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POINT DE PRESSE DU PORTE-PAROLE, EN PRÉSENCE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ET DU DIRECTEUR DE LA DIVISION DE L’INFORMATION: 31 JUILLET 2006

31/07/2006
Communiqué de pressePoint de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

POINT DE PRESSE DU PORTE-PAROLE, EN PRÉSENCE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ET DU DIRECTEUR DE LA DIVISION DE L’INFORMATION: 31 JUILLET 2006


(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)


Ci-dessous, les principaux points évoqués par Marie Okabe, Porte-parole adjointe du Secrétaire général de l’ONU, le Directeur de la Division de l’information et des médias du Département de l’information, Ahmad Fawzi, et le Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno:


Élections en République démocratique du Congo (RDC)


« Ce qui est arrivé hier en RDC est d’une portée véritablement historique », a déclaré aujourd’hui le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.  Jean-Marie Guéhenno, qui a fait une apparition au point de presse quotidien du porte-parole du Secrétaire général, est venu « partager l’émotion des Congolais » d’avoir participé, pour la première fois depuis 45 ans, à des élections libres. 


Appelés à départager 33 candidats à l’investiture présidentielle et plus de 9 000 autres aux 500 sièges de députés, les 25 millions d’électeurs congolais se sont rendus massivement et calmement aux urnes, après une campagne électorale tendue et parfois violente.  Dans un pays grand comme l’Europe occidentale, dépourvu d’infrastructures et dont la population n’est pas accoutumée aux pratiques démocratiques, le processus ne peut être parfait, a concédé le Secrétaire général adjoint. 


Mais aucun des incidents signalés n’est néanmoins susceptible de compromettre la crédibilité des élections, a rassuré Jean-Marie Guéhenno.  Pressé de se prononcer sur la nature même de ces incidents, il a cité le cas des deux Kasaï, fief de l’UDPS qui a décidé de boycotter les élections.  Là, les bureaux de vote qui n’ont pas pu ouvrir leurs portes hier du fait des attaques et autres troubles, ont été autorisés par la Commission électorale indépendante à le faire aujourd’hui.  Partout ailleurs, les incidents n’avaient aucune portée politique, a-t-il affirmé.  


Quels sont alors les ingrédients de ce succès? lui a-t-on demandé.  Le Secrétaire général adjoint en a cité quatre: d’abord, une bonne organisation; puis, l’appropriation nationale du processus politique; ensuite, un ferme appui de la communauté internationale dont l’unité du Conseil de sécurité derrière un objectif commun; et enfin, le maintien de la paix orchestré par une Mission de l’ONU (MONUC) qui dispose de 17 000 soldats de la paix.  La MONUC vient de montrer qu’avec peu, on peut faire beaucoup, s’est réjoui Jean-Marie Guéhenno. 


Les défis?  Rien n’est gagné, a admis le Secrétaire général adjoint.  La période qui suit sera délicate.  Le décompte des voix, la proclamation des résultats du scrutin présidentiel et surtout la gestion des perdants représentent un défi.  Mais les élections de ce dimanche ont toutes les chances de signer un nouveau départ non seulement pour la RDC mais aussi pour l’Afrique tout entière. 


La RDC peut changer la perception que l’on a de l’Afrique, s’est avancé le Secrétaire général adjoint avant de répondre à une question sur les évènements qui ont eu lieu, le 21 avril dernier, dans le hameau de Kazana en Ituri.  Le Département des opérations de maintien de la paix est en train d’examiner le rapport de la MONUC, a-t-il annoncé. 


Selon un journaliste de la station de télévision britannique, Channel 4, qui aurait filmé la scène, des troupes de la MONUC, censées aider les Forces armées congolaises (FARDC) à déloger des miliciens armés, auraient participé à des tirs délibérés sur la population civile, en faisant au moins 30 morts.  


Rien n’indique pour l’instant que les accusations sont fondées, a souligné Jean-Marie Guéhenno, en indiquant que, contrairement à ce qu’a affirmé le journaliste, les demandes de la MONUC pour visionner les films sont restées lettre morte.  Selon les premières indications, aucun civil n’était présent dans le hameau au moment des faits, a encore dit le Secrétaire général adjoint.  


La MONUC que l’on a souvent accusée d’être faible est aujourd’hui accusée d’être trop forte, s’est-il étonné en rappelant que c’est bien grâce à son action robuste que les populations de l’Ituri ont pu voter dans le calme hier.  Après avoir aussi rappelé que les opérations sont toujours difficiles lorsqu’il s’agit d’épauler une armée comme les FARDC, il a assuré que les résultats de l’enquête seront rendus publics. 


Crise du Moyen-Orient


      Jean-Marie Guéhenno a poursuivi par une mise à jour des activités de la Force intérimaire des Nations Unies au Moyen-Orient (FINUL).  Il a annoncé que trois positions occupées jusqu’ici par le Groupe d’observateurs du Liban ont été évacuées.  Les membres du Groupe ont rejoint les positions de la FINUL qui a elle-même réduit ses troupes dans les positions situées sur la ligne de feu des belligérants.  Le commandant de la FINUL a désormais l’autorité de consolider ses troupes en fonction de la situation sur le terrain. 


