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CS/8610

LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DE L’ONU POUR L’AFGHANISTAN, JEAN ARNAULT, EXPOSE AU CONSEIL LES ENJEUX DU PROCESSUS DE PAIX DANS LE PAYS, À DEUX SEMAINES DE LA CONFÉRENCE DE LONDRES

17/01/2006
Conseil de sécuritéCS/8610
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5347e séance – après-midi


LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DE L’ONU POUR L’AFGHANISTAN, JEAN ARNAULT, EXPOSE AU CONSEIL LES ENJEUX DU PROCESSUS DE PAIX DANS LE PAYS, À DEUX SEMAINES DE LA CONFÉRENCE DE LONDRES


Intervenant pour la dernière fois en sa qualité de Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afghanistan, Jean Arnault a dressé cet après-midi devant les membres du Conseil de sécurité un tableau encourageant de l’évolution de la situation en Afghanistan sur le plan politique.  Il a toutefois invité le Conseil à demeurer vigilant face à la recrudescence de la violence dans le sud du pays, comme en témoignent les attentats perpétrés le 15 janvier 2006 à Kandahar.  M. Arnault a également présenté aux membres du Conseil les grandes lignes du « Pacte pour l’Afghanistan », qui sera lancé le 31 janvier dans le cadre de la Conférence de Londres sur le suivi du processus de paix en Afghanistan.  Ce Pacte constitue la feuille de route pour le processus de consolidation de la paix en Afghanistan, quatre ans après le début du processus enclenché à la Conférence de Bonn dont la mise en œuvre s’est achevée avec l’entrée en fonctions, le 19 décembre 2005, de l’Assemblée nationale afghane, a précisé le Représentant spécial. 


Exposé du Représentant spécial du Secrétaire général de L’ONU pour l’Afghanistan


M. JEAN ARNAULT, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afghanistan et chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a présenté les derniers développements de la situation en Afghanistan, à deux semaines de la Conférence sur le suivi du processus de paix qui doit se tenir à Londres.  Moins de quatre ans après la signature des Accords de Bonn, a-t-il rappelé, la transition afghane a été conclue, le 19 décembre 2005, par l’entrée en fonctions de l’Assemblée nationale afghane.  Les institutions gouvernementales afghanes sont désormais en place, comme prévu par les Accords de Bonn, a fait valoir M. Arnault, ajoutant que ces institutions étaient représentatives de toutes les couches sociales, de tous les groupes ethniques et de toutes les sensibilités et respectaient la parité entre les sexes.  Dans la foulée de son entrée en fonctions, la Chambre basse de l’Assemblée a élu à sa tête Yunus Qanooni, l’un des artisans des Accords de Bonn et ancien candidat à la présidence, et la Chambre haute a désigné à sa présidence le professeur Sebgatullah Mojaddedi, ancien Président de l’Afghanistan et ancien Président de la Loya Jirga.  M. Arnault a indiqué que la Vice-Présidente de la Chambre basse est une femme, faisant remarquer que les deux Chambres ont réalisé des progrès considérables dans la définition de leur règlement intérieur respectif. 


L’une des questions en suspens a trait à la disposition constitutionnelle qui accorde au Parlement la prérogative de valider les nominations des membres du Cabinet, le Parlement devant pour sa part déterminer si cette procédure sera globale ou individuelle pour chaque membre du Gouvernement.  À la demande du Président, il a été convenu que le Parlement examinerait les nominations des membres du Cabinet après la Conférence de Londres, dans deux semaines, a indiqué le Représentant spécial, précisant que plusieurs Ministres étaient impliqués dans la préparation du plan qui sera soumis à Londres.  Les représentants élus, a-t-il poursuivi, prennent à cœur leurs nouvelles responsabilités et, l’une des premières questions abordées, au dixième jour de délibération, portait sur les conditions de vie des pauvres et des réfugiés ainsi que des personnes détenues par les forces de la Coalition.  Le Gouvernement a également décidé de créer un ministère en charge des affaires parlementaires afin de faire l’interface entre le Gouvernement et le Parlement, a précisé en outre le Représentant spécial.


