faite par l’Uruguay au nom du Mercosur.  Il a estimé que la Convention de 1997 représentait, sans aucun doute, le meilleur exemple des avancées possibles lorsque la communauté internationale s’engage dans son ensemble.  Des résultats positifs sont aujourd’hui visibles, a-t-il souligné.  Il a ainsi cité la libération de certaines terres auparavant minées, et la destruction de près de 40 millions de mines stockées.  Il a déclaré qu’il fallait ajouter à ces efforts de coopération les résultats positifs d’une politique interinstitutionnelle des Nations Unies.  Ainsi, il a cité en exemple l’Équipe des activités antimines dont le modèle devrait être appliqué à d’autres questions intersectorielles des Nations Unies, a-t-il proposé.


Il a rappelé que son pays était touché par le fléau des mines et que le processus de déminage humanitaire avait été lancé au lendemain de la signature des accords de paix avec le Pérou.  Ces activités, durant les sept dernières années, ont été couronnées de succès, a-t-il souligné.  Ainsi, il a rappelé qu’une importante zone du territoire avait pu être dégagée et a rappelé que l’Équateur conservait 1 000 mines à des effets d’entraînement, ce qui est conforme aux dispositions de la Convention d’Ottawa.  Concernant l’assistance aux victimes, il a mis en évidence les efforts de son pays dans le domaine et a rappelé que l’Équateur avait apporté des soins médicaux et des fonds de relèvement aux personnes ayant survécu.  Il a également souligné l’existence d’une législation protégeant les droits des personnes handicapées et s’est donc félicité de l’ouverture à la signature de la Convention des droits des personnes handicapées.  Ce travail doit bénéficier des efforts de la communauté internationale qui conditionne une partie de la réussite des efforts des pays tels que le mien, a-t-il conclu. 


M. CHITRA BAHADUR K. C. (Népal) a noté que son pays, sortant d’un conflit armé, était particulièrement concerné par le problème des mines.  Le Népal n’est pas encore partie à la Convention d’Ottawa, a-t-il dit, mais il soutient les engagements collectifs pris au niveau international de mettre fin à la production et à l’emploi des mines.  Après avoir évoqué la situation résultant de l’accord de paix signé entre le Gouvernement et le Parti communiste des maoïstes népalais, l’orateur a souligné que la destruction de munitions était en cours dans des sites de cantonnement.  En outre, le Gouvernement népalais a décidé la mise sur pied d’une Autorité d’action antimines, sous les auspices du Ministère de la paix et de la reconstruction, organisme qui devrait se mettre prochainement au travail.  Celui-ci doit coordonner des actions visant à développer les modalités nécessaires, ainsi qu’à définir l’étendue des futurs projets dont le Népal risque d’avoir besoin pour se libérer de ce fléau.  En conclusion, la délégation népalaise a fait part de sa détermination à œuvrer avec le système des Nations Unies dans ce domaine.


M. PHOMMA KHAMMANICHANH (République démocratique populaire lao) a déclaré que, bien que des efforts importants aient été entrepris pour se débarrasser des mines et des restes explosifs de guerre, beaucoup restait à faire pour l’assistance aux victimes.  Il a déploré le fait que les pays concernés, comme le sien, ne bénéficiaient pas de l’assistance nécessaire à la lutte contre ce fléau.  Il faut renforcer l’assistance et la coopération internationale, a-t-il donc estimé.  Il a rappelé qu’au Lao, 78 millions de restes explosifs de guerre étaient toujours présents et que 40% des personnes qui en étaient victimes sont des enfants.  De plus, cela entrave le développement économique du pays, a-t-il estimé.  Il a rappelé que son pays, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement et le Fonds international de secours à l'enfance des Nations Unies, avait mis en place un Programme pour s’attaquer au problème des restes explosifs de guerre.  Ce programme met l’accent entre autres, sur la surveillance et l’information des communautés.  Ce programme a également permis de déminer des milliers d’hectares, mais il reste beaucoup à faire.


Aujourd’hui, le défi reste la décontamination de davantage de terres pour permettre la construction de services publics et l’exploitation agricole de ces terres, a-t-il rappelé.  Il a déclaré que son gouvernement avait mis en place un Plan stratégique national, « Voie sûre vers l’avant », qui met l’accent sur le volet humanitaire et social dans le cadre d’un développement économique général.  Ce programme s’occupe prioritairement des activités de déminage et de la sensibilisation du public sur les dangers des engins dont il est question, a expliqué le représentant.  Afin de concrétiser ce Plan, son pays a créé une autorité régulatrice nationale pour les restes explosifs de guerre qui surveille et contrôle les activités de déminage et de restes explosifs de guerre.  Enfin, il a remercié la communauté internationale pour son aide apportée aux efforts nationaux et a dit espérer voir cette aide se poursuivre et s’accroître. 


