LE DÉBAT DE HAUT NIVEAU DE LA CDD SE PENCHE SUR LE RÔLE DES NATIONS UNIES DANS L’ÉLABORATION ET LA MISE EN ŒUVRE DE PROGRAMMES ÉNERGETIQUES DURABLES
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Department of Public Information • News and Media Division • New York |
Commission du développement durable
Quatorzième session
18e et 19e séances – matin & après-midi
LE DÉBAT DE HAUT NIVEAU DE LA CDD SE PENCHE SUR LE RÔLE DES NATIONS UNIES DANS L’ÉLABORATION ET LA MISE EN ŒUVRE DE PROGRAMMES ÉNERGETIQUES DURABLES
Comment élargir l’accès à l’électricité et réduire la dépendance aux combustibles fossiles, en particulier pour les plus pauvres? Comment le système des Nations Unies peut-il contribuer au renforcement des capacités énergétiques des pays en développement? Telles ont été quelques-unes des questions soulevées aujourd’hui par les participants à la Commission du développement durable (CDD) dans le cadre de son dialogue avec les chefs de secrétariat des institutions, fonds et programmes des Nations Unies, y compris des institutions financières internationales.
À cette occasion, les intervenants ont unanimement reconnu la nécessité de soutenir les pays ayant de faibles capacités énergétiques dans leurs efforts pour s’industrialiser davantage. Ceux-ci doivent cependant diversifier leurs sources d’énergie, et ce, afin d’assurer la viabilité de leur développement à long terme. La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier le recul de la pauvreté, en dépendra, de même que d’un meilleur accès aux services énergétiques et d’une production et d’une consommation plus rationnelles. Mais il en va aussi de l’atténuation des effets du changement climatique et, à cette fin, la question de l’énergie doit figurer au cœur de toutes les stratégies de développement durable: 70% des émissions de gaz à effet de serre proviennent en effet de la production et de la consommation d’énergie.
Des voix se sont cependant élevées, notamment celles des pays membres de l’OPEP, contre une substitution définitive des énergies renouvelables au pétrole et aux autres combustibles fossiles. Invoquant le principe des responsabilités communes mais différenciées, ils ont affirmé que la discrimination à leur encontre n’était pas une solution, surtout que, selon eux, ce combustible continuera d’être le plus utilisé à l’avenir. Mais le débat a été largement dominé par les grandes organisations non gouvernementales, qui ont fait valoir l’importance pour les pays comme pour l’ONU d’intégrer à l’avenir dans les politiques énergétiques les problématiques sanitaires, sexospécifiques et environnementales.
Le débat de haut niveau, entamé hier, s’est poursuivi cet après-midi en présence de ministres, secrétaires d’État ou autres hauts fonctionnaires des pays suivants: Autriche (au nom de l’Union européenne), Papouasie Nouvelle-Guinée (au nom du Forum des îles du Pacifique), Maroc, Kenya, Koweït, Norvège, Roumanie, Côte d’Ivoire, Pologne, Lituanie, Tadjikistan, Kazakhstan, Royaume-Uni, Bahamas, Barbade, Égypte, Fédération de Russie, Finlande, Burkina Faso, Belgique, Lesotho, Maurice, Botswana, Soudan, Pakistan, Suriname, Éthiopie, Inde, Croatie, Mexique, Japon, Venezuela. Le représentant de la Commission européenne a également pris la parole.
La Commission du développement durable poursuivra son dialogue de haut niveau, demain, vendredi 12 mai, à 10 heures.
MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2006/2007
- L’énergie au service du développement durable
- Développement industriel
- Pollution atmosphérique/atmosphère
- Changements climatiques
« CHANGER LES CHOSES »
Dialogue ministériel avec les chefs de secrétariat des institutions, fonds et programmes des Nations Unies, y compris des institutions financières internationales
À l’ouverture de ce dialogue, M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a souligné les questions importantes qui devraient être au cœur de ce débat. Il a d’abord mis l’accent sur le sujet de l’accès à l’électricité mais aussi aux combustibles alternatifs pour la cuisine dans les pays en développement. De plus, il a souhaité que l’on s’interroge sur l’efficacité énergétique: comment les différentes institutions peuvent-elles contribuer à cette tâche? a-t-il demandé. Par ailleurs, il a aussi souhaité que le panel s’intéresse à la diversification de l’énergie dans toutes ces dimensions, dont notamment les sources d’énergie renouvelables et les biocarburants. Il a notamment affirmé que les institutions avaient un rôle à jouer dans le domaine des transferts de connaissances, particulièrement, la coopération Sud-Sud. Enfin, M. Ocampo a estimé qu’il faudrait aussi réfléchir aux questions de l’utilisation des mécanismes du marché par les pays en développement ou encore aux transports, en raison de l’augmentation anticipée du nombre de véhicules.
M. KIM HAK-SU, Secrétaire général adjoint, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et Coordonnateur des Commissions régionales des Nations Unies, a fait état d’une série de suggestions sur la marche à suivre pour mettre en œuvre les recommandations du Sommet mondial sur le développement durable qui s’était tenu à Johannesburg en 2002. Ces suggestions, a-t-il expliqué, ont été formulées au cours de différentes discussions menées au niveau régional. Il a indiqué que la plupart des pays en développement ne disposaient pas des politiques industrielles nécessaires pour encourager la viabilité environnementale. Il a expliqué que la piètre qualité de l’air des grandes villes avait un impact négatif sur l’espérance de vie, et que de nombreux pays, dont les petits États insulaires en développement, étaient particulièrement vulnérables aux changements climatiques, qui nuisent grandement au développement socioéconomique.
Il est donc essentiel que les pays en développement soient en mesure de créer des industries, mais également de disposer d’un meilleur accès aux services énergétiques afin de générer la croissance économique, a estimé le Secrétaire exécutif de la CESAP. Pour ce faire, il a cité quatre domaines d’action prioritaires: la réduction de la pauvreté grâce à un meilleur accès aux services énergétiques; une meilleure production d’énergie et une consommation plus efficace; la diversification des ressources d’énergie; et le développement de combustibles plus écologiques. Il a enfin remarqué que la dimension environnementale du développement durable était étroitement liée à l’ensemble des aspects du développement socioéconomique, dont l'égalité des sexes, la promotion de la santé, la finance, le commerce et la technologie. Il est donc nécessaire que l’ensemble des membres du système des Nations Unies travaillent main dans la main pour mieux répondre aux besoins des États Membres en vue de faire face aux problèmes environnementaux, a-t-il conclu.
M. AD MELKERT, Administrateur adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a rappelé que l’énergie était essentielle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), à laquelle s’est engagée le PNUD. Or, des pays à forte croissance démographique tels que la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde ou encore l’Indonésie ont des besoins énergétiques très élevés, aussi la communauté internationale risque de se retrouver face à une situation délicate en terme d’approvisionnement. Deux catégories d’actions sont donc nécessaires: mettre en priorité l’énergie au service des pauvres, pour lesquels il faut établir des objectifs suffisamment ambitieux et prendre des engagements politiques. À cet égard, il a cité l’exemple des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui a articulé des politiques appropriées tout en mobilisant des ressources financières aux niveaux national et international.
M. HAMA ARBA DIALLO, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention des Nations Unies pour combattre la désertification, a noté que l’énergie était un facteur important et un domaine stratégique qui ne pouvait être séparé de la lutte contre la désertification. La recherche de nouvelles sources d’énergie peut mener à la dégradation de certaines régions et certaines énergies alternatives, comme l’énergie solaire, éolienne ou biomasse notamment, peuvent résoudre ce problème, a-t-il suggéré. Il a fait valoir que la Convention aidait à l’élaboration des programmes d’action régionaux qui incluaient, entre autres, le développement des sources renouvelables d’énergies. La déforestation et la dégradation de l’environnement sont parfois causées par le manque de ressources énergétiques et la surutilisation des ressources naturelles, a-t-il poursuivi. Il a indiqué que la Convention visait à résoudre ces problèmes et que la communauté internationale devait répondre à ces défis de manière globale et durable. Le développement des énergies durables représente des processus essentiels par lesquels le potentiel économique des zones arides et semi-arides peut être conservé et amélioré, a-t-il argué. Il a conclu en affirmant qu’il s’agissait là d’une condition préalable pour le développement socioéconomique à long terme des communautés affectées et de la gestion intégrée des ressources naturelles.
M. AHMED DJOGHLAF, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, a rappelé que la Convention avait mis l’accent sur le lien entre changement climatique et dégradation de la biodiversité. Il s’est ensuite félicité de la signature d’un accord historique avec les entreprises brésiliennes, qui se sont engagées à faire en sorte que leurs activités ne portent pas atteinte à l’environnement. Le Plan à moyen terme indique clairement que l’objectif de biodiversité pris par des chefs d’État d’ici à 2010 est réalisable, à condition qu’il soit relayé par les efforts du secteur privé, en particulier dans les domaines énergétique et pétrolier.
