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CS/8844

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 31 MARS 2007 LE MANDAT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU LIBÉRIA (MINUL)

29/09/2006
Conseil de sécuritéCS/8844
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Conseil de sécurité

5543e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 31 MARS 2007 LE MANDAT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU LIBÉRIA (MINUL)


Le Conseil de sécurité a décidé cet après-midi de proroger jusqu’au 31 mars 2007 le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).


En adoptant la résolution 1712 (2006) à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil réaffirme en outre son intention d’autoriser le Secrétaire général à redéployer, à titre temporaire, des contingents entre la MINUL et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), en tant que de besoin.


Faisant sienne la recommandation du Secrétaire général tendant à la consolidation, à la réduction et au retrait progressifs et par étapes des troupes de la MINUL, le Conseil prie le Secrétaire général de suivre l’évolution du Libéria vers la stabilité et de continuer de le tenir informé de l’évolution de la situation.  Ses membres engagent en outre le Gouvernement libérien, en étroite coordination avec la MINUL, à prendre les mesures nécessaires pour réaliser les objectifs de stabilité, et notamment à veiller à appliquer effectivement la loi sur la réforme forestière, à rester acquis au programme de gestion de l’État et de l’économie, et à se doter rapidement d’une politique et d’un appareil de sécurité national.


Par ailleurs, se félicitant des efforts faits par la MINUL pour appliquer la politique de tolérance zéro instituée par le Secrétaire général à l’égard de l’exploitation et de la violence sexuelles, le Conseil prie celui-ci de prendre toutes les mesures nécessaires à cet égard et de le tenir informé.  Il engage aussi les pays fournisseurs de contingents à prendre les mesures préventives voulues, notamment en organisant des séances de sensibilisation avant le déploiement et à prendre des mesures disciplinaires et autres, propres à garantir que toutes allégations d’exploitation ou de violences sexuelles portées contre des membres de leur personnel fassent l’objet d’enquêtes dûment menées et donnent lieu à des sanctions toutes les fois que la preuve en serait rapportée.


LA SITUATION AU LIBÉRIA


Texte du projet de résolution (S/2006/773)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses précédentes résolutions et les déclarations de son président concernant la situation au Libéria et dans la sous-région, en particulier ses résolutions 1509 (2003) du 19 septembre 2003, 1694 (2006) du 13 juillet 2006 et 1667 (2006) du 31 mars 2006,


Se félicitant du rapport du Secrétaire général en date du 12 septembre 2006 (S/2006/743),


Se félicitant en outre des mesures prises par le Gouvernement libérien pour combattre la corruption,


Remerciant la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA) pour le soutien qu’elles ne cessent d’apporter au processus de paix au Libéria, ainsi que la communauté internationale pour l’aide, financière notamment, qu’elle fournit,


Saluant la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, pour le rôle important que son appui a joué en faveur du rétablissement de la paix et de la stabilité au Libéria,


Soulignant qu’il reste à surmonter d’énormes difficultés pour mener à bien la réinsertion et le rapatriement des anciens combattants et restructurer sans plus attendre le secteur de la sécurité au Libéria, ainsi que pour maintenir la stabilité au Libéria et dans la sous-région,


Se félicitant du déploiement de troupes de la MINUL dans les zones frontalières vulnérables du Libéria,


Réitérant que le Tribunal spécial pour la Sierra Leone continue d’avoir besoin de l’appui de la MINUL pour assurer sa sécurité,


Considérant que la situation au Libéria demeure une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) jusqu’au 31 mars 2007;


2.    Réaffirme son intention d’autoriser le Secrétaire général à redéployer, à titre temporaire, des contingents entre la MINUL et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), conformément aux dispositions de la résolution 1609 (2005), en tant que de besoin;


3.    Fait sienne la recommandation du Secrétaire général tendant à la consolidation, à la réduction et au retrait progressifs et par étapes des troupes de la MINUL, en fonction de la situation, sans compromettre la sécurité du Libéria;


4.    Prie le Secrétaire général de suivre l’évolution du Libéria vers la stabilité et de continuer de le tenir informé, eu égard en particulier aux grands objectifs énoncés aux paragraphes 70 et 71 et à l’annexe 1 de son rapport du 12 septembre 2006, s’agissant notamment de la restructuration du secteur de la sécurité, de la réinsertion des anciens combattants, de la promotion de la réconciliation politique et ethnique, de la consolidation de l’autorité de l’État dans tout le pays, de la réforme de la justice et du rétablissement du contrôle effectif de l’État sur les ressources naturelles et minières du pays, ainsi que de l’instauration d’un climat stable et sûr, nécessaire à la croissance économique;


5.    Engage le Gouvernement libérien, en étroite coordination avec la MINUL, à prendre les mesures nécessaires de sa part pour atteindre les objectifs visés au paragraphe 4 ci-dessus, et notamment à veiller à appliquer effectivement la loi sur la réforme forestière, à rester acquis au programme de gestion de l’État et de l’économie, et à se doter rapidement d’une politique et d’un appareil de sécurité national, et encourage la communauté internationale à appuyer ces entreprises;