M. ABEL MOSES MAJOK (Soudan) a appelé la communauté internationale à maintenir et à renforcer l’assistance fournie au déminage de son pays.  Le Soudan a pris des mesures concrètes en tant qu’État partie à la Convention d’Ottawa en mettant en place un cadre institutionnel et opérationnel, a-t-il dit.  Dans le cadre du plan de transition défini avec les Nations Unies, 133 démineurs ont été formés pendant huit semaines au Centre d’action international antimines de Nairobi, avec des fonds britanniques.  Par ailleurs, près de 1 500 zones dangereuses ont été identifiées, tandis qu’un tiers d’entre elles étaient nettoyées, a-t-il précisé.  Une étude est en cours pour connaître exactement les zones contaminées par des mines et des restes d’explosifs de guerre.


Le représentant du Soudan a constaté que de grands défis restaient à relever: budgets insuffisants, problèmes logistiques et administratifs dus à la taille du pays, piètre coordination entre les acteurs chargés du déminage, manque de relevés cartographiques des secteurs concernés et enfin capacité nationale limitée à développer et renforcer.  Le représentant du Soudan s’est félicité que la question des mines devienne un point permanent des débats de la Quatrième Commission.


Rapport du Secrétaire général sur l’assistance à la lutte antimines (A/62/307)


Le présent rapport fait le point des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la politique et de la Stratégie interinstitutions antimines des Nations Unies.  Il résume les réalisations de l’Équipe de lutte antimines de l’ONU et contient un ordre du jour prospectif en la matière.


Il y est souligné que, 10 ans après que la communauté internationale se soit engagée à éliminer le fléau des mines antipersonnel, des avancées collectives ont été réalisées.  Le rapport précise toutefois que, si les mines antipersonnel sont moins employées, les mines antivéhicules, les engins explosifs improvisés et les munitions en grappes font encore courir de grands risques aux populations civiles.


Le Secrétaire général appelle donc au respect et à l’adhésion de la  Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (1997) et à la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques, qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination.  Concernant cette dernière Convention, il se félicite de l’entrée en vigueur de son Protocole 5 sur les restes explosifs de guerre mais regrette que le débat sur le nouveau protocole relatif aux mines antivéhicules n’ait pas donné de résultats en 2006.


Le Secrétaire général relève que plusieurs aspects essentiels d’un cadre juridique international renforcé ont été mis en œuvre.  Au début de 2007, la Norvège a lancé, conjointement avec d’autres pays, une initiative multilatérale visant à adopter d’ici à la fin de 2008, un instrument juridiquement contraignant sur les munitions en grappe.


De plus, cette année, deux nouveaux instruments juridiques d’une importance majeure pour les personnes ayant survécu à l’explosion d’une mine ou de restes explosifs de guerre ont été ouverts à la signature, à savoir la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif.


Il est souligné dans le rapport que les nombreux partenaires engagés dans la lutte antimines au sein du système des Nations Unies, au Siège comme sur le terrain, ont adopté une approche concertée.  Ainsi, l’Équipe de lutte antimines de l’ONU, à laquelle participe 14 départements, organismes, fonds et programmes, travaille à la cohérence de la lutte antimines menée par l’Organisation.  Le Secrétaire général souligne également le rôle joué par le Centre international de déminage humanitaire qui se trouve à Genève et précise qu’un sous-groupe informel est chargé de faire mieux circuler l’information, à ce sujet, entre Genève et New York.


Le Secrétaire général met en évidence dans son rapport, qu’une méthode d’intégration des exigences de la lutte antimines dans les plans et les budgets de développement aiderait à garantir la viabilité de toutes les initiatives essentielles et le développement futur des capacités nationales.  De même, les États touchés et les donateurs devraient gérer avec vigilance l’intégration de la lutte antimines dans les activités de développement de manière à ce que les activités de déminage tiennent compte des priorités en matière de développement.


Le Secrétaire général demande aux États Membres, dans son rapport, d’appuyer le développement d’une capacité de l’ONU en matière d’intervention antimines rapide pour contribuer directement à la protection des civils et des travailleurs humanitaires dans les situations d’urgence.


Enfin, le rapport rappelle que la Stratégie révisée de l’ONU pour la lutte contre les mines, 2001-2005 a été menée à terme, que ses six buts stratégiques et quarante-huit objectifs ont presque entièrement été atteints*, et qu’elle a servi de guide à l’élaboration de la Stratégie interinstitutions des Nations Unies pour la lutte contre les mines pour la période 2006-2010, qui est davantage axée sur les résultats.  Les objectifs stratégiques sont détaillés dans le rapport.


* La Stratégie des Nations Unies pour la lutte contre les mines, 2001-2005, ses buts et ses objectifs stratégiques peuvent être consultés dans le document dont la côte est: A/58/206/Add.1.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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