LES MEMBRES DU CONSEIL DÉCIDENT DE SE SAISIR D’ICI À LA FIN DU MOIS DE SEPTEMBRE DE LA QUESTION DE LA SITUATION AU MYANMAR
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Conseil de sécurité
5526e séance – après-midi
LES MEMBRES DU CONSEIL DÉCIDENT DE SE SAISIR D’ICI À LA FIN DU MOIS DE SEPTEMBRE DE LA QUESTION DE LA SITUATION AU MYANMAR
La réunion aura lieu malgré l’opposition de la Chine, de la Fédération de Russie, du Qatar et du Congo
Les membres du Conseil ont décidé cet après-midi, par 10 voix pour, 4 contre et une abstention, d’organiser d’ici à la fin du mois de septembre une réunion consacrée à la situation à Myanmar.
Cette décision a été prise malgré l’opposition de la Chine, de la Fédération de Russie, du Qatar et du Congo et l’abstention de la République-Unie de Tanzanie. Les représentants chinois et qatari ont estimé que le Conseil de sécurité n’était pas l’instance appropriée pour se saisir d’une telle question, dans la mesure où la situation au Myanmar ne menaçait pas la paix et la sécurité internationales.
Cette réunion avait été convoquée à la demande des États-Unis, aux termes de deux lettres adressées au Président du Conseil de sécurité, respectivement les 1er et 15 septembre*. Par ces lettres, le Représentant permanent des Etats-Unis, M. John Bolton, exprimait sa préoccupation « devant la détérioration de la situation au Myanmar », marquée selon lui par la détention de plus de 1 100 prisonniers politiques, les flux de réfugiés en provenance de ce pays et les problèmes liés à la drogue, au VIH/sida et à d’autres maladies.
La délégation américaine demande toutefois que cette réunion ait lieu après le 19 septembre, de façon à ce que le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Ibrahim Gambari, puisse informer les membres du Conseil de l’évolution de la situation au Myanmar et de l’état d’avancement de la mission de bons offices du Secrétaire général dans ce pays.
* S/2006/742
SITUATION AU MYANMAR
Explications de position
Le représentant de la Chine a estimé que seules les situations présentant une menace pour la paix et la sécurité internationales devaient être examinées par le Conseil de sécurité. Selon lui, ce n’est pas le cas du Myanmar. En agissant ainsi, a-t-il fait remarquer, tous les pays devraient faire l’objet d’un examen par le Conseil. Sans l’assentiment du pays en question, et en l’absence d’une demande d’un pays de la région, il n’y a aucune raison de présenter une telle demande d’inscription à l’ordre du jour du Conseil. Toutefois, certains pays considèrent que la situation au Myanmar présente une menace pour la paix et la sécurité internationales. Accepter de porter à l’ordre du jour du Conseil une question comme celle-ci ne ferait que délégitimer le Conseil. Il faudrait plutôt trouver une solution constructive pour résoudre les problèmes des pays, a ajouté le représentant chinois. Ainsi, le Myanmar a décidé de prendre des mesures pour protéger les réfugiés et le rapport de l’ONUDC indique que des progrès remarquables ont été accomplis en ce qui concerne la lutte contre la production et le trafic de stupéfiants, que la communauté internationale devrait s’efforcer d’encourager pour que le pays s’intègre au processus régional d’intégration. Le Conseil n’est pas une instance inappropriée pour discuter de la situation au Myanmar, a-t-il insisté. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité et voisin du Myanmar, la Chine souhaite la stabilité politique et la paix. La communauté internationale doit tendre la main et jouer un rôle positif et constructif. La Chine s’oppose donc à l’inclusion de ce point à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.
Le représentant du Qatar a réaffirmé l’importance qu’il y avait à respecter les compétences des différents organes des Nations Unies. Tout le monde sait que les organisations régionales et les pays de la région ont clairement établi que la situation au Myanmar ne constituait pas un danger pour la région. Nous pensons donc qu’il n’est pas nécessaire de porter ce point à l’ordre du jour du Conseil, a ajouté le représentant qatarien.
Le représentant des États-Unis a rappelé que son pays était préoccupé, comme d’autres délégations, par la situation au Myanmar, liée notamment aux déplacements des personnes, qui risque, selon lui, de menacer l’équilibre de la région. Il a souhaité confirmer sa demande relative à la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité au cours du mois de septembre, après le 19 septembre, sur cette question.
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