M. RICHARD KINLEY, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a estimé que ce que les gouvernements devaient accomplir au cours de cette session était de reconnaître le lien entre les changements climatiques et d’autres questions relatives au développement durable. Les changements climatiques ne doivent pas être vus dans une optique écologique mais touchent également à des questions complexes liées au développement durable notamment trois questions identifiées lors de la quatorzième session de la Commission du développement durable: l’énergie au service du développement durable, le développement industriel et la pollution atmosphérique. Le secteur de l’énergie, a-t-il précisé, doit être au centre de toute stratégie sur les changements climatiques et toute stratégie de développement durable dans la mesure où, par exemple, 70% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la production et de la consommation d’énergie. Le développement industriel est un autre secteur important dans la mesure où les possibilités de réduction des émissions de gaz sont importantes. La pollution atmosphérique est également liée aux changements climatiques et l’on peut même dire que la pollution est un frein au développement durable. De plus, a fait remarquer M. Kinley, l’élimination de la pauvreté ne peut pas se faire isolément de la problématique des changements climatiques.
M. STEEN LAU JORGENSEN, Vice-Président du réseau de développement environnemental et socialement durable de la Banque mondiale, s’est interrogé sur la façon de répondre aux besoins énergétiques de manière durable. Il a mis l’accent sur la question de l’adaptation aux catastrophes naturelles, un des éléments clefs qui, selon lui, pourrait contribuer au développement durable de nombreux États. Il a souligné que le manque de capacités humaines et technologiques ainsi que le manque d’accès au crédit et aux assurances représentaient des contraintes importantes pour ces pays. Il a affirmé qu’il fallait dans l’immédiat se concentrer sur les « points chauds » du monde, des pays comme le Zimbabwe, le Cambodge ou le Malawi ainsi que les petits États insulaires particulièrement vulnérables, tous connus pour être les plus touchés par les catastrophes climatiques. Les activités d’adaptation doivent être intégrées dans les plans d’action nationaux et régionaux, a-t-il insisté, tout en notant la nécessité d’accroître les transferts de connaissances et la coopération Sud-Sud dans le secteur de l’adaptation. À court terme, il est urgent de développer des outils d’information, d’aider à la planification et à la recherche d’instruments d’assurance et d’aide pour les pays touchés, a-t-il poursuivi. Il a estimé que si nous ne voulons pas perdre les progrès acquis ces 20 dernières années, il faudrait agir maintenant.
Mme SUSANNE WEBER-MOSDORF, Directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré que l’énergie était essentielle à la santé et au bien-être des populations. Elle a ensuite souligné la nécessité d’intégrer les objectifs de santé à la tête des programmes environnementaux, faisant valoir que les gains de santé réalisés par les investissements dans les énergies propres permettaient de réaliser des gains économiques réels.
M. R. D. J. LENGOASA, Secrétaire général adjoint de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a indiqué qu’il était scientifiquement certain que les températures à la surface de la terre montaient. Au cours du XXe siècle, cette croissance a été d’environ 0,6º celsius, et les années 1990 ont été la décennie la plus chaude, a-t-il expliqué. Le XXIe siècle vient juste de commencer, mais déjà 2005 s’inscrit parmi les années les plus chaudes, a-t-il remarqué, signalant que d’ici à la fin du siècle, les températures devraient avoir monté de 1,4 à 5,8º celsius. Après 31 ans d’observations par l’Organisation météorologique mondiale, M. Lengoasa a estimé qu’il pouvait affirmer que ce réchauffement resultait de l’activité humaine. Il a cependant expliqué que même si l’on mettait un terme à l’ensemble des émissions aujourd’hui, il faudrait sans doute plus d’un siècle pour revenir à des niveaux de gaz à effet de serre similaires à ceux de l’ère préindustrielle. Il a également indiqué que la pollution atmosphérique générée dans les régions industrielles était également transmise aux océans et aux sols, qui sont très importants pour la sécurité alimentaire. Les pays en développement, particulièrement les pays les moins développés et les petits pays insulaires en développement, sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles, a-t-il conclu.
M. LEONARD GOOD, Président du Global Environment Facility (FEM), a centré son intervention sur le nouveau cadre d’allocation des ressources qui sera adopté par le FEM dans les années à venir. Il a souligné que le FEM s’attachait particulièrement à la question de l’adaptation aux changements climatiques, sujet clef pour les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID) car c’est souvent pour eux une question de survie. Il a expliqué que le FEM possédait quatre fonds consacrés à ces deux groupes de pays et qui traitaient de l’adaptation aux changements climatiques, notant que 45 millions de dollars avaient été mobilisés la semaine dernière exclusivement pour les PMA et les PEID. Enfin, au-delà de l’adaptation au sens strict, il a fait valoir que le FEM élaborait et soutenait aussi des programmes de renforcement des capacités ciblés sur les pays à risque et s’employait à favoriser la coopération régionale à travers la mise au point de différents instruments.
M. KIYO AKASAKA, Secrétaire général adjoint de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), a fait observer que des infrastructures hydroélectriques étaient nécessaires le long des zones côtières pour faire face aux effets du changement climatique. Des accords doivent donc être conclus pour aider les gouvernements à renforcer leur recherche d’énergies renouvelables et à réduire les émissions de gaz à effet de serre. À l’occasion d’une récente réunion, l’OCDE a lancé un réseau de technologies énergétiques. Des directives sont de plus en plus nombreuses pour que les questions énergétiques soient prises en compte par les bailleurs des fonds. À cette fin, un cadre politique d’investissement a été mis en place pour aider les pays à gérer les investissements étrangers. Il devrait avoir une influence de plus en plus importante pour l’action du secteur privé dans le développement durable.
M. ARNE WALTHER, Secrétaire général du Forum international de l’énergie, a fait part des discussions ministérielles qui se sont déroulées récemment sous l’égide du Forum. Il a noté que la sécurité énergétique était en tête des priorités en raison de son importance pour le développement de chaque pays mais aussi pour les intérêts internationaux. Les ministres des pays membres du Forum ont noté que la croissance économique restait forte en dépit de la hausse des prix mais ont également exprimé leur préoccupation quant à ces prix, surtout face à leurs conséquences pour les pays en développement, a-t-il remarqué. Il a fait savoir que le Forum recommandait d’accélérer le développement de combustibles fossiles plus propres ainsi que d’énergies nouvelles. De plus, les pays en développement ont demandé des investissements pour répondre aux demandes accrues en énergie, dans le but de soutenir leur croissance économique, a-t-il indiqué. Il a souligné que les ministres s’accordaient pour affirmer que le monde aurait besoin de plus d’énergie, plus propre, mieux utilisée, plus accessible et à un prix abordable. Le défi est de mettre en œuvre tous ces objectifs de manière durable, a-t-il conclu, en déclarant que le Forum souhaitait travailler étroitement avec la Commission du développement durable au cours de cette session consacrée à l’énergie.
M. MOHAMMED S. BARKINDO, Secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), s’est félicité des efforts entrepris pour diversifier les sources d’énergie, même si l’on sait que les combustibles fossiles continueront d’être celles qui seront les plus utilisées dans les prochaines décennies. À cet égard, il est donc nécessaire de veiller à en faire une utilisation aussi propre et rationnelle que possible. Un fonds a donc été ouvert afin d’aider les pays en développement ayant des besoins énergétiques importants et n’ont pas toujours les ressources pour les satisfaire. Selon le principe des responsabilités communes mais différenciées, nous demandons qu’une approche équilibrée soit mise en œuvre en matière de réduction des émissions de carbone, a poursuivi M. Barkindo. Il faut, selon lui, que l’énergie au service du développement durable soit interprétée à la lumière des objectifs du Programme d’action 21, soulignant que la discrimination émotionnelle à l’encontre des pays producteurs de pétrole n’était pas une solution.
M. SHAFQAT KAKAKHEL, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a fait part des conclusions d’une réunion ministérielle tenue sous l’égide du PNUE. À cette occasion, a-t-il expliqué, les ministres ont reconnu qu’il était de la responsabilité des gouvernements de créer un environnement propice à l’investissement par le biais de politiques adéquates. Cependant, les pays en développement ont noté qu’ils avaient besoin d’aide, notamment pour attirer les investissements et ont souhaité un soutien notamment en faveur du renforcement des capacités. Le Directeur exécutif du PNUE a également indiqué que les ministres avaient mis l’accent sur les mesures à prendre en faveur des énergies renouvelables. Les techniques existent mais il faut maintenant les promouvoir et les appliquer, a-t-il estimé. Par ailleurs, il a indiqué que les États avaient appelé le PNUE à poursuivre ses activités, notamment sur le partage des meilleures pratiques liées aux énergies renouvelables. Enfin, il a fait part d’une initiative du PNUE: une réunion en faveur de l’investissement écologiquement durable qui s’est tenu à Nairobi le mois dernier et a permis d’engager 100 investisseurs sur cette voie.