Le Secrétaire général adjoint a rappelé que des discussions de haut niveau se poursuivent sur la configuration de la future force dont le Secrétaire général a proposé la création.  Il a précisé qu’une telle force sera déployée dans le cadre d’un cessez-le-feu et sera chargée de concrétiser la décision du Gouvernement libanais de rétablir son autorité dans l’ensemble de son territoire.  


Revenant aux évènements du 25 juillet, au cours desquels quatre observateurs de la FINUL ont succombé aux tirs israéliens, à Khiam, le Secrétaire général adjoint a répété qu’Israël se refuse toujours à mener une enquête conjointe avec l’ONU qui mènera donc la sienne.  Il a reconnu que Khiam est un fief du Hezbollah, tout en affirmant qu’à ce jour, rien n’indique que le 25 juillet, Israël ripostait à des roquettes tirées à proximité des positions de la FINUL. 


Le Secrétaire général adjoint a admis que le Hezbollah se sert judicieusement de la FINUL comme bouclier.  Il a souligné que la Force n’a pas le mandat, ni la capacité de négocier avec le Hezbollah, en tant que tel.  Toute plainte est formulée auprès du Gouvernement libanais qui comprend effectivement des membres du Hezbollah. 


En cas d’attaques, la FINUL peut se défendre, mais dans le cadre strict du droit international humanitaire qui exige la plus grande retenue pour épargner la vie des civils.  « Si l’on nous attaque d’un immeuble civil, on ne peut pas le bombarder », a-t-il ajouté pour illustrer ses propos. 


Quant aux contacts entre la Force et les Forces de défense israéliennes, il a dit qu’ils se situent à deux niveaux: d’abord le niveau opérationnel avec la FINUL et le Groupe d’observateurs du Liban, puis, le niveau politique, entre lui-même, le Secrétaire général de l’ONU et le Représentant permanent d’Israël.  Jean-Marie Guéhenno a souligné, une nouvelle fois, que dès le début du conflit, la FINUL avait reçu les assurances d’Israël qu’elle ne serait pas prise pour cible. 


Avant lui, le Directeur de la Division de l’information et des médias avait fait le point sur la situation politique.  Ahmad Fawzi, qui est chargé de répondre à toutes les questions concernant le Moyen-Orient, a attiré l’attention de la presse sur le discours « musclé » que le Secrétaire général a prononcé devant le Conseil de sécurité hier sur les évènements de Cana (voir communiqué de presse CS/8788). 


Le Directeur de la Division a ensuite attiré l’attention sur la déclaration présidentielle que le Conseil de sécurité a rendue publique après le discours du Secrétaire général (voir communiqué de presse CS/8888).  Pressé de donner la raison pour laquelle le Conseil n’a pas appelé au cessez-le-feu, réclamé pourtant avec insistance par le Secrétaire général, Ahmad Fawzi a précisé que, dans un premier temps, Kofi Annan demande une cessation des hostilités pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et réunir les conditions nécessaires à un cessez-le-feu formel.  


Selon les autorités libanaises, 629 personnes auraient trouvé la mort depuis le début du conflit et 3 225 auraient été blessées.  L’ONU compte, pour sa part, 700 000 personnes déplacées.  Devant la surprise qu’a suscitée le report de la réunion du Département des opérations de maintien avec les éventuels pays contributeurs de troupes à la nouvelle force proposée pour le Sud-Liban, Ahmad Fawzi a précisé qu’il s’agit de permettre aux uns et aux autres d’affiner les détails de l’entreprise avant toute discussion.  


L’ONU comprend-elle qu’elle est en présence de deux conflits? a demandé un journaliste en estimant que le premier oppose Israël au Liban en raison des activités du Hezbollah; et le deuxième, le Gouvernement libanais et le Hezbollah qui refuse le rétablissement de l’autorité gouvernementale dans les régions qu’il contrôle. 


Les Nations Unies, a répondu le Directeur de la Division de l’information et des médias du DPI, peuvent aider le Gouvernement libanais à rétablir son autorité et approcher le Hezbollah pour le convaincre de mettre en application la résolution 1559 sur le désarmement des milices.  Le Secrétaire général est en contact permanent avec toutes les parties, a-t-il assuré.  



Déclaration du Secrétaire général sur la République démocratique du Congo


Le Secrétaire général se félicite du bon déroulement des élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo le 30 juillet.  Cet événement historique marque une étape cruciale dans le processus de paix dans le pays.


Le Secrétaire général félicite la population congolaise pour sa large participation aux scrutins et pour la conduite paisible des élections.  Il félicite aussi la Commission électorale indépendante pour l’organisation réussie des élections.  Le Secrétaire général note que, dans l’ensemble, les élections se sont tenues dans un environnement serein, marqué seulement par quelques incidents isolés.  Il lance un appel au calme au moment où le vote se poursuit aujourd'hui dans quelques bureaux de vote qui n’ont pu ouvrir hier, et que les résultats sont en cours de consolidation.  Le Secrétaire général attend à présent la publication des résultats par la Commission électorale indépendante et demande instamment à toutes les parties congolaises et aux candidats de respecter les résultats des élections dans un esprit de paix et de réconciliation. 