Par ailleurs, a-t-il dit, bien que la nouvelle Assemblée nationale ne soit pas partie prenante à la Conférence de Londres, à la fin de ce mois, le Président de la Chambre basse a indiqué qu’il était déterminé à travailler étroitement avec le Gouvernement et la communauté internationale pour définir les priorités de l’après-Bonn.  Cette bonne volonté affichée par M. Qanooni est un signe encourageant, a observé M. Arnault.  Les groupes parlementaires et les divers comités seront mis en place dès la semaine prochaine, a-t-il ajouté, soulignant pour ce qui est du volet « justice » que le Gouvernement avait approuvé, le 12 décembre 2005, le Plan d’action national pour la paix, la réconciliation et la justice.  Pour ce qui est du désarmement des groupes armés illégaux, a-t-il dit, une stratégie a été approuvée par les partenaires nationaux et internationaux et, s’inspirant de l’expérience du désarmement, le concept d’opération en cours de finalisation intègre, au-delà du désarmement, le démantèlement de ces groupes, le renforcement de la sécurité et la promotion de la bonne gouvernance et de l’état de droit. 


Cependant, a poursuivi M. Arnault, je souhaite attirer l’attention du Conseil de sécurité sur la recrudescence des attaques meurtrières dans le sud du pays commis par des éléments hostiles au Gouvernement.  Il y a deux jours, le 15 janvier, une voiture piégée a explosé au passage d’un convoi de l’équipe canadienne chargée de la reconstruction à Kandahar, tuant son Directeur politique, Glyn Berry, et blessant trois soldats canadiens et un civil afghan.  Une autre attaque suicide, le même jour et toujours dans la province de Kandahar, a coûté la vie à 20 personnes et en a blessé 20 autres, a-t-il dit, ajoutant que sur les 19 attaques suicides recensées au cours des 12 derniers mois, 13 avaient été commises au cours de ces 10 dernières semaines.  D’autres attaques ont visé les forces militaires de l’OTAN déployées en Afghanistan, a-t-il dit, jugeant que la question de la sécurité devait demeurer au centre des priorités du Gouvernement et de la communauté internationale.


Concernant les aspects militaires, le Représentant spécial a également précisé que le transfert de l’autorité opérationnelle dans le sud du pays se poursuivrait en 2006 tandis que les équipes de reconstruction provinciales opèreront à l’avenir sous l’autorité de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).  Le 8 décembre dernier, a–t-il ajouté, les Ministres des affaires étrangères de l’OTAN ont décidé de renforcer la FIAS en augmentant son effectif de 6 000 hommes, ce qui portera le total à 15 000 hommes.  Nous ne disposons toutefois pas des garanties nécessaires à cette expansion, a-t-il indiqué.  Il sera impératif de donner à la FIAS les moyens pour faire la preuve de sa crédibilité dans le futur, en particulier dans la mesure où elle sera appelée à agir dans des zones qui étaient auparavant placées sous le contrôle des forces de la Coalition et où de nombreuses attaques armées sont perpétrées contre les forces militaires internationales.  


M. Arnault a indiqué que des consultations avaient lieu depuis le mois de septembre pour définir un nouveau cadre d’engagement de la communauté internationale appelé « Pacte pour l’Afghanistan » qui a été lancé le 31 décembre dernier.  Le document est en voie de finalisation et constituera une feuille de route de maintien de la paix pour les cinq ans à venir.  Le Pacte s’attachera à relever les défis que constituent la sécurité, la gouvernance, les droits de l’homme, l’état de droit, le développement et la lutte contre les stupéfiants.  Le Pacte souligne le rôle de premier plan que doit jouer le pays et il établit des principes fondamentaux dont le but est de maximiser l’impact des activités de maintien de la paix.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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