Échange de vues
S’agissant des mécanismes financiers censés appuyer le développement durable, la République islamique d’Iran a déclaré que ces mécanismes devaient continuer à soutenir l’exploitation des combustibles fossiles comme à diversifier les sources d’énergie. Nous avons besoin de coopération au niveau régional pour assurer les transferts de technologie, a-t-il indiqué. Pour leur part, les États-Unis ont fait observer que l’innovation, l’entreprise et la créativité étaient nécessaires au niveau local pour atteindre les objectifs au niveau global. L’Islande a déclaré pour sa part qu’il fallait mettre l’accent sur le potentiel de l’énergie géothermique là où c’est possible, comme en Afrique de l’est, en Amérique centrale ou en Indonésie, car ce type d’énergie offre une solution au problème du changement climatique. Selon la France, se pose le problème de la mise en œuvre des actions sur le terrain, notamment pour les entreprises. Pour l’Afrique du Sud, l’utilisation irresponsable de l’énergie est dangereuse et il faut une coopération renforcée pour éviter la promotion de nos propres intérêts à court terme. Le Brésil a enfin déclaré qu’il était nécessaire d’intégrer la dimension environnementale aux programmes énergétiques et de privilégier les biocarburants à l’avenir, que la coopération Sud-Sud doit soutenir.
Dialogue ministériel avec les représentants des grands groupes
La représentante des organisations non gouvernementales (ONG) a affirmé qu’on ne pouvait réussir le développement durable sans transformer la manière dont les services d’énergie sont fournis. Elle a estimé que l’efficacité et l’économie énergétique passaient par des changements dans la production et les modes de consommation. Elle a regretté que les gouvernements actuels parlent de développement durable mais financent des projets énergétiques non durables, tel que le nucléaire. Elle les a donc appelés à s’écarter de ces systèmes traditionnels non durables. Il faut reconnaître pleinement que le nucléaire ne donnera pas de solution aux questions soulevées ici, a-t-elle insisté. Par ailleurs, elle a déploré que les OMD ne fixent pas de cible dans le domaine des énergies renouvelables. Il faut réorienter les fonds à travers les institutions financières internationales vers les énergies renouvelables, a-t-elle demandé. De plus, elle a souhaité que les stratégies nationales de développement durable soient évaluées par l’ONU afin de mieux mesurer les progrès accomplis. Le rendement énergétique et les énergies renouvelables devraient tenir une place importante dans ces stratégies, entre autres pour garantir l’autonomie énergétique et le développement des communautés rurales, a-t-elle affirmé. Enfin, elle a noté qu’il était nécessaire d’accroître et d’améliorer les informations sur les coûts sociaux et sanitaires de la dégradation environnementale afin d’élaborer des politiques énergétiques viables.
Rappelant que la CDD était un forum de discussion, la représentante du groupe des femmes a regretté que les questions de coopération internationale n’aient pas été prises en compte à leur juste valeur dans les discussions. Il faudrait au contraire prendre des mesures pour renforcer le rôle des femmes dans le domaine énergétique, tel que l’avait demandé le Plan de mise en oeuvre de Johannesburg. Pour mieux respecter la parité entre hommes et femmes, plusieurs mesures pourraient être adoptées. La représentante a notamment proposé d’assurer l’accès aux énergies pour les femmes, en particulier pour les plus pauvres, et ce, afin d’alléger leur travail et de réduire leurs déplacements; de remplacer l’énergie nucléaire par des énergies renouvelables non polluantes et ne présentant aucun danger; de garantir la participation et la représentation des femmes à tous les niveaux de la CDD; de renforcer les capacités individuelles des femmes en les aidant à commercialiser de nouveaux services énergétiques; et de mettre en œuvre des mécanismes de financement qui utilisent des données différenciées selon le sexe.
Le représentant des travailleurs et des syndicats a estimé que la Commission du développement durable (CDD) devait mieux préciser le rôle des relations sociales, entre employeurs et employés, dans le développement industriel. De par le monde, les organisations syndicales ont signé des conventions collectives qui régissent ces relations, a-t-il expliqué en notant qu’un nombre croissant de ces organisations contiennent désormais des clauses sur l’environnement ainsi que sur la santé dans le lieu du travail. Toutefois, il a regretté que la CDD ne s’intéresse pas à ces relations sociales dans le milieu du travail alors qu’elles peuvent favoriser la conservation de l’énergie ou, au contraire, avoir un impact négatif sur l’environnement. Il s’est dit convaincu qu’en prenant en compte ces relations, la CDD pourrait mieux faire face aux défis qu’elle aborde lors de cette session. Par ailleurs, il a souligné l’importance des mécanismes poussant les entreprises à fournir des informations et à rendre des comptes sur leurs engagements. Il a souhaité que les gouvernements appliquent tous les accords internationaux qui portent sur les sujets de la CDD. Enfin, il a estimé que la Commission devait mettre en relief les effets négatifs de la privatisation et de la dérégularisation et a regretté que le Président de la CDD ait fait référence à la libéralisation sans véritablement en souligner les risques.
Échange de vues
La représentante de l’Afrique du Sud s’est félicitée des interventions faites par les grands groupes, soulignant que la participation de toutes les composantes de la société mondialisée était essentielle à la réalisation d’un développement durable. Elle a ajouté qu’il fallait collectivement identifier les barrières pour que la CDD-15 puisse définir les orientations des politiques publiques, notamment en ce qui concerne le rôle des grands groupes. Pour sa part, le représentant de la République dominicaine a déclaré que la dépendance à l’égard de l’importation de combustibles fossiles constituait pour son pays un obstacle pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a par ailleurs proposé la création d’un poste de Haut Commissaire au développement durable.
Le représentant du secteur des affaires et des industries a pris la parole en tant que Président de Business Action for Energy, un groupement créé spécifiquement pour participer aux CDD-14 et CDD-15 afin de stimuler le dialogue entre États, entreprises et autres parties prenantes. Il a affirmé que les dirigeants d’affaires opéraient dans un cadre à long terme et qu’ils souhaitaient la mise en place de cadres réglementaires afin d’augmenter les possibilités d’attirer des investissements. Il a identifié quelques domaines qui pourraient servir de champ d’action d’ici à la CDD-15. Ainsi, il a estimé qu’il faudrait combiner fonds publics et privés pour mettre en oeuvre des projets sur le terrain. Il a noté qu’il existait en ce moment un consensus dans le monde des affaires par rapport aux technologies efficientes. C’est le moment de les mettre en œuvre et de supprimer les barrières à leur utilisation, a-t-il insisté. Il a déclaré que le secteur des entreprises voudrait voir des efforts concertés de la part de tous les partenaires pour la réalisation de programmes concrets en la matière. Il nous faut tous travailler ensemble pour que la CDD-15 soit orientée vers l’action et que les investissements entrepris optimisent à la fois les bénéfices pour l’économie, l’environnement et la société.
Le représentant des autorités locales a indiqué que ce groupe s’était engagé à réduire la consommation d’eau et à en améliorer la qualité d’ici à 2008, lorsque la Commission du développement durable examinerait les progrès accomplis dans le domaine de l’eau. De nombreux gouvernements locaux se sont également engagés à réduire de 20% l’émission de gaz à effet de serre par une amélioration dans l’échange d’informations et de meilleures pratiques et de transferts de technologies. Ils se sont en outre fixés comme objectif de minimiser leur dépendance à l’égard de combustibles fossiles en encourageant les transports publics, en limitant la circulation des voitures et en améliorant l’efficacité énergétique. Pour atteindre ces objectifs, les gouvernements locaux doivent être partenaires des autorités nationales, a ajouté le représentant, qui estime qu’ils doivent être associés aux décisions en matière de développement durable et aux politiques de lutte contre les effets du changement climatique.
Le représentant des autorités locales a indiqué que ce groupe s’était engagé à réduire la consommation d’eau et à en améliorer la qualité d’ici à 2008, lorsque la Commission du développement durable examinerait les progrès accomplis dans le domaine de l’eau. De nombreux gouvernements locaux se sont également engagés à réduire de 20% l’émission de gaz à effet de serre par une amélioration dans l’échange d’informations et de meilleures pratiques et de transferts de technologies. Ils se sont en outre fixés comme objectif de minimiser leur dépendance à l’égard de combustibles fossiles en encourageant les transports publics, en limitant la circulation des voitures et en améliorant l’efficacité énergétique. Pour atteindre ces objectifs, les gouvernements locaux doivent être partenaires des autorités nationales, a ajouté le représentant, qui estime qu’ils doivent être associés aux décisions en matière de développement durable et aux politiques de lutte contre les effets du changement climatique.
