L’ONU ET L’UNION AFRICAINE ONT POUR OBJECTIF COMMUN DE RENFORCER LA CAPACITÉ DE MAINTIEN DE LA PAIX ET D’INSTAURER UN DÉVELOPPEMENT ÉQUILIBRÉ SUR TOUT LE CONTINENT, DÉCLARE KOFI ANNAN
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L’ONU ET L’UNION AFRICAINE ONT POUR OBJECTIF COMMUN DE RENFORCER LA CAPACITÉ DE MAINTIEN DE LA PAIX ET D’INSTAURER UN DÉVELOPPEMENT ÉQUILIBRÉ SUR TOUT LE CONTINENT, DÉCLARE KOFI ANNAN
On trouvera ci-après le texte intégral du message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, prononcé aujourd’hui par M. Mohamed Sahnoun, Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’Afrique, au Sommet de l’Union africaine à Khartoum:
C’est avec un grand plaisir que j’adresse mes salutations aux chefs d’État et de gouvernement réunis pour cet important Sommet de l’Union africaine.
Je me félicite que le Sommet ait choisi pour thème « l’éducation et la culture » car, ce faisant, vous reconnaissez que pour que la paix s’installe durablement et que le développement puisse s’inscrire dans le long terme, il faut investir massivement non seulement dans les infrastructures, comme souligné dans les programmes de développement du passé, mais également dans les ressources humaines. L’éducation est un droit fondamental et un puissant outil de promotion du progrès social, du bien-être économique et de la stabilité politique. La culture, qui est la résultante d’une histoire, de traditions et de valeurs particulières, peut également être une puissante force en faveur du dialogue, de la tolérance et de la compréhension mutuelle entre les peuples du monde. Il est essentiel de reconnaître à ces deux domaines l’importance qu’ils méritent. J’espère vivement que vous réussirez à adopter un nouveau programme global de développement éducatif et culturel pour l’Afrique, et réaffirme l’engagement du système des Nations Unies à vous apporter son soutien à cet égard.
Si le développement des possibilités éducatives, culturelles et scientifiques en Afrique est un facteur de sécurité, il est lui-même fortement conditionné par la sécurité. Des populations qui ne peuvent satisfaire leurs besoins élémentaires, doivent abandonner leurs terres face à la sécheresse ou sont victimes de conflit armé n’ont guère la possibilité de se consacrer à l’éducation et à la culture, si tant est que cette possibilité existe. C’est pourquoi l’ONU continue de lancer des appels en faveur de l’aide au développement et de l’allégement de la dette et afin que l’Afrique ait véritablement la possibilité d’exporter ses produits, et que, de votre côté, vous vous êtes engagés à élaborer des stratégies nationales en vue de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. C’est pour cette raison qu’avec votre accord, l’ONU a récemment créé une Commission de consolidation de la paix et a augmenté les ressources du Fonds central pour les mesures d’urgence. C’est également pourquoi elle continuera à travailler étroitement avec l’Union africaine afin de trouver des solutions pacifiques aux conflits.
L’Afrique est le théâtre de changements politiques considérables. Si elle connaît toujours des conflits destructeurs, ceux-ci sont désormais moins nombreux et la gouvernance démocratique a été adoptée de manière pacifique par plusieurs pays du continent. Pour nombre d’entre eux, 2005 a été une année charnière. Au Burundi, l’achèvement pacifique et démocratique du processus de transition a représenté un moment clef pour ce pays, et peut-être pour l’avenir de l’ensemble de la région des Grands Lacs. 2005 a également été marquée par la signature de l’Accord global de paix pour le Soudan, un référendum constitutionnel en République démocratique du Congo et le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau. La paix s’est renforcée en Sierra-Leone, la Tanzanie a connu un changement pacifique de dirigeant, en Somalie le processus de réconciliation nationale a quelque peu progressé, et la démocratie comme la croissance économique se sont renforcées en Afrique du Sud, au Botswana, au Cap-Vert et à Maurice. Au Libéria, enfin, une élection historique a porté pour la première fois une femme à la présidence d’un État africain.
L’année 2006 s’ouvre sur des défis considérables. La situation entre l’Éthiopie et l’Érythrée reste extrêmement préoccupante. Le conflit dans le nord de l’Ouganda a provoqué l’une des plus graves tragédies humanitaires de la planète. En Côte d’Ivoire, les violences de ces derniers jours, dirigées en particulier contre l’ONU, ont mis en péril le processus de paix et nous ont rappelé à quel point celui-ci était fragile. Une fois encore, nous sommes reconnaissants au Président Obasanjo d’être intervenu pour réunir les parties et remettre le processus de paix en route. Nous pouvons cependant nous attendre à de nouveaux problèmes. L’application intégrale de la feuille de route et l’organisation d’élections libres et justes en octobre 2006 nécessiteront par conséquent le soutien énergique de la communauté internationale, et en premier lieu de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies.
Au Soudan, 2005 a été marquée à la fois par de très grandes satisfactions, mais aussi par des tragédies : satisfaction face à ce qui a été réalisé à Naivasha, mais tragédie car, en dépit des grands espoirs suscités, ce résultat remarquable ne s’est pas traduit par des succès similaires au Darfour et dans l’est du Soudan; satisfaction lors du retour de John Garang à Khartoum, mais tragédie de son décès à peine quelques semaines plus tard; satisfaction de voir l’espoir de nombreux réfugiés et déplacés qui commençaient à rentrer chez eux, mais tragédie parce que les habitants du Darfour étaient toujours contraints de fuir leurs foyers.
Cette année s’ouvre sur des défis considérables. L’optimisme s’est installé dans les régions du Soudan directement concernées par l’Accord global de paix, mais cet accord n’est intervenu qu’après de nombreuses années d’efforts diplomatiques, et la conclusion des accords de règlement des conflits au Darfour et dans l’est du Soudan doit être beaucoup plus rapide. L’Accord de Naivasha doit profiter à tous les Soudanais. Surtout, il faut mettre fin aux meurtres et aux viols et empêcher toute nouvelle détérioration de la situation. Suite aux engagements pris par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine au début du mois, l’ONU continuera de travailler en étroite liaison avec l’Union africaine pour améliorer la sécurité, assurer l’accès pour les organismes humanitaires et donner un nouvel élan au processus de paix. Il n’y a pas un moment à perdre.
L’ONU et l’Union africaine ont un vaste objectif commun. L’ONU restera votre partenaire pour renforcer la capacité africaine de maintien de la paix, instaurer un développement équilibré et améliorer véritablement la vie des hommes, des femmes et des enfants ordinaires sur tout le continent. C’est dans cet esprit que je vous prie d’accepter tous mes vœux de réussite.
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