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ECOSOC/6198-ONG/593

LE COMITÉ CHARGÉ DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES RECOMMANDE L’OCTROI D’UN STATUT CONSULTATIF AUPRÈS DE L’ECOSOC À TREIZE ONG

11 mai 2006
Conseil economique et socialECOSOC/6198
ONG/593
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Comité chargé des ONG

15e et 16e séances – matin et après-midi


LE COMITÉ CHARGÉ DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES RECOMMANDE L’OCTROI

D’UN STATUT CONSULTATIF AUPRÈS DE L’ECOSOC À TREIZE ONG


Le Comité chargé des organisations non gouvernementales a poursuivi aujourd’hui ses travaux en recommandant l’octroi du statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) à 13 nouvelles ONG.  Il a entendu, par ailleurs, les remarques de la Présidente de la Conférence des organisations non gouvernementales dotées d’un statut consultatif auprès des Nations Unies (CONGO).  Renate Bloem s’est attardée sur les circonstances qui ont conduit au refus du statut d’observateur à deux ONG s’occupant des questions liées aux lesbiennes, aux gays, aux bisexuels et aux transsexuels. 


La Présidente de CONGO a d’abord rappelé le rôle de lobbying de sa Conférence pour l’implication des sociétés civiles dans tous les dossiers dont est saisie l’ONU.  Illustrant ses propos, elle a annoncé que les 29 et 30 juin se tiendra à Genève un Forum sur l’emploi et le travail décent à l’initiative du CONGO.  Elle a insisté sur la participation active de la société civile aux derniers sommets mondiaux et au processus de création du Conseil des droits de l’homme, avant de s’inquiéter des relations qu’entretiendra le Conseil avec les ONG, d’autant plus que contrairement à l’ancienne Commission des droits de l’homme qu’il remplace, le Conseil ne dépend pas de l’ECOSOC. 


Renate Bloem a poursuivi sur un autre chapitre.  Une nouvelle fois, a-t-elle dit, je voudrais attirer l’attention des membres du Comité sur les « protestations légitimes » des deux ONG s’occupant des questions liées aux lesbiennes, aux gays, aux bisexuels et aux transsexuels, dont les demandes d’octroi du statut d’observateur ont été rejetées sans qu’elles aient eu droit, comme les autres candidats, à des auditions devant le Comité.  Si tel est réellement le cas, nous serions, a-t-elle dit craindre, devant une violation des principes régissant les travaux du Comité qui enverrait ainsi un message troublant à la communauté des ONG.  


La tentation d’écarter des ONG de ce type en s’appuyant sur les règles de procédure ainsi que celle de violer le principe fondamental de la non discrimination ne donnent pas une bonne image du travail du Comité et ne peuvent que conduire à une campagne de protestation qui malheureusement est déjà en cours.  Cela est regrettable et il faut espérer que cette position ne constituera pas un précédent « dangereux » pour les autres groupes vulnérables, a déclaré la Présidente du CONGO. 


Une autre ONG, Human Rights Congress for Bangladesh Minorities, organisation de défense des droits de l’homme et d’aide humanitaire aux personnes démunies du Bangladesh, basée aux États-Unis, a fait l’objet d’un débat animé.  De nombreuses délégations se sont interrogées sur ses activités et sur la raison pour laquelle son siège est aux États-Unis alors qu’elle travaille principalement au Bangladesh.  La représentante du Bangladesh a affirmé que, dans son pays, il n’y avait jamais eu « d’atrocités commises envers les minorités », comme cette organisation le prétend.  Le Bangladesh garantit constitutionnellement la non-discrimination, a-t-elle aussi affirmé, avant d’appeler le Comité à refuser à l’ONG le statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC.  Le Comité se prononcera à une séance ultérieure. 