Le représentant de la communauté scientifique et technologique a déclaré qu’il était urgent de prendre des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effets de serre. Il faut immédiatement mettre en œuvre des stratégies pour s’adapter aux conséquences des changements climatiques, a-t-il ajouté, en insistant sur l’appui à donner aux réseaux d’observation des climats et à la recherche en général. Dans ce contexte, il a espéré que le nouveau Système global d’observation de la Terre mènerait à de meilleures données sur le climat, contribuant ainsi à la recherche de solutions. De plus, il a affirmé qu’il faudrait répondre aux demandes énergétiques croissantes en ayant recours à toutes les différentes formes d’énergies, fossile, nucléaire et renouvelable. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de renforcer les efforts de recherche et de développement dans le domaine des énergies modernes et renouvelables afin d’accroître leur part dans la consommation mondiale. À cet égard, a-t-il poursuivi, les progrès techniques dans ce domaine doivent être appuyés de toute urgence. Le représentant a estimé qu’il fallait combler les lacunes de capacités technologiques entre le Nord et le Sud, notamment par l’augmentation des investissements et par une coopération pertinente. Il a fait savoir que la communauté scientifique et technologique était engagée à travailler aux plans national et international avec toutes les parties prenantes pour trouver des solutions sûres aux questions examinées dans le cadre de ce cycle de la CDD.
Le représentant de la Norvège a souligné que la fonte des glaces du Groenland aurait d’abord un impact sur les populations les plus pauvres. Alors que certains pays ont adopté des politiques prometteuses, la communauté internationale dans son ensemble est en retard dans la lutte contre les effets du changement climatique. Selon elle, il faudrait mettre l’accent sur les énergies renouvelables et propres et sur une utilisation rationnelle. Pour la représentante, il est nécessaire d’associer à l’action politique la société civile. La représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ensuite déclaré que la santé au sens global du terme devait servir de vecteur dans de meilleures politiques énergétiques, alors qu’un million et demi de personnes meurent par manque de capacités énergétiques. La santé est importante pour l’égalité dans le contexte familial, a-t-elle ajouté. Revenant sur la déclaration du groupe des femmes, elle a affirmé que les femmes devaient bénéficier d’un accès privilégié aux sources d’énergie dans la mesure où beaucoup d’entre elles sont les premières à s’en servir, notamment pour la cuisson des aliments. L’OMS demande qu’on établisse à l’avenir un lien entre l’environnement durable et la composante santé. Renchérissant, la Ministre du développement et de la coopération des Pays-Bas a estimé qu’il faudrait mettre l’accent sur la situation des femmes, en particulier dans les zones rurales reculées où elles sont tenues de se déplacer pour trouver du bois de chauffe. Les jeunes peuvent être eux aussi des acteurs dans l’utilisation de services énergétiques, a précisé la Ministre.
La représentante des peuples autochtones a demandé que les gouvernements réduisent les impacts négatifs de la mondialisation économique sur les peuples autochtones en appliquant des solutions locales issues d’Action 21, y compris une agriculture durable. De plus, elle a souhaité que les gouvernements établissent des normes permettant de vérifier la responsabilité des entreprises. S’agissant des changements climatiques, elle a rappelé que leurs conséquences affectaient les peuples autochtones et que les connaissances environnementales autochtones pouvaient contribuer à faire des évaluations et trouver des solutions d’adaptation et d’atténuation. Soulignant que les indicateurs de pauvreté et de bien-être concernant les autochtones étaient alarmants, la représentante des peuples autochtones a argué que les mesures prises pour faire face aux changements climatiques ne devaient pas creuser davantage le fossé des inégalités sociales et environnementales. Elle a fait part de l’opposition de son groupe quant aux raffineries à large échelle de biocarburants ou la séquestration de carbone qui conduisent à l’expropriation des terres autochtones ou encore à la perte de la biodiversité. Enfin, elle a déclaré que les gouvernements devraient inclure toutes les parties prenantes dans les programmes de développement durable et dans leur mise en œuvre.
Le représentant des agriculteurs a déclaré qu’il faudrait remplacer les combustibles pétroliers par des énergies renouvelables et mettre en place des activités d’atténuation des émissions de carbone. L’économie qui s’appuie sur des combustibles fossiles compromet en effet un développement viable à long terme, a-t-il estimé. La montée des prix du pétrole a certes remis à la mode les énergies renouvelables mais, a-t-il insisté, il faut maintenant agir concrètement pour aider les agriculteurs à résoudre les problèmes liés par exemple à la pureté de l’eau et au manque de capacités énergétiques. À cette fin, les agriculteurs doivent être associés aux politiques publiques et à des programmes de proximité pour faire bénéficier les agriculteurs des progrès en matière de développement les communautés rurales. Le représentant a tout particulièrement souligné les projets visant à accroître l’utilisation du bioéthanol et des énergies éolienne et solaire.
« Quelle est l’urgence de la CDD-14 ?», s’est interrogée la représentante des enfants et des jeunes. Quel type d’avenir vos décisions et plans d’action définissent pour les enfants et les jeunes? a-t-elle poursuivi. Elle a regretté que le Président de la CDD ait fait mention du nucléaire et du soi-disant « charbon propre » dans sa définition de l’énergie propre. Pour les jeunes, les énergies propres sont le solaire, l’hydroélectricité à petite échelle, l’éolienne mais pas le nucléaire ou encore les combustibles fossiles « propres », a-t-elle insisté. S’inquiétant de voir les gouvernements intervenir sur les marchés uniquement en faveur des entreprises, elle a appelé les États Membres à créer des règles pour le bénéfice des gens et de l’environnement tout en améliorant les mécanismes renforçant la responsabilité des entreprises. Elle a encouragé les pays à suivre le programme de travail établi lors du Sommet de la Terre et du Sommet mondial sur le développement durable. Par ailleurs, elle a estimé qu’il faudrait accorder une attention accrue à l’éducation et donner les moyens aux jeunes d’être les propres agents de leur développement en les informant des impacts des décisions prises aujourd’hui en matière énergétique.
« LA VOIE À SUIVRE »
Débat de haut niveau
S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. JOSEF PROELL, Ministre de l’agriculture, des forêts et de l’environnement de l’Autriche, a déclaré que des mesures avaient été prises par les États Membres dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la recherche d’énergies renouvelables. Le lien entre énergie et pollution appelle une approche intégrée, a-t-il ajouté. Le développement industriel durable est essentiel à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il faut prendre des engagements fermes en matière de transparence et de reddition de comptes. Les obstacles doivent être identifiés et nous devons rechercher les moyens de mise en œuvre, notamment des partenariats entre les secteurs public et privé, pour permettre un développement durable sur les plans écologique, social et économique. À ce titre, il revient aux gouvernements d’élaborer des politiques appropriées pour favoriser les investissements et améliorer les cadres réglementaires.
M. ROBERT AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée), prenant la parole au nom du Forum des îles du Pacifique, a estimé que les questions qui étaient posées au sein de la CDD-14 étaient vitales. Il a appuyé l’idée de tenir une journée des PEID chaque année afin de répondre à leurs besoins spécifiques. Depuis l’adoption de la Stratégie de Maurice en 2005, a-t-il poursuivi, il n’y a pas eu d’actions concrètes de la part du système des Nations Unies pour mobiliser des ressources en faveur de la mise en œuvre du développement durable dans les PEID. Il a ainsi appelé le Secrétaire général à fournir le leadership nécessaire pour galvaniser le soutien international adéquat en faveur des PEID. Il a expliqué que les îles du Pacifique dépendaient des énergies fossiles et que celles-ci avaient un coût très important pour les habitants des îles tout en constatant des situations fréquentes de pénuries. Il a estimé que l’utilisation des énergies renouvelables était un réel défi pour les îles du Pacifique mais que de nombreuses contraintes existaient dans ce domaine. Parmi celles-ci, il a cité le manque d’accès aux technologies, d’informations ainsi que de soutien technique et financier. Il faut, a-t-il souligné, une démarche intégrée pour répondre à ces défis. Enfin, il a demandé au Secrétaire général de fournir les ressources nécessaires, y compris financières et humaines, pour le SIDSnet au sein du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU qui a un rôle crucial dans son soutien aux PEID.
