LANCEMENT DU FONDS CENTRAL D’INTERVENTION D’URGENCE, VÉRITABLE DÉCLARATION DE PRINCIPE, SELON KOFI ANNAN
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Lancement du Fonds central
d’intervention d’urgence
LANCEMENT DU FONDS CENTRAL D’INTERVENTION D’URGENCE, VÉRITABLE DÉCLARATION DE PRINCIPE, SELON KOFI ANNAN
Sur un total de 450 millions de dollars, le Fonds, outil de financement « prévisible et rapide », reçoit 256 millions d'annonces de contributions pour 2006
Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a lancé aujourd'hui aux côtés de plusieurs ministres, du Président de l'Assemblée générale et du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, le Fonds central d'intervention d’urgence (CERF) qui, a-t-il estimé, n'est pas seulement un fonds mais une véritable déclaration de principe. Pour Kofi Annan, le Fonds déclare que dans un monde d'abondance, les souffrances inutiles et évitables sont inacceptables.
Doté d'une réserve de 450 millions de dollars, le Fonds a reçu à ce jour des annonces de contributions de 256 millions de dollars, à la grande satisfaction du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires qui a salué « cette manifestation de la compassion et de la solidarité internationales » et s'est félicité que de nombreux États Membres se soient joints aux donateurs traditionnels. Jan Egeland a annoncé que les premières interventions du Fonds porteront sur la Corne de l'Afrique et la Côte d'Ivoire.
Avec lui, les personnalités présentes ont salué la création d'un Fonds qui permettra d'agir plutôt que de réagir puisqu'il réunit à l'avance des ressources qui permettront à l'ONU de financer des opérations de secours humanitaires dès qu'une catastrophe surviendra, « effet CNN » ou pas, se sont réjouis plusieurs ministres dont ceux de la Grenade, au nom de Communauté des Caraïbes (CARICOM), et de l'Inde.
Créé en décembre 2005 par l'Assemblée générale, dans le cadre du processus de réforme de l'ONU pour compléter le Fonds autorenouvelable d'urgence, un mécanisme de prêts doté de 50 millions de dollars, le CERF, outil de financement « prévisible et rapide », sera placé sous le contrôle de l'Assemblée générale, a rappelé son Président, Jan Eliasson. Grâce à une publication intégrale de l'information et à un système moderne de suivi des opérations, a souligné avant lui Kofi Annan, le Fonds sera un modèle de respect du principe de responsabilité non seulement vis-à-vis des États Membres mais aussi du public.
Toutes les dépenses et tous les résultats seront affichés sur un site web spécial destiné à l'Assemblée générale, aux donateurs et au public. Outre de « gros donateurs » tels que le Royaume-Uni, le Luxembourg, la Suède, la Norvège et le Canada, représentés au niveau ministériel, d'autres États ont rappelé le montant de leur apport financier.
Le Directeur exécutif d'Oxfam America et le Président de Disaster Resource Network, première organisation du secteur privé à contribuer au CERF, ont salué, pour leur part, le courage dont a su faire preuve le Secrétaire général aux affaires humanitaires pour faire avancer cette mesure de réforme essentielle. Le premier a prôné un bon contrôle des fonds, une parfaite évaluation des besoins, une affectation annuelle des contributions et le déploiement sur le terrain de coordonnateurs humanitaires mieux formés. Le second a préconisé la transparence et le strict respect du principe de reddition des comptes, en souhaitant, en outre, qu'un membre du secteur privé participe au processus de contrôle de l'Assemblée générale.
Les montants des promesses de contributions ont été rappelés aujourd'hui par les pays suivants: Inde (2 millions de dollars), République de Corée (5 millions de dollars), Mexique (50 000 dollars), Irlande (12 millions d'euros), États-Unis (2 millions de dollars), Afrique du Sud (1,8 million de rands), Espagne (10 millions de dollars), Chine (1 million de dollars), Suisse (5 millions de francs suisses), Nigéria (100 000 dollars), Danemark (8,1 millions de dollars), Sri Lanka (10 000 dollars), Australie (10 millions de dollars australiens), Pakistan (20 000 dollars), Finlande (4,9 millions de dollars), Pays-Bas (24 millions de dollars), Koweït (200 000 dollars), France (1 million d'euros), Égypte (15 000 dollars), Belgique (1 million d'euros), Japon (850 000 dollars), Islande (150 000 dollars), Grèce (100 000 dollars), Thaïlande (10 000 dollars), Indonésie (25 000 dollars) et Kazakhstan (25 000 dollars).
DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR LE LANCEMENT DU FONDS CENTRAL D’INTERVENTION D’URGENCE
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que le Fonds central d’intervention d’urgence permettra à la communauté internationale d’agir plutôt que de réagir face aux catastrophes naturelles et aux situations d’urgence. En effet, le Fonds servira à réunir à l’avance les ressources qui permettront à l’ONU de financer des opérations de secours humanitaires dès qu’une catastrophe surviendra, c'est-à-dire de faire plus vite et plus, a indiqué M. Annan. Grâce aux 500 millions de dollars qui seront réunis d’avance, si l’objectif est atteint, les organismes humanitaires pourront lancer immédiatement les opérations de secours nécessaires pour sauver des vies. Plutôt que d’attendre que les fonds arrivent au compte-gouttes, nous pourrons tout de suite déployer du personnel, envoyer des fournitures et offrir des services là où le plus de vies sont en danger, a dit le Secrétaire général.
Bien que le Fonds central soit avant tout un instrument d’action humanitaire, il aidera aussi à combattre la pauvreté et à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a poursuivi M. Annan. Garant d’interventions rapides, le Fonds contribuera à enrayer les crises avant qu’elles ne dégénèrent et à accélérer la mise en train du travail de relance et de reconstruction, a-t-il précisé. « Je vous donne ma parole que son fonctionnement sera transparent grâce à une publication intégrale de l’information et à un système moderne de suivi des opérations », a assuré M. Annan. Toutes les dépenses et tous les résultats seront affichés sur un site web spécial destiné à l’Assemblée générale, aux États Membres et au grand public, a annoncé le Secrétaire général. (Pour la version intégrale du discours, voir le communiqué de presse SG/SM/10371.)
M. JAN ELIASSON (Suède), Président de l'Assemblée générale, se félicitant de la création du Fonds central d’intervention d’urgence, a jugé nécessaire que la communauté internationale agisse, de façon plus souple et plus rapide, dans les situations de catastrophes. Il a donc rappelé que c'est l'Assemblée générale qui a adopté la résolution portant création du Fonds, en décembre 2005. Les victimes de catastrophes ont besoin de l'aide dès les premiers jours. Il fallait donc combattre ce système dans lequel la réaction dépend non seulement de la vitesse avec laquelle les ressources sont mobilisées mais aussi de la couverture médiatique. Le Fonds permet de dépasser les échecs et constitue donc un pas important grâce auquel la communauté internationale pourra satisfaire, de manière plus rapide, les besoins de ceux qui souffrent. Le Président a encouragé tous les États Membres à envisager de contribuer au Fonds, en déclarant: « Nous avons le devoir commun de faire en sorte que le Fonds soit bien utilisé ». Cela exigera, a-t-il prévenu, un contrôle de l'Assemblée qui doit montrer au monde que, face à la souffrance, la communauté internationale peut agir collectivement en toute solidarité.
M. KEITH MITCHELL, Premier Ministre de la Grenade, a déclaré, au nom des États de la CARICOM, qu’il se félicitait de l’adoption par consensus par l’Assemblée, de la résolution qui a permis de créer le Fonds. Pays à économie fragile, les États de la région des Caraïbes peuvent voir leurs efforts de développement détruits en un instant par une catastrophe naturelle comme cela s’est produit avec le cyclone Ivan, a déploré le Premier Ministre. Parlant de son pays, il a indiqué qu’après Ivan, un autre cyclone, Emilie, avait créé une instabilité de l’économie de la Grenade. « Notre pays a été complètement rasé, y compris les résidences du Chef de l’État, du Premier Ministre, et le siège du Gouvernement. Nous sommes des rescapés », a déclaré M. Mitchell. Au Guyana, les dommages causés par les cyclones au cours des deux dernières années représentent 60% du PIB du pays, a-t-il poursuivi en déplorant la faiblesse et l’insuffisance des secours reçus par les États des Caraïbes après ces catastrophes. Les pays de la CARICOM ont été complètement oubliés, l’attention de la communauté internationale s’étant portée vers les pays touchés par le tsunami. Néanmoins, la Grenade verse une petite contribution au Fonds qui est lancé aujourd’hui, a annoncé M. Mitchell.