Plusieurs ONG ont vu la décision les concernant reportée, à la suite des remarques du représentant de la Chine qui a demandé le respect de la terminologie des Nations Unies concernant Taiwan et Hong-Kong.  Tout en s’abstenant de réclamer le report d’une décision, le représentant roumain a insisté sur l’importance d’accoler « Serbie-et-Monténégro » au nom « Kosovo ».  La demande formulée par l’organisation Religious Freedom Coalition n’a pu être traduite à temps dans les six langues, ce que le représentant des États-Unis a jugé « curieux » et « inacceptable », d’autant plus qu’il s’agit de la seule organisation concernée.  L’examen de cette demande a donc été reporté à demain.  Tout comme celle de Ambedkar Centre for Justice and Peace, basé aux États-Unis pour la défense des peuples marginalisés d’Asie du Sud.  Le représentant de l’Inde a estimé que l’ONG n’avait pas présenté des réponses satisfaisantes sur ses activités en Inde, remarquant qu’il s’agissait de la troisième demande d’informations supplémentaires concernant cette ONG. 


Les membres du Comité ont, en revanche, recommandé l’octroi du statut consultatif spécial aux ONG suivantes: Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique, basé en Afrique du Sud pour la défense des droits et des intérêts des peuples autochtones du continent; Kids First Fund, basé aux États-Unis, dont l’objectif est de venir en aide aux enfants maltraités et abandonnés; la Chambre économique fédérale autrichienne, qui coordonne et défend les intérêts économiques autrichiens aux niveaux national et international; Fundación para Estudio e Investigación de la Mujer, organisation argentine de recherche sur la situation socioéconomique, juridique et familiale des femmes; International Blue Crescent Relief and Development Foundation, basée en Turquie, organisation de secours humanitaires dans ce pays et dans le monde entier après une catastrophe naturelle où une guerre; International Federation of Family Associations of Missing Persons from Armed Conflicts, basée aux États-Unis, qui recherche des personnes disparues dans le cadre de conflits armés et s’occupe de leurs familles, et Indian Society of Agribusiness Professionals, organisation indienne dont le but principal est d’instaurer un réseau national et international de professionnels de l’alimentation et de l’agro-industrie.


Ont également été recommandées pour l’obtention du statut consultatif spécial: Mujer para la Mujer, organisation mexicaine qui milite pour l’épanouissement des femmes au niveau politique, social, économique et culturel; Secours populaire français, organisation française de solidarité aux victimes de l’exclusion en France et partout dans le monde; Deniz Feneri Yardimlasma ve Dayanisma Dernegi, pour l’élimination de la pauvreté et la promotion d’un développement durable basée en Turquie; Israel Women’s Network, organisation israélienne de promotion de l’égalité des sexes au sein de la société israélienne.  Entamant l’examen des demandes différées, le Comité a recommandé l’octroi du même statut à TCHAD AGIR pour l’environnement, organisation de protection de l’environnement et de reboisement des rives du lac Tchad basée en Suisse.  


Le Comité a recommandé le statut consultatif de Liste à la Fondation Dhammakaya, organisation basée en Thaïlande pour la promotion de l’harmonie sociale par la méditation et d’une culture de la vertu et de la moralité sans discrimination. 


Le Comité poursuivra l’examen des demandes des organisations non gouvernementales demain, vendredi 12 mai, à 10 heures.


Rôle du Comité


Le Comité compte 19 membres qui sont actuellement: l’Allemagne, le Cameroun, le Chili, la Chine, la Colombie, la Côte d’Ivoire, Cuba, la France, l’Inde, la République Islamique d’Iran, le Pérou, le Pakistan, la Roumanie, la Fédération de Russie, le Sénégal, le Soudan, la Turquie, les États-Unis et le Zimbabwe.  Il est l’intermédiaire privilégié entre les ONG et les Nations Unies.  Son rôle est d’apporter une aide aux organes de l’ONU dans leurs relations avec les ONG et d’examiner les demandes d’admission au statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC), ainsi que les demandes de reclassement présentées par les diverses organisations. 


Le statut consultatif est divisé en trois catégories: le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et la Liste.  Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces ONG sont ainsi autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.  S’agissant du statut consultatif spécial, il concerne des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activités du Conseil.  Ces ONG peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  Quant à la Liste, elle concerne les ONG qui contribuent périodiquement aux travaux de l’ECOSOC et ne peuvent lui soumettre que des communications écrites. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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