M. EL-MOSTAFA SAHEL (Maroc) a indiqué que son pays s’était engagé dans un processus de réforme afin d’assurer un développement durable à tous les niveaux. Sur le plan de l’énergie, la politique du Maroc est basée sur la libéralisation, la diversification des sources d’énergie et l’élargissement de l’accès de l’énergie à tous. Dans ce cadre, le secteur privé assure 60% de l’électricité et participe activement à tous les programmes énergétiques du pays, notamment le Programme d’électrification rurale du pays, qui prévoit de réserver 7% de la production aux énergies renouvelables. Le Gouvernement marocain essaie de promouvoir ce type d’énergie, en particulier l’énergie éolienne. Au niveau international, le Maroc copréside avec la Commission européenne la Coalition de Johannesburg pour les énergies renouvelables. Concernant les changements climatiques, le Maroc a établi un inventaire des sources d’émission de gaz à effet de serre et initié une communication nationale pour sensibiliser aux effets de ce changement climatique.
M. NOAH WEKESA, Ministre de la science et de la technologie du Kenya, s’est associé aux remarques du représentant de l’Afrique du Sud, qui s’était exprimé au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a expliqué que la réduction des gaz à effet de serre nécessitait davantage d’efforts pour accroître l’efficacité énergétique, promouvoir l’innovation technologique, et ouvrir les marchés aux sources d’énergies renouvelables. Le développement industriel, a-t-il rappelé, est étroitement lié à l’énergie, au changement climatique et à la pollution atmosphérique. Il a estimé que pour s’attaquer aux dimensions environnementales de l’industrie, il faudrait promouvoir des stratégies durables de consommation et de production ainsi qu’une économie du recyclage, notamment en instaurant un principe de responsabilité des entreprises.
M. Wekesa a souligné l’importance de promouvoir la croissance économique dans les pays en développement en investissant davantage dans les infrastructures, le transfert de technologies, le renforcement des capacités et le développement industriel à grande échelle qui crée des emplois et génère des revenus. S’il a remarqué que certains progrès avaient été effectués en vue de réaliser les objectifs de l’Action 21 et du Plan de mise en oeuvre de Johannesburg, il a signalé qu’un travail considérable devait encore être accompli. Citant les efforts réalisés par le Kenya à cet égard, notamment en matière de réformes institutionnelles, il a expliqué que la mise en oeuvre de ces réformes était limitée à cause de ressources inadéquates, de hauts niveaux de pauvreté et d’un manque de technologie.
Mme NABEELA ABDULLA AL-MULLA (Koweït) a affirmé que l’énergie fossile demeurerait la partie essentielle de la consommation d’énergie jusqu’en 2030. Par conséquent, nous estimons que sa consommation doit se faire à travers des technologies plus propres et efficaces disponibles à la fois aux pays producteurs et consommateurs, a-t-elle insisté. Dans ce contexte, elle a également plaidé notamment pour l’augmentation des transferts de technologies et le renforcement des capacités. Elle a fait remarquer que son pays avait consacré plus de 100 millions de dollars aux recherches dans le domaine des énergies renouvelables.
S’agissant de la protection de l’environnement, elle a fait valoir que le Koweït avait ratifié le Protocole de Kyoto, tout en insistant sur les articles qui ciblent particulièrement les pays qui dépendent de l’énergie fossile comme unique source de leur développement. Les pays appuient et acceptent le concept de la responsabilité commune mais différenciée en ce qui concerne la détérioration de l’environnement, a-t-elle poursuivi. Elle a aussi indiqué que son pays était engagé dans la coopération Sud-Sud et internationale, notamment à travers un fonds qui a déjà bénéficié à 100 pays en développement et couvre tous les secteurs dont celui de l’énergie.
M. ERIK SOLHEIM, Ministre de la paix et du développement international de la Norvège, considère qu’une double approche doit être mise en œuvre: c’est ensemble qu’il faut développer la recherche d’énergies renouvelables et continuer de recourir aux ressources fossiles en veillant à ce qu’elles soient respectueuses de l’environnement. Le développement industriel de la Norvège est basé sur l’électricité et le gaz, a indiqué le Ministre, précisant que c’est la raison pour laquelle son pays considère qu’il est important de faire partager son expérience acquise dans le domaine de l’hydroélectricité et de la production écologique du pétrole. Le Ministre a également recommandé de prendre en compte la situation des filles et des fillettes et d’intégrer la dimension sexospécifique dans les politiques énergétiques.
M. SILVIAN IONESCU, Secrétaire d’État au Ministère de l’environnement et de la gestion des eaux de la Roumanie, a souligné les conséquences des changements climatiques intervenus récemment dans son pays. Il a expliqué qu’au cours des deux dernières années, le pays avait subi des inondations importantes; sept pour la seule année 2005. La cause est évidemment le réchauffement de la planète, a-t-il soutenu. Il a noté que, cette année, le problème se présentait pour le Danube: le 8 avril, sa capacité de flux est devenue beaucoup trop importante et est restée à ce niveau pendant deux semaines, un phénomène qui n’avait pas été observé depuis deux siècles. Le Secrétaire d’État a toutefois constaté que les interventions rapides avaient limitées les dégâts et que le financement international avait permis d’acheter le matériel de construction nécessaire. Il s’est félicité qu’il n’y ait pas eu de victime humaine lors de ces catastrophes. Tirant les leçons de cette expérience, la Roumanie, a-t-il dit, souhaite que des mécanismes de contrôle soient mis en place dans le domaine du réchauffement de la planète. Au niveau international, a poursuivi le Secrétaire d’État, la Roumanie souhaiterait la création d’un organe permanent de l’environnement au sein des Nations Unies afin d’aider tous les pays à atteindre les objectifs de développement durable.
M. JACQUES ALLE ANDOH, Ministre de l’environnement, de l’eau et des forêts de la Côte d’Ivoire, a déclaré que son Gouvernement s’était engagé dans la gestion intégrée des ressources naturelles et la diversification des sources d’énergie comme l’hydraulique, le gaz naturel ou le solaire. Grâce à sa politique de l’énergie au service du développement durable, il est ainsi parvenu à électrifier 552 localités de 2002 à 2005, ce qui a permis à plus de 66% de la population ivoirienne de bénéficier de ce programme. En outre, le développement industriel du pays s’est renforcé grâce à la découverte de gaz naturel, qui a permis à plusieurs entreprises de réduire de manière significative leurs coûts de production.
S’agissant de la lutte contre la pollution atmosphérique, la Côte d’Ivoire a remplacé l’an dernier l’essence ordinaire et le super par le super sans plomb. Pays côtier et agricole, la Côte d’Ivoire est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, la dégradation et l’érosion des sols étant des facteurs aggravants de pauvreté. C’est pourquoi le Gouvernement a engagé une série d’actions pour lutter contre ce phénomène, tels que l’économie d’énergie dans les bâtiments et le projet de palier à la destruction massive des forêts en vue d’accroître le « couvert » végétal et donc de retenir le CO2, a précisé le Ministre avant de conclure.
Mme AGNIESZKA BOLESTA, Sous-Secrétaire d’État au Ministère de l’environnement de la Pologne, a constaté qu’alors que le PIB de son pays avait connu une croissance de 6% annuellement, la consommation d’énergie n’avait jamais dépassé les 2%. En même temps, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de plus de 30% depuis 1988, a-t-elle ajouté. Elle a expliqué que bien que l’économie ait progressé en Roumanie, l’environnement s’est amélioré et la biodiversité reste au même niveau que dans les années précédentes. Par ailleurs, elle a estimé que tous les pays devraient participer aux solutions environnementales. Elle a souligné que le défi actuel le plus important pour la communauté internationale était d’aider les pays à développement rapide afin qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effets de serre dans les années à venir. Le développement rapide de l’économie mondiale, dont les économies émergentes, font qu’on aura toujours besoin d’énergies diverses dont l’énergie fossile, a-t-elle soutenu. Elle a toutefois espéré que la hausse du prix du pétrole stimulerait le développement des technologies contribuant à la baisse d’émissions de gaz à effet de serre.
M. ARŪNAS KUNDROTAS, Ministre de l’environnement de la Lituanie, a fait part des progrès réalisés par son pays en indiquant que l’augmentation des gaz à effet de serre de 16,2 à 17,5 millions de tonnes entre 2003 et 2004 est deux fois moins important que la croissance économique. Cela montre, a-t-il dit, que l’amélioration de l’efficience énergétique a pu être enregistrée sans compromettre la croissance économique. La Lituanie a pris de nouvelles mesures dont le lancement d’un Programme de modernisation des appartements qui a, pour premier objectif, le renforcement de l’efficience énergétique. Le représentant a aussi indiqué qu’un des défis à relever découle de la fermeture, avant 2010, de la centrale nucléaire qui fournit aujourd’hui 70% de l’électricité. Le Programme national pour le renforcement d’une consommation énergétique efficace vient d’être approuvé par le Gouvernement, a conclu le représentant en s’attardant ainsi sur un « exemple probant » des efforts du Gouvernement visant à accroître le recours aux sources d’énergie renouvelables et à assurer l’efficacité de la consommation d’énergie.