Le peuple congolais continue de faire face à des défis majeurs, y compris la mise en place de réformes politiques et économiques, la promotion de la réconciliation nationale, la bonne gouvernance, ainsi que la reconstruction et le développement de leur pays.  Les Nations Unies demeurent profondément engagées à soutenir les Congolais dans leurs efforts visant à instaurer une paix durable et la démocratie.  


République démocratique du Congo/décompte des voix


Les bulletins de vote sont actuellement dépouillés en République démocratique du Congo.  La Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a indiqué que le taux de participation était élevé et que le scrutin s’était déroulé le plus souvent d’une manière ordonnée et paisible.  


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo, William Lacy Swing, a remercié le peuple congolais pour « la discipline, la sagesse et la maturité » dont il a fait preuve lors de sa participation massive à ce vote historique.  M. Swing a félicité la Commission électorale indépendante pour la manière dont elle s’était acquittée du mandat colossal qui consistait à superviser le scrutin.  M. Swing a également remercié la police congolaise d’avoir maintenu l’ordre public et assuré la sûreté sur l’ensemble du territoire.  M. Swing a déploré les incidents divers qui s’étaient produits lors du scrutin dans la province orientale de Kasai, ainsi que dans la capitale de Kinshasa.  


La MONUC devrait apporter des précisions supplémentaires sur les élections dans les jours à venir.  Il est également prévu qu’une conférence-vidéo avec le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo, William Lacy Swing, ait lieu plus tard cette semaine.  Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, a également fait un exposé sur les élections congolaises.  



Conseil de sécurité


Dans la matinée, le Conseil de sécurité a tenu une réunion consacrée à la non-prolifération.  Par un vote de 14 voix pour, le Conseil a adopté une résolution exigeant que l’Iran mette fin à toutes ses activités d’enrichissement et de retraitement, y compris celles liées à la recherche et au développement.  Le Conseil a également demandé que le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) lui fasse rapport, principalement afin de vérifier si l’Iran a mis fin à ces activités de manière intégrale et continue.  


Le Conseil a ensuite approuvé la prorogation d’une durée d’un mois de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), à savoir jusqu’à la fin du mois d’août, et a exhorté toutes les parties concernées d’honorer scrupuleusement leurs obligations visant à respecter la sécurité du personnel de la FINUL et du personnel des Nations Unies associé.  Il a également adopté une résolution portant sur les sanctions à l’égard de la République démocratique du Congo. 


Le Conseil a alors tenu des consultations sur le Liban à la demande de ce pays.  Il a décidé de tenir une séance publique à 15 heures cet après-midi sur le Liban.  Cette réunion sera peut-être suivie de consultations portant également sur le Liban.  


MINUS/Mise à jour sur la situation au Darfour


La Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) a indiqué que la situation en matière de sécurité au Soudan demeurait très tendue, notamment dans le Nord et l’Ouest du Darfour, où des affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles qui n’avaient pas signé l’Accord de paix pour le Darfour avaient été enregistrés au cours des trois derniers jours.  


Les embuscades tendues aux convois humanitaires se sont poursuivies.  La dernière en date a eu lieu au cours du week-end, lorsqu’un convoi de 29 camions du Programme alimentaire mondial (PAM), de retour d’une mission d’acheminement d’une aide alimentaire à des points de distribution situés dans la localité de Habila, a été attaqué par six hommes armés près de Khor Harazaya.  Personne n’a été blessé.


Somalie


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, François Lonseny Fall, participera à une réunion de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui doit se tenir demain à Nairobi.  La réunion a été demandée par le Ministre des affaires étrangères du Kenya, afin de remédier à la crise actuelle qui sévit en Somalie.  


Les participants, au nombre desquels figurent des représentants de Djibouti, d’Érythrée, de l’Éthiopie, du Kenya, de la Somalie, du Soudan et de l’Ouganda, examineront les déclarations récentes du Conseil de sécurité sur la Somalie, ainsi qu’un rapport de l’IGAD et de l’Union africaine portant sur une mission d’évaluation et de reconnaissance en Somalie qui s’est achevée plus tôt ce mois-ci.  


Chypre


S’agissant de Chypre, les aides principaux de Mehmet Ali Talat et de Tassos Papadopoulos ont procédé aujourd’hui à l’échange d’une liste de questions de fond dans le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour Chypre, Michael Moller.  


Les travaux garantissant la mise en train rapide des comités techniques chargés du règlement des problèmes quotidiens des habitants de l’île ainsi que l’établissement de groupes de travail d’experts bicommunautaires chargés des questions de fond continuent. 


M. Moller ainsi que ses collaborateurs se sont déclarés convaincus que la mise en train de ce processus était imminente.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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