6.    Se félicite des efforts faits par la MINUL pour appliquer la politique de tolérance zéro instituée par le Secrétaire général à l’égard de l’exploitation et de la violence sexuelles et pour faire intégralement respecter le code de conduite de l’ONU par le personnel de la Mission, prie le Secrétaire général de prendre toutes les mesures nécessaires à cet égard et de le tenir informé, et engage les pays fournisseurs de contingents à prendre les mesures préventives voulues, notamment en organisant des séances de sensibilisation avant le déploiement, et à prendre des mesures disciplinaires et autres propres à garantir que toutes allégations d’exploitation ou de violences sexuelles portées contre des membres de leur personnel fassent l’objet d’enquêtes dûment menées et donnent lieu à des sanctions toutes les fois que la preuve en serait rapportée;


7.    Décide de demeurer activement saisi de la question.


Douzième rapport périodique du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies au Libéria (S/2006/743)


Dans ce rapport, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, rappelle que le Conseil de sécurité a prorogé jusqu’au 30 septembre prochain le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) par sa résolution 1667 (2006).  Celle-ci le priait de formuler des recommandations au sujet d’un plan de retrait de la MINUL, recommandations qui figurent dans son rapport du 9 juin dernier (S/2006/376).  Le nouveau rapport rend compte des principaux faits survenus au Libéria depuis lors et expose les grandes étapes de la première phase des activités de consolidation et de retrait de la MINUL.


Le Secrétaire général, qui s’est rendu sur place du 3 au 5 juillet, constate que le Libéria a continué à progresser de façon tangible.  Le Gouvernement fonctionne, la restructuration du secteur de la sécurité se poursuit, la réinstallation des personnes déplacées a été menée à bien.  En outre, le Gouvernement a pris des mesures énergiques pour lutter contre la corruption et la Commission vérité et réconciliation a commencé ses travaux.


M. Annan note qu’un certain nombre de réformes structurelles importantes ont également été mises en œuvre.  Le Gouvernement a ainsi commencé à examiner les concessions, contrats et licences, tandis que des experts financiers internationaux ont été déployés auprès de la plupart des principaux organismes générateurs de recettes dans le cadre du programme d’aide à la gouvernance et à la gestion économique.  Des mesures ont également été prises pour renforcer la gestion et les opérations de la Banque centrale, ainsi que pour augmenter les recettes et mieux contrôler les dépenses publiques.  Les efforts consentis par le Gouvernement pour atteindre les objectifs fixés dans le plan d’action de 150 jours ont permis de rétablir partiellement l’électricité et le réseau d’alimentation en eau dans certains quartiers de la capitale, Monrovia.


Le pays, qui était autrefois au cœur des conflits dans la sous-région, donne un exemple encourageant en montrant ce qu’il est possible de faire lorsque dirigeants et citoyens collaborent et sont fermement résolus à rétablir la paix, constate Kofi Annan.  Il note toutefois que le Libéria se heurte encore à de très grosses difficultés. Il dépend en effet dans une large mesure de la MINUL pour sa sécurité car sa police est encore en formation et l’entraînement des nouvelles forces armées ne fait que commencer.  Le Secrétaire général de l’ONU affirme que le Gouvernement et la MINUL devront rester vigilants pour gérer avec soin les menaces internes à la stabilité, en particulier celles posées par les fauteurs de troubles qui peuvent avoir pâti des processus de réforme.  Il faudra également continuer de surveiller de près les frontières en raison de la situation explosive dans la sous-région, en particulier en Côte d’Ivoire.  Les inquiétudes concernent en particulier l’arrivée possible au Libéria de groupes armés en provenance de ce pays et le recrutement possible d’anciens combattants libériens, enfants compris.


En outre, un certain nombre d’autres tâches, dont l’exécution est essentielle pour que la paix puisse s’installer de façon durable dans le pays, ne sont pas encore tout à fait terminées, notamment la réinsertion des anciens combattants, la réinstallation des personnes déplacées et des réfugiés et la consolidation de l’autorité de l’État.  Le rapport constate que la forte concentration de jeunes chômeurs dans les centres urbains est très préoccupante.  Si l’activité économique ne reprend pas rapidement et si des emplois ne sont pas créés dans un avenir proche, ces jeunes chômeurs et les anciens combattants déçus dans leurs attentes continueront de constituer une source d’instabilité majeure.  Il est rassurant de voir que le Gouvernement a récemment lancé un certain nombre de programmes pour créer des emplois, note M. Annan, qui « encourage les partenaires internationaux à appuyer pleinement ces initiatives très importantes ».


Par ailleurs, le transfert de l’ancien président Charles Taylor devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone à La Haye a été un événement qualifié d’important par M. Annan.  Ce transfert a montré clairement, selon lui, que la communauté internationale ne tolérerait pas l’impunité.  Il a aussi montré que le Gouvernement libérien, les chefs régionaux et le Conseil de sécurité étaient conscients du fait que la présence continue de M. Taylor à Freetown, en Sierra Leone, constituait une menace à la paix et à la stabilité dans la sous-région.


Étant donné les problèmes de sécurité et compte tenu des dispositions à prendre pour réduire les effectifs de la MINUL, le Secrétaire général de l’ONU recommande que le mandat de cette dernière soit prorogé pour une période d’un an, c’est-à-dire jusqu’au 30 septembre 2007.


En conclusion, ce douzième rapport relève que les efforts consentis pour consolider la paix au Libéria portent déjà leurs fruits, notamment en ce qui concerne l’établissement de bonnes relations avec les pays voisins.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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