M. SIRODJIDIN ASLOV (Tadjikistan) a rappelé que la production de combustibles fossiles était très limitée dans son pays, qui est montagneux. En revanche, le relief y est favorable au développement de l’hydroélectricité. Aussi, des mesures importantes ont-elles été prises pour maîtriser l’énergie ainsi produite et couvrir l’ensemble des besoins du pays, mais aussi pour l’exporter, notamment en modernisant les centrales et en créant des infrastructures de transport. Une ligne relie par exemple le Nord au Sud du pays et assure la transmission de l’électricité dans l’ensemble du pays. Nous sommes convaincus que l’exploration de la coopération régionale est une priorité pour la production d’énergies plus propres et moins coûteuses, comme les pays voisins du Tadjikistan, qui pourront profiter à l’avenir de ses installations électriques.
M. M. KAZHYKEN, Président du Comité pour l’industrie et le développement scientifique et technique au Ministère de l’industrie et du commerce du Kazakhstan, a fait part de l’attachement de son pays à la réalisation des objectifs de développement durable. Notre objectif est de faire du Kazakhstan l’un des 50 pays les plus concurrentiels au monde, a-t-il expliqué. Il a partagé l’avis qu’à l’avenir, le gaz et le pétrole seraient toujours les sources les plus importantes d’énergie. Dans ce contexte, il a insisté sur l’importance du renforcement de la coopération pour l’extraction du pétrole, économiser les ressources et réduire l’impact de ses activités énergétiques sur l’environnement. Il a estimé qu’il faudrait prendre des mesures urgentes pour réduire la dépendance vis-à-vis du gaz et du pétrole, notamment en mettant en œuvre les nouvelles technologies dans le domaine des énergies renouvelables. Il a indiqué qu’en 2006, son pays avait adopté un code écologique pour aligner sa législation sur les normes internationales et améliorer les contrôles de l’État. De plus, il a indiqué que son pays avait ratifié le Protocole de Kyoto et pensait ainsi pouvoir contribuer à la création de sources propres d’énergies. Enfin, il a annoncé que son pays organisait, en mai 2006, à Almaty, une conférence sur l’utilisation de l’énergie qui pourrait servir de base à un plan d’action régional en la matière.
M. ROBERT LOWSON, Directeur de la stratégie environnementale au Département de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales du Royaume-Uni, a déclaré qu’il était nécessaire d’améliorer l’accès à des services énergétiques fiables et bon marché pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Ceci implique de mettre en œuvre des stratégies nationales de développement, a-t-il ajouté. Ensuite, une action globale est nécessaire pour faire face aux changements climatiques par l’adoption de mesures d’atténuation et d’adaptation. Par ailleurs, les pays développés doivent prendre la tête des efforts pour parvenir à une production et à une consommation durables. Il faut également réduire la pollution atmosphérique, qui affecte de manière disproportionnée les femmes et les enfants dans les pays en développement. Les efforts à cet égard devraient inclure l’utilisation de technologies et de combustibles plus propres, des campagnes de sensibilisation et de renforcement des capacités. L’an prochain, la Commission du développement durable devra déboucher sur des résultats, a estimé M. Lowson.
M. MARCUS BETHEL, Ministre de l’énergie et de l’environnement des Bahamas, a expliqué que le ministère qu’il représentait avait récemment été créé pour identifier les sources d’énergies renouvelables appropriées aux petits États insulaires en développement comme les Bahamas. Des programmes d’information publique et d’éducation sur la conservation ont été mis en place pour aboutir à l’efficacité énergétique, et des centrales plus performantes d’un point de vue d’efficacité énergétique ont été construites aux Bahamas, a-t-il signalé.
Expliquant que les Bahamas disposaient de ressources solaires importantes, M. Bethel a indiqué que le coût élevé associé à l’installation de panneaux solaires freinait le recours à cette source alternative d’énergie. De plus, la consommation nationale de pétrole est importante pour un petit pays comme les Bahamas, a-t-il observé, estimant que davantage de recherche et d’information sur les énergies renouvelables appropriées aux petits États insulaires en développement était souhaitable. Il a enfin expliqué que les Bahamas pourraient –moyennant un appui financier, des partenariats et la mise en place de lois- recourir à des technologies respectueuses de l’environnement, qui lui permettraient de réduire sa dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, de garantir un développement durable et d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Mme ELIZABETH THOMPSON, Ministre de l’énergie et de l’environnement de la Barbade, a indiqué que son pays proposait l’établissement de trois plateformes de partenariats au cours des 12 prochains mois, à savoir: une plateforme de développement des technologies visant à accroître la coopération Nord-Sud et Sud-Sud en matière d’éducation et de formation, une plateforme d’exportation des technologies ayant pour objectif de renforcer la coopération Sud-Sud dans le domaine du transfert des ressources intellectuelles, techniques et des investissements, et une plateforme interdisciplinaire pour l’intégration des protocoles relatifs au commerce, aux investissements et au droit du travail, associant les donateurs et les institutions financières internationales afin de renforcer le potentiel des peuples des pays en développement, notamment ceux des petits États insulaires en développement. La Ministre a rappelé que le modèle de collaboration secteur public/secteur privé en matière d’encadrement et de soutien au développement des technologies dans les pays développés devrait être adopté et adapté par les pays en développement.
M. HASSAN YOUNES, Ministre de l’électricité et de l’énergie de l’Égypte, a affirmé que si on prenait en compte à la fois le développement économique, la justice sociale et la protection de l’environnement dans toutes les mesures nationales, on pourrait assurer la durabilité du développement. Il a fait remarquer que si son pays assurait un accès à l’électricité à 99% de sa population, l’Égypte s’intéresserait aussi aux sources d’énergie renouvelables, surtout éolienne et solaire. Il a constaté que cette dernière source d’énergie avait un potentiel très important dans le pays mais que son utilisation était limitée en raison en particulier de son coût élevé.
Par ailleurs, il a fait valoir que l’Égypte poursuivait ses objectifs de développement durable par des projets avec ses voisins, en citant des exemples de telles collaborations. Il a estimé qu’il faudrait aujourd’hui concentrer les efforts sur les cadres réglementaires pour fournir des services énergétiques durables, notamment dans les zones rurales. Parmi les autres priorités, il a mis l’accent sur la nécessité de faciliter le financement international et privé dans le secteur de l’énergie ainsi que sur l’intensification des échanges d’expériences et des transferts de technologies. Il est essentiel de travailler ensemble pour parvenir aux meilleures solutions et répondre aux besoins de nos populations sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins énergétiques.
M. KONSTANTIN PULIKOVSKIY, Président de l’Autorité fédérale de surveillance de l’environnement, de l’industrie et du nucléaire de la Fédération de Russie, a souligné le statut de « donateur d’énergie » de son pays, à l’échelle mondiale. Le pétrole, le gaz et l’électricité, s’est-il expliqué, sont les principaux biens d’exportation du pays et le moteur de l’économie russe. Le représentant a toutefois reconnu que la contribution de l’industrie pétrolière russe à la pollution de l’air s’élève à 25% par an, alors que celle de l’industrie énergétique à 19%, de l’industrie du charbon à 5% et de l’industrie du gaz à 4%.
Faisant état des mesures de régulation et des mécanismes de contrôle qui ont été mis en place au niveau national, le représentant a souligné que la légalisation de l’expression « meilleures techniques disponibles » dans la législation relative à l’environnement démontre sa conformité avec le droit international. Il a, à ce propos, mis en garde contre tous les obstacles au développement économique, en citant parmi les premiers, les mesures non tarifaires. Aussi, a-t-il jugé que le rôle des organisations internationales telles que la Banque mondiale, le PNUE, l’AIEA ou les commissions régionales de l’ONU devrait être renforcé.
Un élément important de la sécurité énergétique est la sécurité environnementale des infrastructures de production, a-t-il poursuivi. Il a fait part des efforts entrepris par son pays dans la cadre de la Présidence du G-8, dont la convocation, les 23 et 24 mars dernier, d’une réunion de chefs d’État dont les recommandations nécessiteront des partenariats forts, conformément au Plan de mise en œuvre de Johannesburg. Un tel partenariat ou dialogue doit viser à assurer la stabilité et la durabilité de l’énergie au niveau mondial, faciliter la mise en œuvre effective des projets transfrontières et encourager le développement de nouvelles technologies et l’accès aux technologies avancées. La Fédération de Russie travaille d’ailleurs à un « Partenariat pour la sécurité environnementale et industrielle d’un développement industriel durable », a indiqué le représentant.