M. ANAND SHARMA, Ministre des affaires étrangères de l'Inde, a estimé que l'ampleur de certaines catastrophes naturelles a montré la nécessité de pouvoir compter sur un mécanisme international d'aide efficace. Se félicitant de la création du Fonds, il a prévenu que son succès dépendra de la manière dont il saura répondre aux attentes des milliers de victimes des catastrophes naturelles à travers le monde. Le Fonds doit aussi pouvoir répondre à la tragédie des urgences oubliées, victimes de l'« effet CNN ». La viabilité du Fonds dépendra de l'amélioration de la capacité de réaction des organes des Nations Unies et de l'équité et de la transparence dans la répartition des ressources disponibles. Un contrôle du fonctionnement du Fonds par l'Assemblée générale permettra d'assurer l'équité. Toutefois, a prévenu le Ministre, l'assistance n'assurera pas le développement durable si des efforts accrus ne sont pas déployés dans le renforcement des capacités des pays de prévenir les catastrophes. Passant en revue les mesures prises par l'Inde en ce sens, le Ministre indien des affaires étrangères a estimé qu'en appuyant les processus de redressement, il sera possible de combler le fossé entre l'assistance et le développement. La communauté internationale doit donc renforcer son engagement après les catastrophes. Le Ministre a conclu son exposé en annonçant une contribution de 2 millions de dollars au Fonds.
M. HILARY BENN, Secrétaire d’État au développement international du Royaume-Uni, a dit que son pays se félicitait du lancement, aujourd’hui, du Fonds central d’intervention d’urgence. Le Royaume-Uni annonce une contribution de 40 millions de livres sterling à ce Fonds et s’efforcera de parvenir à une donation de 100 millions de dollars américains, a annoncé M. Benn. Il a ensuite déploré que jusqu’à maintenant, l’ONU ait été obligée de lancer, à chaque fois que se produisait une catastrophe naturelle, des appels de fonds à la communauté internationale. Il n’est pas normal que certains besoins humains soient totalement ignorés, a dit le Ministre britannique en déplorant que les réponses de la communauté internationale soient trop souvent dépendantes de l’intérêt que les médias accordent à une situation ou à une autre. Notre pays est en outre conscient du rôle que jouent les ONG dans les secours humanitaires, et il continuera à soutenir leur contribution à l’aide humanitaire, a ensuite indiqué M. Benn en souhaitant que plus de pays versent des fonds à l’action humanitaire. Le Royaume-Uni tient aussi à ce que les régions qui sont les plus fragiles et qui ont le plus besoin d’aide soient les premières à bénéficier du soutien du Fonds central. Parlant de la nécessité d’améliorer l’efficacité de l’aide, M. Benn a ensuite souhaité une meilleure coordination des actions de tous les acteurs internationaux et une meilleure identification des besoins qui existent sur le terrain.
M. JEAN-LOUIS SCHILTZ, Ministre de la coopération au développement et des affaires humanitaires du Luxembourg, a souligné l'importance pour l'Assemblée générale de faire des choses concrètes. Il a donc salué comme une « bonne nouvelle » la création du Fonds. Il a dit la détermination de son Gouvernement de participer à son fonctionnement, en jugeant qu'il faut faire plus et mieux. On ne peut, a-t-il ajouté, faire attendre ceux qui souffrent pendant que l'on s'occupe de formalités bureaucratiques. Il faut donc que le Fonds puisse agir rapidement et devenir tout aussi rapidement un outil opérationnel. Le Ministre a aussi espéré qu'à la fin de la journée, les contributions pour les deux tiers de la somme nécessaire seront annoncées. Il s'est félicité de l'élargissement de la base des donateurs, avec l'apport de nouveaux acteurs. Il a conclu en soulignant la nécessité d'aller plus loin et de continuer à utiliser les autres outils du développement durable à long terme, à savoir le respect des droits de l'homme, la prévention des conflits, la consolidation de la paix et la bonne gouvernance.
Mme ANNIKA SÖDER, Secrétaire d’État pour le développement de la coopération internationale de la Suède, a indiqué que son pays avait versé 40 millions au Fonds central d’intervention d’urgence. Ce geste est conforme à la volonté de la Suède de consacrer 1% de son PIB à l’aide publique au développement (APD), a dit la Ministre. Il est important que la communauté internationale coordonne mieux ses activités en matière de secours humanitaire et d’aide à la reconstruction, a-t-elle dit. Sauver des vies est crucial, et ne devrait pas faire l’objet de jeux politiques ou de discours n’ayant pas de suite, a-t-elle déclaré.
M. MORTEN WETLAND (Norvège) a souligné que la création du Fonds constitue, en réalité, une responsabilité nouvelle. Il a exprimé sa confiance au Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires avant de se féliciter, à son tour, de l'élargissement de la base des donateurs.
M. ROBERT GREENHILL, Président de l’Agence canadienne pour le développement international (ACDI), a déclaré que son pays versera 20 millions de dollars au Fonds central. Cette somme représente un nouvel engagement financier du Canada en faveur de l’aide humanitaire, a précisé l’orateur. Si les activités du Fonds sont satisfaisantes au bout de sa première année de fonctionnement, le Canada sera prêt à prendre à son égard un engagement pluriannuel, a annoncé le Président de l’ACDI.
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