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À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA, KOFI ANNAN MET L’ACCENT SUR LA NÉCESSITÉ DE RESPONSABILISER LA SOCIÉTÉ TOUT ENTIÈRE CONTRE CE FLÉAU

01/12/2006
Secrétaire généralSG/SM/10774
AIDS/129
OBV/598
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA, KOFI ANNAN MET L’ACCENT SUR LA NÉCESSITÉ DE RESPONSABILISER LA SOCIÉTÉ TOUT ENTIÈRE CONTRE CE FLÉAU


On trouvera ci-après le texte intégral du discours prononcé, le 30 novembre, par le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’Église de Saint Barthélémy à New York, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida:


Mon épouse et moi-même sommes touchés d’être parmi vous aujourd’hui.  Je suis très heureux que mon collègue Peter Piot ait fait le déplacement de Genève pour être des nôtres.  Permettez-moi aussi de remercier tous les organisateurs, et tous ceux qui sont venus e soir manifester leur engagement en faveur de la lutte contre le VIH/sida. 


Depuis 25 ans que le premier cas a été signalé, le sida a changé le monde.  Il a tué 25 millions d’êtres humains et en a infecté 40 autres millions.  Il a été cause du recul le plus important qui ait jamais frappé l’histoire du développement humain.  Il est, autrement dit, la grande épreuve de notre génération.


Pendant bien trop longtemps, le monde a nié la réalité.  Mais ces 10 dernières années, les mentalités ont évolué.  Le monde a commencé à voir la lutte contre le sida avec le sérieux qu’elle mérite.


On engage des ressources financières plus importantes que jamais auparavant.  Les patients ont accès au traitement antirétroviral comme jamais auparavant, et plusieurs pays arrivent à lutter contre la propagation du virus comme jamais auparavant.  Il nous faut cependant, alors que le virus continue de se propager, nous mobiliser plus que jamais auparavant.


Maintenant que la lutte contre ce fléau est bien lancée, l’enjeu est plus important que jamais.  Nous ne pouvons prendre le risque de voir ces progrès s’éroder; nous ne pouvons compromettre le résultat de tant d’efforts héroïques.


Ce qu’il faut maintenant, et ce n’est pas facile, c’est que les gouvernements tiennent toutes les promesses qu’ils ont faites.  Les dirigeants doivent se sentir tenus de se rendre des comptes à eux-mêmes – et à nous tous aussi.


C’est pourquoi la responsabilisation est le thème cette année de la Journée mondiale de la lutte contre le sida.  La responsabilisation exige que chaque président, chaque premier ministre, chaque parlementaire et homme politique, décide d’« être personnellement responsable de la lutte contre le sida » et en fasse la déclaration.


Elle exige qu’ils renforcent la protection de tous les groupes vulnérables, que ce soient les personnes vivant avec le VIH, les jeunes, les travailleurs du sexe, les gens qui se droguent par injection, ou les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.


Elle exige qu’ils travaillent main dans la main avec les groupes de la société civile, qui sont si essentiels dans ce combat.


Elle exige qu’ils s’emploient à véritablement faire changer les choses, donnant plus de pouvoirs et de confiance aux femmes et aux filles, et transformant les relations entre les femmes et les hommes à tous les niveaux de la société.

Mais la responsabilisation ne concerne pas que ceux qui détiennent des pouvoirs de par leur position. Elle concerne aussi chacun d’entre nous.


Elle exige des chefs d’entreprise qu’ils œuvrent pour la prévention du VIH sur les lieux de travail et plus généralement dans la communauté, et qu’ils s’occupent des travailleurs touchés et de leur famille.


Elle exige que le personnel de santé, les dirigeants communautaires et les groupes confessionnels écoutent et aident, sans porter de jugement.


Elle exige des pères, des maris, des fils et des frères qu’ils soutiennent les femmes, et affirment leurs droits.  Elle exige des enseignants qu’ils protègent les rêves et les aspirations des filles.


Elle exige des hommes qu’ils veillent à faire prendre leurs responsabilités aux autres hommes, et à faire comprendre qu’être un homme, c’est protéger autrui des risques.


Et elle exige de chacun qu’il s’emploie à tirer le sida de l’ombre et fasse passer le message: le silence, c’est la mort.


Je quitterai bientôt le poste de Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.  Mais tant que j’en aurai la force, je continuerai à faire passer ce message.  C’est pour cela que la Journée mondiale de la lutte contre le sida aura toujours une signification particulière pour moi.


En cette Journée, faisons le vœu de tenir nos promesses, pas seulement pendant cette journée, cette année ou l’année à venir, mais chaque jour, jusqu’à ce que l’épidémie soit vaincue.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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