M. STEFAN WALLIN, Secrétaire d’État au Ministère de l’environnement de la Finlande, a déclaré qu’il était temps de disposer de stratégies à court, moyen et long termes qui tiennent compte des développements technologiques, des transformations du marché et de la nécessité de disposer de sources de financement efficaces. Une meilleure efficacité énergétique et des économies d’énergie, des technologies de combustibles fossiles et un meilleur partage des sources d’énergies renouvelables doivent faire partie de nos priorités. L’accès aux services énergétiques doit être reconnu comme un service de base pour les pauvres, a ajouté le représentant. Celui-ci a précisé que les investissements énergétiques dans le monde pour les 25 prochaines années seront de 17 trillions de dollars.
Nous devrions travailler de concert avec les institutions financières internationales pour faciliter les investissements et le financement. Nous pouvons encourager le Fonds monétaire international à exploiter au mieux les ressources existantes et les instruments de financement. Nous pouvons les engager à investir davantage dans les sources d’énergie renouvelables. Il est aussi important d’encourager les audits énergétiques et la conférence prévue à cet effet, en septembre prochain en Finlande, sera l’occasion d’échanger idées et expériences.
M. LAURENT SEDOGO, Ministre de l’environnement et de la qualité de vie du Burkina Faso, a déclaré que le monde développé continuait de vouloir satisfaire ses besoins énergétiques immédiats sans penser à l’avenir. Le Gouvernement burkinabé a opéré pour sa part une restructuration stratégique dans le secteur de l’énergie qui a abouti en décembre 2000 à l’adoption de la Lettre de politique de développement de l’énergie. Cette mesure a notamment permis l’intégration du Burkina Faso dans le réseau électrique sous-régional de la CEDEAO. Soulignant que l’accès à l’énergie était un moyen de garantir aux plus pauvres le développement durable, le Ministre a souligné que l’amélioration du cadre de vie irait de pair avec le renforcement de l’électrification des zones rurales. Des projets de développement de l’hydroélectricité sont également en cours. Enfin, le Burkina Faso s’est fortement engagé, avec l’aide de partenaires bilatéraux et multilatéraux, dans la maîtrise de l’énergie, et notamment dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, a conclu le Ministre.
Mme ELS VAN WEERT, Secrétaire d’État pour le développement durable et l’économie sociale de la Belgique, a insisté sur le fait que les pouvoirs publics devaient montrer l’exemple dans le domaine énergétique. Elle a ainsi souhaité que le Secrétaire général intègre un audit énergétique au dossier relatif à la rénovation du Siège, si cela n’est pas déjà fait. Elle a ainsi mis l’accent sur les possibilités d’économies d’énergie dans le bâtiment, tant pour l’éclairage que pour le chauffage. À travers cette proposition, sa délégation entend souligner l’importance d’une approche intégrée du système énergétique, mettant l’accent sur l’efficacité énergétique et l’augmentation de la part des énergies renouvelables, a-t-elle poursuivi. La Secrétaire d’État a aussi souligné l’importance des modes de consommation et de production durables. Elle a partagé l’idée que la CDD devrait être une plateforme pour un échange d’expériences et de politiques intégrées dans le monde. Notant le nombre croissant d’initiatives de développement durable en dehors du système des Nations Unies, elle s’est interrogée pour savoir si celles-ci prennent en compte les objectifs de Johannesburg notamment. Elle a également émis la crainte que ces initiatives ne fonctionnent pas sur le plan des flux financiers en faveur des investissements pour les énergies renouvelables. À cet égard, elle a appelé les autres délégations à présenter des propositions concrètes, lors de la CDD-15, permettant d’accroître la consommation d’énergies renouvelables.
M. MAMPHONO KHAKETLA, Ministre des ressources naturelles du Lesotho, a d’abord indiqué que son pays s’était engagé dans un processus d’industrialisation dynamique, notamment avec l’essor de l’industrie textile -qui a permis une réduction du chômage et une augmentation du produit intérieur brut- et qu’il continuait une politique de diversification de l’économie, avec le développement de l’industrie de l’extraction du grès, de l’agro-alimentaire, des agro-industries, du tourisme, de l’exploitation des carrières et de l’industrie minière en général.
Le Ministre a également précisé que son pays avait recours de plus en plus aux énergies renouvelables telles que l’énergie solaire –essentielle dans l’utilisation de la pompe à eau communautaire et le fonctionnement des petites entreprises– ainsi que les biogaz et examinait les possibilités offertes par l’énergie éolienne. Parallèlement, le Lesotho s’est donné pour tâche d’accroître le nombre de foyers disposant de l’électricité de 11% à 35% d’ici à 2015, ce qui exige des réformes institutionnelles, juridiques, une participation accrue des producteurs d’énergie indépendants du secteur privé, ainsi qu’une réglementation de l’électricité et un renforcement de l’électrification des campagnes. Enfin, il a rappelé qu’en raison de sa situation géographique et économique singulières, le Lesotho a été durement frappé par les changements climatiques, avec des tornades intenses, une sécheresse prolongée suivie de pluies et des inondations dévastatrices qui ont entraîné des pertes en vies humaines et la destruction d’infrastructures et que de ce fait, il était essentiel que son pays puisse bénéficier des mécanismes financiers identifiés au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
M. ANIL KUMAR BACHOO, Ministre de l’environnement et du développement national de Maurice, a déclaré que les liens entre énergie et développement durable étaient très étroits pour les petits États insulaires en développement, particulièrement vulnérables aux effets de la mondialisation et de la libéralisation des marchés. L’impact environnemental du développement, surtout dans le tourisme et la manufacture, exacerbe notre vulnérabilité, a-t-il poursuivi, estimant que le coût de l’énergie annihilait leurs efforts de compétitivité. Il a souligné que les pays du Nord avaient la responsabilité de les soutenir dans l’accomplissement des réformes économiques en cours.
Le passage à des sources d’énergies renouvelables est devenu impératif, a ajouté le Ministre, affirmant que Maurice couvrait déjà 25% de ses besoins énergétiques grâce aux sources d’énergie renouvelables, et envisageait de porter à moyen terme cette proportion à 40%. Dans cette perspective, il a rappelé que l’aide aux pays en développement était essentielle, estimant que la communauté internationale ne réalisait pas encore la gravité des conséquences des changements climatiques sur les petits États insulaires en développement. Il existe un manque d’informations et de recherches scientifiques détaillées sur cette question, a-t-il déclaré, exprimant sa profonde inquiétude de constater que, 15 ans après le Sommet de Rio, la nécessité d’appeler à des ressources financières pour appliquer les stratégies de développement durable était toujours d’actualité. C’est pourquoi ma délégation exhorte la communauté internationale à mettre en place un mécanisme adéquat pour mobiliser ces ressources, a-t-il conclu.
M.ONKOKAME KITSO MOKAILA, Ministre de l’environnement, de la vie sauvage et du tourisme du Botswana, a déclaré que son pays s’alignait pleinement sur les initiatives du Programme d’Action 21. Il faut travailler d’urgence sur des sources d’énergie alternatives, a–t-il ajouté. Le Gouvernement a pris des mesures pour assurer l’électrification des zones rurales au rythme de 15 villages par an et pour mettre fin à l’essence au plomb. Nous avons également entrepris de sensibiliser le public au besoin de promouvoir l’efficacité et la conservation énergétique, a précisé le Ministre.
M. AHMED BABIKER NIHAR, Ministre de l’environnement et du développement urbain du Soudan, a estimé qu’il fallait renforcer la coopération internationale. La CDD est un mécanisme important et utile à cet égard, a-t-il poursuivi. Il a affirmé que le pays travaillait aux questions du développement durable depuis 25 ans en se concentrant sur les questions de priorité pour lui, comme la désertification. Il a fait part des efforts entrepris par le Soudan pour respecter les accords internationaux auxquels le pays a adhéré. Nous sommes l’un des premiers pays africains à être passé à l’essence sans plomb, a-t-il ajouté. De plus, il a souligné que son pays encourageait l’utilisation des énergies renouvelables, comme le solaire, dans certaines régions du pays et possédait notamment des lois pour réduire la pollution liée à la prospection et l’utilisation du pétrole. Notant que le pays était sur le chemin de la stabilisation politique, il a regretté que les efforts du pays soient entravés par le manque de ressources et a sollicité l’aide de la communauté internationale. Les bailleurs de fonds doivent tenir leurs promesses de financement, a-t-il conclu.
