POUR SON DERNIER APPEL HUMANITAIRE EN TANT QUE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, KOFI ANNAN DEMANDE 3,9 MILLIARDS DE DOLLARS POUR AIDER 27 MILLIONS DE PERSONNES DANS LE MONDE
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POUR SON DERNIER APPEL HUMANITAIRE EN TANT QUE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, KOFI ANNAN DEMANDE 3,9 MILLIARDS DE DOLLARS POUR AIDER 27 MILLIONS DE PERSONNES DANS LE MONDE
On trouvera ci-après le discours prononcé aujourd’hui par le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’occasion de l’Appel humanitaire de 2007:
Nous sommes réunis parce que 27 millions de personnes affligées par des guerres ou des catastrophes dans 29 pays nous interpellent. Ce sont dans leur immense majorité des femmes et des enfants qui vivent en marge de la société, notamment en Somalie, dans le territoire palestinien occupé et en République démocratique du Congo.
Nous ne connaissons pas leurs noms, leur vie se déroule loin de nos yeux, mais nous devons répondre à leur cri de détresse. Nous vivons dans une prospérité sans précédent, tandis qu’eux sont privés du minimum vital – ils n’ont ni eau propre, ni médicaments pour survivre, ni abris.
Ces 27 millions de personnes ne demandent pas l’aumône mais un coup de main. J’espère qu’encore une fois, au lieu de les prendre en pitié, nous leur apporterons une aide pratique. Il s’agit pour 2007 d’un montant de 3,9 milliards de dollars pour une aide humanitaire et une protection qui assureront leur subsistance, soit l’équivalent de deux cafés que consommeraient les citoyens des pays riches.
Donnons espoir aux millions de nécessiteux en leur apportant la bouée de sauvetage de notre protection et de notre aide.
Pour vous, les donateurs, les appels consolidés présentent plusieurs avantages. D’abord, ils sont efficaces. Comme ils réunissent tous les acteurs onusiens, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, ainsi que les ONG, il n’y a ni lacune ni chevauchement des efforts. Vos apports sont transparents, publiquement constatés, et les normes les plus élevées sont respectées. De fait, tout citoyen peut voir de lui-même en ligne et en temps réel comment les deniers publics servent à améliorer le sort de millions de personnes.
Ensuite et surtout, ils sont utiles. Ensemble, les organismes d’aide peuvent apporter dans les meilleurs délais l’assistance la plus salutaire. Complétés par le nouveau Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires, les appels nous permettent d’intervenir dans le sens de l’équité et de la santé et de la prospérité de l’humanité.
Les images que nous venons de voir montrent que l’argent que vous donnez change réellement les choses. Ainsi, une jeune mère comme Middy Omara dans le nord de l’Ouganda a pu mettre ses enfants en sûreté pour aller cultiver les champs et faire vivre sa famille.
En Somalie, grâce aux fonds recueillis par les appels de l’an dernier, 11 000 enfants en situation de détresse ont bénéficié d’une alimentation thérapeutique, 63 000 enfants ont pu retourner sur les bancs de l’école et 18 000 d’entre eux consommer des vivres de secours à l’école même.
En République centrafricaine, votre argent a permis à plus de 70 000 enfants d’avoir au moins un repas par jour grâce aux cantines scolaires qui ont pu naître dans 201 écoles primaires et 20 maternelles.
Cette année, l’Afrique reste le continent le plus nécessiteux. Heureusement, les fonds recueillis grâce aux appels précédents ont changé le cours des choses. Grâce à votre aide, mes frères africains sont passés du désespoir à l’espoir, de la haine à l’apaisement. Ils ont de la ressource et du ressort; ils méritent que nous continuions à les soutenir avec force.
Je terminerai sur une note personnelle. Il s’agit de mon dernier appel humanitaire en ma qualité de Secrétaire général. Tout au long des 10 années que viennent de s’écouler, je vous ai demandé – ou mes représentants vous ont demandé – de financer nos programmes d’assistance humanitaire et de protection. J’avouerai que je suis consterné, tous les ans, par le fait que les donateurs, en moyenne, ne répondent qu’aux deux tiers du strict minimum demandé dans ces appels. Et pour chaque réussite que je viens de rappeler et pour laquelle votre argent a fait pencher la balance, je peux citer un échec parce que l’aide n’a pu être apportée faute d’argent.
C’est un crève-cœur. Tous les ans, nous nous désistons en connaissance de cause devant les besoins d’un enfant malade ou affamé. Tous les ans, nous laissons sciemment une mère comme Mme Omara en Ouganda peiner à nourrir sa famille dans les conditions les plus difficiles. Tous les ans, nous négligeons d’apporter l’aide qui manque cruellement à des professionnels comme le docteur Mukwege [également à la tribune] qui travaillent avec tant de courage en première ligne. Tous les ans, nous refusons des montants qui pâlissent à côté de ce qui se dépense dans le à des fins moins nobles.
Je crois que nous devons et que nous pouvons faire beaucoup mieux, en tant que nations et en tant que Nations Unies.
Qu’allons-nous dire à nos enfants ou à nos petits-enfants quand ils nous demanderont des explications? Pourquoi avons-nous laissé tant de femmes et d’enfants périr alors que nous avions l’argent, le savoir et les outils qu’il fallait pour leur sauver la vie? J’espère que nous n’aurons pas à répondre que nous avions l’argent mais que nous manquions de volonté, d’idéal et de cœur.
En tant que communauté internationale, il est dans notre intérêt à tous de répondre par un geste de solidarité aux besoins des plus déshérités de notre planète.
Merci donc de votre générosité cette année. Grâce au soutien que vous nous apporterez, sans réserve ni perte de temps, nous pourrons secourir les plus démunis et leur redonner l’espoir.
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