M. MALIK AMIN ASLAM, Ministre de l’environnement du Pakistan, a déclaré que les catastrophes naturelles se traduisent chaque année par des coûts humains et financiers de plus en plus élevés pour les pays en développement. Les engagements existant déjà, le grand défi reste donc la mise en œuvre, sur laquelle la communauté internationale est d’ailleurs d’accord. Il faut dès lors changer les mentalités, a-t-il demandé. Le marché mondial des carbones est cependant en train de donner de bons résultats, avec 10 milliards de dollars l’an dernier, ce qui a permis de financer de nombreux projets. Le Pakistan a une économie qui s’accroît rapidement, la deuxième croissance la plus forte après la Chine, a affirmé ensuite le Ministre. C’est pourquoi le pays a décidé d’intégrer les questions environnementales dans ses politiques énergétiques, car aucun développement ne sera viable sans la prise en compte de cet aspect. Les énergies renouvelables sont de plus en plus nombreuses au Pakistan, pour en faire le pivot d’un développement véritablement durable, a conclu le Ministre.
M. GREGORY RUSLAND, Ministre des ressources naturelles du Suriname, a abordé la question de l’accès à l’énergie, notant que son pays accordait une attention particulière aux groupes vulnérables. La fourniture d’énergie est pour l’instant suffisante, a-t-il expliqué, mais notre volonté d’augmenter notre production et d’améliorer notre économie requiert une hausse de la disponibilité de l’énergie. Il a ainsi annoncé que son pays souhaitait étendre ses usines hydroélectriques qui couvrent actuellement 75% de la consommation d’électricité du pays. Il a aussi fait valoir que son pays s’attachait à fournir cette électricité de manière plus écologique aux populations de l’intérieur, puisque cela est aujourd’hui fait par des générateurs au diesel. De plus, il a fait savoir que le Suriname possédait de petites réserves de combustibles fossiles qui permettraient de subvenir aux besoins de la population lorsque la raffinerie serait agrandie. Assurant que son pays s’employait à régler la question énergétique de manière durable, il s’est dit convaincu du rôle de la coopération internationale pour aider le Suriname dans ses prises de décisions. Enfin, il a indiqué que son pays était, depuis quelques jours, victime de pluies abondantes qui ont déplacé 20 000 personnes. Il a ainsi remercié tous les partenaires qui avaient aidé aux efforts visant à atténuer ce phénomène.
M. ATO ALEMAYEHU TEGENU, Ministre des mines et de l’énergie de l’Éthiopie, a souligné le problème posé en Éthiopie par les difficultés d’accès à des sources modernes d’énergie. Son Gouvernement a donc entrepris des politiques afin d’électrifier l’ensemble du pays. L’Éthiopie vient de lancer un programme qui vise à étendre les réseaux électriques à 6 000 villages. Cela permettra d’élargir l’accès à 50% de la population éthiopienne. Quatre projets régionaux d’hydroélectricité, d’une capacité de 5 000 mégawatts, sont par ailleurs en cours, pour lesquels les normes les plus strictes ont été observées. Mais l’hydroélectricité exigeant de grands investissements, des financements de la part des partenaires internationaux seront nécessaires pour appuyer les efforts du pays, a souligné le Ministre.
M. PRODIPTO GHOSH, Secrétaire du Ministère de l’environnement et des forêts de l’Inde, a estimé que l’augmentation de l’utilisation de l’énergie par tête d’habitant était essentielle pour parvenir aux objectifs de croissance dans les pays en développement. De plus, il a affirmé que, pour réduire la pauvreté et répondre aux questions de disparité entre les sexes, les prix de l’énergie devraient être abordables. Il a aussi souhaité que des efforts soient faits pour réduire la vulnérabilité quant à la dépendance et aux risques croissants liés aux combustibles fossiles. Il a expliqué qu’en Inde, le manque de technologies versatiles avait résulté dans l’utilisation persistante des sources d’énergies traditionnelles. Il est important que des partenariats soient créés pour stimuler les efforts de collaboration dans le secteur des énergies renouvelables, a-t-il poursuivi. Par ailleurs, il a souligné que la responsabilité première, en termes de réduction de la menace du changement climatique, devait tenir compte du principe de la responsabilité commune mais différenciée. Enfin, il a aussi demandé que les pratiques intensives et non durables de production et de consommation soient inversées dans les pays industrialisés afin de limiter leur impact sur la planète.
M. STAVROS DIMAS, Commissaire à l’environnement à la Commission européenne, a déclaré qu’une approche intégrée en faveur de la diminution de la pollution atmosphérique et du développement durable était indispensable. La Commission considère que le niveau de particules dans l’air pose un grave problème de santé publique puisqu’elle est à l’origine de 350 000 morts prématurées chaque année. Même si la plupart de la pollution atmosphérique se concentre dans les zones urbaines, les vents les font se déplacer. La Commission a donc lancé une nouvelle stratégie pour la protection de l’air et les bénéfices que l’on pourra en retirer seront six fois supérieurs à son coût de lancement.
Mme MARIJA VOJNOVIC, Vice-Ministre pour l’environnement de la Croatie, a insisté sur les grands principes de la politique énergétique du pays, notamment la diversification des sources d’énergie et de meilleures utilisations des sources renouvelables d’énergie. Elle a noté que cette stratégie visait à encourager l’efficacité énergétique et sa bonne gestion. De plus, elle a fait part des efforts déployés en faveur de la protection de l’environnement en Croatie, notamment par le biais d’un plan d’action national adopté en 2002 par le Parlement. Sa direction doit permettre à notre économie de devenir compétitive tout en préservant l’environnement, a-t-elle expliqué. Elle a souligné que les actions visant à améliorer cette compétitivité étaient toutes basées sur une approche de développement durable, telle que la responsabilisation des entreprises. Par ailleurs, elle s’est dite convaincue de l’importance d’adopter des objectifs réalistes tout en soulignant que ces sujets devaient faire l’objet d’efforts concertés et d’une approche intégrée aux niveaux régional et international.
M. FERNANDO TUDELA, Vice-Ministre de l’environnement du Mexique, a déclaré que le Congrès mexicain était en train de voter une loi sur les énergies renouvelables et de créer un fonds d’appui, qui devrait permettre de développer l’utilisation des énergies renouvelables telles qu’éolienne et géothermique. Il a en outre demandé une coopération internationale pour la conservation du carbone. M. Tudela a enfin demandé que la CDD mette en place à l’avenir des indicateurs reflétant les progrès intersectoriels réalisés dans les différents domaines à son ordre du jour.
M. YASUYUKI EDA, Vice-Ministre de l’environnement du Japon, a déclaré que l’utilisation efficace des combustibles fossiles était une mesure importante pour combattre le changement climatique. Il a indiqué que le Japon avait pris de nombreuses mesures pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, notamment par une collaboration entre le secteur public et le secteur privé pour le respect des objectifs environnementaux internationaux. Pour atteindre les objectifs de développement durable, le Japon travaille en étroite collaboration avec ses partenaires, a-t-il ajouté. Il a ainsi fait part de l’appui donné par son pays aux activités internationales sur le changement climatique lancées par la Banque mondiale. Il a aussi mis de l’avant l’appui offert par le Japon aux partenariats public/privé ainsi qu’au renforcement des caps dans d’autres pays. Le Vice-Ministre a par ailleurs souligné l’importance de modèles de production sains et viables qui nécessitent des changements dans les structures industrielles. Il a conclu en affirmant que les efforts de son pays pour améliorer son efficacité énergétique et promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables avait permis au Japon d’avancer sur le plan du développement industriel mais aussi de réussir dans la réduction des émissions de gaz à effets de serre. Le Japon souhaite poursuivre sa contribution à ces questions importantes en partageant ses expériences et ses pratiques, a-t-il conclu.
Mme NORA DELGADO, Vice-Ministre de la gestion de l’environnement du Venezuela, a indiqué que le modèle de développement capitaliste était directement responsable de la dégradation de la planète. Son pays a lancé un nouveau modèle socialiste qui, grâce à l’aide des communautés, respecte les potentiels et les caractéristiques des différentes régions du pays. La constitution bolivarienne tient en outre pour responsable l’État quant aux problèmes d’environnement et de pollution. Nous travaillons par ailleurs à consolider Pétro-america, qui regroupe trois entreprises régionales, a poursuivi la Vice-Ministre. Grâce à ce système, le Venezuela a pu fournir du pétrole aux États-Unis après le passage de l’Ouragan Katrina. Mais bien que producteur de pétrole, le pays couvre 75% de ses besoins énergétiques avec l’énergie hydraulique. Le Gouvernement vénézuélien a demandé en conclusion que soit respecté le droit des pays à choisir par eux-mêmes les moyens de satisfaire leurs besoins énergétiques.
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